L'Heure des Pros 2 (Émission du 11/09/2024)

  • il y a 3 jours
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00Bonsoir à tous, Véronique Jacquier, Sandra Buisson, Georges Fenech, Gilles-William Golnadel, Paul Melun et Yoann Ouzaï sont avec nous.
00:09On reproche parfois aux journalistes de ne pas suivre les affaires et de parler un jour d'une affaire et puis de l'oublier le lendemain.
00:16Alors j'ai demandé à Sandra Buisson précisément d'être avec nous en ce début d'émission,
00:19parce qu'hier nous avons parlé du militant Elias Dimzalen qui a lancé dimanche un appel à mener l'intifada à Paris.
00:25Je rappelle, on peut voir ces images qu'il disait, est-ce que l'on est prêt à mener l'intifada dans Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers,
00:32pour leur montrer que la voie de la libération vient de nous, qu'elle démarre de Paris, qu'elle passera par Marseille,
00:37et bientôt Jérusalem sera libérée et Jérusalem deviendra la capitale de tous les révolutionnaires.
00:42Ces propos ont été dits devant Mathilde Panot, devant Thomas Porte, devant des députés de la France Insoumise.
00:47Je trouve ça absolument invraisemblable que peu de gens réagissent dans l'espace politique.
00:52Il y a eu des réactions à droite mais quasiment pas à gauche, et encore à droite seul Valérie Pécresse et Éric Ciotti ont peut-être pris la parole.
00:59C'était dimanche, on en a parlé lundi et mardi, on est mercredi.
01:03Sandra, où est-ce qu'on est ? Est-ce qu'il y a une enquête ? Est-ce que ce monsieur va être entendu ?
01:09Est-ce que l'article 40, que personne ne connaît mais que vous allez nous expliquer et déclencher, dites-nous tout.
01:15L'article 40, c'est quand une autorité a connaissance du fait qu'il y a un délit qui a été commis,
01:19elle doit le signaler, faire un signalement article 40 et donc solliciter le parquet pour signaler cette infraction.
01:27Ensuite, le parquet ouvre une enquête pour mener des investigations.
01:31Ce signalement, ce qu'on sait, c'est qu'il a été fait hier, on ne sait pas à quel moment de la journée.
01:35Il faut laisser le temps à la justice de prendre connaissance du signalement et de faire le nécessaire.
01:40Pour l'instant, on a posé la question au parquet de Paris qui n'est pas revenu vers nous, mais il y avait peu de temps pour notre réponse.
01:47Ce qui m'ennuie, et pardonnez-moi de vous couper, c'est que lorsqu'un enfant est frappé dans une classe,
01:54Mme Belloubet réagit immédiatement, le recteur se déplace et le procureur de la République ou la procureure de la République
02:00a pris la parole ce matin d'ailleurs sur RTL, c'est un fait évidemment important.
02:04Et là, j'ai l'impression que c'est silence radio.
02:07Alors la procureure sur RTL n'a été interrogée pas sur cette affaire, elle a été interrogée par ailleurs sur ça
02:13et elle a juste expliqué ce qu'encourait la personne en question.
02:17Là, ce qu'on voulait comme réponse du parquet, c'est s'il y avait une ouverture d'enquête et pour quelles qualifications.
02:22Donc cette réponse va nous arriver.
02:24Pour le moment, on ne sait pas à quel moment de la journée a été fait le signalement hier.
02:28Si elle a été fait hier soir...
02:30Mais le procureur, il ne peut pas voir les images de la justice, elle ne voit pas les images.
02:34C'est-à-dire qu'elle voit les images qui se passent dans une classe, mais elle ne voit pas les images qui se passent dans une manifestation.
02:42Il n'y a pas besoin d'un signalement pour que le parquet, vous savez Sandra, le parquet se saisisse.
02:47Non, non, moi je vous expliquais la situation.
02:49On a bien compris.
02:50Et là, on est mercredi, le ministre de la Justice nous a abonné à...
02:53Notre étonnement, c'est que le parquet ne se saisisse pas d'office lui-même
02:58ou alors au moins que le ministre de l'Intérieur, enfin il n'y a plus de ministre, mais le ministre...
03:02Parce que là, j'ai appris que c'était Patrick Caram, c'est ça ?
03:04Le vice-président de la région Île-de-France qui a fait ce signalement.
03:07Je l'ai lu d'ailleurs ce signalement.
03:09On va suivre, on va suivre tous les jours, on va voir ce qu'il se passe.
03:12Oui, mais de toute façon, on aura une réponse...
03:14Ce n'est pas rien, je le répète, quelqu'un qui demande l'intifada dans Paris.
03:20Ce n'est pas rien.
03:22Ce n'est pas rien.
03:24Et si les infractions pour lesquelles le signalement a été fait sont maintenues,
03:30les faits font encourir à l'intéressé jusqu'à 5 ans de prison.
03:34Vous nous direz demain soir, on verra.
03:38Vous vous étonnez de l'absence de réaction politique, mais encore une fois, vous l'avez dit vous-même,
03:44à part Mme Pécresse et M. Caram, vous avez vu beaucoup de levées de boucliers médiatiques ?
03:53Gérald Darmanin a réagi.
03:55Je vous parle de réaction médiatique.
03:58Vous avez lu un éditorial dans Libération ce matin, ou dans Le Monde dans l'après-midi,
04:04ou sur France Inter à 8h20.
04:06Il n'y a rien.
04:08Alors pourquoi voulez-vous que Mme Pannot ait écouté ça tranquillement ?
04:12Et des députés écologistes aussi.
04:14Il n'y a pas que des insoumis.
04:16Donc ça passe crème.
04:18Je répète, parce que parmi les choses que j'ai vues ces derniers mois,
04:22je trouve que c'est une des choses les plus extravagantes, extraordinaires que j'ai entendues.
04:26Est-ce que l'on est prêt à mener l'intifada dans Paris ?
04:29Des députés devant, de la France 8, bravo !
04:33Et il y avait évidemment plein de personnes qui étaient là dans cette manifestation.
04:38Ce n'est pas un inconnu dans le monde de l'islam.
04:40C'est quelqu'un d'important.
04:42Il est fiché S.
04:44Il gère le site Info-Islam.
04:46Malheureusement, les liens entre l'islam politique et ses représentants en France,
04:50ou certains d'entre eux, les antisémites,
04:52et une partie du gauchisme culturel contemporain,
04:55n'est pas un secret.
04:56Un certain nombre de députés insoumis se taisent à chaque fois qu'il y a ce genre de thèse
05:00qui sont déployées dans la rue et font mine de ne pas entendre, voire même adhèrent.
05:04Ils ne se taisent pas.
05:06Une partie de la France insoumise relaie ces thèses-là.
05:09On ne va pas refaire le débat, on l'a fait hier sur cela.
05:12Moi, ce qui m'intéresse, c'est où on en était.
05:14Vous nous avez dit aujourd'hui, mercredi, ce passé dimanche, il n'y a rien.
05:17Pour le moment, il n'y a rien.
05:18A suivre.
05:19Merci beaucoup Sandra Buissant de ces précisions.
05:22Valoris, le délibéré était attendu aujourd'hui.
05:25Le motard responsable de la mort de Camilia Valoris reste en liberté,
05:28sous contrôle judiciaire, dans l'attente de son procès.
05:30L'adolescente de 19 ans est mis en examen pour homicide involontaire.
05:33Il risque jusqu'à 7 ans de prison.
05:35Je vous propose d'écouter Célia Barotte.
05:38La chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
05:41a confirmé le choix du juge des libertés et de la détention
05:44de placer sous contrôle judiciaire Mathéo B.
05:47Dans son arrêt, la cour relève que les éléments essentiels ont déjà été recueillis,
05:52comme les images de vidéosurveillance, les témoignages,
05:54et que le jeune mis en examen pour homicide involontaire
05:57ne peut pas interférer sur l'exploitation de ces éléments.
06:00Pour les magistrats, il n'est pas démontré qu'il est en capacité
06:03de réitérer les faits, ni d'exercer des pressions sur les témoins.
06:08La cour a tout de même reconnu le trouble à l'ordre public
06:11causé par ce drame, mais la volonté de mettre fin à ce trouble
06:14ne peut pas motiver une détention provisoire en matière correctionnelle.
06:18Enfin, pour rappel, le contrôle judiciaire sous lequel est placé Mathéo B
06:23lui impose plusieurs obligations, comme celle de pointer au commissariat d'Antibes
06:27toutes les deux semaines, de ne pas quitter les Alpes-Maritimes,
06:30de ne pas se rendre à Vallauris. Le jeune homme a également
06:33l'interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur.
06:36Son permis de conduire lui a été retiré.
06:39Je vous l'avais dit, vous vous souvenez, c'est une application de la loi.
06:44C'est-à-dire qu'en 2009, on a supprimé le critère de trouble à l'ordre public
06:50comme critère de mise en détention provisoire en matière délictuelle.
06:54Et à l'époque, nous étions un certain nombre à avoir tiré la sonnette d'alarme,
06:58mais on n'a pas été entendus. On disait qu'il faudrait au moins le maintenir
07:01pour toutes les infractions punissables d'au moins 5 ans de prison.
