Déclaration d'Emmanuel Macron sur l'arrêt de vente d'armes à Israël : «Un cessez-le-feu en Israël est un cessez-le-feuj», estime Franck Tapiro

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Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Franck Tapiro, conseiller en communication et fondateur de Diaspora Défense Forces.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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00:00Europe 1 Soir Week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Et Franck Tapiro nous a rejoint dans ce studio. Bonsoir Franck Tapiro, conseiller en communication, fondateur de Diaspora Défense Force.
00:12Vous serez d'ailleurs demain présent comme H.L.K. et bien d'autres à 15h devant l'UNESCO en commémoration des attaques du 7 octobre
00:24aux côtés de beaucoup d'associations comme le Consistoire de France, le CRIF ou le Collectif. Nous vivrons... qui était avec nous d'ailleurs hier en direct.
00:34Franck Tapiro, nous parlions avant que vous nous rejoigniez dans ce studio et nous essayions de comprendre les mots d'Emmanuel Macron.
00:41D'abord, avant de parler du 7 octobre. Vous entendrez d'ailleurs à ce sujet le témoignage de Monette, 80 ans, survivante du kiboutz de Berry.
00:51Ce sera dans une vingtaine de minutes. Elle va nous raconter ce qu'elle a vécu le 7 octobre dernier.
00:57Franck Tapiro, je voudrais qu'on réécoute ensemble juste le petit extrait, les mots d'Emmanuel Macron.
01:01C'était, il y a une vingtaine de minutes, qu'il essayait de s'expliquer après sa sortie sur la livraison d'armes en Israël.
01:09On écoute et votre commentaire dans la foulée.
01:11Lorsque l'Iran a déclenché des frappes, la France était mobilisée.
01:15Et j'ai tout de suite accédé à la demande du Premier ministre Netanyahou pour participer à la sécurité d'Israël.
01:22Néanmoins, nous essayons aussi d'être cohérents. Et lorsque nous demandons des cessez-le-feu,
01:27c'est le cas pour Gaza, ça a aussi été le cas pour le Liban la semaine dernière,
01:32nous tâchons de ne pas demander un cessez-le-feu tout en continuant à livrer les armes de la guerre.
01:39Je pense que c'est simplement de la cohérence.
01:41Alors, Franck Tapiro, qu'est-ce que vous comprenez ?
01:43Qu'est-ce que vous comprenez, vous ?
01:45Et peut-être, excusez-moi, mais que peut comprendre la communauté juive de France
01:49quand elle écoute Emmanuel Macron tenir ce genre de propos ?
01:51Je peux en parler en connaissance de cause parce qu'on m'a souvent appelé pour essayer de traduire la parole d'Emmanuel Macron,
01:56même quand il n'était pas candidat.
01:58Oui, vous êtes communiquant.
01:59J'étais proche et j'ai toujours soutenu.
02:01C'est votre métier.
02:02On peut être proche et le soutenir, et à un moment avouer quand même,
02:05non seulement n'y rien comprendre, mais être très inquiet.
02:07C'est la limite du en même temps.
02:09Parce que l'en même temps ne peut pas être un entêtement.
02:12C'est un anagramme en plus.
02:14Autant ça peut être une stratégie politique,
02:17compliquée pour gouverner,
02:19mais absolument impossible à tenir quand on fait de la diplomatie.
02:22Ce en même temps ne peut pas exister.
02:25La preuve, il parle de cesser le feu.
02:28Pourtant, l'histoire est là pour le prouver.
02:31Il n'y a pas de cesser le feu possible
02:34quand on se confronte à des terroristes.
02:37Il y a des cesser le feu possible avec des armées régulières,
02:40dirigées par des états, par des gouvernements,
02:43mais avec des armées terroristes,
02:46si on peut appeler ça des armées ou des hordes de terroristes,
02:48c'est impossible.
02:49Pourquoi ? Je l'ai dit.
02:50Désolé, on ne refait pas le communiquant.
02:52Un cesser le feu là-bas, c'est un cesser le feuge.
02:55Si vous arrêtez les bombardements sur les cibles du Hamas,
03:00et on parlera après du Liban aussi,
03:02que le mot Hezbollah, le mot Hamas,
03:04ne fait pas partie du vocabulaire aujourd'hui à l'Élysée.
03:07On a oublié ce mot.
03:08Niama Gézère à Chine.
03:09Niama Tignon.
03:10Voilà, Niama Tignon.
03:11Aujourd'hui, on a besoin de clarification.
