• il y a 11 heures

Tous les vendredis, samedis et dimanches à 19h17, Pascale de La Tour du Pin reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat de police Unité est notre invité.
Retrouvez "Les invités d'Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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Transcription
00:00Il est 19h19, on va revenir à l'actualité. C'est important, c'est épouvantable ce qui s'est passé à Rennes.
00:06Moins d'un enfant de 5 ans blessé par balle. De balle ! De balle !
00:09Mais 5 ans ! Donc cet enfant est entre la vie et la mort. Ce soir, son pronostic vital est comme le disent les autorités, très engagé.
00:16Ça veut dire qu'il va très très mal, ce petit garçon.
00:18Pris, pas pour cible, mais pris dans une fusillade, sur fond de trafic de drogue.
00:25Jean-Christophe Couville, bonsoir, secrétaire national du syndicat de police et unité. Merci d'être avec nous.
00:30D'abord, peut-être une question. Vous êtes là, Jean-Christophe Couville ?
00:37Oui, je suis là, je vous écoute.
00:39Excusez-moi, excusez-moi. Une question.
00:42Bon, le père était connu des services de police pour trafic de drogue.
00:47On sait que cette fusillade a eu lieu sur fond de trafic de drogue, piste du règlement de comptes privilégié.
00:53D'abord, je voudrais avoir, et les auditeurs d'Europe 1 aussi, votre réaction, Jean-Christophe Couville, à cette affaire.
00:59Là, c'est un enfant de 5 ans qui est une victime collatérale.
01:03Bah oui, mais malheureusement, on ne cesse d'alerter tous les pouvoirs publics depuis quelques années en disant qu'on arrive dans du narcotrafic, des guerres.
01:11Aujourd'hui, on a des gangs de dealers qui sont à 100 fois de mi-loi.
01:16Et pour eux, gamins, pas gamins, ils s'en foutent, c'est peanuts.
01:20Voilà. Eux, c'est l'argent. Leur dieu, c'est l'argent. Il faut qu'ils gagnent de l'argent, du terrain.
01:25C'est un combat perpétuel pour avoir des points de deal, parce que ça ramène énormément de flics.
01:31Et ils ont capté, parce que ces gamins qui sont brigadés dans ces réseaux, eux ont capté que l'orage à eux ne dépasserait peut-être pas la trentaine.
01:39Donc en fait, ils veulent cramer leur vie, vivre au jour le jour, gagner un maximum d'argent.
01:45Et en fait, ils sont vides de sentiments et d'empathie.
01:50Voilà. Ils sont prêts à tout. Et si vous voulez comprendre un peu la sociologie, allez voir L'Amour Ouf.
01:55Vous savez, le film, là, actuellement. Et vous verrez qu'en fait, c'est tout à fait ça.
01:58C'est-à-dire qu'en tant que gamins, vous êtes élevés dans un système, dans un écosystème.
02:03Et quand nos politiques utilisent toujours le mot république, on attaque la république, on attaque la république.
02:08En fait, chaque quartier est à lui-même une république avec ses codes, son langage, j'allais dire, ses langues.
02:15Et en fait, si vous voulez, eux, ils vivent en écosystème. Ils n'ont pas du tout la même approche que nous. Voilà.
02:21C'est terrible ce que vous racontez. Et il y a aussi un autre fait que nous constatons.
02:26C'est l'augmentation de la violence. Parce que cette affaire, c'est terrible.
02:30Il y a un enfant de 5 ans qui a été touché par deux balles.
02:36Je pense aussi à cet adolescent de 14 ans recruté sur les réseaux sociaux pour aller exécuter un homme.
02:44Est-ce qu'on a passé une étape dans l'escalade de la violence aujourd'hui ?
02:50Oui, on l'a passé. Moi, je pensais que ça arriverait beaucoup plus tard.
02:55À un moment donné, je parlais d'enfants soldats, vous savez, comme dans certains pays d'Afrique
02:59où on enrôle des gamins de 10 ans, 12 ans, on leur met des kalachnikovs dans les mains et on les envoie sur des champs de bataille.
03:05Là, c'est un peu ça. Sauf que ça arrivait beaucoup plus vite que je le pensais. Même moi, vous voyez, en tant que flic.
