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00:00Un jeune nationaliste pointe son arme sur l'archiduc François Ferdinand d'Autriche.
00:09Il presse la détente et bouleverse le cours de l'histoire.
00:15«Gabrilo Principe n'est pas la cause de la Première Guerre Mondiale, mais il en est le déclencheur.»
00:2227 décembre 1924.
00:25Un adolescent de 15 ans, recruté par les talibans, assassine la femme leader de l'opposition, Benazir Bhutto.
00:32Sa mort entraîne des scènes de violence et de chaos. Des personnes sont tuées dans les rues.
00:37«Il y a eu énormément de colère à travers tout le pays. Les gens ont mis le feu aux véhicules et aux stations-services.»
00:43Kigali, au Rwanda. Six assassinats.
00:47«Il y a eu énormément de colère à travers tout le pays. Les gens ont mis le feu aux véhicules et aux stations-services.»
00:53Kigali, au Rwanda. 6 avril 1994.
00:58L'avion transportant le président rwandais Juvenal Abiyarimana est abattu.
01:03Sa mort met le feu aux poudres et déclenche un génocide de près d'un million de personnes.
01:09«Ils ont été massacrés à coups de machettes, de bâtons, de pierres, c'est-à-dire avec tout ce qui peut tuer quelqu'un.»
01:154 novembre 1995, à Tel Aviv, en Israël.
01:19Yitzhak Rabin est tué par balle par un tireur solitaire opposé aux négociations avec les Palestiniens.
01:26Cet assassinat met fin aux espoirs de paix.
01:30«Il a suffi d'un seul homme muni d'un pistolet pour parvenir à cette situation.»
01:38Chaque acte a des conséquences que bien souvent personne n'aurait pu prévoir.
01:44En prenant des figures politiques pour cible, leurs assassins deviennent des agents de la discorde qui provoquent le chaos.
01:54Et tragiquement, une seule mort en entraîne souvent beaucoup d'autres.
01:58Les assassins sont des individus qui frappent et brisent brusquement des vies avec des conséquences dramatiques.
02:05En s'attaquant à des leaders, des hommes politiques, des personnalités, ils sèment le chaos et la discorde dans nos sociétés.
02:15«Ils ont été massacrés à coups de machettes, de bâtons, de pierres, c'est-à-dire avec tout ce qui peut tuer quelqu'un.»
02:21Ils n'hésitent pas à causer des ravages pour contrer une idéologie.
02:27Il peut s'agir d'opportunistes, de tueurs professionnels, ou de marginaux en mal de reconnaissance.
02:34Quand ces assassins passent à l'acte, ils laissent une empreinte sanglante derrière eux.
02:39Et parfois, ils modifient même le cours de l'histoire.
02:421914, Sarajevo en Bosnie-Herzégovine.
02:46derrière eux. Et parfois, ils modifient même le cours de l'Histoire.
03:041914, Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine.
03:08Gavrilo Princip n'est pas la cause de la Première Guerre mondiale, mais il en est le déclencheur.
03:18Il est à l'origine des événements qui vont aboutir à ce conflit sanglant.
03:23Gavrilo Princip naît en 1894 à Oblaz, dans l'actuelle Bosnie-Herzégovine, dans une famille de paysans pauvres.
03:36C'était un simple paysan, il venait de la campagne, il est né dans un milieu rural, il avait des origines paysannes.
03:44Cette famille vivait dans le dénuement le plus total, parce que c'était encore un État profondément féodal.
03:51Les habitants avaient été soumis aux Ottomans.
03:54Et maintenant, ils étaient dominés par une autre puissance étrangère, l'Empire Austro-Hongrois.
04:02La dynastie des Habsbourg règne sur un empire depuis plusieurs siècles.
04:07Ses terres et ses richesses lui ont apporté statut, opulence et privilèges.
04:12Ils vivaient dans le plus grand luxe.
04:15Il y avait les parties de chasse, les châteaux de montagne en hiver et les séjours dans les résidences sur le Danube en été.
04:21Ils vivaient dans une opulence extraordinaire.
04:25L'archiduc François Ferdinand, le neveu de l'Empereur, est le premier dans l'ordre de succession au trône.
04:32Les sujets de l'Empire Austro-Hongrois n'en pouvaient plus, ils étaient écrasés.
04:37Ils vivaient dans une grande pauvreté.
04:43Les individus qui commettent des assassinats politiques veulent le changement.
04:47Ils provoquent des ondes de choc et font chuter les empires.
04:51Comment provoquer le changement ? Comment mettre fin à ce système féodal et à cette servitude ?
04:57Le premier objectif de Gavrilo Princip était de mettre fin à tout ça et de se débarrasser de cette puissance coloniale.
05:06Au début de l'adolescence, Princip quitte la campagne pour s'installer à Sarajevo et poursuivre ses études.
05:13C'est là que sa colère s'est renforcée, les Austro-Hongrois n'accordaient aucune liberté.
05:18En 1912, après avoir manifesté contre les autorités Austro-Hongroises, Princip est expulsé de son école.
05:25Il parcourt alors 280 km à pied pour se rendre à Belgrade en Serbie.
05:30Après avoir traversé la frontière, il s'agenouille et embrasse le sol.
05:34Là-bas, il a terminé ses études et il a rencontré des gens qui avaient les mêmes opinions que lui.
05:39Il voulait passer à l'action mais il se demandait ce qu'il pouvait faire.
