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Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.

Avec Elodie Poirier, Dermatologue à l'hôpital Saint-Joseph, spécialisé en oncologie et Ali Khachlouf, co-fondateur et PDG de Square Mind

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##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-03-22##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans la Santé en Mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:09Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui nous concerne plus que jamais.
00:13Dès lors que le soleil va montrer ses premiers rayons, il s'agit de notre peau.
00:17Oui, oui, prendre soin de sa peau, c'est non seulement préserver sa beauté, mais surtout préserver sa santé
00:22et notamment se prémunir des effets indésirables du soleil.
00:25Alors avec nos invités, nous ferons le point sur l'impact que le soleil peut avoir sur notre enveloppe corporelle
00:30et nous ferons également découvrir les dernières innovations technologiques
00:33pour accompagner les professionnels de santé dans le dépistage du cancer de la peau.
00:38La Santé en Mouvement spéciale à comment prendre soin de sa peau, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:44Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Pérez.
00:48Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir d'accueillir Elodie Poirier.
00:52Bonjour Elodie, vous êtes dermatologue à l'hôpital Saint-Joseph et spécialisée en oncologie.
00:58Alors pour commencer, on aime bien dresser un petit peu un état des lieux de l'accès aux soins dermatologiques ou autres en France.
01:04En dermatologie, c'est facile d'avoir une consultation ?
01:07Bonjour à tous. Non, c'est très difficile parce qu'on est peu nombreux.
01:11On est actuellement 2498 dermatologues en exercice actif en France
01:18avec seulement 796 dermatologues en activité libérale pure.
01:23Donc il y a beaucoup d'hospitaliers et on est vieux.
01:2840% d'entre nous ont plus de 60 ans avec des activités qui sont forcément un peu moins importantes les années avançant.
01:35Et les jeunes travaillent beaucoup. Contrairement aux idées reçues, ils ont plus de consultations que les plus âgés.
01:43Donc ça veut dire que l'époque de la consultation annuelle systématique chez le dermatologue, c'est un temps révolu ?
01:48Tout à fait.
01:50Alors Elodie, on vient vous voir essentiellement pourquoi. C'est quoi le top des pathologies, on va dire, qui vous concernent ?
01:57La dermatologie, c'est très varié. On va du petit enfant jusqu'à la personne âgée.
02:02On a des pathologies inflammatoires, l'eczéma de vitiligo, le pso, la pelade, la maladie de Verneuil, des maladies tumorales.
02:08Mais c'est quand même une grande partie de notre travail. Le dépistage des cancers, le traitement des cancers de la peau,
02:14qui sont certes les mélanomes qui sont les plus connus, mais aussi les carcinomes les plus nombreux.
02:19Et d'autres cancers plus rares de la peau, les lymphomes et autres.
02:23Alors on va justement parler aujourd'hui du cancer de la peau.
02:26Pourquoi il est si important de faire un diagnostic le plus tôt possible et de surveiller ses grains de beauté et sa peau ?
02:33La plupart des cancers de la peau sont traitables et guérissables avec une chirurgie précoce.
02:39Plus la tumeur est diagnostiquée précocement, plus elle est petite, plus elle est facile à traiter.
02:44Et concernant le mélanome, qui n'est pas la plus fréquente mais potentiellement la plus agressive,
02:49en effet sa durée d'évolution va donner son invasivité et sa dangerosité.
02:54Donc un diagnostic précoce permet d'éviter, on l'espère et on le pense, les formes graves, métastatiques et malheureusement mortelles.
03:02Alors justement, on a tous la possibilité de se regarder, de s'auto-diagnostiquer, on va dire, avant de venir vous voir.
03:07On parle de carcinome, de mélanome, éclairez-nous un petit peu à quoi ça ressemble très concrètement sur notre enveloppe corporelle.
03:13Alors les carcinomes qui sont les plus fréquents mais les moins connus, c'est une plaie qui ne cicatrise pas,
03:19une lésion qui prend du relief, qui fait une espèce de croûte, un petit bobo.
