Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les dimanches à 14h sur #SudRadio.
Avec Eric Revue, Chef de service des urgences de l’hôpital Lariboisière, Audrey Lecoq, associée gérante chez PHARMAZON, Nathaniel Bern, CTO et cofondateur de MEDADOM, Docteur Elie-Dan Mimouni, CEO et co
fondateur de MEDADOM.
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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-12-28##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
00:05Bonjour et bienvenue dans la Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Vous le savez, les services d'urgence sont de plus en plus saturés et la situation devient critique dans les hôpitaux.
00:15Les patients attendent parfois des heures dans les couloirs et les soignants sont à bout de souffle.
00:19Bref, notre système montre ses limites.
00:22Alors quelles sont les solutions pour désengager les urgences ?
00:25Va-t-on vers une privatisation du système de soins ?
00:27La téléconsultation est-elle la solution aux déserts médicaux ?
00:30Et à quoi ressemblera l'hôpital public dans dix ans ?
00:33C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités.
00:35La Santé en Mouvement, spéciale urgences aux urgences, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:40Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
00:44Et pour commencer cette émission spéciale urgences et déserts médicaux,
00:47nous avons le plaisir de recevoir le chef de service des urgences de l'hôpital Larry Boisier.
00:52Eric Revu, on est ravis de vous avoir en plateau parce qu'on sait que vous avez un agenda très chargé.
00:57Alors déjà, première question, même si elle est évidente,
01:00pourquoi autant de patients aujourd'hui en 2024 se retrouvent aux urgences pour des problèmes non urgents ?
01:05On ne s'est plus filtrés aux 15 ?
01:07Eh bien non, on a du mal à filtrer aux 15 parce que la situation est devenue telle
01:11que depuis maintenant deux ans, on enregistre un nombre de passages aux urgences accrus.
01:16Et en fait, ce que vous avez commencé à souligner un petit peu,
01:19ce qui nous est insupportable à la population et à nous-mêmes,
01:22c'est une grand-mère, une patiente âgée, ça pourrait être ma grand-mère,
01:26ça pourrait être la vôtre, qui vient aux urgences, qui va rester des heures
01:29et je dirais des jours dans un service d'urgence parce qu'on n'a pas d'autre solution.
01:33Donc l'hôpital craque et malheureusement le filtre n'arrive pas à contrôler ça.
01:38Et ce n'est pas parce que c'est un problème non urgent,
01:40c'est parce que ce sont des patients qui viennent aux urgences
01:42et qui saturent nos services sans les vouloir les responsabilités.
01:45C'est notre situation quotidienne.
01:47Mais Éric Revus, on parle de manque de personnel, est-ce que c'est la seule cause
01:51ou alors justement c'est un équilibre global et plus fin que ça ?
01:54Non, je dirais que le manque de personnel, c'est plus une conséquence du problème
01:58parce qu'en fait beaucoup de soignants ont quitté l'hôpital
02:01parce qu'ils ne veulent plus accepter de travailler dans des conditions difficiles
02:05comme celles-là et ça ne concerne pas que les urgences.
02:07Beaucoup d'hôpitaux sont concernés, beaucoup de services le sont
02:10parce qu'en fait, l'amour de l'hôpital qu'on a,
02:12il y a des gens, des soignants qui ont perdu cet amour-là.
02:16On a envie de vous demander, quand vous avez un afflux de patients aux urgences,
02:21est-ce que vous êtes obligés de faire des arbitrages ? C'est une vraie question.
02:24En fait, cet arbitrage dont vous parlez, c'est le tri qui se fait aux urgences.
02:28C'est un mauvais mot mais qui existe depuis maintenant plus de 30 ans.
02:33On trie les patients aux urgences en prenant ce qui est logique,
02:36le plus grave d'abord, on doit soigner le plus grave d'abord
02:39et que vous avez souligné un petit peu, ceux qui ne sont pas graves,
02:43ça représente 15-20% des patients qui consultent aux urgences
02:46et ce sont eux qui viennent, qu'on ne veut pas pénaliser,
02:49mais qui utilisent les urgences à mauvais escient.
02:52Et ce qui nous empêche de travailler, c'est qu'on veut prendre en charge
02:57les patients les plus graves d'abord et c'est vraiment notre mission.
