OQTF : le plan de Bruno Retailleau pourrait constituer «une avancée considérable», selon l'ancien député LR Georges Fenech

  • il y a 3 jours

Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Georges Fenech, ancien député LR répondra à ses questions.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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00:00Europe 1 soir, week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:0584% des français réclament l'incarcération systématique des étrangers sous OQTF,
00:09auteurs de crimes et de délits, abandonnent en parler il y a un instant,
00:12c'est ce que révèle un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
00:15Ça nous amène à ce plan de Bruno Retailleau.
00:19Je voudrais avoir votre avis, messieurs, sur ce plan qui a été dévoilé
00:22pour augmenter le nombre d'expulsions des OQTF,
00:24augmenter la durée de rétention, en finir avec la circulaire valse.
00:28Vous êtes penché sur ce plan, Georges Fenech.
00:32Est-ce suffisant ? Ça va dans le bon sens, c'est ce que vous disiez.
00:35S'il réussit à mettre en œuvre tout ce qu'il a annoncé,
00:39ce serait une avancée considérable.
00:42Les OQTF, notamment la construction, a-t-il annoncé de 3 000 places
00:48en centres de rétention administrative supplémentaires ?
00:50On en a, je crois, 1 800 aujourd'hui, ce qui est très important.
00:53La prolongation du délai de rétention jusqu'à 210 jours, c'est parfait.
00:59C'est le cas pour les terroristes.
01:00La mort de Philippine, malheureusement, c'est déjà le cas pour les terroristes, oui.
01:04Et puis aussi, il s'inspire de ce qu'a fait, avec beaucoup de succès,
01:10Madame Mélanie en Italie, et notamment les accords bilatéraux avec des pays tiers.
01:15Madame Mélanie a passé un accord avec l'Albanie, par exemple,
01:19qui accepte, sur son territoire, de maintenir ses étrangers
01:24dans des centres de rétention administrative,
01:26qu'a financé, d'ailleurs, l'Italie.
01:28Donc, actuellement, Bruno Retailleux est en train de réfléchir,
01:31il y a des missions sur le terrain pour avoir l'aide de pays tiers
01:35qui acceptent, effectivement, de recevoir ces étrangers.
01:38Et comme ça, il y a toute une série de mesures,
01:40évidemment, notamment à la fin d'un circulaire valse, également,
01:43qui permet de régulariser quelques 30 000 étrangers en situation irrégulière par an, grosso modo.
01:49Donc, il va y mettre un terme, ça, il peut le faire par une circulaire,
01:51ça, c'est dans son pouvoir.
01:53Donc, après, il faut discuter avec l'Union européenne,
01:55il y a la question des frontières,
01:57c'est un immense chantier, mais il est en train de s'y attaquer sérieusement
02:01et on souhaite qu'il réussisse, bien entendu.
02:03On va écouter Bruno Retailleux avant de vous entendre, Jules Tourez, vous êtes d'accord ?
02:06Regardez, écoutez le ministre qui était en visite
02:08au centre de rétention administrative pour migrants.
02:12Il faut sûrement les cibler, mais il y a un problème de taux d'exécution.
02:16Je pense que le problème et la priorité,
02:18ce n'est pas tellement de délivrer moins d'OQTF,
02:22c'est de faire en sorte qu'on exécute plus d'OQTF.
02:25Et l'ensemble de mes équipes vont s'atteler à ce chantier-là
02:30pour qu'on obtienne des résultats.
02:32Jules Tourez, voilà les mots de Bruno Retailleux.
02:34Effectivement, on a évoqué ce plan.
02:37Quels sont les contours, quels sont les dispositifs les plus significatifs
02:40qui pourraient faire avancer les choses, selon vous ?
02:42Tous, parce que Bruno Retailleux, mine de rien,
02:45est en train de faire une petite révolution à Beauvau.
02:48En prenant des sujets consensuels,
02:51en prenant à témoin l'opinion publique
02:53sur des mesures très claires et très fermes.
02:57Le durcissement des régularisations pour l'immigration,
03:01ça c'est quelque chose qu'on aurait pu faire depuis des années.
03:03Mettre fin à la circulaire valse,
03:05la droite le demande depuis des années,
03:07depuis quasiment dix ans désormais.
03:09Depuis 2012, oui.
03:10Bien sûr.
03:11Le transfert de certains migrants
03:14en dehors des pays de l'Union Européenne.
03:16Ce que font aujourd'hui quasiment tous les pays européens,
03:20que ce soient les sociodémocrates anglais,
03:23ou la conservatrice nationale, Georgia Meloni.
