Protection fonctionnelle : enseignant est-il devenu un métier à risques ?

  • il y a 15 heures
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-10-15##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04À Tourcoing, dans le Nord, une élève va frapper sa professeure après avoir refusé d'enlever son voile.
00:11Une professeure de maths a été violemment agressée par un de ses élèves de seconde.
00:15Entre l'élève à gauche et la professeure à droite, le ton monte très vite.
00:19Ça s'est passé au lycée Montagne, à Paris. Prestigieux établissement.
00:22La prof avait juste fait une remarque à l'élève.
00:24Depuis plusieurs années, on sent bien une forme de menace par rapport à l'essence même de notre métier.
00:30Il lui a scellé trois coups de poing au visage et deux dans le dos.
00:33Menacer un professeur, c'est menacer la République.
00:37En 2023, plus de 5000 enseignants ont demandé une protection fonctionnelle en raison des menaces et d'agressions,
00:43soit une augmentation de 29% par rapport à l'année précédente, pour près de la moitié.
00:47Elles sont le résultat des comportements agressifs des parents,
00:50tandis que l'attitude des élèves est à l'origine d'un peu plus d'un quart des cas.
00:53Alors, parlons vrai. Est-ce que les sanctions contre les agresseurs d'enseignants sont à la hauteur ?
00:58A-t-on retenu les leçons de tout, outre évidemment les agressions d'enseignants, des assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard ?
01:05Et à cette question, enseignant est-il devenu un métier à risque ?
01:08Vous dites oui à 87%. Vous voulez réagir ? Vous êtes enseignant ?
01:12Venez témoigner au 0826 300 300.
01:15Un chiffre édifiant, Philippe Bilger. 96 000 professeurs ont donc déclaré avoir été victimes de menaces
01:22dans les années 2020-2021, et aujourd'hui c'est en augmentation.
01:26Oui, alors, quand j'étais magistrat, j'ai tout refusé d'égard du corps.
01:33Alors que j'ai eu quelques affaires sensibles, parce que j'ai tout reconsidéré que
01:39c'était désagréable d'être entouré par des gens, même, qui venaient vous protéger.
01:46Mais les professeurs, je commence à le comprendre.
01:49Parce que tout de même, lorsqu'on est dans un univers comme celui d'aujourd'hui,
01:53depuis quelques années, où des règles élémentaires qui existaient lorsque j'étais à l'école ou au lycée n'existent plus,
02:02où je constate que, par exemple, il est fréquent que des élèves, des collégiens, des lycéens frappent leurs professeurs,
02:11il est évident qu'à partir de là, je comprends que les enseignants désirent être protégés.
02:18Parce que c'est un monde qu'on ne reconnaît plus.
02:21Et je ne sais pas comment on pourra revenir en arrière, mais il faudrait un autre État et un autre pouvoir.
02:28Lysa Kamenyarcy, qui est enseignante.
02:30Oui, alors, ça ne se limite pas au collège et au lycée.
02:33Il y a des élèves d'école primaire qui agressent leurs enseignants maintenant.
02:36J'ai un exemple très proche, une amie qui a récuillé dans sa classe de CM2
02:40un élève qui avait menacé, dans un autre établissement, la maîtresse de CM2 en criant à la haque barre.
02:46Cet élève a été déplacé du 19e au 18e arrondissement, dans une classe tenue à mi-temps, par cette dame et une maîtresse enceinte.
02:55Et le rectorat n'explique pas aux gens comment faire avec un élève comme ça.
02:58Le problème, c'est l'obligation scolaire. C'est qu'on ne peut pas exclure ces élèves du public.
03:02Jusqu'à 16 ans.
03:03Et vous ?
03:04Jusqu'à 16 ans, oui.
03:05Et vous ? Vous avez été parfois...
03:06Alors, d'abord, je travaille à mi-temps, donc je divise par deux les possibilités de me faire agresser.
03:12Par ailleurs, s'il m'arrivait la moindre chose, je quitterais tout de suite l'enseignement.
03:16Je refuserais de faire ça.
03:18Et puis, je travaille dans un milieu, on va dire, un petit peu préservé, puisque je travaille dans une école privée, sous contrat, catholique.
03:24Donc, dans ces écoles-là, on peut exclure un élève qui ne respecte pas le règlement.
03:28Même le règlement qui consiste à ne pas porter une blouse, par exemple.