03:23Parfois on peut même penser à un kyste.
03:25Le kyste normalement gonfle sous la peau, le carcinome va gonfler sur la peau.
03:29Donc voilà, quelque chose qui évolue.
03:32Un bobo qui ne cicatrise pas, ça c'est pour tout le spectre des carcinomes, ça doit vous inquiéter.
03:36Et le mélanome, c'est le plus souvent quelque chose qui apparaît.
03:40On est inquiet pour ces grains de beauté qu'on a de naissance, qui sont grands, qui ont du volume, qui sont tous mous, mais c'est rarement les plus embêtants.
03:46Dans plus de 70% des cas, c'est une lésion qui apparaît.
03:50Donc ça va être les critères ABCDE ou le syndrome du vilain petit canard.
03:56Rapidement, ABCDE, c'est asymétrique, une tumeur qui n'a pas de symétrie, le miroir comme on a appris.
04:02Vous appelez les tumeurs grains de beauté, c'est ça ? C'est un peu l'arbre qui cache la forêt ?
04:06Oui, on appelle ça une tumeur à partir du moment où on retrouve des cellules tumorales, agressives, qui ont des superpouvoirs d'invasion.
04:13C'est une tumeur.
04:14Un grain de beauté est une tumeur bénigne, c'est-à-dire qu'elle n'a pas ses superpouvoirs invasifs.
04:18Et un mélanome est une tumeur maligne, c'est-à-dire elle est faite de cellules aux superpouvoirs d'agressivité et de dangerosité.
04:24Quand on a repéré sur sa peau ce qui ressemble à ce que vous évoquez, médecin généraliste, dermatologue, comment on commence le parcours de soins ?
04:30Dermatologue, c'est parfois difficile. Si vous pouvez, allez voir directement un dermatologue, parce que c'est quand même l'expert de la peau.
04:36Et sinon, vous pouvez voir votre médecin généraliste, qui peut solliciter un dermatologue, soit via les réseaux de soins,
04:43ça a été établi par le syndicat Réseau de soins en dermatologie, Réseau de professionnels par téléexpertise gratuite via la plateforme OmniDoc,
04:51où votre médecin généraliste peut avoir un dermatologue référent aussi par ce réseau qui est gratuit pour les médecins,
04:57financé par l'assurance maladie, c'est des accès rapides. Un médecin libéral ou l'hôpital, notamment à Saint-Joseph, on a aussi cet accès par téléexpertise.
05:04Donc si vous êtes inquiet, soit vous arrivez à voir un dermatologue, si vous n'arrivez pas à voir un dermatologue dans un délai court,
05:10vous n'attendez pas six mois pour voir un dermatologue, mieux vaut voir un médecin traitant, un médecin généraliste,
05:15ou un autre professionnel de santé, parce que ces plateformes de téléexpertise sont aussi ouvertes aux kinés, aux sages-femmes, aux podologues,
05:23aux autres spécialistes, aux autres professions paramédicales, pas uniquement aux médecins, pour avoir un avis en téléexpertise auprès d'un dermatologue.
05:31C'est important de souligner effectivement la téléexpertise aujourd'hui, c'est une solution court-termiste, mais qui vous apporte un premier diagnostic.
05:37Alors là effectivement, on découvre que la tumeur, comme vous le dites, est fatale, on rentre dans quel type de protocole à partir de là ?
05:44Alors, elle n'est pas forcément fatale, mais la tumeur est invasive, agressive, donc là, la première prise en charge, c'est toujours la prise en charge chirurgicale.
05:52Donc, quand c'est une lésion pigmentée, il faut en faire une exérèse complète pour avoir un diagnostic qui soit précis.
05:57Alors, exérèse, on la supprime.
05:58Exérèse, le retrait, voilà, le retrait. Et pour les tumeurs qui sont plutôt des carcinomes, il faut d'abord en faire une biopsie pour avoir un diagnostic précis,
06:07et ensuite prévoir l'exérèse, les marges, c'est-à-dire la peau saine autour qu'on va prendre, de telle sorte à avoir une chirurgie qui soit complète.
