• il y a 2 mois
Avec les invités Emmanuel Cognat, neurologue au Centre de neurologie cognitive de l’hôpital Lariboisière, Laurent Levasseur, président du Directoire chez Bluelinea, membre la Silver Alliance, ainsi que Benoit Durand, directeur délégué chez association France Alzheimer.

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-09-21##
Transcription
00:00Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, votre nouvelle émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Et aujourd'hui, on va parler de la maladie d'Alzheimer puisque nous sommes le 21 septembre, journée mondiale dédiée à cette maladie.
00:17Alors, comment la détecter et la ralentir ? Qui concerne-t-elle ?
00:21Et y a-t-il des innovations thérapeutiques ?
00:23Et surtout, comment accompagner les aidants en charge des patients ?
00:25C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:28La Santé en Mouvement, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:31Sud Radio, La Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:35Et pour commencer cette émission dédiée à la maladie d'Alzheimer, j'ai le plaisir de recevoir Emmanuel Cognat.
00:40Emmanuel, bonjour. Vous êtes neurologue au Centre de Neurologie Cognitive de l'hôpital Larry Boisier.
00:46Vous avez tout un tas de diplômes et on va s'arrêter là.
00:48Peut-être avant de commencer, quelques chiffres sur la maladie d'Alzheimer.
00:52Bon, 900 000 personnes en France et 225 000 cas diagnostiqués chaque année.
00:56Mais précisez-nous quand même en quoi consiste cette maladie
00:59et en quoi elle diffère des autres maladies neurodégénératives.
01:03Alors bonjour et merci pour votre invitation.
01:05La maladie d'Alzheimer, c'est bien sûr la plus connue de toutes les maladies neurodégénératives.
01:09C'est aussi la plus fréquente, comme vous l'avez dit.
01:11C'est une maladie dont la vision a changé.
01:14Et je crois que c'est quelque chose qui est très important à souligner.
01:17Avant, on la voyait il y a encore 15-20 ans.
01:20Et puis malheureusement, c'est encore un peu le cas dans la société.
01:22Comme une maladie des dernières années,
01:24où on avait notre autonomie qui était altérée immédiatement et inexorablement.
01:30En fait, on sait maintenant que c'est une maladie qui s'étale sur 20 à 25 ans
01:33avec des lésions cérébrales qui s'installent tout doucement
01:35et très longtemps avant les premiers symptômes,
01:37au moins 10 ans avant les premiers symptômes.
01:39Puis les troubles sont légers et on peut déjà faire le diagnostic de la maladie.
01:42Puis ils deviennent un peu plus importants.
01:44Et c'est seulement, en quelque sorte, dans les stades tardifs
01:46que la maladie retentit sur le quotidien.
01:48Et c'est important que cette vision de la maladie change.
01:51Parce que comme ça, ça permet de faire des diagnostics plus précoces.
01:53On peut aujourd'hui utiliser des biomarqueurs.
01:55C'est-à-dire, à l'aide d'une poncture lombaire, peut-être demain,
01:58à l'aide d'une simple prise de sang,
02:00on peut faire le diagnostic de la maladie,
02:02démontrer la preuve de la présence du processus dans le cerveau.
02:06Et ça, c'est ce qui ouvrira, on l'espère bientôt,
02:08sur des perspectives thérapeutiques.
02:10Alors, très concrètement et sans effrayer qui que ce soit,
02:12mais les premiers signes et symptômes de la maladie d'Alzheimer
02:15auxquels il faut être attentif ?
02:17Alors, bien sûr qu'il y a les troubles de la mémoire.
02:19Ce ne sont pas toutes les mémoires, puisqu'on en a plein, qui sont touchées.
02:23C'est la mémoire des faits récents, la mémoire des petites choses.
02:26Quel était le menu d'hier ?
02:28Et bien, quand est-ce que j'ai reçu mes petits-enfants la dernière fois ?
02:32C'est aussi l'orientation spatiale.
02:35Le fait d'avoir un peu plus de mal à se retrouver dans la rue, par exemple.
02:39Retrouver sa voiture.
02:40Mais en réalité, on sait aujourd'hui que la maladie d'Alzheimer
02:42peut donner tout un tas de troubles cognitifs.
