• il y a 2 mois

Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de la Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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Transcription
00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris, est avec moi dans ce studio, bonsoir, merci d'être là.
00:10On a beaucoup de sujets à aborder ensemble, mais d'abord, priorité à l'actualité.
00:14Sylvain Maillard, Emmanuel Macron vient de réagir depuis Chypre, vous savez que deux casques blancs ont été blessés,
00:21semble-t-il par des tirs de l'armée israélienne, qui dit c'est un accident, on a cru qu'on était en danger.
00:26Emmanuel Macron, donc, a condamné fermement ces tirs, on l'a entendu il y a quelques instants,
00:33je voudrais peut-être qu'on réécoute les mots, on les a, du chef de l'État, pour bien comprendre de quoi on parle.
00:38Avec les premiers ministres italiens et espagnols qui représentent comme la France des contributeurs historiques à la Finul,
00:44je veux dire ici que les 700 soldats français engagés dans cette force sont le signe de notre soutien indéfectible
00:52et de notre volonté d'être engagés à la sécurité tout à la fois d'Israël et du Liban.
00:57Il est donc tout à fait inacceptable de voir les troupes de la Finul visées délibérément par les forces armées israéliennes.
01:03Nous le condamnons, nous ne le tolérons pas et ne tolérons pas que cela se reproduise
01:07et je remercie les collègues dans Semaine 9 d'avoir eu une parole très claire à nos côtés sur ce sujet.
01:12Alors on viendrait écouter les mots d'Emmanuel Macron pour que ce soit très clair et qu'il n'y ait aucune interprétation.
01:17Sylvain Maillard, vous rentrez d'Israël, vous avez participé aux commémorations du 7 octobre,
01:23vous portez ce riban jaune et vous pouvez le voir en direct sur europe1.fr en soutien aux otages.
01:30Quand vous entendez les mots d'Emmanuel Macron, comment peut-on les interpréter
01:34quand il dit que l'armée israélienne a délibérément tiré sur la Finul ?
01:38Moi j'insistais un peu sur le mot délibérément alors que l'armée israélienne dit non, on n'a pas fait volontairement.
01:44Je n'ai pas d'informations à ce stade, en tout cas il a raison de dire qu'il est hors de question
01:50que les casques bleus de la Finul soient pris entre les tirs du Hezbollah ou d'Israël.
01:57Ça c'est très clair, d'ailleurs de ce que j'entends le gouvernement israélien ou bien le porte-parole de ça, je ne sais pas,
02:04à présenter ses excuses en estimant que c'était une erreur et qu'il n'avait pas été visé.
02:12Mais en tout cas c'est très important et le Président de la République a raison de rappeler qu'il est hors de question
02:17que les casques bleus soient pris dans des tirs d'un côté ou de l'autre.
02:21Après je voudrais juste dire ce que j'ai vécu moi sur place, la situation en Israël qui est un pays en guerre.
02:27C'est un pays en guerre et on le dit probablement pas assez.
02:31C'est un pays qui reçoit en permanence des bombes, des roquettes.
02:37En deux jours nous avons reçu 18 roquettes qui ont toutes été heureusement interceptées.
02:47En tout cas dans la zone où nous étions, c'est évidemment invivable pour les gens qui y habitent
02:54parce que le Dôme de Fer ce n'est pas un jeu sur un Playstation, c'est des explosions extrêmement fortes
03:00et vous avez évidemment peur pour vous, pour vos enfants, pour votre famille parce que ça peut exploser à n'importe quel moment.
03:06Dire que le nord d'Israël depuis un an n'est plus possible d'y vivre.
03:11Il y a une bande de 30 kilomètres dans laquelle l'ensemble d'Israéliens ont dû déserter
03:16qui est à la frontière du Liban parce que l'Hezbollah en permanence envoie des roquettes
03:21et donc il y a entre 70 000 et 100 000 Israéliens qui depuis un an ont quitté le nord d'Israël et habitent là.
