Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.
Avec Arnaud Hayaert, sophrologue, directeur de sophrologie formations et Emilie Steinbach, docteure en Biologie intégrative et neuroscientifique.
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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-03-15##
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Catégorie
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ÉducationTranscription
00:00Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Aujourd'hui, nous allons parler des médecines non conventionnelles,
00:12ces pratiques qui soignent autrement et ne sont pas toujours reconnues par les autorités de santé.
00:18Avec nos invités, nous vous ferons notamment découvrir les bienfaits de la sophrologie,
00:22mais aussi de la chrononutrition pour vous permettre un mieux-être au quotidien.
00:26Mais à vous de juger. La Santé en Mouvement spéciale médecine non conventionnelle, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:32Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
00:36Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir d'accueillir Arnaud Ayert.
00:39Bonjour Arnaud, donc vous êtes sophrologue, mais aussi directeur de l'école Sophrologie Formation.
00:44Alors Arnaud, on va commencer par une définition, c'est quoi la sophrologie ?
00:48Bonjour Vanessa, merci. C'est quoi la sophrologie ? Alors j'ai deux propositions à vous faire.
00:54Parlons vrai ou parlons scientifique ? Les deux, allez.
00:58Allez, parlons vrai, on est sur Sud Radio. Parlons vrai, en deux mots, la sophrologie c'est prendre conscience.
01:03De quoi ?
01:04Prendre conscience, là vous êtes en train de respirer, vous ne le sentez pas.
01:07Si vous prenez conscience, forcément vous allez vous débrancher de certaines choses.
01:10Et là ça commence à devenir intéressant.
01:12Ça c'est une première partie déjà pour intéresser tout de suite et interpeller.
01:15Wow, qu'est-ce qu'il fait là ?
01:17Je suis déjà en train de prendre conscience.
01:19Qu'est-ce qu'il se passe ? Voilà, prendre conscience.
01:21Et la deuxième alors, scientifique ?
01:22La deuxième en effet, c'est une pratique de soins non conventionnels
01:25qui se base en effet sur l'interoception, consciente et volontaire,
01:29dans un seul but, réconcilier le corps et le cerveau.
01:32Alors expliquez-nous concrètement, parce qu'on a besoin de visualiser,
01:35quel type d'exercice et pour quels bénéfices, Arnaud ?
01:38Alors, histoire de voir quelque chose, c'est plutôt sentir.
01:42Sentir qu'on va fermer les yeux.
01:44Être à l'intérieur de soi.
01:46Alors c'est pas toujours OK pour tout le monde, mais déjà, sentir que les yeux sont fermés.
01:49Sentir la présence de son corps.
01:51Ça peut être plein de choses.
01:52Ça pourrait être du chaud, du froid, des sensations physiques,
01:55mais aussi les points d'appui.
01:57C'est aussi la structure du corps et ça aussi, ça vient rassurer.
01:59Alors on aura les pieds, le bassin, le dos contre le dossier.
02:02On va faire ça assis, bien entendu.
02:05Les avant-bras, les mains qui sont posées, la présence des épaules,
02:08la présence de notre mâchoire.
02:10Ça y est, on est déjà dans présence du corps, présence des points d'appui.
02:13Un dernier paramètre, la présence de notre respiration, mais en conscience.
02:17Donc sentir qu'il y a de l'air qui rentre à l'inspire, juste ça.
02:20Et de l'air qui ressort à l'expire.
02:22Alors là, j'ai envie de vous demander, cette conscience,
02:25elle va nous permettre d'aller mieux ou d'aller moins mal ?
02:28Vous soignez quoi ?
02:29Alors on ne soigne pas.
02:31On n'est pas des soignants, on est en accompagnement.
02:34Des soignants, on est en santé intégrative,
02:36donc on accompagne les médecins, les infirmières, les kinés, les ostéos, etc.
02:40Mais on ne soigne pas.
02:42Par contre, on va aider à faire prendre conscience de certaines choses,
02:45faire prendre conscience que Mme Trucmuche n'a pas mal partout.
02:50Parce que les patients qui arrivent disent « j'ai mal partout ».
02:53Alors ça, on est d'accord, ce n'est pas possible.