02:44Justement, ce qui réunit cette maladie,
02:47c'est le processus qui se passe au niveau du cerveau
02:49et qu'on détecte avec les biomarqueurs.
02:51Et c'est héréditaire ou alors ?
02:53Alors, ça c'est une question bien sûr qu'on se pose très souvent.
02:56Si la question c'est, est-ce que ça peut être transmis à travers un gène donné,
03:01ça c'est très rare.
03:02C'est moins d'un pour cent des cas où on est porteur d'un gène qui cause la maladie,
03:06on le transmet à un enfant sur deux,
03:08et celui-ci développera la maladie.
03:10Par contre, il y a des facteurs de risque génétique,
03:12un peu comme il y a des facteurs de risque de développer le cancer.
03:14Et à ce moment-là, quand on est porteur de ce facteur de risque,
03:17on a plus de risque qu'un autre de le développer,
03:19de développer la maladie, mais ce n'est pas du tout certain.
03:21Et aujourd'hui, il n'y a pas lieu de rechercher ces facteurs de risque génétiques
03:25puisque ça n'a pas d'impact particulier.
03:28Mais il y a des mesures sur le style de vie, le mode de vie,
03:31qui permettent justement d'être dans la prévention concernant cette pathologie ?
03:35Alors, pour être bien clair,
03:38empêcher le processus de la maladie de s'installer,
03:41ça on ne sait pas faire aujourd'hui.
03:43Par contre, on sait que la maladie va s'exprimer différemment
03:47selon, entre guillemets, la santé de notre cerveau.
03:50Si on a un cerveau qui, malheureusement, a un peu souffert au fur et à mesure de notre vie,
03:54parce que, par exemple, on a consommé de l'alcool ou des toxiques,
03:57ou parce qu'on a fait des vaccins non-vasculaires cérébraux,
03:59ou quelles que soient les autres raisons,
04:01eh bien la maladie d'Alzheimer arrivera sur un terrain un peu plus fragile
04:05et elle s'exprimera plus tôt.
04:06Donc, finalement, le meilleur moyen de se prémunir, en quelque sorte,
04:09ou en tout cas de se donner les meilleures chances de résister plus longtemps à la maladie,
04:13c'est d'avoir une bonne santé du cerveau,
04:16c'est-à-dire traiter ses facteurs de risque vasculaire,
04:18son hypertension, son syndrome d'apnée du sommeil,
04:21avoir une activité intellectuelle riche à travers notre activité professionnelle,
04:25nos loisirs, et aussi des contacts sociaux,
04:27ça c'est quelque chose qui a été bien montré récemment.
04:30La question que tout le monde se pose, c'est celle des traitements,
04:33où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
04:35Est-ce qu'il y a des vrais espoirs thérapeutiques ?
04:37Des espoirs, oui, même un petit peu plus que ça,
04:40puisqu'il y a maintenant un peu plus de 18 mois,
04:43il y a deux molécules qui ont montré leur capacité à ralentir la maladie,
04:47de manière scientifique et démontrée.
04:49Malheureusement, ces molécules, elles ont des effets indésirables,
04:52qui ne sont pas négligeables, avec des problèmes d'œdème au niveau du cerveau, de saignement,
04:57et c'est ce qui a fait que, récemment, durant l'été,
05:01l'Agence Européenne du Médicament a pour l'instant donné un avis défavorable
05:05sur le marché de ces médicaments en Europe.
05:07Ils sont mis sur le marché dans d'autres pays,
05:09comme par exemple aux États-Unis, ou récemment en Angleterre.
05:13Il y a un appel qui a été fait, parce qu'entre-temps,
05:16on a pu mieux identifier quels étaient les patients les plus à risque de ces complications,
05:21et on pense que ce serait dommage de priver de cette formidable opportunité,
05:25même si l'effet est modeste.
05:27C'est pour la première fois un traitement qui ralentit l'évolution de la maladie,
05:30et donc on attend de savoir ce que donnera cet appel,
05:33entre autres, les associations de familles de malades se sont mobilisées
05:37pour pousser à la reconsidération de ce traitement,
05:40et puis il y a une recherche qui est très active,
05:42il y a plusieurs dizaines de médicaments qui sont actuellement à l'étude
05:45dans un grand nombre de centres français y compris.
