Le premier ministre Michel Barnier réunit ses ministres en séminaire gouvernemental : Quels sont les enjeux en vue de son discours de politique générale

  • il y a 12 heures

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de la Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatour-Dupin.
00:05Il est 19h49, merci d'être avec nous, d'écouter Europe 1.
00:08Nous sommes avec Jules Torres et Jean-Christophe Gagnin, politologue et communicant.
00:12Je voudrais quand même qu'on dise un mot sur ce séminaire gouvernemental cet après-midi autour de Michel Barnier.
00:19Tiens, au passage, ils ont nommé deux ministres. Ils avaient oublié un peu les portefeuilles.
00:23Ça fait 41.
00:24Ça fait 41 ministres.
00:26Ça fait 41 ministres.
00:27Non mais attendez, juste un petit mot.
00:29Non mais c'est un record. Mais là, ils se sont dit qu'effectivement, il n'y avait personne au handicap.
00:34C'est quand même hallucinant.
00:35On sortait des Jeux Paralympiques, il y avait une polémique.
00:37Tiens, on avait oublié.
00:38Et puis les anciens combattants aussi.
00:39Tiens, on les avait oubliés.
00:40Et puis alors, une semaine après, on s'est dit, tiens, attends, qu'est-ce que tu fais ?
00:43Bon, attends, je vais te nommer là, ministre délégué.
00:45Ça fait un peu Rustine, non ?
00:46Franchement, Jules Torres.
00:48Honnêtement, cette première semaine de gouvernement, elle multiplie les couacs.
00:51C'est-à-dire qu'on a un ministre de l'Économie, Antoine Armand, qui nous a dit,
00:56le R.S. n'est pas parti de l'arc républicain, alors que Marine Le Pen, elle a le doigt sur la détente pour tuer ce gouvernement.
01:03On a ensuite Michel Barnier qui, à mon avis, a fait une petite erreur en appelant Marine Le Pen
01:08et en le montrant aussi de manière aussi claire.
01:12On a deux ministres qui sont ensuite nommés.
01:15On a des couacs entre Bruno Rotailleau et Didier Migaud,
01:17alors qu'on a sans doute l'une des affaires qui a le plus traumatisé et choqué les Français
01:22avec le meurtre de Philippine et le pédigré, si je puis dire, de son meurtrier présumé.
01:28Et donc, évidemment, Michel Barnier veut resserrer les rangs.
01:31C'est pour ça qu'il a fait ce séminaire gouvernemental ce samedi.
01:35C'est aussi, disent-ils, pour préparer le discours de politique générale qui aura lieu mardi.
01:40Il a dit à chacun de ces ministres de venir avec des idées et des propositions.
01:44J'aimerais bien voir quelles sont les propositions du ministre de l'Économie,
01:47celles du ministre de la Justice, celles du ministre de l'Intérieur.
01:50Est-ce qu'ils ont réussi à faire un alliage cohérent pour le discours de politique générale de Michel Barnier ?
01:57Je ne sais pas, mais en tout cas, les Français, ils attendent trois choses.
02:00Pas d'augmentation des impôts, des mesures très fortes sur l'immigration,
02:04et des mesures pour les protéger, eux.
02:06Bien sûr, Jean-Christophe Gallien.
02:07Oui, moi, je pensais...
02:08En termes de vous, le communicant, monsieur Juste,
02:10voilà, Jules Thorez a résumé la semaine du gouvernement parni.
02:14Pour Jules, c'est que je pensais naïvement...
02:15On se complète avec Jean-Christophe.
02:16Naïvement, au début, je pensais que c'était un Conseil des ministres sans Emmanuel Macron.
02:20Ah, c'est ce qu'il m'a résumé ?
02:21Oui, oui, mais je vous dis ça pourquoi ?
02:22Parce que je pense que Michel Barnier, effectivement, son gouvernement...
02:25Pourquoi il y a ce séminaire ? Pourquoi il raconte ?
02:28En fait, il a plusieurs fers au feu.
02:30Et ce gouvernement, c'est là où il y a la cohabitation.
02:32Il l'a dit lui-même, il n'y a pas de cohabitation avec le Président de la République.
02:34J'en suis pas certain.
02:35Quand on connaît Emmanuel Macron, même quand on est son fils préféré,
02:38Premier ministre comme Gabriel Attal, c'était déjà compliqué.
02:40Alors, quand on va être un compagnon de route comme Michel Barnier, ça va être compliqué.
02:43Donc, première opposition, le Président de la République.
02:45Deuxième opposition, dans son gouvernement.
02:46Ensuite, il y a l'Assemblée nationale qui va devoir fréquenter.
02:48Effectivement, il faut montrer là, pour le coup, du collaboratif.
02:52Parce qu'en fait, c'est ça l'idée aujourd'hui.
02:53C'est ce travail, c'était assez étonnant.
02:55Par groupe de huit, à des tables, on se crédit.
02:57Même dans les entreprises, je ne crois plus qu'on fasse ça aujourd'hui.
02:59Parce que ça paraît totalement dépassé.
03:01Et donc, finalement, ensuite, il y a, oui, l'Aventin du Rassemblement national.
03:05Il faut quand même lui dire, si on te voit montrer quand même qu'on tient compte de tout ça,
03:09que c'est une petite erreur.
03:10Qu'est-ce qu'il lui reste, finalement ?
03:12Après, l'opinion publique.
03:13Mais malheureusement, il a été coupé de l'opinion publique cette semaine
03:15parce qu'il y a cet événement dans lequel il y a du couac,
03:17et dans lequel il a été, lui, inaudible.
03:19Michel Barnier n'a rien dit.
