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Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de la Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Sylvain Maillard, député de Paris Ensemble pour la république.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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Transcription
00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Il est 19h17, bonsoir Sylvain Maillard.
00:07Bonsoir Pascal Delatorre Dupin.
00:08Je vais vous laisser mais finissez votre verre d'eau, je vous en prie.
00:10Je vous ai pris de court, je vous ai pris de court, excusez-moi.
00:13Non, non, je vous en prie, hydratez-vous député de Paris-En-Sceaure pour la République.
00:17Merci pour votre invitation.
00:18Mais non, je vous en prie, je voulais que vous nous racontiez, vous étiez à l'Assemblée Nationale.
00:21Mais c'est incroyable, mais pardon, mais l'Assemblée Nationale.
00:24Le député modem Nicolas Turquois, qui manque d'en venir aux mains avec le député PS, Michael Boulou.
00:32La députée vice-présidente Naïma Moutchou, agressée par Manuel Bompard, qui lui dit
00:38tu vas le payer, tu vas payer ce que tu es en train de faire.
00:42Quel spectacle, pardon, mais ça renvoie de la politique.
00:45Mais racontez-nous comment vous avez vécu ça de l'intérieur, Sylvain Maillard.
00:47Bon, d'abord, bonsoir, bonsoir évidemment à tous.
00:51C'était évidemment à un moment les niches parlementaires.
00:56C'est-à-dire que chaque groupe à l'Assemblée Nationale a une journée d'initiative
01:01où il inscrit les textes qu'il souhaite une fois par an.
01:03Donc c'est évidemment pour chaque groupe et singulièrement pour les groupes d'opposition
01:07un moment important puisqu'ils peuvent porter des textes et ils ne pourront plus en parter d'ici un an.
01:13Donc c'est tendu.
01:14Et la France Insoumise a choisi plusieurs textes, mais a décidé de n'en étudier qu'un,
01:18qui est la réforme des retraites.
01:19La réforme des retraites.
01:20Nous leur avons dit très clairement que ce n'est pas un texte pour être dans une niche parlementaire
01:26parce qu'une niche parlementaire, elle commence à 9h le matin et se termine à minuit, quoi qu'il arrive.
01:30Et donc nous ne votons pas si nous n'avons pas étudié tout l'ensemble des amendements.
01:34Et donc on leur a dit, écoutez, quand on a étudié le texte il y a un an et demi,
01:38ça a pris un peu plus de trois semaines et nous n'avons pas terminé.
01:41Donc évidemment, en quelques heures, on n'allait pas abroger la réforme des retraites,
01:45d'autant plus qu'il n'y avait aucun projet alternatif.
01:47Et c'est ce que nous avons pu démontrer.
01:50Donc il y a eu une sorte de tension dès le début,
01:53qui est montée crescendo, qui a commencé à 9h du matin, qui est montée crescendo.
01:57Et vers la fin, vers 11h du soir, après des heures et des heures de discussions et d'échanges parfois tendus,
02:06souvent constructifs aussi, il y a eu ce qu'on appelle un dérapage.
02:11Je regrette, ce n'est pas l'image que doivent montrer les députés.
02:17Et donc les députés, le député du Modem, Nicolas Turcot,
02:22devra s'en expliquer devant le bureau de l'Assemblée Nationale.
02:24Comment avez-vous réagi, vous ?
02:27Vous êtes fatigué comme les autres.
02:29J'ai essayé de m'interposer pour ne pas que ça dégénère.
02:32Donc ça devient tout simplement un moment physique,
02:37de faire en sorte que ça ne dégénère pas.
02:39C'est ce que nous avons réussi à faire, je crois, à plusieurs.
02:44C'est un moment difficile, dans une journée difficile.
02:48Mais ça, je veux bien croire, Sylvain Maillart, juste une chose quand même.
02:51Vous êtes en politique depuis bien longtemps.
02:54Vous avez vu la journée d'hier, mais moi c'est toujours le spectacle.
02:58Je trouve que ce spectacle qu'on donne aux Français,
03:01que les députés, les représentants des Français donnent à voir.
03:05Je m'interroge, vous qui connaissez la politique depuis si longtemps,
03:09vous aviez déjà vu une telle tension ?
03:11Oui, j'ai vécu ça, moi, il y a deux ans, aussi, dans une niche LFI.
03:15Un moment où les huissiers ont dû intervenir pour séparer
03:20l'énervement de députés LFI, qui cette fois-ci, pour le coup,
03:25étaient à la manœuvre.
03:27Il y a toujours une tension très forte.
03:29Je le note particulièrement pendant la niche de la France Insoumise.
03:33Ce n'est pas bien.
03:35Ça donne une mauvaise image.
03:37Ensuite, je vous le dis très clairement,
03:39on passe beaucoup d'heures les uns avec les autres,
03:41dans une tension forte.
03:43Je crois qu'aussi, c'est à l'image de la société française,
03:45il y a une tension, on le ressent tous.
03:48Malheureusement, ça s'incarne aussi à l'Assemblée nationale.
03:51C'est incroyable.