05:48Vous parliez du diagnostic tout à l'heure,
05:50juste, vous pourriez nous synthétiser ?
05:52D'abord, est-ce que c'est la personne elle-même qui se sent peut-être avoir des pertes de mémoire
05:57et qui va consulter ?
05:58Ou alors ce qu'elle observe chez ses parents ou son environnement ?
06:03Les motifs de consultation peuvent venir de l'un ou de l'autre.
06:07Quand c'est assez précoce, souvent les personnes s'en rendent compte.
06:11C'est souvent un stade un peu difficile, au stade de ce qu'on appelle le trouble cognitif-subjectif,
06:15c'est-à-dire que la personne sent qu'elle ne fonctionne plus comme avant,
06:18elle a des choses qu'elle n'arrive plus à faire,
06:20c'est souvent un petit peu insignifiant,
06:23s'organiser dans sa journée de travail par exemple,
06:25parce que ça peut toucher des personnes jeunes,
06:27surtout si on s'intéresse au stade précoce,
06:29où elle s'est perdue une ou deux fois dans la rue,
06:31à ce moment-là, c'est elle qui consultera.
06:33Mais souvent, quand on est au stade un peu plus avancé,
06:35la maladie s'accompagne souvent d'un symptôme qu'on appelle l'anosognosie,
06:39une difficulté à se rendre compte de ses autres symptômes,
06:42ça fait partie à proprement parler des symptômes de la maladie,
06:44et à ce moment-là, la personne finalement ne se sent pas si mal que ça,
06:48n'a pas tant l'impression d'être malade,
06:49et c'est souvent ses proches qui vont l'inciter à consulter.
06:52À ce moment-là, bien sûr, il faut consulter en centre mémoire.
06:54Il y a plus de 400 consultations mémoire en France,
06:58et donc l'accès est relativement facile.
07:02En une poignée de seconde, pour conclure, Emmanuel,
07:04la recherche scientifique, elle nous donne des espoirs très concrets.
07:06À quelle échéance aujourd'hui ?
07:08Ça, c'est malheureusement impossible à dire,
07:10parce que tout prend beaucoup de temps.
07:12Un essai thérapeutique, c'est en général trois ans au moins,
07:14puis il y a cette phase d'étude.
07:17On espère que ces traitements seront la première pierre,
07:21et que, d'une manière ou d'une autre,
07:23ils seront approuvés dans les prochaines années,
07:25et puis viendront ensuite d'autres générations.
07:27Mais surtout, il ne faudrait pas avoir l'impression
07:29qu'on ne peut rien faire aujourd'hui,
07:31même si on n'a pas de traitement qui ralentisse l'évolution de la maladie.
07:34Ça vaut le coup de faire un diagnostic,
07:36et surtout un diagnostic précoce,
07:37parce que c'est là qu'on peut renforcer la stimulation,
07:40mettre en place un certain nombre de choses
07:42qui pourraient accompagner l'évolution de la maladie
07:44et limiter son retentissement au quotidien.
07:46Merci Emmanuel Cognat.
07:47Je rappelle que vous êtes neurologue au centre de neurologie cognitive
07:50de l'hôpital Larry Boisier.
07:52Et qui dit, hélas, maladie neurodégénérative,
07:55dit modification du rôle et des responsabilités des membres de la famille.
07:58Et peut-être êtes-vous, vous-même, vous qui nous écoutez,
08:01à la recherche de solutions pour que vos parents
08:03puissent continuer à vivre à leur domicile en toute sécurité,
08:06avec peut-être des services de téléassistance adaptés.
08:08Et pour nous éclairer sur le sujet,
08:10j'ai le plaisir de recevoir Laurent Levasseur.
08:13Laurent, bonjour.
08:14Vous êtes le président de la société Blue Linea,
08:16qui accompagne au quotidien les membres de familles
08:18de personnes en perte d'autonomie.
08:20Dites-nous pourquoi, même si c'est évident,
08:22l'assistance des aidants est de plus en plus essentielle.
08:25L'aide aux aidants est essentielle,
08:27parce que si l'entourage n'est pas fort, n'est pas conforté,
08:30évidemment, on va avoir un sujet.
08:32Vous savez, dans de nombreux cas,
08:34c'est le conjoint dit sain qui va disparaître
08:37avant le patient Alzheimer.
