Vendredi, samedi et dimanche dans Europe 1 Soir Week-end, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique.
Retrouvez "L'interview politique d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-deurope-1-soir-week-end
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00:0020h32, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1, Sébastien Chenu, vice-président
00:08du Rassemblement National, nous a rejoint dans ce studio, évidemment nous allons entendre
00:13votre réaction, je précise aussi aux auditeurs d'Europe 1 qu'Alexandre Chauveau, journaliste
00:17politique d'Europe 1 est toujours avec nous, il suit en direct les réactions, Alexandre,
00:22à ce nouveau gouvernement, on a eu celle de Jean-Luc Mélenchon, pas de surprise, Jean-Luc
00:28Mélenchon, Jordane Bardella également qui disait que c'était un gouvernement qui n'avait
00:32pas d'avenir, Marine Le Pen aussi s'est exprimée il y a quelques instants.
00:35Oui, elle dit les Français se retrouvent ce soir avec un gouvernement romanié, éloigné
00:39du désir de changement et d'alternance exprimé en juin dernier, ce gouvernement transitoire
00:43est la conséquence du bourbier créé par des alliances contre nature nouées lors des
00:47élections législatives, la grande alternance que nous appelons de nos voeux, nous allons
00:50continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever.
00:53Voilà pour cette dernière réaction, vous suivez les autres réactions évidemment, c'est
00:57assez surprenant, d'habitude, Sébastien Chenu, je ne sais pas ce que vous en pensez,
01:00Georges Fenech est toujours là et Raphaël Stainville, directeur adjoint de la rédaction
01:03du JDD également, c'est assez surprenant parce que là, elles arrivent doucement les
01:07réactions politiques, c'est-à-dire que tout le monde découvre un peu ce gouvernement,
01:12Jordane Bardella dit que le gouvernement n'a pas d'avenir et Marine Le Pen parle de gouvernement
01:15transitoire, Sébastien Chenu, votre réaction en direct sur Europe 1 à ce gouvernement
01:19de Michel Barnier.
01:20D'abord, ce n'est pas un nouveau gouvernement, c'est un remaniement, il y a sept ministres
01:24qui continuent, sept ministres macronistes qui continuent, c'est un gouvernement de continuité,
01:30c'est-à-dire qu'en fait, ils ont juste remanié, avant on avait un gouvernement macroniste
01:34sans LR, maintenant on a un gouvernement macroniste avec LR.
01:36Et que sept ministres sur une quarantaine quand même.
01:38D'accord mais enfin, ça veut dire quelque chose, d'ailleurs sincèrement, on ne sait
01:42pas pourquoi ils ont été pour certains conservés, ils sont sur des postes pour lesquels ils
01:46n'ont pas forcément légitimité, c'est d'ailleurs à mon avis le problème de ce gouvernement,
01:50c'est qu'il repose sur zéro légitimité, personne n'a jamais voté pour que ces gens-là
01:54comprennent les affaires de la France.
01:55Les français ont voté aux européennes, ils se retrouvent avec c'est fin de ses journées
01:58commissaire européen, les français ont voté aux élections législatives, ils ont voté
02:02pour le Rassemblement National, pour le Nouveau Front Populaire, en tous les cas pas pour
02:04la Macronie ni pour LR, ils se retrouvent avec la Macronie et LR, il y a quand même
02:07un problème de légitimité et LR est absorbé par la Macronie.
02:11Moi je plains ce pauvre Bruno Retailleau qui se retrouve coincé entre Didier Migaud qui
02:16était quand même, lorsqu'il était député socialiste, avait voté la suppression du
02:19délit de solidarité, donc ça veut dire qu'il a une vision de l'immigration illégale qui
02:23est quand même à mon avis exactement l'opposé de Bruno Retailleau.
02:27Nicolas Daragon, le maire de Valence, qui est secrétaire d'Etat, dont on regardera là
02:31aussi un certain nombre d'affaires qui ont tourné autour de lui ce qu'on appelle, au
02:35nom de l'islamo-droitisme, le pauvre Bruno Retailleau, je pense qu'il est utilisé pour
02:41dire, regardez on est ferme...