02:55Ou alors, comme disait Coluche, il va falloir vous mettre dans le plâtre,
02:58et il n'y aura qu'une seule fois à touiller.
02:59Vous donnez une lecture du corps, vous allez aider à mieux comprendre.
03:02On va être dans la présence du corps, mais en conscience.
03:05Et pendant ce temps-là, comme le cerveau est séquentiel,
03:07on ne peut pas faire plusieurs choses en même temps.
03:09Soit vous êtes branché sur la présence de votre corps,
03:11soit vous êtes branché sur votre liste de course ou autre, et peu importe.
03:14Mais pendant que vous êtes dans la présence de votre corps,
03:16vous ne pouvez pas faire la liste des courses, et ça, ça m'intéresse.
03:18Alors, vous êtes dans l'accompagnement, mais dites-nous concrètement,
03:20on vient vous voir pour aller mieux malgré tout, sur quoi ?
03:24Alors, est-ce qu'il y a une personne ici dans cette pièce qui nous entend,
03:29qui dit « moi, le stress, je n'ai jamais connu et je n'en aurai jamais ».
03:33Donc déjà, le stress.
03:35Et puis le stress chronique est plus que répétitif jusqu'à l'overdose.
03:40Évidemment, vous avez ce que c'est, ce qu'on appelle le surmenage.
03:42Parlons français, mais on peut parler du burn-out aussi, bien entendu.
03:46Donc, tout ce qui est ce trop plein d'émotions qui ne sont pas gérées,
03:50on ne sait pas quoi en faire, et ça déborde un peu partout.
03:52Donc, on vient vous voir, vous allez prendre conscience justement
03:55de cette enveloppe corporelle, et vous allez atténuer le stress, c'est ça ?
03:58La présence du corps rassure le cerveau.
04:00C'est quelque chose d'important.
04:02Alors, il n'y aura pas que ça, bien entendu, il y aura d'autres exercices.
04:04On sait très bien, je vais redonner encore quelques termes techniques,
04:07mais à l'inspiration, on va créer une émotion.
04:10Ça, c'est facile à visualiser, vous avez peur.
04:12Si je claque dans mes mains très fort, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
04:15J'ai inspiré, il y a eu une émotion.
04:17Et à l'expiration, il va y avoir un sentiment.
04:19Il ne faut pas faire peur comme ça, ce n'est pas bien.
04:22Donc, ce sentiment, il est plus privé.
04:24De pouvoir travailler sur les émotions, les sentiments,
04:26mais à l'intérieur de nous, en conscience,
04:28voilà pourquoi on parle de régulation émotionnelle.
04:31Non, mais j'ai besoin de savoir.
04:33Alors, on va dans une consultation.
04:35Faites-moi vue cette consultation, et je vais ressortir de chez vous.
04:38Comment je me sentirais ?
04:39Cette consultation, elle commence déjà par une anamnèse complète.
04:42Il va falloir savoir déjà pourquoi le patient vient.
04:45Souvent, il est envoyé par son médecin.
04:47Mais de voir surtout dans un premier temps,
04:50et ça c'est très important pour nous en tant que sophrologue,
04:52de savoir si ce patient rentre dans les clous de la sophrologie ou pas.
04:57Est-ce que c'est le bon outil ?
04:59Parce que ça ne reste qu'un outil, encore une fois.
05:01Ça, c'est la première chose.
05:02La deuxième, c'est en rentrant dans les clous de la sophrologie,
05:05est-ce que moi, dans ma réalité professionnelle à moi,
05:08est-ce que je peux accompagner cette personne ?
05:10Est-ce que je me sens apte ou pas ?
05:12Donc, il y aura cet accompagnement avec des objectifs.
05:15Bien entendu, je viens vous voir parce que ça fait 25 ans que je ne dors pas.
05:19Moi, il était temps de venir.
05:21Donc, ça peut être ça.
05:22Ou je viens vous voir parce que mon médecin m'a dit que j'avais une fibromyalgie,
05:26ça fait trois ans que j'ai mal partout,
05:28on ne m'a pas dit ce que j'avais,
05:30donc je me suis inquiété, ça ne m'a pas arrangé.
05:32Mais aujourd'hui, ça y est, j'ai une étiquette qui est posée,
05:34mon médecin m'a dit que ce serait bien de faire de l'asophro pour calmer un petit peu.