03:32Tom Connard ?
03:33Je pense que c'est, heureusement, minoritaire.
03:35Mais après, c'est une minorité qui représente quand même des chiffres assez importants.
03:38Vous les avez rappelés tout à l'heure.
03:40Moi, je suis terrifié, franchement.
03:42Moi, j'ai jamais connu, honnêtement, ce genre d'ambiance.
03:45C'était dans des coins relativement privilégiés, sans être des coins spécialement riches.
03:49Donc, ça n'arrive pas partout, heureusement.
03:51Et des profs continuent à faire leur boulot normalement.
03:53Mais c'est vrai qu'il y a déjà des années, j'entretenais souvent.
03:56Parfois, je revenais voir les profs, parce que moi, j'étais un peu...
03:58Pas lèche-cul, comme on dit parfois, mais...
04:04Et j'allais les voir, vous savez, quelques années après, au lycée, des profs de collège, etc.
04:08Et j'aimais bien discuter avec eux.
04:10C'est souvent des femmes.
04:11Et la plupart, ça m'a quand même frappé, disaient qu'elles en avaient ras-le-bol.
04:14Elles n'en pouvaient plus.
04:15Elles étaient encore largement dans la vie active, à 50 ans, 55 ans.
04:19Elles n'en pouvaient plus, pour différentes raisons.
04:21Pas uniquement pour des raisons de sécurité.
04:23La lassitude, l'administration, les règles qui changent sans arrêt.
04:27C'est un métier qui est très compliqué, qui est à la fois totalement essentiel
04:30et de plus en plus compliqué à exercer, à mon avis.
04:32Mais ce qui est fou, Philippe, dans ce qu'on entend,
04:35c'est surtout la violence, l'agressivité des parents.
04:38Parce que là...
04:39Tout ça est lié.
04:42Je me rappelle une époque, pardon de tomber dans une nostalgie réactionnaire,
04:48mais je me rappelle une époque où, quand j'assistais les rares fois
04:52à des conseils de classe, vous savez, ces réunions avec les professeurs,
04:57jamais de la vie, je n'aurais ouvert la bouche pour critiquer un professeur.
05:02Et j'ai vu le changement, peu à peu.
05:05Et puis, bien sûr, les élèves, même les tout-petits,
05:08qui frappent les professeurs, c'est hallucinant.
05:11Je me demande si ça, ça n'est pas le symptôme le plus tragique.
05:15L'enseignant qui est frappé.
05:18Vous avez constaté ça, les petits qui deviennent...
05:21Enfin, les élèves qui deviennent violents de plus en plus jeunes,
05:24même en primaire, comme vous le dites.
05:26Oui, mais il faut dire qu'on les met à l'école à 2 ou 3 ans,
05:28dans des classes de 30.
05:29L'obligation scolaire court de 3 à 16 ans aujourd'hui en France.
05:32C'est délirant, il y a très peu de pays où c'est comme ça.
05:35On met des élèves dans des classes de 30 à 3 ans,
05:38avec des professeurs qui ne sont pas toujours formés.
05:41Je vous invite à aller regarder sur les sites des INSPE,
05:43ce qu'on appelle les INSPE, c'est les ex-UEFM,
05:45comment on forme les enseignants aujourd'hui.
05:47On leur farcit le crâne avec des idéologies qui n'ont rien à voir
05:49avec la transmission du savoir.
05:51Ils se retrouvent face à des gamins à qui ils n'ont pas grand-chose à offrir,
05:54d'autres que de la garderie, d'où le titre de mon livre.
05:57Finalement, ces enfants se retrouvent parqués,
06:00on va dire, à forcément être très occupés
06:03par des enseignants qui ne sont pas formés,
06:05qui deviennent, malgré eux, parfois aussi maltraitants.
06:09Parce que la maltraitance, elle est des deux côtés.
06:11Là, on parle de la violence des parents et des élèves vis-à-vis des enseignants.
06:16Les chiffres que vous avez donnés sont fous.
06:18Parce que si c'est 96 000 personnes,
06:21je ne sais pas si c'est 96 000 faits ou 96 000 personnes,
06:23mais si c'est 96 000 enseignants, c'est énorme.
06:27Et c'était 2020-2021.
06:29C'est énorme, il y a 850 000 enseignants en France aujourd'hui.
06:32C'est complètement fou.
06:33Ça fait un neuvième des enseignants.