05:44La frustration à l'égard de l'Empire Austro-Hongrois trouve une voie avec le groupe nationaliste Jeune Bosnie.
05:54Princip faisait partie d'une jeune génération de plus en plus frustrée, qui était farouchement déterminée à se débarrasser de cette puissance impériale.
06:05Elle rêve de chasser cette tutelle étrangère et d'unifier les pays slaves, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie.
06:14Les autres conjurés étaient des membres de Jeune Bosnie.
06:17Ils faisaient partie de la même organisation que Princip et avaient un objectif commun.
06:22S'agissait-il seulement de nationalistes serbes ? Pas du tout.
06:25Parmi les six hommes du groupe présents ce jour-là, il y avait un musulman, Mehmet Basic.
06:30Ensuite, en plus de Graville au Princip, il y avait un certain Sviatko Popovic,
06:34un homme du nom de Trifko Grabez, Nedjelko Tsabrinovic et enfin un certain Vaso Tsoubrilovic.
06:41A Belgrade, Princip et ses compagnons reçoivent des armes et sont entraînés par la Krona Ruka, la Main Noire.
06:47C'est une organisation militaire secrète serbe. C'est le terrain d'entraînement idéal pour les conspirateurs.
06:54Lorsqu'ils apprennent que l'archiduc envisage de visiter Sarajevo, ils se mobilisent.
07:00Ils quittent Belgrade et traversent à nouveau le fleuve discrètement.
07:05Ils traversent la campagne qu'ils connaissent si bien puisqu'ils y ont vécu et arrivent enfin à Sarajevo.
07:15Les poches remplies d'armes, ils entrent dans Sarajevo.
07:21Le matin de ce dimanche 28 juin, le soleil brillait.
07:26La foule se rassemble le long des rues pour voir passer le cortège de l'archiduc.
07:31Quelques jours avant, la presse avait décrit le trajet que le cortège emprunterait.
07:36Il allait s'engager sur le boulevard qui longe la rivière et rouler au pas pour permettre à la foule de rendre hommage à ce membre de la famille impériale.
07:45Les conjurés se dispersent le long du trajet.
07:50L'un des six saisira la première occasion.
07:53Mohamed Mehmed Basic.
07:55L'arme qu'il a choisie, la grenade.
07:59Le cortège passe devant le premier homme, Mohamed Mehmed Basic, le musulman.
08:03Mais il panique.
08:05Il est paralysé.
08:06Il flanche au dernier moment.
08:08La deuxième tentative est celle de Nedjelko Tsabrinovic.
08:13Nedjelko Tsabrinovic est un peu plus courageux que Mehmed Basic.
08:17Il voit la voiture arriver, elle est décapotée et elle roule lentement.
08:21Il a aussi choisi la grenade.
08:23A ce moment là, il lance sa grenade en direction de la voiture.
08:27L'archiduc la voit, il tend le bras, elle rebondit à l'arrière sans exploser, elle rebondit sur le sol.
08:33La voiture continue d'avancer et elle explose sous celle qui suit.
08:42L'archiduc et le cortège poursuivent leur route vers la mairie de Sarajevo.
08:47Il n'interrompt pas sa visite.
08:49Entre les mains, il a une feuille de papier où est écrit son discours et devinez quoi ?
08:53Elle est hachée de sang de l'autre voiture.
08:55L'explosion de la grenade a fait des blessés dans l'autre véhicule.
08:59Dans les minutes qui suivent, il se passe quelque chose d'imprévu.
09:02Il y a un changement de plan.
09:04L'archiduc décide d'aller visiter des blessés à l'hôpital.
09:07Le parcours est modifié.
09:09Mais le chauffeur n'en est pas informé.
09:12De quoi a besoin un assassin ?
09:14D'un entraînement ? Des armes les plus perfectionnées ?
09:17D'aptitudes exceptionnelles ?
09:19Il a simplement besoin d'une chance incroyable.
09:22Et c'est ce qui arrive à principe.
09:26Principe se trouve devant l'épicerie fine de Moritz Schiller,
09:29au coin de la rue François-Joseph.
09:33C'est à cet endroit que la voiture de l'archiduc s'immobilise.
09:39Les personnes dans la voiture ont crié au chauffeur
09:41« Arrête, idiot ! C'est l'ancien parcours ! Tu ne connais pas le nouveau ? Arrête-toi ! »
09:45Et il s'est arrêté. Où ça ?
09:48Juste devant Gravilo Principe.
09:50L'assassin a une chance incroyable.
09:53Principe regarde l'archiduc.
09:57Il descend du trottoir,
10:00puis il sort un pistolet de sa poche.
10:03Il tire une seule balle,
10:05et elle le touche exactement à cet endroit, c'est-à-dire au cou.
10:09La balle tirée par Principe
10:11atteint la veine jugulaire de l'archiduc.
10:14Sa femme, Sophie, reçoit une autre balle dans l'abdomen.
10:20Dans les secondes qui suivent,
10:22Principe tente de se suicider.
10:25Mais il est maîtrisé par la foule,
10:27et il n'y a plus qu'un coup de feu.
10:31La balle tirée par Principe
10:33atteint la veine jugulaire de l'archiduc.
10:36Mais il est maîtrisé par la foule,
10:38et cloué au sol.
10:42Gravilo Principe est donc à l'origine des événements
10:45qui vont aboutir à la première guerre mondiale.