05:38Donc là, vous allez travailler uniquement sur la respiration ?
05:40Vous travaillez sur quel type de posture avec les patients ?
05:43On travaille en effet sur une posture, donc debout, assis, selon la possibilité du patient.
05:47Mais en effet, sur des mouvements respiratoires,
05:49sur des mouvements physiques, mais des mouvements doux.
05:51On sait que les mouvements lents aident la concentration,
05:54donc à être vraiment dans ce mouvement.
05:56Et puis selon les possibilités, selon l'âge aussi,
06:00parce qu'on peut faire de l'asophrologie à partir de 7-8 ans,
06:03mais jusqu'à, j'ai envie de dire, 107-108-120 ans peut-être,
06:08à partir du moment où la conscience est active.
06:10Et c'est ça qui est important.
06:11Alors on le disait en introduction, vous faites partie de ces médecines
06:14qui jusqu'à il y a un certain temps laissaient sceptiques le corps médical.
06:18Pourtant quand on vous écoute, c'est juste de la respiration, du mouvement,
06:21donc rien de bien méchant apparemment chimiquement.
06:23Où en est-on aujourd'hui ?
06:25Parce qu'il y a peut-être effectivement ce qu'on appelle le charlatanisme,
06:28il y a votre pratique de la profession, et puis il y a le corps médical.
06:32Où vous situez-vous dans tout ça ?
06:34C'est vrai qu'il y a de plus en plus de charlatanisme,
06:37et là au mois d'avril il va y avoir un rapport de la Myphilude
06:40qui s'occupe justement des dérives sectaires en France.
06:42Donc on attend de voir un petit peu ce qui se passe
06:45selon les pratiques de soins non conventionnels.
06:47Ça explose, ça fleurit d'un peu partout, et vous le savez,
06:50en France on s'intéresse énormément à toutes ces choses
06:53où on peut prendre soin de nous peut-être encore autrement.
06:55La première orientation, c'est quand même l'horoscope en France.
07:00Prendre soin de soi, ça fait un petit peu peur,
07:02ou ça rassure, je ne sais pas.
07:04Mais prendre soin de soi, ça peut être du yoga,
07:06ça peut être du Qigong, du Tai-Chi, de la réflexo,
07:09je vais en oublier.
07:11Est-ce qu'il y a des preuves scientifiques que vous faites du bien ?
07:13Oui, de plus en plus, et ce qu'on est en train de mettre en place
07:17depuis le 4 février, c'est justement pour avoir des preuves scientifiques.
07:21Depuis le 4 février, on a fait une conférence de presse
07:24pour lancer un agrément national pour tous les sophrologues en France.
07:27Donc ça, c'est quand même un grand progrès avec notre partenaire Hospital-ID,
07:30qui est l'évaluateur de tous les hôpitaux de France,
07:32pour avoir une pratique évaluée en sophrologie,
07:35donc évaluée par les patients.
07:37On a des questionnaires qui sont normés,
07:39qui sont scientifiquement posés, on n'a plus rien à prouver de ce côté-là,
07:42pour avoir la photo avant et après un suivi sophrologique
07:45pour avoir justement des véritables preuves.
07:47Il y a quelques études qui existent,
07:49notamment sur les acouphènes, sur le sommeil, sur le stress,
07:52mais on se sert principalement des retours qu'on a de la pleine conscience,
07:56avec le fameux mindfulness.
07:58On voit aussi de plus en plus de patients, entre guillemets,
08:01qui veulent s'affranchir du médicament.
08:04Vous pouvez répondre à cette problématique
08:06et vraiment être un soin de compensation, on va dire, à part entière ?
08:12Plutôt en complément, pas de compensation,
08:14c'est justement comme on parlait de charlatanisme,
08:17moi je travaille qu'avec des médecins,
08:19et tous les sophrologues que je forme travaillent aussi en santé intégrative,
08:22c'est travailler à plusieurs dans le parcours de soins du patient.
08:25Pourquoi j'utilise le mot patient, tout simplement ?
08:27Si j'étais dans la réinsertion sociale, je parlais de clients ou de participants.
08:31Mais de pouvoir apporter un vrai plus dans la consultation,
08:35c'est quelque chose d'important.
