Brigitte Lahaie Sud Radio - Emission du 04 septembre - Vidéo Dailymotion

Sud Radio

Avec Tom Connan   Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.  ---  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  -  ________________________________________    Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ________________________________________    Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————   ☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq   ##BRIGITTE_LAHAIE-2024-09-04##

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00:00:0514h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.

00:00:10Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.

00:00:13Alors on dit que c'est le plus vieux métier du monde, c'est assez probable,

00:00:18parce que vous savez que moi j'ai toujours imaginé qu'à l'époque des cavernes,

00:00:20certaines femmes, pour avoir une part du mammouth,

00:00:24devaient sans doute être prêtes à accepter les assauts du mal.

00:00:28En tout cas, j'ai beaucoup étudié les raisons qui font qu'une femme ou un homme,

00:00:32parce qu'en effet la prostitution masculine est en nette augmentation,

00:00:36bien que ce soit surtout pour des hommes, que les hommes se prostituent,

00:00:40parce qu'en fait, on voit bien, même si les femmes bougent,

00:00:44il y a encore très peu de femmes qui acceptent des relations tarifées.

00:00:47En tout cas, j'ai constaté qu'il y avait avant tout et surtout des raisons financières,

00:00:53même si, comme toujours lorsqu'on évoque quelque chose en rapport avec le sexe,

00:00:57ce n'est pas aussi clair que ça.

00:00:59En tout cas, c'est un phénomène qui prend de l'ampleur, notamment auprès des jeunes,

00:01:03et je vous propose qu'on parle ensemble de la prostitution.

00:01:06Est-ce qu'il faudrait changer la loi ? Est-ce qu'il faudrait l'égaliser ?

00:01:09Est-ce qu'il faudrait au contraire l'éradiquer ?

00:01:11Vous pouvez en parler avec nous, et pour ça bien sûr,

00:01:14vous avez le droit de donner votre avis, quel qu'il soit, au 0826 300 300.

00:01:18En tout cas, c'est le roman de Tom Conan qui m'a donné envie d'aborder ce sujet avec vous,

00:01:24parce que dans ce livre qui s'appelle Capital Rose,

00:01:28il nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui est un petit peu en galère

00:01:33et qui commence à faire ce métier.

00:01:37Est-ce que c'est réellement un métier ?

00:01:39En tout cas, on va en parler ensemble.

00:01:41Bonjour Tom Conan.

00:01:42Bonjour.

00:01:43On vous connaît aussi sur ce radio, puisque vous êtes de temps en temps dans les vraies voix.

00:01:46Effectivement, avec Cécile Menubus et Philippe David.

00:01:49Et là, vous êtes avec nous, c'est nouveau, c'est la première fois.

00:01:53Je suis très content d'être là.

00:01:54Merci, nous, on est content de vous recevoir.

00:01:56On va voir ce que nous disent les auditeurs.

00:01:59En tout cas, votre roman, ça commence...

00:02:02C'est un roman, j'allais dire, assez actuel.

00:02:04C'est un jeune qui galère, comme beaucoup de jeunes aujourd'hui.

00:02:09Oui, j'ai voulu prendre vraiment quelque chose de très concret,

00:02:12de très anodin, de très ordinaire.

00:02:14C'est quelqu'un qui a 25 ans, qui est travailleur.

00:02:19En réalité, il est salarié, il n'est pas chômeur, il a un logement, etc.

00:02:23Mais bon, voilà, c'est un travailleur pauvre, on pourrait dire, ou un travailleur modeste.

00:02:26Il se fait virer à tort, pour une raison, il est accusé à tort d'avoir tapé dans la caisse.

00:02:31Mais il n'a pas envie de se rebeller, de faire accuser le vrai coupable,

00:02:35si j'ose dire, de ce petit crime, de ce petit délit.

00:02:39Et donc, il se fait licencier.

00:02:40Il se retrouve effectivement dans une merde noire, si j'ose dire.

00:02:44Il n'a pas le droit à certains dispositifs d'aide,

00:02:46parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire,

00:02:48les dispositifs d'aide ne tombent pas non plus immédiatement.

00:02:52C'est ça, il faut remplir un certain nombre de conditions.

00:02:54Quelqu'un de son entourage lui propose, et il commence...

00:03:00C'est ça, un étudiant en droit, en fait, qui croise dans un café.

00:03:03Moi, ce qui m'intéresse, c'est que vous décrivez assez bien, quand même,

00:03:07ce qu'il se passe lorsqu'on se prostitue.

00:03:10C'est quoi ? C'est du vécu, ou bien vous avez questionné des...

00:03:14Alors, ce n'est pas du vécu, mais c'est vrai que moi, je fais toujours un travail un peu d'enquête.

00:03:18Je fais des romans à une dimension un peu sociétale.

00:03:20Donc, j'aime bien que ça soit quand même un instrument de connaissance.

00:03:23Voilà, exactement. Donc, j'ai rencontré beaucoup de gens.

00:03:26Au début, un peu par hasard, on n'écrit pas un livre

00:03:28parce qu'on a un programme littéraire particulier.

00:03:30C'est parce qu'on a vraiment envie de fouiller quelque chose.

00:03:32Ça nous tombe dessus.

00:03:33Une fois, effectivement, j'avais rencontré quelqu'un comme ça dans un café.

00:03:36Et il me dit, oui, tu sais ce que je fais.

00:03:38Je dis, non, tu n'as pas vu mon compte Twitter.

00:03:40Non, ben non, pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a sur ton compte Twitter ?

00:03:42Et ensuite, il m'a expliqué ce qu'il faisait,

00:03:44alors que c'est quelqu'un qu'on aurait pu imaginer,

00:03:47ingénieur, étudiant à Sciences Po, ce genre de choses.

00:03:50D'ailleurs, ce qu'ils peuvent parfois être en parallèle,

00:03:52ce n'est pas contradictoire.

00:03:54Aujourd'hui, on sait que beaucoup de jeunes

00:03:56se prostituent de manière occasionnelle,

00:03:59soit pour payer leurs études,

00:04:01soit pour justement arrondir leurs fins de mois.

00:04:03Oui, c'est-à-dire, moi, ça m'a quand même beaucoup choqué, ça.

00:04:05Parce qu'on reviendra évidemment, j'imagine,

00:04:07sur la question de la prostitution en elle-même.

00:04:09Mais en fait, les raisons qui vont guider une personne à se prostituer,

00:04:12ça, c'est quelque chose qui m'a un peu révulsé au départ.

00:04:15Et qui doit révulser, je pense, pas mal de gens.

00:04:17C'est-à-dire des personnes qui, effectivement, théoriquement,

00:04:19devraient se concentrer sur leurs études ou leur travail

00:04:21ou une recherche d'emploi, je ne sais quoi,

00:04:23et qui sont contraints, véritablement, de se lancer là-dedans.

00:04:25C'est quand même assez différent des personnes

00:04:27qui le font en toute connaissance de cause, sciemment.

00:04:30Parce que, voilà...

00:04:31Vous croyez franchement qu'on fait ce métier de...

00:04:34Moi, je dis métier, parce que je crois que c'est un métier.

00:04:36Moi, je ne crois pas qu'on fasse ce métier par hasard, de toute façon.

00:04:39Je pense que c'est un métier, vous avez tout à fait raison de le rappeler.

00:04:42On ne le fait sans doute pas par hasard.

00:04:43Néanmoins, c'est vrai que, moi, je voulais quand même...

00:04:45Je ne voulais pas rendre la prostitution romantique.

00:04:48En faire quelque chose qui soit...

00:04:50Voilà, quelque chose d'une sorte de solution

00:04:53ou de métier comme les autres.

00:04:55C'est un métier incontestable, ce n'est pas un métier comme les autres.

00:04:58Et donc, je voulais quand même rappeler le contexte social

00:05:00dans lequel tout ça intervient.

00:05:02Donc, c'est quand même toujours lié,

00:05:03même si ce n'est pas le sujet de l'émission spécialement,

00:05:06c'est quand même toujours lié au déclin français.

00:05:09En tout cas, à une certaine montée des inégalités,

00:05:11de la pauvreté dans ce pays, c'est ça aussi.

00:05:14En ce qui concerne la prostitution des jeunes, oui, certainement.

00:05:18Il y a eu une époque où il y avait beaucoup de prostitution

00:05:21et la France était plus luxuriante.

00:05:25Effectivement, je pense qu'aujourd'hui,

00:05:27il y a une nouvelle population, en effet,

00:05:29comme vous l'avez dit, qui est concernée par cette problématique.

00:05:33Mais est-ce que...

00:05:34Je crois que ce qui est important...

00:05:36Dans votre livre, vous abordez la prostitution d'un jeune homme

00:05:40qui a du mal à joindre les deux bouts.

00:05:42Mais je crois qu'il faut vraiment...

00:05:44C'est un sujet que je connais assez bien.

00:05:46Je crois qu'il faut vraiment dire à ceux qui nous écoutent

00:05:48qu'on ne peut pas généraliser la prostitution.

00:05:51Il y a plusieurs sortes de prostitution.

00:05:53Il y a évidemment les escort girls

00:05:55qui, quand même, quelque part,

00:05:57ne sont pas les plus à plaindre.

00:05:59D'abord parce qu'elles gagnent très bien leur vie

00:06:01et puis c'est plus facile même de choisir, etc.

00:06:05Il y a des jeunes qui font ça de manière occasionnelle.

00:06:08Et puis il y a l'esclavage de ces filles qui viennent de l'Est

00:06:13ou qui viennent d'Afrique

00:06:15ou même maintenant d'Asie.

00:06:17Et qui sont victimes de proxénètes.

00:06:19Qui sont victimes et qui n'ont pratiquement pas le choix de s'en sortir.

00:06:23C'est ça. Il y a une fin.

00:06:25C'est plusieurs prostitutions.

00:06:27Et c'est vrai qu'on va essayer d'en parler,

00:06:29pourquoi pas, de toutes les prostitutions.

00:06:31J'en oublie peut-être.

00:06:33Mais attention de ne pas généraliser.

00:06:35Je crois que c'est important.

00:06:37L'un des points qui m'intéressait aussi dans ce livre,

00:06:40c'est dans les nouveaux publics dont vous avez parlé,

00:06:43c'est qu'aujourd'hui il y a une montée des plateformes

00:06:45comme OnlyFans, Min, etc.

00:06:47C'est plus facile grâce aux réseaux sociaux en effet

00:06:49de se prostituer comme ça.

00:06:51Mais surtout que là ça parle exactement de la prostitution.

00:06:53Parce que c'est des gens qui vont vendre des clichés pornographiques

00:06:55qui vont souvent être escort par ailleurs.

00:06:57Dans votre livre vous racontez ça aussi.

00:06:59Qui se font filmer et qui vendent leurs images.

00:07:01Et d'ailleurs à un moment donné ça rapporte énormément dans le livre.

00:07:05Ce qui est marrant c'est que ça coïncide quasiment

00:07:07avec l'idée d'une start-up nation.

00:07:09C'est quasiment la génération des réseaux sociaux

00:07:12qui se lance là-dedans.

00:07:14Mais c'est quand même une activité qui n'est pas la prostitution

00:07:16puisque c'est une vente de pornographie amateur on pourrait dire.

00:07:19Et effectivement eux,

00:07:21c'est d'une certaine façon amusant,

00:07:23en tout cas avec les guillemets que ça suppose,

00:07:25certains en effet sont devenus millionnaires

00:07:27avec des plateformes OnlyFans.

00:07:29Vous avez peut-être vu ça récemment,

00:07:31des sportifs qui ont participé au JO

00:07:33ont un OnlyFans.

00:07:35Ce qui est quand même quelque chose de très mal lu.

00:07:37Ce n'est pas le sujet spécialement du jour.

00:07:39Mais je voulais quand même remettre en perspective la thématique.

00:07:42Bien sûr.

00:07:43Et dans ce roman,

00:07:45puisque je le rappelle c'est un roman,

00:07:47il y a évidemment un peu de suspense,

00:07:49il y a des moments garrément noirs.

00:07:51C'est une vraie histoire évidemment.

00:07:55Alors dans cette émission aujourd'hui

00:07:57on va évoquer la devise du jour.

00:07:59Ce que je crois le devient,

00:08:01ce dont j'ai peur arrive.

00:08:03On expliquera ce que ça signifie après les infos.

00:08:05En Love Conseil,

00:08:07je vous proposerai

00:08:09le partenaire Toujours Mieux.

00:08:11Et en Sexo,

00:08:13on parlera de l'égoïsme partagé.

00:08:15Et puis bien sûr,

00:08:17il y aura notre débat

00:08:19pour ou contre la prostitution.

00:08:21Si vous avez envie d'y participer, vous n'hésitez pas.

00:08:23Alors le premier angle du sujet

00:08:25sur la prostitution,

00:08:27c'est de revenir sur l'argent.

00:08:29Parce qu'on a quand même constaté,

00:08:31quand on fait des études anthropologiques

00:08:33dans le monde,

00:08:35les pays défavorisés, les pays qui sont très pauvres,

00:08:37on retrouve toujours

00:08:39beaucoup plus de prostitution.

00:08:41Donc c'est quand même quelque chose

00:08:43qu'il faut signaler.

00:08:45Un des moteurs, si je puis dire,

00:08:47de la prostitution, c'est quand même

00:08:49d'arriver et

00:08:51à s'en sortir.

00:08:53Je pense à toutes ces femmes

00:08:55qui ont l'habitude de se prostituer pour nourrir leurs enfants.

00:08:57Et je trouve qu'il faut

00:08:59avoir beaucoup d'indulgences.

00:09:01Absolument.

00:09:03Le livre, c'est une sorte

00:09:05non pas d'hommage, mais en tout cas

00:09:07de volonté de les...

00:09:09Je ne suis pas en train de dire que vous n'êtes pas d'accord avec moi.

00:09:11Mais je suis tout à fait d'accord avec ce point.

00:09:13Et c'est en lien avec ce que je disais tout à l'heure.

00:09:15C'est-à-dire que ça coïncide cette montée

00:09:17de la prostitution en France aujourd'hui et des plateformes

00:09:19dont j'ai parlé aussi. Parce qu'il y a un phénomène

00:09:21qui est lié, c'est l'exploitation de son corps.

00:09:23C'est un terme neutre que j'emploie ici.

00:09:25L'usage de son corps

00:09:27pour des raisons mercantiles.

00:09:29Ça arrive dans un moment de grande paupérisation

00:09:31du pays. Voilà, c'est quand même ça

00:09:33la vérité.

00:09:35Moi, ce qui m'a frappé aussi, c'est...

00:09:37Je suis un peu d'accord avec vous, mais pas

00:09:39totalement. Je crois quand même

00:09:41actuellement

00:09:43qu'il y a, sur les questions

00:09:45de son

00:09:47identité,

00:09:49des repères qui sont complètement en train

00:09:51de bouger. Et je pense que

00:09:53pour beaucoup de gens aujourd'hui, ça

00:09:55paraît assez anodin

00:09:57de se prostituer. Ce qui n'aurait

00:09:59pas été le cas, je pense, avec

00:10:01une morale plus

00:10:03chrétienne, si je puis dire, il y a

00:10:0530 ou 40 ans. Alors après,

00:10:07on le voit aussi, par exemple, sur la pornographie,

00:10:09il y a plus de jeunes qui vont

00:10:11essayer comme ça, qui vont tenter une expérience

00:10:13pornographique.