02:59Je parle aux urgences, c'est aussi à l'hôpital.
03:02Et malheureusement, l'hôpital est devenu le coin où tout le monde va
03:06parce qu'on ne sait plus où aller.
03:07Vous parlez de gravité, moi j'ai envie de vous parler de rentabilité
03:11parce que l'hôpital est devenu quelque part une entreprise.
03:14Est-ce qu'il y a des pathologies qui sont plus rentables que d'autres
03:17et est-ce que c'est un critère ?
03:18Je ne sais pas si vous allez le dire aujourd'hui en plateau,
03:20mais la rentabilité du lit est-elle un argument ?
03:22Non, je vais vous le dire.
03:23D'abord, un lit c'est cher et malheureusement, on essaye de préserver nos lits.
03:27Vous savez qu'il y a un virage ambulatoire qui a été fait depuis une dizaine d'années
03:31qui fait qu'on va essayer d'optimiser la prise en charge.
03:34C'est vrai que l'hôpital, comme je vous le disais,
03:37est très bien pour pouvoir prendre en charge des pathologies chroniques
03:40qui ont besoin d'être soignées, pas forcément rentables.
03:43Et ça marche très bien pour la chirurgie.
03:45Par exemple, vous venez avec une fracture du col, vous vous faites opérer,
03:48vous restez 3-4 jours et après vous rentrez chez vous.
03:50Là où ça devient problématique, c'est pour des problèmes médicaux
03:53pour lesquels l'ambulatoire ne marche pas.
03:55Je vous ai pris l'exemple de la personne âgée.
03:57Une personne âgée avec des problèmes chroniques qu'on a du mal à placer
04:00va rester beaucoup plus longtemps dans l'hôpital.
04:02Et ça, on ne renvoie pas les patients comme ça à domicile
04:05et c'est ça qui pénalise un petit peu.
04:07Si l'entraînement ambulatoire marche très bien pour certaines pathologies
04:10qui rapportent à l'hôpital, c'est beaucoup plus compliqué
04:13pour des problèmes médicaux, sociaux et multiples.
04:17On ne renvoie pas les patients, certes,
04:19mais est-ce qu'il y a des patients que vous refusez ?
04:22En les faisant attendre 8, 9, 10 heures,
04:24les familles sont obligées peut-être de repartir
04:26avec la personne âgée qu'elles ont accompagnée ?
04:28La mission des urgents, ce n'est pas de refuser les patients.
04:31La mission des urgents, c'est surtout de se cibler sur les plus urgents.
04:34C'est vrai qu'on a du mal à faire comprendre
04:37à des patients qui viennent pour des urgences ressenties
04:41mais qui ne sont pas urgentes pour nous,
04:43pour lesquelles on essaie de leur donner une alternative.
04:45On ne veut pas les pénaliser, parce que prendre en charge
04:47et faire attendre un patient pendant 8 heures aux urgences,
04:49en gros, on n'est pas là pour les punir,
04:51donc on est obligé de trouver des alternatives
04:53pour éviter ce recours aux urgences.
04:55Mais ces patients-là, les non-urgents,
04:59qui représentent à peu près 15 à 20 %,
05:01c'est un peu le consommation McDo, McDrive.
05:03Je viens à l'hôpital parce que vous êtes là,
05:05je n'ai pas eu de solution.
05:07Et c'est ça qui nous énerve, oui,
05:09mais en fait, il ne faut pas les pénaliser.
05:11Donc il faut leur donner une solution.
05:14C'est quoi la solution ?
05:15Ce qu'on appelle les services d'assistance aux soins ?
05:17Les alternatives, justement ?
05:19Le projet qui a été mis en place, c'est justement le SAS,
05:21contrôlé par le SAMU.
05:23Mais vous parlez de Lariboisière, c'est mon hôpital.
05:26Beaucoup de patients sont étrangers,
05:28ne parlent pas français, certains parlent anglais,
05:31et ne font pas le 15.
05:33Donc ils se présentent.
05:35Donc en fait, c'est une solution, le SAS,
05:37pour pouvoir avoir quelqu'un qui est discipliné,
05:39qui va appeler pour dire, est-ce que je dois aller à l'hôpital ?
