Les Vraies Voix avec Maxime Reppert, vice-président national du SNALC (Syndicat national des écoles, collèges et lycées).
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00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04Vérins fermés, courts, annulés et le désarroi des parents d'élèves.
00:09Mardi matin, plus de 80 impacts de petits plombs ont été découverts sur les vitres du collège.
00:14L'inspection académique, qui ne juge pas le danger comme imminent, ne reconnaît pas leurs droits de retrait.
00:20Ce qui a été décidé, c'est qu'il y a une présence policière qui sera pérennisée.
00:23On a vu des policiers ce matin, une patrouille de trois personnes.
00:26Je pense que ce n'est pas le métier de l'école d'assurer la sécurité des élèves.
00:31Ce n'est pas un problème scolaire en réalité.
00:33C'est le problème d'avoir finalement des installations, des infrastructures de l'État
00:38qui gênent des commerces illicites et notamment le trafic de drogue.
00:45Et la nouvelle ministre de l'Éducation, Anne Geneté, a bouleversé son programme aujourd'hui
00:50pour présider une réunion sur la sécurité des établissements scolaires.
00:53Réaction à ces tirs sur la façade d'un collège, le collège Malarmé à Marseille.
00:58Plus de 80 impacts de plomb retrouvés sur la façade.
01:01Alors, est-ce que des agents de sécurité peuvent suffire ou faut-il carrément envoyer des forces de l'ordre
01:07évidemment dans les quartiers les plus difficiles du pays ?
01:10A cette question, faut-il poster des agents de sécurité à tous les établissements scolaires de France ?
01:15Vous dites oui à 54%. Vous voulez réagir ?
01:18Manu attend vos appels au 0826 300 300.
01:20Notre invité pour en parler, Maxime Réper est avec nous, vice-président national de la SNAL,
01:24qui est le 5e national des écoles, des collèges et lycées.
01:27Merci d'avoir accepté notre invitation. Bonjour.
01:30Philippe Bilger, voilà, tous ces établissements scolaires en danger.
01:38Oui, alors, si en effet les établissements sont en danger de manière globale et intensive,
01:47là, on a un exemple qui est très préoccupant.
01:50En ce qui me concerne, évidemment, je n'aurais rigoureusement rien contre tous
01:56qui pourraient venir les protéger d'une certaine manière et votre question est pertinente.
02:02Mais je ne voudrais pas tout de même que l'exigence de sûreté et de tranquillité dans les établissements
02:10ou autour d'eux fasse perdre de vue tout de même que l'essentiel est ailleurs,
02:16que l'enseignement, apprendre, respecter les professeurs, c'est tout de même le cœur de l'activité scolaire.
02:26La sécurité ne doit pas prendre, pardon pour l'expression, toute la tête.
02:33C'est fondamental de garder la garantie des mesures.
02:38Éric Bell.
02:40Collège Malarmé, alors non, je ne vais pas faire un jeu de mots sur bien armé.
02:46Mais Collège Malarmé, pour moi, c'est le symbole d'une école qui est en train de basculer dans l'ultraviolence.
02:53En revanche, je peux faire le parallèle parce que Stéphane Malarmé était l'un des fondateurs du mouvement du symbolisme en poésie.
03:00Et le Collège Malarmé, ce qui s'est passé là, il y a eu déjà sans doute des trafics de drogue,
03:06il y a eu déjà des tirs, mais là, je crois que c'est la première fois qu'on a 80 impacts sur une façade.
03:13Donc, je comprends le point de vue de Philippe Bilger, mais là aussi, je me mets toujours à la base des gens.
03:18Il faut être concret, si mes enfants étaient dans ce collège du 13ème arrondissement de Marseille,
03:22on aurait peur.
03:24Et est-ce qu'on ne souhaiterait pas les protéger en mettant des vigiles devant ?
03:29Alors, ce n'est pas seulement vrai pour Marseille, c'est vrai pour la plupart des villes en France,
03:33et même les plus petites, qui basculent dans un trafic de drogue.
03:38Même si l'État français n'est pas devenu une sorte de narco-État,
03:42où la violence a pignon sur rue, y compris dans nos écoles,
03:46comment réagir ? En tout cas, ce n'est pas avec des pommes d'amour et des sucres d'orge, à mon sens.
03:50Pierre-Yves Martin.
03:51En fait, c'est un sujet qui est vraiment passionnant.
03:54On en a déjà souvent parlé au Vrai Voix Sud Radio.
03:58La place de l'école dans la société.
04:01Et la société est en pleine crise.
04:05Et finalement, l'école est peut-être le dernier bastion,
04:10ou la dernière zone dans laquelle on va, comme le disait Philippe,
04:16privilégier l'enseignement, le partage des valeurs,
04:21le partage de la connaissance, la construction du projet de vie des uns et des autres.
04:25Donc il y a un enjeu extrêmement fort.
04:27Et de l'intérieur de l'école, quand on regarde,
04:30on se dit mais il y a énormément de dysfonctionnements,
04:34il y a des failles, ça ne va pas, on n'y va pas.
04:37Face à la motivation des personnes de foi dans l'éducation,
04:44qui sont le corps professoral dans la grande majorité.
04:47Et je pense qu'il faut effectivement que nous, société française,
04:52on veille à protéger cette école de l'intérieur et de l'extérieur.
04:56Je ne sais pas quelles sont les bonnes mesures,
04:58mais on ne peut pas symboliquement accepter des tirs dans des fenêtres d'école.
05:05Ce n'est pas possible, ce n'est pas ça la société,
05:07ce n'est pas ça la France, ce n'est pas ça.
05:09Maxime Répert est avec nous, vice-président national du SNALC,
05:13syndicat des écoles, collèges et lycées.