00:10:15Je crois que vous avez raison,

00:10:17il y a la question de la paupérisation,

00:10:19mais il y a aussi un changement

00:10:21de la vision de son corps et de la sexualité

00:10:23qui bouge beaucoup chez les

00:10:25jeunes. C'est vrai, les mœurs ont beaucoup changé,

00:10:27c'est incontestable. Je pense que là, de ce point

00:10:29de vue-là, les réseaux sociaux ont permis quand même

00:10:31une plus grande inclusivité, effectivement,

00:10:33paradoxalement. On parle souvent de la dimension

00:10:35égotique des réseaux sociaux, les gens qui se regardent,

00:10:37le nombril, qui se font des selfies, mais

00:10:39c'est effectivement aussi... Alors, on va faire une petite

00:10:41pause, et puis on va donner la parole

00:10:43à Adélaïde, qui a envie de donner son avis

00:10:45dans un instant.

00:10:47Sud Radio. Parlons vrai.

00:10:49Sud Radio. Parlons vrai.

00:10:5114h16,

00:10:53Brigitte Laé, Sud Radio.

00:10:55On parle aujourd'hui de la

00:10:57prostitution en compagnie de

00:10:59Tom Conan, à l'occasion de la sortie de ce

00:11:01roman, Capital Rose, aux éditions

00:11:03Alba Michel, qui évoque ce sujet,

00:11:05mais bien sûr, c'est un roman.

00:11:07Voilà.

00:11:09Écoutez, Tom Conan, on va commencer

00:11:11avec Adélaïde, qui a envie de

00:11:13donner son avis. Bonjour Adélaïde.

00:11:15Oui, bonjour Brigitte, bonjour Tom.

00:11:17Bonjour. Alors Brigitte, vous avez

00:11:19parlé de la prostitution. Oui, je suis d'accord avec vous,

00:11:21il y a beaucoup de femmes qui font ça, justement, pour

00:11:23finir les 5 mois, pouvoir nourrir ses

00:11:25enfants, parce que le coût de la vie est

00:11:27de plus en plus élevé, et puis c'est difficile pour

00:11:29tout le monde.

00:11:31C'est le plus vieux métier du monde, je le pense

00:11:33aussi, et je pense qu'ils devraient...

00:11:35Enfin, pour moi, ça serait bien de les protéger,

00:11:37ces femmes, les faire respecter,

00:11:39et de remettre des...

00:11:41des maisons close,

00:11:43mais que ça soit contrôlé,

00:11:45et qu'elles soient

00:11:47aussi

00:11:49protégées. Alors, le problème des

00:11:51maisons close, parce que c'est souvent l'argument

00:11:53que l'on sort en premier,

00:11:55le problème des maisons close, c'est quand on

00:11:57questionne les femmes

00:11:59qui se prostituent, elles n'en veulent

00:12:01pas. Elles n'ont pas envie

00:12:03d'être dans

00:12:05des endroits qui seraient spécialisés,

00:12:07parce que,

00:12:09justement, elles auraient l'impression de

00:12:11perdre de leur liberté,

00:12:13et d'être éparquées.

00:12:15En tout cas, ce qui est frappant là-dedans, sur cette thématique,

00:12:17c'est vraiment l'hypocrisie, tout de même.

00:12:19Maisons close, je ne suis pas spécialement favorable à ça.

00:12:21Néanmoins, c'est l'hypocrisie

00:12:23entre d'un côté, un métier, comme vous l'avez

00:12:25dit, qui existe, qui se développe,

00:12:27avec des formes nouvelles qui émergent,

00:12:29etc., et de l'autre côté,

00:12:31une reconnaissance qui est partielle,

00:12:33puisque vous savez, par exemple, sur un plan technique, moi ça me frappait,

00:12:35la reconnaissance existe sur un plan

00:12:37fiscal, comptable, etc.

00:12:39En revanche, dans la société, qui va assumer

00:12:41d'être prostituée ?

00:12:43Je ne vous laisse pas en dehors du travail.

00:12:45Oui, mais tout à l'heure, vous avez parlé

00:12:47que les jeunes évoluent, les mentalités

00:12:49évoluent, et

00:12:51c'est plus une...

00:12:53Maintenant, quand on dit une escort girl,

00:12:55ça fait même rêver des jeunes filles.

00:12:57Parce que c'est le côté où

00:12:59elles gagnent beaucoup d'argent, où elles se mettent en valeur,

00:13:01où on voit,

00:13:03quand on parle d'une escort girl,

00:13:05elle a accueilli dans un beau restaurant, un hôtel 5 étoiles...

00:13:07Oui, mais ça c'est la presse

00:13:09apparente pour avoir

00:13:11parlé avec des femmes

00:13:13qui ont travaillé chez Claude,

00:13:15je peux vous dire que c'était pas

00:13:17aussi rose que ça en a l'air.

00:13:19Et puis c'est fondamentalement quelque chose qui exclut

00:13:21socialement d'un grand nombre

00:13:23d'activités.

00:13:25Les trois quarts des secteurs d'activité aujourd'hui

00:13:27sont relativement rétifs à des profils

00:13:29qui viendraient, ou qui auraient eu, ou qui assumeraient

00:13:31ce genre d'activité, ou même

00:13:33qui l'auraient eu dans le passé.

00:13:35Ce qui m'a délaillé de toute façon pour l'instant,

00:13:37me semble-t-il, et je suis obligée

00:13:39de le signaler de manière très claire,

00:13:41c'est que de toute façon,

00:13:43on n'a pas le droit d'aller voir

00:13:45une prostituée, de payer une prostituée.

00:13:47Donc de toute façon, à partir du moment

00:13:49où on a cette loi qui reste,

00:13:51je vois pas comment on peut de toute façon

00:13:53mettre en place des maisons close.

00:13:55Parce que les gens ne vont pas rentrer

00:13:57dans ces maisons, parce qu'ils vont être tout de suite

00:13:59arrêtés par la police.

00:14:01Oui, tant que cette loi ne change pas. Mais si

00:14:03l'Etat accepte et

00:14:05que ces femmes veulent être connues

00:14:07avec leur métier, et

00:14:09qu'on respecte... Et ces hommes,

00:14:11parce qu'aujourd'hui, il y a presque

00:14:1330% d'hommes. Oui, bien sûr.

00:14:15Ça a toujours existé.

00:14:17Depuis la préhistoire,

00:14:19ça a peut-être existé pour qu'elles

00:14:21puissent avoir un morceau du mammouth.

00:14:23Je pense que ça a toujours

00:14:25existé, parce que

00:14:27on fait de son corps

00:14:29un outil de travail.

00:14:31Mais encore une fois,

00:14:33je pense que l'enjeu dans tout ça,

00:14:35c'est la reconnaissance et la protection

00:14:37de ces personnes. Et la protection.

00:14:39C'est ça qui est fondamental. Même la reconnaissance,

00:14:41parce que c'est des femmes qui connaissent le corps

00:14:43aussi de l'homme.

00:14:45Moi, je pense qu'il faut insulquer aussi

00:14:47redonner les valeurs, les valeurs et le respect

00:14:49à l'être humain.

00:14:51On doit avoir envers l'un comme envers

00:14:53l'autre. Et peut-être, ces femmes

00:14:55peuvent être aussi des filles qui vont

00:14:57éduquer les jeunes hommes à dire

00:14:59tu dois respecter une femme, c'est comme ça

00:15:01qu'on fait l'amour.

00:15:03Adélaïde, je suis tout à fait d'accord

00:15:05avec vous, mais là,

00:15:07c'est un problème de mentalité.

00:15:09Est-ce que c'est aujourd'hui ?

00:15:11Il faudrait faire

00:15:13un sondage. Est-ce que les Français

00:15:15aujourd'hui seraient d'accord pour qu'on appelle

00:15:17les prostituées

00:15:19des thérapeutes du sexe ?

00:15:21Ou avec quelque chose qui soit...

00:15:23Et pourtant, c'est reconnu Brigitte.

00:15:25Combien de prostituées disent ?

00:15:27Je sais, je sais.

00:15:29Pas pour avoir un acte sexuel,

00:15:31mais simplement pour parler.

00:15:33Encore une fois, c'est reconnu d'un point de vue juridique.

00:15:35On a le droit de se prostituer,

00:15:37mais effectivement, le client lui est sanctionné.

00:15:39Cette hypocrisie est instituée

00:15:41dans la loi et donc également dans la société.

00:15:43D'ailleurs, vous pouvez me faire un micro de trottoir.

00:15:45La plupart des gens pensent, en tout cas,

00:15:47que la prostitution est interdite

00:15:49en France.

00:15:51Il y a même beaucoup de gens qui sont pour l'interdire.

00:15:53Il y en a d'autres qui sont pour l'interdire.

00:15:55C'est l'État.

00:15:57Moi, ma grand-mère, elle dit toujours

00:15:59le plus grand proxénète, c'est l'État.

00:16:01C'est un autre sujet.

00:16:03Mais sur la question

00:16:05du proxénétisme, ce qui est assez

00:16:07amusant, c'est que

00:16:09les plateformes dont je parlais tout à l'heure,

00:16:11qui mettent en relation

00:16:13des travailleurs du sexe avec des personnes

00:16:15soit qui achètent des clichés, soit qui commandent,

00:16:17si j'ose dire, des services sexuels,

00:16:19c'est des plateformes, elles, qui existent parfaitement,

00:16:21de manière parfaitement légale. Il y en a beaucoup,

00:16:23d'ailleurs, en France. Ça m'avait assez étonné.

00:16:25Donc, qu'est-ce que c'est, ces plateformes ? C'est des grands proxénètes ?

00:16:27À ce moment-là, c'est quelque chose

00:16:29de colossal, pour le coup.

00:16:31C'est des immenses bordels en ligne.

00:16:33Donc, il faudrait effectivement avoir

00:16:35un débat un peu plus serein sur cette question.

00:16:37Adélaïde, il y a aussi

00:16:39tout un courant féministe qui

00:16:41considère que, de toute façon,

00:16:43les hommes n'ont pas besoin d'aller voir

00:16:45des prostituées. C'est pour ça.

00:16:47C'est un sujet...

00:16:49C'est très compliqué d'arriver à mettre tout le monde d'accord.

00:16:51Alors, pourquoi ils y vont, alors ?

00:16:53Ils n'en ont pas besoin.

00:16:55Et pourquoi ça existe toujours ?

00:16:57Les féministes, elles sont gentilles,

00:16:59mais ça a toujours existé et ça existera toujours.

00:17:03Et puis, en plus...

00:17:05Pour les hommes qui se prostituent maintenant,

00:17:07je pense qu'un jour, il y a des femmes,

00:17:09elles utiliseront aussi ces services.

00:17:11Ça commence, peut-être.

00:17:13Je vous dis que c'est plus

00:17:15des hommes qui utilisent...

00:17:17Pour l'instant, il y a très peu de femmes qui payent

00:17:19un homme pour...

00:17:21On y viendra.

00:17:23Je ne suis pas sûre.

00:17:25Moi, j'avais essayé de contacter à plusieurs reprises.

00:17:27Il y a notamment une boîte en France

00:17:29qui existait comme ça. Il y avait eu pas mal de campagnes

00:17:31de presse il y a quelques années là-dedans.

00:17:33Des gens qui se disaient, je suis HEC,

00:17:35je suis escorte pour femmes, etc.

00:17:37Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que ces boîtes

00:17:39ont tendance un peu à disparaître.

00:17:41Les gens exercent de manière

00:17:43plus indépendante. Moi, c'est ce que j'ai remarqué.

00:17:45Mais je pense que les données du problème

00:17:47ont quand même beaucoup évolué avec MeToo.

00:17:49Ça se comprend aussi avec

00:17:51la question des violences sexuelles

00:17:53qui touchent les femmes. Pas que, mais

00:17:55de manière prioritaire.

00:17:57Forcément, ça crispe.

00:17:59Je le conçois tout à fait

00:18:01de remettre cette question sur la table

00:18:03dans ce contexte-là.

00:18:05Ce n'est pas la priorité du moment, on est d'accord.

00:18:07Mais c'est quand même bien aussi d'en parler dans cette émission.

00:18:09Adélaïde, je suis

00:18:11complètement d'accord avec vous

00:18:13dans l'absolu, vous le savez bien.

00:18:15Mais je suis obligée d'être là

00:18:17pour un petit peu

00:18:19remettre les choses au milieu.

00:18:21Voilà. Merci en tout cas

00:18:23d'avoir réagi. Vous aussi.

00:18:25Merci beaucoup.

00:18:27C'est un débat qu'on essaye d'avoir ensemble.

00:18:29Je suis sûre qu'on n'arrivera pas

00:18:31à trouver la réponse. C'est possible.

00:18:33C'est pas grave. Dans Love Conseil

00:18:35Dans un instant, un partenaire

00:18:37toujours mieux, c'est le propos de notre

00:18:39Love Conseil, vous saurez pourquoi dans un instant.

00:18:46Alors justement, les réseaux sociaux,

00:18:48les sites de rencontres,

00:18:50on nous invite

00:18:52vraiment à trouver toujours mieux

00:18:54un partenaire, toujours mieux.

00:18:56Je vous propose qu'on décode un peu ce phénomène

00:18:58qui est un peu trop fréquent.

00:19:00C'est vrai que quand on a rencontré

00:19:02quelqu'un sur un site de rencontre,

00:19:04qu'on soit homme ou femme d'ailleurs,

00:19:06c'est assez rare qu'on se désinscrive

00:19:08tout de suite, comme si

00:19:10on pouvait trouver mieux.

00:19:12C'est un petit peu

00:19:14inquiétant parce que

00:19:16le besoin d'avoir quelqu'un pour ne pas vivre seul,

00:19:18je peux comprendre qu'on

00:19:20s'inscrive à ce moment-là sur un site de rencontre

00:19:22et qu'on rencontre quelqu'un. J'ai pas de soucis avec ça

00:19:24et personne, je pense, n'a de soucis

00:19:26avec ça. Mais le désir

00:19:28de trouver encore quelqu'un de mieux,

00:19:30c'est plus

00:19:32un besoin, c'est bien un désir.

00:19:34Et je rappelle toujours que

00:19:36le désir, c'est sans fin. Le besoin

00:19:38d'être avec quelqu'un, ça c'est quelque chose que je comprends

00:19:40bien. Le désir d'avoir toujours mieux,

00:19:42c'est quand même quelque chose

00:19:44qui est de l'ordre du

00:19:46j'allais dire

00:19:48du toujours plus

00:19:50et de l'avidité.

00:19:52D'abord ça ne nous rend pas heureux

00:19:54et ensuite ça peut poser problème

00:19:56dans la relation

00:19:58qu'on a justement avec celui qu'on a trouvé.