03:12On a peut-être mal entendu,
03:14mais heureusement que vous êtes là.
03:15Vous nous faites réécouter cela.
03:16Ce n'est pas Canteloup qui parle.
03:18Ce n'est pas un imitateur.
03:19Si c'est vraiment le chef de l'État qui parle,
03:21celui que je connais, celui que je soutiens depuis des années,
03:24il est temps qu'il clarifie, non pas sa pensée,
03:27mais comment a-t-il pu faire une erreur historique pareille.
03:30Parce que quand on parle d'un cessez-le-feu,
03:32je dis que c'est impossible.
03:33C'est un cessez-le-feu.
03:34On permet donc aux théoristes du Hamas,
03:36qui eux sont planqués en sous-sol,
03:37alors que leur population est exposée en surface,
03:40de se recaver, comme on dit,
03:42de se réorganiser,
03:43de se réarmer
03:44et de réattaquer.
03:45C'est impossible.
03:46Vous imaginez,
03:47les hommes du Raid face à Mohamed Berra,
03:49en lui disant,
03:50finalement, on te laisse un petit peu de repos,
03:51on vient dans une semaine,
03:52tu vas voir, ça va être top,
03:53on fait un cessez-le-feu,
03:55et on revient.
03:56On est dans le mode du ridicule ou pas ?
03:58Et bien, c'est exactement ce qui est en train
04:00de se passer aujourd'hui.
04:01Donc, pas de cessez-le-feu avec le Hamas,
04:03c'est impossible.
04:04On doit aller au bout.
04:05Et alors, ne parlons même pas du Liban.
04:07Le chef de l'État a oublié un mot
04:09en disant qu'il soutenait la population libanaise.
04:11Tout le monde soutient la population libanaise.
04:13Mais qui soutient le Hezbollah ?
04:15Il a assimilé la population libanaise
04:18au Hezbollah,
04:19comme si 100% des Libanais
04:21soutenaient le Hezbollah,
04:22sans jamais prononcer le mot
04:24Hezbollah.
04:25Donc, encore une fois,
04:26on ne peut pas faire
04:27des absences de sens pareilles.
04:30On ne peut pas,
04:31quand on est président
04:33de la sixième puissance du monde,
04:34on l'était cinquième il y a quelques années,
04:36déjà quand on régresse un peu,
04:37on ne peut pas faire des erreurs historiques pareilles.
04:40C'est impossible.
04:41Donc, on ne parle pas du peuple libanais, bien sûr.
04:43Israël n'a jamais déclaré la guerre,
04:45ni aux Palestiniens,
04:46ni aux Libanais,
04:47mais a répondu au Hamas
04:49qui a perpétré le pogrom du 7 octobre
04:51et a répondu au Hezbollah
04:53qui attaque depuis le 8 octobre
04:54en soutien du Hamas.
04:55Donc, encore une fois,
04:56on ne peut pas faire des erreurs pareilles.
04:58Ou alors, il y a une partition qu'on ne comprend pas.
05:01Il y a un tempo qu'on ne comprend pas.
05:02Il y a même des notes qu'on ne comprend pas.
05:04C'est quoi ?
05:05C'est un brief ?
05:06C'est ce que j'appelle, moi,
05:07le brief du Qatar ?
05:08Est-ce que le Qatar est venu acheter
05:10autre chose que des entreprises,
05:13que de la dette ?
05:14Est-ce qu'il est venu acheter aussi
05:15la parole de la France ?
05:17Est-ce qu'on peut, aujourd'hui,
05:18se regarder dans les yeux
05:19– je parle en tant que juif,
05:20je parle en tant que français –
05:21et se dire que,
05:22donc, la France va soutenir
05:25le Hamas et le Hezbollah ?
05:26Donc, quand on dit –
05:27en plus, l'incohérence est absolue –
05:29qu'on a été, bien entendu,
05:30un des pays qui a défendu Israël
05:32face aux attaques de l'Iran,
05:33c'est vrai.
05:34Mais, encore une fois,
05:35on doit donner, donc,
05:36un petit peu aux uns
05:37et un petit peu aux autres.
05:38C'est ça, la parole de la France,
05:39au lieu d'être un peu tranchée diplomatiquement.
05:41Si la France ne compte plus
05:42dans le Moyen-Orient
05:43et dans le Proche-Orient
05:44et un peu partout dans le monde,
05:45c'est à cause de cela.
05:46C'est le manque de courage de la France.
05:48C'est le manque de courage
05:49d'avoir une vision.
