Fumeurs, vapoteurs : nos révélations pour éviter la bouffée de trop - La santé en mouvement

  • il y a 7 heures
Avec Anna Laurence Le Faou, addictologue à l’Hôpital européen Georges Pompidou et présidente de la Société Francophone de Tabacologie, Audrey Lecoq, gérante associé chez PHARMAZON et Viêt Nguyen Thanh, responsable de l'unité Addictions chez Santé publique France

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2024-09-28##
Transcription
00:00Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Alors, vous êtes peut-être fumeur, ancien fumeur ou même vapoteur.
00:13Et bien aujourd'hui, nous allons tenter de comprendre comment se débarrasser de cette addiction.
00:18Quelles sont les dernières innovations pour définitivement arrêter de fumer ?
00:21Jusqu'où le vapotage et autres innovations sont-elles nocives ?
00:25Et surtout, comment se faire accompagner gratuitement et efficacement ?
00:28C'est ce que nous tenterons de comprendre avec nos invités La Santé en Mouvement.
00:32C'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:35Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:39Et pour commencer cette émission spéciale tabagisme, j'ai tout le plaisir de recevoir un expert en addictologie.
00:44Une experte d'ailleurs, devrais-je dire.
00:46Anne-Laurence Le Faou, bonjour.
00:48Vous êtes donc tabacologue à l'Hôpital européen Georges Pompidou
00:51et présidente de la Société francophone de tabacologie.
00:55Alors, on aime bien commencer par un panorama dans cette émission.
00:59Déjà, partagez-nous quelques chiffres entre les fumeurs, les vapoteurs
01:02et toutes ces nouvelles formes d'addiction, on va appeler ça comme ça quand même.
01:06Alors les fumeurs, en fait, en simple, nous en avons à peu près un tiers dans la population.
01:12Française.
01:13Française, dont 25%, donc un quart, qui fument quotidiennement chez les adultes.
01:20Et chez les jeunes, nous avons donc une amélioration finalement de la situation épidémiologique
01:27dans le sens que nous avons actuellement à 17 ans à peu près 15% de jeunes fumeurs.
01:35Donc c'est vraiment forte diminution.
01:38Et donc pour ces jeunes, on observe aussi une augmentation des jeunes qui ont un vapotage exclusif,
01:48c'est-à-dire qu'ils ne fument pas.
01:50Donc là, c'est assez récent et voilà.
01:54Anne-Laurence, est-ce que ça dépend, parce que ça coûte cher quand même de fumer,
01:57ça peut revenir très cher tous les mois, mais est-ce que ça dépend justement du revenu ?
02:01Il y a une corrélation naturelle ou inversée ?
02:04Malheureusement, en fait, les personnes qui ont les plus faibles revenus,
02:09ainsi que le plus faible niveau d'éducation et qui n'ont pas un emploi actuellement,
02:21sont les personnes qui fument le plus en France.
02:23Et c'est très dommageable, parce que ces inégalités sociales conduisent finalement à plus de pathologies,
02:31à plus de maladies et à une surmortalité des personnes qui sont finalement les plus vulnérables dans la population.
02:41J'aimerais comprendre, et pour tous les gens qui sont concernés ou pas, cette dépendance.
02:47Qu'est-ce qui se passe dans le cerveau ?
02:49Est-ce que vous pouvez nous permettre de visualiser ce qui se passe
02:51quand on est dépendant à ce geste, à ce parfum, à ce goût ?
02:55Quand on fume finalement, dans le tabac, il y a plein de substances nocives,
03:01mais il y a une substance psychoactive qui est la nicotine.
03:05Et cette nicotine, quand on commence à fumer, c'est peut-être pas très agréable,
03:09mais rapidement, ça va stimuler des zones primitives du cerveau, le circuit de la récompense,
03:15et ça va conduire à produire des substances agréables qu'on appelle les neurotransmetteurs, la dopamine.
03:23Et donc ça, c'est quelque chose qui apparaît très positif et très stimulant pour les personnes.
03:29Et la contrepartie, c'est que très vite, quand on n'a plus la substance qui fait plaisir,
03:34on a des manques avec beaucoup de signes désagréables.
03:39L'irritabilité, le fait de mal dormir, d'avoir des fringales, etc.
03:48Et donc on reprend vite la substance pour être un peu opérationnel, notamment le matin.