03:11Moi, ce qui me choque aujourd'hui, effectivement, c'est que d'un côté, on a le pouvoir politique
03:17qui est en train de réaliser que ça lui échappe. Et donc, du coup, on déclare la guerre.
03:21Mais quand on dit je déclare la guerre, je suis désolé, mais donc on a une stratégie.
03:25Et quand on déclare la guerre, on a une économie de guerre pour mener la guerre.
03:29Or, aujourd'hui, on a l'impression qu'on a une guerre d'escamouche, de position.
03:33C'est un peu la guerre en dentelle, vous savez, au XVIIIe siècle. C'est un peu ça.
03:36Voilà, c'est-à-dire qu'on maintient...
03:38Vous n'avez pas les moyens de faire face à ce type de violence, c'est ça ?
03:42Là, on est en train de se faire dépasser. La justice aussi, d'ailleurs, elle est dépassée par les mineurs.
03:46On voit bien la réponse pénale de la justice des magistrats par rapport au niveau de délinquance des mineurs.
03:52Elle n'est pas au rendez-vous. Et donc, nous, on prend ce choc dans la figure.
03:57Et justement, on a beau alerter, on voit bien que l'État essaye de réagir un petit peu.
04:03Sauf qu'en ce moment, ils ont d'autres problématiques et ils oublient un peu. C'est un peu l'angle mort.
04:07Donc, d'un côté, effectivement, on a un nouveau ministre qui arrive et qui prend en conscience, je pense vraiment,
04:12des enjeux que notre société est réellement en danger.
04:15Parce que, pour l'instant, c'est des gamins, j'allais dire, dans des cités, dans des quartiers.
04:18Mais demain, ce sera nos gamins à nous, dans la ville, en plein centre-ville des villes moyennes,
04:23et qui seront touchés.
04:24Et là, par contre, l'opinion publique, je peux vous dire qu'elle ne s'y laissera pas faire.
04:27Donc, c'est ça, la vraie problématique.
04:29Allez visiter. Bah tiens, vous êtes de Périgueux, j'étais à Périgueux cette semaine.
04:32Vous allez voir, l'écosystème de Périgueux a bien changé aussi.
04:36Aujourd'hui, vous allez vous balader, vous avez une population de marginaux qui sont dans le centre-ville.
04:40Moi, j'ai vu des points de deal, j'ai vu des mecs arriver en trottinette, repartir avec du deal, etc.
04:46Et je veux dire, c'est quelque chose que je ne connaissais pas à Périgueux.
04:4935 000 habitants.
04:51Mes collègues me disent qu'en 4 ans, on a doublé le nombre de gardes à vue.
04:54Il y avait à peu près 500 gardes à vue en 2019.
04:57On a dépassé les 1 000 gardes à vue en 2023.
05:00Donc, on voit effectivement qu'il y a une délinquance qui augmente, y compris dans les villes moyennes.
05:04Et ça, on a du mal à l'endiguer.
05:06Et Rennes, justement, c'est terrible.
05:08Ce que vous racontez, c'est terrible.
05:09Parce qu'on parle de la ville de Périgueux, mais je pense que toutes les sous-préfectures de France
05:13sont plus ou moins concernées par cette question.
05:15Je voulais quand même vous poser la question de la ville de Rennes.
05:18Rennes comme Grenoble, c'est-à-dire que Rennes est en train de basculer,
05:24de devenir une ville comme Grenoble, comme Marseille.
05:26Je pense aussi à Nantes un peu.
05:28On compare Rennes et Nantes.
05:29Elles ont tout un point commun.
05:30Oui, Jules Torres, oui.
05:31Elles sont toutes dirigées par la gauche.
05:33Oui, ok.
05:34Mais bon, Paul Médard est en train de lever les yeux au ciel.
05:38Non, mais il y a des problèmes dans d'autres villes.
05:40Prenez à Toulouse, il y a des problèmes de délinquance et de drogue.
05:42Et le maire est de droite.
05:43À Bordeaux, il y en a aussi.
05:44Ça a été dirigé par Alain Juppé et avant par Alain Chamond.
05:46C'est une ville que j'insiste désormais.
05:48Non, je pense que les problèmes sont très profonds et qui sont malheureusement rassignés dans la France entière.
05:53Ça dépend plus de l'État que des maires.
05:55La vérité, c'est qu'aucune ville aujourd'hui en France ne résiste à la surfond folle du trafic de drogue.
