Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour, bienvenue sur InvestirTV, notre émission bourse où les gérants viennent nous partager leurs convictions.
00:17Aujourd'hui, c'est Guillaume Chaloin, le responsable de la gestion actions chez Delubac Asset Management que nous recevons.
00:25Bonjour Guillaume, deux mots sur Delubac Asset Management qui est l'associé de gestion de la banque Delubac ?
00:32Exactement, société de gestion à taille humaine, nous sommes 12 collaborateurs et nous proposons des solutions d'investissement à nos clients
00:38sur la gestion collective, la gestion ouverte, des OPCVM, la gestion sous mandat et aussi des fonds discrétionnaires,
00:46sur mesure des fonds dédiés. Nous le faisons au travers d'une approche ISR assez forte, c'est la caractéristique de cette société de gestion
00:55parce que nous considérons qu'une bonne approche des risques sur les marchés financiers, c'est bien sûr une bonne analyse financière des titres,
01:01actions et taux mais aussi une recherche extra financière qui permet d'avoir une vision 360 de la valeur.
01:09L'innovation c'est qu'en fait dans cette optique on a créé une CICAV, une CICAV dite de partage qui comporte plusieurs compartiments,
01:16compartiment sur la santé, sur la biodiversité et sur la technologie et cette CICAV de partage est animée à l'aide d'associations
01:26avec qui on va partager les frais de gestion, c'est une sorte de fléchage de l'épargne pour le porteur de marque qui nous fait confiance.
01:33Autre point important, c'est un ancrage fort de la maison et depuis longtemps, c'est notre analyse des valeurs sous l'axe, sous le biais du pricing power,
01:44c'est-à-dire cette capacité qu'ont les entreprises tout simplement à pouvoir imposer leur prix à leur client.
01:50Ok, alors on va faire un petit droit de suite, vous étiez venu il y a à peu près un an, donc vous avez présenté trois valeurs,
01:56il y avait Alcon, Prada qui sont en forme puisque depuis le début de l'année Alcon est à plus de 25%, Prada à 21%.
02:02Par contre, il y avait Alten qui déçoit clairement puisqu'ils sont à moins de 30% par rapport au début de l'année,
02:09vous connaissez la raison de cette déception, des affections ?
02:12Oui, alors effectivement Alten, on rappelle que c'est le leader de la recherche externalisée,
02:16cette thématique de la recherche externalisée c'est un élément très important pour les entreprises,
02:21c'est cette recherche dans le secteur par exemple de l'aéronautique et de la défense, la société fournie des ingénieurs
02:26ou encore dans un autre vertical qui a mal fonctionné malheureusement, c'est celui du secteur automobile
02:31et on s'en rend compte encore ces derniers temps avec les nombreux warnings des grands constructeurs auto
02:36qui sont tout simplement des clients d'Alten, le cycle effectivement est moins favorable pour Alten en ce moment,
02:43on imagine qu'avec la reprise de cycles qui peut se profiler en 2025 et au-delà, le titre reste intéressant,
02:50surtout qu'à ces niveaux de valorisation-là, il est très intéressant d'y investir.
02:54Vous conservez.
02:54Tout à fait.
02:55Très bien, alors trois nouvelles valeurs donc aujourd'hui, la première c'est Inditex,
02:59c'est la fameuse maison-mère de Zara, alors elle est en forme, 30% depuis le début de l'année
03:04et je crois qu'elle fait le double performance de l'Ibex 35 qui est l'indice espagnol.
03:11Exactement, une société bien connue, maison-mère de Zara, de marques comme Bershka pour les plus jeunes
03:17ou Massimo Dutti pour les cadres dynamiques, un superbe business model qui est fondé sur la rotation des collections,
03:24c'est-à-dire qu'il y a un phénomène de suivi de la mode qui est très très fort
03:29et surtout une proximité en fait tout simplement de sourcing et de production qui fait qu'il n'y a pas de latence en fait.
03:37Alors où il ne souffre pas, toutes les enseignes de textile de ce type-là ferment des boutiques,
03:42Gap et compagnie, eux au contraire ça continue.
03:45C'est vrai que c'est assez impressionnant ce business model car finalement on a un secteur du textile qui est plus que sinistré,
03:52qui est naufragé, on voit des fermetures tous les jours, une société comme H&M tout simplement
03:58qui ferme boutiques et qui d'ailleurs pointe du doigt Inditex en disant Inditex me prend des parts de marché.