06:16Et ça, souvent, c'est compliqué parce que sur le visage, on n'a pas beaucoup de laxité, donc il faut faire des reconstructions qui sont complexes.
06:23Donc tout ça, ça doit être bien présenté, expliqué aux patients avant tout acte chirurgical qui peut avoir des conséquences cicatricielles importantes.
06:30Donc là, si on s'y prend assez tôt, je reformule, on peut effectivement éviter le risque et puis supprimer.
06:37Si on s'y prend assez tôt, oui, dans la plus grande majorité des cas, on guérit.
06:40Donc la prévention est essentielle.
06:42Alors, avant d'en arriver là, prévention, qui dit prévention dit crème solaire avec les beaux jours qui arrivent.
06:47Là-dessus, expliquez-nous un petit peu les fausses croyances et comment bien choisir sa crème solaire. Je crois que ça, c'est très important.
06:53Alors, qui dit prévention dit pas de soleil avant la crème solaire.
06:57C'est éviter majoritairement les expositions au soleil, surtout aux heures les plus chaudes, entre 11h et 16h.
07:03Mais la bonne photoprédiction, c'est la photoprédiction mécanique.
07:06Donc c'est l'ombre, c'est les vêtements, c'est les chapeaux.
07:09C'est pas très sexy, mais c'est le plus efficace.
07:13Après, quand on n'a pas le choix, quand on fait du sport, quand on travaille en extérieur toute la journée,
07:17quand on va au marché, on a les mains qui peuvent pas être couvertes avec des gants.
07:23Mais il faut, à ce moment-là, appliquer de la crème solaire.
07:27Et donc ces crèmes solaires, il faut en mettre beaucoup, régulièrement.
07:30Pour couvrir le corps, il faut mettre l'équivalent d'une balle de golf.
07:34Donc le pot de crème solaire ne dure pas plus d'une semaine, si vous êtes en vacances.
07:38Donc on se rend bien compte que personne n'en met jamais assez.
07:40C'est pour ça que la meilleure photoprédiction, c'est pas la crème, c'est l'ombre et c'est les vêtements.
07:46Et après, il faut se méfier de la réverbération, du sable, de l'eau, de la montagne, de l'altitude et tout ça.
07:51Les fausses croyances, c'est pas parce qu'on va protéger ses grains de beauté, c'est pas la protection du grain de beauté.
07:57Parce que comme je vous l'ai dit, la plupart du temps, ces mélanomes, ils se développent sur une peau sans grain de beauté.
08:01Parfois, ça peut être un grain de beauté qui dégénère, mais le plus souvent, c'est pas ça.
08:05Donc c'est vraiment l'intégralité de l'organe qui est votre peau, qui est votre organe de protection,
08:08qu'il faut lui-même protéger de ce soleil qu'on aime, mais qui ne nous veut pas que du bien.
08:13Vous en parliez à demi-mot, mais il y a un sujet qu'on ne prend pas forcément en compte, ce sont les professions à risque.
08:17Quelles sont ces professions à risque et que leur conseillez-vous justement ?
08:20Toutes les professions d'extérieur, marins, agriculteurs, même les enseignants de sport,
08:27tous les gens qui travaillent dehors, parce que s'exposer au soleil, c'est pas juste faire la crêpe sur la plage, c'est juste être dehors.
08:33Et donc, c'est l'aspect cumulatif de ces UV. Dans les UV, il y a deux phases de la vie qui sont la phase du petit enfant.
08:40Avant 3 ans, il y a absolument une contraindication totale au soleil. Jusqu'à 15 ans aussi, c'est très important de n'avoir aucun coup de soleil,
08:47parce que c'est des facteurs de risque importants de développer un jour un cancer de la peau et notamment un mélanome.
08:52Et après, c'est l'exposition cumulatif. Donc, quand on travaille en extérieur, au bout de sa vie, on cumule beaucoup d'UV.
