• il y a 4 semaines
Les Vraies Voix avec Marie-Laure Tirelle, déléguée laïcité du syndicat enseignant SE-Unsa.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-04##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Mon frère a été décapité en 2020.
00:07Samuel Paty va être poignardé puis décapité par Abdullah Kanzoura.
00:11Sans la dénonciation de la mineur à l'origine de toute cette cabale,
00:15sans dénonciation, pas de médiatisation, sans médiatisation, pas de crime.
00:20De fait, Samuel Paty aurait pu être sauvé.
00:22Il y aura un avant et un après Samuel Paty.
00:24Sauf que le après, c'est totalement absurde.
00:28À l'heure actuelle, avec toutes les offensives qui sont menées, on est dans le pendant.
00:32Un procès très attendu s'est ouvert ce matin.
00:36Celui de 8 personnes soupçonnées d'avoir participé à l'engrenage
00:40qui a mené à la décapitation de Samuel Paty.
00:43Le professeur d'histoire reste très présent dans la mémoire collective.
00:46Nous attendons des réponses sur les responsabilités de chacun,
00:49depuis le mensonge d'une élève jusqu'au cyber harcèlement
00:52qui s'en est suivi en passant, évidemment, et c'est terrible, par cette tragédie.
00:57Nos professeurs avouent leurs angoisses au quotidien.
00:59La tension reste vive en cette période de conflit au Proche-Orient.
01:03D'où notre question du coup de projecteur.
01:05L'école peut-elle encore gagner son bras de fer avec la radicalisation ?
01:09Vous donnez votre avis au 0826 300 300
01:12et sur cette petite consultation qu'on vous propose sur le compte X de Sud Radio.
01:16Notre invitée, vous l'avez entendue juste avant la pause, Marie-Laure Tyrel,
01:19déléguée laïcité du syndicat enseignant S.E. Unsa.
01:22Elle est avec nous, elle ne bouge pas.
01:25Petit tour de table déjà. Réaction, Philippe Bilger ?
01:28Je parle de ce bras de fer qui est prégnant.
01:31Alors déjà, à partir du moment où l'auteur de ce crime atroce a été tué,
01:41l'action publique principale est éteinte.
01:44Mais je trouve tout à fait positive la démarche
01:49qui, de manière complète et cohérente,
01:55met en crime les huit prévenus qui ont préparé, facilité, permis cette atrocité.
02:04Trop souvent, on se contente du châtiment pour le coupable principal
02:12et là, en l'occurrence, par défaut, d'une certaine manière,
02:17on fait ce qui est nécessaire.
02:19On met en cause une chaîne très efficace qui a commis le pire
02:25puisqu'elle a permis ce qui s'est déroulé.
02:27Et donc j'attends le moment venu des sanctions
02:31si la culpabilité est établie exemplaire.
02:34Alors le point de vue très attendu de Philippe Bilger, magistrat,
02:38on le rappelle dans un instant, Françoise Degoy, Jean-Michel Fauvert,
02:41je voulais juste vous donner la tendance de cette consultation
02:45sur le compte X de Sud Radio.
02:47Vous dites non, l'école peut-elle encore gagner son bras de fer avec la radicalisation ?
02:52Vous dites non à 60%.
02:54Peut-être juste cette réaction de Marie-Laure Tirel,
02:57déléguée laïcité du syndicat enseignant SE ULSA.
03:01Quand on parle de bras de fer, il est là, vous nous le confirmez ?
03:07En fait, la question que vous posez, c'est est-ce qu'elle peut ?
03:11Sauf que l'école n'est pas seule dans ce combat sur la radicalisation.
03:15L'école doit exercer sa mission,
03:19qui est celle d'élever des élèves au rang de citoyens,
03:23de promouvoir les valeurs et les principes de la République
03:27à travers les enseignements qui sont donnés dans le cadre des programmes,
03:33de tout ce qu'on doit transmettre aux élèves,
03:36que ce soit les fondamentaux des différentes matières,
03:40mais aussi et surtout les savoir-être,
03:43et pour pouvoir ensuite être un citoyen éclairé, avoir un esprit critique, etc.
03:49Et donc là, l'école ne peut pas tout faire, par contre,
03:53quand on parle de lutte contre la radicalisation.
03:56Bon, Françoise de Gouin ?
03:58Moi, je suis d'abord très admiratrice des professeurs.