08:37Aujourd'hui, il y a trop de dérives, on ne peut pas dire
08:40« alors laissez tout tomber », justement ça fait partie des dérives,
08:43et c'est pour ça que c'est décrié,
08:45on sait très bien qu'il y a toujours le vert dans n'importe quel fruit,
08:49et il y en a, que ce soit en sophro, en naturo, en réflexo, en hypnose,
08:53il y a toujours quelqu'un qui va partir un petit peu sur le côté pour dire
08:57« alors, si on faisait la même chose mais sans les vêtements, pour voir ce que ça fait ? »
09:01Evidemment c'est une dérive.
09:03Mais surtout de ne pas avoir ce réflexe de dire « tout sauf le médicament »,
09:08ben non !
09:09Si le médicament est posé, si un diagnostic est posé, on va accompagner ça,
09:13et j'insiste toujours sur l'accompagnement aussi dans l'observance du traitement,
09:17c'est-à-dire s'assurer que le patient prenne bien son traitement qui a été prescrit.
09:22J'allais vous demander, en termes d'observance ou de séance de sophrologie,
09:26il y a une quantité particulière, et surtout, combien ça coûte ?
09:30Combien ça coûte ? On est entre 40 et 80 euros pour une séance en individuel.
09:34Remboursée ou pas ?
09:35Prise en charge par les mutuelles.
09:37Non, on n'est pas remboursé, il n'y a pas de numéro à délit, pas encore.
09:40Ça viendra peut-être un jour, je ne sais pas.
09:42Mais les mutuelles prennent en charge de plus en plus, c'est ça qui est important.
09:47Elles suivent aussi le mouvement des consommateurs,
09:50qui consomment un petit peu tout et n'importe quoi,
09:53de se dire, si on est remboursé, au moins quelque chose qui peut vraiment les aider.
09:57Combien de séances ? Là aussi, vous allez me dire, ça dépend ?
10:01Je vais vous faire faire nos rénaux avec un certain temps.
10:05Donc, le fuit du canon, mais ça va dépendre, bien entendu.
10:08Alors, il y a deux critères.
10:10Là, il y a quand même une réponse.
10:12Le premier critère, c'est l'état des lieux.
10:14On parle de combien ?
10:15On parle du stress, mais on parle de moins 2, de moins 25, de moins 72.
10:20Et toujours dans le premier, OK, je parle de moins 2,
10:23mais je veux aller jusqu'où ? En fait, c'est quoi mon objectif ?
10:25Je veux aller à plus 5.
10:26Bon, on comprend bien que de moins 2 à plus 5, il n'y aura peut-être pas besoin de 32 séances.
10:31Mais de moins 57 à plus 112...
10:34Et vous êtes recommandé par le médecin généraliste ou on peut venir directement chez vous ?
10:37Alors, on peut venir, bien entendu, directement.
10:39Mais il y a de plus en plus des recommandations.
10:42Je me félicite vraiment pour tous les sophrologues qui font un travail extraordinaire,
10:45vraiment sur le terrain, dans des domaines très variés.
10:48Vous me posez la question, qui vient en consultation ?
10:50Alors, il y a des sophrologues dans les écoles,
10:52et merci au rectorat de faire confiance.
10:54J'ai eu ce matin au téléphone,
10:56quelqu'un qui travaille dans les collèges et les lycées,
10:59avec une responsable d'établissement qui dit,
11:02mais moi, je préfère qu'ils prennent une heure pour aller mieux,
11:05parce que s'ils peuvent acquérir ce genre de technique,
11:08ce sera peut-être aussi pour toute leur vie.
11:10Je trouve ça extraordinaire.
11:11Donc, dans les écoles, dans les collèges, bien entendu,
11:14mais aussi, tout à l'heure, je parlais de réinsertion sociale,
11:17peut-être dans les prisons, parce que ça existe aussi,
11:19et je trouve ça formidable,
11:21parce qu'il y a un vrai travail à faire, vraiment, de prévention aussi.
11:24Évidemment, dans le monde de la santé,
11:26dans le monde de l'entreprise, on va parler du burn-out, évidemment.
11:29Donc, mieux le prévenir,
11:32plutôt qu'être dans le curatif, vaut mieux être dans le préventif, vraiment.