05:16Aujourd'hui, des enseignants du collège ont exercé leur droit de retrait.
05:20On en est où de la situation ?
05:23Les élèves ont repris cours aujourd'hui,
05:30mais il y a toujours une vive inquiétude.
05:33Une vive inquiétude que ce soit de la part des enseignants,
05:37naturellement, mais aussi des parents.
05:39Et si vous voulez, je pense qu'à un moment donné,
05:42il faut vraiment se dire, n'acceptons pas l'inacceptable.
05:49Effectivement, l'école, c'est un lieu où on apprend,
05:53c'est un lieu où on s'épanouit,
05:55c'est un lieu où on apprend l'esprit critique,
05:58où on développe son esprit critique.
06:00Ça nous prépare à l'avenir, ça prépare nos jeunes à l'avenir,
06:05au monde professionnel, etc.
06:07Oui, il faut protéger ça,
06:09mais il ne faut pas que les établissements scolaires
06:12deviennent de véritables bunkers.
06:15Il y a toutefois beaucoup de choses à faire.
06:19Au niveau de la législation, par exemple,
06:22je rappelle quand même qu'un enseignant, par exemple,
06:24ne peut pas fouiller le sac d'un élève,
06:28même s'il y a suspicion d'objets dangereux de forté.
06:33Il faut sécuriser les appartements des établissements,
06:36il faut sensibiliser les parents.
06:39Cette banalisation de la violence en milieu scolaire
06:43n'est ni plus ni moins que le miroir de la société.
06:46Une société qui est peut-être de plus en plus violente.
06:50C'est un phénomène qui doit être pris à bras-le-corps,
06:54pas simplement par l'école,
06:56mais par l'ensemble des acteurs de la société.
06:59Et ce qu'il faudrait faire...
07:02Est-ce qu'il ne faudrait pas changer ?
07:04Vous dites qu'on ne peut pas fouiller les enfants
07:06à l'entrée à l'école, est-ce que ça c'est quelque chose que...
07:09Je voulais rebondir sur la date de quand,
07:11à mon époque, parfois les profs fouillaient les sacs.
07:14C'est récent comme mesure ou pas ?
07:16Non, ça fait un moment.
07:18En fait, légalement parlant, on n'a jamais eu le droit de fouiller les sacs.
07:21Ce qui se passe, c'est qu'un enseignant peut dire à un élève
07:25montre-moi ce qu'il y a dans ton sac,
07:27mais il ne peut pas le vérifier par lui-même.
07:29Et l'élève peut refuser.
07:31Donc si vous voulez, il y a plusieurs problèmes.
07:34Je voulais quand même juste donner un chiffre sur votre thème,
07:37parce que c'est quand même assez révélateur.
07:39Publié d'ailleurs par le site du ministère de l'Éducation nationale,
07:44il y a en moyenne 13,7 incidents graves déclarés pour 1 000 élèves
07:52pour l'année scolaire 2022-2023.
07:54Alors quand je vous dis ça, ça ne parle pas.
07:58Je vais vous le traduire.
08:0077 500 incidents graves déclarés
08:05par les chefs d'établissement en collège et lycée pour l'année 2022-2023.
08:10C'est énorme.
08:12Et ça regroupe des incidents extrêmement variés,
08:16mais ça montre bien que l'école n'est pas un lieu protégé.
08:21L'école, c'est un lieu où on peut subir des violences,
08:25qu'elles soient physiques ou morales.
08:28Et comme vous le savez, c'est un lieu où chaque semaine,
08:33quand on regarde bien dans les médias,
08:35il se passe quelque chose, une agression.
08:38Il y a quelques jours, c'était un prof qui s'était fait casser le nez
08:41parce qu'il avait confisqué le téléphone portable d'un jeune en classe de première.
08:46Il y a quelques mois, c'était une collègue
08:49qui s'était vu verser du détergent dans un verre.
08:53Donc c'était un empoisonnement, ni plus ni moins.
08:56Et si vous voulez, on peut.
08:58Je pourrais vous faire une liste à l'après-verbe.
09:00Ce n'est pas le lieu, mais ça montre bien l'urgence.
09:04Merci beaucoup Maxime Répert d'avoir été avec nous,
09:06vice-président national du SNALC,
09:08Syndicat national des écoles, collèges et lycées.
09:11On y reviendra sur ces sujets, on laissera un peu plus de temps.
09:14Et ce sera peut-être l'occasion de faire une grande émission, Philippe.
09:18Oui, sur la sécurité notamment, on est vraiment responsable.
09:20Exactement. Merci beaucoup Eric Revelle.
09:22Merci beaucoup Brice Martin.
09:24Attention, vous êtes secs, vous pouvez reprendre une activité normale.
09:27Merci Philippe Bilger, on se retrouve demain.
09:30Dans un instant, les vraies voix qui font rouler la France,
09:32avec des bons dossiers Philippe.
09:34Oui, notamment le livre de François-Xavier Pietri,
09:37qui a écrit « Rendez-nous la liberté de rouler ».
09:40Ça me rappelle une chanson de Florent Pagny.
09:42On parlera ensuite de l'éco-taxe poids lourd,
09:45qui pointe le bout de son nez.
09:47On aura Jean-Marc Ribera, délégué général de l'OTRE.
09:50Et on parlera également des nouveautés en poids lourd,
09:53avec Gilles Boster, directeur marketing et communication de Scania France.
09:57Allez, c'est dans un instant.
09:58Vous n'allez pas conferler ?
09:59Non, absolument pas.
10:00Poids lourd ?
10:01Non.
10:02Et si ?
10:03Poids lu, oui.