10:48Il est l'auteur de l'assassinat
10:50qui constitue le péché originel.
10:53Tout ce qui suivra pendant la grande guerre,
10:55la boue, le sang, les tranchées,
10:57les trahisons, l'impasse,
10:59découle de cet événement.
11:01Des millions de gens mourront.
11:03Cet acte déclenche un conflit
11:05entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie.
11:08L'Allemagne soutient les Austro-Hongrois,
11:11qui accusent le gouvernement serbe.
11:14La Russie se range du côté de la Serbie.
11:17Les relations déjà fragiles
11:19entre les grandes puissances européennes
11:21se désagrègent.
11:23Principe n'aurait jamais pu imaginer
11:25les conséquences que pourrait avoir son geste.
11:29Il voulait unir les Serbes, les Bosniaques
11:31et les Croates,
11:33mettre fin à l'occupation Austro-Hongroise
11:35et obtenir l'indépendance
11:37de la Bosnie-Herzégovine.
11:40Mais il a déclenché une série d'événements
11:42qui a abouti à la première guerre mondiale
11:45et a coûté la vie à 20 millions de personnes.
11:50Principe meurt brisé
11:52et seul dans sa cellule
11:54à l'âge de 23 ans.
11:58Un coup de feu peut changer le monde,
12:00mais les conséquences d'un tel acte
12:02sont rarement prévisibles.
12:12Pour assassiner l'archiduc François Ferdinand,
12:14Gavrilo Principe a utilisé un pistolet,
12:17un Browning FN modèle 1910.
12:24Mais les assassins utilisent différentes méthodes.
12:30Certains choisissent des armes à feu,
12:32d'autres des armes blanches.
12:38La méthode utilisée dépend généralement
12:40de la cible, des mesures de sécurité mises en place
12:43et du résultat et de l'effet recherché
12:45par l'auteur du crime.
12:48Discret, le couteau est fréquemment utilisé
12:51pour tuer quelqu'un.
12:57Entièrement dissimulable,
12:59il peut aussi être sorti en un instant.
13:07Une lame acérée pénètre facilement dans la chair.
13:11Rapide et silencieuse,
13:13c'est l'arme suprême de l'assassin.
13:19La plupart du temps,
13:21un assassinat politique est planifié à l'avance.
13:24C'est un geste mûrement réfléchi.
13:27Son auteur passe à l'acte
13:29après avoir choisi d'attaquer un personnage public bien précis.
13:36Le choix du couteau permet au meurtrier
13:38de s'approcher au plus près de sa cible.
13:49Il y a un aspect plus intime et plus personnel
13:52quand un individu tue quelqu'un avec un couteau.
13:57Au moment fatidique,
13:59l'assassin éprouve certainement le désir
14:01d'être au plus près de sa victime.
14:06Cette arme a été employée bien avant le pistolet ou la bombe
14:10pour commettre des assassinats.
14:14Souvent considéré comme moins létal que d'autres armes,
14:18le couteau s'avère pourtant extrêmement efficace.
14:22Il tue rapidement et son utilisation est très simple.
14:28Il n'y a pas besoin d'un couteau.
14:40Les motivations des auteurs d'assassinats politiques
14:43sont aussi variées que les méthodes employées.
14:47Il peut s'agir de nationalistes enragés,
14:53de déséquilibrés
14:58ou d'extrémistes isolés.
15:01Ils cherchent à provoquer le changement,
15:03à détruire un régime ou à bouleverser le statu quo.
15:08Mais leurs actes peuvent avoir des conséquences inattendues.
15:13Rawalpindi, au Pakistan.
15:1627 décembre 2007.
15:21L'assassin de Benazir Bhutto est un adolescent de 15 ans
15:25recruté par les talibans.
15:41Benazir Bhutto était à la tête de l'opposition pakistanaise.
15:46C'était la fille de Zulfikar Ali Bhutto,
15:48un homme politique qui avait fondé le parti du peuple pakistanais.
15:52Le PPP a été le tout premier à vouloir réellement mettre fin,
15:55ou du moins c'est ce qu'il prétendait,
15:57aux inégalités dans le pays.
16:01Benazir Bhutto est rentré d'exil au Pakistan en 2007
16:04dans le but d'être réélu Premier ministre aux prochaines élections.
16:10Benazir s'est exilé à la fin des années 90
16:13quand les militaires pakistanais, dirigés par le général Musharraf,
16:17se sont emparés du pouvoir.
16:22Elle a choisi de partir en exil parce qu'elle savait
16:25que si elle restait au Pakistan,
16:27il y avait de grandes chances qu'elle soit envoyée en prison.
16:51Benazir Bhutto avait décidé de rentrer au Pakistan
16:54pour participer aux élections générales
16:56qui devaient avoir lieu en janvier 2008.
17:03Au Pakistan, les divisions politiques sont profondes.
17:06Les gens aimaient Benazir ou ils la détestaient.
17:10Une grande partie de la population qui vivait dans le sud,
17:13c'est-à-dire sa région d'origine,
17:15la soutenait quelles que soient les circonstances.
17:19Et puis il y avait d'autres personnes, en particulier au Punjab,
17:23la plus grande province du Pakistan,
17:25qui éprouvaient une véritable haine pour elle.
17:32Benazir Bhutto est rentré pour prendre la tête du parti
17:35que son père a fondé, le parti du peuple pakistanais, le PPP.
17:39C'est un parti socialiste de centre-gauche.
