Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.
Avec Hervé Martini, secrétaire général Addictions France, addictologue, tabacologue, médecin du Sport Lutte et Prévention du dopage, Patrick Bordin, fondateur Ethyloborne, Elie-Dan Minoumi, cofondateur de MEDADOM et Christelle Peybernard, psychiatre addictologue, cheffe de
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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-01-11##
Avec Hervé Martini, secrétaire général Addictions France, addictologue, tabacologue, médecin du Sport Lutte et Prévention du dopage, Patrick Bordin, fondateur Ethyloborne, Elie-Dan Minoumi, cofondateur de MEDADOM et Christelle Peybernard, psychiatre addictologue, cheffe de
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Catégorie
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ÉducationTranscription
00:00Bonjour et bienvenue dans La Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Alors si je vous dis alcool, tabac, écranges d'argent, substances illicites, vous pensez
00:13sûrement à des habitudes du quotidien peut-être ? Mais à quel moment bascule-t-on dans l'addiction
00:18? Et bien c'est ce que l'on va tenter d'explorer ensemble aujourd'hui.
00:21Avec nos invités, nous t'entendons de comprendre pourquoi et comment on développe une addiction,
00:25les signes qui doivent nous alerter et surtout comment peut-on s'en sortir.
00:29La Santé en Mouvement spéciale addiction, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:37Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir d'accueillir Hervé Martigny.
00:41Oui, Hervé Martigny, bonjour.
00:42Vous êtes addictologue, tabacologue et secrétaire général de l'association Addiction France.
00:47Alors, comme on aime bien commencer par une définition dans La Santé en Mouvement, est-ce
00:51que vous pourriez nous expliquer ce qui définit une addiction et comment elle se manifeste ?
00:55Oui, tout à fait.
00:56Alors, l'addiction est un terme qui apparaît dans les années 90.
00:59C'est Goodman qui propose cette classification, qui regroupe aussi les addictions avec produits
01:03que l'on connaît, alcool, tabac, héroïne, etc.
01:05Et les addictions sont produites comme les jeux de hasard et d'argent.
01:08Donc, en fin de compte, il considère que l'addiction, c'est une perte de contrôle du comportement.
01:12On n'arrive plus à contrôler cette consommation, ce comportement, sachant bien que ce comportement
01:17est néfaste pour nous et aussi parce qu'on prend un comportement parce que ça fait du
01:21bien ou ça soulage une tension interne.
01:22C'est vraiment une maladie chronique qui va modifier le fonctionnement du cerveau et
01:26c'est une souffrance.
01:27L'addiction est une souffrance.
01:28Parce que le terme est souvent galvaudé, je suis addict, addict des parfums, etc.
01:31Donc, c'est une vraie souffrance avec et sans produit.
01:33Alors, Hervé, on est un peu le fruit de son environnement.
01:36On est dans une société un peu anxiogène.
01:37Alors, j'ai envie de vous demander, est-ce qu'aujourd'hui, la société fait qu'on génère
01:40encore plus d'addictions qu'il y a quelques années ?
01:42Alors, de tout temps, toutes les cultures, toutes les civilisations, on a eu l'usage
01:45de produits psychoactifs ou de comportements.
01:47Ce qui est vrai, c'est que les comportements changent au fil du temps.
01:51On voit les médias qui changent, les supports de médias qui changent.
01:55On voit aussi les produits qui changent.
01:56On est passé de produits comme l'alcool.
01:58On a des nouveaux produits de synthèse qui apparaissent.
02:00Donc, la révolution industrielle, par exemple, au début du 19e siècle, c'est la généralisation
02:05de la production des produits, la diffusion aussi des produits, la publicité des produits.
02:08Donc, effectivement, on consomme aussi pour tenir dans le monde du travail.
02:12Par exemple, maintenant, la cocaïne fait son apparition.
02:13Donc, on n'est pas plus addict, mais en tout cas, les comportements changent et évoluent.