05:59On est d'accord.
06:00Mais c'est quand même incroyable.
06:02Racontez-nous un peu, Jean-Christophe Couvisse, requêteur national du syndicat de policiers Unité.
06:07Racontez-nous ces villes moyennes, on parlait de Périgueule, on parle d'une plus grosse ville, en l'occurrence Rennes,
06:12qui sont gangrénées, mais littéralement gangrénées, par le trafic de drogue.
06:16Comment on en est arrivé là ?
06:18Et comment on fait maintenant ?
06:20En fait, c'est des plaques tournantes.
06:22Rennes, c'est l'ouest, avec Nantes.
06:24Nantes, il y a Saint-Nazaire à côté, donc il y a aussi les arrivées par les ports.
06:27La drogue arrive à 70%, 80% par les ports.
06:31Donc en fait, si vous voulez, après, c'est des gros centres et c'est redistribué.
06:35Donc en fait, on a laissé, à un moment donné, je vous le disais, on avait une guerre de position.
06:40C'est-à-dire qu'on disait, bon voilà, on sait qu'il y a des quartiers sensibles,
06:43on va laisser tranquille ces quartiers, c'était un « deal » avec les maires,
06:47en disant, on n'y va pas trop pour pas mettre le feu,
06:50et en même temps, ils ne nous embêtent pas trop chacun chez soi.
06:52Sauf qu'aujourd'hui, on a vu qu'avec, justement, il faut dire la vérité aussi,
06:56c'est-à-dire qu'il n'y a plus de frontières en Europe.
06:58Donc du coup, ça a redistribué complètement le marché de la drogue.
07:01En plus, on a eu des progrès de fait, notamment par les dealers en Amérique du Sud, etc.,
07:08qui ont fait des progrès pour avoir plusieurs écoltes par an,
07:11y compris pareil au Maroc, dans la plaine du Rif.
07:14Et donc du coup, on a inondé le marché, on a baissé les prix, cassé les prix.
07:17Et aujourd'hui, la drogue, ça coûte moins cher qu'à une époque,
07:20et ça touche toute la population.
07:22Donc du coup, quand vous cassez le marché, que vous inondez,
07:26et que vous pouvez vous acheter de la drogue,
07:28certains jeunes ont commencé à acheter de la drogue,
07:31et ça touche tous les milieux sociaux, y compris dans le bâtiment, par exemple,
07:34ou dans les médias, un peu partout.
07:37Les gens aussi touchent à la drogue, dans les commerciaux, par exemple,
07:41parce qu'il faut être de plus en plus, j'allais dire, au top, tous les jours.
07:44Et on voit qu'aujourd'hui, on n'est pas à l'abri, y compris à l'Assemblée nationale,
07:47désolé de le dire, mais ça commence aussi par là.
07:49Oui, on l'a vu, effectivement, à l'Assemblée nationale.
07:51Les députés qui, malheureusement...
07:53Voilà, montre le mauvais exemple.
07:55Jean-Christophe Kouvis, s'il vous plaît, secrétaire national du syndicat de Police Unité,
07:58restez avec nous sur Europe 1, on est toujours avec Paul Melun, avec Jules Torres,
08:02on va continuer d'en parler, on a d'autres points à aborder ensemble,
08:06mais d'abord, il est 19h27 sur Europe 1.
08:11Nous sommes toujours avec Jules Torres, avec Paul Melun, avec Jean-Christophe Kouvis,
08:14secrétaire national du syndicat de Police Unité qui est avec nous.
08:17Nous étions en train de parler de ces villes moyennes
08:21qui sont gangrénées par le trafic de drogue.
08:24On assiste, dans les rues de ces villes moyennes, à des scènes d'une violence inouïe.
08:29Tout ça fait écho, évidemment, à ce petit garçon de 5 ans
08:32qui est entre la vie et la mort ce soir,
08:34après avoir été blessé par deux balles à la tête.
08:41Jean-Christophe Kouvis, une question, je voudrais vous faire réagir.
08:44Je vais lire ce tweet de Bruno Retailleau ce soir,
08:49qui dit qu'il envoie la CRS8 à Rennes ce soir.
08:53Il dit, et d'ailleurs Brandon en a parlé tout à l'heure,
08:56la gangrène du narcotrafic est en train de pourrir des quartiers entiers, partout sur le territoire.