03:28J'en ai rencontré plusieurs familles d'hôtels en Airbnb qui n'arrivent plus à scolariser leurs enfants
03:34parce qu'ils ne peuvent pas retourner là-bas.
03:36C'est aussi ce qui explique la montée de tension extrêmement forte et la guerre qu'il y a à l'heure actuelle au nord d'Israël
03:44parce que la situation est juste invivable pour les habitants israéliens.
03:48Donc redire évidemment hors de question de tirer sur la finule, c'est la moindre des choses,
03:53ils sont là pour essayer d'assurer un paix, une cessez-le-feu qui arriverait éventuellement
03:59mais rappeler la situation extrêmement dure dans laquelle sont plongés les Israéliens.
04:04On va parler d'une autre actualité, on va revenir chez vous si vous le permettez, Sylvain Maillard.
04:08Cette information moi qui m'a fait bondir, je pense que les auditeurs d'Europe 1 aussi ont été interpellés par cette information.
04:14Alors là on va parler économie, industrie.
04:16On va parler du Doliprane, notre Doliprane fabriqué dans deux usines françaises, notamment à Lisieux.
04:23Il y a eu des pénuries de Doliprane il n'y a pas si longtemps que ça.
04:28Il y a un ange, la course au Doliprane, on ne trouvait plus de Doliprane, y compris pour les enfants.
04:33Et là on apprend que Sanofi, pour des raisons de business, va se séparer d'une partie du Doliprane.
04:41C'est-à-dire que ce sont les Américains qui vont mettre la main sur le Doliprane, j'essaie de faire simple,
04:45il y a une centaine de médicaments que l'on peut acheter en libre-service dans les pharmacies.
04:50Est-ce qu'on peut laisser faire ça, Sylvain Maillard, sachant que la France a des problèmes en permanence d'approvisionnement ?
04:56Alors vous posez parfaitement le problème, ou la question.
05:01D'abord dire oui, il y a deux usines, il y en a une aussi à Compiègne, qui fabriquent du Doliprane.
05:07On a connu des pénuries, ça ne veut pas dire que parce que c'est fabriqué en France qu'il n'y aura pas de pénuries,
05:11ça veut juste dire qu'il est pour nous essentiel de garder notre souveraineté dans différents domaines,
05:15dont évidemment le médicament, et évidemment le Doliprane en fait partie.
05:19C'est des usines qui appartiennent à Sanofi et qui souhaitent s'en séparer pour plein de raisons économiques,
05:26qui les regardent et au fond c'est la vie des affaires.
05:29Par contre, ce que nous avons voté en 2019 avec la précédente majorité sous Emmanuel Macron,
05:37c'est de dire que toute vente d'industrie stratégique pourrait être arrêtée par le gouvernement
05:45s'il estime que ça met en difficulté la souveraineté française.
05:49Et donc ce que nous avons fait avec Charles Rodwell, mon collègue député de Versailles,
05:54nous avons envoyé une lettre au ministre en lui disant qu'il faut activer cette clause,
06:00qui fait que si nous n'avons aucune certitude sur l'avenir de la production en France,
06:07parce que des informations que nous avons c'est que la production continuera,
06:10ce n'est pas une entreprise américaine, c'est un fonds d'investissement américain,
06:13mais y a-t-il des certitudes sur le moyen et long terme ?
06:16À ce moment, au micro, au moment où on est en train de parler, moi je n'en ai pas.
06:20Oui, puis vous pouvez vous dire oui maintenant et délocaliser après.
06:23Alors, ce n'est pas tout à fait le cas puisque cette clause pourra être en permanence activée.
06:28C'est-à-dire que nous pourrions bloquer une éventuelle modification capitalistique dans les années qui viennent.
06:35Est-ce que l'objectif de ce fonds d'investissement, il est au fond d'expatrier la production
06:41pour que ce soit moins cher à terme ? Des informations que nous avons, ce n'est pas le cas.