08:39Alors justement, pour les accompagner, ces patients,
08:41vous avez notamment un bouton magique
08:43qui permet quelque part d'alléger la charge mentale de la famille.
08:46Expliquez-nous un petit peu comment ça fonctionne.
08:48En effet, on s'est mis à équiper plutôt l'aidant,
08:51plutôt l'entourage, que le patient Alzheimer.
08:54Pourquoi ? Parce que cette personne peut avoir besoin
08:57d'assistance, de conseils, de soutien,
09:01et c'est un petit bouton qu'on appelle le bouton help
09:04qui permet à tout moment d'avoir une équipe H24,
09:077 jours sur 7, qui va pouvoir les conforter,
09:11les accompagner, prévenir des proches,
09:13prévenir des secours.
09:15C'est normalement que le conjoint ne se sente pas seul,
09:18isolé, et puisse avoir une charge mentale
09:21un peu plus allégée.
09:23Et les principales questions que l'on peut vous poser,
09:25justement, vous avez un peu observé,
09:27quelles sont les questions qu'on vous pose ?
09:29Alors, les questions qu'on nous pose sont souvent
09:31des questions qui peuvent sembler de bon sens
09:33quand on est bien évidemment au contact
09:36de personnes souffrant de maladies chroniques
09:38et qui pour chacune de ces personnes est nouveau.
09:42Et puis ça va s'installer dans le temps.
09:44Donc ça peut être comment me comporter,
09:46comment en parler, comment échanger.
09:48Vous savez, c'est assez proche de ce qui peut être vécu aussi
09:51sur de l'HAD, avec des hospitalisations à domicile,
09:55ou comment se comporter et comment accompagner.
09:58L'objectif principal est surtout de prendre soin
10:01autant de l'entourage que de la personne.
10:04J'ai envie de vous demander, est-ce que la société
10:06est prête aujourd'hui, en 2024, à vieillir ?
10:09Alors, est-ce que la société est prête à vieillir ?
10:11La société est prête à vieillir.
10:12Vous savez, aujourd'hui, dix ans de plus, c'est plus âgé.
10:16Dix ans de moins, c'est moins âgé.
10:17Mais chacun d'entre nous ne s'est jamais senti aussi jeune.
10:20Et c'est valable pour tout le monde.
10:22Et autour de maladies chroniques comme la maladie d'Alzheimer,
10:25il y a souvent un déni qu'il faut arriver à casser.
10:28Merci Laurent Levasseur.
10:30Je rappelle que vous êtes le président de la société Blue Linea.
10:33Restez avec nous puisque dans quelques instants,
10:35on va présenter toutes les actions que propose
10:37l'association Alzheimer pour accompagner les aidants,
10:39mais aussi les patients, notamment,
10:41en cette journée mondiale de l'Alzheimer.
10:43La santé en mouvement, ça continue dans quelques instants,
10:45et c'est sur Sud Radio.
10:50Et pour continuer cette émission spéciale,
10:52journée mondiale de l'Alzheimer,
10:54j'ai le plaisir d'accueillir Benoît Durand,
10:56directeur délégué de l'association France Alzheimer.
10:59Benoît, bonjour.
11:00Bonjour.
11:01On est ravis de vous avoir aujourd'hui en plateau,
11:03en ce jour très spécial pour vous.
11:05Juste, pouvez-nous vous rappeler les principales missions
11:07de votre association ?
11:08Déjà, pour rappeler que l'association France Alzheimer
11:10est maladie apparentée,
11:11la seule association reconnue d'utilité publique
11:14qui accompagne au quotidien les personnes impactées
11:16par la maladie.
11:17Nous avons quatre missions essentielles.
11:19Évidemment, accompagner les familles.
11:21On leur propose différents ateliers,
11:23à la fois pour les personnes malades,
11:25mais aussi pour les aidants,
11:26et même pour le couple aidants aidés.
11:28Nous avons comme mission aussi de sensibiliser
11:30le grand public,
11:31de sensibiliser aussi les pouvoirs publics,
11:34et Dieu sait qu'il y a du travail à faire en ce moment.
11:37La formation.
11:38Du coup, tous nos bénévoles sont formés
11:40pour accompagner les personnes.