00:20:00Et le sexe est devenu un marché, c'est ça qui est terrible.

00:20:02Alain Badiou, un philosophe

00:20:04que j'aime beaucoup, il le disait, on ajoute la personne

00:20:06dans un panier. Il y a même

00:20:08un célèbre site

00:20:10qui utilise justement cette phrase

00:20:12Adopte un mec.

00:20:14Donc on est vraiment dans cette logique-là.

00:20:16Après j'ai l'impression qu'aujourd'hui,

00:20:18comme maintenant les générations ont quand même

00:20:20intégré le fonctionnement de ces plateformes,

00:20:22d'ailleurs une génération même de gens

00:20:24passés à un certain âge qui eux-mêmes

00:20:26connaissent ce monde digital depuis déjà plusieurs

00:20:28décennies. Donc j'ai l'impression qu'il y a un peu

00:20:30un retour maintenant à des choses

00:20:32un peu plus posées, des gens qui

00:20:34veulent rencontrer des gens, qui veulent

00:20:36se déconnecter un petit peu, qui veulent

00:20:38dans la vraie vie comme on dit aussi.

00:20:40Donc je pense qu'aussi les gens sont quand même un peu dégoûtés

00:20:42aujourd'hui de l'ensemble de ces tentations.

00:20:44C'est quelque chose vraiment d'assez écœurant

00:20:46d'une certaine façon. En fait on voit

00:20:48une personne et puis voilà,

00:20:50il y a cinq autres, dix autres possibilités

00:20:52qu'il faut tester, etc.

00:20:54C'est quand même assez terrible, ça renvoie pas

00:20:56une très bonne image de soi

00:20:58d'ailleurs.

00:21:00Même moi je discute souvent comme ça avec

00:21:02des amis qui me disent

00:21:04qu'ils se mettent en retraite ces applications,

00:21:06y compris des réseaux traditionnels

00:21:08comme Instagram, etc., qui sont aussi des sites

00:21:10de rencontres permanents puisqu'on se met en avant,

00:21:12on se montre toujours plus beau jour.

00:21:14En tout cas, réfléchissez

00:21:16tout simplement, si vous savez vous satisfaire

00:21:18de ce que vous avez ou si vous avez tendance

00:21:20à vouloir toujours plus, c'est valable dans tous les domaines.

00:21:22Et c'est Joël qui est avec nous

00:21:24maintenant. Bonjour Joël.

00:21:26Bonjour Brigitte, bonjour Todd.

00:21:28Bonjour.

00:21:30J'écoutais tout à l'heure la précédente

00:21:32auditrice

00:21:34et vous aviez conclu sur

00:21:36les hommes qui pourraient se

00:21:38prostituer et les femmes qui pourraient faire appel

00:21:40à eux. Et j'en fais partie

00:21:42de ces hommes qui se prostituent

00:21:44dans un cadre

00:21:46un petit peu particulier puisque

00:21:48l'activité que j'exerce

00:21:50c'est l'accompagnement des

00:21:52personnes, l'accompagnement

00:21:54de l'intime, l'accompagnement sexuel des personnes

00:21:56en ce champ de handicap.

00:21:58Avec un handicap, oui.

00:22:00Ce qui d'ailleurs est intéressant

00:22:02parce que c'est là où

00:22:06la loi est assez floue.

00:22:08Pour l'instant...

00:22:10Sur les aidants sexuels, oui.

00:22:12Oui.

00:22:14Ça s'apparente donc à de la prostitution

00:22:16et c'est un acte sexuel parité.

00:22:18Oui, bien sûr, mais en même temps

00:22:20pour l'instant,

00:22:22vous ne risquez pas grand chose. La loi est assez

00:22:24indulgente quand il

00:22:26s'agit de personnes avec un handicap.

00:22:28Et les personnes en ce

00:22:30temps de handicap qui sont donc mes clients

00:22:32en termes juridiques

00:22:34sont théoriquement pas

00:22:36fil d'amende. Et ceux qui

00:22:38me mettent en relation deviendraient des

00:22:40proxénètes au regard

00:22:42de la loi. C'est vrai que

00:22:44c'est pas trop ennuyeux, mais ça m'amène

00:22:46un regard sur la prostitution

00:22:48parce que je la pratique.

00:22:50J'ai autour de moi des gens

00:22:52qui, dans mes connaissances,

00:22:54des gens qui pratiquent à la fois le

00:22:56scouting et l'accompagnement

00:22:58qui sont formés comme moi à l'accompagnement des personnes

00:23:00en ce temps de handicap

00:23:02à la vie de leur sexualité.

00:23:04Et

00:23:06voilà, ça m'amène

00:23:08un regard sur une

00:23:10forme de prostitution, d'engagement

00:23:12volontaire dans la prostitution

00:23:14qui est pour

00:23:16ma part conscient

00:23:18qui n'est pas lié

00:23:20à l'ordre commun.

00:23:22Quelle a été votre motivation au départ, Joël ?

00:23:24Eh bien, on me le demande souvent.

00:23:26Mais je me doute.

00:23:28J'ai été...

00:23:30J'ai vécu

00:23:32avec des femmes qui avaient des

00:23:34situations qui étaient en malvoyance

00:23:36ou des situations de handicap

00:23:38importants ou moins importants.

00:23:40Et la première

00:23:42jeune femme que j'ai accompagnée, qui malheureusement

00:23:44depuis là est emportée par la maladie,

00:23:46m'avait posé cette question

00:23:48la première fois et je lui avais dit

00:23:50c'est mon

00:23:52parcours de vie, les rencontres

00:23:54avec les femmes, les rencontres

00:23:56dans la vie qui m'ont

00:23:58montré que

00:24:00il pouvait y avoir

00:24:02des besoins intenses qui s'exprimaient

00:24:04mais qui ne pouvaient pas être

00:24:06chez certaines personnes assoulies

00:24:08et que peut-être

00:24:10je pouvais, moi, aller à la rencontre

00:24:12de ces besoins et faire du chemin

00:24:14avec ces personnes.

00:24:16J'ai dû croiser une émission

00:24:18ou deux de radio

00:24:20ou de télé qui en parlaient. Après j'ai

00:24:22j'ai juste postulé pour être formé

00:24:24par la presse, je me suis formé

00:24:26et j'ai été mis en relation

00:24:28avec des femmes qui souhaitaient

00:24:30être accompagnées dans leur sexualité.

00:24:32Moi je comprends tout à fait Joël

00:24:34je ferais le parallèle, c'est comme

00:24:36une infirmière qui va préférer aller travailler

00:24:38par exemple en soins palliatifs

00:24:40alors que c'est beaucoup plus dur

00:24:42parce que ça, quelque part, ça doit nourrir

00:24:44une part de son humanité

00:24:46et pourquoi pas

00:24:48votre désir

00:24:50d'être

00:24:52un accompagnant sexuel ?

00:24:54Ce qui est certain aussi, c'est que

00:24:56je ne suis pas thérapeute ni sexologue

00:24:58d'aucune sorte

00:25:00mais la santé sexuelle relève de la santé.

00:25:02C'est incontestable.

00:25:04C'est reconnu par l'OMR.

00:25:06Ça fait partie du bien-être mais ça va au-delà

00:25:08du bien-être. C'est un bien-être

00:25:10je pense mental, physiologique.

00:25:12L'existence sienne et ça renvoie

00:25:14à j'existe aussi par

00:25:16ma sexualité et par la reconnaissance

00:25:18de ma sexualité

00:25:20et de mes désirs sexuels.

00:25:22Je pense que là, on est vraiment au cœur

00:25:24de l'hypocrisie dont on parlait tout à l'heure

00:25:26où on reconnaît un besoin, on reconnaît

00:25:28une situation de fait mais on ne veut pas

00:25:30l'approuver totalement.

00:25:32Sauf que je pense qu'on va l'accepter

00:25:34par rapport à...

00:25:36Sur ce terrain-là justement.

00:25:38D'ailleurs on le voit bien puisque

00:25:40Joël, vous ne risquez pas grand-chose

00:25:42sur le plan législatif pour l'instant

00:25:44alors qu'a priori vous êtes...

00:25:46Je regarde la loi, il n'y a que moi

00:25:48qui suis dans les clous. Je déclare mon

00:25:50activité, elle est légale

00:25:52la prostitution n'étant pas illégale

00:25:54ce que vous dites.

00:25:56C'est vos clientes

00:25:58qui pourraient être poursuivies.

00:26:00Peut-être que je suis dans le cadre associatif

00:26:02dans lequel vous êtes, effectivement je connais cette association

00:26:04et peut-être

00:26:06la forme y douane puisque justement

00:26:08c'est une association, ce n'est pas une entreprise privée.

00:26:10Je pense que ce serait quand même difficile pour les gens d'imaginer

00:26:12qu'il puisse y avoir des proxénètes légaux

00:26:14moi j'y serais sans doute

00:26:16assez défavorable. Ce que serait

00:26:18une entreprise privée alors qu'une association

00:26:20n'a pas de but de profit.

00:26:22C'est peut-être un équilibre intéressant.

00:26:24Oui, elle a une vocation,

00:26:26un esprit, un objet

00:26:28mais elle n'a pas effectivement

00:26:30un objectif financier.

00:26:32J'ai une amie qui a

00:26:34résumé les choses parce qu'elle

00:26:36prépare un documentaire autour de ça

00:26:38et elle disait

00:26:40c'est un peu de...

00:26:42tu es un peu comme de l'homme qui aimait

00:26:44les femmes à l'homme qui aidait les femmes.

00:26:46C'est joli.

00:26:48Oui.

00:26:50Et ça me correspondait

00:26:52ce qui ne m'empêche pas aujourd'hui

00:26:54d'être l'homme qui aime les femmes

00:26:56et qui vit de belles histoires d'amour

00:26:58avec les femmes.

00:27:02Joël, je vais poser des questions

00:27:04parce que c'est les questions que tout le monde

00:27:06se pose évidemment.

00:27:08Mais vous y prenez du plaisir, vous faites quoi

00:27:10avec ces femmes ?

00:27:12Comme je ne peux pas faire semblant

00:27:14moi en tant qu'homme,

00:27:16je ne peux pas simuler.

00:27:18Vous pourriez faire des injections

00:27:20entre un caverneuse et avoir une érection.

00:27:22Oui, effectivement, on pourrait

00:27:24mécaniquement fonctionner comme ça.

00:27:28Je fonctionne, c'est ce que je dis souvent,

00:27:30je suis à la rencontre de femmes en désir

00:27:32qui peuvent nourrir chez moi

00:27:34un certain désir parce que je ne suis pas

00:27:36à la rencontre d'une maladie, d'une pathologie.

00:27:38Je ne pose pas de questions.

00:27:40Je suis à la rencontre de femmes

00:27:42qui expriment un désir,

00:27:44qui ont des empêchements ou des difficultés

00:27:46et je contourne ces difficultés

00:27:48pour aller à la rencontre de leur désir

00:27:50mais pour connecter le mien.

00:27:52Il est vrai que la vie m'a appris

00:27:54à connaître un peu la femme

00:27:56et le corps de la femme

00:27:58comme disait l'éditrice précédente

00:28:00par rapport au corps de l'homme

00:28:02qui doit connaître le corps de la femme.

00:28:04Les femmes m'ont beaucoup offert

00:28:06ce qui aujourd'hui me permet

00:28:08d'aller à la rencontre de ce désir

00:28:10de le faire vivre

00:28:12par la caresse ou par le principe

00:28:14d'être chez ces personnes,

00:28:16d'être caressé, d'être touché.

00:28:18Mais si vous rencontrez une femme

00:28:20avec qui justement ça ne marche pas,

00:28:22vous faites quoi ?

00:28:24On fait le parcours.

00:28:26Si moi je serais en panne

00:28:28par exemple.

00:28:30Ou si vraiment c'est difficile.

00:28:32C'est pas toujours simple je dirais.

00:28:34Moi j'aime pas autant le mot difficile

00:28:36je dis pas simple.

00:28:38Mais parfois

00:28:40ça fonctionne pas

00:28:42toujours immédiatement.

00:28:44Je dois dépasser aussi

00:28:46des barrières pour être vraiment

00:28:48en connexion avec ces personnes-là.

00:28:50Comme quand on fait

00:28:52un peu du massage tantrique

00:28:54ça ressemble à cette circulation

00:28:56des énergies sexuelles.

00:28:58Mais c'est vraiment

00:29:00ce désir-là

00:29:02qui arrive à s'exprimer

00:29:04dans la relation,

00:29:06dans l'intime, dans le moment d'intimité

00:29:08qui me permet de nourrir

00:29:10une forme

00:29:12d'excitation et de désir

00:29:14pour la personne qui me désire.

00:29:16Puis vous pouvez utiliser des jouets

00:29:18de toute façon aussi.

00:29:20Oui dans tous les cas,

00:29:22elles achètent leurs propres jouets

00:29:24et me demandent

00:29:26de faire le chemin avec elles

00:29:28avec ces jouets-là.

00:29:30Moi je suis de ceux qui acceptent

00:29:32d'aller jusqu'à

00:29:34la limite de leurs désirs

00:29:36puisque ma limite se fixe

00:29:38essentiellement dans le respect des personnes

00:29:40et de leurs désirs et de leurs envies

00:29:42donc ça fonctionne.

00:29:44J'ai l'impression que la question sous-jacente

00:29:46de tout ça c'est est-ce qu'il y aurait un droit

00:29:48dans certains cas, une sorte de droit à la sexualité

00:29:50qui soit pas un droit absolu bien évidemment

00:29:52mais est-ce que c'est quand même ça qui est sous-jacent ?

00:29:54Ça avance

00:29:56parce qu'elles sont privées de ce droit

00:29:58ces personnes-là ou par les tabous

00:30:00ou par le fait qu'elles sont infantilisées

00:30:02elles le disent, elles m'ont donné leur témoignage

00:30:04je les renseigne dans une conférence

00:30:06elles expliquent que

00:30:08avec la rencontre avec moi

00:30:10elles se sentent femmes

00:30:12elles deviennent femmes

00:30:14elles ne sont plus obligées de s'en aller.

00:30:16Oui, le corps

00:30:18n'est plus que souffrance

00:30:20il peut être aussi plaisir bien sûr

00:30:22mais de toute façon la sexualité

00:30:24contribue à notre identité

00:30:26qu'on soit

00:30:28avec un handicap ou pas

00:30:30de toute façon.

00:30:32Il semble que la seule question

00:30:34vraiment importante dans tout ça

00:30:36qui est toujours celle qui revient

00:30:38dans les débats autour de la sexualité c'est le consentement

00:30:40est-ce qu'il y a un vrai consentement ?

00:30:42Est-ce qu'il n'y a pas de contrainte d'aucune sorte ?

00:30:44Je pense que c'est vraiment la seule question

00:30:46qu'on devrait se poser si le consentement est total

00:30:48qu'il n'y a pas de contrainte économique

00:30:50de contrainte d'autorité

00:30:52etc.