05:41Certains patients le font,
05:43mais pas du tout la majorité des patients.
05:45Donc on ne le bloque pas.
05:46Pour aller plus loin, vous regardez,
05:48on va sortir de Paris, vous allez dans des villes de province,
05:50mais même des grandes villes comme Bordeaux, comme Nantes,
05:53on n'a pas eu d'autre solution que de dire,
05:55vous ne pouvez plus rentrer dans les urgences,
05:57vous avez été obligé de passer par le 15
05:59pour pouvoir utiliser les urgences,
06:00parce que les urgences ne peuvent plus.
06:02Justement, on imagine qu'il y a des patients
06:04qui n'ont pas forcément de couverture sociale
06:05qui viennent aux urgences.
06:06Quel traitement ont-ils ?
06:07Est-ce qu'il y a des démarches administratives supplémentaires
06:09avant de pouvoir accéder aux soins ?
06:11Est-ce que c'est une charge supplémentaire aussi pour vous ?
06:13C'est une charge, mais en même temps,
06:15c'est un choix délibéré de l'hôpital public
06:17dont on peut être fier en France,
06:18et que tout le monde a accès aux soins,
06:20y compris ceux qui n'ont aucune ressource.
06:22Donc on les soigne de la même manière.
06:23Encore une fois, le principe aux urgences,
06:25c'est le plus grave qui vient aux urgences.
06:27Donc un patient qui peut être migrant,
06:29il peut avoir une tuberculose,
06:30il peut avoir un cancer,
06:31il peut avoir un infarctus,
06:32on soigne ça.
06:33Ce qui est la grosse différence par rapport à des pays,
06:35on ne va pas les citer,
06:36mais on va prendre les US comme exemple.
06:38Nous, on soigne tout le monde, bien évidemment.
06:40Par contre, oui, c'est des patients
06:42pour lesquels il faut les mettre sur une filière.
06:44On a des solutions qu'on appelle des PASS.
06:46Ce sont des filières de soins
06:49pour lesquelles on les met dans une filière
06:52pour pouvoir avoir une aide sociale,
06:55une couverture,
06:56parce que c'est important de le faire.
06:58C'est du travail que ça nous demande.
06:59On oriente ces patients avec des assurances sociales
07:01pour pouvoir le permettre de le faire.
07:03Encore une fois, on n'est pas dans un problème politique
07:05pour ma part aux urgences.
07:06Nous, on soigne les gens.
07:08Éric, on le sait,
07:09notre population est de plus en plus vieillissante.
07:11Donc vous allez avoir un afflux de personnes âgées
07:13dans les années à venir.
07:14Il faut traiter la fin de vie.
07:15Alors certes, on encourage ce qu'on appelle
07:17l'hospitalisation à domicile,
07:19mais est-ce que l'hôpital français est équipé
07:21aujourd'hui par rapport à cet afflux démographique
07:23qui va arriver ?
07:24Non, l'hôpital ne l'est pas.
07:25Malheureusement, on ne l'est pas.
07:27Vous avez cité un problème de la fin de vie
07:29qu'il faut distinguer.
07:31Vous avez la fin de vie à domicile,
07:33vous avez la fin de vie dans la maison de retraite.
07:35Nous, on essaie de lutter.
07:36Quand je dis on, les hôpitaux, les urgentistes
07:38travaillent beaucoup avec les maisons de retraite
07:39pour dire, écoutez,
07:40un patient qui a une fin de vie dans un lit
07:42dans une maison de retraite,
07:43il n'y a aucun bénéfice de l'envoyer à l'hôpital
07:45pour qu'il va mourir sur un brancard une heure après.
07:47Donc on travaille avec eux pour dire
07:49ces fins de vie doivent être gérées
07:51dignement avec la famille
07:53dans la maison de retraite.
07:55Après, vous avez souligné l'HAD,
07:57on n'a pas assez d'HAD qui est assez efficace
07:59pour pouvoir gérer les patients à domicile.
08:01Il y a plein d'initiatives qui l'ont faite.
08:03La meilleure qui a été faite,
08:05c'était pendant la période de Covid,
08:06il y avait un outil qui s'appelait Palidome
08:08qui a été mis en place, qui continue d'exister,
08:10qui fait que des patients qui sont en fin de vie
08:12peuvent être gérés à domicile
08:14avec des équipes de soins palliatifs
08:15qui sont à domicile.