02:42C'est une caution pour vous séduire, vous le RL, mais Bruno Retailleau il est compatible
02:46avec vous.
02:47Est-ce que Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, est-ce que ça...
02:53Ça vous convient au Rassemblement National ?
02:55Ce qui nous conviendra ou pas, c'est le discours que portera le Premier ministre, les actions
03:00que porteront les ministres et les textes qui seront proposés.
03:04Parce qu'il a été choisi pour vous Bruno Retailleau ?
03:07Quand on l'encadre d'un garde des Sceaux dont la première lecture de son action lorsqu'il
03:14faisait de la politique était d'être au secours de l'immigration illégale, on se
03:20dit que ce pauvre Bruno Retailleau, jamais il ne pourra compter sur le garde des Sceaux
03:23et que donc son action sera limitée et que donc c'est quelque part c'est le en même
03:26temps.
03:27C'est toujours ça l'idée macroniste, c'est qu'en fait on atténue immédiatement la possibilité
03:31d'aller peut-être un peu plus loin sur un certain nombre de dossiers régaliens en mettant
03:35tout de suite quelqu'un pour bloquer et pour permettre au côté gauche de la Macronie
03:41d'être sécurisé.
03:42Sincèrement, il y a des bizarreries dans ce gouvernement, il y a un ministre du budget
03:45qui a été battu aux élections, on ne sait pas pourquoi il revient, il y a une ministre
03:47de chargé de la coordination gouvernementale, mais comment on peut être ministre chargé
03:51de la coordination gouvernementale ? Enfin je veux dire, elle s'occupe de l'agenda,
03:55du traitariat, qu'est-ce que c'est que ce truc-là ? Les Français n'attendent pas ça.
04:00Vous allez l'aider ce gouvernement Barnier, Sébastien Chenier, est-ce que vous allez
04:03l'aider ? Parce que là sans doute il y a un gouvernement qui n'a pas d'admir, c'est-à-dire...
04:06Ce sont des adversaires politiques, ce sont des adversaires politiques, on attend de voir
04:10ce qu'ils comptent faire.
04:11Vous attendez le discours politique général ?
04:13Bien sûr, parce que quand je vous cite un certain nombre de personnes, ça ne me rassure
04:16pas.
04:17Donc je pense qu'effectivement, ce n'est pas un bon point ce gouvernement, Michel Barnier
04:20n'a pas marqué un bon point à nos yeux, je pense que le sablier est renversé, c'est-à-dire
04:25que la durée de vie de ce gouvernement, à mon avis, est comptée.
04:28Combien de temps Sébastien Chenier ?
04:30Ça va dépendre des textes, de ce qu'ils vont nous amener, du budget.
04:34Il y a quand même un budget à voter.
04:35Oui, mais quand je vois ce qui a été préparé par Gabriel Attal, il y a de quoi aussi s'inquiéter.
04:39Donc on va voir ce qu'ils vont faire, ils n'ont pas marqué un bon point en tous les
04:43cas avec la composition de ce gouvernement.
04:45Moi je crois qu'ils sont passés à côté de la nécessaire rénovation de la vie politique
04:50et puis surtout, comme je dis, il n'y a pas de légitimité, donc nommer des gens que
04:53plus personne ne veut voir, les Français ont voté contre tous ces gens-là, ils les
04:57retrouvent en train de diriger les affaires du pays.
04:59Donc je pense que c'est un non-sens absolu, raison pour laquelle je pense qu'il n'y a
05:04pas de vote.
05:05Ce bloc est plus important que le vote, pardon, vous avez 235 députés, vous ajoutez Lyott,
05:11vous ajoutez Aller, vous ajoutez Lys Corrigion, ça fait 235 députés.
05:15Non, non, non, la Macronie et les 60 Horizons Modem, ça fait 150 et puis les 40 LR, ça
05:23fait 197.
05:24Plus Lyott qui est au gouvernement, on est à 235.
05:26En tous les cas, on est très loin d'une majorité et ce n'est pas comme ça à mon
05:29avis que les choses vont se faire parce que c'est par texte que les choses, que les majorités
05:33doivent se créer ou pas.