06:35J'imagine qu'il y a une gradation dans le fait,
06:37mais quoi qu'il arrive, ça reste toujours énorme.
06:39Ça n'est pas catégorisé, mais c'est énorme.
06:41Jusqu'à récemment, on parlait de l'enseignement supérieur à deux vitesses,
06:43entre ceux qui font la fac, ceux qui font les grandes écoles, etc.
06:46Et d'ailleurs, c'est un fossé qui se creuse encore de plus en plus.
06:49Je lisais là-dessus des articles sur un certain désamour
06:53par rapport aux universités françaises.
06:55Et ce qui est fou, c'est qu'aujourd'hui,
06:56cet enseignement à deux vitesses,
06:58c'est également le cas pour le secondaire.
07:00Alors qu'avant, il y avait quand même une certaine forme d'égalité.
07:02J'ai l'impression que j'ai toujours été dans l'école publique
07:04et je n'avais pas la sensation, franchement,
07:06qu'on était désavantagé par rapport à ceux qui étaient dans l'école privée.
07:08Aujourd'hui, je pense que pour le secondaire, ça a beaucoup changé.
07:11Allez, 0826, pardon, vous lirez.
07:13Non, je disais, on parle beaucoup du droit de retrait des enseignants
07:15et moi, je dis aussi quid du droit de retrait des élèves.
07:18Parce qu'il y a aussi, vis-à-vis des élèves,
07:20une certaine violence entre élèves.
07:22Des enseignants envers les élèves.
07:24Parfois des parents envers les autres élèves.
07:26C'est faux.
07:28La fuite des élèves vers les écoles privées
07:31est en grande partie liée à ça.
07:33Aujourd'hui, les raisons confessionnelles d'aller dans le privé
07:35sont minoritaires.
07:37C'est plutôt l'ordre public qui n'est même pas respecté
07:39à l'intérieur d'une des écoles.
07:41Et on ne parle pas du harcèlement scolaire.
07:43Allez, 0826, 300, 300 avec Nicolas.
07:45Vous vouliez réagir, Nicolas ?
07:47Oui, je vous remercie.
07:50Moi, je partage tout à fait ce constat
07:52de cette perte d'autorité
07:54qu'il y a dans les écoles.
07:56Et donc, aller les chercher à l'extérieur
07:58alors qu'on l'a perdue et qu'elle existait avant,
08:00je pense que c'est d'abord ce qu'il faut rétablir.
08:02À la fois autorité et exigence
08:04sur le plan éducatif.
08:06Je pense que ce serait déjà une bonne voie.
08:08Et moi, je vois que ceux qui nous dirigent
08:10ne font juste l'inverse.
08:12C'est-à-dire qu'on rend plus compliqué
08:14là où il y a encore un peu d'exigence et d'autorité,
08:16c'est-à-dire l'école privée.
08:18Et on vient d'interdire contre
08:20la Charte des droits de l'homme
08:22l'école à domicile
08:24qui est quand même contre les droits de l'homme,
08:26le pays des droits de l'homme.
08:28Moi, je suis effaré
08:30de la violence de ceux qui nous gouvernent
08:33d'imposer un modèle d'éducation
08:35qui montre sa défaillance totale.
08:38Et donc, tout ce qu'il vient de dire
08:40est vraiment dramatique.
08:42Or, on voit que le manque d'exigence
08:45conduit au déclassement scolaire
08:47et tous les classements internationaux le prouvent.
08:49Et là, on voit qu'on est en train de se poser
08:51s'il faut faire venir la police à l'école
08:53parce qu'on n'a plus donné l'autorité
08:55ni aux professeurs, ni aux proviseurs
08:57de sanctionner ce qui doit être sanctionné.
08:59Oui, mais je rebondis sur vous, Philippe Bilger.
09:01Quand on veut remettre un peu d'autorité,
09:03derrière, il y a des menaces, en fait.
09:05Bien sûr. Le problème,
09:07il serait relativement facile
09:10à la base, de remettre de l'autorité
09:13parce que la base n'est pas composée
09:15que de gens frileux et faibles.
09:18Mais il faudrait que tout le système
09:20valide les actes de courage de là-bas.
09:23Vous avez totalement raison.
09:25C'est vrai en police, c'est vrai dans l'enseignement,
09:28c'est vrai dans la magistrature,
09:30c'est vrai partout où on a besoin d'autorité.