02:18Mais c'est vrai que vous avez une pression sociale sur la consommation qui est beaucoup
02:21plus importante qu'avant.
02:22Alors, ici, on a bien parlé prévention et solution.
02:24Quelqu'un qui veut changer ou qui ne supporte plus son addiction, mais qui ne sait pas par
02:30où commencer.
02:31Alors, comment on frappe à votre porte et quelle est la démarche dans laquelle il faut
02:34être ?
02:35Il faut déjà en parler et supprimer tout tabou et toute honte par rapport à un comportement
02:39quel qu'il soit.
02:40On est beaucoup de fruit de nos représentations et autant le tabac, c'est plus facile d'en
02:43parler.
02:44Autant l'alcool, c'est difficile.
02:45D'ailleurs, quand on ne boit pas, on est malade ou tu es enceinte, etc.
02:48On a les clichés qui apparaissent.
02:49Et donc, l'idée, c'est déjà en parler à son entourage, un professionnel de santé,
02:53un éducateur, bref, quelqu'un qui va finalement vous orienter, vous guider et ne pas rester
02:57seul.
02:58L'addiction, c'est une maladie de l'isolement.
03:00On s'isole dans l'addiction.
03:01Donc, en parler et surtout éviter.
03:03Il y a toujours des jugements.
03:05On va tomber sur des personnes qui peuvent vous juger.
03:06Donc, n'hésitez pas.
03:07Si ça ne va pas, si ça ne colle pas avec la personne, vous changez.
03:10Vous allez voir votre médecin, une autre personne pour en parler.
03:12À partir de ce moment là, vous allez rentrer dans une évaluation médico-psycho-sociale.
03:17Je rappelle, les consultations en XAPA sont des consultations gratuites et anonymes.
03:20Un accueil inconditionnel.
03:22Donc, on vient vous voir, vous orienter vers des professionnels.
03:26Et là, comment ça se passe ? On est guidé sur une semaine, plusieurs mois ?
03:29Alors, on a une première consultation.
03:30On évalue un peu la situation sous le registre médical.
03:32Est-ce qu'il y a des conséquences médicales sur la personne, sociales ?
03:35Parce que l'addiction, c'est aussi une maladie du lien social avec le travail, avec son entourage.
03:39On en parlera peut-être tout à l'heure.
03:40Et psychologiquement aussi, puisque l'addiction va entraîner une dépression, de l'anxiété.
03:44Donc, on évalue tout ça.
03:45Et ensuite, on va orienter vers le bon professionnel.
03:47Une infirmière, un psychologue, etc.
03:49Et proposer un plan de soins personnalisé.
03:51C'est de la dentelle.
03:52Alors, il y a des lignes forces.
03:53Mais on est vraiment sur de la dentelle par rapport à la personne que l'on va recevoir.
03:56Mais alors, on le disait tout à l'heure, on est le fruit de son environnement.
03:59Est-ce qu'on peut guérir de l'addiction ?
04:00Ou se soigner de soi-même ?
04:01Et si l'environnement reste le même ?
04:03Alors, c'est une maladie chronique.
04:04Alors, certains de nos usagers, nos personnes concernées vont vivre avec cela.
04:08Comme on vit avec un diabète, comme on vit avec une maladie cardiovasculaire.
04:11Le tout, c'est d'améliorer la qualité de vie.
04:13Nous, on part toujours de ce que souhaite la personne.
04:15Est-ce qu'elle veut arrêter, réduire sa consommation ?
04:17Quel parcours elle a ?
04:18Son histoire aussi importante.
04:19Et à partir de là, on va ficeler un programme de soins qui adaptera.
04:22Et donc, oui, il y a des personnes qui vont authentiquement guérir dans le sens de
04:25« je ne reconstruirai plus de l'alcool ».
04:26Mais vous savez, chez le fumeur, par exemple, c'est très intéressant.
04:29Ils vous disent toujours « je suis ancien fumeur ».
04:31Je ne suis pas non fumeur, je suis ancien fumeur.