07:05Voilà ce qui est le cas d'ici. Donc voilà, aujourd'hui, c'était évident
07:09que la Chambre d'instruction ne pouvait pas faire autrement.
07:12Le parquet général a essayé d'argumenter...
07:15Et pourquoi le parquet à ce moment-là ?
07:17Parce que le parquet représente la société, il est dans son rôle.
07:21Il a dit, ah mais il pourrait reconduire, il pourrait récidiver,
07:24alors qu'il n'a rien à son casier judiciaire.
07:27La décision est très légale. Elle est choquante.
07:30Bien sûr qu'elle est légale, on ne va pas dire qu'elle est illégale.
07:32Il ne pouvait pas faire autrement.
07:34Il se trouve qu'on était dans une circonstance que tu n'as peut-être pas aperçue
07:38où le juge d'instruction, comme le parquet, était pour justement l'enfermement.
07:46Et malgré cela, le juge des libertés a passé outre.
07:49C'est pas une réponse à ce que je viens de dire.
07:52Mais personne ne dit que c'est illégal.
07:55On est sur la légitimité.
07:57Je dois être un très mauvais avocat, parce que moi,
08:00quand le juge d'instruction et le parquet m'expliquent que mon type doit rester en prison,
08:06je ne me donne pas beaucoup de chance.
08:08Et j'ai raison, parce que dans ce cas-là, le type en question,
08:11il n'a pas tué, il n'a pas mort, et bien il va au trou.
08:14Je constate simplement ça, Georges.
08:16Je vous propose d'écouter le père de Camélia, qui s'appelle Slim,
08:20qui était ce matin avec nous sur Europe 1,
08:22et puis qui était également cet après-midi sur l'antenne de CNews à l'heure du déjeuner,
08:28un peu après l'heure du déjeuner.
08:30C'est lui qui nous a donné cette photo.
08:32Il nous a donné des photos de sa fille, et c'est pourquoi nous vous montrons cette photo.
08:36C'est parce qu'il nous a autorisés.
08:38Autrement, nous ne la montrerions pas.
08:41Sa fille est donc enterrée en Tunisie.
08:44Il est revenu.
08:45Le garçon qui a 11 ans a repris l'école.
08:48Ils habitent en face de l'endroit où le drame s'est passé.
08:53Effectivement, ils imaginent pouvoir déménager.
08:57Et il a pris la parole avec Nelly Denac.
08:59Je vous propose de l'écouter.
09:02Aujourd'hui, on me dit que ce n'est pas un danger.
09:05On le laisse en liberté, d'accord ?
09:07D'accord. Ma fille est enterrée.
09:10Ce que j'espérais aujourd'hui de la justice,
09:13c'est de limiter déjà ces dégâts en attendant que la loi change.
09:17De faire réfléchir ces enfants, ces mineurs, ces adultes,
09:25ces conducteurs, ces fous de la route,
09:28de leur faire comprendre qu'il y a un risque.
09:32Quand vous ne respectez pas la loi, il y a un risque.
09:35Faites ce qu'on leur dit aujourd'hui.
09:37Faites ce que vous voulez.
09:39Faites ce que vous voulez, de toute façon,
09:41vous allez garder votre liberté.
09:43Et vous serez peut-être jugé dans un an ou deux.
09:47Ma fille avait un trajet de 300 mètres à faire aller-retour,
09:51avec un seul passage piéton à traverser.
09:56Vous allez me dire que dans la France,
09:58avec tout ce qu'on a comme moyens,
10:00on n'est même pas capables d'être en sécurité sur un trajet de 300 mètres.
10:03Le conducteur de la moto a pris la parole.
10:05Hier, au moment de passer la seconde,
10:07la moto est montée toute seule, dit-il.
10:09J'ai déboîté pour éviter les voitures qui ouvrent leurs portières.
10:12J'étais un peu penché, j'ai perdu l'équilibre.
10:14J'ai coupé les gaz, freiné pour que la moto retombe.
10:16A priori, une moto ne monte pas toute seule.
10:18C'est quelque chose qui a été démenti par ceux qui connaissent,
10:21qui sont des motards.
10:23La roue arrière était involontaire, dit-il.
10:25A priori, ce n'est pas non plus possible.
10:27J'ai vu la petite fille traverser.
10:29Je n'ai rien pu faire. C'est traumatisant.
10:31Je ne mange pas, je dors très peu.
10:33Ce qui se passe est très compliqué.
10:35Quand je ferme les yeux, j'ai la scène dans la tête.
10:37Je n'ai jamais voulu ça.
10:39Je devine. J'ai toujours été quelqu'un de modèle.
10:41Je travaille pour aider mes parents, me payer l'école.
10:43On partage l'émotion de l'opinion publique,
10:45car il y en a assez de l'insécurité routière, dit-il.
10:47Le père parle...
10:49C'est l'avocat général qui a dit, évidemment, cette dernière phrase.
10:55On partage l'émotion de l'opinion publique,
10:57car il y en a assez de l'insécurité routière
10:59et de ses conquérants qui bravent les interdits.
11:01Avocat général,
11:03Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
11:05Il faut envoyer un message à tous ces conquérants
11:07qui pratiquent les rodéos sauvages.
11:09Le père parle de sa fille.
11:13Je vous propose de l'écouter, Camélia.
11:17En fait, qu'il a tué un enfant de 7 ans,
11:21et tout son entourage,
11:23je n'ai pas l'impression qu'ils s'inquiètent,
11:25ou qu'ils s'interrogent, ou que ça les intéresse.
11:27C'est comme si le jeune homme a plié une aile de voiture
11:31ou s'est pris une pare-choc arrière.
11:33Là, on ne parle pas de dégâts matériels, quand même.
11:37On parle d'une vie humaine, d'un enfant de 7 ans.
11:41Et là, tout ce que je remarque, tout ce que je vois,
11:43c'est trouver des excuses à ce qu'il a fait.
11:47Et l'émotion à Valoris est toujours présente.
11:53Moi, je descends tous les jours,
11:55voir les fleurs, pouvoir arroser les plantes.
11:57L'émotion est toujours très grande.
11:59Les gens, ils ont été choqués.
12:01Une fillette de 7 ans, ça les a beaucoup touchés.
12:03Il y a eu un avant.
12:05A priori, il y aura certainement un après.
12:07Ça a été un choc dans le quartier.
12:09Ça a parlé pendant bien 8-10 jours, facilement,
12:11et peut-être encore un peu aujourd'hui.
12:13Moi, quand je traverse, maintenant,
12:15je fais beaucoup plus d'attention.
12:17Et quand je traverse, ça me rappelle de la petite.
12:19J'avoue, ça me fait un peu peur en même temps.
12:21Je regarde tout, parce qu'il faut faire attention.
12:23Pour ne pas se faire percuter et pour ne pas mourir.
12:25Je regarde de droite à gauche,
12:27en faisant attention, bien sûr,
12:29parce qu'on n'est pas à l'abri de quelque chose.
12:31Véronique Javier, que dire ?
12:33Les mots sont inutiles.
12:35Non, mais on est tous bouleversés,
12:37parce que perdre un enfant,
12:39c'est évidemment ce qu'il y a de pire pour des parents.
12:41Et ils ne s'en remettront jamais.
12:43Et on est effectivement interpellés
12:45par le fait qu'on a l'impression
12:47qu'on ne prend plus soin
12:49du jeune homme qui a commis
12:51l'abominable
12:53que de cette famille.
12:55De toute façon, le statut de victime
12:57est toujours laissé pour compte.
12:59La famille, j'imagine qu'elle n'a plus
13:01beaucoup de nouvelles des autorités de la justice.
13:03Elle n'en a pas.
13:05C'est un vrai problème.
13:07Il n'y a pas une explication pédagogique.
13:09On répète ça sans arrêt.
13:11Il n'y a pas des gens qui prennent leur téléphone
13:13et qui appellent.
13:15Juste d'un mot.
13:17Il n'y a pas de lien.
13:19Il n'y a pas de relais.
13:21Souvenez-vous le nombre de parents de victimes
13:23qui disent qu'ils sont complètement abandonnés.
13:25Que personne ne leur envoie même un mot
13:27pour les accompagner dans leur compassion.
13:29C'est plus qu'un mot.
13:31Ce sont des motivations
13:33écrites noir sur blanc
13:35par trois hauts magistrats
13:37de la Chambre d'instruction.
13:39C'est impossible.
13:41Qui ont dit quoi ?
13:43Qui ont dit ?
13:45Qui ont dit
13:47qu'il n'y pouvait pas
13:49y avoir d'incarcération
13:51parce que le trou de la République n'existe plus ?
13:53Ce n'est pas le problème de la justice.
13:55C'est le problème de la loi.
13:57C'est le problème de la loi.
13:59Tu m'expliqueras pourquoi on a mis en taule
14:01le policier de Naël.
14:03On est en matière criminelle.
14:05Pourquoi on n'imagine pas
14:07que tu puisses réciter des agences
14:09qui ont enlevé le critère de la loi ?