06:46Mais en tout cas, nous ne pourrons pas prendre un risque et nous demandons au ministre de s'en assurer à 100%.
06:52Si ce n'est pas le cas, il active la clause et l'interdiction de la vente à ce fonds d'investissement.
06:56Mais ça c'est possible, c'est applicable et on pense évidemment aux centaines d'emplois,
07:00aux centaines, milliers d'emplois effectivement de Sanofi, le siège social.
07:04Alors, dans un premier temps, mais souvent, je ne sais pas si vous avez vu,
07:07mais dans ces affaires-là, quand il y a des grandes entreprises, des fonds qui rachètent des entreprises,
07:11vous vous dites non, non, non, mais jamais on va licencier, on va tout garder sur site
07:15et puis au bout d'un moment, on dit écoutez, non c'est trop cher, on s'en va.
07:18Et on pense aussi aux personnes qui travaillent chez Sanofi, qui s'inquiètent peut-être ce soir.
07:22Comment pouvez-vous les rassurer ?
07:24Alors, deux cas. D'abord un, être sûr que, et ça c'est la lettre que nous avons envoyée au ministre
07:28en disant, nous devons être sûrs que nous gardons notre souveraineté sur la production du Doliprane.
07:33Entre autres, il n'y a pas que ce médicament Doliprane, mais que le Doliprane.
07:36C'est plus symbolique.
07:37Premièrement, très important, on garde la production en France.
07:40Deuxièmement, quels sont les objectifs du Fonds d'investissement si il rachète cette production ?
07:46Est-ce que c'est licencié ?
07:48A l'heure actuelle, je n'ai pas d'informations.
07:50En tout cas, ce que nous demandons, c'est que le ministre s'en saisisse.
07:52Je suis assez persuadé, Marc Ferracci s'en est évidemment saisi avec Antoine Armand, le nouveau ministre de l'économie,
07:58mais dû montrer que nous sommes derrière des décisions peut-être difficiles qu'il aura à prendre.
08:02Quand on avait parlé, et peut-être un mot encore sur les médicaments, parce qu'on s'approche de l'hiver,
08:06tout le monde a un petit rhume, tout le monde a mal à la tête, ça y est, on est retombé dans les petits bobos de l'hiver,
08:12entre guillemets, et peut-être même plus.
08:14On avait parlé de relocaliser la production des médicaments en France, parce que ça avait été énormément délocalisé.
08:19Alors là, encore une fois, on voit, hop là, le Doliprane peut partir.
08:22Est-ce qu'il y a vraiment une action ? Comment peut-on faire pour refaire venir effectivement la fabrication de nos médicaments en France
08:29pour éviter les pénuries comme on en connaît depuis des années maintenant tous les hivers ?
08:33Pourquoi la production de médicaments est partie ?
08:35C'est pas pour nous embêter ou faire plaisir, c'est aussi un moment où nous avons décidé tous collectivement,
08:41et je prends ma part, j'étais longtemps à la commission d'affaires sociales, de faire en sorte que les médicaments nous les achetions moins chers.
08:46Et donc à un moment, pour produire et pouvoir vendre avec une marge, il y a eu une forte délocalisation.
08:52Donc il y a eu un contrat qui a été passé avec l'industrie pharmaceutique
08:56de faire en sorte d'avoir une souveraineté de production européenne et française singulièrement.
09:01Et donc des nouvelles usines de production, et je sais qu'il y en a beaucoup dans le Rhône par exemple,
09:06qu'on puisse avoir des lignes de production qui reviennent et qui soient fabriquées.
09:10C'est aussi le deal que nous avons avec eux, c'est-à-dire nous achetons des médicaments,
09:14nous sommes donneurs d'ordre avec la Sécurité Sociale, en tout cas le remboursement,
09:18en contrepartie nous souhaitons et on assure un prix correct de fonctionnement,
09:23mais en contrepartie nous voulons que la production soit faite en France.