04:33Parce que le cerveau a gardé intimement ce lien fort,
04:36psychologique, comportemental et neurobiologique avec le produit.
04:39Donc, on peut effectivement améliorer la situation, être détaché du produit.
04:43Mais attention, si on reprend, on peut avoir aussi des risques de rechute.
04:46J'imagine l'addiction a une influence non négligeable,
04:51enfin un impact, on va dire, sur l'environnement et sur les aidants.
04:56Qu'est-ce que vous aimeriez dire aux aidants dans ce cas-là ?
04:59L'entourage, c'est une question qui est apparue il y a une vingtaine d'années.
05:02On a commencé à prendre en compte l'entourage qui va souffrir de l'addiction.
05:05Alors, il y a les entourages qui sont aidants.
05:07Alors, quand je dis entourage, c'est l'étage social, c'est aussi le milieu professionnel,
05:10c'est les amis, c'est beaucoup plus large que la cellule familiale en tant que telle,
05:13puisqu'il y a eu maintenant un morcellement complètement de la cellule familiale.
05:16L'idée, c'est que cet entourage-là, il doit aussi fixer ses limites
05:20par rapport au comportement de l'autre.
05:21Il doit être bienveillant, c'est-à-dire qu'une distance juste
05:24entre finalement la personne qui souffre et sa propre souffrance.
05:27Ne pas hésiter aussi à consulter et à exprimer sa souffrance et fixer ses limites.
05:31L'entourage, on va lui donner des conseils.
05:32Dans nos centres, on accueille l'entourage.
05:34Il y a aussi des associations, j'en citerai une à la nom, par exemple,
05:37qui vous aident aussi à vous positionner par rapport à ces difficultés-là.
05:41Le milieu du travail aussi, un milieu qui peut être impacté,
05:43donc là aussi, des aides associatives, etc., peuvent vous aider au niveau du travail
05:47à favoriser un environnement de travail, de bien-être au travail,
05:49qui va permettre finalement à la personne de se rétablir
05:53et corriger peut-être aussi des éléments qui vont être des...
05:55L'accueil du public, par exemple, c'est des phénomènes qui sont bien reconnus
05:58comme étant très addictogènes, très potentiels addictogènes.
06:00Donc l'idée est vraiment de faire une évaluation sur l'entourage
06:04pour l'aider à se mobiliser et à éviter l'épuisement.
06:07On parle beaucoup d'aider les aidants.
06:09Je crois que c'est important, c'est tout à fait ça, il faut aider les aidants
06:11et aussi leur faire comprendre que quand ils sont épuisés,
06:15ils ont le droit d'être épuisés.
06:17Et je crois que c'est aussi important de leur dire,
06:18le message, c'est que vous avez le droit d'être épuisés.
06:20Vous n'aurez pas de passer par des phases où vous êtes un peu dans le rejet de l'autre
06:22parce que l'addiction, c'est une maladie où la personne s'isole.
06:25On ne comprend pas pourquoi il consomme alors qu'il sait que ce n'est pas bien.
06:28Alors que je lui ai dit que je vais te quitter,
06:29il lui a dit que tu vas perdre ton emploi.
06:31C'est un peu une maladie irrationnelle
06:32parce que le cerveau, l'addict, est complètement centré autour du produit.
06:35Donc, il faut expliquer de manière pédagogique et de temps en temps dire
06:37écoutez, mettez vous un peu en retrait, soufflez, reposez-vous.
06:41Les professionnels vont prendre le relais et après vous intégrer.
06:44Hervé, quel conseil vous donneriez quand on voit son conjoint ou sa conjointe ?
06:48La personne qui est entre guillemets l'aidant, voit la personne entre guillemets sombrée.
06:52Quel conseil vous donneriez ?
06:54Lui dire ne pas se voiler la face, ne pas se voiler la face.
06:58Lui dire effectivement ce qu'on pense parce que globalement l'aidant,
07:00la personne qui est en face, c'est une angoisse de mort qu'elle a par rapport à la personne qui est devant.