03:52Oui, alors beaucoup de nos auditeurs aimeraient justement se libérer de cette dépendance, j'imagine.
03:57On va parler des solutions, il y a plein de choses qui traversent le marché,
04:02que ce soit l'hypnose, les substituts, le laser dans l'oreille.
04:04Dites-nous un petit peu le panorama, est-ce que vous jugez le meilleur et peut-être le plus efficace,
04:08parce que c'est là qu'on juge la qualité ?
04:11En France, en termes de médicaments, sur le marché actuellement,
04:14on a les substituts nicotiniques qui sont remboursés depuis complètement.
04:18C'est important de le dire.
04:20Oui, et c'est vrai qu'il faut absolument associer des formes par voie transcutanée,
04:27sur la peau, les patches, à des formes orales.
04:30Dans les formes orales, il y a une panoplie assez étendue
04:33et qui finalement doit s'adapter à la personne,
04:35parce que ce qui conviendra à l'une ne conviendra pas forcément à une autre personne.
04:40Il y a des inhaleurs, ça se voit.
04:42Il y a des comprimés à sucer, des gommes.
04:46Et puis des goûts un peu différents.
04:49Ce qu'il faut finalement trouver, c'est une solution un peu clé en main pour une personne.
04:53Mais quand on parle des technologies comme le laser dans l'oreille ou l'hypnose ?
04:56Alors là, c'est un marché.
04:58Le souci du marché, c'est qu'on veut toujours vendre.
05:02Et là, on n'a pas de données scientifiques avec ce qu'il faudrait pour montrer une efficacité.
05:11Donc toutes les solutions, on vous dit ça marche dans 100%.
05:14Des cas, ça en général, c'est pas très bon.
05:18Et donc l'hypnose, dans les données scientifiques,
05:23il y a quelques indications, mais ce sont des petits effectifs.
05:27Mais ça vient en plus, si vous voulez, d'un traitement médicamenteux.
05:31En termes de molécules, il y a aussi des innovations ?
05:35Et que ce soit au niveau national ou international,
05:37sur lequel il faudrait porter son attention ?
05:39En fait, un médicament qui était sur le marché il y a quelques années,
05:43la varénicline, devrait revenir bientôt sur le marché français et européen, bien sûr.
05:48Et donc là, ce médicament bloque spécifiquement certains récepteurs à la nicotine du cerveau
05:56et ça rend le tabac assez mauvais.
05:58Vous voyez, ça supprime le plaisir et donc ça supprime aussi le manque.
06:03Et donc chez certaines personnes, finalement, c'est une bonne indication.
06:06Il y a aussi un ancien médicament, qui est sur le marché depuis longtemps,
06:10qui est le bupropion.
06:11Et ce bupropion, là encore, c'est un médicament qui a été utilisé
06:20comme antidépresseur à forte dose aux Etats-Unis,
06:23mais qui, à des doses précises, peut être utilisé.
06:27Et là, il freine surtout la prise de poids.
06:31Et donc là, on va voir son médecin généraliste ?
06:34Oui.
06:35Le fait que la varénicline a été remboursée en France,
06:39donc normalement elle le sera à nouveau,
06:41et le bupropion ne l'est pas encore.
06:44Anne-Laurence, depuis maintenant plusieurs dizaines d'années,
06:47on a cette cigarette électronique avec toutes ces variantes
06:50qui sont en train d'envahir le marché.
06:52Expliquez-nous aussi, là c'est de la nicotine qu'on ingère,
06:54mais on ne crée pas une autre dépendance.
06:56Est-ce que c'est bon à terme ? Est-ce qu'il y a des effets indésirables ?
06:59Est-ce qu'il y a des études là-dessus ?
07:01Tout dépend de l'âge finalement.
07:03Vous voyez, chez les jeunes, tout jeunes, adolescents,
07:07ça va créer aussi une addiction.
07:09Souvent les personnes vont prendre de la nicotine.
07:12Et donc cette addiction à la nicotine, quand on commence jeune,
07:15les récepteurs de la nicotine vont demander leur piton sous le temps,
07:19et les jeunes vont devenir très accros.
07:22Et on voit dans pas mal de pays, y compris le Royaume-Uni,
07:26qui a une politique très active contre le tabac et pour la cigarette électronique,
07:32on voit que finalement, ça fait que les jeunes reprennent la cigarette après.
07:38Ensuite, les produits qu'on utilise dans la cigarette électronique,
07:44c'est un marché.
