Vendredi, samedi et dimanche dans Europe 1 Soir Week-end, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique.
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00:00Tout à l'heure, il est 20h32, Charlotte Dornelas du JDD est dans ce studio, Adrien Matou, chef du service politique de Marianne également, évidemment.
00:08Je voudrais juste avoir un petit mot sur cette journée de mobilisation, 110.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur, 26.000 personnes à Paris, ça c'est selon la préfecture, 160.000 selon les organisateurs.
00:21Que peut-on penser de cette journée de mobilisation contre ce que la gauche a dénoncé comme étant un coup de force d'Emmanuel Macron ? Adrien Matou.
00:31C'est un relatif échec de la mobilisation qui a échoué à mobiliser au-delà des militants professionnels, donc ce qui est sûr c'est que la volonté insoumise de destituer Emmanuel Macron ou de crier au coup d'État n'est pas partagée largement à gauche.
00:47Après ça n'efface pas un fait qui est quand même assez incontestable, qui est que beaucoup d'électeurs de gauche sont très déçus de ce qui s'est passé depuis le second tour et qu'il y a quand même une colère latente chez les gens de gauche, assez compréhensible.
01:00On leur a demandé de faire un front républicain entre les deux tours des législatives et on a fait le gouvernement sans eux, ça ils ne vont peut-être pas manifester mais ils ne sont quand même pas contents.
01:07Non, ils ne sont pas contents effectivement, c'est ce que vous dites. Est-ce qu'on peut anticiper des mobilisations plus dures ?
01:14Je ne sais pas si ça va passer par la mobilisation en fait, parce qu'il y a une culture à gauche qui est celle de la rue, de la manifestation, voire de la révolution, je ne suis pas sûr que ça se traduise comme ça.
01:23En revanche, l'amertume, voire le ressentiment sont des sentiments qui peuvent avoir des conséquences politiques, même si ce n'est pas dans la rue.
01:30Charlotte Dordenas, vous partagez peut-être le moins de point de vue, un mot sur cette journée de mobilisation ?
01:35En effet, il y a l'échec de la mobilisation elle-même qui est dû d'abord peut-être à l'outil de mobilisation, ensuite aux personnes qui l'organisent aussi.
01:44Vous pouvez être extrêmement déçu, voire nourrir une rancœur vraiment à la suite de ces élections et ces élections à répétition qui ont mis du temps quand même à accoucher d'un résultat qui n'est pas exactement celui qu'attendait beaucoup d'électeurs,
01:58pas seulement ceux qui ont voté pour ceux qui ont appelé à manifester cet après-midi.
02:02Donc là, l'amertume, on va dire l'amertume électorale et démocratique, elle va évidemment continuer à exister, et c'est d'ailleurs tout l'enjeu.
02:10On voit bien Michel Barnier depuis trois jours, il marche sur des œufs, tous les mots sont absolument choisis pour ne vexer personne en attendant de pouvoir d'abord informer un gouvernement,
02:18mais surtout n'importe quelle proposition à l'Assemblée va être un jeu d'échec pas possible pour tenter d'avoir une majorité qui sera arrachée à chaque fois au prix de calculs, de rencontres et à la voix près.
02:31Donc ça risque d'être d'abord extrêmement fatigant pour lui, et politiquement extrêmement chaotique même à la suite de cette nomination.
02:38Michel Barnier qui fait ses premières confidences au JDD, c'est à découvrir demain, Charlotte.
02:44Est-ce que vous pouvez nous donner une petite tendance quand même sur ces premières confidences que vous avez recueillies ? Enfin, pas vous directement, mais vous avez des petites informations pour les auditeurs de repas.
02:55Je vais pas vous inventer des confidences que Michel Barnier ne m'a pas faites, mais en effet on a quelques journalistes qui ont été, alors c'était pour faire la photo officielle du Premier ministre,
03:02et voilà, ils ont discuté avec lui plus de son état d'esprit, enfin voilà, il l'a dit lui-même, il veut pas donner les noms de ses ministres pour l'instant, d'abord probablement parce qu'il ne les a pas.