07:04Mais elle ne va jamais le dire comme ça.
07:05Elle va dire ah bah t'as l'air fatigué, t'as l'air pas bien, qu'est-ce qui se passe, etc.
07:08Je crois qu'il vécue une angoisse et traduire cette angoisse en disant voilà,
07:11je constate que tu n'es pas bien, je ne sais pas ce qui se passe.
07:13Pourquoi tu n'es pas bien ? Est-ce que c'est moi ? Est-ce que c'est les autres ?
07:15Qu'est-ce qu'il y a ? Moi, je peux t'aider.
07:17Tu dois aussi prendre ta part.
07:18La personne addict doit prendre sa part.
07:20Bon, quand on est vraiment beaucoup dans le produit, c'est parfois difficile de sortir.
07:23Et là, le regard du professionnel est extrêmement important.
07:26Il faut pouvoir aussi passer la main à ce moment-là.
07:27Mais donc là, l'aidant va dire à la personne qui boit, on va chez le médecin ?
07:31Voilà, on va chez le médecin pour lui dire à qui veux-tu qu'on en parle ?
07:35À qui veux-tu ?
07:36C'est peut-être pas forcément le médecin de famille.
07:37La personne a peut-être honte d'aller voir son médecin de famille qui le suit depuis des années, etc.
07:40Dire voilà, je te propose des professionnels, je te mets des adresses.
07:43Je suis avec toi, je peux t'aider.
07:45Mais voilà, l'idée, c'est quand même d'ouvrir le dialogue et pas de rester fermé dans ces...
07:49C'est difficile, hein ? C'est difficile.
07:51Oui, parce que l'alcool entraîne des violences parfois au sein du couple.
07:55Absolument, oui, c'est un facteur de féminicide, c'est un facteur de violence,
07:59de carence affective-éducative.
08:01En fin de compte, l'alcool ou même l'addiction va perturber le schéma, la systémie familiale.
08:05Le fonctionnement de la cellule familiale va complètement impacter.
08:08Le parent défaillant va se retirer un peu puisqu'il est dans le produit.
08:11Il veut retrouver aussi sa place, donc il faudra recréer aussi le retour de la personne
08:15lorsqu'elle est soignée ou lorsqu'elle est prise en charge et qu'elle dit
08:18« Moi, je veux reprendre mon rôle de père, je veux reprendre mon rôle de mère ou de conjoint.
08:21Comment j'arrive ? » Donc tout ça, ça se prépare.
08:23C'est pour ça que l'entourage, pour nous, c'est une dimension fondamentale de la prise en soin.
08:26Et que diriez-vous à la personne qui consomme et qui, justement, crée des violences au sein de son foyer ?
08:31Que diriez-vous à la personne qui est victime, justement, de ces violences ?
08:33De faire consulter, d'accompagner dans le dialogue ?
08:36Alors déjà, c'est de se protéger.
08:37La personne victime de violences, rien ne justifie des violences.
08:40Rien. Qu'elles soient verbales ou qu'elles soient des...
08:43C'est important de le répéter, on ne doit pas subir ces violences-là.
08:45Donc, elle doit se mettre en protection.
08:47Et ça, c'est la première chose qu'on peut faire via des associations ou même nous-mêmes.
08:50L'entourage peut nous consulter spontanément.
08:51Et ensuite, la personne qui suit des violences, on va l'aider.
08:53On va l'aider à comprendre aussi pourquoi cette violence.
08:55Expliquer que l'alcool ou les produits peuvent modifier, finalement, le jugement.
08:59On perd le contrôle de son comportement et l'aider à modifier cela.
09:03C'est une maladie chronique, c'est un trait de longue haleine.
09:05Mais on a quand même des résultats positifs.
09:08Hervé, pour conclure, 30 secondes.
09:09Le coût social des addictions est devenu depuis peu supérieur aux bénéfices
09:13générés par la vente et les taxes sur les produits.
09:15Vous avez le sentiment que les pouvoirs publics font semblant d'inciter à la prévention
09:19et que les lobbies sont plus forts ?
