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00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04Les gendarmes de la section de recherche de Marseille ont placé en garde à vue 4 membres de la famille Vedovini,
00:10les grands-parents et 2 enfants du couple, dans le cadre de l'enquête sur la mort du petit Emile
00:15qui a disparu en juillet 2023 au Haut-Vernay.
00:18Ces gardes à vue interviennent après la découverte d'ossements appartenant à Emile en avril 2024
00:22sans qu'aucune avancée significative n'ait été communiquée depuis.
00:26Les autorités n'ont pas précisé si ces gardes à vue sont liés à de nouveaux éléments ou à des informations préexistantes.
00:32Et on va donc faire le point sur cette enquête qui dure depuis maintenant 20 mois et qui, on va dire, interpelle la France entière.
00:41Est-ce que Philippe Bilger, alors on n'a jamais trouvé de coupable dans l'affaire du petit Grégory,
00:45est-ce que cette affaire ce n'est pas un peu la nouvelle affaire du petit Grégory
00:49en espérant que là on trouve vraiment les coupables, le ou les coupables ?
00:53Oui, il y a des ressemblances, vous avez raison Philippe,
00:57et il est évident qu'il y a des familles qui sont mises en cause.
01:02Mais je ne parviendrai pas à dire dans le peu de temps que nous avons
01:08les différences tout de même qu'on sent entre les deux affaires.
01:13Moi j'avoue que je m'y suis intéressé à trois moments précis
01:18et c'est pour ça que je suis très heureux de ce débat.
01:21Lorsqu'on se demande comment le petit a pu disparaître,
01:25deuxième phase, lorsqu'il est retrouvé avec les ossements et là avec la garde à vue.
01:31Pour le reste, j'ai comme tant de Français formulé des hypothèses
01:36et en me demandant comment il avait été possible que ce petit soit tué apparemment
01:43ou peut-être apprendra-t-on autre chose avec ces gardes à vue.
01:47Alors justement Jean-Michel Fauvergues, est-ce que cette mise en garde à vue
01:50nous dit que les gendarmes ont trouvé des indices qui indiquent un acte criminel ou pas ?
01:56Alors c'est difficile de répondre parce que je ne suis pas l'enquêteur dans cette affaire là
02:00mais s'ils ont été mis en garde à vue c'est que les gendarmes ont des raisons de les mettre en garde à vue.
02:05Alors garde à vue ça ne veut pas dire accusé d'entrée.
02:08Peut-être pour les confronter à des choses qu'ils ont trouvées.
02:12Peut-être aussi il y a quatre gardes à vue.
02:15Peut-être aussi pour les faire craquer séparément.
02:17La garde à vue psychologiquement c'est quelque chose de très important.
02:20C'est pour ça qu'à chaque fois qu'il y a un avocat, les policiers gueulent
02:24parce que le fait de mettre quelqu'un en garde à vue
02:27ça crée quand même une pression psychologique qui peut faire craquer.
02:33Mais si quelqu'un craque, à un certain moment,
02:36ce n'est pas le tout de craquer et de dire j'ai fait ci, j'ai fait ça
02:39mais il faut dire j'ai des éléments concrets.
02:43À tel endroit est enterré telle chose.
02:45À tel autre endroit j'ai planqué ça, etc.
02:47Pour qu'ensuite on ne revienne pas sur les aveux.
02:49Donc moi je ne peux pas vous dire aujourd'hui ce qui se passe.
02:54On en est là.
02:55Si les gendarmes les ont mis en garde à vue c'est qu'il y a des raisons pour eux.
02:59C'est qu'ils recherchent un but particulier.
03:01Mais je note qu'ils sont en garde à vue auditionnés par les gendarmes.
03:06S'ils étaient accusés, ils seraient mis en examen et auditionnés par le juge d'instruction.
03:11Les enquêteurs n'auraient plus le droit de l'auditionner.
03:13Je partage un peu l'avis de Philippe et de Jean-Michel.