07:45La France, c'est le troisième marché mondial.
07:47Donc on va les multiplier avec des dispositifs qui sont assez attirants,
07:54et puis avec des liquides, avec des saveurs, des fruits, des arômes.
08:00Et dans tout produit qu'on inhale, d'une manière générale,
08:04la voie respiratoire, il faut toujours faire attention
08:07parce qu'il y a des substances qui vont créer une inflammation.
08:10Donc en France, on a quelques données qui montrent que finalement,
08:14on voit apparaître chez des personnes des signes respiratoires.
08:17Mais si on est un vieux fumeur, car à Vers, c'est un adulte qui a toujours fumé,
08:23qui n'a jamais trouvé comment arrêter, ça peut être un substitut oral.
08:28Le tout, c'est de faire attention, pas bricoler des cigarettes électroniques,
08:33pas les mettre avec des clés des téléphones portables,
08:35parce qu'il y a des problèmes de batterie qui explose, pas trafiquer.
08:39Pour conclure, tous ces nouveaux produits du tabac,
08:42il y en a que vous avez envie de bannir et de déconseiller ?
08:44Il y en a qui sont déconseillés parce qu'ils ne respectent pas du tout la réglementation.
08:48En termes de concentration de nicotine, ça dépasse les normes européennes.
08:52Il y a des nouveaux produits, les perles de nicotine,
08:59les poches de nicotine qu'on met dans la bouche,
09:02qui ressemblent à des petits sachets de thé qui font propre.
09:05Tout ça, c'est pour le but de maintenir un marché,
09:09pour le développer. C'est quand même une addiction sévère.
09:14On voit bien combien les personnes ont du mal à arrêter.
09:18Donc vigilance, bien évidemment.
09:20Merci beaucoup Anne-Laurence Le Faou.
09:21Je rappelle que vous êtes tabacologue à l'Hôpital européen.
09:23Georges Pompidou est président de la Société francophone de tabacologie.
09:27Et comme le pharmacien est l'un des plus proches alliés des fumeurs
09:30dès lors qu'il s'agit d'arrêter de fumer,
09:32j'ai le plaisir de recevoir Audrey Lecoq.
09:34Audrey, vous représentez les pharmaciens en ligne
09:36et vous pilotez la plateforme Farmazone.
09:39farmazone.fr
09:41Simplifiez-vous la santé.
09:42Cliquez, commandez, vous êtes livré.
09:44farmazone.fr présente
09:47La Minute Santé
09:49Alors Audrey, on peut le dire, le pharmacien est le meilleur ami
09:52des gens qui souhaiteraient arrêter de fumer.
09:54Oui, le pharmacien est le meilleur ami des patients
09:57puisque depuis 2019, on rembourse les substituts nicotiniques.
10:01Donc ça a pris une place très importante dans le quotidien du pharmacien.
10:04Avant, il fallait débourser entre 120 et 180 euros par mois
10:08pour pouvoir s'acheter ces substituts nicotiniques.
10:11Aujourd'hui, c'est pris en charge.
10:12Et en plus de ça, là, on est en train d'aller vers un plan national
10:15qui permettra aux pharmaciens de prescrire le substitut nicotinique
10:19ce qui évitera le passage chez le médecin.
10:21Donc encore plus d'efficacité dans la prise en charge de la lutte contre le tabac.
10:26Audrey, en tant que pharmacien,
10:27quelles sont les formes de substituts qui sont le plus consommés par vos patients ?
10:30Alors déjà, on peut constater un vrai rôle du pharmacien
10:33puisque malgré le fait que ça soit remboursé,
10:35il y a quand même 41% des produits
10:37qui sont délivrés avec le conseil du pharmacien,
10:40c'est-à-dire non remboursés et les gens achètent leurs produits.
10:4359% bien sûr passent en remboursé.
10:46La forme qui est la plus vendue, c'est le patch,
10:49qui représente 40% du marché.
10:51Et ce marché en particulier pèse 189 millions d'euros.
10:55Audrey, pour finir,
10:56votre conseil clé à toutes les personnes qui souhaiteraient arrêter de fumer ?
10:59Il va y avoir des effets secondaires, c'est évident.
11:02Il ne faut pas s'inquiéter.
11:03Il y a des compléments alimentaires qui sont présents
11:05pour lutter notamment contre les problèmes de sommeil,
11:08la faim qui peut arriver et un petit peu de dépression.