09:20Ils ne font pas semblant.
09:21C'est-à-dire qu'ils ont effectivement des injonctions de la part de certains lobbies
09:24économiques qui vont vous dire que finalement, nous, si vous ôtez ça, on va moins vendre.
09:28Notamment la finiaire Viniviticole ou la finiaire Brassicole.
09:31Rappel, le coût social, 150 milliards pour le tabac, 100 milliards pour l'alcool.
09:35C'est quand même un gros déficit.
09:36Alors, on est peu soutenu, c'est vrai.
09:37Le défi de janvier, c'est un mouvement associatif, collectif.
09:40C'est une dimension collective qui n'a pas été soutenue par l'État et je le regrette.
09:45C'est une organisation où il y a régulièrement une politique de prévention.
09:48Oui, les lobbies nous poussent en fin de compte et c'est décricoter la loi Evin qui permet
09:52de protéger.
09:53C'est des interdits protecteurs par rapport à la publicité, par rapport à la pression
09:56des médias, par rapport aux présentations.
09:57Il faut agir, il faut agir, c'est vrai.
09:59Et vous êtes là pour ça ?
10:00On mobilise pour ça, nous, associatifs.
10:02Merci beaucoup Hervé Martini.
10:03Je rappelle que vous êtes addictologue et secrétaire général de l'association Addiction
10:07France.
10:08Et pour continuer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir Patrick Bordin.
10:11Alors Patrick, bonjour.
10:12Bonjour.
10:13Vous êtes fondateur de l'entreprise Ethyloborne.
10:15Expliquez-nous comment est née cette idée Ethyloborne et en quoi ça consiste ?
10:18Je trouvais que ça a démarré très très fort parce qu'on parle d'addiction et finalement
10:22mon rôle à moi c'est tout simplement de la prévention, donc moi c'est plutôt en
10:27amont.
10:28C'est-à-dire que j'essaye de...
10:29Concrètement, vous faites quoi ? Vous proposez quoi ?
10:31Voilà, de proposer une solution de prévention, donc je suis le fondateur et le concepteur
10:37de l'Ethyloborne.
10:38Donc l'Ethyloborne, c'est une borne éthyloteste, comme son nom l'indique, avec un écran de
10:43communication pour tous les messages de prévention et puis qui a été conçu pour réduire les
10:47risques et les conséquences d'une consommation abusive d'alcool et qui est mise à disposition
10:53pour le public en général.
10:55Alors où est-ce qu'on la trouve ? Dans des grands événements ? Où est-ce qu'on trouve
10:57votre borne ?
10:58Alors on la trouve dans les entreprises en location, par exemple quand vous faites un
11:02cocktail, les voeux de fin d'année, etc.
11:05Et puis, à chaque fois qu'il y a une manifestation, vous les trouvez aussi dans les coordinations
11:10de la sécurité routière, qui vont s'en servir pour faire des contrôles, pour mettre
11:15à disposition gratuitement, et c'est des contrôles qui ne sont pas répressifs, c'est
11:20de la prévention, ce n'est pas de la répression.
11:21Donc on souffle, voilà, là-bas on a un écran tactile, j'imagine qu'on souffle dans une
11:25pipette, et puis là on va mesurer...
11:26Pour l'instant, ce n'est pas un écran tactile, mais c'est un écran de communication.
11:29Un écran de communication ?
11:30C'est prévu, c'est prévu.
11:31C'est prévu, j'ai un peu d'avance.
11:32Et donc là, on va souffler, on va définir votre grammage de récolte.
11:35C'est tout simple, c'est ludique, à partir du moment où il n'y a pas de répression,
11:38il n'y a pas de points en moins, etc.
11:40Vous soufflez simplement 5 secondes dans une paille biodégradable à usage unique, et
11:46puis vous avez le résultat qui s'affiche jusqu'à 0,25.
11:49Et donc là, on vous dit, prend la route ou prend pas la route ?