03:11Voilà, il ne les a probablement pas encore. Et puis voilà, c'est plus un état d'esprit, voilà, il a une volonté d'apaiser, je pense, le débat aujourd'hui.
03:25On sort de très longs mois, mais plus particulièrement ces dernières semaines, d'affrontements énormes, et voilà, replacer, on va dire, le débat politique sur un terrain d'abord politique, et de faire progresser la France, je reprends son mot,
03:38de faire progresser la France sur de nombreux sujets qu'attendent impatiemment les Français, puisqu'ils sont moins en attente de savoir quel nom va prendre quelle place que de savoir comment est-ce que leurs inquiétudes vont être prises ou non au sérieux par le prochain gouvernement.
03:51Donc voilà, c'est son état d'esprit qui tranche un peu avec ce qu'on avait connu ces dernières semaines, ça c'est sûr.
03:56Adrien Matou, effectivement, vous avez certainement entendu les mots de Michel Barnier, on l'a suivi, on l'a scruté, évidemment, aujourd'hui, c'était son premier déplacement en tant que chef du gouvernement,
04:05et c'est vrai que c'est toujours très consensuel, tout ce qu'il dit, c'est rassembler, écouter, on sent qu'il marche sur des oeufs, Michel Barnier.
04:14Il marche sur des oeufs parce que la situation, il est sur des oeufs en fait, le truc c'est que la situation est très explosive.
04:20Il va falloir faire d'omelettes, c'est ce qui va être le plus difficile.
04:25En fait, c'est compliqué parce que d'une part, il faut qu'il s'affiche en rupture avec le président qui a été accusé d'être trop vertical, d'être trop méprisant, de ne pas assez écouter, donc il y a cet enjeu-là.
04:36Et il y a l'enjeu politique qui est très compliqué parce qu'entre 2022 et 2024, c'était le macronisme majoritaire qui gouverne avec la droite,
04:45il y a eu des législatives anticipées, il y a eu un très grand échec pour la macronie et donc une volonté de changement radicale exprimée par beaucoup de français,
04:53et après le macronisme assisté de la droite, on va se retrouver vraisemblablement avec la droite assistée de la macronie.
04:59Donc il risque d'y avoir un changement sur le fond assez peu perceptible, il risque pas d'avoir de rupture politique.
05:05Sur le fond, Michel Barnier n'est pas à des années-lumières d'Emmanuel Macron.
05:08Or, il faut quand même bien donner l'illusion aux français qu'il y a quand même du changement.
05:12Et c'est ça qui va être compliqué, c'est pour ça que Michel Barnier n'arrête pas de dire
05:15« je suis ouvert aux remarques de la gauche sur le plan social, je suis ouvert aux remarques de la droite et du rassemblement national sur le plan régalien »,
05:23parce qu'il est obligé en fait, la base parlementaire sur laquelle il va s'appuyer pour faire passer ses lois est très étroite,
05:29il va devoir convaincre au-delà de ses soutiens sur chaque loi, donc il va toujours être dans cette posture.
05:34Mais franchement, écoutez, on va se dire les choses et les auditeurs d'Europe 1 se posent aussi peut-être la question,
05:38est-ce que Charlotte Dornelas, Michel Barnier va pouvoir faire des choses ?
05:43Non mais franchement, parce que... Non mais j'entends les français attendre... Non !