08:16Je pense que ça c'est le futur pour nous
08:18parce que demander trop à l'hôpital,
08:20on ne peut pas.
08:21Je vais prendre l'exemple aussi,
08:23ça se voit beaucoup en province,
08:24mais malheureusement c'est choquant,
08:26des familles qui disent
08:27je ne peux plus m'occuper de la grand-mère,
08:28je pars en vacances,
08:29donc je la dépose aux urgences.
08:30Ce n'est pas du tout une caricature.
08:32Tous les services d'urgence vous diront la même chose.
08:34On dépose la grand-mère, on part en vacances.
08:36Ce n'est pas entendable, malheureusement.
08:38Quand on vous écoute,
08:39est-ce qu'il y a un avenir
08:40pour l'hôpital public ou le privé,
08:41un peu comme aux Etats-Unis,
08:42mais avec une approche culturelle
08:43un peu différente,
08:49les gens qui pourront se faire soigner
08:50vont dans le privé
08:51et les autres iront à l'hôpital ?
08:52Oui, ce qu'on dit là,
08:54on l'a toujours utilisé.
08:55Beaucoup de gens savent utiliser
08:56l'hôpital public, privé ou les cliniques
08:59pour pouvoir se faire soigner,
09:00mais ça ne répond pas à toutes les attentes.
09:02Il ne suffit pas d'avoir de l'argent
09:04pour pouvoir avoir droit à tout.
09:05Il y a des hôpitaux
09:06qui fonctionnent très bien comme ça.
09:07L'hôpital public doit considérer
09:09sa vraie mission de le faire.
09:12Par contre, il ne faut pas le faire exploser.
09:14Effectivement,
09:15on demande trop à l'hôpital public en ce moment.
09:17La réponse ne viendra pas forcément du privé.
09:19Je pense qu'il faut vraiment réformer
09:21notre système de santé
09:22pour qu'il y ait un accès aux soins
09:23qui soit mieux utilisé.
09:25On a des exemples.
09:26Il faut regarder l'Europe du Nord
09:27qui est très bien organisée de ce côté-là.
09:29Les pays d'Europe du Sud sont comme nous.
09:32Il ne faut pas chercher en Italie, en Espagne.
09:34On essaie de s'organiser.
09:35Aux urgences, on est des gros débrouillards.
09:37On est des gros démerdards.
09:38On trouve toujours des solutions
09:39à chaque fois pratiques
09:40parce qu'on essaie de trouver des solutions
09:42à chaque fois pour résoudre ce problème-là.
09:44La réponse est plutôt dans l'éducation des patients.
09:46Elle est au niveau des gouvernements
09:47ou elle est au niveau des acteurs privés ?
09:48L'éducation des Français.
09:49Je veux bien qu'on en parle tous ensemble.
09:51On va passer trois heures si ce n'est pas trois jours.
09:54On va prendre l'exemple du Danemark.
09:56Pour prendre un exemple,
09:57les Danois ou des pays d'Europe du Nord
09:59n'utilisent pas les urgences pour des mauvaises raisons.
10:01Ce sont des gens qui sont éduqués,
10:03qui appellent au besoin les services, le SAMU,
10:06mais par contre qui ne vont pas aux urgences
10:07pour des mauvaises raisons.
10:08En France, non.
10:10En France, on trouve que c'est normal.
10:11On paye pour ça.
10:12Je paye des impôts.
10:13J'y ai droit.
10:14Je n'ai pas eu le temps.
10:15Et comme je vous disais,
10:16McDo, Magra, je suis désolé,
10:17mais quand je vois quelqu'un qui vient
10:19pour des douleurs de dos,
10:20qui vient avec les pompiers
10:21parce que c'est gratuit aux urgences
10:23à trois heures du matin
10:24parce qu'il a un problème de dos depuis des mois,
10:26ben non, ce n'est pas des urgents
10:27et il est mal éduqué.
10:28Éric Revu, merci.
10:29Je rappelle que vous êtes chef de service
10:30des urgences à l'hôpital Larry Boisier.