04:01Je sais qu'il est bon ton de les critiquer en disant qu'ils ont enduit les armes,
04:04qu'ils capitulent, etc.
04:06Bon, écoutez, c'est pas parce qu'il y a quelques exemples.
04:09Moi, je pense que le corps professoral a les yeux très ouverts,
04:12et a les yeux très ouverts au combat, et est au combat.
04:16Et moi, j'entends ce que dit notre délégué syndical, elle a raison.
04:19Les profs ne peuvent pas tout,
04:21et je suis toujours assez triste de voir ce défaitisme sur notre consultation.
04:28On a perdu la bataille. Non, on n'a pas perdu la bataille.
04:31C'est 60-40, cela étant, Françoise.
04:33Oui, mais on n'a pas perdu la bataille.
04:35Je pense que le corps professoral est courageux, il a les yeux ouverts,
04:38et il sait très bien ce qu'il fait.
04:39Et donc, au-delà, si vous voulez, de quelques dérapages,
04:46je ne parle pas de Samuel Paty, parce que là, nous sommes dans l'horreur,
04:48la tragédie absolue.
04:50Mais je crois vraiment que, dans la plupart des cas,
04:53et dans la majorité des cas, et tous les jours,
04:55les profs sont quand même admirables, moi, je trouve.
04:57Marie-Laure Tirel, il y a eu récemment hommage rendu
05:01et à Samuel Paty et à Dominique Bernard.
05:03Ne l'oublions pas, l'enseignant, lui aussi, victime d'un attentat.
05:08Ça s'est passé comment ?
05:12Écoutez, chaque année, désormais, on va avoir ces hommages
05:17qui, je l'espère, se limiteront à nos collègues
05:21qui ont subi ces tragédies et leurs familles.
05:28J'ose espérer qu'il n'y en aura pas d'autres.
05:30Après, chaque année, on doit réexpliquer aux élèves
05:36les raisons pour lesquelles on doit, chaque année, faire un hommage.
05:42Mais il faut aussi se rappeler que c'est au quotidien
05:45que nos collègues travaillent sur ce sujet,
05:49sur la lutte contre les discriminations entre les élèves,
05:53sur la lutte contre les actes qui peuvent être antisémites,
05:58racistes, homophobes, etc.
06:01Toutes ces difficultés qu'on peut avoir au sein des classes, au quotidien,
06:06ce n'est pas que lors des hommages qu'on va le travailler.
06:09C'est vraiment, on va dire, lorsqu'on a une situation qui l'exige.
06:15Et il faut aussi dire que, de plus en plus,
06:19ce ne sont pas que les élèves qui nous mettent en difficulté.
06:23On a aussi des atteintes qui peuvent venir des familles,
06:27de la société aussi, en général.
06:29Parce que quand on dit que l'école ne peut pas tout,
06:32il serait bon aussi qu'on puisse nous aider
06:35à arriver justement à cette mission.
06:38Marie-Laure Tirel le dit, je le rappelle,
06:40vous êtes déléguée laïcité du syndicat enseignant S.E.U.N.E.S.A.
06:43L'école ne peut pas faire tout toute seule.
06:46Ça tombe bien, on a le patron du RAID,
06:49ex-patron du RAID, bien sûr, je le reprécise,
06:52mais vous l'êtes à vie pour nous, Jean-Michel Fauvergue.
06:55Ça veut dire qu'il faut quoi ?
06:57Il faut les forces de l'ordre au niveau des lycées, des collèges ?
07:01Non, non, mais écoutez, Fred, moi je voudrais réagir
07:05sur tout ce qui a été dit auparavant.
07:07Vous savez que je suis très critique sur la justice
07:10et je pense que dans notre pays, on a un vrai gros problème de justice.
07:13Oui, ça fait deux fois que vous nous montrez du doigt.
07:15Mais pas dans le domaine du terrorisme, c'est pas vrai.
07:18Dans le domaine du terrorisme, les magistrats sont fermes,
07:21ils ont été fermes jusqu'à présent,
07:23et c'est l'honneur d'un pays démocratique comme la France
07:26de tenir ces gens-là, ces radicalisés, devant les tribunaux,
07:29devant notre système de fonctionnement,
07:31pour les punir et pour qu'ils aient cette peine-là.
07:34Ça, c'est la première chose que je voudrais dire.