11:42Et puis, il y a la formation
11:43de tous les professionnels médico-sociaux,
11:46et la formation des aidants aussi,
11:48qui est un axe gratuit,
11:49qui permet aux aidants de venir chez nous
11:52et de se faire « former » sur la pathologie,
11:56comment mieux communiquer avec ses proches,
11:58toutes les aides possibles,
11:59inimaginables qu'ils pourraient avoir.
12:01Et enfin, nous finançons la recherche.
12:04Depuis de nombreuses années,
12:06nous avons un budget de 1,5 million d'euros par an
12:10consacré à la recherche.
12:11Très bien.
12:12Alors, aujourd'hui, on l'a dit,
12:13c'est la journée mondiale de l'Alzheimer.
12:15Concrètement, quel est l'objectif de cette journée
12:17et qu'en attendez-vous ?
12:18Chaque année, à la journée mondiale,
12:20on propose une thématique
12:22à nos 101 associations départementales
12:24et à nos 2200 bénévoles.
12:28Et cette année, comme l'année dernière,
12:30on va surfer sur le succès des Jeux olympiques
12:32et la thématique est le sport adapté
12:34ou l'activité physique adaptée.
12:38Nous avons la joie et la fierté
12:40d'avoir Marie-Josée Perret comme marraine.
12:43Du coup, c'est pour mettre un axe dessus.
12:45Ça fait partie des choses qu'on propose.
12:49Au départ, on proposait ça aux personnes malades,
12:51notamment le tennis de table, le tennis santé.
12:55Et on s'aperçoit aussi qu'il y a un bienfait
12:57sur la santé de l'aidant.
12:59Donc, tout ce qui est autour du sport,
13:01on a parlé de prévention tout à l'heure.
13:03Concrètement, aujourd'hui, par exemple,
13:04je veux vraiment me mobiliser et en savoir davantage.
13:07Où vais-je pour vraiment toucher de près la réalité
13:10ou alors avoir des conseils et me retrouver
13:12avec des gens qui sont capables d'échanger ?
13:13Dans chaque département, vous avez une association
13:14France Alzheimer.
13:15Donc, si vous voulez vous renseigner
13:17sur les bienfaits, même l'activité physique adaptée
13:19ou d'autres activités, vous pouvez contacter
13:21chaque association départementale de votre département.
13:24Et donc là, vous remontiez sur ce que dit Emmanuel.
13:27Justement, cette bonne santé mentale,
13:29elle passe avant tout par le sport
13:30et par l'hygiène régulière.
13:32Elle passe par le sport.
13:33Le sport aussi recrée du lien social,
13:35ce qui est important à dire et à faire.
13:37Et donc, du coup, en fait, ça fait partie
13:39des activités qu'on propose, effectivement.
13:41Alors, expliquez-nous, à partir du moment
13:43où la maladie est diagnostiquée,
13:45vous vous accompagnez les aidants,
13:46comment ça se passe ?
13:47On vous appelle et là, vous allez rentrer
13:49dans une forme d'accompagnement du parcours de soins.
13:51Vous allez un peu décoder toutes les aides
13:53qui sont possibles parce qu'effectivement,
13:54quand le diagnostic tombe, c'est un peu incoupré,
13:57on est un petit peu désemparé.
13:59Comment on navigue dans tout ce système ?
14:01Alors, vous avez bien dit naviguer.
14:03C'est vrai que sur les aides,
14:05c'est un vrai méandre administratif.
14:07Donc, on est là aussi pour conseiller,
14:09aider, orienter, voire aider même
14:11à remplir certaines demandes d'aide.
14:14J'ai une liste à la pré-verse d'aides,
14:16si vous voulez.
14:17Après, c'est en fonction de l'âge.
14:20Malheureusement, nous, on milite
14:21pour la suppression de cette barrière de l'âge.
14:23Mais les aides sont en fonction de l'âge,
14:25en fonction de la catégorie de la maladie.
14:28Si vous êtes en GIR 1 ou GIR 4,
14:30vous n'avez pas les mêmes prestations.
14:31Vous avez des aides financières,
14:33mais vous avez aussi des aides de prestations
14:34en domicile.
14:35Enfin, vous en avez beaucoup.