11:35La prévention, c'est permettre aussi demain.
11:38Ça, c'est quelque chose d'important.
11:40Arnaud, en une petite seconde, pour conclure,
11:42le top 3 des pathologies, si on peut les appeler comme ça,
11:45pour lesquelles on vient vous voir ?
11:47Stress, sommeil, burn-out.
11:49Comme ça, mis en premier.
11:51Pas forcément dans le bon ordre, mais il y a les douleurs aussi,
11:54on pourrait mettre dans le top 3.
11:56Donc, stress, on peut mettre stress et burn-out,
11:58sommeil et douleur.
12:00Merci beaucoup, Arnaud Ayart.
12:01Je rappelle que vous êtes sophrologue et directeur de l'école Sophrologie Formation.
12:04Merci beaucoup.
12:05Restez avec nous, dans quelques instants,
12:06nous verrons comment changer notre vie
12:08en instaurant de nouvelles habitudes dans notre quotidien.
12:11La Santé en Mouvement, spéciale médecine non conventionnelle,
12:13ça continue dans quelques instants, et c'est sur Sud Radio.
12:20Et pour continuer cette émission spéciale médecine non conventionnelle,
12:22nous avons le plaisir d'accueillir le docteur Émilie Steinbach.
12:26Émilie, bonjour.
12:27Vous êtes docteur en biologie intégrative et neuroscientifique,
12:31mais également passionnée par l'impact que peut avoir
12:33notre mode de vie sur notre santé.
12:35Et vous avez sorti un livre qui s'intitule
12:37« Votre santé optimisée » aux éditions Marabout.
12:40Pour ceux qui ont l'image, je le montre à l'écran.
12:42Une véritable bible où vous promettez de perdre du poids,
12:45maximiser votre énergie, booster votre cerveau
12:48pour mieux vivre et plus longtemps.
12:49Tout ça, c'est une belle promesse, n'est-ce pas, Émilie ?
12:51Oui, plutôt une belle promesse.
12:53Quand on écrit un livre de ce type et qu'on est scientifique,
12:56c'est quoi ce qui vous motive, on va dire, avant tout,
12:59en tant que...
13:00Quelle vision de l'humain vous avez ?
13:03Ce qui me motive, c'est d'avoir donné du sens à ma vie,
13:06donc c'est pour ça que j'ai choisi cette carrière.
13:10Et pour le livre en particulier, je pense qu'il n'y a pas assez
13:14de scientifiques qui prennent la parole et qui rendent
13:17accessibles des connaissances scientifiques,
13:19accessibles de manière sympa, comme j'essaie de le faire,
13:22qui peuvent réellement avoir un impact sur la vie
13:25des personnes qui le lisent.
13:27Donc le but avec ce livre, c'était vraiment de créer
13:29un livre qui est basé sur les dernières recherches
13:32scientifiques, donc j'ai lu et intégré plus de 500 références
13:35à ce livre, mais qui est très pratique et didactique.
13:38Je le confirme.
13:39C'est vraiment un protocole de mode de vie en 10 étapes
13:42où je prends les gens par la main et j'essaie de les mener
13:45tout au long d'une journée dans différentes habitudes,
13:48différents changements qu'ils peuvent réaliser
13:50pour transformer leur vie.
13:51Pourquoi, à votre avis, la prévention telle qu'elle est faite,
13:54parce que là on parle bien de prévention, ne permet pas
13:56d'atteindre les résultats escomptés ?
13:58On parle beaucoup de prévention, d'investissement dans la prévention,
14:00néanmoins on est beaucoup dans le soin.
14:02Alors c'est peut-être un peu hypocrite, je pense,
14:05toutes ces méthodes de prévention, mettre des pubs,
14:08manger bouger ou dire de manger 5 fruits et légumes
14:12en dessous d'une pub pour un aliment ultra transformé,
14:15c'est hypocrite et c'est très culpabilisateur au final
14:19pour les personnes qui souffrent.
14:20Donc aujourd'hui, l'humain, en tout cas dans ces régions du monde,
14:26meurt beaucoup plus de maladies dites de civilisation ou chroniques
14:30qui sont expliquées principalement par des facteurs du mode de vie
14:33qui sont modifiables.