11:51Voilà, soit vous êtes négatif et vous avez votre résultat, pour les permis probatoires,
11:55etc.
11:56Ça compte.
11:57Et dès que vous êtes au-dessus de la norme, il y a marqué négatif.
11:58Et les jeunes prennent vraiment en considération, justement, c'est pas une injonction, c'est
12:02une information, mais ils l'intègrent justement, et donc celui qui boit, c'est celui qui
12:05boit.
12:06Alors, au départ, ils vont se méfier un peu, parce qu'ils ont l'impression que c'est
12:09un contrôle d'alcoolémie des forces de l'ordre, et puis finalement, ils vont venir faire la
12:14démarche, ils vont se déplacer, et ils vont souffler, et là, ils se rendent compte que
12:19c'est super utile, parce que juste avant de prendre le véhicule, quand vous êtes en
12:22soirée, dans une discothèque, dans un bar, partout où il y a de l'alcool, eh bien, ils
12:27vont prendre conscience et ils vont essayer de changer leur comportement.
12:30Alors, ça va pas marcher sur tout le monde, parce que c'est pas des conseils moralisateurs,
12:34c'est simplement, eh bien, ils font la démarche, ils viennent, ils prennent une paille, ils
12:38font souffler pendant 5 secondes, ils ont le résultat qui s'affiche, et là, ils décident.
12:42De l'information et de la prévention.
12:44Patrick, merci beaucoup, je rappelle que vous êtes le fondateur de l'entreprise Ethyloborne.
12:47Merci à vous.
12:48Et sans transition, parce que dans certaines régions, les déserts médicaux s'intensifient,
12:53je vous propose de découvrir l'histoire de Frédéric.
12:55Frédéric est pharmacien avec la Minute Médadome, notre partenaire téléconsultation, pour vous
13:00accompagner où que vous soyez.
13:02Médadome, votre solution de téléconsultation sans rendez-vous est disponible à tout moment, présente.
13:10Bonjour Elidane, alors de qui allez-vous nous parler aujourd'hui ?
13:13Bonjour Vanessa, alors aujourd'hui, je vais vous parler de Frédéric, un pharmacien installé
13:18en campagne, qui aujourd'hui se trouve confronté à un départ important de médecins à la
13:23retraite autour de sa pharmacie.
13:24Quelles sont les conséquences sur sa pharmacie ?
13:27Conséquences importantes, puisque les patients n'ont plus de médecin traitant, le premier
13:30hôpital est assez éloigné du lieu d'habitation et du lieu de la pharmacie, il faut trouver
13:34une solution à Frédéric.
13:35Donc ce que vous voulez me dire, c'est que sa pharmacie est engorgée de patients, il
13:37n'a pas la possibilité de les traiter.
13:39Exactement.
13:40Y a-t-il des solutions ?
13:41Alors oui, il y a une solution qui s'offre à lui, et d'ailleurs cette solution provient
13:44de Desi.
13:45Desi qui est une préparatrice en pharmacie, qui est assez technophile, qui connaît l'écosystème
13:49innovant, notamment santé en France, et lui propose la possibilité de mettre une cabine
13:54de téléconsultation dans sa pharmacie.
13:56Comment ça fonctionne ?
13:57C'est très simple.
13:58La cabine permet de prendre en charge les patients en téléconsultation, il y a un médecin
14:02qui se trouve à distance, le patient entre dans la cabine et a accès au médecin qui
14:06est à distance.
14:07Moralité, les patients vont pouvoir avoir accès aux soins en allant chez Frédéric
14:10et n'iront plus aux urgences et auront une réponse immédiate à leurs problématiques
14:14de santé.
14:15Une téléconsultation va permettre à ces patients d'avoir des soins de qualité dans
14:19cette pharmacie.
14:20Merci Didon.
14:21Merci.
14:23Avec Medadome, votre solution de téléconsultation sans rendez-vous est disponible à tout moment.