00:30:54Qu'est-ce qui s'oppose fondamentalement à ces pratiques ?

00:30:56Je m'attache régulièrement

00:30:58même dans les moments de l'acte

00:31:00ou dans le parcours

00:31:02qu'on fait dans le partage à revalider

00:31:04le consentement.

00:31:06Régulièrement, régulièrement

00:31:08J'interroge le mien

00:31:10j'interroge le mien, ça c'est sûr

00:31:12mais je revalide

00:31:14le consentement de la personne qui a exprimé

00:31:16le désir pour qu'on se comprenne bien

00:31:18parce que je suis avec des personnes

00:31:20qui n'ont pas l'usage de la parole parfois

00:31:22d'autres qui n'ont pas l'usage

00:31:24de la vue

00:31:26donc je dois

00:31:28je dois revalider

00:31:30j'ai pour moi pour postulat de

00:31:32revalider en bref

00:31:34en douceur

00:31:36Et ça fait combien de temps que vous êtes dans ce...

00:31:38Ça doit faire à peu près six ans

00:31:40que je fais ça

00:31:42Et vous envisagez d'arrêter un jour ?

00:31:44Je crois que

00:31:46même si

00:31:48même si

00:31:50moi j'ai 64 ans

00:31:52j'ai une bonne forme physique

00:31:54je m'en plains pas

00:31:56si je suis moins apte

00:31:58à ce qui sert à ces femmes

00:32:00que mes caresses

00:32:02ou avec des objets, des jouets ou autre

00:32:04ça peut perdurer

00:32:06je n'imagine pas

00:32:08l'interrompre

00:32:10C'est vrai que c'est un métier sportif

00:32:12Il faut que le corps suive

00:32:14Je gaine beaucoup

00:32:16pour être en une position adaptée

00:32:18sur une vie médicalisée

00:32:20effectivement c'est physique

00:32:22Et la question que je me pose aussi

00:32:24est-ce que vous assumez cette profession

00:32:26ce travail auprès de vos proches

00:32:28auprès de vos amis

00:32:30Auprès de mes enfants

00:32:32un peu de mes petits-enfants

00:32:34quand ils sont adolescents assez grands

00:32:36pour le comprendre

00:32:38c'est très bien

00:32:40Auprès de ma maman qui est pas loin

00:32:42qui a 91 ans

00:32:44En tout cas vous ne faites pas le mal

00:32:46C'est tout à fait assumé

00:32:48je l'exprime

00:32:50je le revendique très souvent

00:32:52pour effectivement échanger

00:32:54et peut-être aider à briser des tabous

00:32:56On ne me voit pas comme un personnage

00:32:58Mais la question justement

00:33:00que l'on posait un peu

00:33:02avec Adélaïde c'est

00:33:04si vous étiez escort boy

00:33:06auprès de femmes

00:33:08entre guillemets sans handicap

00:33:10est-ce que vous l'assumeriez

00:33:12aussi bien

00:33:14je crois que je l'assumerais

00:33:16parce que j'y ai pensé

00:33:18j'ai été un peu indirectement sollicité

00:33:20parfois

00:33:22je ne l'exclue pas

00:33:24et je pourrais l'assumer

00:33:26mais effectivement

00:33:28c'est plus difficile

00:33:30à argumenter

00:33:32mais je suis

00:33:34on se demande bien pourquoi

00:33:36on se demande bien pourquoi

00:33:38je suis de ceux qui pensent

00:33:40de ceux qui pensent

00:33:42que si on exprime un désir

00:33:44et qu'on a ce désir

00:33:46qu'on ne peut pas aller à la rencontre

00:33:48de son désir, une femme par exemple

00:33:50par un circuit ordinaire

00:33:52et qu'elle choisisse de faire appel

00:33:54c'est toute la question

00:33:56Joël

00:33:58c'est toute la question du désir et du besoin

00:34:00que vous venez de soulever là

00:34:02et ça mériterait une émission

00:34:04à part entière mais bon

00:34:06on ne va pas rentrer dans ça

00:34:08ça sera très compliqué

00:34:10et je ne saurais pas me positionner là-dedans

00:34:12et moi j'aurais peut-être du mal à trouver les mots

00:34:14pour que tout le monde comprenne bien

00:34:16parce que c'est vraiment toute la question du désir et du besoin

00:34:18merci Joël, merci beaucoup

00:34:20on fait une petite pause et puis c'est Eva

00:34:22qui va donner son avis dans un instant

00:34:2414h16

00:34:26Brigitte Laé, Sud Radio

00:34:2814h16

00:34:30Brigitte Laé, Sud Radio

00:34:32et nous évoquons avec Tom Conan

00:34:34la question de la prostitution

00:34:36à l'occasion de ce roman

00:34:38Capital Rose aux éditions Alba Michel

00:34:40dans lequel vous racontez donc

00:34:42ce jeune homme qui est un petit peu

00:34:44en galère et qui décide

00:34:46de se prostituer

00:34:48et puis ça marche très très bien

00:34:50pour lui jusqu'à ce que

00:34:52mais ça je n'en dirai pas plus, il faut lire le roman

00:34:54bonjour Eva

00:34:56oui bonjour Brigitte et bonjour Tom

00:34:58alors je me reconnais dans ce personnage

00:35:00alors moi aussi je me suis prostituée

00:35:02parce que j'étais en galère

00:35:04j'avais 30 ans

00:35:06et je précise que ce n'était pas en France

00:35:08alors d'un côté

00:35:10j'étais gênée parce que c'est contraire à la droite

00:35:12mais d'un autre côté

00:35:14j'en avais envie depuis longtemps

00:35:16donc voilà, c'était l'occasion

00:35:18et je l'ai fait

00:35:20envie donc ça dépassait

00:35:22le besoin matériel

00:35:24c'était aussi quelque chose qui vous excitait

00:35:26oui il y a de ça

00:35:28alors d'abord

00:35:30pour les besoins matériels j'ai cherché du travail

00:35:32de manière classique et puisque je n'en trouvais pas

00:35:34j'ai pensé à ça

00:35:36et finalement je suis passée à l'action

00:35:38et ça s'est plutôt bien passé

00:35:40les personnes étaient

00:35:42respectueuses la plupart du temps

00:35:44et il y en a même qui tenaient

00:35:46à me donner un orgasme

00:35:48donc tant mieux

00:35:50si j'avais le plaisir et l'argent

00:35:52et pour d'autres, en plus du sexe

00:35:54ils voulaient qu'on regarde un film

00:35:56ou qu'on aille dîner ensemble

00:35:58qu'on aille prendre un café, ce genre de choses

00:36:00intéressant, mais du coup à quel moment

00:36:02est-ce que vous vous êtes dit que c'était plus fait pour vous

00:36:04vous avez voulu reprendre peut-être une carrière

00:36:06plus ordinaire

00:36:08qu'est-ce qui a fait que vous n'avez pas voulu

00:36:10continuer dans ce travail ?

00:36:12alors

00:36:14j'ai changé, enfin j'ai déménagé

00:36:16et après

00:36:18j'ai pu avoir un travail classique

00:36:20dans le nouvel endroit où j'habitais

00:36:22voilà

00:36:24est-ce que vous avez économisé de l'argent pendant cette période ?

00:36:26oui ça m'a permis

00:36:28de bien économiser de l'argent

00:36:30d'accord, parce que c'est ça souvent le problème

00:36:32c'est que c'est de l'argent qu'on gagne facilement

00:36:34qu'on dépense facilement

00:36:36et qui finalement

00:36:38part un petit peu

00:36:40comme il est arrivé

00:36:42tandis que vous, vous avez eu l'intelligence de le mettre de côté

00:36:44de le thésauriser

00:36:46et bien surtout

00:36:48c'était pour m'acheter à manger

00:36:50j'avais bien la valeur de l'argent

00:36:52et qu'après j'avais des projets

00:36:54en tête

00:36:56c'est pour ça que j'ai pensé à le mettre de côté

00:36:58et donc

00:37:00vous déménagez

00:37:02mais vous auriez pu continuer, qu'est-ce qui vous pousse

00:37:04à arrêter ? parce que justement c'est pas moral

00:37:06pour vous, c'était compliqué

00:37:08et bien en fait

00:37:10quand je l'ai fait, j'habitais dans une ville

00:37:12quelques millions d'habitants

00:37:14et quand j'ai déménagé, c'était à la campagne

00:37:16et donc voilà, je craignais

00:37:18c'est devenu plus difficile

00:37:20d'être discrète, je craignais

00:37:22voilà

00:37:24ça m'inquiète de ma réputation

00:37:26et du crime

00:37:28et voilà, j'étais gamer donc j'ai préféré

00:37:30avoir un travail normal

00:37:32ça c'est quand même très important

00:37:34parce que depuis le début, ce qu'on dit

00:37:36c'est que l'hypocrisie, c'est parce qu'en fait

00:37:38il y a une sorte de norme sociale et morale

00:37:40beaucoup plus que des normes juridiques en réalité

00:37:42qui font que ça devient

00:37:44très difficile par rapport à assumer

00:37:46par rapport à la réputation

00:37:48vous le dites en effet, surtout aujourd'hui

00:37:50je pense que c'est un poids de plus en plus lourd potentiellement

00:37:52pour les gens, parce qu'effectivement

00:37:54des vidéos, des photos, la présence

00:37:56sur certains sites peut ensuite rester

00:37:58parce que des gens peuvent prendre des captures

00:38:00d'écran, les reposter, etc

00:38:02sans forcément qu'on en ait la maîtrise

00:38:04et donc effectivement c'est beaucoup plus difficile, tout est archivé

00:38:06alors que fut un temps, il y a 30 ans

00:38:08bon bah voilà, il n'y avait pas ce genre

00:38:10de dispositif, donc est-ce que ça ne crée pas aussi

00:38:12une peur supplémentaire ?

00:38:14Oui, c'est vrai que j'ai peur

00:38:16et que je préfère ne pas

00:38:18m'assister sur les réseaux sociaux

00:38:20Vous en parlez

00:38:22avec nous et je vous en remercie

00:38:24de témoigner Eva, mais est-ce que vous en avez

00:38:26parlé à vos proches

00:38:28de cette période ?

00:38:32Je crois que j'en ai parlé à mon frère

00:38:34parce que lui aussi il l'avait fait

00:38:36du coup moi je m'étais dit, puisqu'il l'a fait, je peux le faire aussi

00:38:38je crois que c'est la seule personne

00:38:40à qui j'en ai parlé

00:38:42Et il l'a fait avec des hommes j'imagine ?

00:38:44Oui, c'est ça

00:38:46Et donc là vous en parlez aujourd'hui, c'est la première fois que vous en parlez publiquement

00:38:48si j'ose dire ?

00:38:50Oui, tout à fait

00:38:52Et qu'est-ce qui vous pousse justement à témoigner Eva ?

00:38:56Libérer la parole

00:38:58je dirais me

00:39:00défaire de ce sentiment

00:39:02de honte

00:39:04Et d'entendre le témoignage précédent

00:39:06ça m'a fait du bien

00:39:08de réaliser que

00:39:10ça pouvait être un choix tout simplement

00:39:12et qu'en plus ça pouvait être accepté par l'entourage

00:39:14Et comment est-ce selon vous, parce que moi

00:39:16c'est toujours la question que je posais aux personnes

00:39:18que je rencontrais avant d'écrire ce livre

00:39:20Comment selon vous est-ce qu'on pourrait mieux protéger

00:39:22dans un pays comme la France qui est quand même

00:39:24très à cheval sur les droits

00:39:26on parle toujours de droits, de protection, etc

00:39:28Qu'est-ce qui permet de protéger

00:39:30davantage les travailleurs du sexe ?

00:39:36Je ne sais pas trop

00:39:38De toute façon vous, c'était pas en France

00:39:40si j'ai bien compris

00:39:42Oui, c'est ça, oui

00:39:44Si on pouvait libérer la parole

00:39:46à ce sujet

00:39:48et voilà

00:39:50par exemple si on a un rendez-vous quelque part

00:39:52prévenir notre entourage qu'on va à tel endroit

00:39:54à telle adresse avec telle personne

00:39:56et si on revient pas à l'heure prévue

00:39:58que notre entourage

00:40:00s'inquiète

00:40:02ça pourrait permettre de se sentir protégé

00:40:04Parce que c'est vrai que beaucoup de prostituées

00:40:06bon elles sont des femmes, il y a aussi des hommes

00:40:08on l'a dit, mais beaucoup exercent à leur domicile

00:40:10parce que souvent c'est la seule manière

00:40:12de contourner l'interdiction du proxénétisme

00:40:14par exemple les gens qui sont en location

00:40:16pourraient accuser potentiellement le bailleur

00:40:18d'être une sorte de proxénète

00:40:20puisqu'il récupère un loyer de ce fait

00:40:22idem pour les hôteliers

00:40:24et donc effectivement parfois il y a cette peur

00:40:26moi c'est ce que je sentais chez les personnes

00:40:28que j'avais rencontrées, cette peur

00:40:30de tomber sur un client qui peut être agressif

00:40:32ou même une personne qui se fait passer

00:40:34pour un client mais qui n'est pas vraiment un client

00:40:36et qui vient pour des raisons

00:40:38purement d'agressivité pure

00:40:40sans prendre à la personne

00:40:42donc effectivement ça c'est quand même une vraie question

00:40:44c'est en fait moi ce que je trouvais

00:40:46frappant, certaines personnes

00:40:48des garçons notamment, qui me disaient la peur de l'attente

00:40:50le rendez-vous à

00:40:5214h30, telle personne

00:40:54qui se fait appeler

00:40:56Mathieu, François, Thibault, ce que vous voulez

00:40:58qui arrive, qui est cette personne

00:41:00quel va être son comportement

00:41:02quelles sont les limites que je dois fixer

00:41:04qu'est-ce que je fais en cas de débordement

00:41:06qui je préviens, etc. Et ça c'est une vraie question

00:41:08Surtout si c'est dans un immeuble où personne n'est au courant

00:41:10Vous avez eu peur parfois, Eva ?

00:41:12Quand vous avez rencontré certains

00:41:14hommes ou finalement

00:41:16non, ça s'est toujours bien passé ?

00:41:18J'ai pas eu peur mais j'étais inquiète

00:41:20et

00:41:22donc j'ai toujours donné rendez-vous

00:41:24dans des lieux publics

00:41:26et je me laissais le temps

00:41:28de sentir la personne

00:41:30pour me sentir libre

00:41:32de dire oui ou non, pour aller plus loin

00:41:34Ça c'est peut-être une belle précaution

00:41:36qu'on peut donner à ceux qui écoutent

00:41:38parce qu'en effet, ne pas rencontrer chez soi

00:41:40dans un premier temps, c'est

00:41:42un bravo, c'était assez

00:41:44intelligent de votre part

00:41:46Et aussi je m'assurais

00:41:48d'être libre de mon

00:41:50transport, donc je me déplaçais

00:41:52à vélo

00:41:54à l'endroit où j'étais et comme ça

00:41:56quelle que soit l'heure, je savais que je pouvais rentrer

00:41:58librement

00:42:00Alors moi j'entends entre

00:42:02les mots quand même, Eva

00:42:04quelque part quand même, il y a quelque chose

00:42:06qui fait que vous êtes assez fière

00:42:08de l'avoir fait

00:42:10Qu'est-ce que vous en avez retiré

00:42:12de positif justement ?