03:17D'ailleurs les réquisitions sont homicides volontaires et recettes de cadavres.
03:21Donc ça va au loin.
03:23C'est pas homicides volontaires.
03:25Ils vont au exprès ?
03:26Et puis en même temps, comme dit Jean-Michel, ça met la pression.
03:29Est-ce que c'est un coup de bluff des gendarmes qui dit on met la pression encore une fois ?
03:32Parce qu'il faut savoir qu'au tout début de cette enquête,
03:34l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie a fait quand même du boulot.
03:3820 mois d'enquête, c'est pas rien.
03:39Il y a des enquêteurs qui travaillent jour et nuit sur ce sujet-là
03:42pour essayer de trouver un indice qui va permettre de savoir qui c'est.
03:45Il faut savoir qu'au tout début de l'enquête, on avait déjà parlé du grand-père.
03:48Du comportement du grand-père.
03:50Et là, comme par hasard, il est mis en garde à vue.
03:534 personnes au total.
03:55Il y a quelques infos qui sortent sur lui qui ne sont pas tout à fait positives.
03:59Est-ce qu'à travers les auditions, il va y avoir des recoupements ?
04:01On fait rencontrer, je passe sous le contrôle de Philippe Bugère,
04:04on fait rencontrer les divers témoins, on recoupe les auditions, etc.
04:08Tout ça, ça permet encore une fois de nourrir l'enquête
04:10et peut-être de trouver la réponse.
04:12On a senti une accélération tout même il y a quelques jours
04:15lorsqu'en pleine nuit, ils sont venus chercher la jardinière
04:19sur laquelle, si je ne me trompe pas, on a trouvé des traces de sang.
04:23Et donc à partir de là, il y a eu quelque chose.
04:26Alors justement, c'est quoi les prochaines étapes de l'enquête maintenant ?
04:31Il faut aller jusqu'au bout des gardes à vue,
04:35voir ce que ça donne.
04:37C'est 48 heures le maximum.
04:39Comme c'est le fion ce matin, il reste à peu près 36 heures.
04:42Alors, c'est sans doute auditions individuelles des uns et des autres.
04:49Ensuite, confrontation pour les mettre face à leur contradiction,
04:52si contradiction il y a.
04:54Et puis après, on verra.
04:56Si ils sont remis dehors, c'est que pour l'instant, je dis bien, il n'y a pas grand-chose.
05:01Si ils sont gardés, mis en examen, c'est qu'il y a un peu plus.
05:05Ça ne veut pas dire non plus qu'on arrive au bout de l'affaire.
05:08Et même si ils sont remis dehors, ça ne veut pas dire qu'à un certain moment,
05:11l'affaire ne s'accélérera pas.
05:13Voyez-vous, les enquêtes sont faites de ces faux rythmes,
05:17des rythmes accélérés.
05:20Et puis, elles peuvent déboucher ou ne pas déboucher.
05:25Parce que vous disiez qu'il y a des ossements qui ont été retrouvés.
05:28Tous les ossements n'ont pas été retrouvés.
05:30C'est le crâne qui a été retrouvé et un petit os aussi.
05:33Donc, voilà.
05:35Après, si d'autres choses sont retrouvées, l'affaire s'accélérera.
05:40Mais on ne peut pas vraiment dire qu'enfin.
05:42Le temps médiatique n'est pas le temps judiciaire.
05:44Il faut toujours se mettre en savoir.
05:46Nous, on a tous envie de savoir et de trouver quelque chose.
05:48Mais la justice, ça prend beaucoup plus de temps.
05:50Je voudrais vous poser une question. Je n'ai jamais été en garde à vue.
05:52Comment ça se fait ?
05:54On peut y remédier.
05:56Il ne faut pas garder quelqu'un déveillé pendant 48 heures.
06:02Il y a des phases de sommeil de combien de temps ?
06:04Comment ça se passe ?
06:06Il y a des phases obligatoires de repos.
06:11On ne peut pas auditionner les gens sans aucun repos.