10:32Et parce que le pharmacien
10:33reste le conseiller de proximité
10:35avant de contacter les urgences,
10:37je vous propose de retrouver Audrey Lecoq,
10:39associée gérante pour Farmazone.
10:41farmazone.fr
10:42Simplifiez-vous la santé.
10:44Cliquez, commandez, vous êtes livré.
10:46farmazone.fr présente
10:48La Minute Santé.
10:50Audrey, bonjour.
10:51On est ravis de vous retrouver.
10:52Alors Audrey, dites-nous
10:53comment Farmazone peut aider
10:55à combler les besoins des patients,
10:57notamment en matière de livraison de médicaments
10:59dans les déserts médicaux.
11:02Oui, bonjour Vanessa.
11:03Effectivement, sur Farmazone,
11:04vous pouvez commander
11:05et être livré à domicile.
11:07Et sur des zones
11:09où il est compliqué de se déplacer,
11:11des zones isolées,
11:12quand vous avez des problèmes de mobilité,
11:14il est quand même agréable
11:15de pouvoir commander sur un site,
11:17mais au profit d'une pharmacie.
11:18Comme ça, vous avez toujours
11:19le rapport avec le pharmacien qui est maintenu
11:21quand bien même vous êtes livré à la maison.
11:23Alors expliquez-nous Audrey,
11:24comment les pharmaciens peuvent-ils jouer
11:25un rôle central justement
11:26dans ces fameux déserts médicaux
11:28pour pallier le manque de médecins ?
11:30Depuis le Covid,
11:31on a vu que le pharmacien
11:32a été mis sur le devant de la scène.
11:34Il agit aujourd'hui sur plein de nouvelles missions,
11:37par exemple la vaccination
11:38à partir de 12 ans.
11:39Maintenant, vous pouvez être vacciné
11:40directement en hôpital.
11:41Vous avez aussi les dépistages en génétique
11:44qui avaient été faits uniquement par les médecins
11:46et qui sont maintenant faits
11:47et pratiqués par les pharmaciens.
11:49Et vous avez beaucoup de pharmaciens
11:50en zone rurale
11:51qui pratiquent la téléconsultation
11:53par manque de médecins.
11:54Merci Audrey !
12:03Restez avec nous,
12:04on marque une courte pause
12:05et on se retrouve pour tout savoir
12:06sur la consultation médicale 24h sur 24
12:09et 7 jours sur 7.
12:10La santé en mouvement,
12:11ça continue dans quelques instants
12:13et c'est sur Sud Radio.
12:19Avoir la possibilité
12:20de parler avec un médecin en visio
12:22chez vous 24h sur 24
12:24et 7 jours sur 7,
12:25c'est désormais possible
12:26avec la téléconsultation.
12:28Et pour en parler,
12:29j'ai le plaisir de recevoir
12:30Nathanielle Berne et Elidane Mimouni,
12:32cofondateurs de l'entreprise Medadome
12:34qui proposent des téléconsultations
12:36permettant d'être en ligne 24h sur 24
12:38et 7 jours sur 7.
12:39Nathanielle et Elidane, bonjour.
12:41Alors déjà, rappelez-nous,
12:42quel est le principe de la téléconsultation
12:45et quels constats faites-vous
12:46sur son évolution depuis les dernières années ?
12:48On commence par vous Nathanielle ?
12:49Oui, bonjour Vanessa.
12:50Écoutez, la téléconsultation,
12:51c'est le fait d'avoir un médecin en visio
12:54et donc pour un patient,
12:55d'accéder à une consultation en ligne
12:57avec un médecin,
12:58d'obtenir un diagnostic médical,
12:59éventuellement des documents médicaux
13:01comme une ordonnance.
13:02La téléconsultation s'est fortement déployée
13:04depuis un certain nombre d'années,
13:05en particulier depuis 2018
13:07et pendant, évidemment, la période Covid.
13:10Aujourd'hui, elle représente environ 5%
13:12des consultations médicales.
13:14Il faut aussi rappeler que la téléconsultation
13:16est assez saisonnière
13:17et donc là, effectivement, en ce moment,
13:19avec le retour des maladies hivernales,
13:21il y a un boom des téléconsultations.
13:23J'ai envie de vous demander,
13:24on a accès uniquement à des spécialistes
13:25ou on peut avoir également des...