09:26Et ça a déjà recommencé avec des productions plus importantes,
09:31et puis ça va s'accélérer dans les années qui viennent.
09:33Il paraît qu'on ne vend pas assez cher les médicaments en France,
09:35et que c'est pour ça aussi que les entreprises sont obligées de partir.
09:38Vous savez, c'est une compétition mondiale et il faut regarder la vérité.
09:41Nous ce que nous voulons c'est produire en France pour pouvoir accéder à ces médicaments.
09:45Donc regardons les contraintes des laboratoires, tout en faisant en sorte de ne pas trop dépenser,
09:51on doit trouver un équilibre, et nous voulons que ces médicaments soient produits en France.
10:00Et nous sommes toujours avec Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris,
10:02dans ce studio, on va un peu parler du budget.
10:04Nous nous sommes rejoints également dans ce studio,
10:07M. Paul Melun, M. Julien Lutteresse, installez-vous je vous en prie.
10:11Bonsoir Pascal.
10:12Bonsoir Paul.
10:13Nous sommes avec Sylvain Maillard, on a parlé d'Emmanuel Macron et de son commentaire,
10:17on le disait dans le journal après cet incident avec des casques bleus.
10:21On a parlé de Sanofi, parce que le Doliprane va passer pour le pavillon américain,
10:26alors M. Maillard proposait des solutions et le gouvernement va certainement agir.
10:30Je voudrais qu'on parle du budget aussi, Sylvain Maillard, si vous le permettez.
10:34Paul et Jules auront certainement des questions à vous poser.
10:37Ce projet de budget n'est pas définitif puisqu'on nous dit qu'il va y avoir des hausses d'électricité,
10:42on apprend aujourd'hui qu'il y aura aussi une hausse du gaz,
10:44pour que les prix soient à peu près alignés,
10:46et que le gaz ne soit pas moins cher que l'électricité,
10:49l'électricité étant une énergie décarbonée.
10:51On nous a expliqué ça comme ça,
10:52donc dans le texte il y a écrit hausse de l'électricité, il n'y a pas encore la hausse du gaz.
10:56Donc il faut s'en attendre encore tous les jours à des nouveautés comme ça,
10:59sur le budget, des ajustements à la hausse, comme s'il n'y avait pas déjà assez à faire.
11:04On est un peu en cure d'austérité, c'est ce que dit l'opposition,
11:07dont 41 milliards de dépenses en moins et 20 milliards d'euros de hausses d'impôts.
11:13Vous en dites quoi vous de ce budget ?
11:15C'est un budget dans lequel il faut trouver 60 milliards pour revenir à 5% de déficit.
11:24C'est un budget évidemment compliqué à construire.
11:27Michel Barnier et son équipe ont proposé un projet de budget.
11:33On va pouvoir travailler dessus, l'amender.
11:35Mais ça vous convient ?
11:36Il y a des choses qui nous vont bien, il y en a d'autres qui ne nous vont pas.
11:40On l'a toujours dit, nous ne souhaitons pas d'augmentation d'impôts.
11:43Je vous entendais tout à l'heure sur EDF,
11:46on peut dire qu'on est pour, on est contre, mais on veut juste rappeler l'histoire.
11:52C'est-à-dire qu'on a baissé la taxe parce qu'il y avait une grosse augmentation
11:57il y a un an et demi du prix de l'électricité, vous vous en souvenez tous.
12:00On avait baissé la taxe pour que les Français payent moins leur électricité.
12:04Ce que propose le gouvernement, c'est de faire un rattrapage.
12:07Ça revient à la situation normale où il n'y a plus de bouclier énergétique.
12:11Mais ça ne se traduit pas par une hausse pour les Français qui nous écoutent ?