06:15On ne peut pas ne pas leur donner à manger.
06:17On est dans un pays démocratique.
06:20Les gardes à vue ont été rénovés.
06:22Ce n'est pas un 4 étoiles, bien évidemment.
06:24Il y a l'avocat qui est présent.
06:29Même s'il ne rentre toujours pas dans le fond de l'enquête,
06:33il est présent au départ.
06:35Il est présent lors des auditions, c'est ça ?
06:39Il est présent au départ, en tout cas.
06:41De merde !
06:43Il n'est pas présent tout le temps.
06:45Ça pourrait déranger l'enquête, si on avait un avocat.
06:47La présence de l'avocat n'est pas une présence intrusive.
06:51Le fait qu'il soit là, c'est jamais...
06:53Les flics n'aiment pas.
06:55Ce n'est pas une présence intrusive.
06:57Ce n'est pas lui qui répond à la place de son client.
06:59On n'est pas aux Etats-Unis.
07:01Et puis, vous avez des droits.
07:04Le garde à vue a des droits.
07:06Des droits à un traitement médical,
07:08s'il se passe quelque chose.
07:10Qu'on aille chercher ses médicaments.
07:12Bien évidemment.
07:14Et on le prive de rien du tout.
07:17Et puis, le contrôle par le magistrat enquêteur,
07:22c'est-à-dire le juge d'instruction dans ce domaine-là,
07:25qui est toujours derrière ces enquêteurs.
07:27Et je dirais même qu'il y a tellement de formes
07:29et tellement de garanties
07:31que parfois, les enquêteurs n'ont pas beaucoup de temps
07:34pour le travail sérieux.
07:37Au bout du compte, est-ce que c'est un accident
07:39ou est-ce que c'est un crime ?
07:41Il y a une question qu'on peut se poser aussi.
07:43C'est comment les enquêteurs arrivent à gérer
07:45la confidentialité des éléments
07:47qu'ils vont récolter durant les interrogatoires.
07:49Parce que le but, c'est qu'il n'y ait pas de fuite.
07:51Parce que sinon, ça peut nuire à l'enquête aussi.
07:53Alors, est-ce que c'est faisable, ça ?
07:55Comment ça se passe dans ces cas-là ?
07:57On touche un problème qui est énorme aujourd'hui,
07:59qui est le problème du secret de l'enquête.
08:02Le problème de la présomption d'innocence
08:04et du secret de l'enquête.
08:06Et il faut savoir que les médias,
08:09les journalistes sont informés de beaucoup de choses
08:13et pas uniquement que par la police
08:15ou par les gendarmes.
08:17D'ailleurs, les policiers, parfois, ont des informations
08:19par les journalistes sur les sujets.
08:21Et puis, elle est présupposée aussi.
08:23Quand on a des affaires comme ça,
08:25on a une affaire où on est dans la garde à vue.
08:28Les flics et les gendarmes, eux,
08:30s'intéressent au fond de l'enquête.
08:32Les journalistes, à partir du moment
08:34où vous vous mettez en garde à vue,
08:36ça y est, il se passe un élément nouveau, etc.
08:38C'est vécu de manière différente.
08:40Merci beaucoup d'avoir partagé ces vraies voix avec nous.
08:42On vous rappelle qu'on était avec
08:44Philippe Bilger, qui est président de l'Institut de la Parole,
08:46Jean-Michel Fauvergue, ancien député,
08:48ancien patron du RAID,
08:50et Bruno Pommard, président d'Initiatives Sécurité Intérieure
08:52et maire de Belleflou.
08:54Merci à vous, merci Philippe David.
08:56Je vous laisse pour les vraies voix de l'emploi
08:58et on se retrouve à 20h pour les vraies voix du foot.
09:00Moi, je reste avec vous, chères auditrices,
09:02chers auditeurs, de 19h à 20h, effectivement.
09:04Ce sont les vraies voix de l'emploi.
09:06A tout de suite.