09:01Et ça a été reconnu pour certaines professions et dans certaines circonstances comme une maladie professionnelle.
09:07Alors, il faut dire à son employeur « je reste à l'ombre, je me couvre » ou alors on se prend en charge personnellement ?
09:12Eh bien, normalement, il doit y avoir un peu des procédés de protection. Il y a des horaires restrictifs de travail.
09:19On ferme entre aux heures les plus chaudes du soleil. En effet, on porte un chapeau, une casquette, des lunettes de soleil et on met de la crème, évidemment.
09:27Mais ça, ça se discute avec l'employeur.
09:29Alors, on l'a bien compris, ce sont les UV du soleil qui sont dangereux. Mais alors, qui dit UV dit aussi quelque chose que vous voyez apparaître
09:35et qui est de plus en plus dangereux, ce sont les vernis semi-permanents qui utilisent des UV.
09:40Quelle est votre recommandation par rapport à cette esthétique ?
09:44Alors, c'est la mienne et puis celle de l'Académie de médecine. C'est-à-dire que quand on fait sécher ces vernis semi-permanents, on utilise des lampes UV.
09:52Et donc, l'ongle et la peau autour de l'ongle n'est pas protégée, même si vous mettez de la crème solaire, évidemment, avec tous les produits de détergent.
10:02On enlève cette crème et donc, c'est des UV cumulatifs que vous avez sur les ongles et sur les ongles se développent des cancers de la peau.
10:09Il faut donc éviter de faire plus de trois séances par an de ces vernis semi-permanents, que ce soit à la maison ou que ce soit dans les cabinets d'esthétique.
10:19Élodie, il y a aussi quelques pratiques que vous voyez circuler sur les réseaux sociaux qui sont inquiétantes
10:25et qu'il faut vraiment signaler sur les centres de chirurgie dermatologique avec des opérations, on va dire, dans l'instant.
10:33Oui, voilà, c'est quelque chose, c'est une prudence, je pensais avoir. En effet, c'est compliqué d'avoir accès à un dermato.
10:40Parfois, il y a des centres de chirurgie en accès direct, qui permet d'être rapidement opéré pour une lésion.
10:46Donc, quand on fait 300 kilomètres, on comprend bien qu'on a envie d'être opéré rapidement.
10:51Cependant, comme je vous le disais précédemment, tout ce qui est chirurgie au niveau du visage, les séquelles cicatriciales sont importantes et c'est normal.
11:00Même le meilleur chirurgien, s'il est obligé de déplacer un morceau de peau pour reconstruire un morceau de nez, forcément, ça laisse une trace.
11:08Et ça peut entraîner des traumatismes quand on n'a pas été préparé, quand on ne nous a pas expliqué.
11:14Et surtout, si après coup, on se rend compte que la lésion n'était peut-être pas si méchante que ça et que la chirurgie a peut-être été un peu trop importante.
11:22Donc, prenez garde à avoir un diagnostic précis avant de vous lancer dans une chirurgie compliquée avec des reconstructions lourdes.
11:32Et voilà, prenez le temps de la réflexion. Assurez-vous que le diagnostic a bien été posé et que la prise en charge est bien cohérente avec les référentiels.
11:40Merci beaucoup Élodie Poirier. Je rappelle que vous êtes dermatologue à l'hôpital Saint-Joseph spécialisé en oncologie.
11:45Restez avec nous, dans quelques instants, nous verrons comment les nouvelles technologies apportent de nouvelles solutions face aux cancers de la peau.
11:52La Santé en Mouvement spéciale prend soin de sa peau, ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
11:56Sud Radio, la Santé en Mouvement, Vanessa Perez.
12:00Et pour continuer cette émission spéciale peau, nous avons le plaisir d'accueillir Ali Kachlouf.
12:04Ali, bonjour. Vous êtes le cofondateur de l'entreprise SquareMind et c'est une entreprise robotique dans le domaine de la santé
12:11dont la mission est d'aider les médecins à sauver des vies et libérer du temps médical.
12:16C'est une belle ambition, mais on va essayer de mieux la comprendre ensemble.