12:14Ça ne se traduit pas par une hausse parce que le prix baissait de façon drastique
12:18et donc ça amoindrit la baisse de prix.
12:22Mais ça revient au même pour porter feu sur la facture.
12:25Attendez, il y a 60 milliards à trouver.
12:2760 milliards c'est difficile, il y aura forcément de l'impact.
12:30On ne trouve pas 60 milliards comme ça et puis finalement il n'y a pas d'impact.
12:33Donc nous on est en train de discuter.
12:35Ce qu'on ne veut pas, c'est casser la croissance.
12:37Ce qu'on ne veut pas, c'est que les entreprises où on a retrouvé de l'attractivité,
12:41de la réindustrialisation, on en a parlé ensemble,
12:43de la souveraineté, on veut produire des médicaments en France.
12:46Ce n'est pas le moment d'augmenter les impôts des entreprises.
12:49Ce qu'on veut, c'est arriver au plein emploi.
12:51Il nous faut travailler plus en France, je le dis.
12:54Et je sais que ce n'est pas forcément populaire.
12:56On a un taux d'activité à 73% quand les Allemands sont à 80%.
13:00Si nous étions à 80%, nous n'aurions pas de problème de financement.
13:03Et donc à un moment, il faut que nous privilégions toujours le travail,
13:06le travail, le travail.
13:07Et donc tout ce qui peut empêcher le développement du travail en France
13:11et de la construction de valeurs, de richesses,
13:13pour ça nous nous serons contre.
13:16Alors le travail, le travail et pas de hausse d'impôt, c'est un peu la ligne rouge.
13:19Là il y en a 20 milliards. Est-ce que vous allez voter le budget ?
13:22Alors d'abord, on ne va pas se mentir, il n'y aura pas de vote de budget
13:26puisqu'il y aura un 49-3.
13:28Pour vous, 49-3 ?
13:29Ah oui !
13:30Carrément !
13:31Je présidais un groupe il n'y a pas si longtemps que ça
13:34et nous avions 250 députés et on passait par un 49-3.
13:38Donc maintenant avec 215, si vous arrivez à passer avec une majorité...
13:41Est-ce que vous allez censurer le gouvernement ?
13:43La question en fait c'est sur la censure.
13:44Nous l'avons toujours dit, nous ne censurons pas le gouvernement
13:46parce que la tâche est évidemment compliquée.
13:50Pour Michel Barnier, on le soutient.
13:52Ce que nous faisons, c'est que nous faisons pression tout simplement.
13:55C'est notre rôle de député de dire voilà ce qui nous semble la bonne direction.
13:58Il nous a demandé de façon parfois un peu taquine, mais il a raison,
14:02de dire faites-nous des propositions d'économie
14:04parce que c'est difficile de faire des propositions d'économie.
14:06Des dépenses, on est les champions du monde,
14:08mais des économies c'est difficile.
14:09Donc on lui a fait beaucoup de propositions
14:11et puis on attend le débat parlementaire
14:13pour pouvoir voir ce qu'il prend, ce qu'il ne prend pas.
14:15Avec les ministres Antoine Armand et Laurent Saint-Martin,
14:19c'est une discussion qu'on continue.
14:21Honnêtement, on est avec les commissaires aux finances,
14:24moi-même et d'autres, on discute en permanence avec eux,
14:27avec le président de groupe Gabriel Attal,
14:29pour essayer de trouver les équilibres.
14:31Mais oui, c'est un budget qui sera difficile.
14:33Alors, Jules Thorez, c'est une question pour vous.
14:35Si on a bien compris, le budget passera par CORDE 93.
14:38Pour éviter la motion de censure,
14:40il faut donner quelques gages à Marine Le Pen.
14:42On sait qu'elle a fixé une ligne rouge,
14:44c'est le report de six mois de l'indexation,
14:46de la revalorisation des retraites.
14:48Quelle est votre position là-dessus ?