05:51Et d'avoir une vision
05:52avec des propos,
05:53des actes,
05:54et de tenir cette stratégie.
05:56Et c'est parce qu'il y a
05:57une hérémentisation
06:00de la politique,
06:02de la diplomatie,
06:03non mais la diplomatie,
06:04c'est plus grave
06:05que là, on ne nous comprend plus rien.
06:06Et je vous le dis,
06:07on ne nous comprend plus rien du tout.
06:10Et le pire, c'est que je dis
06:11que je ne comprends pas,
06:12parce que je veux ne pas comprendre.
06:14Parce que si je dois comprendre,
06:15je vous le dis,
06:16on est à côté de la plaque
06:17ou alors on sert d'autres intérêts
06:18que la France.
06:19Attendez, Rachel Kahn.
06:20Moi, je suis d'accord
06:21sur tous vos propos, Franck,
06:23sauf sur un point.
06:25Ce n'est pas de vie en même temps.
06:27Entêtement, j'ai dit.
06:28C'est de l'entêtement.
06:29C'est de l'entêtement,
06:30mais pire que ça.
06:31On sent dans les mots
06:32une forme de culpabilité postcoloniale.
06:36Complètement.
06:37Et on sent aussi
06:38une forme de syndrome de Stockholm.
06:41C'est-à-dire qu'en fait,
06:42il faut être un peu terroriste friendly,
06:44mais ça, vous l'avez souligné,
06:45et je pense qu'on a passé
06:46un véritable cap
06:48où aujourd'hui, finalement,
06:50il faut reprendre les mots
06:51de la France insoumise
06:52sur cesser le feu.
06:53Et le terme de génocide aussi
06:55commence à bien imbiber
06:57l'ensemble des sociétés
06:58au niveau mondial.
07:00Et sur ça,
07:01et sur cette guerre
07:02qui est menée contre le réel...
07:03C'est la guerre de la communication.
07:04Ça, c'est votre domaine.
07:05Je suis totalement d'accord avec Rachel.
07:07Cet après-midi,
07:08j'ai posté sur Twitter
07:09justement qu'on est passé
07:10du syndrome de Stockholm
07:11à deux autres syndromes.
07:12Celui de Gaza et celui de Beyrouth.
07:14C'est-à-dire que, regardez,
07:15écoutez certaines personnes
07:17comme Ghassan Salameh
07:19qui a complètement changé le logiciel,
07:21ce professeur de Sciences Po,
07:23comme par hasard à Sciences Po,
07:25qui ne comprend pas qu'à un moment,
07:27ce n'est pas parce que le Hezbollah
07:28a libéré, entre guillemets,
07:30le Liban de la Syrie
07:31que le Hezbollah s'en débride bien.
07:33Donc, en fait,
07:34ça, c'était le syndrome de Beyrouth.
07:35Et le syndrome de Gaza,
07:36c'est quoi ?
07:37L'inversion victimaire totale.
07:38Israël est coupable,
07:40quoi qu'il arrive de tout,
07:41coupable de s'être fait attaquer.
07:43Parce que n'oubliez pas
07:44que tous les indignes...
07:46Mais nous, les femmes,
07:47on connaît bien cette situation.
07:48Bien sûr.
07:49Vous l'avez bien cherchée.
07:51Donc, Israël l'a bien cherchée, bien sûr.
07:53In fine, on est responsable de tout,
07:55jusqu'à, et il l'a dit cet après-midi aussi,
07:57sur France Inter,
07:58coupable de la haine des Juifs.
07:59Mais bien sûr.
08:00Parce que la riposte est tellement
08:02disproportionnée,
08:03comme s'il pouvait y avoir
08:04une réponse proportionnée
08:05par rapport à des terroristes,
08:06que ça provoque la haine des Juifs.
08:07Donc, même la haine des Juifs
08:08est due à Israël.
08:09Je suis désolé,
08:10mais on ne vit pas dans le même monde.
08:12On sentait, Pierrot, justement,
08:13peut-être,
08:14au nom de la communauté juive de France,
08:16que les mots d'Emmanuel Macron,
08:18parce que tout le monde les a entendus,
08:19tout le monde l'a dit,
08:20aujourd'hui,
08:21il l'a redit ce soir,
08:22à 19h, il y a 40 minutes.
08:24Comment c'est perçu
08:25dans la communauté juive de France ?
08:27Est-ce qu'elle se sent,
08:28pardon, excusez-moi,
08:29est-ce qu'elle se sent en danger ?
08:30Mais je vais vous le dire,
08:31mais bien sûr,
08:32je vais vous le dire.