09:33Elle ne peut s'exercer que si elle est
09:35confortée par l'EU.
09:37Mais est-ce que des enseignants, ça pardon,
09:39je pose la question à Lisa, est-ce que des enseignants
09:41aujourd'hui qui sont peu payés, peu formés,
09:43peuvent imposer une autorité en disant
09:46je ne vais pas me faire casser la figure
09:48pour finalement, pour si peu que ça en fait ?
09:50Et parfois recruter en une demi-heure
09:52dans un entretien d'embauche à toute vitesse.
09:54En plus, on demande aux enseignants
09:55de régler les problèmes de société.
09:56Et quand on met des nouveaux règlements,
09:57par exemple, on vote une loi pour interdire la baïa.
10:00Formidable, sauf que pour faire appliquer cette loi,
10:02comment, en tant qu'enseignant,
10:04la dame qui fait appliquer cette loi,
10:06elle peut, comme la dame de Tourcoing,
10:08se faire taper ?
10:09On ne peut pas demander aux enseignants
10:10de se comporter, on n'est pas armés,
10:11on ne peut pas se comporter comme des flics.
10:13Effectivement, après, l'autorité,
10:15c'est d'abord l'exemple.
10:17Donc je dirais qu'il faut que toute la hiérarchie,
10:19de l'enseignant jusqu'au rectorat,
10:21se comporte de manière exemplaire,
10:23à la fois dans sa façon de se tenir,
10:26dans la façon d'enseigner,
10:27dans l'exigence avec soi-même.
10:29Ce n'est pas toujours le cas non plus.
10:31On doit tous faire le ménage devant notre porte.
10:33Mais comme le disaient Lisa et Philippe,
10:35Tom Collin, est-ce que quelque part,
10:36on n'est pas dans l'acmé de l'enfant-roi,
10:39par exemple, alors maintenant,
10:40un prof punit un élève,
10:41les parents viennent s'en prendre aux profs
10:43parce qu'ils ont enfanté un génie absolu
10:45qui ne peut pas faire de bêtises.
10:47Je sais que là, Jean Dorido serait là,
10:49il me hurlerait dessus,
10:51mais on embrasse Jean.
10:52L'interdiction de la fessée,
10:53est-ce que ce n'est pas quelque part aussi
10:55une perte d'autorité ?
10:56Parce que parfois, un gamin,
10:57il faut le recadrer un peu.
10:58Est-ce qu'on n'en est pas aujourd'hui
10:59à l'acmé de l'enfant-roi ?
11:01Peut-être.
11:02C'est vrai que j'avais écrit un truc
11:03il y a des années,
11:04j'étais encore au lycée,
11:05j'avais écrit un truc là-dessus
11:06parce que j'avais trouvé dans ma famille
11:07qu'il y a beaucoup d'enfants
11:08qui étaient traités comme des enfants-rois.
11:10Du coup, je trouve que l'intuition est assez bonne,
11:12même si je pense que les fessées,
11:14tout ça, c'est parfaitement inutile.
11:15Enfin, je ne suis pas parent,
11:16mais ça ne me semble pas...
11:17Ça dépend dans quel domaine.
11:18Oui, c'est bon, on est sur un autre thème.
11:20Ce n'est pas une émission de Brigitte Lahaye.
11:22Je blague, je blague.
11:24Mais en revanche, c'est vrai que l'individualisme
11:26a un peu enfanté le pire, en effet.
11:28Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui,
11:29l'individualisme est utilisé pour les pires motifs
11:31et notamment pour le refus, on pourrait dire,
11:34de se soumettre à une autorité législative.
11:36Ce n'est pas l'individualisme,
11:37c'est le collectivisme.
11:38C'est le contraire.
11:39C'est aller coller 30 gamins dans une classe à 3 ans.
11:41Alors, ce que dit le monsieur
11:42n'est pas tout à fait vrai, l'auditeur.
11:44C'est-à-dire que l'instruction en famille...
11:45Nicolas.
11:46Voilà, Nicolas.
11:47L'instruction en famille n'a pas été interdite.
11:48Elle a été rendue extrêmement difficile
11:49par un régime
11:50qui est passé d'un régime déclaratif
11:51à un régime d'autorisation.
11:52Mais de fait, elle est quasiment interdite.
11:55Ça dépend des départements en réalité
11:57parce que ce sont les juges qui décident.
11:59Mais moi, je pense que ce n'est pas l'individualisme.