14:34On ne meurt plus tellement de maladies qui sont transmissibles
14:38et ça c'est principalement dû à notre mode de vie.
14:42Et qui nous rend malade aujourd'hui ?
14:45C'est notre société, notre mode de vie qui est totalement inadapté.
14:49Pour moi, la prévention aujourd'hui n'est pas encore efficace.
14:54On n'a pas le bon discours.
14:55Prendre des escalateurs, en mettre partout,
14:57nous mettre des pubs de donuts partout,
14:59et puis nous dire de manger 5 fruits et légumes,
15:02je pense que les enfants sont perdus.
15:05Concrètement, on va passer aux routines que vous proposez
15:07parce qu'on aime bien avoir des choses très concrètes ici.
15:09On va commencer par le petit déjeuner.
15:11Dites-nous les fausses croyances et ce que vous recommandez
15:14et pour quels bénéfices on va dire ?
15:16Alors le petit déjeuner français qui est un croissant
15:19et un verre de jus d'orange par exemple est à bannir.
15:22Je pense que si vous servez ça à vos enfants
15:24et que vous avez envie qu'il soit supportable et performant à l'école,
15:28c'est une très très mauvaise idée.
15:30Et si vous, vous consommez ce type de déjeuner,
15:33il vaudrait mieux skipper ce petit déjeuner.
15:35Alors pourquoi déjà et au profit de quoi ?
15:37Donc on va essayer d'avoir un petit déjeuner
15:40ou si on n'a un petit déjeuner pas, avoir un premier repas
15:42qui est principalement riche en protéines.
15:45Donc ce n'est pas que des protéines,
15:46mais on va essayer d'avoir un ratio de protéines important.
15:48Par exemple des oeufs, du skir, du cottage cheese,
15:53de la truite par exemple si vous aimez bien manger du poisson au petit déjeuner.
15:57Pourquoi ?
15:58Alors je vais vous citer uniquement deux raisons.
16:00La première c'est que quand on mange un petit déjeuner qui est plus protéiné,
16:04on va favoriser un meilleur sentiment d'éveil
16:07et des meilleures capacités cognitives,
16:09notamment aussi des meilleures capacités de mémorisation.
16:12Et ça les études le montrent avec des essais randomisés, contrôlés,
16:16que par exemple quand on prend un groupe d'étudiants qu'on divise en deux
16:18et qu'on leur fait manger un petit déjeuner qui est plus sucré versus plus protéiné,
16:22en seulement quatre jours la mémoire peut être altérée
16:25par un petit déjeuner qui est plus sucré.
16:27Et ça ça s'explique, je ne vais pas expliquer les mécanismes,
16:30mais il y a un réel impact sur le cerveau.
16:33Donc si en seulement quatre jours vous voyez un impact du petit déjeuner
16:35sur vos capacités à mémoriser de l'information,
16:38on peut se demander quel est l'impact sur une vie.
16:40Alors protéines au petit déjeuner.
16:42Après on va passer à vos grandes recommandations
16:44sur le déjeuner et le dîner,
16:46les choses essentielles entre les croyances,
16:49entre les mauvaises habitudes et ce qu'il faudrait faire.
16:51Alors dans le livre je donne vraiment beaucoup de conseils,
16:53mais je vais essayer d'en donner un qui est très pratique
16:55et que les personnes qui écoutent pourront mettre en pratique.
16:58C'est d'essayer de rester critique
17:00et de ne pas tomber dans des faux régimes, bidons, les fausses règles.
17:03Donc moi je vais aller à l'inverse des régimes actuels
17:06et demander aux auditeurs de consommer plus de 30 aliments d'origine végétale par semaine.
17:11Ça paraît hyper ambitieux, mais en fait c'est faisable.
17:14Ça va être avec des fruits, des légumes, des épices, des herbes fraîches,
17:17des légumineuses, des céréales.
17:19Vous pouvez ajouter de l'huile d'olive, etc.
17:21Donc basé sur le régime méditerranéen.
17:23Donc essayez d'aller à l'encontre de ces espèces de fausses solutions magiques,
17:27complètement bidons,
17:29et d'augmenter la diversité de ce qu'on mange,
17:31de non transformé et de végétal.