07:36Ensuite, je voudrais dire une deuxième chose.
07:38Dans la question que vous posez, vous dites
07:41l'éducation nationale peut-elle gagner son bras de fer ?
07:44Peut-elle gagner son bras de fer avec la radicalisation ?
07:47Et je suis d'accord avec notre intervenante.
07:49Vous dites l'éducation nationale, mais elle n'est pas seule.
07:53Et cette question, il faudrait la poser à tout le monde.
07:55Et puis, je pense qu'il ne faudrait pas...
07:57— Mais qui, à tout le monde ? C'est-à-dire qui ?
07:59— Aux Français, aux citoyens.
08:01Il faut du courage dans cette population-là, aux Français, aux citoyens.
08:04Les enseignants, d'une manière générale, sont admirables
08:08face à ces préoccupations-là.
08:10Il faut donc du courage et une volonté de faire.
08:13Et puis, la question, c'est pas peut-être, peut-elle gagner.
08:18C'est qu'on doit gagner.
08:20Parce que si on ne gagne pas, qu'est-ce qu'on fait ?
08:22On met la clé sous la porte, on s'en va, on laisse notre pays ?
08:24Non. On va gagner, on doit gagner.
08:26Mais il faut du courage, il faut se mobiliser.
08:28Les professeurs se mobilisent.
08:30Les forces de l'ordre, puisque vous m'avez posé la question,
08:32évidemment se mobilisent.
08:33La justice se mobilise sur ce problème-là.
08:35Il faut qu'on continue à travailler sur l'ensemble de ce problème-là
08:38pour arriver à vivre en paix dans ce pays, de ce point de vue-là.
08:43— Marie-Laure Tirel, au moment de présenter ce débat
08:45et de revenir donc sur l'ouverture de ce procès,
08:48nous avons notamment évoqué cette espèce de cancer
08:54que sont les réseaux sociaux en pareil cas.
08:57Parce qu'il y a eu un cyberharcèlement aussi avant,
09:01à l'encontre de Samuel Paty.
09:03Est-ce que dans cette lutte, est-ce que dans ce bras de fer,
09:07tout ce qui est réseaux sociaux finalement vous rajoute une épine ?
09:13— Oui, bien sûr.
09:15On voit bien que tout ce qui est réseaux sociaux, les médias,
09:20et puis aussi tout ce qui est fake news,
09:22là on voit bien que malheureusement c'est une rumeur.
09:27C'est partie d'une rumeur.
09:28Et la place des rumeurs au sein de l'éducation nationale,
09:32mais plus largement au sein de la société,
09:34est de la difficulté pour les personnes, je vais dire en général,
09:38parce que les adultes aussi se font avoir,
09:41sur vraiment l'esprit critique finalement.
09:44Et donc savoir situer le vrai du faux,
09:50c'est vraiment la difficulté qu'on a.
09:52Et les élèves forcément sont également sujets à ces difficultés-là.
09:56Je voudrais juste rajouter un point sur l'éducation nationale.
09:59Quelque chose qui est important à mettre en avant,
10:01c'est aussi qu'on a eu des avancées sur la protection fonctionnelle,
10:04mais que ce n'est pas suffisant.
10:08Qu'est-ce que vous appelez la protection fonctionnelle ?
10:11Ça prend du temps à être mis en place.
10:13C'est quoi exactement la protection fonctionnelle ?
10:18Vous m'entendez ?
10:19La protection fonctionnelle, c'est quand un enseignant ou un personnel
10:22est mis en difficulté, est attaqué.
10:25Justement, ça peut être sur les réseaux sociaux,
10:27notamment avec des noms, des choses qui sont dites à son encontre.
10:33La personne peut demander au rectorat d'être protégée,
10:38et donc d'avoir l'institution qui peut d'y monter un avocat, etc.,
10:43pour financer les frais, notamment.
10:46Dans l'ordre de la demande, les vrais voix qui réagissent.
10:49Philippe Bichert.
10:50Je rejoins bien sûr mes amis chroniqueurs
10:53dans l'éloge qu'ils ont fait du corps enseignant,
10:56de l'univers des professeurs.
10:59C'est un métier magnifique et qui est de plus en plus difficile à vivre.
11:05Mais puis-je vous demander s'il est exact une sorte d'impression
11:13que j'entends beaucoup en ce moment,
11:15que beaucoup de professeurs auraient peur en réalité
11:20au regard des tragédies et des crimes dont certains de vos collègues
11:25ont été victimes.