13:27Enfin non, on a accès qu'à des généralistes
13:29ou on a accès également à des spécialistes ?
13:31Alors on peut avoir accès à des médecins généralistes
13:32et des médecins spécialistes.
13:33Il y a une grande partie des téléconsultations
13:35qui sont effectuées
13:36avec des médecins généralistes
13:37puisque ce sont l'entrée dans le parcours de soins
13:40et les soins primaires,
13:41en particulier les soins non programmés.
13:43En revanche, à partir du moment
13:45où la spécialité médicale est adaptée
13:47à l'exercice en téléconsultation,
13:49il est possible d'en faire des téléconsultations.
13:51Par exemple, il y a des dispositifs
13:53de télé-ophtalmologie
13:54qui se trouvent dans des magasins d'optique
13:56qui permettent d'accéder à un ophtalmologue en visio.
13:58Alors, à vous Elidane,
14:00comment on peut garantir justement
14:02qu'un patient qui est orienté
14:03vers une téléconsultation
14:04ne passe pas à côté d'une urgence vitale ?
14:06On a entendu les excès d'écrit par écrivue,
14:08mais est-ce que vous avez les mêmes gestes ?
14:11Est-ce qu'il y a la même qualité de soin ?
14:13Alors Vanessa, c'est très simple.
14:14Il y a deux grands parcours.
14:15Le premier parcours,
14:16le patient télécharge l'application mobile
14:18et puis répond à différentes questions
14:20et à accès au médecin.
14:22Le médecin peut ensuite l'orienter
14:24vers un service d'urgence si c'est nécessaire,
14:26selon son état de santé
14:28ou sinon le prendre en charge directement en téléconsultation.
14:30Ça, c'est le premier parcours.
14:32Le deuxième parcours,
14:33le patient se rend directement en pharmacie
14:35et le pharmacien,
14:36qui lui est un professionnel de santé,
14:38peut orienter le malade
14:40en fonction de ses différents symptômes.
14:41C'est-à-dire que si le malade décrit
14:43une douleur thoracique,
14:45constructive, rétrosternale,
14:47quelque chose vraiment de typique,
14:48il va l'orienter vers les urgences
14:50puisque c'est typiquement un infarctus du myocarde.
14:52Si par contre, vous avez le patient
14:54qui se présente au comptoir de la pharmacie
14:56et explique au pharmacien
14:58qu'il n'a pas vu son médecin traitant
14:59depuis trois mois,
15:00qu'il a une douleur au niveau du dos,
15:04comme le présentait tout à l'heure
15:06le professeur Éric Revus,
15:07et bien là, finalement,
15:09le pharmacien va positionner le patient
15:11et va l'orienter vers la borne de téléconsultation.
15:13La borne de téléconsultation
15:15est composée de six objets connectés.
15:17Vous avez un thermomètre
15:19qui va permettre de prendre la température du malade,
15:21un tensiomètre pour la tension artérielle,
15:23un oximètre de poux
15:25pour voir vraiment la saturation en oxygène.
15:27Vous avez même un otoscope et un dermatoscope.
15:29Tous ces objets connectés
15:31vont permettre d'orienter et d'affiner
15:33le diagnostic pour le patient
15:35et ainsi le prendre en charge
15:37et éviter de l'orienter vers un service d'urgence.
15:39Ça, finalement,
15:41permet de prendre en charge
15:43ce patient directement pour des soins non programmés
15:45et d'éviter d'aller aux urgences
15:47pour une pathologie aiguë bénigne.
15:49On se pose une question avec le vieillissement
15:51de la population.
15:52On n'a pas forcément des gens
15:53qui sont accros au numérique
15:55et au digital,
15:57mais ce sont les gens qui ont le plus besoin
15:59de services d'urgence en téléconsultation.
16:01Comment vous gérez ça ?
16:03Il n'y a pas un paradoxe dans la consommation
16:05de ce type de produit connecté pour des personnes âgées ?
16:07Concernant les personnes âgées en pharmacie,
16:09le pharmacien va lui accompagner
16:11le patient
16:13et l'orienter
16:15dans son parcours de prise en charge.
16:17Pareil pour la téléconsultation depuis chez soi.