14:36Donc, nous, on est là aussi pour vous aider
14:38à vous orienter et vous aider
14:41à viser juste sur l'aide
14:44dont vous pouvez bénéficier.
14:46Et ensuite, quelqu'un qui frappe à notre porte,
14:49on va lui proposer un entretien
14:51psychologique individuel.
14:54Ça, c'est pour les dents.
14:56Du coup, ça sera gratuit sur 5 séances.
14:59Ensuite, une formation des aidants.
15:01Et ensuite, pour ne pas le laisser tout seul dans la nature,
15:03il y a un groupe de parole.
15:04Et ensuite, il adhère à l'association.
15:06Et là, on va lui proposer
15:08un pléthore d'ateliers
15:10spécifiques à la fois,
15:12soit pour la personne malade qui l'accompagne,
15:14soit pour lui aussi,
15:15parce que la santé de l'aidant est aussi primordiale.
15:17On posait la question à Laurent tout à l'heure,
15:19si notre société est prête à vieillir aujourd'hui
15:21et si elle est bien équipée.
15:22On a fait beaucoup de bruit
15:24avec la présidence de Nicolas Sarkozy
15:26avec la maladie de l'Alzheimer.
15:28Vous avez l'impression que les gouvernements
15:30prennent autant au sérieux cette cause
15:32qui est vraiment un enjeu de santé publique
15:34avec une société vieillissante,
15:36ou alors la cause a été un peu laissée de côté
15:38et puis, à dienne que pourra ?
15:40Alors, malheureusement,
15:42je trouve que non.
15:44On ne prend plus en compte
15:46tel que ça avait été fait
15:48lors du plan 2008-2012
15:50où le financement était conséquent.
15:52Le projet était conséquent.
15:54Il y a eu plein,
15:56beaucoup de choses concrètes
15:58qui ont été mises en place.
16:00Et depuis, en fait, on rame.
16:02Je veux rester poli,
16:04mais on rame vraiment
16:06vis-à-vis des politiques.
16:08Je ne sais plus si, pour eux,
16:10c'est un enjeu majeur de santé publique.
16:12Pourtant, on sait très bien que d'ici 2050,
16:14les chiffres vont doubler.
16:16Oui, puisque notre population est en train de vieillir,
16:18elle ne se renouvelle pas,
16:20donc on est dans un paradoxe
16:22qui n'est pas pris en compte.
16:24Ce qu'on essaie de faire comprendre aux politiques,
16:26c'est que c'est un investissement.
16:28Évidemment, c'est cher, ça coûte cher,
16:30mais si on n'investisse pas aujourd'hui,
16:32ça coûtera encore plus cher demain.
16:34C'est ça qu'on essaie de leur dire,
16:36que c'est un enjeu majeur,
16:38qu'on était leader,
16:40qu'on était un exemple en Europe
16:42il y a encore 10 ans,
16:44et ce n'est pas le cas du tout.
16:46On est en train de reculer.
16:48Des pays mettent en place des plans
16:50dignes de ce nom, comme nous on a pu le faire en 2008,
16:52et que nous, pas du tout.
16:54Depuis l'arrêt du plan
16:56maladie neurodégénérative,
16:58on est sur des stratégies,
17:00des feuilles de route,
17:02avec plein de belles intentions,
17:04mais qui ne sont pas financées à l'heure actuelle.
17:06Donc c'est une maladie qui coûte cher à la société,
17:08quand on voit l'encadrement d'un patient
17:10qui a besoin de plusieurs
17:14aides médicalisées,
17:16la maladie coûte cher,
17:18et vous avez l'impression que ça n'est pas pris en compte ?
17:20Elle coûte trop cher ?
17:22Oui,
17:24elle coûte cher,
17:26sûrement trop cher,
17:28mais je pense que là aussi c'est un investissement,
17:30et que si on investit aujourd'hui,
17:32ça coûtera moins cher demain,
17:34parce qu'on va arriver à un stade
17:36où on va se retrouver devant un mur,
17:38où il va falloir mettre des milliards d'euros
17:40pour accompagner les personnes
17:42qui vont être complètement démunies,
17:44et qui peuvent se faire
17:46de manière plus douce.