04:06Donc en sortie de Covid, Inditex a accéléré sa croissance en prenant des parts de marché à ses concurrents qui avaient effectivement un genou à terre,
04:14c'est ce business model qu'on a évoqué de sourcing de proximité qui n'a pas impacté Inditex au moment même où ses concurrents allaient se sourcer en Chine
04:21et à ce moment-là la Chine était encore fermée à cause de Covid, ça c'est un premier point
04:26et le second point c'est tout simplement le fondateur d'Inditex qui n'est plus aux commandes mais qui est toujours derrière et qui est visionnaire,
04:33qui est visionnaire parce qu'en fait pendant les deux années qui ont précédé le Covid, il a développé un outil omnicanal, digital,
04:40donc Inditex n'était pas en ligne et s'est retrouvé en ligne juste avant le Covid.
04:45Donc imaginez le levier, le levier opérationnel de ces investissements en sortie de Covid
04:50où effectivement la consommation de Revenged Spending, ce qu'on a appelé Revenged Spending, était en plein booming.
04:57Donc effectivement aujourd'hui Inditex nous intéresse parce qu'on considère que c'est pas cher payé, c'est payé en ligne avec sa moyenne historique
05:05alors que la croissance et le levier opérationnel est bien bien plus élevé.
05:09Parce que le fait que les autres ferment en fait c'est des parts de marché qu'ils vont conquérir au fur et à mesure.
05:13Et donc ce qu'on appelle le retour sur capitaux employés de ces investissements passés est extrêmement important
05:18et ne nous semble pas pris en compte en fait par le marché à ce stade.
05:20D'accord, ils se digitalisent autant que ça, je pensais que ce qu'ils comptaient à leur force c'était les magasins physiques.
05:25En fait c'est le lien entre magasins physiques et digitalisation.
05:28Vous commencez une commande en ligne chez vous et vous la terminez en allant chercher votre commande au magasin.
05:33Oui, en allant chercher et puis pourtant en achetant effectivement un article quand on a été au click on collecte.
05:37Alors deuxième valeur, donc c'est un Suédois, c'est un leader mondial de la logistique transport,
05:43c'est DSV et aussi son forme, plus de 25% depuis le début de l'année.
05:46Oui, alors un petit peu moins connu du grand public, mais vous voyez parfois des camions sur les autoroutes DSV Panalpina,
05:54qui maintenant est redevenu d'ailleurs DSV puisque Panalpina, on va en parler, c'est une acquisition passée.
05:59C'est le leader effectivement du transport et de la logistique au niveau mondial sur les trois grands actes,
06:05ce sont la route, l'air, la mer et puis aussi des plateformes logistiques, notamment au Danemark.
06:10Ils exploitent à peu près 6 millions de mètres carrés dans ces zones-là au travers d'entrepôts.
06:15Avec une particularité dans son business model, et c'est des choses qu'on aime bien,
06:18cette différenciation vis-à-vis de la concurrence, c'est ce qu'on appelle un modèle asset light,
06:22c'est-à-dire que DSV ne détient pas ses actifs, ne détient pas ses camions par exemple,
06:27pour la majorité ne détient pas ses avions et donc ce qui fait que quand le cycle économique
06:32est un petit peu moins favorable, parce qu'il y a quand même un peu de cyclicité,
06:36à ce moment-là le levier opérationnel reste très fort puisque cette flexibilité permet de réduire
06:41très rapidement les coûts et donc de conserver ses marges en fait, et une certaine discipline de prix.
06:47Et sur Panalpina ?
06:48Panalpina effectivement, c'est la dernière grosse acquisition que DSV avait faite en 2019
06:55pour à peu près presque 5 milliards d'euros, un suisse, et qui lui a permis de passer à la quatrième place mondiale.
07:04Et c'est intéressant parce que c'est à mettre en parallèle de ce pourquoi aujourd'hui on joue cette valeur dans nos fonds,
07:11tout simplement parce que d'un point de vue tendance structurelle de long terme, on a le booming de l'e-commerce,
07:17on en parlait tout à l'heure avec Inditex, il faut bien les délivrer, il faut que ce soit efficace et rapide,
07:26et le deuxième point c'est que DSV a toujours été vu comme un consolideur de son secteur, de son segment,
07:33et il sait très bien faire ça en fait. Panalpina c'est l'exemple.