14:11Le problème de la République est suffisant.
14:13C'était manifestement
14:15parce qu'il n'y avait pas de mauvaise foi.
14:17Je ne suis pas un maniaque
14:19de l'enfermement à titre préventif
14:21mais je constate simplement
14:23qu'idéologiquement, celui-là est dehors
14:25alors que le juge et le procureur
14:27étaient d'accord pour qu'il soit dedans.
14:29Le policier, dans l'exercice
14:31de ses fonctions, pas de manière délibérée,
14:33a tué quelqu'un
14:35et il s'est retrouvé longtemps...
14:37Ce qui doit nous intéresser,
14:39c'est la peine encourue.
14:41Le rôle d'un responsable politique,
14:43c'est d'envoyer un mot à la famille,
14:45c'est symbolique, ça peut les réconforter,
14:47mais le rôle d'un responsable politique
14:49c'est de légiférer
14:51pour faire en sorte que ces drames
14:53qui sont bien trop nombreux
14:55le soient moins dans notre pays.
14:57Ils ont créé un homicide routier.
14:59Ce n'est plus un homicide involontaire,
15:01c'est un homicide routier.
15:03Ça ne change absolument rien à la peine encourue.
15:05Je suis désolé.
15:07Quand on a une voiture ou une moto entre les mains,
15:09qu'on a consommé de l'alcool, des stupéfiants
15:11ou qu'on fait de la moto sur une roue,
15:13c'est ce que j'allais dire,
15:15mais c'est un homicide volontaire.
15:17Pour moi, c'est volontaire.
15:19Ce n'est pas un homicide volontaire.
15:21Pour moi, c'est volontaire.
15:23On a eu ce débat,
15:25mais c'est vrai,
15:27on prend toujours le même exemple,
15:29si vous prenez une voiture
15:31que vous avez bu plus que de raison
15:33et que vous tuez quelqu'un,
15:35il y a un moment où votre responsabilité
15:37peut être engagée.
15:39La peine encourue, c'est 10 ans.
15:41Grenoble.
15:43La carte d'identité du meurtrier présumé
15:45de Lilian Dejean a été retrouvée sur les lieux du drame.
15:47Elle se trouvait dans la voiture accidentée de l'individu.
15:49L'enquête avance et le suspect est toujours recherché.
15:51On ne donne jamais son nom
15:53ni son prénom.
15:55Dans d'autres affaires, on le donne plus aisément.
15:57Là, on ne le donne pas
15:59et on va rester sur cette ligne-là.
16:01Pourquoi on ne le donne pas ?
16:03Parce que je pense qu'il est recherché.
16:05Et c'est pour cela que le nom...
16:07Mais lui, il ne sait pas qu'il est recherché.
16:09Oui, c'est vrai.
16:11Je ne peux pas vous répondre à ça.
16:13J'ai ma petite idée.
16:15Moi, je l'ai, le nom. J'ai sa photo, j'ai tout.
16:17J'ai ma petite idée.
16:19Il y a une volonté
16:21de ne pas...
16:23De ne pas quoi ?
16:25De ne pas
16:27jeter, peut-être,
16:29l'huile sur le feu,
16:31en donnant un nom.
16:33Je ne suis pas embarrassé, M. le modérateur.
16:35Non, je ne suis pas embarrassé.
16:37L'occupation numéro 2 des Français, aujourd'hui,
16:39à Sécurité.
16:41Je dis qu'il y a une volonté, effectivement,
16:43de ménager quelqu'un qui est suspect.
16:45C'est une volonté médiatique.
16:47Qui est, pour le moment, un suspect.
16:49Protégé.
16:51On ne va pas le présenter comme condamné.
16:53On va le présenter comme suspect.
16:55Comme le principal suspect.
16:57Écoutez, en tout cas, pour le moment,
16:59son nom n'est pas donné dans l'espace...
17:01Sur Internet, oui.
17:05Écoutez le sujet de Marie...
17:07Marie-Victoire Dieudonné,
17:09qui nous fait un point sur l'enquête.
17:11Plus de 3 jours après le drame,
17:13la traque du suspect se poursuit.
17:15Avec elle, l'enquête.
17:17Le parquet a ouvert une information judiciaire
17:19pour meurtre sur personne en charge d'une mission
17:21de service public et pour blessure
17:23involontaire aggravée par le délit
17:25de fuite et par la vitesse.
17:27Et puis, caractéristique des affaires longues
17:29ou complexes, c'est désormais le juge d'instruction
17:31qui est à la charge de l'enquête
17:33avec donc davantage de moyens.
17:35Malgré plusieurs perquisitions,
17:37le fugitif n'a pas encore été interpellé
17:39mais son identité est néanmoins connue
17:41des enquêteurs puisque sa pièce d'identité
17:43et ses traces d'ADN ont été retrouvées
17:45dans le véhicule loué au moment des faits.
17:47Nous savons donc que l'individu a 25 ans,
17:49qu'il était déjà connu de la justice
17:51pour des faits de violence et qu'il avait
17:53depuis l'interdiction de porter une arme.
17:55L'enquête continue donc et l'émotion
17:57ici ne faiblit pas. Une marche blanche
17:59en hommage à Lilian Dejean devrait avoir lieu
18:01ici à Grenoble dans les prochains jours.
18:03C'est vrai que ces marches blanches
18:05et...
18:07Quel aveu d'impuissance ?
18:09Le simple...
18:11Il doit être silencieuse.
18:13Oui.
18:15Très souvent, les familles
18:17réclament des marches blanches aussi
18:19et c'est aussi une façon de rendre hommage.
18:21Il peut y avoir un hommage et on est fondé
18:23de se recueillir mais après il y a aussi le temps
18:25politique et de tirer effectivement.
18:27Et là je suis d'accord. Les conséquences.
18:29Mais l'un n'empêche pas l'autre.
18:31Il peut y avoir une prise de conscience.
18:33Il y a des marches blanches et des colères noires.
18:35Oui mais les deux ne sont pas incompatibles.
18:37On va marquer une pause. On parlera de Didier Roustan
18:39tout à l'heure. Didier Roustan est mort.
18:41Il avait 66 ans.
18:43Moi je l'ai bien connu à TF1.
18:45C'était quelqu'un d'atypique, d'original,
18:47de sincère, d'engagé, de talentueux.
18:49Il avait inventé un nouveau style
18:51dans le reportage
18:53de football
18:55puisqu'il mettait en scène
18:57avec un scénario, une histoire,
18:59une musique bien souvent
19:01les joueurs dans les années 70, 80
19:03qu'ils filmaient. Je me souviens
19:05d'un reportage formidable sur Louise Fernandez
19:07notamment. On voyait Louise Fernandez
19:09aux petits jours avec la musique de
19:11Rocky sur les berges de Paris
19:13en train de courir. Donc il y avait un style
19:15Roustan. On le voit ici avec Eric Cantona.
19:17Il avait aussi inventé d'une certaine manière
19:19une manière de commenter différent.
19:21C'était vraiment quelqu'un de tout à fait atypique
19:23et quelqu'un de bienveillant
19:25avec notamment les jeunes journalistes
19:27qu'il a rencontrés et j'en
19:29faisais partie en 1988.
19:31Donc tous les gens qu'il connaissait ont beaucoup de peine ce soir
19:33mais on a eu Michel Lediso qu'on entendra
19:35également tout à l'heure et qui était
19:37en larmes à l'heure du déjeuner
19:39lorsque nous avons appris son décès.
19:41A tout de suite.
19:47Monsieur Ouzahy
19:49Oui Pascal. Nous ouvrons le chapitre
19:51politique.
19:53Il n'y a rien de nouveau. A mon avis ça ne va pas
19:55être tout de suite. La semaine prochaine
19:57a dit Michel Barnier. Nous aurons le gouvernement la semaine prochaine.
19:59Il l'a dit ça la semaine prochaine ?
20:01Qui au gouvernement ? Écoutez
20:03ce qu'a dit. D'abord ça ne sera pas
20:05un remaniement.
20:07Non ce sera un nouveau gouvernement.
20:09Donc ça il prend déjà. Ça veut dire qu'il y aura peut-être
20:11un ou deux ministres en plus.
20:13Ça veut dire qu'il y aura peut-être
20:15deux ou trois ministres de
20:17l'équipe actuelle qui seront reconduits
20:19mais pas plus. Il veut effectivement renouveler
20:21l'équipe. C'est pour ça qu'il parle de nouveau gouvernement
20:23et pas de remaniement. Oui mais donc ça veut dire
20:25qu'on n'aura pas ensemble Rachida
20:27Dati,
20:29M. Darmanin, M.
20:31Séjourné, Mme Vautrin
20:33ou
20:35Vous citez tous ceux qui risquent de rester.
20:37Ça commence à faire beaucoup.
20:39C'est pour ça qu'il va falloir faire
20:41des choix.
20:43Le corps nu.
20:45Exactement. Donc on est à cinq
20:47qui étaient donnés.