11:11Mais c'est passager et le pharmacien a tous les équipements nécessaires.
11:14Merci beaucoup Audrey.
11:27Et pour continuer cette émission spéciale tabagiste,
11:29j'ai le plaisir de recevoir la responsable
11:31de l'unité addiction chez Santé publique France,
11:34Viet Nguyen Tan.
11:36Bonjour Viet, on est vraiment ravis de vous avoir en plateau.
11:39Anne-Laurence nous a décrit un petit peu la sociologie des fumeurs,
11:42leur quantité,
11:43mais j'aimerais qu'on aille un petit peu plus profondément dans votre analyse.
11:47Les profils des fumeurs ont-ils évolué depuis ces dernières années ?
11:50Alors effectivement, ils ont évolué.
11:52Anne-Laurence Le Faou rappelait tout à l'heure
11:54qu'on a à peu près un quart de fumeurs quotidiens en population adulte en France.
11:57Ce sont les données du baromètre de Santé publique France qui le montrent.
12:01Il y a davantage de fumeurs parmi les hommes que parmi les femmes.
12:04A peu près 27% parmi les hommes, 22% parmi les femmes.
12:07Et un fait très important à rappeler aussi,
12:09c'est de fortes inégalités sociales face au tabagisme.
12:12C'est-à-dire qu'il y a davantage de fumeurs dans les groupes sociaux plus défavorisés
12:16que dans les groupes sociaux plus favorisés.
12:18Et donc ça, ça ferait vraiment partie des priorités pour les pouvoirs publics
12:21que de lutter contre ces inégalités sociales
12:24en aidant davantage les fumeurs plus défavorisés au niveau socio-économique
12:27à sortir du tabagisme.
12:29Alors justement, sur la dimension économique, Viet,
12:31le coût social du tabac en France est devenu supérieur aux recettes fiscales
12:35issues des ventes.
12:37Vous pourriez nous expliquer cet écart et ses implications économiques ?
12:40C'est vrai que c'est une question très intéressante.
12:42C'est important de lutter contre cette idée reçue
12:45comme quoi le tabac finalement rapporte à l'État davantage qu'il ne lui coûte.
12:49Donc là, je vais mentionner les travaux de l'économiste Pierre Coppe
12:51qui a travaillé pour l'OFDT à mesurer ce que vous appelez effectivement
12:55le coût social du tabac, ce que coûte le tabac pour la société.
12:58Parce qu'on se disait, on a plutôt intérêt à laisser effectivement fumer
13:01parce que ça rapporte énormément de taxes.
13:03Et puis là, on s'est aperçu effectivement que le coût de traitement de la maladie
13:06est plus important.
13:07Exactement. Si on regarde le coût pour les finances publiques
13:09et qu'on compare ce que rapporte le tabac en termes de fiscalité de taxes,
13:12donc on est sur l'année 2019 autour de 13-14 milliards d'euros,
13:16c'est énorme.
13:17Mais en fait, le tabagisme coûte beaucoup plus à la société
13:20si on ne prend ne serait-ce que le coût des traitements,
13:22donc soigner toutes les maladies, les cancers, les maladies cardiovasculaires,
13:25les maladies respiratoires qui sont impactées par le tabagisme,
13:28on est à plus de 16 milliards d'euros par an.
13:31Et donc, si on fait la différence, il y a un déficit de l'ordre
13:34d'1,7 milliard d'euros par an pour les finances publiques.
13:37Donc voilà, encore une fois, contrairement aux idées reçues,
13:39le tabac coûte davantage à la société et aux finances publiques
13:42qu'il ne rapporte.
13:43Alors, pour que l'on soit fumeur ou non fumeur,
13:45on a tous eu ces paquets de cigarettes avec des images hyper anxiogènes
13:49et autres campagnes de communication.
13:51Ça a eu un impact positif ou alors, quand on est fumeur,
13:55ces images n'ont pas forcément de...
13:57Alors, il y a eu un très très grand nombre d'études scientifiques en France
14:00mais aussi à l'international sur ces fameuses images chocs
14:03mises sur les paquets.
14:04Elles ont vraiment été choisies avec soin par des experts internationaux.
14:07Elles sont efficaces.
14:09Elles sont efficaces, notamment parce qu'elles rendent le paquet
14:12moins attractif.