16:19Quand vous avez une application mobile
16:21et quand le patient télécharge
16:23une application de téléconsultation,
16:25vous avez un aidant
16:27qui peut accompagner le malade
16:29lors de sa prise en charge.
16:31C'est assez bien conçu
16:33pour les patients non tectophiles.
16:35On parle beaucoup des patients,
16:37mais il y a aussi les professionnels de santé
16:39qui sont derrière l'écran.
16:41Comment vous les recrutez ?
16:43Qui sont ces fameux professionnels de santé
16:45qui téléconsultent ?
16:47Sur les professionnels de santé,
16:49on a plusieurs types
16:51de professionnels de santé.
16:53On a des médecins qui souhaitent
16:55démarrer un parcours en téléconsultation
16:57tout en conservant
16:59une activité clinique.
17:01Bien évidemment,
17:03tous nos médecins inscrits sur la plateforme
17:05Medadome, plus de 1000 médecins aujourd'hui,
17:07sont également des cliniciens.
17:09Ils conservent une activité clinique
17:11au cabinet,
17:13à l'hôpital
17:15ou dans d'autres activités.
17:17Finalement, on a des jeunes patients,
17:19des jeunes médecins,
17:21qui veulent diversifier leurs activités.
17:23Et on a aussi des médecins retraités
17:25qui veulent lever le pied de leur cabinet
17:27pour s'orienter vers une nouvelle pratique
17:29de téléconsultation.
17:31Les personnes qui vont chez le médecin,
17:33notamment les personnes âgées,
17:35c'est parfois un lien social,
17:37histoire d'avoir un conseil,
17:39de ne pas être dans l'isolement.
17:41Vous n'avez pas peur que ça crée
17:43une médecine à deux vitesses
17:45et que ça ne réduise qu'à l'essence de la fonction,
17:47c'est-à-dire la consultation,
17:49dans la téléconsultation ?
17:51Je pense que c'est une médecine qui est complémentaire
17:53à l'exercice en présentiel.
17:55Quand on va voir son médecin traitant,
17:57on a l'occasion de lui parler.
17:59Évidemment, on vient le voir pour une pathologie,
18:01mais en général, il y a aussi
18:03un aspect psychologique quand on va voir son médecin traitant.
18:05La téléconsultation, c'est légèrement différent,
18:07en particulier au sein de Médadome,
18:09quand c'est du soin non programmé.
18:11C'est plutôt, comme le disait Elidane, pour des pathologies égubénines,
18:13des soins primaires,
18:15des angines, des cystites,
18:17des otites.
18:19Il y a moins besoin de parler aux praticiens.
18:21C'est vraiment complémentaire
18:23à la partie clinique présentielle,
18:25où on va plus rentrer
18:27dans des détails
18:29et une relation peut-être
18:31plus intime avec le médecin.
18:33C'est remboursé ?
18:35Vous rentrez dans le même système de remboursement ?
18:37Les médecins sont rémunérés au même titre
18:39que lorsqu'ils font une consultation en présentiel ?
18:41Comment ça fonctionne ?
18:43La téléconsultation est remboursée au même titre
18:45que la consultation en présentiel.
18:47C'est 25€ pour une téléconsultation.
18:49La prise en charge de l'assurance maladie
18:51est de 70%.
18:53Les patients avancent 7,50€,
18:55qui est le reste à charge,
18:57qui est ensuite remboursé par les mutuels.
18:59Les personnes qui sont exonérées
19:01de ce ticket modérateur,
19:03de ce reste à charge,
19:05ne le payent pas.
19:07La prise en charge par la Sécurité sociale est de 100%.
19:09Il n'y a pas de barrière d'accès aux soins pour la téléconsultation.
19:11C'est même un peu moins cher
19:13qu'une consultation présentielle
19:15qui passe à 30€.
19:17Ce qui permet vraiment à tout un chacun
19:19d'accéder à un médecin en vidéoconsultation.
19:21De manière complètement objective et agnostique,
19:23est-ce que c'est un moyen
19:25d'économiser les dépenses de santé
19:27des Français ?
19:29Ou alors c'est une couche supplémentaire
19:31qui fait qu'on a encore un canal à utiliser
19:33et on va encore grever le budget de la Sécurité sociale ?