12:01C'est plutôt le collectivisme
12:02et l'idée que tout le monde...
12:03Donc le collège unique,
12:04la façon aussi de ne pas orienter les élèves
12:06qui n'ont pas envie d'être à l'école jusqu'à 16 ans
12:08pour apprendre des choses.
12:10Au lieu d'apprendre un métier,
12:11on leur apprend peut-être des choses
12:13qui leur semblent inutiles.
12:14Mais il y a des pays, par exemple,
12:16où les enfants, à partir de 14 ou 15 ans,
12:18peuvent s'orienter vers un métier.
12:19Ce qui ne les empêche pas derrière
12:20d'aller refaire des études
12:21si ça leur fait plaisir.
12:22Et de réussir.
12:23Et de réussir.
12:24Et de réussir.
12:25Le sujet fait réagir.
12:26Direction le Tarn-et-Garonne.
12:27Et c'est une de vos consoeurs,
12:28Lisa Cavaniersig.
12:29Bonsoir Sandrine.
12:30Bonsoir Sandrine.
12:31Bonsoir.
12:32Vous m'entendez bien chez le haut-parleur ?
12:34Très bien.
12:35On vous entend très bien.
12:36Oui.
12:37Alors bonsoir mes Brevois.
12:38Et bonsoir...
12:39Je voulais...
12:40Alors moi, je suis en fait...
12:41Moi, je suis agricultrice,
12:42le métier principal.
12:43Leur métier.
12:44Mais j'ai donné pendant 5 ans
12:46des cours de technique,
12:48donc de zootechnique
12:51dans une liste agricole.
12:54Donc on a récupéré des jeunes,
12:56effectivement, de l'éducation nationale
12:57où ils n'étaient pas du tout...
12:59Vraiment certains, pas très...
13:01Ils n'étaient pas en phase,
13:03comme vous venez justement
13:04d'expliquer tout à l'heure.
13:05Donc moi, je suis simplement...
13:07Parce que je suis très touchée.
13:08Parce que moi, je reconnais...
13:10J'ai eu...
13:11Bon, j'ai deux enfants.
13:13J'étais assez triste.
13:14Moi, c'était très important.
13:16Peut-être parce que par mon éducation.
13:18Puis en plus, je viens de banlieue.
13:19Alors j'ai tous les critères.
13:20Je suis née en banlieue,
13:21à Montpellier-la-Pagade.
13:22Je ne sais pas si vous connaissez.
13:23Oui, c'est ça.
13:24C'est un petit peu diversifiant,
13:25Montpellier, oui.
13:26Je suis un cas exceptionnel.
13:28J'aime beaucoup mon parcours
13:29parce que j'ai fait
13:30l'enseignement agricole
13:31donc à Montpellier,
13:32mais au bac général.
13:33J'ai continué
13:34et je me suis installée dans des vaches.
13:35Je veux dire,
13:36parce que j'ai fait ce qui me plaisait.
13:37Mais avec beaucoup de difficulté.
13:39Je veux dire...
13:40J'adore Sandrine.
13:42Ce qui est important,
13:44c'est que...
13:46Oui, l'État a complètement
13:49laissé nos enseignants.
13:51Alors moi, mes collègues se plaignent
13:52parce qu'il n'y a pas de moyens.
13:54Moi, je peux vous dire un truc.
13:55Toutes mes photocopies,
13:56tous les cours,
13:57parce que moi,
13:58ce n'était qu'une option.
13:59Je l'ai préparé ce mois.
14:00Vous vous rendez compte ?
14:01C'était de mon argent de poche.
14:02Alors ça a fait ébouir mon mari.
14:04Je me rappelle à l'époque.
14:05Parce qu'il était fou.
14:06Parce qu'il disait,
14:07mais ce n'est pas possible.
14:08Alors oui,
14:09il y a tout moins de moyens.
14:11Alors quand on va punir...
14:14Bon, moi,
14:15j'ai eu un cas avec un élève.
14:17Pour des raisons...
14:19Je voulais,
14:20parce qu'il était un élève
14:21qui était vraiment extra,
14:22qui avait un potentiel.
14:24Mais malheureusement,
14:25il a eu des gros problèmes familiaux.
14:27Et à un moment donné,
14:29ça a failli partir très mal.
14:31Et à la fin,
14:32je lui ai parlé.