20:49Alors on sait que Stéphane Séjourné par exemple
20:51qui est très proche d'Emmanuel Macron, le président veut absolument
20:53le garder et Michel Barnier lui aimerait bien
20:55s'en séparer par exemple. Oui mais donc ça fait
20:57un déjà. Parce qu'à partir de
20:59combien de ministres
21:01on considère que ce n'est pas
21:03un remaniement.
21:05Ça c'est au premier ministre de répondre.
21:07Moi s'il y en a deux, c'est pas
21:09un remaniement. S'il y en a trois,
21:11la question se pose. S'il y en a quatre, ça ne se pose plus.
21:13Si vous me permettez.
21:15Le remaniement c'est lorsque vous changez de premier ministre
21:17il y a un changement de gouvernement.
21:19Georges, j'ai compris.
21:21Je sais ce que c'est qu'un remaniement.
21:23Je sais.
21:25Vous répondez toujours.
21:27Il y a l'esprit et la lettre.
21:29Vous êtes beaucoup sur la lettre.
21:31Mais il y a l'esprit. C'est déjà un changement de gouvernement.
21:33Oui.
21:35Ce n'est pas le même premier ministre.
21:37Il y aura beaucoup de nouvelles têtes, c'est ce qu'il faut retenir.
21:39Ce sera différent.
21:41Écoutons le premier ministre,
21:43M. Barnier, qui est au gouvernement.
21:47Ne soyez pas impatients.
21:49Quand vous me posez des questions
21:51sur une situation qui n'est pas encore produite,
21:53je ne suis pas comme ça.
21:55Moi je suis un paysan montagnard
21:57une étape après l'autre.
21:59Je veux dire,
22:01dans une nouvelle étape, une nouvelle page,
22:03il y aura un nouveau gouvernement,
22:05comme c'est la mission qui m'a été confiée et que j'ai acceptée.
22:07Donc ce ne sera pas un remaniement.
22:09On va avoir
22:11une équipe nouvelle
22:13qui va tenter et s'efforcer
22:15avec ténacité
22:17de répondre aux préoccupations des Français.
22:19Chacun est libre.
22:21Personne n'est obligé de venir à Matignon
22:23pour me donner des idées, des commentaires,
22:25des critiques. Je suis prêt à écouter les critiques.
22:27J'invite les gens. Ils viennent, ils ne viennent pas.
22:29C'est leur responsabilité. Mais ce n'est pas moi qui vais répondre
22:31à leur place.
22:33Ce n'est pas un paysan montagnard.
22:35Je suis un paysan montagnard.
22:37Il y a 50 ans qu'il a quitté
22:39la vallée.
22:43En revanche,
22:45M. Fenech,
22:47vos amis, vos ex-amis,
22:49qui alors ne voulaient absolument pas rentrer
22:51au gouvernement,
22:53ils sont tous en train de faire la queue
22:55devant Matignon. Ils se battent.
22:57Depuis que Nicolas Sarkozy
22:59a parlé,
23:01il a dit « Pensez à la France ».
23:03Bon sang, mais c'est bien sûr.
23:05Ils n'y avaient pas pensé.
23:07Ils n'y avaient pas songé, vos amis du LR.
23:09Et là, maintenant, boum, ils veulent tous rentrer.
23:11Laurent Wauquiez, il veut l'intérieur.
23:13Retailleau veut la justice.
23:15Peut-être aussi qu'ils
23:17considèrent, je pense, qu'il n'y a pas
23:19de coalition. C'est vraiment
23:21une cohabitation avec un nouveau
23:23gouvernement.
23:25Peut-être qu'ils considèrent aussi que pour exister...
23:27C'est l'existence.
23:29En fait, ce qu'avait dit Laurent Wauquiez, on ne veut pas de coalition.
23:31Il suffit de regarder l'Assemblée nationale.
23:33Sans participer à une coalition,
23:35ce n'est plus une coalition.
23:37Il faut se mettre à leur place.
23:39Depuis 2017
23:41et la défaite de François Fillon,
23:43où il avait quand même fait 20% au premier tour,
23:45la droite s'est quand même prise
23:47des claques toujours magistrales.
23:49Donc là, il y a enfin la possibilité de gouverner.
23:51Ils ont changé d'avis. Ils ont snobé
23:53Emmanuel Macron.
23:55Il n'y a que les imbéciles qui changent d'avis.
23:57La droite du gouvernement se dit
23:59qu'on a une nouvelle fenêtre de tir.
24:01Mais c'est même au-delà de ça.
24:03C'était un peu le mot de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro.
24:05Nicolas Sarkozy revenait aussi à la jeunesse de Sparti
24:07et LR dans sa filiation
24:09gaulliste. C'est un parti qui n'a pas
24:11vocation à rester dans l'opposition pendant 30 ans.
24:13Donc quand il y a une fenêtre pour pouvoir gouverner,
24:15c'est à ce qu'ils peuvent peser.
24:17Je ne veux pas qu'on dise juste que c'est la lutte des places.
24:19C'est aussi des gens qui peuvent peser parce qu'à l'Assemblée nationale,
24:21ils ont constitué un groupe qui, certes, n'est pas très
24:23nombreux, mais qui est pivot dans l'Assemblée nationale.
24:25Donc ils se disent, nous,
24:27on est fondé à insuffler
24:29un changement au sein de la politique.
24:31Ce changement-là est en cours
24:33et c'est la raison pour laquelle des gens comme
24:35Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau sont fondés
24:37d'aller au gouvernement.
24:39C'est pas anecdotique.
24:41Dès l'instant où c'est
24:43Michel Barnier
24:45le Premier ministre,
24:47on peut considérer effectivement
24:49que les ministres issus
24:51des Républicains ne seront pas
24:53en mauvaise compagnie.
24:55Ce n'est pas déshonorant.
24:57J'ironise parce qu'ils ont changé d'avis.
24:59Non, ils n'ont pas changé d'avis.
25:01Ils ont un Premier ministre.
25:03Il ne savait pas à l'époque que c'était Michel Barnier qui serait né.
25:05C'est un erreur.
25:07Pourquoi Laurent Wauquiez veut-il entrer au gouvernement ?
25:09C'est ce que dit exactement Laurent Wauquiez.
25:11C'est un prouf qu'il est intelligent.
25:13La situation a changé.
25:15Vous me permettez de me voir un peu différemment.
25:17La situation a changé, certes,
25:19mais on pouvait imaginer de travailler,
25:21il pouvait imaginer de travailler avec eux.
25:23Non, mais il ne faut pas être naïf non plus.
25:25Si Laurent Wauquiez veut entrer au gouvernement,
25:27c'est parce qu'il se dit qu'il vaut mieux être dans un gouvernement
25:29pour prendre la lumière et préparer 2027.
25:31Il vaut mieux être à l'intérieur qu'à l'extérieur.
25:33La méthode Barnier,
25:35écoutez,
25:37elle est définie à l'instant.
25:39La méthode Barnier.
25:43On fera les choses méthodiquement, sérieusement.
25:45J'écoute tout le monde.
25:47Au moment où je suis,
25:49j'ai rencontré la plupart des présidents de groupe.
25:51Je continue et je viens visiter
25:53les députés, les sénateurs, les écouter aussi.
25:55Et la semaine prochaine, on nommera le gouvernement.
25:57Il y a des personnes compétentes et motivées partout.
25:59Édouard Philippe était tout à l'heure
26:01chez nos amis de BFM.
26:03Il souhaite être président de la République.
26:05Que fera-t-il ?
26:07S'il l'était, qui sera-t-il ?
26:09Écoutons-le.
26:13Ce ne sera ni du Thatcher ni du Macron.
26:15Je pense que ce sera du Philippe.
26:17Parce que je ne cherche pas à imiter qui que ce soit.
26:19Lors de la prochaine élection présidentielle,
26:21le pays devra trancher ses questions.
26:23Je n'ai aucun doute sur le fait
26:25qu'au RN, on proposera des choses.
26:27Je n'ai aucun doute sur le fait
26:29que chez M. Mélenchon,
26:31on proposera des choses.
26:33Moi, je proposerai aux Français
26:35un certain nombre de transformations,
26:37dont je pense qu'elles seront massives.
26:39Parce qu'il faudra apporter ses réponses
26:41et qu'elles sont attendues.
26:43Et ensuite,
26:45les Français choisiront.
26:47Je rappelle que M. Philippe préfère
26:49voter avec le Parti communiste
26:51qu'avec le RN.
26:53Lui, il ne s'abstient pas.
26:55Il préfère voter avec le Parti communiste.
26:57Et le parti que nous connaissons
26:59depuis tant d'années.
27:01Je ne doute pas qu'il aille au combat.
27:03Il a certainement suivi le débat américain.
27:05C'est exactement ce qu'a dit Kamala Harris.
27:07Elle a dit, je ne suis ni Biden
27:09ni Trump, je suis Kamala Harris.
27:11Pour terminer sur l'aspect politique,
27:13on salue nos amis de Paris Match.
27:15Puisque Paris Match sort demain matin.
27:17Vous pourrez voir,
27:19pardonnez-moi,
27:21en image M. Barnier
27:23avec son épouse.