08:33Et pour avoir été un petit peu
08:35au commande là-dessus,
08:36par exemple, le 12 novembre.
08:37Est-ce que la communauté juive,
08:39ce soir,
08:40a le sentiment d'être lâchée
08:41par le chef de l'État ?
08:42Elle aurait pensé avoir été lâchée,
08:43mais tenir sur un fil.
08:45Ce soir, elle est totalement lâchée.
08:47Mais disons-le,
08:48parce que ce serait mentir.
08:49Alors, se mentir à soi,
08:50en tant que Français,
08:51en tant que citoyen de confession juive,
08:53n'en parlons pas.
08:54Pourquoi ?
08:55Le 12 novembre, déjà,
08:56il y avait eu le premier ratage.
08:57Dire à tous les Français
08:59qu'il fallait aller marcher,
09:01Français juifs et non juifs,
09:02bien sûr,
09:03marcher contre la haine des Juifs.
09:04Je déteste mon antisémitisme,
09:06parce qu'il ne correspond plus du tout
09:08à ce qui est en train de se passer
09:09dans cette région du monde.
09:10Donc, lutter, marcher,
09:12contre la haine des Juifs,
09:13il a même fait une tribune,
09:14dans le Parisien,
09:15si mon mémoire est bonne,
09:16et il rate le moment.
09:18On a tous,
09:19les gens qui se sentent proches de lui,
09:21qui le soutiennent,
09:22ont tous dit
09:23« Tu es en train de rater quelque chose.
09:25Tu ne peux pas dire à tous les Français
09:26d'y aller, de ne pas y aller. »
09:27Comme à Carpentras,
09:28Mitterrand était en première ligne.
09:30On l'a oublié.
09:31Donc, c'était au chef de l'État
09:32qui représente la France,
09:33avec le président de l'Assemblée
09:35et avec le président du Sénat
09:38et la présidente de l'Assemblée,
09:39d'être en tête.
09:41C'est la Concorde française.
09:42C'est ça qu'on avait besoin,
09:43de voir toute la population française
09:46qui était représentée
09:47par ces trois chefs.
09:48Premier ratage.
09:49Et là,
09:50il est en train de rater le 7 octobre.
09:52Il avait fait un hommage aux Avalis,
09:54qui était intéressant.
09:55On ne comprend pas le tempo.
09:56On est à 48 heures.
09:57C'est vrai, Rachel a raison
09:58qu'on ne comprend pas le tempo.
09:59On est à 48 heures du 7 octobre.
10:01Mais parce qu'on oublie d'abord
10:02les victimes,
10:03les victimes françaises,
10:04du 7 octobre,
10:05mais surtout,
10:06il reste deux otages.
10:07Je le disais tout à l'heure,
10:08deux otages français
10:09qu'on a oubliés.
10:10On a oublié,
10:11puisque n'oublions pas que,
10:12heureusement qu'on fait l'hommage
10:13demain et lundi,
10:14puisqu'il n'y aura pas d'hommage
10:15dans les écoles,
10:16par exemple, lundi matin.
10:17Après ce rétropédalage
10:18proche d'un moonwalk
10:19à la Michael Jackson,
10:20où d'abord,
10:21on annonce un hommage
10:22et hop,
10:23on recule.
10:24On se dit,
10:25non,
10:26on confond le truc avec...
10:27C'est ridicule.
10:28En fait, en gros,
10:29si on ne se sent pas lâché,
10:30alors je peux vous dire,
10:31moi qui suis un éternel optimiste,
10:32alors expliquez-moi
10:33qui me soutient.
10:34Allez,
10:35expliquez-moi.
10:36Donnez-moi des noms.
10:37Merci beaucoup,
10:38Franck Tapiero,
10:39on est pris par le temps.
10:40Malheureusement,
10:41je suis désolée.
10:42Vous allez entendre dans un instant
10:43le témoignage de Monette,
10:44je le disais.
10:45Je l'interviewais mercredi.
10:46Monette,
10:47on a échangé.
10:48Elle a 80 ans.
10:49Elle vous racontera
10:50ce 7 octobre
10:51dans ce kiboutz de Berry
10:52qui a été le premier kiboutz
10:53qui a été pris d'assaut
10:54par les terroristes du Ramas.
10:55C'est tout de suite sur Europe 1.
10:56Merci beaucoup,
10:57Franck Tapiero,
10:58Rachel Caine,
10:59Jules Torres,
11:00vous restez avec nous.
11:01A tout de suite.

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