17:44Mais les célébrations sont de courte durée.
17:49Elle est rentrée en octobre 2007.
17:52Et peu de temps après avoir atterri à l'aéroport de Karachi,
17:56elle a traversé la ville pour aller à la rencontre de la population.
18:02J'étais dans l'autocar.
18:04Il roulait très lentement parce qu'il y avait énormément de monde.
18:08Et tout à coup, il y a eu une explosion.
18:11Après ça, le véhicule a fait une embardée.
18:14En fait, cette première explosion a été de faible intensité.
18:18À ce moment-là, on a été projetés au sol,
18:21mais il n'y a pas eu de blessés.
18:24Les gens étaient simplement effrayés.
18:27Avant même que j'aie pu réagir,
18:30il y a eu une explosion beaucoup plus forte.
18:33On a d'abord entendu les gens hurler.
18:36Ensuite, des sirènes se sont déclenchées.
18:39Autour de nous, c'est tout brûlé.
18:42Autour de nous, c'était la désolation.
18:51Cet attentat a fait environ 150 morts,
18:54et je crois qu'il y a dû y avoir entre 5 et 600 blessés.
18:57De toute évidence, c'est elle qui avait été ciblée.
19:01Quelles que soient les personnes qui avaient fomenté cet attentat,
19:05elles n'allaient pas en rester là.
19:09L'attentat n'était pas sur moi.
19:12L'attentat était sur ce que je représente.
19:39Elle a été la première femme à devenir premier ministre d'un pays musulman.
19:43C'était inédit, ça ne s'était jamais produit dans le monde.
19:46C'était la première musulmane à diriger son pays.
19:49On peut affirmer que pour beaucoup de personnes,
19:52elle incarnait un véritable tournant dans un pays musulman comme le Pakistan.
20:00Dans un certain sens, elle représentait un symbole pour les femmes du monde musulman,
20:04et peut-être même les femmes du monde entier.
20:07Mais son action a été relativement limitée.
20:13Elle est rentrée dans son pays pour prendre part aux futures élections.
20:17Mais elle compte de nombreux ennemis.
20:24Elle a désigné ceux qu'elle pensait être derrière cette première tentative d'assassinat.
20:30Elle était convaincue que c'était ce que les gens désignent au Pakistan comme l'establishment,
20:34c'est-à-dire la bureaucratie militaire.
20:38C'était la vieille garde qui ne voulait pas d'elle à la tête du pays.
20:41Du moins, c'est ce qu'elle pensait.
20:51Dans des pays comme le Pakistan ou l'Inde,
20:54la meilleure chose qu'une figure politique puisse faire quand elle veut se faire élire,
20:58c'est d'être le plus visible possible.
21:01Elle devait donc faire campagne.
21:05Elle avait une voiture à l'épreuve des balles,
21:08mais elle aimait beaucoup le contact avec les gens.
21:11Elle utilisait donc une voiture blindée avec un toit ouvrant
21:15qui lui permettait de se montrer et de faire signe à la foule.
21:19À la fin du mois de décembre, le 27,
21:22elle était dans la ville de Rawalpindi, près d'Islamabad.
21:28Elle a prononcé un discours au cours d'un rassemblement dans un parc.
21:32Ensuite, juste avant de repartir,
21:35elle a ouvert le toit de la voiture pour faire un signe de la main à la foule.
21:40Elle a fait un signe de la main à la foule.
21:43Elle a fait un signe de la main à la foule.
21:46Elle a ouvert le toit de la voiture pour faire un signe de la main à la foule.
21:51Au moment où elle saluait ses partisans à travers le toit ouvrant,
21:57des coups de feu ont retenti.
22:00Il y a eu une explosion.
22:08L'auteur présumé de l'attentat suicide est identifié.
22:11Il s'agit d'un adolescent de 15 ans nommé Bilal.
22:15L'attaque est par la suite revendiquée par les talibans.
22:23Les gens étaient vraiment très choqués.
22:25Même ceux qui ne soutenaient pas Benazir Bhutto.
22:28C'était le leader politique pakistanais le plus connu.
22:33La population était complètement assommée.
22:37C'est vrai que le Pakistan était déjà un pays extrêmement violent.
22:42Mais je suis convaincue que cet assassinat a énormément secoué le peuple pakistanais.
22:49Les gens étaient aussi très inquiets.
22:52Ils se demandaient quels en seraient les répercussions.
23:05Une mort peut en entraîner beaucoup d'autres.
23:09Au lendemain de l'assassinat de la femme politique,
23:12ses supporters envahissent les rues,
23:14allument des feux et installent des barricades.
23:20Il y a eu énormément de colère à travers tout le pays.
23:23Surtout dans le sud du Pakistan d'où elle était originaire.
23:27Des trains ont été attaqués.
23:29Beaucoup ont été incendiés.
23:31Les manifestants ont mis le feu aux véhicules,
23:34aux stations-service et aux banques.
23:37Ils ont brûlé les équipements collectifs.
23:40Les vols en provenance et à destination des grands aéroports internationaux ont été annulés.
23:46Le pays était totalement paralysé.
23:51L'agitation sociale dégénère dans les grandes villes.
23:54Quetta, Multan ou Shikarpour.
23:57Les supporters de Benazir Bhutto veulent verser le sang.
24:02Des théories du complot se sont répandues.
24:06C'est toujours le cas aujourd'hui.