03:27C'est quelque chose qui aujourd'hui est partagé par tout le monde.
03:29Bruno Retailleux, il avance pas à pas avec des mesures très fermes,
03:33partagées par l'opinion publique.
03:35Il a des convictions, il ne recule pas,
03:38et je pense qu'il a raison.
03:39Pour l'instant, il fait ça pourquoi ?
03:41Parce qu'il ne peut pas passer par la voie législative.
03:44On est en plein budget, donc c'est très compliqué.
03:46On se souvient du psychodrame il y a à peine dix mois de cela,
03:49sur la loi immigration,
03:51qui était une loi qui n'allait pas changer grand-chose,
03:53à part sur l'immigration illégale.
03:55Il prend pour l'instant des mesures qu'on appelle des mesures réglementaires.
03:59Il passe par des arrêtés, par des circulaires,
04:01par le fait de traiter avec certains préfets.
04:04Mais en tout cas, c'est vraiment une petite révolution
04:07qu'il est en train de préparer Bruno Retailleux.
04:08Précisément, cher Jules, tout ne dépend pas de lui.
04:11Attention !
04:12Notamment la question, par exemple,
04:14parce que souvenez-vous de ce qu'avait dit Gérard Collomb.
04:16Vous n'allez pas laisser ça.
04:18Il avait dit, les étrangers font leur benchmarking
04:22et ils se rendent compte que c'est en France que c'est le plus intéressant.
04:25Oui, bien sûr.
04:25Les prestations sociales, etc.
04:27Et souvenez-vous, la loi dont fait référence Jules,
04:30qui a été retoquée par le Conseil constitutionnel,
04:33parce que, soit disant, rupture d'égalité sur les prestations sociales, etc.
04:37Donc, il y aura le barrage, le passage obligé par le Conseil constitutionnel.
04:42Et puis, vous avez raison, l'AME, ça ne dépend pas de lui aussi.
04:46L'AME, c'est le ministère de la Santé.
04:48Et il y a autre quoi qu'on a entendu,
04:51la ministre de la Santé dit qu'il ne faut pas supprimer l'aide médicale d'État.
04:54Que Bruno Retailleux ne veut pas faire.
04:55Non, il veut la transformer en aide médicale d'urgence.
04:57Moi, je trouve que c'est malheureusement un faux débat, l'AME.
04:59Et puis, la question des visas, vous avez raison,
05:01qui dépend du ministère des Affaires étrangères.
05:03Eh bien, il y a une juste répartition.
05:05Ça, c'est une des informations qu'on a,
05:07c'est que Bruno Retailleux récupère une partie de la compétence sur les visas.
05:10D'ailleurs, dans le reportage que vous avez mentionné,
05:13un petit peu plus loin dans son discours,
05:15il dit qu'il y a trois leviers pour notamment
05:18avoir des laissés-passer consulaires qui émanent du Maghreb.
05:20Il y a le premier levier, c'est l'aide au développement.
05:22Pourquoi on donne aujourd'hui, en quasiment dix ans,
05:26plus de 800 millions d'euros à l'Algérie
05:28alors qu'il n'accepte pas de nous aider des laissés-passer consulaires ?
05:30Deuxième levier, les visas.
05:33Si l'aide au développement, ça ne fonctionne pas,
05:35on peut dire aussi qu'on donne moins de visas à l'Algérie.
05:38Y compris pour les dirigeants.
05:40Bien sûr, y compris pour les dirigeants.
05:42Parce que les diplomates circulent comme ils le souhaitent.
05:45Notamment en France, les diplomates algériens,
05:47on pourrait aussi appuyer là-dessus.
05:49Et le troisième, et ça c'est un petit peu nouveau,
05:52et moi c'est la première fois que je l'entends dans la bouche d'un ministre de l'Intérieur,
05:54c'est sur les droits de douane.
05:55Et si Bruno Roteio propose ces trois leviers,
05:58c'est qu'il a le blanc-seing de Matignon.
06:00C'est ça quand même qu'il faut comprendre.
06:02C'est pas Darmanin, là.
06:03Darmanin, lui, était plutôt volontaire, déterminé, mais entravé
06:07et par le président de la République, qui à ce moment-là avait encore beaucoup de pouvoir,
06:10et par un Premier ministre qui n'était pas tout à fait sur sa ligne.
06:12Là, Bruno Roteio, il a l'aval quasiment total de Michel Barnier.
06:17Le week-end dernier, avant le budget,
06:18c'est pas pour rien que Bruno Roteio est le seul dans la presse
06:21qui a le droit de faire une interview sur LCI.