27:25Regardez,
27:27ça c'est une photo des années 80.
27:29Comme dit
27:31Laurent Gérard lorsqu'il imite
27:33Jack Lang, quel bel homme
27:35ce Michel Barnier en famille
27:37avec cette très belle photo.
27:39Ce sont des photos que
27:41Paris Match a exhumées
27:43de ses archives et qui montrent son parcours
27:45politique.
27:47On lui souhaite bonne chance
27:49à M. Barnier.
27:51Un mot sur M. Ruffin.
27:53M. Ruffin,
27:55là il est en délicatesse.
27:57Très intéressant.
27:59Et notamment
28:01lorsqu'il parle
28:03du Rassemblement national et de la France insoumise.
28:05C'était ce matin avec Apolline de Malheur
28:07chez nos amis de BF.
28:09Il y a un an à peu près,
28:11il y avait un crime commis à Crépole.
28:13Le jeune Thomas à la sortie d'un bal
28:15qui se fait poignarder.
28:17Le Rassemblement national
28:19qui pose des questions à l'Assemblée, qui tweet, qui retweet.
28:21Et vous avez un silence
28:23des dirigeants insoumis qui ne disent pas
28:25un mot, pas un tweet sur Thomas Crépole.
28:27Vous avez, deux jours plus tard
28:29me semble-t-il,
28:31un jardinier, Morade,
28:33qui se fait poignarder à son tour
28:35et trangler brutalement
28:37par un raciste qui
28:39le traite de bougnoule
28:41en commettant cet acte.
28:43Et là, vous avez
28:45tous les dirigeants insoumis qui tweet
28:47et qui retweet et qui
28:49posent une question à l'Assemblée pendant que
28:51le Rassemblement national, lui, se tait.
28:53Voilà la France que je ne veux pas.
28:55Il y a un choix, je le dis,
28:57face à une extrême droite
28:59qui construit des murs dans le pays.
29:01Qui construit des murs entre
29:03les vrais français et les pas vraiment français.
29:05Une extrême droite
29:07qui construit des murs entre
29:09la vraie France des clochers
29:11et la mauvaise France des quartiers.
29:13Que doit faire la gauche ?
29:15Est-ce que la gauche doit construire
29:17d'autres murs ? Ou est-ce que la gauche
29:19doit construire des ponts ? Est-ce que la gauche
29:21doit briser ses murs ?
29:23Nous avons mené une campagne au faciès.
29:25Dans les immeubles d'Amiens Nord,
29:27quand je tombais sur un noir ou un arabe,
29:29je sortais la tête de Mélenchon
29:31en bien gros sur les tracts.
29:33C'était le succès presque assuré.
29:35Son nom servait de passe-partout,
29:37un standard d'une dignité retrouvée.
29:39Mais dès qu'on tombait sur un blanc,
29:41pas seulement dans les campagnes,
29:43même dans les quartiers, ça devenait un verrou.
29:45Alors ça, c'est la campagne
29:47d'il y a deux ans. C'est la campagne de 2022.
29:49Mais il vous a été reproché la même chose
29:51avec des tracts parfois avec Jean-Luc Mélenchon,
29:53d'autres fois non.
29:55C'est un souci. Je l'éprouvais comme une honte
29:57quand j'en venais à faire ça.
29:59Malheureusement, je me confiais
30:01à mes camarades qui me disaient
30:03on fait la même chose.
30:05Le récit est venu de tous les députés
30:07de deux campagnes différentes.
30:09Je pense que c'est l'honneur
30:11de la gauche, c'est son devoir
30:13de devoir parler aux classes populaires
30:15en entier et pas à moitié
30:17et de vouloir faire France ensemble.
30:19Là, il y a un choix
30:21qui depuis deux ans
30:23nous sépare avec la direction
30:25des Insoumis, qui est un choix
30:27de se dire est-ce qu'on parle au pays en entier
30:29ou est-ce qu'on parle au pays à moitié.
30:31Il y aura nous à l'issue évidemment
30:33de la deuxième partie de ce que l'on vient d'entendre
30:35qui a fait fortement réagir
30:37avec cette campagne dite
30:39au faciès. Irécilia Soudé par exemple
30:41a dit moi je suis soulagé qu'un homme
30:43qui n'a jamais rien compris aux luttes antiracistes
30:45ait quitté notre groupe parlementaire.
30:47Aurélien Lecoq qui dit qui est ce député
30:49qui recrache les éléments du langage du RN ?
30:51L'intolérance des gens à gauche
30:53entre eux est quelque chose d'historique
30:55d'ailleurs, c'est pas nouveau. Les révolutionnaires
30:57sont comme cela.
30:59La révolution dévore ses enfants.
31:01Face à l'extrême droite
31:03notre combat est antiraciste.
31:05C'est toi la honte
31:07a tweeté Mme Obono.
31:09C'est absolument formidable.
31:11On voit bien comment
31:13la matrice, le fond de sauce
31:15de ces gens.
31:17La deuxième partie du propos est intéressante
31:19mais la deuxième partie a un lien
31:21avec la première.
31:23Ce que dit M. Ruffin
31:25c'est que la France insoumise se rend coupable
31:27de racisme anti-blanc.
31:29C'est la réalité.
31:31Quand une personne blanche
31:33est tuée, la France insoumise ne dit rien.
31:35Quand une personne racisée est tuée
31:37ils en font des caisses.
31:39On sait qu'il n'y a rien de sincère
31:41à la France insoumise.
31:43Rien n'est sincère.
31:45Tout est calcul politique.
31:47S'ils ne réagissent pas quand une personne blanche est tuée
31:49c'est parce qu'électoralement ça ne leur rapporte rien.
31:51Je vais revenir sur Gaza.
31:53Je ne dis pas qu'ils sont insensibles
31:55à ce qui se passe à Gaza.
31:57Tout le monde est meurtri
31:59de ce qui se passe là-bas.
32:01Mais s'ils en font des tonnes
32:03s'ils versent des larmes de crocodiles
32:05c'est parce que ça les sert électoralement.
32:07Tout est calcul à la France insoumise
32:09et insincérité.
32:11M. Ruffin qui a vécu ça de l'intérieur
32:13son témoignage est incroyable
32:15parce qu'il décrit ce qu'il a vécu
32:17et donc la réalité.
32:19Je ne pense pas du tout comme ça.
32:21Je pense qu'ils sont tout à fait sincères.
32:23M. Mélenchon a dit tout et son contraire en 20 ans.
32:25Si je peux y aller ?
32:27Oui.
32:29Il n'était pas sur cette ligne-là
32:31il y a 20 ans.
32:33L'analyse a changé.
32:35On ne va pas remonter à 20 ans.
32:37Il y a 10 ans.
32:39Depuis très longtemps.
32:41Il y a un extrait qui est très célèbre
32:43sur le voile il y a moins de 10 ans
32:45où Jean-Luc Mélenchon
32:47n'était pas du tout sur cette ligne-là.
32:49Pardonnez-moi de vous apporter la contradiction.
32:51Depuis quand M. Mélenchon
32:53prône la créolisation ?
32:55Ça ne date pas d'hier matin 9h.
32:57Depuis quand M. Mélenchon
32:59a dit qu'il ne se sentait pas à l'aise
33:01quand il y avait un quartier
33:03et qu'il y avait trop de blancs ?
33:05Je prétends que M. Mélenchon et ses amis
33:07sont sincères.
33:09Ils détestent sincèrement
33:11l'État-nation français.
33:13Ils préfèrent sincèrement
33:15l'autre qui n'est pas français.
33:17Ils sont contents
33:19de dire que
33:21M. Adama Traoré, l'homme à la fourchette,
33:23est innocent,
33:25même s'il n'y croit pas.
33:27Et vous ne croyez pas que c'est par calcul ?
33:29Même s'il n'y croit pas ?
33:31L'un n'empêche pas l'autre.
33:33Mais vous pouvez croire des choses utiles.
33:35Ils croient des choses
33:37mais ils savent en même temps
33:39que c'est dans leur intérêt.
33:41Ces gens-là, c'est dans leur intérêt.
33:43M. Médillon !
33:45Je vous dis qu'ils sont sincères.
33:47C'est ma différence.
33:49Et quand ils disent
33:51qu'ils se gardent bien d'expliquer
33:53aux musulmans radicaux
33:55qu'il faut lutter contre l'antisémitisme,
33:57ça va très loin.
33:59Pour réconcilier
34:01vos deux points de vue,
34:03je pense qu'on peut être et sincères et calculateurs.
34:05C'est le cas des insoumis.
34:07Ils sont profondément convaincus
34:09de ce qu'ils disent et de ce qu'ils pensent.
34:11En plus de ça, ça sert leurs intérêts électoraux
34:13parce qu'ils ont fait un calcul cynique.
34:15Ce calcul cynique est dénoncé par François Ruffin.
34:17Et ça, moi, ça m'intéresse.
34:19Autre sujet du jour, c'est l'enquête pénale et administrative
34:21qui ont été ouvertes après la plainte déposée
34:23par les parents d'une fille de 3 ans à Paris.