05:48Non mais c'est l'immense question, d'autant qu'il y a deux choses, ce que vient de dire Adrien, j'y souscris absolument,
05:57il y a en plus la fracture potentielle au sein de la majorité en fonction de la force supplémentaire sur laquelle il va s'appuyer,
06:05puisqu'on sait qu'au sein de la majorité, déjà avec Gabriel Attal, du macroniste pur jus,
06:10enfin en tout cas à l'époque de sa nomination, du macroniste pur jus, déjà c'était très compliqué,
06:15on l'a vu sur certains textes, la loi immigration, la loi retraite, en l'occurrence les deux gros textes du dernier gouvernement,
06:24et donc là, Michel Barnier, s'il doit s'appuyer sur des forces plus à gauche sur certains terrains, plus à droite sur d'autres,
06:31comment va réagir la macronie, qui est la minorité désormais présidentielle,
06:35emportée par Gabriel Attal, qui a quand même fait savoir ces trois derniers jours qu'il comptait essentiellement exercer sa liberté beaucoup plus que sa loyauté,
06:42l'un n'empêchant pas forcément l'autre, en l'occurrence il a plus insisté sur le fait qu'il serait lui-même et non pas l'homme d'un autre.
06:49Donc là, ça devient très compliqué, donc certes c'est pas une cohabitation au sens où on a l'habitude de la vivre,
06:54mais c'est pas non plus un gouvernement, l'exercice normal, on va dire, d'un gouvernement,
07:01on a un premier ministre qui est en cohabitation avec une majorité qui n'en est pas une, vraiment c'est compliqué.
07:06Donc est-ce qu'il va pouvoir faire quelque chose ? Ça va être son immense défi,
07:09et le premier étant, parce qu'on ne peut même pas aborder un sujet politique qui à la limite pourrait trouver très clairement une majorité à l'Assemblée,
07:17il va commencer par le budget, avec deux pôles, et le Rassemblement National et la France Insoumise,
07:23et le NFP, qui l'attendent au tournant et qui sont en désaccord a priori avec tout ce qu'il incarne politiquement,
07:29et ce qui rejoint en effet Emmanuel Macron sur ce terrain-là, donc ça va être compliqué.
07:33Alors, justement, vous évoquiez le Rassemblement National, Jordan Bardella s'est exprimé à la télévision il y a quelques minutes,
07:39et Jordan Bardella se positionne et il a placé Michel Barnier sous surveillance.
07:47Rien ne peut se faire sans le Rassemblement National.
07:49Il y a des préoccupations concrètes aujourd'hui pour le quotidien des Français,
07:53et j'attends du Premier ministre et du futur gouvernement qu'ils se mettent au travail,
07:57des mesures concrètes pour le pouvoir d'achat, des mesures concrètes pour un sursaut sécuritaire et pénal aujourd'hui dans le pays,
08:03à l'heure où nous avons eu un été d'une violence importante, je vous rappelle ce drame qui a ému la France entière,
08:09où un gendarme a été fauché, renversé, laissé pour mort par un multirécidiviste
08:14qui n'aurait pas dû être sur le sol de la République française, et évidemment sur la question de l'immigration.
08:19Donc nous serons extrêmement exigeants, un espoir s'est levé,
08:23je n'ai pas eu le nombre de députés suffisant pour constituer un gouvernement,
08:27mais le Rassemblement National assurera son rôle, il sera une opposition constructive,
08:31et il entend évidemment préparer l'alternance, parce qu'un espoir s'est levé,
08:34et je souhaite que les Français puissent continuer d'aspirer au changement.
08:38Adrien Matou, chef de service politique à Marianne,
08:41Jordan Bardella donne un peu le sentiment de tirer les ficelles,
08:45non mais c'est vrai, derrière, c'est-à-dire que bon, on n'a pas gagné l'élection,
08:50mais finalement c'est nous qui nous trouvons aujourd'hui en position de force,
08:53et c'est nous qui allons tirer les ficelles, vraiment ?
08:56Non, ils n'ont pas tiré les ficelles, ils ont d'abord été victimes du front...
09:00Non, ils vont les tirer, c'est ce qu'il a à s'entendre.
09:04Alors moi j'utiliserais une autre métaphore, je dirais qu'ils ont le doigt sur le bouton nucléaire.