09:00La guerre que nous devons mener doit être totale.
09:04Le nouveau préfet de région, et là il parle de Rennes,
09:07a mouri de Saint-Quentin, prendra ses fonctions demain
09:10et aura à charge de mener immédiatement cette guerre.
09:14Ce sont les mots employés par le ministre de l'Intérieur,
09:16qui sont des mots très forts. On est d'accord, Jean-Christophe Kouvis ?
09:19On est d'accord, oui, on parle de guerre.
09:21Mais encore une fois, comme je vous dis, quand on parle de guerre,
09:23il faut une stratégie, il faut des alliés.
09:25Les alliés, c'est des alliés au niveau international,
09:27parce que tout seul, on ne pourra pas mener la guerre.
09:29Et surtout, il faut une économie de guerre.
09:31Aujourd'hui, est-ce que tous les moyens de l'État vont aller dans ce sens-là ?
09:36Est-ce qu'on a identifié effectivement...
09:38C'est bien, le préfet, je lui souhaite bonne chance,
09:40mais il faut un coordinateur qui réunisse justement tous les pouvoirs de l'État.
09:44Al Capone, il est tombé, grâce à Eliott Ness, sur un contrôle fiscal.
09:48Donc vous voyez bien qu'en fait, il nous faut utiliser tous les outils qu'on a à notre disposition.
09:53Ça peut passer, comme on l'a vu récemment à Grenoble,
09:55pour couper aussi la CAF, pour certaines personnes.
09:59Aujourd'hui, pour la drogue, on n'a même pas un fichier qui croise,
10:03qui croise par exemple les délinquants par rapport au trafic.
10:06C'est-à-dire qu'on n'a même pas un fichier électronique,
10:08on ne peut même pas croiser...
10:09Mais c'est dingue, ça !
10:10Oui, c'est dingue.
10:11Parce qu'en fait, on nous met plein de bâtons dans les roues,
10:13et l'Europe, d'ailleurs, nous met aussi des bâtons dans les roues.
10:15Mais qui vous met des bâtons dans les roues ? C'est quand même incroyable, ça !
10:17C'est le droit européen, notamment.
10:19Par exemple, aujourd'hui, on ne peut pas écouter à distance
10:21les micros des téléphones portables,
10:23ou déclencher des caméras qui pourraient nous être utiles.
10:25La géolocalisation, il faut demander...
10:27Ce n'est plus le procureur qui décide tout seul,
10:29il faut demander à un juge indépendant.
10:31Tout ça, c'est du temps perdu.
10:32Et pendant ce temps-là, nous, on a des trafiquants,
10:35qui eux, par contre, quand ils ont besoin d'acheter des micros,
10:38d'acheter des PASTI, on appelle ça PASTI véhicules,
10:42pour les suivre, eux, ils ne font pas d'appel d'offre.
10:44Ils achètent, ils ont de l'argent, et toc, ils y vont.
10:46Et nous, en fait, c'est là où on perd du temps,
10:49et on n'a pas assez aussi d'enquêteurs.
10:51C'est un temps long de remonter des filières,
10:53de pouvoir identifier qui fait quoi dans toute la hiérarchie.
10:56Et le ministre de la Justice, par exemple,
10:57interrogé chez nos confrères de BFM TV ce soir,
11:00qui réagit à la création d'un parquet national
11:02contre le crime organisé, par exemple,
11:04Didier Migaud répond, le garde des Sceaux,
11:06nous devrons en débattre avec les parlementaires.
11:09Oui, mais enfin, ça irait dans le bon sens.
11:12C'est-à-dire qu'à un moment, il faut se spécialiser.
11:13On voit bien, d'ailleurs, l'effort qu'on a fait
11:15pour lutter contre le terrorisme,
11:16il faut faire la même chose contre la drogue.
11:18C'est-à-dire qu'à un moment, on y a mis des moyens humains,
11:19des moyens technologiques, des moyens juridiques.
11:22Et en fait, tout le monde est allé dans le même sens.
11:24Et là, c'est exactement ce qu'il faut faire.
11:26Si on veut mener une guerre,
11:27il faut se donner les moyens de faire la guerre.
11:28Or, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a ?