06:23Vous allez voir que pour la ME, ça va être une ligne rouge.
06:24La ME n'est pas le problème aujourd'hui de l'immigration.
06:28C'est en effet une mesure assez symbolique,
06:32qui pour les Français, encore une fois, est un problème.
06:36Vous vous souvenez de l'histoire des oreilles décollées ?
06:40Ça représente quoi aujourd'hui sur la réalité du problème migratoire en France ?
06:44Je ne sais pas. Non, non, mais c'est sur l'attractivité de la France.
06:46Je pose la question.
06:47L'attractivité, ce que disait Georges Fenech.
06:49Non, pas la ME elle-même, mais l'attractivité de la France.
06:52Tout l'objectif de Bruno Roteio...
06:54Un étranger clandestin qui met les pieds en France,
06:56à partir du moment où il met les pieds, il a déjà à peu près 400 euros.
06:59Bien sûr. Je ne suis pas dans la tête de Bruno Roteio,
07:03mais je crois avoir compris qu'il voulait déjà faire une chose.
07:06Gagner la bataille de la communication sur le fait d'entrer ou non sur le territoire,
07:09donc rétablir nos contrôles aux frontières,
07:11durcir les conditions d'octroi, notamment des demandes d'asile.
07:14Et ensuite, la deuxième partie, c'est sur le durcissement des aides sociales,
07:18notamment par exemple pour les personnes,
07:20on en parlait tout à l'heure, qui ont un enfant qui est condamné.
07:24Ça, il y a ensuite évidemment la ME.
07:26C'est tout en effet notre panoplie sociale
07:29qui permet aux étrangers qu'ils sont dans notre pays.
07:31Les pays nordiques l'ont fait, des pays démocrates sociaux,
07:35respectueux des libertés.
07:37Ils se sont alliés gauche-droite, avec un front commun politique,
07:43et ils sont arrivés à faire chuter l'immigration clandestine.
07:47Je parle de la Suède, je parle des Pays-Bas.
07:49L'Italie, 65% de réduction de l'immigration irrégulière.
07:56On va devoir parler de l'état de droit à un moment donné.
07:57Mais quel état de droit ? L'état de droit, c'est l'état du droit qu'on fait évoluer.
08:00Je suis alors mille fois d'accord avec vous à dire ça,
08:02à la moitié des ministres du gouvernement.
08:04Mais vous parlez des pays, notamment du...
08:07Moi je connais très bien le Danemark.
08:09Le Danemark, ils peuvent faire des choses que nous on ne peut pas faire.
08:12Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas voté Maastricht,
08:14ensuite qu'ils ont fait un accord avec l'Union Européenne
08:16pour avoir ce qu'on appelle des opt-out,
08:17ce qu'on appelle des droits de retrait en bon français,
08:19et qui leur permettent de détourner les règles.
08:22Au Danemark, on peut être en prison quand on est rebouté du droit d'asile.
08:26C'est dingue !
08:29Il y a des prisons, notamment dans la prison d'Elbeck,
08:32qui est à une vingtaine de kilomètres de Copenhague.
08:34On a des gens qui sont arrivés, certes illégalement,
08:37à qui on a dit, le titre de séjour c'est impossible,
08:41il est en prison !
08:42Et vous savez quelle est la moyenne de durée dans cette prison-là ?
08:4427 jours.
08:45Donc le Danemark, et c'est un petit peu aussi le modem,
08:48parce qu'on parle souvent du modèle italien,
08:49mais le modèle danois est pris par Bruno Rotaio,
08:51c'est un modèle de la bataille de la communication.
08:53Quand on aura gagné la première bataille, celle-ci,
08:56Bruno Rotaio aura déjà fait une bonne partie du boulot.
08:58La bataille de la communication, voilà.
09:00Et puis il faut rétablir aussi le délit de séjour irrégulier,
09:04qui a été supprimé sous François Hollande également.
09:06Et le Conseil constitutionnel ne veut pas ?
09:08Parce que là, ça vous permet de mettre en garde à vue des condamnations.
09:10Oui mais enfin, changeons alors !
09:12Moi je suis pour !
09:13Il ne peut pas, il ne peut pas, il ne peut pas !
09:14Moi je suis pour envoyer Monsieur Fabius à sa retraite !
09:16Le peuple le veut !
09:18Il va falloir trouver des solutions, merci !
09:20Si le peuple le veut, c'est comme Pascal !
09:22Ce que Pascal veut, il le veut !
09:24Voilà, exactement !
09:25Allez, merci beaucoup Messieurs !
09:2719h56 sur Europe 1, dans un instant,
09:29le journal de Brandon Warhead.

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