05:35Parce que je ne suis pas sûr qu'il y ait un accord dans la Macronie pour des textes
05:39de fermeté de Bruno Retailleau, je ne suis pas sûr que les députés macronistes ont
05:42envie de suivre ça.
05:43Je ne suis pas sûr que les députés LR ont envie de donner un blanc sain à Didier
05:47Migaud.
05:48En tous les cas, nous, on ne signe pas de chèque en blanc un tel gouvernement.
05:50Mais ça, vous l'aviez déjà dit, que vous ne signez pas de chèque en blanc, quel va
05:52être le comportement du Rassemblement National ? Maintenant, très simplement, pour les auditeurs
05:56d'Europe 1 qui nous écoutent, il est 20h38.
05:57Mais comme toujours, l'intérêt de la France, quand un texte ira dans ce que nous estimons
06:02être l'intérêt de la France et des Français, on le votera.
06:05Est-ce que c'est de bloquer le gouvernement Barnier ou pas ?
06:06Si on nous propose une augmentation des salaires de 10% en échange du gel des cotisations patronales,
06:11on le votera.
06:12On le porte.
06:13Si le gouvernement tape la France qui travaille, on s'y opposera dans le budget, on le verra
06:18assez rapidement.
06:19Donc, c'est l'intérêt des Français qui nous guide.
06:21Le problème, c'est que tous ces gens-là, en fait, on les connaît, on les a vus à
06:25la manœuvre.
06:26On sait ce qu'ils pensent.
06:27C'est la même politique qui continue.
06:29C'est la continuité.
06:30Donc, c'est pour ça que je pense que ce gouvernement a peu de chances de durer très longtemps,
06:35car ce n'est pas les hommes et les femmes qui nous importent.
06:37C'est la continuité d'une politique.
06:39Or, Emmanuel Macron, son but, c'est de continuer la même politique.
06:42Donc, on va repartir.
06:44Combien de temps vous estimez la durée de vie de ce gouvernement ?
06:47Je n'ai pas d'idée, mais si les choses se bloquent…
06:49Si vous avez un sentiment, on a tous un sentiment personnel.
06:52A votre avis, combien de temps ?
06:53Il faut attendre d'avoir entendu Michel Barnier.
06:56Mais vous l'avez condamné d'avance.
06:57Vous avez dit que ce gouvernement ne fera pas marcher.
06:58Non, j'ai dit que ce serait très compliqué de marcher, puisque ce sont des gens qui veulent
07:02continuer la même politique.
07:03Alors, à moins qu'il y ait un virage à 180 degrés et que Michel Barnier nous surprenne…
07:07C'est-à-dire deux semaines, un mois, trois mois ?
07:09Non, mais le budget sera voté en fin d'année.
07:12Donc, c'est au moment du budget.
07:13Nous, on a dit qu'on ne vote pas une motion de censure a priori.
07:16On laisse M. Barnier s'installer.
07:17Il installe un gouvernement.
07:19On trouve que ce gouvernement passe à côté de la plaque.
07:24Pas de motion de censure spontanée.
07:26Donc, ça veut dire pas de motion de censure en dehors d'un texte.
07:29Si ce gouvernement devait décider d'augmentation d'impôts, est-ce que vous censuriez ?
07:34Immédiatement.
07:36Malgré le contexte budgétaire ?
07:38Il y a des économies à faire.
07:39C'est ça la priorité.
07:41Aller chercher les économies, s'attaquer au tabou.
07:43Tabou de l'immigration, un certain nombre de niches fiscales.
07:47On peut aller chercher aussi dans les surprofits d'un certain nombre d'entreprises
07:52qui, notamment au moment du Covid, ont pu réaliser des surprofits
07:55sur lesquels on peut faire évoluer la fiscalité.
07:57Mais aller taxer encore.
07:58La France qui bosse, la France du travail, les classes populaires.
08:01Je note que l'INSEE a sorti cette semaine un chiffre indiquant
08:05que ce sont les salariés du public et du privé qui ont vu leur pouvoir d'achat
08:09le plus baissé en 2022, en 2023.
08:11Le gouvernement n'a donc pas protégé ce pouvoir d'achat.
08:14Donc, si c'est pour encore exposer la France du travail,
08:17la France qui se lève, la France qui fait des efforts
08:19ou qui en a fait, les retraités qui ont travaillé, etc.
