Vendredi, samedi et dimanche dans Europe 1 Soir Week-end, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique.
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00:00Sébastien Delegueux a beaucoup fait parler de lui cette semaine, le député insoumis après sa prestation à l'Assemblée Nationale.
00:07Vous vous souvenez de cet épisode de lecture ? Sébastien Delegueux a insulté beaucoup de monde,
00:14notamment Jean Messia, Cyril Hanouna, Julien Audoul,
00:18les Balkany et il a insulté aussi les policiers. Alors pas n'importe quel policier, il a précisé les policiers du syndicat Allianz.
00:25Bonsoir Éric Henry, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
00:29Vous êtes délégué national du syndicat de police Allianz, j'imagine que votre son n'a fait qu'un tour quand vous avez entendu les mots de Sébastien Delegueux
00:36qui vous traite de pourriture. Votre syndicat portait plainte, c'est ça ?
00:40Bonsoir, merci de votre invitation.
00:44Notre réponse, c'est, vous venez de le dire, un dépôt de plainte via notre avocat contre Monsieur Delegueux pour un jour public.
00:53Monsieur Delegueux a insulté beaucoup de monde, vous l'avez rappelé,
00:57des hommes et des femmes politiques, et nous, il nous a insulté de pourriture, de pourriture de représentants du personnel Allianz,
01:08de pourriture de délégués syndicaux Allianz. C'est pas digne d'un élu de la République, c'est pas digne de quelqu'un, d'un parlementaire
01:19qui doit parler à tous les Français, toutes les catégories, sans exception. C'est quelqu'un qui, notamment, est quand même,
01:30donc je le dis, parlementaire et qui représente l'Assemblée nationale. Pas les Bourbons, c'est pas n'importe quoi, c'est une institution
01:39où il y a du débat contradictoire, où on doit être respectueux, on doit avoir une hauteur de vue, d'opinion, respecter tout un chacun.
01:48Ces propos là sont indignes et injurieux, et évidemment, nous ne pouvions pas laisser passer cela, parce qu'à travers son insulte
01:59à l'encontre des représentants syndicaux de syndicats Allianz, il insulte également tous les policiers.
02:04C'est ça, c'est de la haine, c'est-à-dire qu'en gros, il attise la haine anti-flic ?
02:11Il attise la haine anti-flic, et j'irai même plus loin. Evidemment, la France Insoumise, depuis 2019, ça fait 5 ans,
02:18a fait son fond de commerce de la haine anti-flic. Je ne vais pas tout rappeler, parce que ce serait un catalogue à l'après-verre,
02:24mais entre le racisme systémique, les violences policières, la police tue, M. Mélenchon, et d'ailleurs, c'est ça aussi le point de départ,
02:34il faut le rappeler, ce n'est pas le fait que M. Delogu ait lu un texte, ait lu une question au sein de la Commission des Finances,
02:43avec hésitation ou pas, ça chacun ira de sa propre analyse, mais c'est tout simplement parce que M. Mélenchon, le 3 mai 2024,
02:52alors que Mme Pannot était convoquée devant la police judiciaire pour être entendue dans le cadre d'une affaire d'apologie du terrorisme,
03:02M. Mélenchon, en colère, avait dit que celle-ci était convoquée pour s'expliquer devant des pandores à moitié analfabètes.
03:10Oui, c'était des insultes. Mais pourquoi il vise particulièrement votre syndicat ? Il y en a d'autres, des syndicats de police. Pourquoi Allianz, vous savez ?
03:17Alors, pourquoi il vise Allianz ? Parce que je pense que nous sommes le premier syndicat, nous sommes le syndicat majoritaire,
03:25et nous sommes le syndicat qui lui avons répondu à de nombreuses reprises à chaque fois que lui, un de ses collaborateurs,
03:34un membre du parti de la France Insoumise a insulté les policiers, nous lui avons systématiquement répondu en l'appelant à la raison,
03:43en l'appelant à la mesure et en disant que fracturer la société, diviser la société, ce n'était pas du tout responsable,
03:51ce n'était pas à la hauteur de ce qu'on attend d'un représentant politique.