07:37Là on se projette sur beaucoup plus gros, avec leur achat c'était la semaine dernière,
07:42c'était un catalyseur que nous on attendait depuis à peu près deux ans sur le titre,
07:46qui est celui de l'achat de Schenker, qui aussi c'est un peu connu dans le monde du transport,
07:51qui était une filiale jusque-là de Deutsche Bahn, de l'allemand Deutsche Bahn,
07:54et qui était un gros concurrent allemand de DSV.
07:57Donc DSV refait le même coup qu'avec Panalpina, j'ai envie de dire, mais avec trois fois plus gros,
08:0314 milliards d'euros d'achat, ça a été validé la semaine dernière par le board de Deutsche Bahn,
08:08donc c'est en route, et là ce qui est intéressant c'est qu'on a toujours ce même modèle,
08:14DSV a toujours su appliquer ses métriques, son plan financier, son niveau de rentabilité qui est très élevé,
08:22notamment en termes de retour sur capitaux employés, qui est dans les niveaux de 20%,
08:27aujourd'hui chez Schenker on est dans les niveaux de 9%,
08:30parce que ça vient d'une société étatique allemande, c'est pas du tout géré de la même manière,
08:34on estime que si les synergies sont appliquées, 460 millions d'euros à horizon 2025, fin 2025,
08:41à ce moment-là les objectifs sur la valeur sont beaucoup plus hauts,
08:45donc des objectifs qui sont 20%, 60% plus hauts,
08:49le titre a pris une vingtaine de pourcents depuis l'annonce, depuis cette annonce,
08:52l'acquisition de croissance externe, mais on considère qu'il y a encore du potentiel, tout à fait.
08:57Troisième valeur, c'est Universal Music, il y a de la musique, il y a des films,
09:02c'est des secteurs qui ne sont pas évidents.
09:04Oui, d'ailleurs c'est un peu le joker de cette sélection, c'est le leader du divertissement musical,
09:09c'est indéniable, avec un des plus gros catalogues de musiques d'artistes,
09:14par rapport à ses principaux concurrents qui sont Sony et Warner, qui sont les concurrents directs,
09:20et le business model, là il est assez simple, c'est de monétiser ses royalties,
09:25de son catalogue d'artistes, avec des artistes comme les Beatles pour les plus anciens, ou ABBA,
09:30et puis d'un autre côté, Taylor Swift, qui est un artiste d'Universal Music Group,
09:35donc avec le succès qu'on connaît, ou Ariana Grande,
09:38de monétiser la musique payante de ces artistes au travers des plateformes,
09:44on les connaît aussi, c'est Spotify, c'est Deezer, c'est Apple Music, etc.
09:48Donc à chaque fois que des morceaux passent sur ces plateformes-là,
09:50que vous écoutez ces morceaux sur ces plateformes,
09:53à ce moment-là, il y a une redevance, crédit bien sûr, à Universal Music,
09:57donc un business qui est quand même assez prévisible, avec une croissance assez régulière,
10:02surtout depuis que l'industrie musicale a changé, c'était en 2015 cette rotation,
10:07on a connu une période compliquée avec les ratages,
10:11et puis le modèle du streaming a mis tout le monde d'accord, finalement toute l'industrie d'accord,
10:14et là on repart sur une plus forte visibilité,
10:16je dirais que c'est un peu un modèle de concession, vous voyez, à la Vinci, d'une certaine manière,
10:21où on paye des droits de passage, et donc on a cette visibilité.
10:26Donc là, ce qui nous intéresse dans ce cas de figure, c'est qu'on a des drivers de long terme,
10:30simplement, la valeur a eu un accident de court terme en juillet,
10:36publication du second trimestre de la valeur, et là, warning,
10:41warning sur le streaming, justement, gros morceau de l'entreprise,
10:47et en fait, on s'est aperçu que les volumes, c'était dans les clous,
10:51mais les volumes d'abonnements étaient moins bons qu'à l'habitué,
10:56et effectivement, le titre se payait quand même, était quand même assez bien valorisé,
11:01et donc, le titre chute d'à peu près 23-24% en une séance, pour revenir sur les 22€.