00:42:16C'est intéressant, je ne m'étais pas rendue

00:42:18compte que j'étais fière de l'avoir fait

00:42:20mais ce que j'en ai

00:42:22retiré de positif, et bien

00:42:24ça fait plaisir de voir

00:42:26qu'on plaît parce que le client

00:42:28décide d'aller plus loin

00:42:30Si je peux me permettre, ça vous a donné de la valeur ?

00:42:34On peut dire ça, oui

00:42:36Oui, mais c'est ce qu'on entend

00:42:38On l'entend dans votre voix

00:42:40qui devient plus gaie, plus

00:42:42joyeuse, et bien vous avez eu raison

00:42:44Eva, et vous avez eu raison de témoigner

00:42:46Bravo

00:42:48Merci

00:42:50Merci à vous

00:42:52On va faire une petite pause

00:42:54on continue évidemment dans cette deuxième

00:42:56heure à évoquer ce sujet

00:42:58si comme Eva vous avez envie

00:43:00de libérer la parole

00:43:02la vôtre d'abord, et puis peut-être

00:43:04celle des autres, n'hésitez pas

00:43:06à nous rejoindre au 0 826 300 300

00:43:08vous savez que c'est ça cette émission

00:43:10je peux aussi dire une chose

00:43:12qu'on n'a pas dit depuis le début

00:43:14il y a aussi beaucoup de femmes qui ont

00:43:16subi des abus dans l'enfance

00:43:18et qui après ont besoin justement

00:43:20de se prostituer

00:43:22donc peut-être que ça vous donnera envie

00:43:24aussi d'être plus indulgent vis-à-vis

00:43:26de ce métier

00:43:28Alors, la devinette du jour

00:43:30Tom

00:43:32les hommes ont deux cerveaux

00:43:34ça tout le monde le sait, mais

00:43:36quelle est la réponse la plus juste ?

00:43:38Je vous laisse le temps des infos pour trouver

00:43:40une réponse

00:43:42Sud Radio

00:43:44Parlons vrai

00:43:48C'est avec Tom Conan aujourd'hui

00:43:50qu'on évoque un sujet

00:43:52très vaste et

00:43:54très complexe, absolument

00:43:56la prostitution à l'occasion de

00:43:58ce roman Capital Rose

00:44:00dans lequel vous racontez justement l'histoire

00:44:02de ce jeune homme qui se

00:44:04prostitue

00:44:06et puis il y a aussi

00:44:08une histoire un peu policière

00:44:10C'est aussi une sorte de

00:44:12polar, effectivement, parce que

00:44:14ça ne va pas très bien se passer son affaire

00:44:16Je ne suis pas sûre, ça ne se passe pas si mal que ça

00:44:18mais bon, je n'en dis pas plus

00:44:20Il y a une remontade à un moment donné

00:44:22Alors, la devinette du jour

00:44:24les hommes ont deux cerveaux, tout le monde le sait

00:44:26La réponse la plus juste ?

00:44:28Bon, vous n'avez pas d'idée

00:44:30C'est pas trop, j'ai essayé de réfléchir

00:44:32Un petit et un glan

00:44:34Voilà

00:44:36C'est la réponse

00:44:38Alors, on va un petit peu décoder

00:44:40la devinette du jour

00:44:42Ce que je crois le devient, ce dont j'ai peur arrive

00:44:44Alors, on parle toujours

00:44:46du fait que quand on croit quelque chose

00:44:48quand on espère quelque chose

00:44:50et qu'on y croit fort, ça peut arriver

00:44:52Donc, il y a une sorte comme ça

00:44:54de pensée magique

00:44:56qui n'est pas tout à fait juste

00:44:58mais qui quand même est intéressante

00:45:00et ce dont j'ai peur arrive

00:45:02Alors, pourquoi ça marche tout ça ?

00:45:04Ce n'est pas une pensée magique

00:45:06contrairement à ce qu'on pourrait croire

00:45:08mais c'est simplement parce que

00:45:10si on y croit vraiment, on va mettre en place

00:45:12une attitude qui fait que ça va arriver

00:45:14Et de même, quand on a peur de quelque chose

00:45:16eh bien, on va tellement agir

00:45:18avec la peur que ça arrive

00:45:20qu'en effet, ça va arriver

00:45:22C'est ça qu'il faut bien comprendre

00:45:24Ce ne sont pas des phrases mystiques

00:45:26C'est vraiment notre cerveau

00:45:28qui se conditionne

00:45:30et qui fait que

00:45:32les choses qu'on pense

00:45:34fort, fort, fort

00:45:36finissent par provoquer

00:45:38des actes qui font que ça va arriver

00:45:40Je trouve ça très juste

00:45:42C'est la question de ce qu'on appelle

00:45:44les prophéties autoréalisatrices

00:45:46Et en effet, je pense que quotidien,

00:45:48on essaye tous de lutter contre ces pensées noires

00:45:50parfois qui peuvent nous assaillir

00:45:52ou de ne pas non plus exagérer

00:45:54les pensées positives qui peuvent être un peu

00:45:56exagérément positives justement

00:45:58Mais par exemple, si on prend des choses très bêtes

00:46:00très ordinaires, quand on prépare

00:46:02par exemple un examen, un concours, même n'importe quoi

00:46:04le code de la route, ce que vous voulez

00:46:06Effectivement, quand on se met dans cette espèce de mindset

00:46:08d'état d'esprit positif, on a beaucoup plus

00:46:10de chances d'y arriver, effectivement, parce qu'on va mieux gérer

00:46:12son temps, avoir l'attitude qui va avec

00:46:14Voilà, c'est tout à fait juste

00:46:16Le jour de l'examen, on sera moins stressé

00:46:18On a confiance en soi et donc ça arrive

00:46:20Donc voilà, c'est pas

00:46:22une sorte de pensée magique

00:46:24qui est dite par un gourou

00:46:26C'est une réalité

00:46:28Ça marche vraiment, mais

00:46:30il faut vraiment y croire

00:46:32et il faut pas avoir peur que les choses arrivent

00:46:34Il faut pas avoir peur qu'on vous quitte

00:46:36parce qu'à force d'avoir peur qu'on vous quitte

00:46:38vous allez être chiant

00:46:40et on va vous quitter

00:46:42On développe cette peur et on fait fuir

00:46:44Bonjour Ophélie

00:46:46Bonjour Brigitte, bonjour Tom

00:46:48Contente de participer

00:46:50à votre émission, Brigitte, aujourd'hui

00:46:52sur un vaste sujet

00:46:54Eh oui, sujet complexe

00:46:56Alors, vous êtes

00:46:58vous pensez qu'elle est

00:47:00nécessaire pour la prostitution

00:47:02Oui, tout à fait, je pense qu'elle est

00:47:04nécessaire pour nos sociétés

00:47:06Elle équilibre

00:47:08pas mal de choses, il me semble

00:47:10à partir du moment, alors c'est ça un peu

00:47:12la nuance, à partir du

00:47:14moment où

00:47:16il y a le respect des règles

00:47:18que la personne

00:47:20qui se prostitue

00:47:22à partir du moment où

00:47:24il faut qu'il y ait quand même le consentement

00:47:26que ce soit fait de façon éclairée

00:47:28et que les règles

00:47:30que la personne s'est fixée soient respectées

00:47:32et après évidemment

00:47:34la prostitution

00:47:36malheureusement c'est pas toujours ça

00:47:38c'est un peu parfois sordide

00:47:40dangereux

00:47:42Moi, j'ai eu dans mon entourage

00:47:44malheureusement

00:47:46connaissance d'un jeune

00:47:48qui venait à la maison

00:47:50qui, j'ai appris

00:47:52qui était mineur

00:47:54qui se prostituait, donc évidemment

00:47:56quand je l'ai su, j'ai immédiatement fait un numéro

00:47:58que l'on peut tous trouver

00:48:00pour les enfants sans danger

00:48:02J'ai été extrêmement

00:48:04d'ailleurs bouleversée de voir que

00:48:06les choses n'ont pas été prises

00:48:08en main rapidement

00:48:10et que cet enfant est resté longtemps

00:48:12quand même dans ce cercle

00:48:14donc

00:48:16j'ai été bouleversée par ça

00:48:18donc là évidemment il n'est pas question de ça

00:48:20quand je parle de consentement, je parle de personnes adultes

00:48:22voilà

00:48:24après c'est vrai que la prostitution

00:48:26elle amène quelque chose d'extrêmement

00:48:28important il me semble

00:48:30que ça peut éviter, les personnes

00:48:32qui se prostituent peuvent éviter

00:48:34dans la société

00:48:36toutes sortes de crimes

00:48:38des équilibres chez certaines personnes

00:48:42donc je suis évidemment pour

00:48:44à partir du moment où c'est cadré

00:48:46dans le consentement

00:48:48je ne suis pas pour comme ça, je suis pour

00:48:50avec des règles qui sont respectées

00:48:52l'intégrité de la personne etc

00:48:54ce que vous dites est très juste

00:48:56parce que le fait que ça fonctionne

00:48:58aujourd'hui encore de manière assez souterraine

00:49:00avec une reconnaissance très partielle

00:49:02on en parlait depuis tout à l'heure

00:49:04fait qu'en effet les cas que vous dites

00:49:06la prostitution des mineurs, la prostitution

00:49:08forcée, les violences

00:49:10etc tout ce qui relève du

00:49:12non consentement ou du consentement pas suffisamment

00:49:14éclairé etc pour le cas des mineurs

00:49:16effectivement ça peut très difficilement

00:49:18être tracé parce qu'effectivement

00:49:20ça opère par des circuits

00:49:22qui sont un peu opaques

00:49:24avec des conversations privées, des comptes telegram

00:49:26ou des plateformes qui sont basées à l'étranger

00:49:28et donc on ne peut pas contrôler

00:49:30la réalité de ce fait social

00:49:32mais est-ce qu'il faut contrôler

00:49:34moi c'est toute la question que

00:49:36encore une fois je pose, c'est à dire que

00:49:38je crois

00:49:40que de toute façon

00:49:42elle a des avantages et des inconvénients

00:49:44la prostitution, je crois que c'est pas aussi

00:49:46anodin que ça de se prostituer

00:49:48et ça peut être très violent

00:49:50et ça peut être très difficile de se reconstruire

00:49:52mais est-ce qu'il faudrait

00:49:54contrôler tout ça ?

00:49:56Est-ce que c'est pas une liberté individuelle

00:49:58qu'on devrait

00:50:00tout à fait accepter ?

00:50:02On a le droit

00:50:04de disposer de son corps, je suis bien d'accord

00:50:06et d'ailleurs c'est même la question par exemple

00:50:08de l'IVG

00:50:10l'IVG se justifie

00:50:12parfaitement parce que les femmes

00:50:14en l'occurrence ont parfaitement le droit de disposer

00:50:16de leur propre corps

00:50:18donc c'est finalement la même question

00:50:20néanmoins je pense que s'il y avait un statut

00:50:22par exemple un statut du travailleur du sexe

00:50:24qui pourrait inclure l'ensemble de ces activités

00:50:26dont on a parlé depuis tout à l'heure

00:50:28ça permettrait justement de garantir

00:50:30que la personne qui se prostitue

00:50:32elle est bien majeure par exemple

00:50:34elle est consentante en tout cas

00:50:36elle est consentante a priori

00:50:38pour faire ce type de prestations

00:50:40et qu'ensuite il puisse y avoir même un consentement

00:50:42je sais pas, de manière électronique

00:50:44qui puisse se faire avec les clients

00:50:46pour se protéger elle-même

00:50:48On peut tous, Ophélie aussi, vous pouvez

00:50:50donner des arguments qui sont tout à fait valables

00:50:52etc. Le problème

00:50:54c'est un problème

00:50:56d'éthique et de morale

00:50:58Ophélie, je suis sûre qu'il y a des personnes

00:51:00qui diraient, oui mais attention

00:51:02parce que si une femme se prostitue et qu'elle a des enfants en bas âge

00:51:04et que les enfants voient

00:51:06ça peut traumatiser

00:51:08les enfants et donc

00:51:10c'est embêtant pour la société

00:51:12voyez Ophélie à quel point

00:51:14c'est un sujet

00:51:16Vous savez pourquoi, il me semble

00:51:18qu'il faut mettre

00:51:20un peu de morale là-dedans

00:51:22c'est-à-dire pour moi la profession

00:51:24pourrait très bien être morale en réalité

00:51:26si on sait justement

00:51:28avoir ce discernement

00:51:30en réalité

00:51:32une personne qui se prostitue

00:51:34il faut vraiment qu'elle soit

00:51:36intelligente en réalité

00:51:38très intelligente et qu'elle réfléchisse

00:51:40ça va être compliqué

00:51:42je ne suis pas sûre, voyez

00:51:44oui là tel que c'est aujourd'hui

00:51:46et la façon dont c'est parti dans notre monde

00:51:48mais en réalité

00:51:50il faudrait presque

00:51:52parce que souvent

00:51:54aujourd'hui malheureusement

00:51:56c'est dû à des contraintes, dû à la misère

00:51:58etc.