24:08Il y a beaucoup de spéculations sur l'identité de ces assassins et leur motivation.
24:15Certains ont pointé du doigt le président de l'époque, Pervez Musharraf.
24:20Ce général s'était emparé du pouvoir en 1999,
24:24puis avait été légalement élu par référendum.
24:27A chaque fois que quelqu'un est assassiné, on se demande immédiatement à qui profite le crime.
24:34Et là, celui qui en a évidemment profité, c'est son mari, Asif Ali Zardari.
24:40Il est devenu premier ministre, puis président du Pakistan.
24:45En juin 2013, l'ancien adversaire politique de Benazir Bhutto,
24:49Pervez Musharraf, est désigné comme principal suspect.
24:53Il est inculpé par un tribunal.
25:00Musharraf, le président de l'époque,
25:03s'est élevé à la présidence de l'Assemblée nationale.
25:06Il est devenu président de l'Assemblée nationale,
25:10Musharraf vit aujourd'hui en exil à Dubaï.
25:19Après l'attentat, le Pakistan s'est retrouvé en proie au carnage et au chaos.
25:26L'assassinat de Benazir Bhutto a déclenché une vague de violence terrible.
25:30Des attentats à la bombe, du vandalisme et des passages à tabac.
25:34Sa mort en a malheureusement entraîné des centaines d'autres.
25:43On peut penser beaucoup de choses d'elle.
25:46Elle avait de grands défauts.
25:49Elle ne supportait pas qu'on la critique.
25:52Elle était arrogante et elle a aussi été soupçonnée de corruption durant toute sa carrière.
25:57Mais elle était incroyablement courageuse.
26:01C'est l'une des personnes les plus courageuses que j'ai jamais rencontrées.
26:05Cette femme s'est battue jusqu'au bout pour essayer d'instaurer la démocratie dans son pays.
26:14Ce qu'on doit principalement retenir de Benazir Bhutto,
26:18c'est qu'elle a réussi à être élu Premier ministre du Pakistan.
26:21En faisant ça, elle est devenue la toute première femme à diriger un gouvernement,
26:25dans ce qu'on qualifie de monde musulman.
26:28Elle a été un modèle pour les femmes du monde entier.
26:31C'est vraiment très triste que sa vie se soit terminée de cette façon.
26:53Les assassinats politiques sont plus fréquents dans les pays autocratiques.
26:58Là où les gouvernements sont malhonnêtes,
27:02où la société est secouée par l'agitation sociale,
27:06où le pouvoir est absolu et corrompu.
27:18Rwanda, 6 avril 1994, aéroport de Kigali.
27:28Le président rwandais Juvenal Abiyarimana rentre dans son pays
27:32après avoir participé à des négociations de paix à Dar es Salaam en Tanzanie.
27:38Le président Abiyarimana était un Hutu rwandais du nord.
27:44Il venait d'une famille très pauvre du nord-ouest du Rwanda,
27:48à proximité des monts Virunga, la région qui abrite des gorilles.
27:53Abiyarimana a rejoint l'armée et a fini par atteindre le grade de général.
27:57Et en 1973, il a organisé un coup d'État contre son prédécesseur.
28:04Il a dirigé le pays de 1973 à 1994.
28:14Le Rwanda compte trois ethnies, les Tutsi, les Hutu et les Toa.
28:20Les divisions ethniques ont entraîné de grandes disparités socio-économiques
28:25qui provoquent de vives tensions.
28:28Cette situation est le résultat de la politique des colons allemands et belges
28:32qui ont favorisé les Tutsi par rapport aux Hutu, pourtant majoritaires.
28:41Abiyarimana est un dictateur Hutu qui entend faire du Rwanda un pays mono-ethnique.
28:49Au cours de sa présidence, il n'a jamais cessé d'encourager les idées extrémistes des suprémacistes Hutu
28:54dans le but d'apparaître comme le père légitime de la nation.
29:02Jusqu'en 1994, le Rwanda a été dominé par un groupe surnommé l'Akazu, la Maisonnée.
29:10L'Akazu est composé d'extrémistes Hutu influents qui occupent des postes clés
29:15et qui ont pour objectif de débarrasser le Rwanda des Tutsi.
29:21C'était des Hutus rwandais du nord.
29:26Toute l'économie avait été organisée de manière unilatérale
29:30de sorte qu'ils aient la mainmise sur l'ensemble du pays
29:33et qu'ils puissent s'enrichir personnellement.
29:37C'était de très loin les personnes les plus riches du pays.
29:40En exploitant la population, ces autocrates deviennent très riches.
29:44Une fois par mois, aujourd'hui à la fin du mois,
29:47les habitants doivent effectuer des travaux communautaires.
29:50C'est ce qu'on appelle l'umuganda.
29:52Ils construisent des écoles, nettoient les routes et entretiennent les parcs.
29:56À l'époque de Abiyarimana, l'Akazu utilisait l'umuganda plusieurs fois par semaine
30:01et faisait travailler les gens dans les plantations d'état qui lui appartenaient.
30:09Dans les années 70 et 80, les groupes d'opposition se multiplient.
30:14Des descendants d'exilés Tutsis forment le front patriotique du Rwanda, le FPR.
30:21Ce parti milite violemment pour un retour au Rwanda.
30:27L'offensive du FPR a eu lieu le 1er octobre 1990.
30:32Elle a été lancée de l'Ouganda avec des troupes venues du Burundi, du Zahir, de Tanzanie et du Kenya.