19:35Oui, ça diminue fortement la dépense de santé.
19:37Quand vous avez un patient
19:39qui a un besoin d'accès aux soins non programmés,
19:41initialement, avant la téléconsultation,
19:43qu'est-ce qu'il faisait ? Il regardait
19:45où il y avait de la lumière et rentrait directement aux urgences.
19:47C'est ce qu'on vient de citer, plus de 15 à 20%
19:49des patients qui arrivent aux urgences
19:51pour des pathologies aiguës.
19:53Ce qui finalement encombre les urgences réelles
19:55où les patients arrivent
19:57pour des vraies
19:59pathologies importantes
20:01qui nécessitent une prise en charge médicale immédiate.
20:03Alors que là, avec la téléconsultation,
20:05vous avez une orientation
20:07initiale en téléconsultation
20:09où le médecin va ou non orienter le patient
20:11vers un service d'urgence.
20:13On constate que sur 95%
20:15des prises en charge
20:17sont directement diagnostiquées
20:19en téléconsultation et donc il y a uniquement
20:215% des patients en téléconsultation
20:23qui sont orientés vers les urgences, ou vers un plateau technique médical.
20:25J'aimerais bien avoir l'avis
20:27d'Éric Revus, puisque c'est complémentaire
20:29à votre activité. Est-ce qu'il y a une vraie collaboration
20:31aujourd'hui où chacun essaie de pousser ses pions
20:33et le dialogue n'est pas suffisamment
20:35encore installé avec ces plateformes ?
20:37Je suis complètement pour ce type de plateforme
20:39parce que c'est complètement complémentaire.
20:41Ça ne va pas résoudre mon problème
20:43de recherche de lit pour mes patients âgés, c'est clair.
20:45Mais c'est complémentaire pour ces patients-là
20:47qui ont un recours
20:49inutile aux urgences.
20:51Comme je vous le disais, je pense qu'il y a un profil
20:53de patient qui peut en bénéficier.
20:55Il y a aussi un profil de patient
20:57qui ne peut pas en bénéficier. Vous l'avez ciblé
20:59notamment les patients âgés.
21:01Je pense que vous avez résolu le problème de langue,
21:03mais c'est vrai que c'est un problème
21:05qui peut nous aider, ça va nous aider.
21:07C'est de la même manière un outil
21:09qui nous permettra de désengorger
21:11nos urgences pour des problèmes non-urgents.
21:13Et ce que j'attendais, c'est le chiffre que vous l'avez donné
21:15parce que 5% des patients qui vont
21:17aux urgences parce que vous avez fait ce filtre,
21:19c'est un très bon outil qui nous permet
21:21d'éviter ce recours inutile.
21:2330 secondes pour conclure.
21:25Éric Revus, on voit de plus en plus
21:27de médecine connectée, des outils nouveaux.
21:29Vous, dans votre quotidien,
21:31on parle de médecins augmentés avec l'intelligence artificielle.
21:33Au quotidien, déjà, vous en sentez les bénéfices.
21:35Est-ce que c'est quelque chose qui allège
21:37votre charge de travail ou comment
21:39vous collaborez avec toute cette data ?
21:41Alors, on a un hôpital 2026
21:43qui va sortir à Lariboisière,
21:45avec un nouveau service et on est complètement
21:47connectés avec des outils connectés
21:49dans plusieurs services. Donc on est archi-pour
21:51que ce soit des outils. L'intérêt de l'outil,
21:53c'est de faciliter le travail,
21:55de simplifier le travail et de nous aider
21:57aussi à corriger nos erreurs et à faire les choses.
21:59Donc on est complètement pour de ce côté-là
22:01à l'hôpital de demain.
22:03L'hôpital de demain, on va rester là-dessus.
22:05Nathaniel, Elie, Dan et Eric, un grand merci
22:07pour votre engagement à nos côtés au quotidien.
22:09On peut le dire ainsi. La santé en mouvement,
22:11c'est fini pour aujourd'hui. Vous pouvez retrouver
22:13l'émission en podcast sur l'application Sud Radio
22:15et dès à présent sur Youtube.
22:17Et pour prolonger la discussion, on se retrouve sur vos réseaux
22:19sociaux préférés. Je vous souhaite une excellente
22:21fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.