03:52Juste sur la niche parlementaire LFI, vous le disiez,
03:54la réforme des retraites en niche parlementaire,
03:56c'est impossible à étudier.
03:59Impossible de passer en vue, avant minuit,
04:02le millier d'amendements qui avaient été déposés,
04:05en grande partie par le Bloc Central, d'ailleurs,
04:07il en restait encore 600 à étudier.
04:09Est-ce que vous assumez, par exemple, de faire preuve que les insoumis,
04:11en tout cas sur ce sujet,
04:13c'est quoi, c'est de l'obstruction parlementaire ?
04:15La réforme des retraites, qu'on soit pour ou qu'on soit contre,
04:18on sait très bien que c'est une réforme qui est impopulaire.
04:20C'est une réforme que nous avons portée,
04:22qui rapporte 20 milliards par an.
04:2420 milliards par an.
04:25Et donc nous avons déposé, moi, à titre personnel,
04:27j'ai déposé une vingtaine d'amendements.
04:29Est-ce que 20 milliards tous les ans,
04:31est-ce que ça ne mérite pas une vingtaine d'amendements ?
04:33J'ai dit plusieurs fois au rapporteur Hugo Bernalicis,
04:36qui est le rapporteur La France Insoumise,
04:38je lui ai posé la question, quel est votre projet alternatif ?
04:41Comment faisons-nous pour financer les pensions des retraites ?
04:44Parce que, je comprends bien, c'est de la politique d'affichage,
04:46c'est-à-dire, on a abrogé des réformes à 64 ans.
04:49Enfin, on est déjà le seul pays en Europe,
04:51en tout cas avec un système par répartition,
04:55à partir la retraite à 64 ans.
04:57Tous les autres partent à 65, 66, 67 ans.
05:00Et donc nous avons déjà un système plutôt plus favorable.
05:02Et donc, comment on le finance ?
05:04Et la question, nous l'avons posée.
05:06Et puis, au bout de quelques heures,
05:08enfin, il nous a répondu en nous expliquant
05:10qu'il allait augmenter les cotisations salariales,
05:12et qu'il allait recourir à l'impôt.
05:15À un moment, on n'a pas bien compris.
05:17S'il voulait aussi dire qu'il allait taxer les entreprises.
05:19Bref, on a bien compris qu'il n'y avait pas de plan
05:22au fond de financement, si ce n'est un affichage.
05:25Faire en sorte qu'on abroge la retraite à 64 ans.
05:28Je voudrais qu'on parle aussi de Marine Le Pen.
05:30Marine Le Pen a fixé un ultimatum à Michel Barnier.
05:33On ne sait pas si Michel Barnier sera encore Premier ministre la semaine prochaine.
05:36On en est là.
05:38Elle a fixé un ultimatum,
05:40disant, effectivement,
05:42qu'elle signerait la motion de censure
05:45avec les insoumis.
05:47Marine Le Pen, qui a quand même obtenu des concessions,
05:49notamment sur le prix de l'électricité,
05:51mais semble-t-il ne serait pas financée.
05:52Vous dites quoi, vous ?
05:54Il y a eu plusieurs discussions,
05:56le groupe Ensemble pour la République,
05:58Gabriel Attal et l'ensemble des députés,
06:01nous avons toujours dit que nous ne voulons pas d'augmentation du coût du travail.
06:04C'était pour nous notre cheval de bataille
06:07de faire en sorte que nous ne voulons pas relancer le chômage.
06:11Nous voulons accompagner les entreprises pour créer de l'emploi,
06:13pour créer des recettes,
06:15et faire en sorte de financer notre modèle social.
06:17C'était notre combat durant ce budget.
06:20Ensuite, il y a eu une période de responsabilité.
06:24Est-ce que le budget est celui que nous aurions souhaité ?
06:27Non.
06:28Est-ce qu'il est parfait ?
06:29Vraiment non.
06:30Mais est-ce qu'il nous faut un budget pour la France ?
06:33Oui.
06:34Et donc, en responsabilité, nous avons non seulement voté la commission mixte paritaire,
06:37mais ensuite, nous avons toujours dit,
06:39nous ne censurions pas Michel Barnier.
06:41Je vois que le Rassemblement national
06:45demande des choses de plus en plus importantes,
06:47tout en disant, si vous me les donnez,
06:50c'est-à-dire comme le prix de l'électricité,
06:51mais comment vous allez les financer ?
06:52En gros, je pense, je cherche une raison
06:55pour mettre la France dans un système de chaos,
06:59de chaos financier.
07:00Est-ce que le Rassemblement national souhaite le chaos de la France ?
07:03Écoutez, je pense qu'au moment d'appuyer sur le bouton de la censure,
07:07je pense qu'il doit quand même y avoir une sorte de réflexion,
07:09puisque aucune décision n'a été prise.
07:11Ce n'est pas si simple.
07:12Comprenez bien que les conséquences seront extrêmement importantes pour les Français,
07:15et ça va se matérialiser dès le 1er janvier.
07:17Donc, plein de choses.