30:38Son objectif était le retour des Rwandais dans leur pays.
30:42L'ensemble du Rwanda s'est enfoncé dans quatre années de conflits armés, de massacres et de pogroms.
30:49La guerre civile éclate comme un baril de poudre.
30:53Les Nations Unies interviennent et proposent les accords d'Arusha.
30:59Il s'agit d'un traité de paix entre le gouvernement Hutu de Abiyarimana et le front patriotique rwandais Tutsi.
31:07Il y avait enfin un espoir que la situation se stabilise.
31:11Un traité de paix venait d'être signé, les fameux accords d'Arusha.
31:15Avec le recul, on constate d'ailleurs que le FPR avait fait trop de concessions.
31:19Mais tout semblait possible.
31:22Il ne fait cependant pas l'unanimité.
31:25Abiyarimana doit à la fois satisfaire l'Akazou, les démocraties occidentales, les nations africaines voisines et le FPR.
31:37Un an et demi, voire peut-être deux ans après la signature de ce traité de paix, les accords d'Arusha,
31:43qui prévoyait la mise en œuvre d'une transition démocratique,
31:47Abiyarimana continuait de tout faire pour gagner du temps.
31:51Il voulait préserver ses intérêts, et plus particulièrement ceux de sa femme et de ses réseaux,
31:56qui redoutaient de perdre tout leur pouvoir.
32:00Réunis en Tanzanie, les États-Unis et l'Union Européenne,
32:04Réunis en Tanzanie, les leaders régionaux ont dit à Abiyarimana que le moment était venu pour lui d'appliquer cet accord,
32:10et qu'il ne pouvait plus attendre davantage.
32:14Acculé, le président rwandais commence à paniquer.
32:19Il était même menacé par son bras droit.
32:21Il savait que s'il allait jusqu'au bout, il le tuerait.
32:25C'est un serviteur soumis à des maîtres belliqueux.
32:29De nombreux groupes extrémistes, qui étaient parfois en lien avec l'Akazou,
32:33estimaient que les accords d'Arusha allaient marquer la fin de la civilisation Hutu.
32:39L'autocrate se retrouve pris pour cible lorsqu'il cesse de défendre les intérêts des plus puissants.
32:45Et là, durant la nuit du 6 avril 1994, tout prend fin.
32:59L'avion s'écrase derrière l'aéroport.
33:10Grâce aux témoignages recueillis auprès d'un villageois qui vivait sur place, et qui vit toujours dans cette région,
33:17on sait qu'il y a eu une boule de feu dans le ciel.
33:20Sur le coup, il n'a pas compris ce qui se passait.
33:24L'avion s'est écrasé derrière l'aéroport.
33:27C'est là que cet homme vivait, et que se trouvait le palais présidentiel.
33:33Par la suite, on a retrouvé des débris de l'appareil dans un champ situé juste à côté, mais aussi dans sa propriété.
33:46La question à un million de dollars, c'est qui a abattu l'avion ?
33:50On peut d'abord soupçonner le Front Patriotique du Rwanda.
33:55On l'a accusé d'avoir abattu l'appareil par intérêt politique.
34:03Il a aussi été dit que deux hommes blancs qui transportaient un système de lance-missiles avaient été aperçus non loin de l'aéroport.
34:16La troisième possibilité, c'est le gouvernement.
34:21Personnellement, je penche davantage pour l'hypothèse du gouvernement rwandais, en particulier l'Akazu, emmené par la propre femme du président.
34:31Ce sont eux qui avaient le plus à perdre, parce que l'ensemble de ce système dont ils avaient profité pendant si longtemps allait s'écrouler.
34:39Quand un dictateur est violemment renversé, le sang de tout un pays ne tarde pas à couler.
34:4790 minutes plus tard, des barricades sont érigées.
34:51Les Inter-Amwe, la milice principale, commencent à cibler les gens inscrits sur leur liste et qui ont une croix rouge sur leur porte.
35:00Surtout au cours des trois premiers jours, ils massacrent les Tutsis.
35:06La campagne de haine passe à la vitesse supérieure et le génocide des Tutsis commence.
35:12La station de radio RTLM, la radio de la haine, annonce qu'il faut d'abord viser les Hutus qui refusent de prendre parti, c'est-à-dire les modérés.
35:26Les escadrons de la mort, constitués de jeunes avec des machettes et des fusils, se rassemblent.
35:31Les Hutus modérés, les Tutsis et les Toa sont arrêtés et massacrés.
35:38L'objectif des Hutus qui ont perpétré ce génocide était simple.
35:42Ils voulaient se maintenir au pouvoir et pour ça, ils ne devaient pas hésiter à supprimer toute forme d'opposition qui pourrait se dresser devant eux.
35:53La soif de vengeance prend le pas sur tout le reste.
35:58Celle qui aurait dû succéder à Biarimana, Agathe ou Willingimana, est torturée et assassinée en même temps que son mari.
36:07C'était une modérée, une Hutu modérée. Dans un monde idéal, elle aurait peut-être empêché le génocide.
36:16Dix casques bleus belges chargés de leur protection sont également exécutés.
36:21Pendant environ 100 jours à partir du 6 avril, on estime qu'entre 500 000 et 1 million de Tutsis et de Hutus modérés ont été massacrés.
36:41Ils ont été tués à coups de machettes, de bâtons, de pierres, c'est-à-dire avec tout ce qui peut tuer quelqu'un.