08:22Eh bien, il ne faudra pas compter sur nous pour aller taper les classes populaires.
08:25Et comment allez-vous faire ?
08:26Vous avez vu le déficit, à un moment je reçois cette information
08:28qui m'a glacé des échos.
08:30Notre déficit, 6% du PIB.
08:33Mais c'est énorme 6% du PIB.
08:35Comment on redresse ça ?
08:36Ce sera peut-être même davantage parce que Bruno Le Maire
08:38nous laisse une addition extrêmement lourde et qu'ils n'ont pas tout dit.
08:41Moi, je crains que ce ne soit d'ailleurs supérieur.
08:43La réalité, c'est qu'il y a trois leviers.
08:46Vous avez les économies à réaliser.
08:48J'ai parlé de l'immigration, on pourrait parler par exemple de niches.
08:51On avait parlé d'une niche sur les armateurs qui coûte 3,5 milliards par an.
08:54Donc, il y a les économies d'un côté à réaliser.
08:56Il y a la fiscalité dont on peut revoir un certain nombre de périmètres.
08:59J'ai parlé de la taxation des surprofits.
09:02Et puis, il y a la nécessité aussi, le soutien au pouvoir d'achat des Français.
09:06J'ai parlé d'augmenter les salaires en échange d'un gel de cotisation patronale.
09:10Ce sont les trois leviers qu'il faut actionner.
09:12Si ce gouvernement, à la fin, n'actionne que le levier de l'augmentation des impôts,
09:17non seulement il passera à côté d'un résultat, mais il nous aura face à lui.
09:21D'accord. Si le gouvernement Barnier dit on augmente les impôts, le RN fait barrage ?
09:25Absolument.
09:26Il est 20h43, on est en direct, on est sur Europe 1.
09:30On est toujours avec Sébastien Chenu, vice-président du RN.
09:33Raphaël Steinville, directeur adjoint de la rédaction du JDD.
09:35Georges Fenech, ancien juge d'instruction.
09:38Et Alexandre Chauveau, journaliste politique d'Europe 1.
09:41Peut-être juste Alexandre, je voudrais qu'on fasse un petit point sur les réactions.
09:45C'est vrai, Georges Fenech disait tout à l'heure qu'il y a des réactions que nous attendons,
09:48comme celle de Laurent Wauquiez.
09:49Pas de réaction ? Pas de réaction de Laurent Wauquiez.
09:51Edouard Philippe, une réaction peut-être ?
09:53Edouard Philippe, non, pas de réaction non plus.
09:54Pas de réaction non plus.
09:55Il twitte très très peu.
09:56Il n'a pas twitté depuis le 5 septembre.
10:01Ah oui, d'accord.
10:02C'est vrai qu'il y a assez peu de réaction de personnalité ce soir politique.
10:09Sébastien Chenu, vous n'avez pas l'air d'être étonné.
10:12Il y a quelque chose qui m'a donné le sourire, mais ça en dit long.
10:16Les LR nous disaient, il y a un mois, on veut un contrat de législature sans participation.
10:20Et là, on participe, mais sans contrat de législature.
10:24C'est-à-dire qu'en fait, ils font l'inverse de ce qu'ils avaient promis à leurs électeurs.
10:27En juillet, ils disaient à leurs électeurs, nous sommes l'opposition à Emmanuel Macron.
10:30En août, on ne veut pas participer.
10:33En septembre, on participe et on n'exige plus rien en retour.
10:36En fait, ce gouvernement Macrono-LR, il signe ce qui se passe depuis longtemps.
10:42Les LR ont toujours sauvé la tête d'Emmanuel Macron.
10:45Ils n'ont jamais voté une motion de censure.
10:47Ils ont toujours été là, donc c'est la dernière étape.
10:49C'est ce que Nicolas Sarkozy, d'ailleurs, avait analysé assez justement.
10:53Et donc, cette fusion LR-Macroniste, cette espèce de parti unique aujourd'hui,
10:58redessine probablement, ou en tous les cas, ferme la porte sur une logique
11:03qui était vue de tous, mais qui ne voulait pas être assumée par les Républicains.
11:08Donc maintenant, les Républicains assument.