07:19Un impôt sur le revenu qui sera plus important
07:21pour l'ensemble des Français qui payent de l'impôt,
07:23et puis différentes conséquences dans les premiers mois.
07:28Je crois que Marine Le Pen a un doute là-dessus,
07:32en disant « est-ce que j'ai intérêt ? »
07:33Et puis si on renomme derrière Michel Barnier,
07:35est-ce qu'au fond, elle ne montrerait pas que ça ne sert à rien ?
07:38Vous pensez que Marine Le Pen est dans une posture, Sylvain Maillard ?
07:41Je crois que Marine Le Pen devrait être comme chacun d'entre nous,
07:45et comme chaque parti qui, pour moi, sont à l'Assemblée nationale,
07:48être responsable.
07:49La situation est difficile.
07:51Nous n'avons pas de majorité.
07:53De toute façon, nous ne pouvons pas retourner aux élections avant juin,
07:57ou juillet prochain.
07:58Et donc, il nous faut être responsable,
08:00et inventer autre chose.
08:01La main a toujours été tendue de notre côté,
08:04d'Ensemble pour la République.
08:05Construisons une coalition des partis responsables,
08:08la plus large possible.
08:10Un mot sur Emmanuel Macron.
08:12Un mot sur Emmanuel Macron.
08:13Je voudrais que vous réagissiez à ce sondage.
08:15Souhaitez-vous un sondage Europe 1.
08:19Sondage CSA pour le JDD.
08:22Souhaitez-vous qu'Emmanuel Macron démissionne en cas de censure du gouvernement Barnier ?
08:25Oui, à 62%.
08:27Est-ce qu'Emmanuel Macron peut démissionner ?
08:31Est-ce qu'Emmanuel Macron, en cas de censure, pourra continuer ?
08:35Bien.
08:36Moi, j'ai un raisonnement purement pragmatique,
08:39au-delà, évidemment, de ma sensibilité.
08:41Je me suis toujours engagé auprès d'Emmanuel Macron,
08:43et j'ai une vraie fidélité envers lui.
08:45Je vais vous dire une chose.
08:47Vous avez parlé de l'Assemblée nationale,
08:49la difficulté de l'Assemblée nationale.
08:51La difficulté, on vient de parler de Michel Barnier, de son gouvernement.
08:54Le seul peuple de stabilité, d'arbitre,
08:57c'est le président de la République.
08:59Et donc, il me semble essentiel...
09:00Mais c'est lui qui est aussi un peu responsable de la situation.
09:02Mais il me semble essentiel
09:04de garantir cette fonction essentielle dans la Ve République,
09:07et donc d'assurer une stabilité au président de la République,
09:10que ce soit Emmanuel Macron, au fond.
09:13Il faut que ce soit cette institution qui soit préservée.
09:16Il y a une élection qui sera en 2027.
09:18D'ici là, nous devons trouver un gouvernement
09:20et une coalition qui permettent, tout simplement,
09:23de répondre aux besoins des Français au quotidien.
09:26Donc, à nous d'être responsables.
09:28On est 577 députés.
09:30Il y a un arc républicain qui me semble assez clair.
09:32Nous demanderons aux socialistes de venir participer
09:35à un gouvernement presque d'union nationale
09:39que nous avons déjà commencé à constituer avec les LR,
09:43avec l'ensemble de majorités présidentielles,
09:45et puis de construire des réponses pour les Français.
09:48Des réponses très pragmatiques sur le pouvoir d'achat,
09:50sur la réindustrialisation,
09:52sur l'accompagnement de notre modèle social,
09:54mais aussi sur le fait que le travail paie plus.
09:56Merci beaucoup Sylvain Maillart d'être venu ce soir
09:59dans le studio d'Europe 1.
10:01Bon courage pour la semaine prochaine.
10:03Je ne sais pas comment ça va se passer,
10:05mais je vous le dis, bon courage,
10:07parce que ça tombe à votre avis ou pas ?
10:09J'en sais rien. J'espère que chacun sera responsable.
10:12Vous avez peut-être le droit d'avoir un avis sur la question.
10:15On l'a tous.
10:17J'espère que chacun sera responsable.
10:19Vous renvoyez la balle dans le camp des autres.
10:21Nous nous sommes clairs.
10:23On a dit que nous soutiendrons le gouvernement Michel Barnier.
10:25Nous pensons que c'est important.
10:27Et que les conséquences seraient vraiment graves pour chacun d'entre nous.
10:29Donc que chacun soit responsable.
10:31Et les Français jugeront qui est responsable.
10:33Ils jugeront qui ?
10:35Les députés ? Marine Le Pen ?
10:37Je pense qu'ils jugeront ceux qui ne sont pas responsables
10:39et ceux qui veulent le chaos.
10:41Ceux qui sont dans la tempête,
10:43parce que c'est un moment de tempête,
10:45qui gardent le cap et qui sont solides.
10:47Merci beaucoup Sylvain Maillard.
10:49Et bon courage.
10:51Allez, 19h28 sur Europe 1.
10:53Dans un instant, le journal permanent.

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