11:29On a des effectifs locaux,
11:31souvent qui sont d'ailleurs insuffisants,
11:33qui font des petits points de compression,
11:35là où ils peuvent, dans certains quartiers.
11:37Derrière, effectivement, on en voit la CRS 8,
11:39parce que ça fait du bruit,
11:40parce que les collègues, ils sont aguerris aussi.
11:42Et nos collègues sur le terrain, ils attendent des renforts.
11:44Mais encore une fois, c'est un bandage.
11:45Donc, on met un bandage.
11:46Et hop, après, ils s'en vont,
11:48parce qu'ils ne peuvent pas rester.
11:49Et là, du coup, on a d'autres plaies,
11:50on refait des points de compression.
11:51C'est pour imager.
11:53Mais non, on n'est pas aidés,
11:54parce qu'encore une fois,
11:55il faut une stratégie nationale, internationale déjà.
11:57Bon, je pense que ça,
11:58ce n'est pas de notre sort, nous, policiers,
12:00mais c'est plutôt nos politiques qui doivent trouver des alliés.
12:03Et après, une vraie stratégie nationale,
12:05encore une fois, avec une coordination,
12:07cibler vraiment quelles sont les problématiques,
12:11et puis traiter.
12:12C'est un peu comme une épidémie.
12:13Quand on a une épidémie,
12:14on regarde le foyer,
12:15on isole et on traite.
12:16Là, c'est la même chose pour la drogue.
12:18Alors, vous restez avec nous,
12:19Jean-Christophe Couville,
12:20secrétaire national du Syndicat de Police Unité.
12:22Juste un mot, peut-être,
12:23sur le garde des Sceaux,
12:24ce soir aussi,
12:25qui a été interrogé sur ces trafics de drogue,
12:28et qui dit qu'il faut que nous puissions
12:30avoir des réponses rapides,
12:31fermes et efficaces
12:33contre le trafic de drogue.
12:34Ça tombe super bien,
12:35parce que les ministres de la Justice,
12:37ils vont pouvoir avoir des réponses fermes,
12:39efficaces et rapides.
12:41Parce que le vrai sujet,
12:42et Jean-Christophe Couville le dit très bien,
12:43c'est qu'aujourd'hui, en effet,
12:45il faut traiter la drogue
12:46comme une épidémie ou comme le terrorisme.
12:49C'est-à-dire que,
12:50je vous l'ai dit tout à l'heure,
12:51aucune ville, aujourd'hui,
12:52qu'elle soit grande, moyenne, petite,
12:54ne résiste à l'ascension du trafic de drogue.
12:56Donc, il faut une révolution,
12:58une révolution judiciaire,
13:00une révolution politique,
13:01parce qu'aujourd'hui,
13:02on voit bien que les trafiquants de drogue,
13:05quand ils sont arrêtés,
13:06la plupart du temps, ils sont mineurs,
13:07la plupart du temps,
13:08ils ne font pas de prison ferme.
13:09La vraie question, c'est la prison ferme,
13:11c'est la récidive,
13:12c'est la récidive.
13:13Il faut mettre en prison,
13:14il faut sanctionner très durement
13:16les narcotrafiquants,
13:17le narcotrafic.
13:18On a commenté ces dernières semaines
13:20des actualités horribles.
13:22On a commenté ce jeune homme de 15 ans,
13:25de 14 ans,
13:26qui va tuer un chauffeur VTC
13:27parce qu'il ne respecte aucune règle.
13:30On a aujourd'hui un enfant de 5 ans,
13:31un enfant de 5 ans,
13:33qui est touché de deux balles dans la tête.
13:37Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
13:38un enfant de 5 ans.
13:39On ne parle pas d'un adolescent,
13:41on parle pas d'un adulte,
13:42un enfant de 5 ans.
13:43Comment on peut arriver à ce niveau de barbarie ?
13:46Et donc, cette barbarie oblige
13:49notre État,
13:50les politiques,
13:51Didier Migaud,
13:52Bruno Rotailleau,
13:53à faire une révolution.
13:55Parce que le trafic de drogue,
13:56aujourd'hui,
13:57est le principal fléau de l'État français.
13:59Alors, Paul Melun,
14:00est-ce que vous voyez les choses
14:02de la même façon ?
14:03Écoutez,
14:04sur la politique pénale, oui.