14:13Donc, à la fois, pour les non fumeurs, ça les empêche de rentrer dans le tabac.
14:17Et à la fois, pour les fumeurs, ça leur donne aussi un peu moins envie,
14:19notamment de sortir leur paquet de cigarettes pour fumer.
14:22Il y a moins de statut social à sortir un paquet avec une image.
14:24Après, ce que les études montrent aussi, c'est que ces images,
14:26il faut les renouveler parce qu'on a tendance à s'y habituer.
14:29Les fumeurs s'y habituent.
14:30Forcément, ils sortent beaucoup leur paquet de tabac chaque jour
14:33pour fumer une cigarette.
14:34Et donc, ce que dit la science, c'est qu'elles sont très utiles.
14:36Elles sont nécessaires, ces images, mais il faut les renouveler régulièrement
14:39pour qu'elles soient encore plus efficaces.
14:41Alors, on va en venir aux solutions concrètes parce que c'est important
14:43et beaucoup les attendent.
14:45Vous êtes à l'initiative du mois sans tabac qui se déroulera
14:47au mois de novembre prochain.
14:49On va en parler.
14:50Concrètement, que proposez-vous et comment accompagner
14:52les auditeurs qui nous écoutent et qui veulent justement passer,
14:55on va dire, à l'acte et essayer d'arrêter cette dépendance ?
14:58Alors, la première des choses, je voudrais vraiment encourager,
15:00féliciter tous les auditeurs de Sud Radio qui seraient fumeurs
15:03et qui voudraient se lancer dans le mois sans tabac.
15:05C'est vraiment une excellente décision à la fois pour leur santé,
15:08pour leur budget puisque le tabac coûte cher, etc.
15:10Donc, bravo à eux tous.
15:12Et s'il y a une chose à retenir peut-être pour le mois sans tabac,
15:15c'est que je les encourage à s'inscrire à mois sans tabac.
15:18Vous savez, il y a un site internet, mois sans tabac,
15:20qui sera ouvert dès le 1er octobre.
15:22Quand on s'inscrit à mois sans tabac, en fait, on peut bénéficier
15:24d'un très grand nombre d'informations, de conseils, d'outils
15:27pour préparer son arrêt du tabac d'une part,
15:29et ensuite essayer de tenir bon.
15:31Par exemple, on peut s'inscrire à un coaching par mail.
15:33On reçoit tous les jours des conseils pour se préparer à l'arrêt du tabac,
15:36ensuite pour arrêter de fumer.
15:37C'est gratuit ?
15:38C'est gratuit.
15:39On peut également commander son kit d'aide à l'arrêt du tabac.
15:41Donc, c'est un kit, une enveloppe papier, là encore qui est gratuite,
15:44qu'on va recevoir par la poste gratuitement
15:46et qui contient notamment ce qu'on appelle la roue des économies.
15:49Vous voyez, c'est une petite roue papier qu'on peut faire tourner
15:51et qui permet de visualiser les économies que l'on fait
15:54grâce à son arrêt du tabac.
15:55Donc, c'est très motivant, bien sûr.
15:57Et puis, il y a un autre outil qui s'appelle le programme 40 jours.
16:00En fait, c'est un outil papier où, sur 10 jours,
16:02on peut se préparer à l'arrêt du tabac
16:04avec, chaque jour, des conseils concrets pour préparer son arrêt du tabac
16:07et ensuite, pendant 30 jours, des conseils concrets, là encore,
16:10pour tenir bon et essayer de résister face à l'envie de fumer.
16:13Alors, Anne-Laurence l'évoquait, mais on sent à travers ce mois sans tabac
16:16qu'il y a une vraie personnalisation.
16:18C'est essentiel, en fait, cette notion de coaching
16:20quand on veut s'arrêter de fumer ?
16:21C'est ce que vous proposez ?
16:22C'est essentiel, parce que le docteur Lefaou le rappelait,
16:24chaque fumeur est différent.
16:26En fait, tous les fumeurs n'ont pas le même rapport au tabagisme,
16:28ils n'ont pas tous la même histoire par rapport au tabac,
16:30ils n'ont pas tous le même niveau de dépendance,
16:32à la fois la dépendance physiologique, physique à la nicotine,
16:35mais aussi la dépendance comportementale, psychologique
16:38aux gestes de fumer, les mêmes habitudes.
16:40Et donc, c'est important que les aides soient adaptées à chaque fumeur.