14:50Est-ce qu'il faut renoncer à ça ?
14:52Parce que c'est toujours dans le budget
14:53et Marine Le Pen, c'est toujours une ligne rouge pour elle.
14:55Moi, ce que j'ai proposé, c'est qu'on fasse,
14:57on fait le distinguo entre les retraités,
15:00c'est-à-dire que les petites retraites.
15:02D'abord, rappelez qu'on a revalorisé,
15:04grâce à la réforme des retraites,
15:05les toutes petites retraites,
15:06puisqu'on les a ramenées à 1200 euros
15:08pour ceux qui avaient une retraite taux plein.
15:11Donc, il y a une grosse revalorisation là, en octobre.
15:14Il y a eu une revalorisation les années d'avant,
15:16mais on dit que pour les petites retraites,
15:18il faut faire un seuil peut-être autour de 2000 euros,
15:20parce qu'à 2000 euros, il y a une indexation.
15:23Et pour celles qui sont au-dessus,
15:24indexation tout de suite,
15:25et pour celles qui sont peut-être au-dessus de 2000 euros,
15:27on demande un effort complémentaire de 6 mois
15:31pour faire ce complément,
15:33en tout cas, cette indexation au mois de juillet.
15:36Moi, je voulais revenir d'un mot sur la question
15:38que vous posez, Pascal, il y a quelques instants,
15:40sur le gaz et sur l'électricité.
15:41Ce qui m'inquiète beaucoup, moi, dans cette affaire
15:43de fiscalité sur le gaz et sur l'électricité,
15:45c'était Agnès Pagnier-Runacher
15:46qui parlait du gaz il y a quelques heures,
15:48c'est que nous allons avoir un effet gilet jaune plus.
15:52On court ce risque-là.
15:53Moi, je pense que penser que le pouvoir d'achat des Français
15:56se serait tellement amélioré
15:57qu'on peut re-augmenter les prix du gaz
16:00et les prix de l'électricité,
16:02c'est prendre un risque.
16:03C'est comme ça que ça a commencé sur la taxe sur le carburant.
16:06Donc, je pense qu'il faut être très prudent
16:07avec ce genre de choses.
16:08Je ne dis pas qu'il ne faut pas réduire le déficit,
16:10mais n'y a-t-il pas d'autres moyens de réduire le déficit
16:13plutôt qu'augmenter le prix du gaz ou de l'électricité ?
16:15Vous avez raison,
16:16et moi, je ne veux pas vous dire qu'il n'y a aucun risque
16:19Au fond, juste rappeler ce que j'ai voulu faire tout à l'heure,
16:22il y a quelques minutes,
16:23vous expliquez qu'on revenait juste à une réglementation,
16:26c'était à une taxation qui correspondait
16:28à avant la hausse très très forte du prix de l'électricité
16:31et qu'on revenait juste à ça
16:32et qu'il y a une baisse des prix
16:33qui est enclenchée sur le prix de l'électricité.
16:36En réalité, le prix de l'électricité va baisser
16:38pour nos concitoyens tout au début de l'année prochaine.
16:41Mais si, évidemment, on re-augmente la taxe,
16:44la baisse sera moins importante.
16:46Après, je le redis,
16:47il faut trouver 60 milliards.
16:49Ce n'est pas facile de trouver 60 milliards.
16:51Et oui, il y aura des conséquences pour les uns, pour les autres.
16:53Ce que nous ne voulons pas,
16:54nous voulons prioriser les choses.
16:55Ce que nous voulons,
16:56c'est faire en sorte que ceux qui bossent,
16:58ceux qui travaillent en fait,
16:59soient privilégiés
17:01et qu'on fasse en sorte
17:02que le travail paie plus
17:05et donc faire très attention
17:06à tout ce qui incite à construire du travail
17:09et à mieux payer les salariés.
17:11Alors, Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris,
17:13on l'a entendu, il faut faire des économies
17:15mais pas d'hausses d'impôts.