14:07Et je partage les constats, évidemment,
14:09c'est frappé au coin du bon sens,
14:10de Jean-Christophe Kouvi.
14:11Maintenant, il y a un autre élément
14:12que j'ajouterai à la réflexion
14:13et qui, pour moi, est fondamental,
14:14qui est peut-être même le premier élément
14:16qui crée le trafic de drogue,
14:17c'est le sujet des frontières.
14:18C'est qu'à un moment donné,
14:19vous pouvez travailler sur la politique pénale,
14:21vous pouvez envoyer la CRS 8,
14:23la CRS 92,
14:24toutes celles que vous voulez.
14:25Peu importe,
14:26ce n'est pas là le sujet.
14:27Là, on traite des conséquences, des conséquences.
14:29Il faut agir à la racine du problème, aux causes.
14:31Et les causes,
14:32c'est l'ouverture des frontières,
14:34c'est le fait qu'on ne puisse pas contrôler nos frontières
14:36et que les réseaux des narcotrafics
14:38soient des réseaux mondialisés, internationaux,
14:40où tout voyage.
14:41Vous pouvez remplir les prisons de trafiquants de drogue.
14:43Du reste, moi, je suis plutôt favorable à ça,
14:45si vous voulez.
14:46Mais une fois que vous ferez ça,
14:47il y en aura d'autres qui arriveront.
14:48C'est le tonneau des Danaïdes.
14:49Donc la première chose à faire,
14:51c'est les frontières.
14:52Contrôler l'immigration.
14:53Mais bien sûr qu'il faut contrôler l'immigration.
14:54C'est par les flux migratoires
14:55qu'arrive la drogue
14:56et qu'arrive un certain nombre de trafics.
14:58Donc ça, c'est la première chose.
14:59J'espère que ce qui se passe,
15:00on va peut-être en parler avec le Maroc,
15:01va nous permettre dans notre relation
15:03avec la diplomatie marocaine
15:04de travailler là-dessus.
15:05Je ne veux pas anticiper.
15:06Mais les frontières, c'est vraiment,
15:08si vous voulez,
15:09la clé de voûte.
15:10C'est le premier sujet à traiter.
15:11Sauf qu'on a un petit problème, pardon,
15:12sur l'immigration.
15:13Attendez, je vais vous expliquer pourquoi.
15:15Je vais vous expliquer pourquoi.
15:16Vous vous souvenez que Bruno Retailleau
15:17a dit, en substance,
15:18l'immigration n'est pas une chance.
15:20Ah bah Didier Migaud.
15:21Ah bah Didier Migaud, justement.
15:22Et c'est pour ça que j'en parle.
15:23Réponse ce soir.
15:25L'immigration choisie est une chance
15:27pour la France.
15:28C'est-à-dire qu'entre le ministère de l'Intérieur
15:29et le ministère de la Justice,
15:31les dissensions sont flagrantes.
15:34Encore une fois, Paul Melun
15:35met le doigt sur quelque chose
15:36de très important.
15:37Quels sont les deux principaux,
15:40les deux principales, pardon,
15:42mafias aujourd'hui de drogue ?
15:44La DZ mafia et le clan Yoda.
15:46La DZ mafia, qu'est-ce que ça veut dire ?
15:48C'est un clan algérien.
15:50Yoda, qu'est-ce que ça veut dire ?
15:52C'est un clan marocain.
15:54D'ailleurs, son chef a été arrêté
15:56grâce à la coopération franco-marocaine
15:58il y a quelques mois.
15:59Donc, le sujet dans le narcotrafic,
16:01il est évidemment également migratoire.
16:03On n'en parle jamais.
16:04Il n'est pas que judiciaire.
16:05Didier Migaud, malheureusement,
16:06n'en parlera jamais.
16:07Bruno Rotaïo, lui,
16:09fait ce qu'il peut avec ce qu'il a,
16:11avec les moyens qu'on lui donne.
16:13Cette semaine, j'étais avec lui,
16:15d'ailleurs, vendredi à Toulouse
16:17pour la cérémonie de remise des diplômes
16:20aux gardiens de la paix,
16:21la 271ème promotion des gardiens de la paix.
16:23Il a prononcé un discours sur la sécurité.
16:25Et la principale mesure qu'il a annoncée,
16:28c'est sur le narcotrafic.