09:08Parce qu'ils ne pourront pas tirer les ficelles quand même.
09:10Ils ont quand même été victimes du front républicain,
09:11c'est-à-dire que le système politique entre les deux tours des législatives
09:16a considéré qu'ils étaient la force à éviter.
09:18Alors ce qui est particulier, c'est que le verdict des urnes a été contredit par l'arrangement politique,
09:23puisque Macron a visiblement considéré qu'il fallait absolument éviter un Premier ministre de gauche.
09:29Donc il a fait un petit peu l'inverse de ce qu'ont fait les électeurs aux législatives,
09:33ce qui mécaniquement replace le RN dans une position centrale.
09:36Michel Barnier n'est là que parce que le RN accepte de ne pas le censurer.
09:40Donc le RN a fait ça dans la fidèle à leur stratégie de respectabilisation,
09:46de dire on est responsable, on a mis fin au blocage,
09:49on a accepté de ne pas censurer quelqu'un, on attend les avancées sur le régalien.
09:54Alors ceci dit, le RN va aussi devoir montrer qu'il n'est pas le sauveur de Macron,
09:58qu'il n'est pas la roue de secours de Macron.
09:59Donc à la première occasion, ils vont quand même ne pas se priver je pense de menacer de censure
10:04en disant que si nos électeurs ne sont pas écoutés, on fait tomber le gouvernement et Michel Barnier avec.
10:08Vous avez raison de souligner ça parce que Jordan Bardella a tenu ce discours il y a quelques minutes à la télévision.
10:13On va le réécouter, c'est juste après le journal Permanent, il est 20h42 sur Europe 1.
10:19A tout à l'heure, 20h44, bientôt 45 sur Europe 1,
10:23nous étions en train de parler du rôle du Rassemblement National.
10:27Quel rôle le Rassemblement National va-t-il pouvoir jouer ?
10:30En tout cas, on va écouter les mots de Jordan Bardella qui agite déjà le chiffon rouge, vous allez comprendre.
10:35Rien ne peut se faire sans le Rassemblement National.
10:38Il y a des préoccupations concrètes aujourd'hui pour le quotidien des Français
10:42et j'attends du Premier ministre et du futur gouvernement qu'ils se mettent au travail.
10:46Des mesures concrètes pour le pouvoir d'achat,
10:48des mesures concrètes pour un sursaut sécuritaire et pénal aujourd'hui dans le pays,
10:52à l'heure où nous avons eu un été d'une violence importante.
10:56Je vous rappelle ce drame qui a ému la France entière
10:58où un gendarme a été fauché, renversé, laissé pour mort par un multilatéraliste.
11:03C'était les mots de Jordan Bardella, on l'a écouté il y a quelques instants.
11:07Est-ce qu'on pourrait avoir Jordan Bardella qui agite le chiffon rouge ?
11:11Vous allez comprendre, écoutez.
11:13J'attends d'écouter le nouveau Premier ministre dans son discours de politique générale.
11:17Je ne veux pas de ce désordre institutionnel auquel la gauche appelle,
11:21encore aujourd'hui dans des manifestations.
11:23Je jugerai le discours du Premier ministre sur pièces.
11:26S'il n'est pas satisfaisant,
11:27si les préoccupations que nous portons ne s'inscrivent pas dans son discours,
11:32à ce moment-là nous nous réservons le droit de censurer le gouvernement.
11:35Cette réforme des retraites est injuste
11:38et par conséquent nous continuerons de défendre à l'Assemblée nationale
11:41un départ beaucoup plus tôt pour les gens qui ont commencé à travailler avant 20 ans
11:44parce qu'il y a des millions de Français qui font des métiers difficiles dans notre pays
11:47et qui n'ont pas la chance de pouvoir travailler longtemps en bonne santé.
11:52Nous serons extrêmement vigilants.