11:27Marie-Laure.
11:28Pardon.
11:29Oui, Tirel, pardon.
11:30Excusez-moi.
11:32En fait, il y a forcément plusieurs études,
11:35dont une du final du comité national d'action laïque que je dirige,
11:40qui a été faite il y a deux ans,
11:42qui indique qu'effectivement les enseignants ont tendance
11:45à davantage s'autocensurer sur certains sujets,
11:48mais ça ne les empêche pas, disons, d'aborder l'ensemble des programmes,
11:53mais ils sont plus prudents.
11:55Ça, c'est quelque chose par contre qu'on voit sur le terrain.
12:00Françoise de Beauvoir.
12:01Pour aller sur la suite du questionnement de Philippe Bilger
12:03sur les choses qui nous sont dites,
12:05est-ce que le pas de vague est encore, comment dirais-je, réel ?
12:09C'est-à-dire ce qu'on vous a demandé
12:12ou ce que l'administration a souhaité à demi-mot.
12:16Est-ce que ce pas de vague existe encore ?
12:19Ou est-ce qu'il a existé au point où on nous a dit qu'il existait ?
12:23C'est les deux.
12:26Je pense que le pas de vague, il dépend vraiment
12:31de la situation de chaque établissement,
12:34de la volonté au niveau de l'institution aussi de suivre ou pas,
12:39en tout cas d'être plus frileux.
12:41Ça dépend vraiment des situations au cas par cas.
12:45La dernière fois que je vous ai vu, c'était sur la situation de Roubaix,
12:48et je vous rappelle ce qui s'est dépassé,
12:51où c'était vraiment un établissement très particulier à ce sujet,
12:54notamment lié à la mixité sociale.
12:56C'est vraiment un ensemble de choses qui font
13:00qu'aujourd'hui, les enseignants, selon les lieux,
13:03selon les établissements, selon le lien qu'on peut avoir avec les familles,
13:08tout le travail de co-intervention, le climat scolaire,
13:11c'est vraiment très complexe,
13:13et donc on ne peut pas résumer et faire des généralités sur ce sujet.
13:18Jean-Michel Faudergue.
13:20Sur les moyens qui ont été donnés,
13:23je me rappelle que dans la loi séparatisme que nous avons votée,
13:26il y a des moyens pour effectivement,
13:28quand un détenteur de l'autorité est menacé sur les réseaux sociaux,
13:34pouvoir déposer plainte,
13:36et il me semblait en tout cas,
13:38et je parle sous votre contrôle,
13:40il me semblait que ces derniers temps,
13:42effectivement, les rectorats déposaient plainte directement.
13:46D'ailleurs, on se souvient quand l'ancien Premier ministre,
13:50l'ancien Premier ministre Gabriel Attal,
13:52a pris ses fonctions comme ministre de l'éducation nationale,
13:56il est parti en guerre contre une rectrice
14:01qui avait mal répondu à des...
14:03Vous vous en souvenez de ça ?
14:05Et donc c'est ça qu'il faut faire,
14:07il faut être derrière ses enseignants,
14:09parce que les enseignants sont en première ligne.
14:12Quant aux réseaux sociaux, évidemment,
14:15rien n'a été inventé depuis Gustave Lebon
14:17quand il écrivait la psychologie des foules.
14:20Sauf les moyens de communication,
14:22les réseaux sociaux sont des moyens importants,
14:25et il faut réussir à contrer ça,
14:27et c'est ça qui est difficile à faire aujourd'hui.
14:30– Merci, merci.
14:31Alors déjà, Marie-Laure Tirel,
14:33déléguée laïcité du syndicat enseignant S.E.Unesa,
14:36oui, passionnant, c'est vrai François ?
14:38– Oui, elle est passionnante, merci Mme Tirel.
14:40– Merci beaucoup à vous,
14:41merci à vous les vrais voix, Philippe Bilger,
14:43Françoise Debois, Jean-Michel Fauvert,
14:45je vous retrouve dès que des vacances arrivent, c'est promis.
14:47– J'adore, j'adore.
14:49– Dans un instant, les vrais voix citoyennes,
14:52la paire Pelé et Gros, Aurélie et Stéphane,
14:55arrivent à tout de suite après les infos.

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