36:49Les escadrons de la mort sont maintenant maîtres des rues.
36:55Les extrémistes Hutus ont bénéficié du soutien de l'église catholique et anglicane.
37:01Les églises et les écoles sont devenues des centres d'enseignement.
37:05Des maires disaient aux Tutsis, allez dans les écoles ou les églises, vous serez à l'abri.
37:11Une fois que le bâtiment était plein, très souvent le prêtre levait le pouce et les inter-amoués arrivaient pour massacrer tout le monde.
37:21Ensuite, ils nettoyaient tout pour célébrer la messe du dimanche.
37:25La conséquence effroyable est le nombre de personnes tuées durant ces 100 premiers jours.
37:40C'est alors que le FPR lance sa contre-attaque.
37:45Le FPR est un groupe de militants qui s'appelle le FPR.
37:50C'est alors que le FPR lance sa contre-attaque.
37:57Après ces 100 jours qui ont débuté avec la mort du président Abiyarimana, la nuit du 6 avril,
38:04le FPR a lancé son offensive et chassé le gouvernement génocidaire et les assassins hors du pays.
38:11Dirigé par le commandant Tutsi Paul Kagame, le front patriotique rwandais a grossi ses rangs.
38:18Quand on a désespérément besoin de doubler les effectifs de son armée, on prend n'importe qui et on les forme tout au plus en une semaine.
38:25Et beaucoup de ces recrues étaient des survivants qui avaient des motifs personnels pour s'engager.
38:30Ces soldats sont motivés par la vengeance.
38:33Des hommes, des femmes et des enfants Hutus sont massacrés au nom de la loi et de l'ordre.
38:39Les experts débattent pour savoir s'il y a eu un double génocide.
38:42Le FPR s'est-il organisé dans le but de commettre un génocide contre les Hutus ?
38:47C'est une tragédie incommensurable.
38:50300 personnes par heure, 8000 par jour.
38:55Ces 100 jours ont donné lieu à l'hécatombe la plus terrible de l'histoire depuis la bombe atomique.
39:05Ce sont les conséquences inattendues d'un assassinat politique.
39:10Une bonne partie des membres du gouvernement actuel a participé à la libération du pays.
39:15Ils sont passés de village en village et de ville en ville.
39:18C'est une horreur sans nom.
39:20Ils ont vu les corps gisant sur le sol que les chiens dévoraient.
39:24Des conséquences imprévues.
39:26De l'autre côté de la frontière, les génocidaires ont été acclamés.
39:30Des conclusions inattendues.
39:32Ils ont bénéficié de davantage d'aide de la communauté internationale que le Rwanda après le génocide.
39:36Une mort peut en entraîner beaucoup d'autres.
39:41À tort ou à raison,
39:45la principale conséquence de ce génocide est la peur qu'il puisse recommencer.
39:50Quand un leader politique est assassiné, sa mort peut déclencher un carnage, un massacre, une guerre, voire un génocide.
40:13Mais ce n'est pas systématique.
40:16Il arrive parfois que les auteurs d'assassinats politiques réussissent dans leur entreprise.
40:22Ils se fixent un but et ils l'atteignent.
40:304 novembre 1995, place des rois d'Israël à Tel Aviv.
40:38Plus de 100 000 personnes sont réunies pour montrer leur attachement à la paix.
40:43Le premier ministre israélien Yitzhak Rabin est présent.
40:48Il célèbre le début des négociations de paix, les accords d'Oslo entre Israël et les Palestiniens.
41:01Je pense qu'Yitzhak Rabin constitue une véritable énigme.
41:05Dans un certain sens, il est presque la tête d'affiche du système israélien.
41:09Dans un certain sens, il est presque la tête d'affiche du sionisme.
41:14Il représente le nouveau juif, celui qui est né sur la terre de ses ancêtres.
41:19C'est le renouveau du nationalisme juif.
41:24Après une grande carrière militaire et un poste d'ambassadeur à Washington,
41:29Rabin revient en Israël et devient premier ministre juste après Yom Kippour,
41:34la guerre israélo-arabe et la démission de Golda Meir qui a suivi dans la foulée.
41:40Après un passage dans l'opposition, il redevient premier ministre au début des années 80.
41:47L'une des lignes directives importantes de la politique du parti travailliste,
41:52c'est la recherche d'un accord de paix avec les Palestiniens.
41:55Rabin évoquait même un délai de six mois, ce qui paraissait vraiment irréaliste.
42:10A la même époque, un jeune étudiant, Yégal Amir, a commencé des études universitaires.
42:17C'était un étudiant droit qui suivait les lois à la lettre.
42:21Il suivait les cours de l'université religieuse de Bar-Ilan.
42:27C'était un ultra-nationaliste de droite, un juif religieux, un orthodoxe.
42:33Les ultra-nationalistes de droite comme Amir dénoncent le plan de paix de Rabin avec les Palestiniens.
42:42En voyant ces extrémistes exprimer leur mécontentement,
42:46certains hommes politiques de l'opposition se jettent sur l'occasion.
42:52C'est notamment le cas d'un certain Benjamin Netanyahou.
42:58Netanyahou patientait en colis.
43:00Et attendait la première occasion qu'il se présenterait pour se faire un nom.
43:05Il n'a pas hésité à soutenir les opposants aux accords d'Oslo.
43:09Et même certains rabins qui mettaient en avant une disposition de la loi juive.