11:10Ils sont Macronistes, la Macronie est LR.
11:12Ce sont les mêmes, et ce sont les mêmes individus qui vont gérer le pays.
11:15Une réaction de Lucie Castex, peut-être qui était pressentie cet été pour rentrer à Matignon.
11:20En tout cas, elle candidatait.
11:22On nous promettait un gouvernement de Concorde, on a un gouvernement de droite dure.
11:25C'est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier.
11:29Voilà, Valérie Pécresse également, je ne sais pas si ça vous intéresse.
11:32Valérie Pécresse, je vous souhaite tout le succès possible au gouvernement de Michel Barnier.
11:36Remettre de l'ordre dans les comptes et à nos frontières, dans nos rues.
11:39Restaurer nos services publics et redonner espoir aux Français.
11:42La tâche est immense.
11:43Voilà ce que dit la présidente de la Région de France.
11:46Je voudrais poser la question à Sébastien Chenu, Georges Fenech et Raphaël Stainville.
11:51Les Français. La réaction des Français.
11:54On a vu qu'il y a eu quelques mobilisations qui ont été initiées par la gauche
11:57pour protester contre ce gouvernement, demander le départ de Emmanuel Macron.
12:03Certes, mais effectivement, les Français ont voté.
12:06Les élections législatives ont dit quelque chose.
12:08Ce n'est pas appliqué.
12:09Et ça, ce n'est pas de la politique, c'est un fait.
12:12Effectivement, renaissance LR aux commandes.
12:15Comment les Français peuvent-ils réagir ?
12:17Est-ce qu'il y a une forme de lassitude ?
12:19Est-ce qu'on peut craindre aussi un soulèvement au sein du peuple français ?
12:23Ça, c'est vraiment un ressenti, peut-être, Sébastien Chenu.
12:27Ça dépend.
12:28Les Français qui ont été un peu manipulés par l'extrême gauche et par la Macronie,
12:32c'est-à-dire qu'ils se sont désistés les uns au profit des autres,
12:35sans qu'il y ait d'ailleurs de plateforme gouvernementale,
12:38ils ont le résultat de cette manipulation.
12:41Quand vous êtes un électeur LFI et que finalement, au second tour,
12:44vous votez pour faire élire Elisabeth Borne ou Gérald Darmanin,
12:47et inversement, quand vous êtes un électeur macroniste
12:49et que vous votez pour faire élire Louis Boyard ou David Guiraud,
12:52vous avez exactement ce qui se passe,
12:54c'est-à-dire que vous concourez à bloquer le pays.
12:56Je pense que ça participera d'une prise de conscience des électeurs
13:00à non seulement ne plus écouter ceux qui leur font faire des choses
13:03contraires à leur conscience,
13:05mais aussi peut-être la nécessité de faire évoluer le mode de scrutin à l'avenir.
13:11Il faut changer le mode de scrutin.
13:13Vous ne serez pas surpris, M. Noël,
13:16si je vous dis que je ne partage pas du tout votre analyse
13:22sur le fait de dire que les LR sont devenus des macronistes.
13:27Vous dites que c'est la même chose ?
13:29Quand je vois dans ce gouvernement quelque chose
13:32qui me paraissait encore inimaginable il y a quelques semaines,
13:36que je vois dans ce gouvernement des personnalités purement LR
13:40et avec des opinions très tranchées,
13:42que sont Bruno Rotailleau, Annie Gennevard,
13:45qui est secrétaire générale du mouvement,
13:47François-Noël Buffet, président de la commission des lois du Sénat,
13:50Nicolas Daragon, Patrick Hetzel,
13:54des gens qui sont LR et qui n'ont pas du tout l'intention
13:58de se fondre dans autre chose de ce qu'ils sont.
14:01Vous ne pouvez pas d'emblée comme ça
14:03les considérer comme macronistes.
14:06Ce n'est pas un gouvernement de pure...
14:08Mais c'est un fait, Georges.
14:09Non, ce n'est pas un fait.
14:10Ils travaillent avec...
14:11Ils ne se sont pas reniés.
14:13Ils sont là parce qu'il y a un intérêt immédiat, urgent pour la France
14:18de faire tourner le pays.