17:48Et du coup, prenons en compte aussi
17:50la santé de l'aidant, là je pense qu'on peut faire des économies,
17:52vraiment, au niveau de la sécurité sociale,
17:54si vraiment on prend en compte,
17:56on accompagne aussi la santé de l'aidant,
17:58qui souvent l'aidant s'oublie,
18:00parce qu'on a dit tout à l'heure que c'est une maladie qui isole,
18:02et l'aidant va privilégier
18:04l'accompagnement de sa personne malade
18:06à son détriment, et du coup ça aussi,
18:08ça s'accompagne.
18:10Moi j'espère que demain,
18:12on va aussi réunir autour de la table
18:14l'Etat ou des organismes étatiques
18:16avec des groupes privés
18:18comme l'assuranciel, mutuel,
18:20pour que le reste à charge des familles
18:22soit absorbable,
18:24mais aussi qu'ils puissent s'entendre
18:26sur des prestations,
18:28des produits proposés
18:30pour absorber aussi tous ces besoins.
18:32Si vous aviez un message aujourd'hui aux aidants
18:34pour rester forts et se dire qu'il y a quand même des gens
18:36qui les écoutent et qu'ils ne sont pas seuls,
18:38ça serait quoi ce message ?
18:40Ne restez pas seuls,
18:42venez nous voir, on aura forcément
18:44des choses à vous proposer,
18:48il faut changer le regard sur la maladie,
18:50c'est une maladie stigmatisante,
18:52et c'est ça que j'ai envie de leur dire,
18:54ne restez pas seuls.
18:56Vous devez avoir peut-être des partages d'expérience
18:58avec ce qui se passe à l'étranger, dans d'autres pays d'Europe,
19:00vous avez l'impression qu'on fait bien,
19:02moyen, on pourrait mieux faire, c'est quoi les pays exemplaires
19:04sur le sujet ?
19:06On faisait très bien, et là on fait moins bien,
19:08mais on pourrait largement mieux faire.
19:10Les rôles modèles ?
19:12Les Scandinaves ont quand même
19:14un temps d'avance,
19:16l'Allemagne aussi a pris
19:18la mesure qu'on avait prise
19:20à l'époque,
19:22voilà, grosso modo,
19:24les pays que je pourrais citer, en tout cas en Europe.
19:26Pour conclure, Emmanuel et Benoît,
19:28le mot de la fin, si vous aviez peut-être
19:30trois messages aux futurs ministres de la Santé,
19:32quels seraient-ils ?
19:34Benoît et Emmanuel, qui commence ?
19:36Moi, je peux
19:38justement faire un pas de côté, on a parlé
19:40tout à l'heure d'argent,
19:42d'argent qui apporte de l'argent, mais je pense qu'il faut
19:44aussi considérer la qualité de vie, tout simplement,
19:46ça coûte
19:48de l'argent, tout ça, pour la qualité de vie
19:50de personnes malades, et de tout un
19:52empoisonnement familial, parce que comme l'a bien
19:54souligné Benoît, et c'est ce que je dis toujours
19:56à mes patients, la maladie d'Alzheimer, c'est une maladie
19:58qu'on vit en équipe, le patient,
20:00et son aidant avec
20:02des phénomènes de ping-pong, quasiment
20:04le retentissement de ce que vit l'un sur l'autre
20:06et vice-versa, donc
20:08ça serait mon message, oui.
20:10Le vôtre, le mot de la fin ?
20:12Moi, je dirais que
20:14Monsieur le ministre, futur ministre,
20:16considérez vraiment la maladie d'Alzheimer
20:18et les maladies apparentées comme un enjeu
20:20majeur de santé publique.
20:22Simplifiez, s'il vous plaît,
20:24toutes les démarches administratives
20:26qui polluent
20:28vraiment
20:30l'accompagnement au quotidien,
20:32deux messages forts.
20:34Mieux vaut deux forts que trois.
20:36Que trois petits.
20:38Emmanuel Cognat, Laurent Levasseur,
20:40Benoît Durand, merci beaucoup pour vos interventions.
20:42La Santé en Mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
20:44Vous pouvez nous retrouver en podcast et sur vos
20:46réseaux sociaux préférés. Je vous souhaite
20:48une excellente fin de week-end. Prenez soin
20:50de vous, prenez soin de votre famille, et je vous dis
20:52à la semaine prochaine.

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