03:54Parce que cette haine sur le terrain, vous la sentez quotidiennement, toujours. Est-ce que vous avez le sentiment qu'elle grimpe, cette haine anti-flic ?
04:02Évidemment, vous avez une actualité chargée avec les refus d'obtempérer. C'est vrai que les policiers sont devenus des symes.
04:11On parlait du non-respect de l'autorité, je parle des policiers, des gendarmes, des forces de l'ordre en général.
04:17Votre quotidien est devenu extrêmement compliqué, Éric Henry.
04:23Oui, mais vous savez qu'on avait des représentants politiques, des parlementaires, des chefs de parti qui brandissent les standards de la haine anti-flic,
04:32en font un fonds de commerce électoral, qui vont même dans des manifestations interdites avec les charges tricolores.
04:38Comment voulez-vous après que d'autres catégories d'individus nous respectent ?
04:42C'est déjà difficile, lorsqu'un policier interpelle un individu, d'être insulté, d'être outragé.
04:49Mais bon, je dirais, même si c'est difficile, c'est dans le cadre du métier parce qu'on a affaire à quelqu'un qui commet des actes de délinquant,
04:57qui est ancré dans la sphère délinquante. Mais quand il s'agit de quelqu'un, d'un représentant politique qui a vraiment de hautes responsabilités
05:04et qui est écouté par des millions de gens, ce n'est pas du tout acceptable et ça fracture la société, ça divise, au lieu de rassembler deux vrais rassemblements entre les uns et les autres.
05:14Alors oui, notre métier est très difficile, mais bien sûr de plus en plus difficile. Je peux vous donner quelques chiffres.
05:19De 12 600 blessés en moyenne par an, on est passé à 15 200, dont 5 000 fois 15 par jour, causés directement par des tierces personnes.
05:30C'est-à-dire que 5 000 policiers par an en 2023, 5 000 de mes collègues ont été blessés à cause d'une tierce personne. C'est énorme.
05:37C'est donc symptomatique de l'affaissement de l'autorité de l'État. Oui, c'est symptomatique d'une impunité. Certains appelleront le sentiment d'impunité.
05:46Mais nous, Alliance Police Nationale, on le dit depuis un moment, et beaucoup de parlementaires, beaucoup de femmes et d'hommes politiques nous rejoignent, de tous bords d'ailleurs.
05:54Il est nécessaire d'y avoir un choc d'autorité.
05:57Un choc d'autorité, et évidemment c'est ce que vous dites Éric Henry, délégué national du syndicat de police Allianz.
06:03Sébastien Delogu, le député LFI qui traite vos représentants de pourriture, évidemment ça n'aide pas à ça. Comment qualifieriez-vous ces mots ?
06:13C'est quoi ? C'est de la provocation, de l'irresponsabilité ?
06:17Ce sont clairement des injures. Nous avons déposé plainte vers notre avocat pour un lourd public. Ce sont des injures.
06:24Mais vous imaginez un député de la nation qui parle de la sorte, qui se complaît en permanence dans l'invective, dans les insultes.
06:35J'aimerais mieux que M. Delogu parle du programme politique de la France Insoumise, qu'il s'exprime sur la politique intérieure.
06:42Mais non, au lieu de cela, qu'est-ce qu'il fait ?
06:47Il invective, il insulte, et s'il n'accepte pas quelques railleries, en tout cas d'être un petit peu montré du doigt pour X raisons,
07:00mais qu'il commence à respecter chaque individu, chaque citoyen, on peut ne pas être d'accord, mais insulter de la sorte,
07:09est-ce que c'est faire preuve d'exemplarité, alors qu'on attend un côté modélisant de ces représentants, de ces parlementaires,
07:18je le répète, qui sont là pour proposer et voter des lois, quand même, pour conduire...
07:23Et pas pour insulter, évidemment, les policiers, notamment les représentants d'Allianz.
07:27Merci beaucoup Eric Henry, délégué national du syndicat de police Allianz, d'avoir été avec nous en direct sur Europe 1.