34:25C'est la vidéo dont on a parlé hier soir.
34:27Elle a fait beaucoup parler. Beaucoup de gens réagissent.
34:29Vanessa Edberg,
34:31qui est l'avocate de la famille
34:33et de la petite-fille,
34:35était tout à l'heure avec Laurence Ferrari.
34:37Je vous propose
34:39d'écouter
34:41d'abord de savoir comment cette petite-fille va.
34:43Écoutez,
34:45elle est toujours en état de choc.
34:47Elle a aujourd'hui été à l'hôpital dans le cadre de la procédure
34:49pour que justement le médecin puisse évaluer
34:51et quantifier le préjudice
34:53en ITT.
34:55Le rapport laisse paraître
34:57un état de choc sévère.
34:59Elle va devoir de toute façon être suivie
35:01par des psychologues. Je répète,
35:03c'était sa première rentrée scolaire
35:05dans l'école qui se nomme maternelle.
35:07C'est quand même pas un nom anodin.
35:09C'était ses premiers jours d'école
35:11qu'elle avait imaginé,
35:13dont elle avait parlé avec ses frères et soeurs.
35:15Elle attendait ça avec impatience.
35:17C'est vraiment un traumatisme sévère
35:19qu'elle subit. Elle ne veut pas retourner à l'école.
35:21Elle ne regarde pas les adultes dans les yeux.
35:23Elle ne veut absolument pas parler de sa maîtresse.
35:25Elle subit encore
35:27quelques désagréments très intimes
35:29que je ne dévoilerai pas sur le plateau,
35:31mais physiques, évidemment.
35:33Le débat qu'on a eu ce matin,
35:35qui n'est pas d'ambiguïté,
35:37on ne frappe pas un enfant de 3 ans.
35:39On ne frappe pas un enfant,
35:41quel que soit son âge, bien évidemment.
35:43Simplement, le débat qu'on peut avoir,
35:45c'est la hiérarchie des événements
35:47et le discernement
35:49de la nuance.
35:51C'était ça, le débat qu'on peut avoir.
35:53Et s'interroger...
35:55Vous avez une ministre qui a réagi,
35:57un réacteur qui a réagi. Procureur, par exemple.
35:59On va écouter la procureure.
36:01Écoutez ce qu'elle dit et après je vous donne la parole.
36:03En fait, ce qui s'est passé exactement,
36:05c'est que l'avant-veille,
36:07la petite fille était partie voir sa maman
36:09pour lui dire, regarde mon dos,
36:11la maîtresse m'a donné un coup.
36:13La maman a vérifié, elle n'a rien vu.
36:15Malheureusement, elle n'a pas mesuré
36:17la portée des mots de sa petite fille,
36:19qui reste un bébé de 3 ans,
36:21avec les termes qu'elle peut utiliser.
36:23Et c'est seulement à la faveur de cette vidéo
36:25qu'elle s'est rendue compte de la gravité de la situation.
36:27Donc nous, nous remercions évidemment
36:29cette maman.
36:31Il faut avoir conscience qu'il s'agit là...
36:33La personne qui a filmé est étrangère.
36:35Elle était un petit peu en état de sidération.
36:37Elle ne connaît pas peut-être pas très bien
36:39les us et coutumes
36:41qui sont pratiqués dans les écoles françaises.
36:43Et je pense qu'elle considère
36:45que la maîtresse représente l'autorité
36:47et qu'elle n'a juste...
36:49Le temps était trop court pour savoir comment réagir.
36:51Vous avez compris qu'on a entendu une deuxième fois
36:53l'avocate de la famille.
36:55D'ailleurs, elle précise que la dame qui filmait
36:57est étrangère parce qu'on s'interrogeait
36:59sur cette dame qui filmait.
37:01Peut-être aurait dû-t-elle intervenir, peut-être.
37:03Mais écoutez la procureure, cette fois,
37:05qui était ce matin sur l'antenne RTL
37:07et qui a été aussi interrogée sur ce sujet
37:09et qui a réagi.
37:11Il s'agit de faits de violence.
37:13Il conviendra d'en déterminer l'incapacité
37:15totale de travail pour cet enfant.
37:17J'ai cru comprendre que les examens médicaux
37:19étaient en cours ordonnés
37:21par le parquet de Nanterre.
37:23Et ensuite, en fonction des circonstances aggravantes
37:25qui peuvent être plurielles dans ce dossier,
37:27les peines peuvent s'échelonner
37:29entre les peines d'emprisonnement,
37:31entre 3 et 7 ans d'emprisonnement
37:33et des peines d'amende.
37:35Il appartient au raisonnement de chacun
37:37de faire sien ce qu'il doit faire.
37:39Mais c'est vrai qu'on peut être
37:41quelque peu surpris de ce fait de filmer
37:43et de cette non-intervention
37:45si les faits de violence
37:47tels qu'ils semblent être répercutés
37:49par les vidéos
37:51qui sont diffusées sur les réseaux sociaux
37:53sont avérés.
37:55L'intervention aurait été sans doute
37:57la meilleure des solutions.
37:59Mais encore une fois,
38:01les enquêtes sur ce type de faits
38:03qui sont rares,
38:05les plaintes de parents
38:07contre les enseignants sont très peu nombreuses.
38:09C'est vrai que la société hier
38:11a fortement réagi.
38:13C'était un sujet vraiment important
38:15pour notamment les internautes sur les réseaux sociaux.
38:17Mais c'est vrai que les internautes,
38:19les réseaux sociaux,
38:21c'est une sorte de société horizontale parfois
38:23où tout est égal.
38:25Peut-être peut-on simplement souligner
38:27avec la nuance que tous les événements
38:29ne sont pas forcément
38:31les mêmes conséquences.
38:33Tout n'est pas égal.
38:35Même pas.
38:37Vous ne voulez pas que Véronique parle ?
38:39Elle n'a pas encore commencé à parler.
38:41Elle n'a pas commencé à ouvrir la bouche.
38:43Je ne serais pas permis de l'interrompre.
38:45Ce n'est pas mon habitude.
38:47C'est évident, mais là on a quand même
38:49l'espace médiatique qui fait caisse de résonance.
38:51Ça fait près de 48 heures
38:53bientôt que l'on parle
38:55effectivement de ce fait
38:57pour ce qui n'est pas anecdotique
38:59mais ce qui est
39:01une grosse fessée quand même
39:03donné à une fillette.
39:05Mais moi je vous dis, en tant que mère,
39:07cette histoire, on en parle.
39:09Et puis après on ne va plus en parler.
39:11Mais cet enfant ne va plus être capable
39:13de retourner en classe.
39:15Et on ne va pas non plus savoir
39:17comment l'institutrice incriminée
39:19et comment son retour dans l'école est géré.
39:21Mais elle sera peut-être expandue définitivement.
39:23Oui mais ça c'est intéressant
39:25parce que pour le coup ça peut être un vrai cas d'école
39:27entre la mise en lumière médiatique,
39:29le traitement qui est ultra rapide,
39:31les parents
39:33qui ont tant
39:35aux raisons de se précipiter
39:37pour porter plainte parce que finalement
39:39la direction de l'école a quand même été squeezée.
39:41Il n'y a pas eu au départ de dialogue
39:43avec la direction. Je ne dis pas que ça aurait apaisé les choses
39:45mais je dis que le réflexe a été
39:47maintenant de dire tout de suite on porte plainte.
39:49Tout de suite on est effectivement
39:51dans une médiatisation excessive.
39:53Si on a eu une caisse de résonance aussi importante
39:55c'est parce qu'il y a des images.
39:57Ah non mais on est d'accord.
39:59Et surtout parce que c'est un tout petit enfant.
40:01Imaginez Véronique qu'il n'y ait pas eu
40:03ces images.
40:05Je suis d'accord.
40:07On n'en aurait jamais rien su.
40:09Et sans doute y a-t-il d'autres
40:11affaires de ce type qui se sont déroulées.
40:13Si il n'y avait pas d'images on ne l'aurait pas vue.
40:15Donc si vous permettez de terminer ma réflexion
40:17ce qui pose le problème
40:19c'est comment on peut empêcher
40:21ce genre de choses de se produire
40:23alors que ces enfants sont incapables de se défendre.
40:25C'est toute la question.
40:27Est-ce qu'il faut un auxiliaire de vie
40:29à côté de l'institutrice ?
40:31Est-ce qu'il faut mettre des caméras ?
40:33Est-ce qu'il faut des inspections inopinées ?
40:35Mais moi je me mets à la place des parents
40:37qui amènent leurs enfants de 3 ans dans une école
40:39il y a de quoi être effrayé quand vous voyez ces images.
40:41S'il n'y a pas de surveillance.
40:43Mais Georges a totalement raison.
40:45Si on vous avait dit s'il y avait eu une dépêche AFP
40:47en disant une enfant de 3 ans
40:49a été tapée par sa maîtresse
40:51sans l'image en question
40:53on n'en aurait pas parlé.
40:55L'image elle fait l'information.
40:57Et quand vous dites que tout est égal
40:59pas du tout.