14:19On leur a demandé de retrousser les manches et d'y aller.
14:22Ils y sont allés avec beaucoup de courage.
14:24Voilà.
14:25Maintenant, laissez-leur le temps au moins de montrer
14:28ce qu'ils sont capables de faire.
14:29Ils travaillent avec un ministre d'affaires européennes
14:31qui est un ministre totalement soumis à la doxa européiste.
14:35Ça veut dire qu'ils sont d'accord avec le discours européiste.
14:38Ça veut dire que déjà, les LR ne sont pas souverainistes.
14:41Ils sont soumis à cette doxa.
14:42Ils travaillent avec un garde des Sceaux socialiste,
14:44M. Migaud, dont j'ai rappelé les états d'armes.
14:47Ça veut dire qu'ils ne pourront pas aller très loin de ce côté-là.
14:50Ils travaillent avec un ministre de l'économie et des finances
14:52purement macroniste.
14:53Ça veut dire qu'ils sont d'accord avec cette logique-là.
14:56Ça veut dire qu'en fait, ils ont accepté de négocier
14:58ce qu'ils étaient pour occuper des places.
15:00Mais c'est normal parce qu'en fait, dans la sociologie LR,
15:03ne plus avoir de place de fauteuil, de voiture, etc.
15:06C'était inimaginable depuis 12 ans.
15:08Ils en mourraient d'envie.
15:09Ils n'osaient pas le faire.
15:10C'est un procès d'intention.
15:11Non, ce n'est pas un procès d'intention.
15:13Ça participe aussi des choses.
15:15Les LR ont toujours considéré que les autres étaient là par réfraction
15:18et que c'étaient eux les légitimes.
15:19Or, ils font 5 % dans les élections.
15:21Ils n'ont aucune légitimité.
15:22Et ils acceptent d'aller travailler avec des gens
15:24qui ont des options politiques,
15:25qui sont en réalité assez éloignés des autres.
15:28J'en ai cité trois.
15:29Mais je peux faire la liste des autres ministres qui sont éloignés d'eux.
15:32Sébastien Choline, vice-président du RN.
15:34On va reparler de ce gouvernement de Michel Barnier.
15:36Est-ce qu'il y a vraiment un cap à droite qui a été franchi
15:38avec l'annonce de ce gouvernement par rapport au précédent ?
15:42Est-ce qu'il y a un message peut-être qui a été entendu,
15:44en tout cas par l'Élysée, par Emmanuel Macron
15:46qui choisit Michel Barnier et qui lui demande de composer son gouvernement ?
15:49Ou est-ce que, vraiment, il n'y a pas de changement ?
15:52Vous dites oui.
15:53Vous disiez que c'est de la continuité.
15:55Mais il y a quand même un cap qui a été passé à droite.
15:57Mais c'est toujours, en même temps, macroniste.
15:59Retailleau, homme de droite, cohabite avec un garde des Sceaux,
16:02homme de gauche absolument incompréhensible, d'ailleurs,
16:05depuis tant d'années, de nommer des ministres de l'Intérieur
16:07qui se veulent être un peu sévères,
16:10et puis des gardes des Sceaux qui véhiculent une certaine idée du laxisme.
16:14C'est, en même temps, un ministre des Affaires européennes,
16:17qui est Jean-Noël Barraud,
16:20qui est familialement, historiquement acquis
16:22à l'idée de transfert de souveraineté à l'Union européenne,
16:26qui cohabite avec des gens qui ont plutôt une âme souverainiste,
16:29comme Bruno Retailleau.
16:30Donc, si vous laissez-le en même temps,
16:32et le en même temps, ça ne permet pas d'avoir des lignes politiques claires,
16:35d'aller très loin, et d'avoir des résultats aussi.
16:38Raphaël, c'est un juge d'idée.
16:40Compte tenu de la configuration politique,
16:42qu'est-ce qu'il aurait pu advenir
16:45si, finalement, LR n'avait pas décidé de rejoindre
16:49ce gouvernement de Michel Barnier ?
16:51Est-ce que ce n'était pas une question de responsabilité,
16:54d'urgence pour la France,
16:56que de prendre sa part ?