16:42Donc, une très bonne méthode, c'est par exemple
16:44de s'inscrire à Moi Sans Tabac pour avoir des conseils personnalisés.
16:47On peut aussi recourir à la plateforme Tabac Info Service.
16:50Donc, c'est une ligne téléphonique, le 3989, un site et une appli.
16:54Ce sont des outils qui sont validés, qu'on évalue très régulièrement
16:57et qui sont efficaces pour accompagner les fumeurs à arrêter de fumer.
17:00Et bien sûr, on n'oublie jamais les professionnels de santé,
17:03recourir à son médecin, à son pharmacien pour demander conseils.
17:06Ce sont les mieux placés pour aider individuellement
17:08chaque fumeur à trouver la méthode qui lui conviendra.
17:10Viette, vous évoquiez le prix du paquet de cigarettes
17:12que la roue permet de mesurer.
17:14Est-ce que l'augmentation du prix a un réel impact
17:17sur la diminution d'achat ?
17:19Ou alors, coûte que coûte, quand on a besoin de sa dose,
17:22le prix n'est pas important ?
17:24Là encore, il y a eu vraiment de très nombreuses études scientifiques
17:27au national et à l'international sur l'effet prix du tabac.
17:30On sait que ça fait partie des mesures les plus efficaces
17:33à la fois pour dissuader les jeunes d'entrer dans le tabac.
17:35Pour un jeune, un paquet de tabac à 12 euros, c'est vraiment énorme.
17:38Mais aussi pour inciter les fumeurs à arrêter de fumer.
17:41Donc, c'est vraiment très efficace.
17:43Ce sont des mesures qu'il faut maintenir dans le temps.
17:45Il faut aussi rappeler que ce sont des mesures
17:47qui doivent être prises dans un ensemble de mesures.
17:49C'est important d'augmenter le prix du tabac
17:51pour inciter, déclencher l'arrêt du tabac.
17:53Mais c'est aussi très important de proposer des aides
17:55pour les fumeurs qui ont besoin d'appui
17:57pour réussir à arrêter de fumer.
17:59Et il y a des pays où il y a une forme d'exemplarité
18:01des politiques mises en place qui fait qu'on diminue
18:03la consommation de tabac ?
18:05Oui, dans les pays anglo-saxons, la lutte contre le tabac
18:07a été mise en place depuis beaucoup plus longtemps
18:09qu'en France et qu'en Europe.
18:11On peut citer les Etats-Unis, le Royaume-Uni
18:13et peut-être un des pays les plus exemplaires,
18:15c'est l'Australie, qui a commencé cette lutte
18:17anti-tabac depuis plus de 25 ans,
18:1930 ans maintenant, qui sont très en avance.
18:21Si on prend l'exemple du prix du tabac par exemple,
18:23aujourd'hui, un paquet de tabac,
18:25ça coûte 40$ australien, ça revient à peu près
18:27à 25€. Vous voyez, ils sont très en avance.
18:29Les résultats sont là
18:31puisqu'on a moins de 10%
18:33de prévalence du tabagisme en Australie,
18:35c'est-à-dire de la proportion de fumeurs en Australie.
18:37Viette, pour conclure, trois conseils que vous souhaiteriez partager
18:39avec nos auditeurs. On a bien compris, le mois sans tabac,
18:41il faut absolument se rendre sur le site et s'inscrire.
18:43S'inscrire à mois sans tabac,
18:45demander conseil à son professionnel de santé de proximité,
18:47son médecin, son pharmacien,
18:49sa sage-femme, son infirmière.
18:51Et puis, ne pas hésiter à recourir à Tabin Info Service.
18:53Et je note l'approche
18:55sur mesure très importante, adopter
18:57un traitement qui vous ressemble et
18:59ne vous l'imposez pas, ça c'est important.
19:01Exactement, c'est important. Anne-Laurence Lefahou,
19:03Audrey Lecoq, Vietthène Guyenne, merci beaucoup
19:05pour votre éclairage. La Santé en Mouvement,
19:07c'est fini pour aujourd'hui. Retrouvez l'émission
19:09en podcast sur l'application Sud Radio
19:11et dès à présent sur Youtube et vos réseaux sociaux
19:13préférés. En attendant, prenez soin de vous,
19:15je vous souhaite une excellente fin de week-end
19:17et je vous dis à la semaine prochaine.

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