41:01Il y a eu une semaine
41:03500 morts causées par des milices
41:05au Soudan
41:07on n'en a pas parlé du tout.
41:09Donc ça fait longtemps malheureusement
41:11que j'ai renoncé à réfléchir
41:13à la thématique de la hiérarchie de l'information en France.
41:15Si à l'inverse
41:17on réfléchit à la propagation
41:19des informations avec l'image
41:21et les réseaux sociaux aujourd'hui
41:23il y a aussi un autre versant qui est un peu inquiétant
41:25qui est qu'aujourd'hui on peut mettre à l'index tout le monde
41:27avec une simple vidéo
41:29qui est assez éloquente
41:31mais en règle générale une vidéo ça peut être court
41:33on peut ne pas comprendre, on a besoin de mise en perspective
41:35premièrement. Et deuxièmement ce réflexe
41:37qu'ont les témoins de filmer
41:39systématiquement sans agir
41:41sans prêter assistance à cette petite
41:43première réflexe. Semaine après semaine
41:45on commande des faits dans les transports en commun
41:47de violences, d'incivilité
41:49d'insultes où les gens
41:51leur premier réflexe est de sortir leur téléphone
41:53de zoomer et de balancer ça sur les réseaux sociaux
41:55moi je pense que c'est pas comme ça qu'on fait
41:57on aide les gens et ensuite on doit
41:59avoir un certain recul avec l'image.
42:01Et c'est pour ça qu'effectivement cette séquence est
42:03emblématique de notre société
42:05condensée de notre société
42:07c'est pourquoi on pouvait en parler
42:09en essayant d'apporter un peu de nuance
42:11et je le répète pour qu'il n'y ait absolument
42:13aucune ambiguïté parce que j'entendais tout à l'heure
42:15l'avocate madame Edberg chez
42:17Laurence Ferrari qui me mettait en cause d'ailleurs
42:19me mettait en cause en disant que
42:21j'avais minoré. Elle n'avait pas compris.
42:23Je pense qu'elle feint de ne pas comprendre
42:25elle a compris mais j'ai essayé
42:27d'apporter un tout petit poil
42:29de nuance en expliquant
42:31effectivement qu'on ne tape pas
42:33mais c'est difficile d'apporter
42:35de nuance parce qu'il y a tellement d'émotion
42:37c'est ce que je voulais vous dire. On n'a pas le droit à la nuance.
42:39Nous sommes prisonniers des images.
42:41Juste un mot sur l'abbé Pierre
42:43parce que Lambert Wilson
42:45était interrogé hier sur un.
42:47Il s'est confié au sujet de l'abbé Pierre
42:49puisqu'il a joué l'abbé Pierre.
42:51C'est intéressant d'ailleurs ce qu'il dit. Je vous propose de l'écouter
42:53Lambert Wilson.
42:57Je suis comme le public.
42:59Je découvre en même temps que tout le monde
43:01ce que la fondation Emmaüs publie
43:03et c'est eux qui
43:05ouvrent la brèche.
43:07Ce n'est pas des choses qui sont rapportées
43:09par d'autres entités
43:11de presse.
43:13Je suis sans voix.
43:15Je n'ai pas vraiment de commentaire à faire
43:17parce que j'essaie de...
43:19Vous l'avez rencontré.
43:21J'ai passé un temps fou
43:23avec lui. Il a été
43:25une sorte de guide spirituel pour moi
43:27très important dans ma vie.
43:29J'essaie de faire la synthèse
43:31entre ce que j'apprends en ce moment et surtout ce qui est
43:33proposé par la fondation Emmaüs
43:35comme information absolument
43:37avérée. Je ne veux pas le juger.
43:39Il a fait tellement pour l'humanité. Ça ne veut pas dire que je le
43:41justifie et je justifie
43:43ou je ferme les yeux sur les actes qu'il
43:45aurait pu éventuellement
43:47faire mais
43:49pour moi c'était quelqu'un qui certainement
43:51si la seule chose que je pourrais dire
43:53c'est qu'il était en lutte et il le disait
43:55avec le célibat.
43:57Il respectait l'église et le célibat
43:59était compliqué
44:01et il le formulait.
44:03Je n'ai rien
44:05contre Lambert-Wilson.
44:07Ce n'est pas très convaincant.
44:09Il pourrait se sentir légitimement
44:11trahi. Moi je pense que c'est le paradoxe
44:13de l'acteur. Dans son inconscient, comme il
44:15a campé le personnage, il s'est
44:17identifié à lui et donc il réagit
44:19comme ça. C'est la seule excuse que j'arrive à lui
44:21trouver.
44:23Vous le savez sans doute, Didier Roustan est donc mort
44:25aujourd'hui à l'âge de 66 ans. Il était un
44:27spécialiste de foot connu du grand public.
44:29Il a trahi à Canal+.
44:31Canal lui a rendu hommage.
44:33Aujourd'hui, comme tout le monde du football,
44:35il y a eu un tweet de Canal+.
44:37Louise Fernandez lui a rendu
44:39hommage. Quelle tristesse, quelle peine.
44:41Mon ami depuis 40 ans, Didier Roustan, est parti
44:43cette nuit. Un vrai personnage, un passionné de football.
44:45Un homme vrai. Je l'ai toujours aimé.
44:47Didier. Charles Biettry
44:49qui l'avait engagé. Charles Biettry
44:51l'avait recruté
44:53à TF1 en 1989.
44:55Pendant les trois années passées à Canal,
44:57Didier Roustan a révolutionné l'art des magazines
44:59par sa créativité. C'est le mot important.
45:01Évidemment, lorsqu'on parle
45:03de Didier Roustan, le mot créatif
45:05est son sens de l'image. Le cinéma lui ouvrait
45:07ses portes, mais il a choisi une autre voie.
45:09C'était l'homme des surprises. Celle de cette
45:11nuit et de trop. Didier,
45:13évidemment, on transmet
45:15à Charles Biettry toute notre affection
45:17et toute notre amitié. Puis Michel
45:19Denisot était ce matin également sur le micro
45:21d'Europe 1. Ils ont formé un duo
45:23de commentateurs en 1984.
45:25Notamment avec un célèbre match
45:27France-Portugal il y a 40 ans.
45:29Et chacun s'en souvient. Je vous propose
45:31d'écouter Michel Denisot
45:33qui était très ému.
45:35Oui, on avait
45:37un lien très fort. J'ai beaucoup de mal à parler
45:39de lui maintenant.
45:45Vous l'aviez connu à TF1. Il était
45:47allé d'ailleurs après à Canal+.
45:49Je l'ai connu surtout à TF1.
45:51Il est venu ensuite à Canal+.
45:53Mais à TF1, on était très proches
45:55puisqu'on faisait un duo de commentateurs
45:57pendant plusieurs années. On a fait aussi
45:59cette fameuse Euro dont vous parlez
46:01avec le match France-Portugal.
46:03Il y avait un lien particulier
46:05quand on travaille
46:07dans nos métiers.
46:09On passe beaucoup de temps ensemble.
46:11Souvent plus qu'avec nos familles.
46:13On était proches. Il y avait une vraie
46:15affection, ce qui n'est pas toujours le cas.
46:17On n'est pas obligé d'avoir de l'affection
46:19avec les gens avec qui on travaille. On a du respect.
46:21Avec lui, il y avait de l'affection en plus.
46:23C'est très difficile aujourd'hui.
46:25Il était très attaché au football d'avant plutôt qu'au football d'aujourd'hui.
46:27C'est ce qu'on entendait.
46:29On se taquinait là-dessus
46:31de temps en temps.
46:33Il était habité par la passion du jeu.
46:35C'est vraiment le jeu.
46:37Tout le reste, tout le business du foot,
46:39ça ne l'intéressait pas vraiment. Il ne s'y intéressait pas
46:41ce qu'il faut, mais ce n'était pas sa passion.
46:43Sa passion, c'est le jeu.
46:45Il se souvenait d'action.
46:47Il avait une mémoire phénoménale.
46:49C'est ce que j'ai appelé l'Alain Decaux du football.
46:51Il avait une mémoire des choses
46:53de Cruyff, des très grands joueurs
46:55de toutes les époques, depuis les années
46:5780.
46:59Il était un peu nostalgique de ça.
47:01Le foot, c'était vraiment
47:03une part très importante
47:05de sa vie.
47:07Le monde d'aujourd'hui, il le côtoyait
47:09évidemment, mais il l'aimait moins.
47:11Il aimait beaucoup ce monde
47:13un peu romantique du football
47:15avec des joueurs
47:17qui pouvaient effectivement, comme Cruyff,
47:19qui avait un talent immense.
47:21Leur talent était...
47:23Le jeu, à ce moment-là,
47:25était basé sur le talent. Aujourd'hui, le jeu est basé
47:27sur des systèmes et les talents
47:29servent le système. Alors qu'à cette époque-là,
47:31c'était le talent qui faisait les systèmes
47:33plutôt que l'inverse.
47:35C'est ce que Didier aimait.
47:37Didier aimait aussi les personnages. Il était flamboyant.