16:57En tout cas, c'est comme ça qu'aujourd'hui,
16:59les responsables LR expliquent
17:03leur soutien à ce gouvernement.
17:06Qu'est-ce qui serait passé si, finalement,
17:08Emmanuel Macron avait même été incapable
17:10de nommer Michel Barnier,
17:12compte tenu de la configuration du paysage politique ?
17:15Les Français ne les ont pas choisis.
17:17Ça, c'est le point de départ, je pense,
17:19que ne veut pas prendre en considération Emmanuel Macron.
17:22Les Français ne veulent plus du macronisme.
17:24Trois dimanches de suite,
17:25ils ne veulent pas davantage des LR.
17:27Trois dimanches de suite,
17:28ils se sont prononcés sur trois scrutins,
17:31les européennes et les deux tours des législatives,
17:33pour dire qu'ils ne voulaient pas du macronisme.
17:35Oui, mais le deuxième tour des législatives
17:37a aussi signifié que les Français ne voulaient pas du RN.
17:39Il y a eu trois blocs.
17:41Et il y a eu ensuite trois blocs.
17:42Donc, c'était au président de la République
17:43de trouver, effectivement, une formule
17:45qui ne consistait pas à mettre ceux qui étaient battus
17:48aux responsabilités.
17:49À la limite, il aurait fait un gouvernement
17:51un peu techno pour les affaires courantes
17:53jusqu'au mois de juin prochain,
17:55ou en réformant le mode de scrutin,
17:56on redonnait la parole aux Français.
17:58Parce que, moi, je pense qu'il faut aller vers une proportionnelle
17:59avec une prime majoritaire.
18:01Mais on n'avait pas le temps, Sébastien Chenu,
18:02vice-président de l'Organisation nationale.
18:04Il y a urgence, là, à agir.
18:06Il y a un budget à voter.
18:07Moi, je suis toujours sur l'histoire du budget
18:09qui me tétanise.
18:10Et qui va être voté quand ?
18:11Qui, en réalité, va probablement être voté en fin d'année.
18:13Donc, le temps, on l'a déjà perdu.
18:14Donc, on nous dit, depuis trois mois, il y a urgence.
18:19Mais la réalité, c'est qu'Emmanuel Macron
18:21nomme des gens qui ont perdu aux élections.
18:23Mais ce n'est pas pour se faire plaisir que je dis ça.
18:25C'est-à-dire qu'en fait, ça crée
18:27une crise de légitimité.
18:29Les Français disent, mais ce n'est pas possible.
18:30On vote dans un sens ou dans un autre.
18:32On vote Rennes, on vote Front populaire.
18:34Et on se retrouve avec les gens
18:35qu'on a voulu sortir aux élections
18:36et qu'on a sorti, en réalité, aux élections.
18:39Écoutez, à partir de là,
18:41il y a un problème démocratique.
18:43Il y a un problème de légitimité.
18:45Et ça ne peut pas fonctionner.
18:46Donc, je pense qu'effectivement,
18:49il y aura urgence à redonner la parole aux Français
18:51dès que possible.
18:52On aurait pu, entre-temps aussi, faire des choses.
18:54Emmanuel Macron aurait pu déclencher
18:56un référendum.
18:58Nous, on le réclame sur l'immigration.
18:59Mais il pouvait y avoir d'autres choses
19:01sur lesquelles il pouvait donner la parole aux Français.
19:03Je crois qu'il a totalement perdu
19:05le cap.
19:06Quand on est capable, vous savez,
19:08de nommer un jour à l'Éducation nationale
19:10Jean-Michel Blanquer et le lendemain, Pape Ndiaye.
19:12Quand on est capable de nommer, d'un côté,
19:14Retailleau à l'intérieur, de l'autre côté,
19:15Migaud à la justice.
19:16C'est qu'il n'y a pas de cap.
19:17Il n'y a pas de boussole.
19:18Il n'y a pas de ligne directrice.
19:19Il n'y a pas de vision pour le pays.
19:20Il y a juste des arrangements.
19:22Et je le disais, c'est un peu le retour aussi
19:24du régime des partis.
19:25Chacun s'y retrouve.
19:26Edouard Philippe, il a casé une adjointe du Havre.