03:21Il aurait pu parler, plutôt que d'appeler Marine Le Pen.
03:22Il aurait pu dire quelque chose.
03:23Donc oui, il y a aujourd'hui quelque chose qui tourne mal,
03:26qui va peut-être être soldé le 1er octobre, la semaine prochaine.
03:29Mais ce n'est pas certain, je vous le dis.
03:30Ces trois zones d'opposition et trois zones de cohabitation,
03:34elles vont demeurer avec un Président de la République qui va s'amuser.
03:37Vous parliez du couple Retailleau-Migaud.
03:39Vous croyez qu'il va faire quoi, le Président de la République ?
03:41Vous croyez qu'il va dire, non, non, il faut laisser travailler,
03:43il faut travailler comme il l'a dit depuis New York.
03:45On ne parle plus, mais on travaille.
03:47En réalité, il ne va faire que ça.
03:48Il va s'amuser à jouer dans les intervalles.
03:50Est-ce qu'il ne fait que ça ?
03:51Donc, Michel Barnier va devoir être en permanence,
03:53en situation de maîtriser cet ensemble instable.
03:56Mais comment va-t-il faire ?
03:57Écoutez, pardon.
03:58Moi, je veux revenir sur ce qui s'est passé lundi.
04:00Pardon, on avait envie de rire.
04:01Incroyable.
04:02Le ministre de l'Économie.
04:03Non, mais franchement, je ne comprends pas.
04:05Moi, je n'ai pas compris.
04:07Je me dis qu'il est intelligent.
04:08Enfin, je veux dire, le ministre de l'Économie,
04:09c'est quelqu'un qui doit être brillant,
04:10qui arrive aux commandes à Bercy.
04:12Mais je ne comprends pas.
04:14Tout le monde le connaît maintenant.
04:15Tout le monde le connaît.
04:16Là, je fais appel au communicant.
04:18Mais Jules Taurès.
04:19Non, mais le communicant.
04:21Tout le monde connaît Antoine Armand, désormais.
04:23Tout le monde le connaît, mais franchement,
04:24comment va-t-il user de sa crédibilité ?
04:26Il n'y a pas une heure, deux heures,
04:28qu'il est ministre, qu'il met les trois pieds d'enclave.
04:31Il avait déjà dit qu'il était tellement heureux
04:33et fier d'hériter de cette situation,
04:35de ce bilan merveilleux,
04:37et qu'ils étaient tous des champions olympiques
04:39de la gestion des finances publiques.
04:40Donc, on peut s'attendre à tout
04:42de la part de quelqu'un qui commence comme ça
04:43le lundi après-midi, le mardi matin,
04:45vient dire, non, mais attendez,
04:47on ne peut pas parler au Rassemblement national.
04:49Ils sont hors de l'espace républicain.
04:51Là, il faut passer aux choses sérieuses.
04:53Sérieusement, ça démontre, effectivement,
04:55qu'au-delà de la communication,
04:56c'est une incapacité politique et personnelle.
04:58C'est-à-dire qu'on ne peut pas,
05:00même si on est très inexpérimenté,
05:01il a fait de la politique, il est député,
05:03même s'il a 33 ans,
05:05même s'il a été poussé Gabriel Attal,
05:07il doit faire confiance.
05:08Quand on arrive ministre,
05:09il y a bien des gens qui sont autour de vous,
05:10des communicants, justement,
05:11dont vous faites partie Jean-Christophe Cador.
05:13Et qui, quelqu'un, lui a dit,
05:14tiens, va sur France Inter ?
05:16Ils n'ont pas tous la chance d'être aussi bons que Jean-Christophe.
05:17Je peux vous dire, des communicants Macronis,
05:20je peux vous dire, moi, je les côtoie,
05:22c'est pas que des Tom Guns.
05:25Au-delà de ça, il faut passer aux choses sérieuses.
05:28C'est-à-dire que oui, il y a les couacs,
05:30on les commente,
05:31mais il y a une situation qui est dramatique,
05:33une situation sécurité rémigratoire,
05:35on en a parlé depuis le début de l'émission.
05:37Je vous le dis franchement,
05:39les auditeurs d'Europe 1 doivent se dire la même chose.
05:41Regardez ce qui s'est passé cette semaine.
05:42Il n'y a rien qui est rassurant dans le pays,
05:44Pascal, sinon,
05:46la solennité de notre émission
05:48serait toute autre.
05:50Mais on n'a aucune raison de sourire, de rire.
05:52On n'en a pas beaucoup parlé,
05:54mais on a une situation budgétaire qui est catastrophique.
05:56On va avoir un déficit qui va dépasser les 6%.
05:59C'est grave, c'est grave ce qu'il se passe.
06:01Donc le gouvernement va devoir trouver au moins 20 milliards.
06:05Donc la semaine prochaine,
06:06ça va être la semaine de tous les défis.
06:08Et attention, peut-être que quand je reviendrai vendredi prochain,
06:10je l'espère,
06:11le gouvernement sera peut-être censuré.
06:13Et le gouvernement sera peut-être censuré.
06:15Vous avez raison, on verra ça.
06:17On verra ça, il est 19h55.
06:19Merci beaucoup, Jules, merci beaucoup, Jean-Christophe,
06:21d'être venu dans ce studio dans un instant.
06:23C'est Vincent Roy, écrivain journaliste, éditorialiste,
06:25Philippe Guybert, chroniqueur politique
06:27qui vont venir dans ce studio.
06:29Frédéric Lose aussi, soyez là à 20h30.
06:31Frédéric Lose est secrétaire général aujourd'hui
06:33du syndicat majoritaire des commissaires de la police nationale.
06:36Il sera avec nous à 20h30.
06:38Il a déjà croisé le chemin du meurtrier de Philippines.
06:42A tout de suite sur Europe 1.

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