12:18SquareMind, c'est quoi Ali ?
12:20Bonjour Vanessa. SquareMind, c'est une start-up française basée à Paris.
12:24C'est un peu plus d'une dizaine de personnes, société fondée il y a 6 ans, dont effectivement, vous vous rappeliez, la mission qui est d'optimiser le temps médical,
12:32d'aider les dermatologues à mieux réaliser des examens cutanés et donc les rendre plus accessibles.
12:38Et donc on a développé une série de solutions qui vont être disponibles cette année en France, mais aussi en Europe,
12:44pour aider les professionnels de santé en dermatologie.
12:47Donc le produit phare, on va y revenir j'imagine, s'appelle Swan.
12:50C'est un robot qui permet pour la première fois au monde de numériser l'intégralité de la peau d'un patient à très haut, avec une très forte définition.
12:57C'est un gentil robot, on va dire, c'est un bras articulé, mais très concrètement, expliquez-nous et décrivez-nous, parce que certains,
13:03enfin personne n'a l'image pour l'instant, donc il est pour l'instant encore en usine, il n'est pas encore en cabinet médical,
13:08et expliquez-nous comment il fonctionne et comment il interagit avec le patient.
13:11Alors vous êtes tous déjà forcément allés chez un dermatologue, vous avez certainement vu la loupe, qu'on appelle un dermatoscope, que tient le dermatologue.
13:18Donc imaginez un bras robotique, un dispositif avec un bras robotique, puis au bout de ce bras, vous avez un dispositif d'acquisition d'images, un dermatoscope.
13:25Et donc la mission de ce bras robot, vous avez juste à vous mettre en face du dispositif, et ce bras, lui, vous voit en temps réel,
13:32et son but, c'est un peu comme une tondeuse à galons, c'est de bouger tout autour de votre corps, à courte distance, donc il ne touche jamais,
13:37et il fait une acquisition d'images. Et donc en 5-6 minutes, on réalise une acquisition d'images, corps entier, pour vous numériser.
13:45Et donc le but du jeu, c'est quoi ? C'est de restituer au dermatologue ensuite des scans de vous, en 2D, en 3D, selon le mode de visualisation qu'on préfère,
13:54donc des cartographies qu'on peut ensuite investiguer, comme des Google Maps de la peau, sur lesquelles on peut zoomer jusqu'au niveau de définition d'idées hermoscopiques,
14:01qui est le niveau de définition requis pour le médecin, pour prendre un exotique.
14:05Donc c'est une nouvelle forme de documentation de la peau, une manière, on va dire, simple, précise, standardisée, pour le médecin de suivre les patients en même temps.
14:16Et donc là, le robot émet une recommandation sur les zones à risque, ou alors tout le travail est justement fait par le médecin qui a tous les clichés ?
14:24Alors le robot, lui, fait l'acquisition d'images, et ensuite vous avez une intelligence artificielle qui prend le relais.
14:28Donc la question, c'est que dit l'intelligence artificielle ? Donc on y allait par étapes, et dans cette première étape, l'intelligence artificielle, elle fait quoi ?
14:36Elle permet de cartographier l'ensemble de vos grains de beauté, et tout de suite extraire, par exemple, les images dites dermoscopiques de l'ensemble de ces grains de beauté.
14:43Elle permet aux médecins, c'est important, vous le rappeliez juste avant, mais de mettre en évidence les changements entre deux visites.
14:49Donc concrètement, entre deux visites, quels sont les grains de beauté qui sont nouveaux, enfin les lesions pigmentées qui sont nouvelles, celles qui ont bougé ?
14:55Ça, c'est l'information qui est critique. On parlait des ABCDE, des critères ABCDE, et c'est la première question qu'on vous pose souvent en consultation.
15:02Qu'est-ce qui a changé sur votre peau ? Très souvent, vous n'en savez pas grand-chose.
15:05Là, vous avez un moyen simple, quantitatif, de trouver cette information.