19:28Le Modem a casé
19:30une ou deux personnes.
19:32C'est vraiment le retour du régime des partis.
19:34C'est-à-dire le pire dans une démocratie.
19:36Vous parlez des petits arrangements.
19:38Le Modem qui ne voulait pas rentrer au gouvernement
19:40parce qu'il trouvait qu'il n'était trop à droite.
19:42Notamment à cause de Bruno Retailleau.
19:45Il y a toujours des discussions.
19:46Vous savez bien, Sébastien Chenu,
19:47pour composer un gouvernement,
19:48il faut faire des compromis.
19:49Il y a toujours des discussions.
19:50Mais sur quoi ?
19:51Et le compromis, il se fait sur quoi ?
19:53Il se fait sur quelle ligne ?
19:54Il se fait sur quelle offre politique ?
19:55Puisque les Français ne veulent pas
19:57de l'offre politique qui est portée par tous ces gens-là.
19:59Ces hommes et ces femmes qui,
20:01individuellement, peuvent être des gens tout à fait respectables.
20:04Je ne fais pas des procès sur les personnes.
20:06Mais la politique qu'ils mènent
20:08ou qu'ils ont menée, puisqu'on les a vues pour la plupart.
20:10Il y en a aussi, je disais,
20:12il y a 8 ou 9 ministres macronistes.
20:14Enfin, il y en a qu'on a déjà vu aux affaires.
20:16On sait ce qu'ils pensent.
20:17Ils ont d'ailleurs le droit de le penser.
20:19Mais on a vu les résultats des politiques qu'ils menaient.
20:21Donc c'est un gouvernement qui ne sert à rien, en fait.
20:22C'est ça, ce soir, Sébastien Chenu ?
20:23Qui sert à patienter,
20:24alors qu'il y a des urgences dans le pays.
20:26Des urgences de sécurité,
20:27des urgences en immigration,
20:28des urgences sur le pouvoir d'achat,
20:29sur le logement, sur la santé.
20:31Moi, j'ai entendu deux choses de Michel Barnier.
20:34La première, c'était
20:35on fera des économies sur l'hôpital public.
20:38Je l'ai entendu lorsqu'il a visité un hôpital.
20:41C'était sa première visite.
20:42Il l'a consacrée un an plus tard.
20:43Les enfants malades avec elle.
20:44Voilà, il avait dit
20:45il y a des économies à faire dans l'hôpital public.
20:47Très étrange comme sortie.
20:48Puis, il a dit
20:50le grantage sera une priorité.
20:52Deuxième, pourquoi pas d'ailleurs ?
20:54Ce n'est pas inintéressant, ça.
20:55Mais ça veut dire quoi, derrière ?
20:57Et puis, la troisième chose que j'ai entendue,
20:58non pas de la bouche de Michel Barnier,
20:59mais c'est Gérald Darmanin qui l'a rapporté,
21:01c'est on ne pourra pas faire sans augmenter les impôts.
21:03Et là, ça m'interroge beaucoup plus.
21:04Et là, ça vous interroge, Sébastien Chenu.
21:06Vous le connaissez, Michel Barnier ?
21:07Vous l'avez rencontré ?
21:08Vous avez eu l'occasion d'échanger avec lui ?
21:09Pas du tout.
21:10Pourtant, il est dans le circuit depuis très longtemps.
21:11Oui, c'est pour ça.
21:12Je me permettais de vous le demander.
21:13C'est pas une expression terrible.
21:15Il était à l'Europe.
21:17Il était à l'Europe, en tous les cas.
21:19Effectivement, je le vois
21:22de l'extérieur, finalement,
21:24dans ce monde politique depuis très longtemps.
21:27J'ai souvent eu des vrais désaccords avec lui
21:29puisque lui, c'est un européiste.
21:31Il est acquis
21:34aux idées de transfert de souveraineté à l'Europe.
21:37Merci infiniment, Sébastien Chenu,
21:40vice-président du ARM,
21:41d'être venu, d'avoir réagi
21:43et commenté, effectivement,
21:44la liste de ce nouveau gouvernement Barnier
21:46puisque nous avons donc un gouvernement.
21:48Premier conseil des ministres, lundi.
21:5015h.