00:52:00mais j'imagine, enfin je ne sais pas

00:52:02qu'il y a aussi des femmes qui se prostituent

00:52:04parce qu'elles ont envie, parce que ça leur plaît

00:52:06bien sûr, bien sûr

00:52:08il faudrait que ça reste dans la morale

00:52:10et puis pourquoi

00:52:12ce serait moins bien de se prostituer

00:52:14pour arriver à se joindre

00:52:16les deux bouts

00:52:18que de travailler

00:52:20dans une cave au soir

00:52:22je suis bien d'accord

00:52:24Ophélie

00:52:26moi c'est un sujet

00:52:28vous imaginez bien Ophélie

00:52:30que je l'ai étudié depuis tellement d'années

00:52:32et sincèrement je ne vois pas

00:52:34de solution

00:52:36vous pensez que en fait

00:52:38cette espèce d'entre deux très hypocrite

00:52:40c'est un peu le résultat des contradictions

00:52:42de la société en fait

00:52:44mais parce que dès qu'on mêle

00:52:46le sexe et l'argent

00:52:48on tombe dans

00:52:50tellement, tellement, tellement

00:52:52de caricatures différentes

00:52:56je ne sais pas si vous avez

00:52:58certainement entendu Ophélie

00:53:00quelqu'un un jour dire

00:53:02elle l'a épousé parce qu'il avait beaucoup d'argent

00:53:04vous voyez

00:53:06toutes ces

00:53:08réflexions

00:53:10oui mais à partir du moment où on est ok avec soi même

00:53:12où la personne qui se prostitue elle est ok, que ça lui pose pas de problème

00:53:16enfin je veux dire

00:53:18je suis d'accord

00:53:20c'est par rapport à la morale qu'on a

00:53:22à soi même

00:53:24bien sûr mais on ne peut pas, vous empêcherez jamais

00:53:26les autres de critiquer

00:53:28de juger

00:53:30sans vouloir bureaucratiser

00:53:32la question mais je pense que la question

00:53:34des institutions elle se pose

00:53:36s'il y avait un statut des travailleurs du sexe

00:53:38protecteur avec par exemple une obligation

00:53:40de formation où on vérifierait un minimum

00:53:42les motivations

00:53:44de la personne, le fait que la personne

00:53:46soit bien majeure comme on l'a dit aussi

00:53:48et qu'elle ait conscience

00:53:50en tout cas des implications

00:53:52que ça peut avoir ensuite pour sa vie professionnelle

00:53:54future, ça ce serait quand même déjà une garantie

00:53:56pour moi ça permettrait

00:53:58aussi à ces personnes ensuite de pouvoir l'assumer

00:54:00plus normalement

00:54:02si encore une fois on considère que c'est un fait

00:54:04je sais qu'il y a des

00:54:06hommes, des femmes qui se prostituent, qui écoutent cette émission

00:54:08si il y a quelqu'un qui a envie de

00:54:10témoigner, de donner son avis

00:54:12puisque cette personne là serait

00:54:14sur le terrain, moi ça m'intéresse vraiment

00:54:16donc je l'invite à venir témoigner

00:54:18on lui donnera la parole évidemment sur Sud Radio

00:54:20Merci Ophélie

00:54:22Merci à vous Brigitte et Thomas

00:54:24Merci beaucoup

00:54:26On fait une petite pause et puis on

00:54:28se retrouve dans un instant avec

00:54:30Patrice qui lui est client de Prostituées

00:54:32justement

00:54:34On continue avec

00:54:44Tom Conan à parler

00:54:46de la prostitution avec vous Patrice

00:54:48merci de témoigner

00:54:50donc vous avez été

00:54:52client depuis pas mal d'années

00:54:54Oui

00:54:56ça va, vous m'entendez ?

00:54:58Oui, on vous entend très bien, allez-y

00:55:00Bonjour, enchanté, bonjour monsieur Conan

00:55:02Oui, moi je suis

00:55:04client de Prostituées depuis

00:55:06assez longtemps

00:55:08même si maintenant

00:55:10j'y vais beaucoup moins souvent

00:55:12car je ne suis plus très jeune

00:55:14mais j'ai connu la prostitution

00:55:16il y a plus de 40 ans

00:55:18La prostitution

00:55:20Allez-y, allez-y, je vous en prie

00:55:22La prostitution ça a bien évolué

00:55:24ça n'a pas forcément évolué

00:55:26je ne sais pas si ça a évolué dans le bon sens

00:55:28ou dans le mauvais sens

00:55:30c'est vrai que ça a bien changé

00:55:32avant c'était la prostitution de rue

00:55:34vous aviez des quartiers

00:55:36dans toutes les villes

00:55:38il y avait des rues qui étaient destinées à ça

00:55:40je sais

00:55:42vous avez des filles

00:55:44qui étaient là

00:55:46on connaissait plus ou moins

00:55:48toutes les filles

00:55:50qui travaillaient dans ces rues

00:55:52chacun avait ses habitudes

00:55:54chacun avait ses clients, habitués

00:55:56et puis après ça a changé

00:55:58il y a eu la prostitution

00:56:00de l'étranger qui est arrivée

00:56:02les femmes africaines

00:56:04je ne suis pas trop au client de ça

00:56:06et maintenant c'est plutôt

00:56:08l'escorte-girl

00:56:10les filles qui viennent aussi beaucoup

00:56:12des pays de l'Est ou des pays sud-américains

00:56:14qui se mettent soit dans des hôtels

00:56:16ou dans des appartements

00:56:18et qui font un peu le tour des villes

00:56:20ils font le tour de France

00:56:22ils sont dans une ville pendant quelques jours

00:56:24après ils changent

00:56:26ça a évolué comme ça

00:56:28moi c'est des femmes que je respecte beaucoup

00:56:30parce qu'il y a beaucoup

00:56:32d'hypocrisie avec la prostitution

00:56:34c'est des femmes qui ont un rôle social

00:56:36énorme

00:56:38que je ne sais pas

00:56:40qu'on ne mesure pas

00:56:42alors qu'en fait

00:56:44je ne vois pas une vie sans

00:56:46prostituées

00:56:48je pense que ce sera encore plus violent

00:56:50mais vous avez recours

00:56:52à ces femmes parce que

00:56:54ça vous paraît plus simple

00:56:56vous préférez...

00:56:58parce que moi je suis célibataire aussi si vous voulez

00:57:00moi j'étais un mec très jeune

00:57:02très complexé, très timide

00:57:04donc difficulté relationnelle

00:57:06avec les femmes d'avoir des rencontres

00:57:08c'est d'ailleurs

00:57:10une bonne partie de la clientèle

00:57:12ce sont des hommes qui en effet n'osent pas

00:57:14aller vers les femmes

00:57:16et puis après

00:57:18vous avez trouvé ça bien

00:57:20assez pratique et puis vous avez continué

00:57:22bien sûr

00:57:24c'est pratique oui

00:57:26bien sûr que c'est pratique, c'est la facilité

00:57:28c'est un genre de facilité

00:57:30quoi qu'aussi il y a pas mal

00:57:32d'hommes mariés aussi qui vont prostituer

00:57:34il y a pas que des célibataires

00:57:36il y a beaucoup d'hommes mariés

00:57:38j'en connais aussi

00:57:40ça touche toutes les classes sociales

00:57:42c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'hypocrisie

00:57:44mais voilà moi

00:57:46je trouve qu'il y a beaucoup

00:57:48de sujets comme ça

00:57:50puisque vous êtes sur le terrain

00:57:52si je puis dire, qu'est-ce que vous pensez

00:57:54qu'on pourrait faire sur le plan

00:57:56sociétal justement

00:57:58parce que ce qui m'inquiète

00:58:00un peu dans les filles de l'Est

00:58:02dont vous parlez et qui changent de région

00:58:04sans arrêt, je crains fort que derrière ça

00:58:06il y ait tout un réseau de proxégotisme

00:58:08je sais pas, j'ai pas l'impression

00:58:10que ce soit des filles qui travaillent dans des réseaux

00:58:12j'ai pas ce sentiment

00:58:14ceux qui travaillent

00:58:16dans les rues oui certainement

00:58:18j'aime pas ça, j'aime pas ce genre

00:58:20j'aime pas la prostitution subie

00:58:22faire des femmes

00:58:24moi j'ai connu des femmes

00:58:26qui faisaient la prostitution

00:58:28c'était elles qui le choisissaient

00:58:30la plupart

00:58:32puisque vous dites y avoir

00:58:34eu recours depuis longtemps

00:58:36est-ce que vous avez déjà ressenti justement

00:58:38une gêne, est-ce que vous êtes déjà reparti

00:58:40est-ce que vous vous êtes dit voilà la personne

00:58:42n'est pas pleinement consentante

00:58:44elle est sous contrainte, elle est aux abois

00:58:46est-ce que c'est déjà arrivé

00:58:48quelque part c'est difficile à savoir

00:58:50si elle est sous la contrainte ou pas

00:58:52mais en général j'essaye

00:58:54je me doute que

00:58:56parce que celles qui sont dans les appartements

00:58:58en général c'est pas une prostitution

00:59:00qui est

00:59:02indépendante

00:59:04c'est pas une prostitution

00:59:06qui est subie, c'est une prostitution

00:59:08qui est choisie

00:59:10mais en général les filles

00:59:12il y en a certaines qui font ce métier

00:59:14parce que l'aspect financier

00:59:16elles font ça parce qu'elles se disent qu'elles vont

00:59:18gagner assez rapidement de l'argent

00:59:20mais en général

00:59:22c'est des femmes qui durent pas

00:59:24c'est des femmes qui sont assez

00:59:26à l'aise avec leur corps

00:59:28elles durent plusieurs années

00:59:30elles font ça

00:59:32on le sent les femmes qui sont pas à l'aise

00:59:34en faisant ce métier

00:59:36qui en général font pas ça longtemps

00:59:38ça se sent

00:59:40est-ce que vous avez déjà eu une arrière pensée

00:59:42est-ce que vous avez eu des regrets

00:59:44peut-être, parfois

00:59:46peut-être que là j'aurais pas dû

00:59:48oui c'est sûr

00:59:50on se dit

00:59:52c'est comme ça

00:59:54mais bien sûr qu'on a toujours quelques fois des remords

00:59:56mais ça vous arrive de temps en temps

00:59:58j'imagine d'avoir un petit coup de coeur

01:00:00pour l'une d'entre elles, non ?

01:00:02j'en ai eu oui, mais par le passé

01:00:04mais bon maintenant c'est plus difficile

01:00:06d'établir une relation avec une femme

01:00:08parce que comme je vous dis

01:00:10il y a des filles qui arrivent de l'étranger

01:00:12souvent deux fois

01:00:14des prostituées françaises

01:00:16maintenant vraiment français, il n'y en a plus

01:00:18vous pouvez plus nouer une relation avec une femme

01:00:20c'est une relation amicale

01:00:22oui c'est bien pour ça que je crains

01:00:24malheureusement que ce soit

01:00:26des filles qui tournent

01:00:28de ville en ville

01:00:30et puis voilà

01:00:32je crains malheureusement que j'ai raison

01:00:34Patrice, ce sont en effet

01:00:36des réseaux

01:00:38c'est pour ça qu'on les fait bouger sans arrêt

01:00:40pour ne pas attirer l'attention

01:00:42il n'y a pas de prostitution

01:00:44il y a plusieurs sortes de prostitution

01:00:46par exemple si vous allez en Espagne

01:00:48moi je n'aime pas tout ce qui est la prostitution espagnole

01:00:50c'est que ça se fait dans des endroits

01:00:52je sais oui

01:00:54il y a des endroits titrés pour ça

01:00:56moi je n'aime pas ça

01:00:58je suis rentré, je suis reparti

01:01:00parce que je n'aime pas

01:01:02cet affichage comme ça, ça ne me plaît pas

01:01:04je ne me sens pas à l'aise dans des endroits comme ça

01:01:06après je ne me verrais pas faire du tourisme sexuel

01:01:08aller en Thaïlande pour aller

01:01:10consommer, je n'aime pas ça non plus

01:01:12je préfère une relation

01:01:14avec une femme dans un endroit discret

01:01:16voilà, mais bon

01:01:18et donc

01:01:20depuis 40 ans

01:01:22vous n'avez fait l'amour qu'avec des prostituées

01:01:24ou ça vous est arrivé de faire l'amour avec une femme ?

01:01:26voilà

01:01:28peut-être une ou deux fois

01:01:30avec une femme autre

01:01:32mais pas jamais

01:01:34c'est quelque chose qui est rentré

01:01:36dans votre vie quotidienne

01:01:38oui mais bon

01:01:40c'est quand même

01:01:42pour des hommes comme moi

01:01:44heureusement qu'il y a des prostituées

01:01:46parce que sinon

01:01:48je ne sais pas comment

01:01:50il vous resterait votre main

01:01:52oui bien sûr

01:01:54vous savez

01:01:56la main oui

01:01:58j'imagine

01:02:00en même temps Patrice

01:02:02vous êtes d'accord

01:02:04j'imagine aussi que ça a été

01:02:06une manière pour vous de commencer à avoir une vie sexuelle

01:02:08et puis que finalement après

01:02:10vous avez gardé cette habitude

01:02:12parce que c'était plus simple

01:02:14voilà

01:02:16mais ça cache aussi

01:02:18peut-être une peur de vous engager

01:02:20dans une relation

01:02:22ça parle de vous forcément

01:02:24ça parle de moi

01:02:26oui bien sûr

01:02:28encore une fois

01:02:30si vous êtes heureux comme ça moi j'ai rien à dire

01:02:32voilà

01:02:34vous savez comme on dit

01:02:36on trouve toujours un équilibre quelque part

01:02:38on trouve toujours une forme d'équilibre

01:02:40même si c'est pas toujours facile

01:02:42dans la vie de couple il y a des zones d'ombre

01:02:44c'est pas toujours facile quand on est en couple

01:02:46c'est pas toujours facile non plus

01:02:48je suis d'accord

01:02:50et parfois le prix est cher aussi

01:02:52quand on voit le nombre

01:02:54de ce qu'on appelle maintenant les féminicides

01:02:56donc les femmes qui sont pas si heureuses que ça

01:02:58avec leur mari aussi

01:03:00mais si la prostitution n'avait pas été possible

01:03:02si elle avait vraiment été entièrement supprimée

01:03:04est-ce que ça vous aurait peut-être donné

01:03:06l'opportunité de développer

01:03:08comme disait un peu Brigitte tout à l'heure

01:03:10des vraies relations si j'ose dire

01:03:12oui peut-être

01:03:14je sais pas

01:03:16peut-être

01:03:18mais bon maintenant je suis plus à l'aise

01:03:20parce que bon

01:03:22je me suis assagi

01:03:24j'ai pris de plus confiance à moi

01:03:26mais quand j'étais jeune

01:03:28j'étais hyper

01:03:30c'était compliqué

01:03:32vous aviez des pulsions

01:03:34après

01:03:36quand vous avez besoin d'assouplir des pulsions

01:03:38ce que je trouve intéressant dans votre témoignage

01:03:40et je vous en remercie

01:03:42c'est que ça montre bien que la prostitution

01:03:44a beaucoup évolué

01:03:46quoi qu'on en dise

01:03:48et c'est pour ça qu'il faut faire attention

01:03:50aux idées un peu reçues qu'on a sur la prostitution

01:03:52elle a beaucoup changé

01:03:54et ça n'a plus rien à voir avec

01:03:56ce que c'était il y a 40 ans

01:03:58merci beaucoup Patrice

01:04:00c'est comme votre ancien métier

01:04:02ça a beaucoup changé aussi

01:04:04oui oui c'est pareil

01:04:06ça a beaucoup beaucoup beaucoup bougé c'est vrai

01:04:08mais c'est normal la société évolue

01:04:10avec du bien et puis du moins bien

01:04:12je suis bien d'accord avec vous Patrice

01:04:14merci beaucoup

01:04:16on fait une petite pause

01:04:18on se retrouve pour le sexe au conseil

01:04:20on va parler de l'égoïsme partagé

01:04:22on donne absolument la parole

01:04:24je crois que c'est Pierre aussi

01:04:26qui est client et qui veut témoigner

01:04:5210% en bon d'achat sur l'appli Lidl Plus

01:04:54ils sont vraiment trop forts

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01:05:04Sud Radio Toulouse

01:05:06118 Sud Radio

01:05:08j'avais beaucoup de choses en ce moment

01:05:10et je suis un peu perdue

01:05:12j'aimerais consulter une voyante

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01:05:48alors, allo Carglass au 3044