17:33Ça c'est pour favoriser une bonne diversité
17:35aux richesses du microbiome intestinal,
17:37le dernier organe qui impacte notre santé.
17:39Et un des meilleurs prédicteurs de sa bonne santé,
17:42c'est sa richesse ou sa diversité.
17:44Alors je reviens sur un mot qui est essentiel, vous l'avez évoqué,
17:47le mot régime.
17:49Et en préparant cette émission, j'aimerais le dire,
17:51vous m'avez dit les régimes ne font pas maigrir.
17:53Alors ça c'est extraordinaire,
17:55mais justement expliquez-nous pourquoi cette croyance est à remettre à plat.
17:58Ok, alors les régimes ne font pas maigrir.
18:01Ça je l'ai découvert en commençant mon doctorat
18:04qui était focalisé sur l'étude de l'obésité.
18:06Et j'étais assez étonnée
18:08de voir qu'en fait le nombre de régimes
18:10que les participants suivent au cours de leur vie
18:12est associé positivement,
18:14donc les deux vont ensemble,
18:16avec la prise de poids tout au long de la vie,
18:18particulièrement l'accumulation de masse grasse.
18:20Plus vous faites de régimes, plus vous grossissez.
18:22Généralement, donc ça s'explique assez simplement.
18:25Je vais essayer.
18:27Donc si vous faites un régime qui est très restrictif,
18:29vous allez perdre du gras,
18:31mais aussi du muscle.
18:33Alors si je perds du gras,
18:35il faut savoir que le gras n'est pas qu'un organe
18:37qui est soi-disant disgracieux, c'est un organe qui est essentiel.
18:39Par exemple, moi j'ai un peu de gras,
18:41je ne devrais pas trop lui faire la guerre,
18:43il m'apporte des bonnes choses.
18:45Si dans ma situation, je suis en bonne santé,
18:47je perds un peu de gras pour mon summer body,
18:49débile,
18:51je vais diminuer la capacité de cet organe
18:53à envoyer un signal vers mon cerveau,
18:55la leptine, qui réduit l'appétit.
18:57Donc après le régime, j'ai perdu du gras,
18:59j'ai plus faim,
19:01parce que j'ai moins de leptine qui est envoyée vers mon cerveau
19:03qui dit, Emilie, arrête de manger.
19:05Ensuite, si je perds du muscle,
19:07je diminue ma dépense énergétique au repos.
19:09Et donc ça veut dire
19:11que je brûle moins de calories qu'avant le régime.
19:13Donc j'ai plus faim qu'avant,
19:15et je brûle moins de calories qu'avant le régime.
19:17Donc en fait, il faut que je mange moins,
19:19en crevant la dalle,
19:21c'est quasiment impossible à faire
19:23pour la plupart des gens,
19:25on va réellement craquer.
19:27Donc ça c'est deux explications
19:29qui montrent cet effet yo-yo
19:31qu'il est, dans la plupart des cas,
19:33quasiment impossible de maintenir le poids perdu.
19:35Donc il vaut mieux faire du sport.
19:37Il vaut mieux faire du sport,
19:39particulièrement du renforcement musculaire,
19:41pour lutter contre l'accumulation de masse grasse
19:43au cours de la vie qui nous concerne quasiment tous.
19:45L'explication est limpide, je le confirme.
19:47Emilie, on parle beaucoup de jeûne intermittent,
19:49c'est un effet de mode
19:51ou ça a de réels impacts physiologiques ?
19:53Bon, alors c'est vraiment
19:55une mode, c'est-à-dire que
19:57jeûner autour de la nuit,
19:59c'est une pratique ancestrale
20:01que nos ancêtres faisaient.
20:03On ne mangeait pas à toute heure de la nuit
20:05et on ne s'endormait pas
20:07en regardant Netflix dans son lit,
20:09en mangeant des donuts, des chips ou des popcorns.
20:11Il y a très longtemps.
20:13Aujourd'hui c'est ce qu'on fait
20:15et donc j'essaye dans le livre de tout de même
20:17remettre
20:19au goût du jour cette pratique ancestrale,
20:21donc je participe à cet effet de mode,
20:23en proposant aux personnes qui lisent le livre
20:25de jeûner au minimum
20:2712 heures par jour autour de la nuit.