14:33Mais c'est vrai,
14:34je me suis permis de lui dire
14:35que mes collègues
14:36ne peuvent pas parler comme ça.
14:37Je lui ai dit,
14:38écoute, c'est simple.
14:39Si tu fais ça,
14:40je te prends là.
14:42Je te mine là.
14:43Excusez-moi, c'est chaud.
14:44On va voir la directrice.
14:46Moi, ça m'est complètement égale.
14:48Je suis vacataire.
14:49Donc je suis payée par acte de présence.
14:51Et je repars.
14:52Et là, ça l'a fait réfléchir.
14:54Il m'a dit,
14:55non, madame,
14:56on ne va pas en arriver là.
14:57Voilà.
14:58C'est...
14:59Bon, arrêt.
15:00Moi, c'est vrai
15:01que c'est des gars
15:02qui ont une histoire...
15:03Moi, ce qui m'énerve,
15:04c'est la passivité.
15:05C'est les politiques
15:06qui ne sont pas capables
15:07de dire les mots
15:08là où ils sont.
15:09Vous savez,
15:10depuis ce matin,
15:11depuis ce matin,
15:12vous savez,
15:13excusez-moi
15:14parce que ça me tient au cœur.
15:15Excusez-moi,
15:16moi, je suis désolée.
15:17Depuis ce matin,
15:18je ne sais que que je l'aurai vue.
15:19Je suis une fan de YouTube.
15:20Il y a eu...
15:21L'hommage,
15:22il y a eu...
15:23Je ne sais pas ce qu'il y a eu,
15:25qui a parlé ce matin
15:27d'aimer avec...
15:29qui a parlé de Samuel Paty.
15:32Oui.
15:33Et qu'il adore son enfant,
15:34Juan.
15:35Mais moi, c'est pareil.
15:36Et depuis ce matin,
15:37je pleure
15:38parce que je me dis
15:39mais il n'y a personne,
15:40même une première ministre
15:41de l'éducation nationale
15:42n'est pas capable
15:43d'être très...
15:44d'être très forte
15:45avec des mots...
15:46Enfin, je ne sais pas.
15:47Il n'est pas capable
15:48à un moment donné
15:49de dire stop
15:50parce qu'il va se passer
15:51ce qui va se passer
15:52de toute façon.
15:53La République,
15:54je suis désolée,
15:55elle est en train
15:56de tomber.
15:57Il y a...
15:58À cause d'une minorité
15:59qui quelque part...
16:00Je suis désolée
16:01mais dans les banlieues,
16:02il y a des jeunes
16:03qui sont très bien.
16:04C'est vrai.
16:05Et qui ne demandent
16:06que de réussir
16:07dans les études.
16:08C'est vrai.
16:09C'est bien de le dire.
16:10On a passé le temps.
16:11C'était important.
16:12Le mot de la fin
16:13c'est qu'il y a
16:14un Isaac Amenerci
16:15qu'on entendait
16:16par exemple
16:17même en lycée agricole.
16:18Parfois,
16:19il a eu des mots assez forts
16:20avec un élève.
16:21Est-ce que parfois,
16:22ça ne remet pas
16:23les choses au clair ?
16:24Si, bien sûr.
16:25Il faut avoir du courage
16:26parfois.
16:27Prendre les enfants
16:28entre quatre yeux
16:29et leur expliquer.
16:30Mais enfin,
16:31il y a un moment
16:32où la violence est telle
16:33qu'on ne peut plus le faire.
16:34Quand on se retrouve
16:35face à quelqu'un
16:36qui est armé,
16:37on ne peut pas lui parler.
16:38Après, il y a des discussions
16:39et des conciliations
16:40qui sont compliquées aussi.
16:41Il faut le dire.
16:43Nicolas, vous restez avec nous
16:44puisque dans un instant...
16:45C'est la cour de récré.
16:46Voilà.
16:47C'est ça.
16:48Et ils sont très mal éduqués.
16:50Et moi, j'ai une question.
16:52Qui c'est qui qui va gagner ?
16:53On saura dans un instant.
16:55Qui qui va tricher ?
16:58Sud Radio,
16:59c'est vous qui donnez le temps.
17:00Je vous remercie d'abord
17:01de permettre
17:02à des tas de gens
17:03de s'exprimer
17:04et de leur laisser surtout
17:05le temps de développer
17:06leur discours.
17:07Sud Radio,
17:08parlons vrai.

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