11:54En tout cas, le combat continue, le combat commence.
11:56C'est une forme d'avertissement, Adrien Matou,
12:00chef du service politique de Marianne,
12:02que Jordan Bardella fait à Michel Barnier,
12:04notamment sur la réforme des retraites.
12:07Va-t-il pouvoir faire quelque chose sur la réforme des retraites ?
12:10Michel Barnier lui-même a ouvert la porte à une évolution sur ce sujet au journal de TF1.
12:16Je trouve ça assez intéressant que Jordan Bardella parle de ce sujet-là précisément
12:20parce que l'ERN était quand même dans une phase de libéralisation de son image.
12:25Il était en train de changer de ligne sur les sujets économiques
12:27et de répondre davantage aux aspirations des entreprises.
12:30Et là, quand même, on a l'impression qu'il se rappelle à leur ligne sociale
12:36et il ne parle pas que de sécurité et d'immigration.
12:38Il dit, attention Michel Barnier, on sera aussi vigilants sur ce sujet des retraites
12:43et on veut que nos électeurs des classes populaires
12:46puissent partir à la retraite tôt quand ils exercent un métier difficile.
12:50Ça fait beaucoup de si, Charlotte d'Ornella.
12:54Mais sans doute sait-il qu'il peut y avoir une majorité à l'Assemblée nationale avec la gauche
12:59sur ce sujet-là précisément.
13:01Et sans doute a-t-il aussi écouté Michel Barnier au JT de TF1
13:06qui a défendu cette réforme plus que mollement.
13:09Il a dit, je ne l'aurais pas proposé comme ça,
13:11est-ce que je l'aurais voté comme ça, je ne sais pas, peut-être à la fin.
13:14Et par ailleurs, il y a des évolutions possibles.
13:16Il y a quand même une porte grande ouverte pour les oppositions
13:20pour s'exprimer sur ce sujet-là en particulier.
13:23Et Jordan Bardella a aussi un enjeu, évidemment, de positionnement.
13:26En effet, à la fois par rapport à certains, en tout cas,
13:30au nouveau Front populaire qui appelle au désordre institutionnel,
13:34c'est les mots qu'il emploie lui, donc il a une manière de se positionner
13:37qui là, pour le coup, n'est pas nouvelle, on l'avait vu à l'Assemblée nationale
13:39en miroir, on va dire, de, à l'époque, la France insoumise.
13:43Et par ailleurs aussi, de se maintenir à bonne distance d'Emmanuel Macron
13:47et de ceux qui s'approchent trop près d'Emmanuel Macron,
13:50en l'occurrence de Michel Barnier.
13:51Donc il est obligé aussi d'aller sur certains sujets.
13:54Il y a certains sujets sur lesquels ils viendront en renfort.
13:56On l'avait vu au moment de la loi Immigration,
13:58ils étaient venus en renfort encore plus que de la Macronie.
14:00Ils étaient venus en renfort des Républicains sur les modifications qu'ils avaient faites.
14:05Et ils s'entendront sur la question sociale beaucoup plus avec la gauche.
14:08Donc voilà, oui, c'est un avertissement qui a l'air d'être,
14:11finalement, la feuille de route de Michel Barnier ces prochains mois.
14:13Enfin, ce qui va être extrêmement compliqué pour lui,
14:16au-delà de la formation d'un gouvernement.
14:18Ah, la formation d'un gouvernement, parlons-en.
14:19Il a rencontré Elisabeth Borne, aujourd'hui, il s'est entretenu avec elle.
14:24Je ne suis pas sûre qu'elle sera dans son gouvernement.
14:27Non, mais justement, il poursuit ses consultations
14:30pour essayer de trouver des profils, effectivement, qui soient compatibles.
14:32Elle s'y connaît en rapport de force dans la majorité, par contre.
14:35Ah oui, ça c'est clair, ça c'est clair.
14:36Elle lui a peut-être donné des conseils.