43:16Plus exactement, celle qu'on appelle la loi du poursuivant ou d'inrodef.
43:23Et s'appuyant sur ce texte, il laissait entendre que ces accords étaient presque une trahison.
43:29Le d'inrodef, la loi du poursuivant.
43:33Dans le monde d'aujourd'hui, on parlerait de légitime défense.
43:37Dans la loi juive traditionnelle, tuer quelqu'un perçu comme une menace est considéré comme un acte légitime.
43:47Un accord de paix avec les Palestiniens est synonyme d'abandon de territoire,
43:52de retrait des territoires occupés et de création d'impôts.
43:55Alors ils ont décidé de faire tout ce qui était possible pour s'y opposer.
43:59Aussi bien sur le plan politique que religieux.
44:02Ils ont même incité le peuple à s'en prendre à Yitzhak Rabin.
44:07Les accords d'Oslo parrainés par le président Bill Clinton révoltent les radicaux comme Amir.
44:17Ils considèrent que le transfert d'une partie de la Cisjordanie à l'Afghanistan
44:22Ils considèrent que le transfert d'une partie de la Cisjordanie aux Palestiniens
44:26est une menace pour la vie des Juifs et une profanation du nom de Dieu.
44:35L'opposition à Rabin et aux accords d'Oslo s'intensifie.
44:40Pendant ce temps-là, Benyamin Netanyahou qui surfe sur une vague de protestations contre la paix,
44:45voit sa popularité grandir.
44:47Il décide de prendre Yitzhak Rabin pour cible
44:50et il n'hésite pas à le faire de la manière la plus odieuse qu'on puisse imaginer.
44:56Sur une affiche, on l'affuble d'un uniforme nazi.
45:00On l'accuse d'être un traître et on incite la population à le tuer
45:04en faisant référence à la loi du poursuivant.
45:09Les troubles entre Israéliens et Palestiniens s'intensifient.
45:13Des effigies de Rabin et d'Arafat sont brûlées.
45:16On entretient la colère et on encourage les protestations contre la paix.
45:23C'est dans cette atmosphère électrique que surgit Yigal Amir.
45:29Pour mettre fin aux accords d'Oslo, l'étudiant a décidé de tuer Rabin.
45:34Yigal Amir était un opportuniste.
45:37Il a attendu qu'une occasion se présente
45:39et c'est ce qui s'est passé le 4 novembre 1995.
45:43Rassemblement pour la paix de Rabin sur la place des rois d'Israël à Tel Aviv.
45:49Noyé dans une foule de plus de 100 000 personnes,
45:52Amir s'approche.
45:55Il s'adapte à la situation.
45:57Il laisse le premier ministre passer devant lui.
46:00Il lui emboîte le pas.
46:04Puis, lui tire dans le dos.
46:08Amir se rend compte qu'il n'y a plus qu'une seule solution.
46:12Il s'adapte à la situation.
46:15Il s'adapte à la situation.
46:18Il s'adapte à la situation.
46:21Il s'adapte à la situation.
46:24Il s'adapte à la situation.
46:27Il s'adapte à la situation.
46:32Une balle traverse le poumon de Rabin.
46:36Une autre la rate le sternum et le poumon gauche.
46:40Tandis qu'une troisième atteint le garde du corps.
46:46Il n'y avait rien de suspect au sujet de Yigal Amir.
46:50Jusqu'à ce jour du 4 novembre 1995.
46:58Certains assassinats politiques mettent un terme à ce qui aurait pu arriver.
47:03Mais les conséquences sont souvent imprévisibles.
47:07Un bain de sang, une guerre, voire un génocide.
47:12Mais l'assassinat de Yitzhak Rabin a quelque chose d'unique.
47:17Le tueur avait un but précis.
47:20Et il avait prévu ce qui allait suivre.
47:23La fin du processus de paix.
47:25En cela, il a réussi.
47:32Je suis certain que beaucoup de personnes rêvaient que ça se termine comme ça.
47:37Mais il a finalement suffi d'un seul homme muni d'un pistolet, un Beretta, pour y parvenir.
47:44L'argument d'Amir qui s'appuie sur le Dindrodef,
47:47le fait que l'assassinat ait été commis pour des raisons religieuses, est écarté.
47:51Son frère, Agay Amir et son ami Dror Adani sont condamnés pour complicité d'assassinat.
47:57Dror est libéré en 2002 et Agay en 2012.
48:02Amir, lui, est condamné à la prison à vie.
48:11Dans la poche de la veste que Rabin portait quand il a été tué,
48:15ont été retrouvées les paroles de Shir Lachalom,
48:17l'hymne du mouvement de paix israélien.
48:20C'était le chant qui l'avait entonné.
48:23Cette page était tachée de son sang.
48:27Un court chapitre de paix venait de se refermer.
48:41Des horreurs de la première guerre mondiale au génocide rouen,
48:44des massacres en passant par les troubles sociaux jusqu'aux purges ethniques,
48:49les conséquences d'un assassinat politique sont souvent inattendues.
48:55Tout commence avec un objectif, le renversement d'un régime,
48:59la conquête, l'instauration d'un changement.
49:03Le crime peut être commis à l'aide d'un pistolet, d'une bombe, d'un poison ou d'un couteau.
49:08Il est toujours difficile de prévoir les événements qui suivront le décès d'une figure politique.
49:13Mais ces morts en entraînent toujours d'autres.