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01:07:12ou le vélo

01:07:14il était une fois un papa

01:07:16désirant cuisiner une tarte pour ses petits ogres

01:07:18il découvrit alors

01:07:20les pommes bicolores origines France à 2,99 euros

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01:07:44Brigitte Lahaye, Sud Radio

01:07:46le sexe au conseil

01:07:48je vais vous parler de l'égoïsme partagé

01:07:50c'est un hommage que je rends à Sylvain Mimoun

01:07:52parce que c'est une phrase de Sylvain Mimoun

01:07:54je crois même qu'il a un livre

01:07:56qu'il a écrit qui s'appelle l'égoïsme partagé

01:07:58en fait c'est très intéressant

01:08:00parce que c'est quand même la meilleure

01:08:02manière d'augmenter son plaisir

01:08:04durant l'acte sexuel, Tom Conan

01:08:06mais oui, mais oui, je vais vous expliquer ça

01:08:08en fait

01:08:10lorsqu'on est à l'écoute de ces sensations

01:08:12on a forcément

01:08:14une montée du plaisir

01:08:16et de la jouissance

01:08:18et quand on voit

01:08:20l'autre avoir du plaisir

01:08:22ça augmente également notre plaisir

01:08:24donc l'égoïsme partagé

01:08:26ça veut dire qu'il ne faut pas être uniquement

01:08:28dans son égoïsme

01:08:30à soi et traiter l'autre comme un objet

01:08:32sexuel bien sûr

01:08:34mais il ne faut pas non plus être totalement

01:08:36dévoué à l'autre et oublier

01:08:38ses propres sensations et c'est ça que ça veut dire

01:08:40l'égoïsme partagé

01:08:42il faut apprendre à être égoïste

01:08:44et réceptif

01:08:46et puis je rappelle toujours que coït ça veut dire

01:08:48aller ensemble

01:08:50donc il faut en effet être au diapason

01:08:52tant dans le donner que le recevoir

01:08:54et c'est vraiment important

01:08:56parce que si on est plus dans le donner

01:08:58ou plus dans le recevoir

01:09:00on perd justement

01:09:02cet avantage

01:09:04d'augmenter son plaisir et le plaisir de l'autre

01:09:06je pense que c'est quelque chose de général

01:09:08d'ailleurs ça me fait penser à une expression

01:09:10de Jacques Attali

01:09:12qui est un peu dans cette idée, il parle de l'altruisme rationnel

01:09:14c'est à dire effectivement

01:09:16un altruisme mais qui ne

01:09:18fait qu'on ne s'oublie jamais

01:09:20qui effectivement n'est pas

01:09:22dans l'offrande à l'autre

01:09:24de manière absolument totale, oui je pense que c'est tout à fait central

01:09:26et il y a un autre point

01:09:28important c'est la synchronicité

01:09:30parce que c'est très compliqué

01:09:32finalement dans le coït justement

01:09:34d'avoir le bon rythme

01:09:36qui convient à soi et à l'autre

01:09:38donc ça c'est aussi quelque chose qu'il faut essayer

01:09:40de comprendre

01:09:42il faut aller un peu plus vite, un peu moins vite

01:09:44un peu plus profondément, un peu moins

01:09:46donc évitez de faire l'amour toujours de la même manière

01:09:48parce que qui a envie

01:09:50de voir toujours le même film

01:09:52et puis soyez inventif

01:09:54ensemble pour

01:09:56faire bouger votre rythme

01:09:58vos pratiques

01:10:00vos positions

01:10:02mais ensemble

01:10:04on peut

01:10:06conseiller d'acheter un Kamasutra

01:10:08ce genre de choses

01:10:10on m'a parfois offert ce genre de livre

01:10:12je reconnais que je suis parfois un peu perdu

01:10:14mais il y a toujours plein de bons conseils

01:10:16ça me semble toujours un peu vertigineux et acrobatique

01:10:18on n'est pas obligé de faire toutes les positions

01:10:20qu'il y a dans le livre, il y en a 64 je crois

01:10:22dans le Kamasutra

01:10:24c'est ambitieux

01:10:26alors c'est le moment du face à face

01:10:28nous avons Nina qui est avec nous

01:10:30Bonjour Nina

01:10:32Bonjour Brigitte, bonjour Tom

01:10:34bonjour à l'auditrice

01:10:36vous êtes plutôt pour vous

01:10:38et vous avez Fleur qui est contre vous

01:10:40et qui est plutôt contre

01:10:42notamment parce qu'elle considère

01:10:44qu'il y a beaucoup de mauvaises conditions

01:10:46pour les femmes dans la prostitution

01:10:48c'est bien ça Fleur ?

01:10:50Non

01:10:52alors là je crois qu'on s'est un petit peu trompé

01:10:54je ne suis pas contre

01:10:56je ne suis pas contre

01:10:58je suis contre la prostitution

01:11:00au contraire

01:11:02ça aide beaucoup de personnes que ce soit hommes ou femmes

01:11:04donc vous êtes pour toutes les deux alors ?

01:11:06je crois que oui

01:11:08par contre il y a des choses que je ne suis pas pour

01:11:10dans le sens

01:11:12où on doit droguer

01:11:14où elles sont droguées

01:11:16où elles sont livrées

01:11:18à un mec

01:11:20c'est pour ça que je suis contre

01:11:22et pour les enfants aussi

01:11:24donc vous êtes contre le proxénétisme je suppose

01:11:26de Fleur ?

01:11:28par rapport aux enfants ?

01:11:32je ne parle pas de pédophilie

01:11:34je parle de proxénétisme

01:11:36c'est à dire de gens

01:11:38qui mettent en relation

01:11:40et qui touchent un pourcentage

01:11:42d'agents si je puis dire

01:11:44d'entremetteurs

01:11:46c'est pas pour sa pomme

01:11:48c'est pour la pomme de l'autre

01:11:50donc oui je suis contre pour ça

01:11:52mais je suppose que Nina vous êtes contre aussi ça de toute façon ?

01:11:54ah oui tout à fait

01:11:56je suis contre le proxénétisme

01:11:58à moins que

01:12:00c'est encore un autre débat

01:12:02que la femme ait besoin d'un homme

01:12:04pour

01:12:06l'aider, l'accompagner

01:12:08ou la protéger, pourquoi pas ?

01:12:10mais cette question

01:12:12je trouve du statut

01:12:14très importante parce que

01:12:16l'interdiction du proxénétisme

01:12:18moi je suis parfaitement favorable

01:12:20mais il ne faut pas oublier que ça fait du coup des travailleurs du sexe

01:12:22des indépendants

01:12:24de manière obligatoire, en pratique ils sont auto-entrepreneurs

01:12:26pour parler concrètement parlant

01:12:28et donc ça veut dire que c'est des entrepreneurs

01:12:30évidemment ils ne vivent peut-être pas

01:12:32de cette manière là, encore plus

01:12:34quand c'est une prostitution qui est subie

01:12:36évidemment, mais admettons que

01:12:38on mette de côté cette hypothèse là

01:12:40si on parle de ceux qui le font

01:12:42librement avec tous les guillemets que ça suppose

01:12:44c'est des entrepreneurs aussi

01:12:46le problème du proxénétisme c'est si par exemple

01:12:48deux femmes ont envie de

01:12:50s'associer pour se prostituer

01:12:52et donc avoir le même appartement

01:12:54et pour aussi se protéger

01:12:56elles ne pourront pas parce qu'elles seront accusées l'une

01:12:58et l'autre de proxénétisme

01:13:00donc on voit bien que

01:13:02dans ce sens là, ah ouais

01:13:04j'avais pas pensé dans ce sens là

01:13:06je connaissais pas

01:13:08c'est vrai que

01:13:10c'est vraiment très bien

01:13:12c'est un super sujet j'avoue

01:13:14donc c'est pour ça

01:13:16que quel que soit l'angle dans lequel

01:13:18on se place

01:13:20moi je vous dis

01:13:22j'ai essayé d'étudier

01:13:24dans tous les sens du terme, je vois pas comment

01:13:26on peut arriver à trouver

01:13:28une solution

01:13:30qui soit intéressante pour tout le monde

01:13:32et c'est un sujet

01:13:34tellement complexe

01:13:36pardon allez-y je vous en prie

01:13:38oui excusez-moi

01:13:40Nina d'abord

01:13:42et ensuite Fleur

01:13:44d'accord excusez-moi, je suis vraiment désolée

01:13:46alors vous

01:13:48moi je suis un petit peu

01:13:50dans le même état d'esprit que

01:13:52Brigitte

01:13:54trouver une solution

01:13:56qui soit parfaite pour

01:13:58tout le monde

01:14:00je crois que ça va être vraiment

01:14:02très compliqué parce que

01:14:04il faudrait vraiment définir

01:14:06ce qu'on appelle le proxénétisme

01:14:10voilà si c'est un homme

01:14:12ou une femme qui décide

01:14:14de se mettre

01:14:16sur le marché des femmes

01:14:18et prendre

01:14:20tout ce qui est le bon côté

01:14:22et laisser le mauvais côté

01:14:24aux travailleurs ou aux travailleuses

01:14:26bon ben là je suis pas tout à fait

01:14:28d'accord mais si

01:14:30une prostituée estime

01:14:32qu'elle a le droit d'avoir

01:14:34un ami et

01:14:36partager son

01:14:38argent pour le couple

01:14:40et les frais

01:14:42pour moi c'est plus

01:14:44du proxénétisme

01:14:46alors après comment définir

01:14:48et trouver la loi

01:14:50qui...

01:14:52ça devient tout de suite un problème

01:14:54parce qu'une association de ce type là

01:14:56ça devient une société en fait

01:14:58une société créée de fait

01:15:00donc en réalité on rentre dans des complications

01:15:02qui rendent la chose impossible d'un point de vue administratif

01:15:04et juridique, c'est pour ça que les travailleurs du sexe sont souvent

01:15:06des entrepreneurs indépendants

01:15:08d'un point de vue purement juridique

01:15:10sans émettre d'opinion sur quoi que ce soit

01:15:12mais du coup ils sont très seuls

01:15:14et c'est ça aussi le vrai problème, pas de statut

01:15:16et des gens qui sont extrêmement seuls

01:15:18alors il y a des syndicats, il y a le Strass notamment

01:15:20un syndicat très connu qui agit

01:15:22pour protéger ces personnes là

01:15:24mais c'est fondamentalement des personnes

01:15:26qui sont très seules

01:15:28Nina, je vous laisse intervenir également

01:15:30qu'est-ce que vous avez envie de dire ?

01:15:32Moi me concernant

01:15:34personnellement

01:15:36vu que vous m'avez

01:15:38ouvert cette porte

01:15:40je trouve que c'est pas mal

01:15:42d'avoir quelqu'un

01:15:44sur qui on peut compter

01:15:46et puis c'est vrai

01:15:48qu'il y a des angles

01:15:50qui sont quand même bien intéressants

01:15:52qu'on ne soit pas toute seule

01:15:54mais par contre

01:15:56c'est dommage qu'en France

01:15:58par exemple, je le dis ouvertement

01:16:00qu'il n'y ait pas

01:16:02ce droit à la prostitution

01:16:04comme il y avait avant

01:16:06partout

01:16:08il y en avait beaucoup

01:16:10des lieux où il y avait

01:16:12des femmes qui se prostituaient

01:16:14et qui

01:16:16elles étaient plusieurs en plus

01:16:18donc elles s'entraidaient

01:16:20et en plus elles avaient droit au niveau

01:16:22médical

01:16:24Vous savez Nina

01:16:26aujourd'hui, et Tom Conan

01:16:28nous l'a dit en début d'émission

01:16:30aujourd'hui avec les réseaux sociaux

01:16:32c'est assez facile quand même

01:16:34pour une femme

01:16:36de trouver des clients

01:16:38de manière assez discrète

01:16:40c'est pas tellement ça le problème

01:16:42je pense

01:16:44encore une fois

01:16:46le problème c'est

01:16:48est-ce qu'on a envie

01:16:50de dire aux gens

01:16:52moi qu'est-ce que je fais comme métier ? Je me prostitue

01:16:54et est-ce qu'on a

01:16:56envie, est-ce que c'est

01:16:58possible aujourd'hui de le dire

01:17:00de manière assez naturelle

01:17:02comme on peut presque

01:17:04aujourd'hui dire je suis homosexuelle

01:17:06Par contre

01:17:08moi j'ai eu

01:17:10dans mon entourage

01:17:12alors je n'attendais pas du tout

01:17:14qu'elles me le disent

01:17:16je suis prostituée

01:17:18et j'ai eu sa fille aussi

01:17:20qui m'a dit ma mère

01:17:22est prostituée

01:17:24et je lui ai dit mais en fait elle me l'a dit

01:17:26mais ouvertement

01:17:28elle me l'a dit

01:17:30elle m'a dit en débutant

01:17:32dans une discussion

01:17:34oui mais parce qu'elle

01:17:36assume très bien et elle a senti

01:17:38que vous étiez capable de l'entendre

01:17:40sans que vous la jugiez

01:17:42je dirais que le problème encore une fois

01:17:44c'est que ce droit à la prostitution

01:17:46il n'est pas entièrement reconnu effectivement

01:17:48mais le vrai problème

01:17:50c'est que concrètement

01:17:52les travailleurs du sexe de manière assez générale

01:17:54assez massive sont traités

01:17:56sont considérés comme des parias

01:17:58c'est-à-dire que leur activité fiscalement

01:18:00elle existe, socialement

01:18:02on leur prélève des prélèvements sociaux

01:18:04parce que si ils sont auto-entrepreneurs

01:18:06ils ont 20 à 25% de charges sociales à payer

01:18:08ils déclarent leurs impôts en tout cas en théorie

01:18:10donc ils existent, de ce point de vue là

01:18:12ils contribuent à l'effort collectif

01:18:14on en parle tout le temps de ça

01:18:16les gens qui payent des impôts eux en font également partie

01:18:18et donc à ce titre là ils devraient être

01:18:20reconnus de la même manière

01:18:22or encore une fois ce sont des parias

01:18:24dans la société française d'aujourd'hui

01:18:26oui

01:18:28moi personnellement

01:18:30je trouve que c'est dommage

01:18:32que les femmes

01:18:34n'aient pas le droit

01:18:36de pouvoir

01:18:38se prostituer

01:18:40elles ont le droit, excusez-moi

01:18:42en France elles ont le droit

01:18:44il n'y a pas de loi qui interdit

01:18:46une femme de toucher de l'argent

01:18:48mais comme les clients

01:18:50par contre on n'a pas le droit en tant qu'homme

01:18:52ou en tant que femme d'ailleurs de payer quelqu'un

01:18:54pour une

01:18:56relation sexuelle

01:18:58c'est un problème

01:19:00c'est une loi qui n'a pas de sens d'ailleurs

01:19:02c'est comme si on avait le droit de vendre

01:19:04des voitures mais que

01:19:06les clients qui achètent des voitures seraient pénalisés

01:19:08en plus ça part d'une bonne intention

01:19:10dans le sens où les gens effectivement veulent

01:19:12en tout cas l'origine de cette loi voulait protéger

01:19:14du sexe mais ça sans doute aboutit

01:19:16à l'effet inverse, à les marginaliser

01:19:18encore davantage

01:19:20et les protéger encore moins

01:19:22moi je trouve ça dommage

01:19:24je trouve ça complètement dommage

01:19:26de me marginaliser parce qu'en fin

01:19:28de compte

01:19:30comme vous l'avez dit

01:19:32cela étant dit, on n'en a pas parlé depuis le début de l'émission

01:19:34mais c'est quand même important de rappeler

01:19:36qu'un des grands débats

01:19:38contre la prostitution

01:19:40c'est est-ce que finalement

01:19:42les hommes ont besoin d'aller

01:19:44faire l'amour avec une femme

01:19:46et payer une femme pour aller faire l'amour

01:19:48c'est aussi

01:19:50un des grands arguments

01:19:52pour l'abolition de la prostitution

01:19:54moi je trouve

01:19:56que certains hommes

01:19:58en ont besoin parce que moi je vois

01:20:00je n'ai plus

01:20:02de libido

01:20:04et j'avoue

01:20:06que ça m'arrangerait que

01:20:08mon mari aille voir

01:20:10des prostituées

01:20:12ça me soulagerait

01:20:14ça me soulagerait

01:20:16vous lui avez dit ?