15:11Reste ensuite au médecin l'analyse de cette détection, et de dire si oui ou non, c'est un changement, par exemple, qui est significatif et pertinent.
15:22Donc le médecin est toujours en contrôle.
15:24Alors j'allais vous poser la question, parce qu'effectivement, c'est éternel débat, le robot, l'humain, etc.
15:28Le médecin a le dernier mot sur les clichés et leur analyse.
15:32Absolument. C'est une deuxième paire d'yeux.
15:34C'est une deuxième paire d'yeux. Il n'est pas encore commercialisé. Vous attendez des autorisations ?
15:41Non, on les a. Là, on est en train d'optimiser, d'améliorer quelques petits sujets qu'on a identifiés.
15:47Puis, on est en train d'essayer de monter en gamme en termes de capacité de production,
15:51parce qu'il faut être capable de servir les nombreux cabinets de villes ou hôpitaux qui sont aujourd'hui sur liste d'attente pour déployer cette solution.
15:58Elle va arriver à partir de cet été.
16:00J'ai une question. J'imagine qu'un robot comme celui-là, il a un coût.
16:03Il est destiné à qui, justement ?
16:05A des professionnels de santé qui sont isolés dans leur cabinet ?
16:08A des centres hospitaliers ? A des cliniques ?
16:10Qui peut s'offrir un robot comme le vôtre ?
16:12Je n'ai pas envie de vous poser la question du prix, parce que je ne sais pas si vous allez me répondre.
16:15Néanmoins, il faut quand même le payer.
16:17C'est la question. C'est une des questions fondamentales.
16:20Vous avez raison. Ce dispositif est destiné à deux types de populations.
16:24Effectivement, les cabinets de villes et les hôpitaux.
16:26On a essayé d'être créatifs, plutôt que de demander forcément à des cabinets de villes de financer ce type d'appareil,
16:32de leur permettre de louer aussi cet appareil et les services qui sont associés,
16:37notamment les améliorations continues de l'intelligence artificielle.
16:40Donc, vraiment limiter les freins à l'adoption.
16:43Comment est-ce qu'on finance ce type d'appareil ?
16:45Ce qui est assez intéressant et ce qui n'est pas si courant, c'est que c'est un dispositif qui a un impact positif sur le workflow,
16:51c'est-à-dire sur l'organisation des soins.
16:53Ce que voient beaucoup de professionnels de santé, c'est qu'avec ce type d'appareil, ils vont gagner du temps.
16:58Qui dit gagner du temps, dit voir plus de patients.
17:01Donc, il y a une incitation économique, des externalités positives économiques qui permettent d'autofinancer ce type d'appareil.
17:09Ensuite, en fonction des géographies, vous avez aussi parfois des codes de remboursement qui existent
17:13et qui permettent, sans rester à charge aux patients, de bénéficier de ce type de scan.
17:18C'est le cas, par exemple, aux Etats-Unis.
17:20Il n'est pas impossible que ça arrive en France, mais dans pas mal de pays, ce type de choses existent.
17:25La question, ça veut dire qu'à un moment, il faut que quelqu'un paye notamment ce service.
17:29Est-ce que ça va rendre la consultation plus onéreuse ?
17:32Est-ce que les mutuelles vont absorber le coût ? Est-ce que ce sont les établissements de santé ?
17:37Quand il y a des gains de productivité, de facto, c'est neutre pour le patient.
17:41C'est-à-dire que vous dégagez des excédents de chiffre d'affaires pour un cabinet, un hôpital.
17:46Ça leur permet de financer et de neutraliser le coût de l'appareil.
17:50Il est vrai que certains cabinets auront d'autres stratégies prises, en particulier quand ils ont se levier,
17:54de proposer ce type de service additionnel en attendant que des mutuelles puissent prendre le relais
18:00quand le remboursement n'existe pas.
18:02Vous avez le sentiment en ce moment qu'il y a eu une forme de lenteur, néanmoins, à l'acquisition d'innovations
18:06par rapport à nos systèmes de santé ?