47:39Tu as Anne Cruyff, Diego Maradona
47:41et évidemment Eric Cantona. Certains disent
47:43qu'il était le Eric Cantona du journalisme
47:45parce qu'il était un docile.
47:47Enfin, le fougueux.
47:49C'était un homme qui ne négociait pas.
47:51C'était quelqu'un d'original, d'engagé,
47:53de sincère et qui effectivement
47:55aimait non seulement
47:57le foot d'hier, mais aussi le monde d'hier.
47:59C'est-à-dire que tu pouvais approcher les joueurs,
48:01travailler avec eux. Aujourd'hui, c'est quand même
48:03beaucoup plus compliqué d'être journaliste
48:05de sport. Et puis, il connaissait très bien
48:07le football, bien sûr. Et puis, à titre personnel,
48:09moi je l'avais connu en 88,
48:11il était incroyablement
48:13bienveillant avec
48:15les gens qui entraient.
48:17Je suis arrivé en 88, Christian Jean-Pierre
48:19est arrivé, Hervé Matou
48:21est arrivé. On était ensemble.
48:23C'était une vraie vedette. Nous,
48:25on était des jeunes débutants, on avait
48:2723 ans. Et il nous...
48:29Il était plus
48:31grand frère qu'un patron.
48:33Il nous accompagnait. Quand tu as 23 ans,
48:35tu es perfectible, évidemment.
48:37Tu fais souvent des erreurs, beaucoup.
48:39Et lui,
48:41de ce point de vue-là, posait un regard bienveillant.
48:43Et j'ai souvent pensé à lui parce que
48:45à l'époque, ce n'était pas si fréquent.
48:47Dans le management, le management était
48:49beaucoup plus dur à l'époque qu'il peut être
48:51aujourd'hui. Donc, quand on avait un appui
48:53comme ça, une sorte de grand frère
48:55qui t'accompagnait et qui était plutôt gentil
48:57et qui savait
48:59la marge de progression que tu pouvais avoir,
49:01c'était quelqu'un
49:03de bien, comme on dit. Et tous les gens qui l'ont
49:05connu, d'ailleurs, sont très tristes.
49:07Je veux dire, je pense beaucoup à Sylvain Mignogna
49:09qui a travaillé avec lui.
49:11Sylvain Mignogna est arrivé à TF1 en 1982.
49:13Donc, vous voyez,
49:15ça fait quelques années. Il a travaillé
49:17avec lui pendant 3 ou 4 ans
49:19et elle est toujours dans l'unité
49:21téléfoot. L'unité téléfoot, moi, que j'ai connue.
49:23Et je pense que téléfoot va lui rendre hommage.
49:25Et je l'ai eue, Sylvain, aujourd'hui.
49:27Elle était en larmes.
49:29D'autant qu'il était jeune encore. Il avait encore des années.
49:31Comme tous les gens, il était le soir
49:33président à vie
49:35dans l'émission d'Olivier Ménard
49:37de l'équipe TV qui va sans doute lui rendre
49:39hommage ce soir.
49:41Il y a une pensée très, très originale.
49:43Et puis la mise en scène.
49:45Vous pouvez voir ses reportages. Ses reportages
49:47n'ont pas vieilli. Ses reportages font 40 ans.
49:49Reportages sur Laurent Paganelli, sur
49:51Michel Platini, sur
49:53Louise Fernandez. Il y a une mise en scène.
49:55Il y a une musique. Il y a un scénario.
49:57Il y a une histoire. C'était incroyablement
49:59moderne par rapport à ce qui se faisait
50:01en tout cas à l'époque. On peut peut-être
50:03écouter, d'ailleurs, Dominique Grimaud
50:05qui a pris la parole également et qui a travaillé avec lui.
50:07On s'amusait
50:09à l'époque à refaire l'histoire
50:11du football. Parce que
50:13comme Didier, j'ai toujours été
50:15passionné par
50:17le football héroïque, le football romantique,
50:19le football de jadis.
50:21Et notre
50:23plaisir, c'était de partager,
50:25de repartager
50:27des souvenirs
50:29parfois d'enfance, d'adolescence
50:31à travers certains matchs
50:33qui nous ont marqués,
50:35qui nous ont remarqués à vie.
50:37Voilà, donc c'était
50:39beaucoup plus qu'un confrère.
50:41Il était
50:43très différent des autres.
50:45C'était un amoureux du
50:47sport et du football notamment,
50:49du football qui faisait rêver.
50:51Comme moi, d'ailleurs. Je ne suis pas sûr qu'il se retrouvait
50:53dans le sport et le football
50:55d'aujourd'hui.
50:57Voilà ce qu'on pouvait dire
50:59sur Didier Roustan,
51:01qui nous a quittés. Et je vois
51:03qu'il y a un pasquet qui,
51:05longtemps également, est allé sur
51:07les terrains de football. Je ne sais pas si vous avez rencontré
51:09Didier dans votre carrière.
51:11À plusieurs reprises dans ma jeune carrière
51:13de journaliste de football
51:15et de sport. Et puis j'ai une petite anecdote, c'est que
51:17c'était mon voisin pendant trois ans.
51:19On avait les immeubles Mitoyens, je le croisais
51:21avec son chien parce que c'était un amoureux des bêtes
51:23également. Didier Roustan, il avait
51:25un très gros chien qui lui tenait
51:27compagnie pendant
51:29des années, qui lui a tenu compagnie pendant des années.
51:31Et c'est vrai que ça m'a fait un
51:33choc de le voir partir si tôt.
51:35J'ai entendu Dominique, il y a un instant, dire un
51:37journaliste différent. Et je pense que c'est vraiment
51:39dans ce monde, ce microcosme des journalistes
51:41de sport et de football, en l'occurrence,
51:43il était différent. Le romantique,
51:45l'amoureux de Cantona, de Maradona, de Cruyff.
51:47Voilà ce qu'était Didier Roustan et c'est vrai
51:49que ça nous a tous beaucoup émus aujourd'hui.
51:51Et vous avez raison, j'ai toujours connu Didier avec un chien.
51:53Et à l'époque, tu pouvais venir avec ton
51:55chien dans l'entreprise.
51:57Et il venait, ben oui.
51:59Aujourd'hui, je pense que c'est plus compliqué.
52:01C'est plus compliqué.
52:03Vous savez, si je vous parlais du
52:05service des sports de TF1, quand j'arrive en 88,
52:07où il y a une table de ping-pong,
52:09où les gens font des crêpes tous les jours,
52:11où ils travaillent de temps en temps,
52:13où ils faisaient la sieste l'après-midi
52:15parce qu'ils allaient déjeuner dans un restaurant
52:17qui était tout près
52:19de TF1, qui était rue Ballard.
52:21Ça s'appelait l'Amis Jean. Ils partaient à 13h30,
52:23ils revenaient vers 16h30, 17h30.
52:25Ils avaient levé le coude un peu.
52:27Un jour, je vous jure,
52:29c'était un jour, je suis rentré,
52:31il n'y avait pas encore les bureaux paysagers.
52:33Et c'était un bureau fermé.
52:35Et il y avait un journaliste qui était là,
52:37qui faisait sa sieste. Et moi, j'étais jeune journaliste.
52:39Et je rentre dans cette pièce
52:41et la personne me dit
52:43« Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? »
52:49Et paix à son âme,
52:51parce que c'était tous les jours.
52:53Tous les jours, le service des sports,
52:55ils allaient déjeuner.
52:57Alors, pas Didier d'ailleurs,
52:59parce que nous, on était les plus jeunes,
53:01mais les plus anciens. Tous les jours,
53:03c'était des déjeuners qui duraient deux heures.
53:05Et Thierry Roland venait dans le service après,
53:07avec son cigare, pendant une heure et demie
53:09et son assistante n'en pouvait plus.
53:11Tous les jours. Parce que c'était il y a 36 ans.
53:13Aller fumer aujourd'hui un cigare,
53:15même l'ombre d'une cigarette,
53:17je ne dis pas que c'était mieux avant.
53:19Vraiment, loin de là.
53:21C'est vrai que c'est...
53:23J'ai beaucoup de peine,
53:25parce que c'est la première personne
53:27qui m'a fait travailler.
53:29C'est lui qui m'a donné,
53:31en 88,
53:33le premier rédacteur en chef que j'ai eu, c'est Didier.
53:37Unanimité sur les réseaux sociaux.
53:39Moi, j'ai vu tous les journalistes
53:41ou anciens journalistes qui l'ont croisé
53:43ont tous eu des mots très forts,
53:45de longs messages.
53:47Chacun a posté des vidéos,
53:49des moments anecdotiques avec lui.
53:51C'est vrai que ça a ému énormément.
53:53Il y avait une unanimité sur l'amour
53:55ou l'affection que tout le monde portait à Didier Rousteing.
53:57On est très en retard.
53:59Evidemment, vous évoquerez tous ces sujets
54:01d'actualité ce soir.
54:03Stéphane Levar était à la réalisation,
54:05Hugo Trindade était à la vision,
54:07Grégory Possidalo était au son,
54:09Benjamin Naud, Hélène Charpy étaient avec nous.
54:11Rendez-vous demain matin.

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