14:29Restez avec nous, dans quelques instants, nous évoquerons les solutions pour venir
14:32en aide aux personnes souffrant d'addiction.
14:34La santé en mouvement, ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
14:38Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perret.
14:41Et pour terminer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir Christelle Pébernard.
14:45Bonjour Christelle.
14:46Bonjour Vanessa.
14:47Vous êtes psychiatre, addictologue et chef de service au Xapa et vous êtes surtout l'auteur
14:52du livre « Mieux se protéger de la dépendance à l'alcool » paru aux éditions Duneau.
14:56Une question pour vous Christelle, pour commencer, la dépendance à l'alcool, elle est innée
15:00ou acquise ?
15:01Alors, elle est un peu des deux, c'est-à-dire qu'elle est déterminée à 50% par l'inné,
15:05c'est-à-dire par la vulnérabilité génétique et le reste est façonné par l'histoire
15:10de la personne, c'est-à-dire l'influence, la culture, l'environnement, l'accessibilité
15:16du produit, l'éducation, etc.
15:19Alors, avec vous, on va parler des jeunes, Christelle, quel est le top 3 des dépendances
15:23chez les jeunes ?
15:24Alors, le produit le plus expérimenté chez les jeunes, c'est l'alcool, que ce soit
15:28autant au collège ou au lycée et juste derrière, on va trouver le tabac et les cigarettes électroniques
15:35et juste derrière, le cannabis.
15:36Alors, tout le monde a un jeune ou dans son âge et on peut s'inquiéter ou alors ouvrir
15:42le dialogue.
15:43Vous, qu'est-ce que vous conseilleriez à un parent qui s'inquiète ou qui souhaite
15:46anticiper et prévenir des comportements justement à risque chez son enfant ?
15:49Alors, ce qui est efficient, c'est d'être un parent préventeur, c'est-à-dire en parler,
15:54en parler tôt, donner des informations de prévention à son jeune avec un discours
16:00qui est adapté à l'âge et puis prendre soin de la relation avec son jeune pour que
16:06celui-ci ait confiance en son parent, ça c'est très important, mais surtout faire
16:12de la pédagogie, prévenir et en parler tôt.
16:14Donc, un jeune qui va à une soirée, comment vous lui parleriez avant qu'il n'aille pour
16:18ne pas prendre de risque ?
16:19Alors, il faut éviter les discours moralisateurs parce qu'en général, ça ne fonctionne pas
16:25avec les jeunes, les discours moralisateurs, mais le responsabiliser, lui faire prendre
16:30conscience éventuellement des risques et plutôt des risques immédiats, c'est-à-dire
16:34les risques immédiats qu'il peut prendre en s'alcoolisant trop, par exemple, oublier
16:40de se protéger lors d'un rapport intime, ou alors prendre son scooter ou avoir un
16:45accident, des choses qui leur parlent, c'est-à-dire que parler de la santé au long cours, par
16:49exemple des cancers, etc., ça ne leur parle pas aux jeunes.
16:52Il faut être concret et immédiat, tout à fait.
16:56Alors, il y a beaucoup de nouvelles drogues qui circulent, des choses plus ou moins exotiques.
16:59Pourquoi les jeunes ont envie de chercher de nouvelles expériences comme ça ?
17:04Alors, il y a beaucoup d'influences au niveau des réseaux sociaux et puis des nouveaux
17:10produits comme le zine, les pœufs, bon, les pœufs ont été interdits.
17:15Oui, le zine, expliquez-nous, parce que peut-être que tous nos auditeurs ne le connaissent pas,
17:17mais c'est tout récent, c'est la dernière en date et ce n'est pas terrible.
17:19Alors, ce sont des sachets de nicotine qui sont aromatisés à différents goûts, qu'on
17:25met sous la lèvre, il n'y a pas de tabac dedans, donc ça véhicule une image de quelque
17:32chose qui ne serait pas dangereux.
17:33Or, la nicotine est hyper-addictogène, donc ça peut avoir des inconvénients, y compris
17:39sur la santé, faire monter la tension artérielle, etc.