01:20:18je l'ai déjà dit

01:20:20mais pour l'instant il ne veut pas

01:20:22c'est vous qui l'avez dit

01:20:24oui c'est ça

01:20:26il n'ose pas

01:20:28alors peut-être qu'il finira par

01:20:30y aller mais c'est vrai

01:20:32que ce n'est pas évident

01:20:34et je voulais ajouter aussi

01:20:36c'est que la prostitution

01:20:38moi je l'accepte totalement

01:20:42je respecte les femmes

01:20:44prostituées

01:20:46le seul truc

01:20:48c'est que j'ai du mal

01:20:50à une femme qui se prostitue

01:20:52et qui a des enfants

01:20:54qu'elle parle ouvertement

01:20:56de ce qu'elle fait

01:20:58je ne sais pas si c'est

01:21:00une bonne chose pour les enfants

01:21:02je ne sais pas

01:21:06je n'ai pas d'avis

01:21:08c'est pour ça que pour moi

01:21:10c'est vraiment super compliqué

01:21:12de légiférer sur la prostitution

01:21:14parce que ça englobe tellement de choses

01:21:16et tellement de personnes différentes

01:21:18pour la motivation

01:21:20de la prostitution

01:21:22toutes les femmes ne se prostituent pas

01:21:24pour les mêmes raisons

01:21:26de la même manière

01:21:28c'est vraiment compliqué

01:21:30je pense que c'est aux prostituées

01:21:32on en arrive un petit peu

01:21:34à ce que je disais lundi

01:21:36en fin d'émission

01:21:38on en arrive toujours

01:21:40à la même question

01:21:42est-ce que la prostitution

01:21:44qui est donc une relation sexuelle

01:21:46fait partie de l'intime

01:21:48et de quoi on se mêle finalement ?

01:21:50moi je trouve que c'est bien

01:21:52j'ai été

01:21:54franchement

01:21:56j'ai beaucoup apprécié

01:21:58que cette fille

01:22:00de cette prostituée

01:22:02dise je suis contente

01:22:04que ma mère me l'ait dit

01:22:06j'étais à côté d'elle

01:22:08on discutait tranquillement

01:22:10c'était plus une enfant

01:22:12c'était une adulte

01:22:14elle le parlait tellement

01:22:16avec

01:22:22c'était d'une fluidité

01:22:24elle disait

01:22:26elle me l'a expliqué

01:22:28pourquoi elle a fait ça

01:22:30parce qu'elle était paumée

01:22:32elle voulait que sa fille fasse des études

01:22:34elle n'avait pas trouvé

01:22:36d'autres choses

01:22:38donc elle a fait cette prostitution

01:22:40bien sûr Nina

01:22:42encore une fois il n'y a pas à juger

01:22:44chacun fait ce qu'il peut

01:22:46je veux juste te dire que

01:22:48c'est quand même de l'intimité

01:22:50c'est pour ça que c'est si complexe

01:22:52et moi j'ai toujours pensé

01:22:54que dès qu'on veut essayer

01:22:56de faire des lois sur des choses

01:22:58qui concernent l'intime

01:23:00on se casse le nez

01:23:02c'est un peu ma conclusion

01:23:04je vous laisse réagir aussi

01:23:06ça cristallise toujours

01:23:08beaucoup de débats et je le comprends

01:23:10parce que c'est aussi des zones

01:23:12de violences

01:23:14où l'homme

01:23:16la pulsion animale

01:23:18la plus sombre de l'homme

01:23:20du mal dans un sens

01:23:22vraiment masculin

01:23:24peut s'exprimer

01:23:26de ce point de vue là

01:23:28une activité qui doit être regardée

01:23:30de manière très précise

01:23:32on a parlé du proxénétisme

01:23:34mais indépendamment de ça

01:23:36il suffirait qu'on accueille

01:23:38une femme qui s'est fait violentée

01:23:40par un homme pendant une passe

01:23:42comme on accueille une femme

01:23:44qui se fait violentée par son mari

01:23:46il suffirait de l'accueillir

01:23:48de la même manière

01:23:50et à partir de ce moment là

01:23:52elle serait défendue de la même manière

01:23:54c'est dans son activité quotidienne

01:23:56que cette violence peut arriver

01:23:58comme certaines femmes battues ceci dit

01:24:00vous avez tout à fait raison

01:24:02de manière sous-jacente

01:24:04c'est ce combat des femmes qui est à mener

01:24:06merci Nina, merci Fleur

01:24:08on fait une petite pause et on va conclure dans un instant

01:24:28Top Conan est avec nous

01:24:30l'écrivain et auteur de ce livre

01:24:32Capital Rose

01:24:34c'est aux éditions Albin Michel

01:24:36dans lequel vous racontez l'histoire

01:24:38de ce jeune homme

01:24:40qui parce qu'il galère un peu dans la société

01:24:42commence à se prostituer

01:24:44et puis à un moment donné ça marche très très bien

01:24:46il a même

01:24:48beaucoup de succès

01:24:50et vous racontez

01:24:52de manière assez

01:24:54détaillée mais assez juste

01:24:56ce que peut être

01:24:58ce métier

01:25:00en plus il y a

01:25:02une petite histoire policière

01:25:04si vous avez envie

01:25:06je vous le conseille, c'est un roman

01:25:08et ça s'appelle Capital Rose

01:25:10on va conclure avec vous Pierre, bonjour

01:25:12merci de prendre l'antenne

01:25:14bonjour Brigitte, bonjour Tom Conan

01:25:16donc vous êtes

01:25:18client depuis peu de temps, depuis un an

01:25:20à peu près, c'est ça ?

01:25:22depuis un an ça m'est tombé dessus par hasard

01:25:24comment ça ça vous est tombé dessus par hasard ?

01:25:26racontez

01:25:30je sentais qu'au travail

01:25:32j'avais des grosses frustrations

01:25:34des gros problèmes

01:25:36les pulsions sexuelles

01:25:38que j'avais

01:25:40me

01:25:42minaient le cerveau

01:25:44et malgré

01:25:46que je puisse me débrouiller tout seul

01:25:48comme dit Brigitte avec ma main

01:25:50c'était pas la même chose

01:25:52et la personne avec qui je suis à l'heure actuelle

01:25:54bien bien bien

01:25:56et j'ai décidé à mes 53 ans

01:25:58de faire appel

01:26:00à cette personne

01:26:02c'est ça, vous aviez besoin

01:26:04envie de chaleur humaine

01:26:06de sexualité

01:26:08plus riche

01:26:10et comme vous ne pouvez pas avoir ça avec votre compagne

01:26:12ça vous a pris

01:26:14la décision tout seul

01:26:16c'est vous qui avez pris la décision tout seul ?

01:26:18oui tout seul

01:26:20j'ai hésité longuement

01:26:22j'ai hésité une première fois

01:26:24j'ai hésité une deuxième fois

01:26:26j'ai essayé de sauter le pas

01:26:28j'y suis pas arrivé

01:26:30j'ai mis 6 mois

01:26:32bon poids à y arriver

01:26:34et je suis tombé sur une dame

01:26:36qui était tout à fait charmante

01:26:38et qui m'a mis en confiance

01:26:40qui a su me parler

01:26:42et qui m'a accompagné pour ma première fois

01:26:44et qu'est-ce qui fait que vous aviez du mal

01:26:46à passer le cap ?

01:26:48c'était votre moral ?

01:26:50c'était mon mode de vie

01:26:52et mon éducation

01:26:54qui faisait que je ne pouvais pas avoir

01:26:56ce genre de personne

01:26:58et avoir à recours ce genre de personne

01:27:00mais ça parait essentiel

01:27:02mais pourquoi ?

01:27:04parce que ça vous paraissait pas bien ?

01:27:06ou parce que vous n'aviez pas envie

01:27:08de tromper votre partenaire ?

01:27:10pas envie de tromper ma partenaire

01:27:12et trouver une maîtresse

01:27:14c'est des problèmes à n'en plus finir

01:27:16c'est donner de l'amour à une personne

01:27:18c'est vraiment ma nouvelle compagne

01:27:20alors que là c'est uniquement

01:27:22satisfaire le besoin

01:27:24et on passe à autre chose

01:27:26oui oui

01:27:28c'est ce que j'entends souvent

01:27:30au moins là

01:27:32le contrat est clair

01:27:34un peu de sexe, un peu d'argent

01:27:36et puis on n'investit pas

01:27:38et en même temps

01:27:40on touche du doigt le problème

01:27:42que ça représente pour certaines personnes

01:27:44ce que je peux comprendre aussi

01:27:46c'est la réduction de la femme

01:27:48ou de l'homme quand c'est un homme qui se prostitue

01:27:50à une sorte d'objet

01:27:52et c'est vrai qu'on pourrait dire

01:27:54que c'est un métier comme un autre

01:27:56mais en réalité non ce n'est pas un métier comme un autre

01:27:58de ce point de vue là

01:28:00parce que ça touche à l'intime

01:28:02et donc on est quand même pas dans un registre

01:28:04d'un registre ordinaire

01:28:06est-ce que c'est des questions que vous vous posez encore maintenant

01:28:08ou est-ce que vous avez passé ce cap

01:28:10intellectuel si j'ose dire

01:28:12alors ce cap intellectuel

01:28:14je l'ai passé parce qu'en fin de compte

01:28:16il y a plusieurs sortes

01:28:18comme vous disiez tout à l'heure

01:28:20il y a des filles qui arrivent des pays de l'Est

01:28:22il y a des filles qui sont malheureusement sous-produites

01:28:24parce qu'on s'en aperçoit

01:28:26et il y a des personnes qui sont

01:28:28tout à fait là

01:28:30pour nous

01:28:32et le fait d'être là pour nous

01:28:34et de choisir la bonne personne

01:28:36c'est aussi

01:28:38un avantage pour arriver à l'inhiber

01:28:40après quoi

01:28:42est-ce que vous avez réussi à trouver des femmes

01:28:44qui font ça parce qu'elles aiment ce qu'elles font

01:28:46et qu'elles aiment faire du bien

01:28:48à quelqu'un qui en a besoin

01:28:50je suppose que ce qui vous a fait du bien aussi

01:28:52c'est que ça vous a mieux équilibré

01:28:54vous vous sentez mieux dans votre vie

01:28:56actuellement grâce à

01:28:58ces deux

01:29:00alors j'entends beaucoup de personnes qui disent

01:29:02il faudrait pas, faudrait pas, faudrait pas

01:29:04il faudrait abolir

01:29:06c'est compliqué de dire il faudrait

01:29:08il faudrait se trouver dans une situation pour arriver à juger

01:29:10voilà

01:29:12aujourd'hui dans mes frustrations

01:29:14ça m'aide énormément

01:29:16vous savez

01:29:18je pourrais même dire que

01:29:20peut-être que ça vous rendra moins malade

01:29:22ça fera des économies à la sécurité sociale

01:29:24et peut-être que votre couple va mieux

01:29:26parce que vous êtes un peu moins

01:29:28sur les nerfs

01:29:30donc vous savez on peut toujours aussi

01:29:32trouver des tas d'arguments valables

01:29:34et puis on peut aussi trouver des arguments

01:29:36non valables comme c'est pas bien

01:29:38ouais ouais tout à fait

01:29:40et est-ce que malgré tout vous avez pu

01:29:42sentir parfois ce qui vous aurait mis

01:29:44j'imagine mal à l'aise, une personne qui aurait pu être sous

01:29:46contrainte, dans un réseau

01:29:48ou même indépendamment de ça

01:29:50c'est déjà arrivé ?

01:29:52pour moi personnellement

01:29:54j'arrive à le voir et j'arrive à le sentir

01:29:56parce que c'est pas

01:29:58on va dire que

01:30:00une catégorie c'est de l'accompagnement

01:30:02et une catégorie c'est du boulot

01:30:04je sais pas comment

01:30:06m'exprimer mais

01:30:08on voit bien qu'il y a une contrainte

01:30:10et qu'il y a un contrat au bout

01:30:12et lorsque il y a cette contrainte que vous sentez

01:30:14du coup ça vous met mal à l'aise et vous partez

01:30:16ou est-ce que vous passez outre ?

01:30:18je donne pas suite

01:30:20tout à fait

01:30:22je veux pas rentrer dans le système

01:30:24vous avez raison

01:30:26bien sûr il ne faut pas cautionner le système

01:30:28maintenant c'est

01:30:30très compliqué

01:30:32encore une fois merci d'avoir

01:30:34témoigné Pierre

01:30:36merci à vous parce que je pense que ça

01:30:38va aussi peut-être faire du bien

01:30:40à d'autres hommes qui comme vous

01:30:42ont recours à du sexe

01:30:44tarifé

01:30:46je suis obligée de rappeler la loi

01:30:48normalement en France

01:30:50il est interdit de faire appel à un prostitué

01:30:52il est interdit de payer

01:30:54quelqu'un pour des rapports sexuels

01:30:56merci

01:30:58à tous et à toutes en tout cas

01:31:00comme vous l'avez compris

01:31:02moi j'ai pas d'avis très tranché

01:31:04sur le sujet

01:31:06et pourtant je l'ai vraiment étudié

01:31:08à l'horizontale

01:31:10ce sujet

01:31:12merci beaucoup à vous

01:31:14c'est un roman capitale rose

01:31:16si vous avez envie de le lire

01:31:18ça se lit très bien

01:31:20demain on sera avec Christophe Carré

01:31:22on va comprendre pourquoi on répète

01:31:24toujours les mêmes histoires d'amour

01:31:26et pourquoi on fait toujours les mêmes erreurs

01:31:28dans sa vie sentimentale

01:31:30je vous retrouve avec Alexandre Delovane

Brigitte Lahaie Sud Radio - Emission du 04 septembre

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