14:37Voilà, des petits conseils.
14:40Elle va avoir du mal à former son gouvernement, Michel Barnier.
14:44Former un gouvernement, c'est facile, il y a toujours des gens qui sont intéressés.
14:47Non, non, mais ça c'est sûr, je suis d'accord avec vous,
14:50bien sûr, il y a toujours des candidats, ça je suis d'accord.
14:52Oui, c'est un gouvernement compliqué, le maintenir, bien sûr.
14:56L'enjeu principal pour lui, outre le maintien du gouvernement,
14:58c'est de trouver des personnes qui, soient, représentent un spectre politique assez large.
15:03Et là, bon courage, c'est ce que vous dites à Michel Barnier.
15:07Oui, ça va être compliqué, parce qu'il y aura évidemment des candidats
15:09venus de LR, qui seront tous disposés à prendre des Marocains ministériels.
15:14Il y aura sans doute des anciens ministres du gouvernement précédent qui vont venir là.
15:18Maintenant, lui, il a dit qu'il était prêt à accueillir des personnalités de gauche.
15:22Je ne vois pas trop quelle personnalité de gauche accepterait là d'intégrer un...
15:26Oui, mais ça, il est obligé de le dire, on est d'accord.
15:28Il est obligé de le dire, mais je pense qu'il a vraiment hâte de le faire.
15:29Alors moi, à mon avis, il y en a qui sont toutes disposées aussi.
15:32C'est-à-dire, ça dépend quelle gauche on imagine,
15:34mais il y a plein de personnalités de gauche qui sont rentrées dans les gouvernements d'Emmanuel Macron.
15:37Donc pourquoi pas de Michel Barnier ?
15:38Simplement, ils ne seront pas issus directement des cadors du Nouveau Front Populaire
15:43de la même manière que personne ne sera issu, a priori, du Rassemblement National.
15:48Et c'est l'énorme problème, enfin, c'est l'énorme blocage, on va dire,
15:51mais formulé par Emmanuel Macron lui-même.
15:53C'est-à-dire qu'il fait un appel aux urnes.
15:54Il y a deux blocs qui se distinguent très largement et qui surpassent le sien,
15:58en l'occurrence le Nouveau Front Populaire et le RN.
16:00Et il sort de là en disant, je vous ai bien écouté,
16:01d'ailleurs, on bossera avec tout le monde, sauf avec ces deux blocs-là.
16:04Évidemment, là, le blocage, il demeure exactement le même pour Michel Barnier aujourd'hui.
16:10Donc il fera appel finalement à la gauche qui était déjà Macron-compatible,
16:14de la même manière qu'il s'adresse aujourd'hui à la droite de gouvernement,
16:18en tout cas de ceux qui, au LR, pouvaient déjà imaginer travailler avec Emmanuel Macron,
16:24avec le petit hiatus de cette espèce de collaboration, cohabitation, coexistence pacifique,
16:29je sais plus quel est le mot, trouver coexistence exigeante, pardon, pacifique, on verra.
16:34Et voilà, dans les mois à venir.
16:36Eh bien, nous suivrons ça, peut-être un nouveau gouvernement le week-end prochain,
16:39qui sait, vous reviendrez pour en parler et commenter.
16:41Avec plaisir !
16:41Les nominations, ça va prendre quelques jours quand même,
16:43il ne faut pas s'y attendre avant, il ne faut pas s'y attendre avant un nouveau gouvernement d'ici...
16:47C'est-à-dire qu'un premier ministre peut s'habiller du temps, alors ?
16:49C'est ça, c'est ça.
16:50J'espère que ce sera moins long, quand même.
16:52Oui, on espère que ce sera moins long, nous suivrons ça évidemment sur Europe.
16:57Merci beaucoup Charlotte Dornelas, décidément,
17:00à Charlotte Dornelas, d'avoir été en direct avec nous sur Europe 1, il est 20h51.