17:43Par exemple, il y a ça, il y a les produits psychostimulants, les nouveaux produits de
17:49synthèse et puis, c'est à peu près…
17:53Le casilaran, on en parle beaucoup aussi.
17:55Oui, oui, tout à fait.
17:56Qu'est-ce qui fait qu'on va choisir l'un ou l'autre ? C'est son prix, c'est son
17:58accessibilité ?
17:59C'est les deux, le prix et l'accessibilité, mais c'est vrai, vous avez raison, le protoxyde
18:03d'azote, c'est quelque chose qui est très usité et qui a une réputation d'être
18:09anodine alors que ça donne des effets secondaires au niveau neurologique qui sont assez dramatiques.
18:14Alors, parfaite transition, les effets secondaires neurologiques, j'aimerais que vous nous
18:17fassiez un petit focus sur le cannabis et les effets pour vraiment comprendre visuellement.
18:21Vous parlez de ne pas être moralisateur, mais dites-nous concrètement ce qui se passe
18:24pour que, voilà, on ait le sentiment que l'impact est vraiment irréversible.
18:29Alors, au niveau du cerveau, le cannabis agit sur la motivation, sur la mémoire, sur l'élan
18:40vital, donc sur la concentration aussi et sur la santé psychique en général.
18:49C'est-à-dire qu'un jeune qui consomme trop de cannabis, ça va jouer, altérer ses capacités
18:55de gestion des émotions, donc il va être certainement très anxieux et ça peut révéler
19:00aussi une maladie psychiatrique comme un trouble de l'humeur ou une schizophrénie.
19:06Et c'est irréversible ? Alors, pas forcément irréversible, mais en tout cas, ça va aggraver
19:10les choses.
19:11Christelle, on a souvent l'impression que celui qui ne boit pas en soirée est un peu
19:15stigmatisé.
19:16Pourquoi les rôles sont inversés comme ça ? L'alcool en France véhicule une image très
19:23positive et festive, c'est-à-dire que c'est la norme sociale, c'est de consommer de l'alcool,
19:29et celui qui ne boit pas peut être perçu comme quelqu'un qui est exclu ou qui s'exclu
19:35lui-même.
19:36Il y a aussi certainement l'effet miroir, c'est-à-dire que quelqu'un qui ne consomme
19:41pas d'alcool va renvoyer au questionnement de celui qui en consomme.
19:46Il y a aussi la question des personnes qui consomment qui vont se sentir jugées par
19:58celui qui ne consomme pas.
19:59Mais c'est culturel chez nous en France ? C'est très culturel, et celui qui ne consomme
20:05pas va être souvent considéré comme quelqu'un qui manque de légèreté ou qui n'est pas
20:12drôle.
20:13Je déments ce propos.
20:15Christelle, pour conclure, en lisant votre livre, on peut arriver à s'arrêter de boire
20:21ou du moins limiter sa consommation ?
20:22Je l'espère, c'est-à-dire que mon livre est conçu, c'est vraiment l'aboutissement de
20:29ma pratique clinique, c'est-à-dire que j'ai essayé de faire un livre qui soit éducatif,
20:35pédagogique, qui soit vraiment même un livre de psycho-éducation finalement, c'est-à-dire
20:42qu'il n'y a pas d'injonction, il n'y a pas de discours moralisateur.
20:46J'ai voulu prendre en compte tous les facteurs qui influencent la vulnérabilité face à
20:53l'alcool.
20:54Merci beaucoup Christelle.
20:55Je rappelle le titre de votre livre « Mieux se protéger de la dépendance à l'alcool
20:59» paru aux éditions Duneau.
21:00Patrick, Christelle, Hervé et Elidane, merci beaucoup pour vos brillantes interventions.
21:05La Santé en Mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
21:07Je rappelle que vous pouvez retrouver toutes nos émissions en podcast sur l'application
21:11Sud Radio et sur vos réseaux sociaux préférés.
21:13Je vous souhaite une excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.