20:29C'est assez simple.
20:31C'est plus simple la nuit que les jours ?
20:33Oui, donc vous jeûnez de 8h du soir à 8h du matin.
20:35Oui, c'est plus simple la nuit, évidemment.
20:37Ce serait très dangereux
20:39d'essayer de jeûner la journée et de manger pendant la nuit.
20:41Et donc
20:43essayer d'augmenter la fenêtre de jeûne
20:45avant d'aller dormir.
20:47Essayer de ne pas manger dans les 2 à 3 heures
20:49qui précèdent l'endormissement,
20:51c'est souvent le moment où on grignote les choses
20:53les plus transformées, les plus riches en calories,
20:55c'est grâce à Dieu.
20:57Dans votre routine, il y a aussi quelque chose
20:59qui est, je pense, accessible à beaucoup
21:01d'entre nous,
21:03c'est la culture du lien social.
21:05Pour aller bien. Expliquez-nous pourquoi.
21:07C'est essentiel.
21:09Pour aller bien, mais aussi pour conserver
21:11un cerveau jeûne, le lien social
21:13est essentiel.
21:15J'aime imaginer que
21:17le meilleur exercice physique pour le cerveau
21:19pourrait être la relation sociale.
21:21Là, pour vous répondre,
21:23il faut que j'accède à ma mémoire,
21:25il faut que j'essaie d'avoir l'air d'être
21:27percutant, de dire les choses de manière courte.
21:29Je dois regarder si vous avez l'air
21:31d'être ennuyé par ce que je raconte, ou plutôt
21:33intéressé si je dois aller plus vite, moins vite,
21:35etc.
21:37Si vous écoutez
21:39ceci et avant ça vous avez eu une
21:41conversation avec quelqu'un,
21:43vous avez dû engager énormément de capacités
21:45cognitives pour réaliser
21:47cette conversation.
21:49C'est un exercice intellectuel
21:51de haute qualité pour le cerveau.
21:53J'explique dans le livre que
21:55la diversité,
21:57comme pour la diversité de l'alimentation,
21:59la diversité des relations sociales
22:01nourrissent la neuroplasticité
22:03ou la réserve cognitive.
22:05On observe, par exemple,
22:07dans des grands groupes de personnes qu'on a étudiées,
22:09que la quantité, la diversité
22:11et la qualité de leurs relations est inversément
22:13associée au déclin cognitif.
22:15Donc,
22:17parlez avec les personnes
22:19qui vous entourent, essayez de vous souvenir de ce qu'ils vous ont raconté.
22:21Vous avez 20 secondes
22:23pour conclure parce que je vois l'heure qui tourne.
22:25Emilie, trois conseils concrets pour le week-end.
22:27Allez, en plus d'acheter votre livre.
22:29Achetez mon livre, très bonne idée.
22:31Ça va nourrir votre capacité intellectuelle.
22:33Essayez d'aller au marché,
22:35d'acheter plein
22:37d'aliments différents que vous n'avez jamais consommés,
22:39qui sont peu transformés,
22:41locaux et de saison.
22:43Qu'est-ce que je vais vous dire ? Essayez de faire
22:45une séance de renforcement musculaire
22:47qui va vous amener à l'épuisement. Donc, faites des pompes.
22:49Si vous savez faire 12 pompes,
22:51mettez vos pieds en l'air. Si vous ne savez pas faire 12 pompes,
22:53faites-les sur un bureau.
22:55C'est ambitieux, ça, quand même. Déjà marcher, ça serait pas mal.
22:57Oui, mais le renforcement musculaire
22:59est trop négligé. Donc, un conseil important.
23:01C'est noté. Merci beaucoup, Emilie Steinbach.
23:03Je rappelle que vous êtes docteur en biologie intégrative
23:05et neuroscientifique et surtout
23:07auteur du livre « Votre santé
23:09optimisée » aux éditions Marabout.
23:11La santé en mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
23:13Je rappelle que vous pouvez retrouver toutes nos émissions
23:15sur podcast et sur l'application Sud Radio.
23:17Je vous souhaite une excellente fin de week-end.
23:19Je vous dis à la semaine prochaine et surtout, prenez soin de vous.