17:16Je voudrais vous faire réagir
17:17à une interview à l'Obs.
17:19L'économiste Jean Pisani-Ferry,
17:22pourtant proche du chef de l'État
17:24et qui a participé au programme économique en 2007,
17:26dit quoi lui ?
17:27Justement, il appelle à sortir du tabou
17:28des hausses d'impôts.
17:30Alors, dans votre camp,
17:32c'est tabou ou pas les hausses d'impôts ?
17:33Ah, je croyais qu'on allait l'écouter, non.
17:34Ah non, malheureusement,
17:35c'est une interview à l'Obs.
17:36C'est le côté plus adoré.
17:40Vous savez quoi ?
17:41On est déjà les champions du monde des impôts.
17:43C'est déjà nous qui avons...
17:44Pourquoi dit-il ça, Jean Pisani-Ferry ?
17:46J'en sais rien, mais je vous donne ma réponse.
17:48Je suis allusion à l'impôt pour les plus riches.
17:50Les taux de prélèvement, en France,
17:52sont les plus importants.
17:53Nous, on a baissé les impôts,
17:54c'est vrai pour les entreprises,
17:55pour les particuliers.
17:56Il n'y a plus de taxe d'habitation,
17:57il n'y a plus de contribution individuelle.
18:00On a baissé les impôts, plus de 60 milliards,
18:03parce que nous, on pense que dans ce pays,
18:04il y a trop d'impôts.
18:05Et c'est ça qui empêche la croissance économique,
18:07c'est ça qui empêche de créer de la valeur.
18:09Et d'ailleurs, on n'a jamais eu autant de recettes fiscales
18:15La discussion de...
18:16Si les Français nous disaient
18:17nos services publics sont extraordinaires,
18:19tout marche bien,
18:20l'hôpital marche bien,
18:21au fond, pour augmenter les impôts,
18:23on dit, vous en avez pour ce qui correspond.
18:25Mais ce n'est pas ça qu'on entend.
18:26Le consentement à l'impôt est faible.
18:27Et donc, le consentement à l'impôt est plus compliqué,
18:30parce qu'il dit, je paye,
18:31et je ne trouve que les services publics ne correspondent pas.
18:33Il faut l'entendre.
18:34Tout à l'heure, on parlait du prix du gaz,
18:35du prix de l'électricité,
18:37qu'il fallait entendre le risque.
18:38Il faut entendre ce risque aussi, de dire,
18:40à un moment, il y a un ras-le-bol fiscal,
18:42et que les Français ne voudront plus payer.
18:44J'entends les choix de Michel Barnier,
18:46qu'on peut discuter.
18:47Vous savez, à la fin,
18:48c'est toujours, malheureusement,
18:50souvent les mêmes qui payent,
18:51c'est-à-dire la classe moyenne,
18:52et qui en a déjà ras-le-bol,
18:54et qui dit, moi, je ne veux pas payer plus d'impôts.
18:56Donc, nous, on veut arbitrer
18:58sur les baisses de dépenses,
19:00et on a plein de propositions à faire.
19:02Je reviendrai pour vous les détailler avec grand plaisir.
19:05Et puis, sur les impôts.
19:07Normalement, sur le budget, on n'y est pas.
19:08On n'a pas compris.
19:10Nous serons dans le soutien de Michel Barnier.
19:13C'est une tâche extrêmement difficile
19:15dans laquelle il a été nommé.
19:19Et donc, nous voulons l'accompagner.
19:21Mais c'est normal qu'on défende la vision.
19:23Ça fait 7 ans, il y a des vraies réussites
19:25depuis 7 ans en France.
19:26On ne veut pas casser la dynamique.
19:27Merci beaucoup, Sylvain Maillard.
19:29Merci à vous.
19:30D'avoir été avec nous dans ce studio d'Europe 1,
19:32député Renaissance de Paris.

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