18:08En tout cas, pour cette solution, c'est tout le contraire.
18:11Ça aurait pu être le cas, mais comme c'est un vrai besoin, il y a des temps d'attente extrêmement longs.
18:18Je tiens quand même à le rappeler, mais ces temps d'attente qu'aujourd'hui subissent l'ensemble des patients
18:23jusqu'à 12 mois, ce n'est pas simplement un inconfort, c'est des pertes de chances.
18:27Toutes solutions, quelles qu'elles soient, qui puissent permettre d'accélérer la prise en charge,
18:32ce sont des solutions qui sont vues comme fondamentales, vitales par le système de santé,
18:36par les professionnels de santé, dont je rappelle la motivation première à exercer.
18:40C'est quand même d'aider leurs patients à accéder plus vite aux soins.
18:44J'ai encore eu, la semaine dernière, quelqu'un qui m'expliquait qu'elle était dermatologue,
18:48désemparé de devoir aujourd'hui récupérer des patients qui sont diagnostiqués trop tard
18:54parce que trop de temps d'attente.
18:57Vous allez m'autoriser, je vais poser la question aux professionnels de santé,
19:00justement, du rôle entre l'humain et la machine.
19:03Comment vous accueillez-vous avec vraiment une grande bienveillance ?
19:06Ou il y a encore des freins parmi vos pairs pour acquérir et travailler avec une machine comme celle-là ?
19:12Cette machine est très bien parce que, par rapport aux autres, il n'y a pas d'assistance humaine.
19:19Le robot travaille tout seul.
19:21Il prend des clichés dermoscopiques de toutes les lésions, si j'ai bien compris.
19:25Et ça, c'est vraiment une innovation que les autres n'ont pas.
19:29Et ça permet réellement d'avoir une acquisition de toutes les lésions et une analyse à distance
19:36sans requérir la présence du médecin auprès du patient.
19:40Ça, c'est vraiment une innovation qui est intéressante.
19:43Après, tous les moyens, je nuance un peu, ne sont pas bons
19:48parce qu'une machine qui est mal utilisée ou qui est utilisée par des professionnels
19:52qui ne sont ni formés ni compétents va juste aboutir à de nombreux exercices pour rien.
19:57Donc, avoir derrière la machine ce souvenir qu'il faut qu'il y ait un professionnel compétent et formé
20:02et pas un D.U. en 20 heures, c'est très important.
20:06Et en effet, on est tous absolument désemparés de voir ces patients arriver trop tard
20:12en ayant attendu, en ayant eu vraiment du mal à consulter.
20:15Donc, c'est vrai qu'on est humains et malheureusement, on ne peut pas voir des patients en 5 minutes.
20:21Ce n'est pas le moment.
20:23Ali, je suppose que vous fabriquez ça, des machines, mais vous assurez de la formation.
20:25C'est ça qui est essentiel.
20:26C'est impératif, mais nous ne formons pas la lecture de ces images.
20:30La formation, oui.
20:32C'est fondamental de mettre ce type d'appareil à disposition d'experts
20:36pour qu'in fine, ce soit des experts bien formés qui puissent prendre les décisions qui s'imposent.
20:41Ali, votre prochain défi, on va dire, pour SquareMind, c'est maintenant le lancement opérationnel ?
20:46Absolument, c'est rendre les patients et les professionnels ravis de l'expérience qu'ils peuvent avoir avec cette solution.
20:53Quelle est l'échéance ? On peut annoncer quelque chose sur ce plateau ?
20:55À partir de cet été.
20:56À partir de cet été, très bien.
20:57Merci Ali Gachetou, je te rappelle que vous êtes cofondateur de SquareMind.
21:00Merci beaucoup Elodie Poirier.
21:02La santé en mouvement, c'est fini pour aujourd'hui.
21:04Je rappelle que vous pouvez retrouver toutes nos émissions en podcast sur l'application Sud Radio
21:08et sur vos réseaux sociaux préférés.
21:10Je vous souhaite une excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.
21:13Surtout, prenez soin de vous.

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