11:08Et là, ça nous intéresse, parce qu'en fait, il se trouve que l'entreprise a organisé un Capital Market Day,
11:14donc avec les analystes, les investisseurs, et a expliqué qu'en fait,
11:18ça pouvait être dû à des décalages de paiement des plateformes,
11:21des redondances que payent les plateformes, que j'ai citées tout à l'heure,
11:24et donc, là où les investisseurs avaient imaginé que le sujet était structurel,
11:29c'est-à-dire, on est dans un marché mature, et puis en fait, les gens ne veulent plus payer ce type d'abonnement,
11:35à ce moment-là, c'est plus conjoncturel, donc à un moment donné,
11:39on va repartir sur le rythme et sur la croissance qu'on a pu connaître par le passé,
11:43surtout que ce qui est intéressant dans la musique, l'abonnement en musique, par rapport à de la vidéo,
11:47on l'évoquait tout à l'heure...
11:48Justement, tout à l'heure, je parlais de film, donc Universal Music, c'est que de la musique ?
11:51Parce que moi, je vois aussi Universal Studios, ça n'appartient pas attaché à Universal Music.
11:55Là, on parle que de la musique, qui est beaucoup moins versatile, justement, que le film ou la vidéo, par essence.
12:01Oui, aux plateformes Netflix, Rompli...
12:02Voilà, vous n'allez pas vous désabonner de Deezer ou de Spotify, parce que vous perdez vos playlists, etc.
12:07Donc, s'il y a un effort économique à faire, le consommateur le fera ailleurs,
12:11en tout cas, se fera en dernier sur la plateforme.
12:13Donc, ça, c'est intéressant.
12:15Donc, on se dit que cette trajectoire de croissance et de rentabilité, elle doit revenir.
12:22Autre point qui nous intéresse, c'est qu'au capital d'Universal Music Group, le plus gros détenteur du capital, c'est Vincent Bolloré.
12:29Enfin, c'est Vivendi et Bolloré ça, donc c'est Vincent Bolloré, dont on sait qu'effectivement, c'est un très bon investisseur.
12:35Et il se trouve que, dans la chute du titre, le jour où le titre a chuté de 23%, aux alentours d'entre 20 et 22 euros, il a acheté 190 millions d'euros de ce titre.
12:45Donc, on peut se dire qu'à un moment donné, ça met un plancher de valorisation.
12:49Et en tout cas, que Vincent Bolloré n'est pas vendeur du titre à ce niveau-là.
12:53Oui, je dirais que c'est important de suivre Vincent Bolloré, en général, et ce n'est pas malheureux.
12:57Donc, on vient de 32, 34 euros.
12:59Ça vous laisse une idée du potentiel, même si on ne retourne pas dans ces zones-là.
13:04On se dit que, voilà, sur un plan valorisation, il y a quelque chose d'intéressant à faire.
13:07Bien vu. D'une manière plus générale, quel est votre sentiment marché pour la fin de l'année ?
13:12Oui, pour la fin de l'année, on est constructif chez Dulubac Asset Management sur les marchés d'action.
13:18Ce qu'on peut voir, c'est que finalement, le mois de septembre 2024, il va rester dans la mémoire des boursiers comme un mois de pivot monétaire pour l'ensemble des banques centrales dans le monde.
13:27Il faut quand même voir que toutes les banques centrales, dans un axe d'assouplissement monétaire, d'une manière ou d'une autre,
13:33la Fed, la BCE et la Chine, maintenant...
13:35C'est un peu le passage-là que tu as attendu depuis un certain temps.
13:37Voilà, depuis un certain temps. Et ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu.
13:40La dernière fois qu'on a vu ça, c'était plutôt en 2017.
13:42Et après, on a eu une très, très belle fin d'année et un beau début d'année 2018.
13:47Donc, on se dit qu'on est dans la même séquence.
13:50Le point que j'ajouterais à ça, c'est qu'on va avoir les élections présidentielles aux États-Unis.
13:53C'est le 5 novembre.
13:55En amont, on a toujours un peu de volatilité, etc.
13:59Mais le fait que ce point de passage soit passé, soit derrière, ça retire toujours de la pression sur les marchés.
14:06Peu importe les résultats, mais ça libère les marchés.
14:09Et donc, ça, c'est un élément positif supplémentaire pour les marchés d'action qu'on voit sur des niveaux plus élevés qu'aujourd'hui à fin d'année.
14:16Guillaume, merci de votre éclairage et expertise.
14:21Merci à tous de nous avoir suivis.
14:23À très prochainement sur Investeur TV.
14:29– Sous-titrage Société Radio-Canada