16:29Parce qu'aujourd'hui, vraiment,
16:31c'est le fléau de l'État français.
16:33Malheureusement, il est seul.
16:35Au Maroc, je sais que le vrai sujet,
16:37il y aura l'aspect migratoire,
16:39mais il y aura également le sujet des OQTF.
16:42Mais il y aura aussi un gros sujet
16:44sur la coopération avec le Maroc
16:46pour des réseaux de trafic de drogue
16:48et de narcotrafic,
16:49parce qu'il y a un vrai sujet.
16:50Didier Migaud, aujourd'hui,
16:52malheureusement, je ne le trouve pas
16:53assez présent dans le débat public.
16:54On se souvient d'Éric Dupond-Moretti
16:56qui avait balayé d'un revers de main,
16:57vous savez, le rapport du Sénat
16:59sur le narcotrafic.
17:00Un rapport qui disait qu'aujourd'hui,
17:02le trafic de drogue,
17:03le réseau était internationalisé,
17:05qu'il fallait une création
17:06d'une DEA à la française.
17:08Malheureusement, il a balayé d'un revers de main
17:10ce rapport-là.
17:11Je pense qu'il faut le remettre
17:12au milieu de la table.
17:13On va en parler de cette visite d'État
17:15d'Emmanuel Macron au Maroc
17:17qui sera déterminante.
17:18À partir de demain,
17:19je voudrais juste entendre
17:20Jean-Christophe Kouvi
17:21avant de le laisser vaquer à ses occupations.
17:23Secrétaire national du syndicat de police Unité
17:26sur, pardon, Jean-Christophe Kouvi,
17:29le ministre de l'Intérieur
17:30et le garde des Sceaux
17:31qui se renvoient la balle
17:32sur l'immigration.
17:33L'un dit, ce n'est pas une chance.
17:34L'autre dit, si, si, c'est une chance en substance.
17:38Il répond, il cible directement Bruno Retailleau.
17:41Écoutez, à priori, en France,
17:43on a des champions de ping-pong.
17:44Donc, vous voyez, peut-être qu'ils se sont mis au niveau.
17:46D'ailleurs, ce soir, on en salue.
17:49Non, mais du coup,
17:50bien sûr qu'il y a un jeu entre les deux.
17:52Mais je veux dire la vérité,
17:53toujours au milieu,
17:54c'est une question d'équilibre.
17:55Voilà, encore une fois,
17:56oui, il y a une immigration,
17:58effectivement,
17:59qui peut apporter des choses en France.
18:01Voilà.
18:02Et il y en a une autre qui est subie.
18:03Il faut le dire aussi.
18:04Et effectivement, nous, on le voit
18:06dans les centres de rétention administrative.
18:07On a beaucoup de voyous
18:08qu'on a du mal, d'ailleurs,
18:09à renvoyer là d'où ils viennent.
18:11On voit, quand vous baladez sur Calais,
18:13vous voyez qu'effectivement,
18:14il y a une vague migratoire qui dépasse.
18:16Et les citoyens en ont marre, en fait.
18:18Ils subissent.
18:19Et donc, du coup, on a l'impression,
18:20effectivement, de prendre le bouillon tout le temps.
18:22Et ça, c'est ça qui est dommageable.
18:25Donc oui, et je pense qu'effectivement,
18:27pour l'instant,
18:28et on voit d'ailleurs tous les autres pays
18:30qui sont en train de bouger,
18:31notamment avec des fermetures de frontières,
18:32parce qu'à un moment donné, effectivement,
18:33il faut aussi pouvoir se rétracter
18:35un petit peu sur soi-même,
18:36faire son autocritique,
18:37et puis, justement,
18:38éliminer un peu les problèmes.
18:40Quand on a notre ministre
18:42qui veut monter à 3 000,
18:44le nombre de personnes
18:46dans les centres de rétention administrative,
18:48nous, on est d'accord.
18:49Mais ça veut dire qu'il faut
18:504 800 fonctionnaires de police en plus.
18:51Et bien, nous aurons l'occasion de reparler,
18:53Jean-Christophe Couville, évidemment.
18:54Avec plaisir.
18:55Merci beaucoup, secrétaire nationale
18:56du syndicat de police,
18:57unité, d'avoir été en direct avec nous.
18:59Il est 19h45.

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