Comment sont sécurisées les mairies ? / L'impôt participatif, bonne idée ?

  • le mois dernier
Les débats de l'été avec avec Fréderic Masquelier , Philippe Crevel, Jean-Baptiste Moreau, Franck Dedieu, Morad Ait-Habbouche

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##LES_DEBATS_DE_L_ETE

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00SUDRADIO, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:00:06Et je suis ravi de vous retrouver ce matin pour de nouveaux débats de l'été.
00:00:10On est ensemble jusqu'à 13h avec Maxime Trouleau qui nous rejoindra à partir de midi.
00:00:15Vous le savez, tout au long de cette émission, vous faites ces débats.
00:00:18Vous choisissez également les sujets que vous souhaitez qu'on aborde à l'antenne.
00:00:22Un numéro, vous le connaissez, le 0 826 300 300.
00:00:25Appelez-nous, c'est Manu qui vous attend au standard.
00:00:27Et puis vous réagissez également sur nos réseaux sociaux,
00:00:30notamment sur le compte Facebook de SUDRADIO.
00:00:32J'aurai l'occasion de lire vos messages tout au long de cette fin de matinée.
00:00:37Au programme aujourd'hui, on va se poser cette question.
00:00:39Va-t-on bientôt pouvoir choisir où vont nos impôts ?
00:00:41C'est l'idée d'un impôt participatif.
00:00:44L'idée fait son chemin.
00:00:45Est-ce que c'est vraiment réalisable ?
00:00:46On verra cela dans quelques instants.
00:00:47On parlera aussi d'Elisabeth Borne.
00:00:49Vous l'avez entendu à l'instant, candidate à la présidence du parti Renaissance.
00:00:53Et puis, tenez, Gabriel Attal, favori pour Matignon,
00:00:56Premier ministre démissionnaire,
00:00:58qui est le choix préféré pour les Français.
00:01:01C'est le résultat d'un sondage.
00:01:02Est-ce que ça vous étonne ?
00:01:03Là aussi, vous réagissez.
00:01:05Mais d'abord, j'accueille notre premier invité.
00:01:11Comment assurer la sécurité dans les mairies ?
00:01:13On se pose la question alors que le pire a été évité hier à Angoulême.
00:01:16Un homme de 46 ans a déclenché un début d'incendie
00:01:19à l'intérieur de l'hôtel de ville, dans des bureaux situés au premier étage.
00:01:22L'individu a finalement été neutralisé par un policier municipal
00:01:25qui a dû faire usage de son arme à feu.
00:01:27Le suspect est gravement blessé.
00:01:28Il est inconnu des forces de police pour l'heure.
00:01:31La piste terroriste est écartée.
00:01:33Deux enquêtes sont en cours.
00:01:34Bonjour Frédéric Masquelier.
00:01:36Bonjour.
00:01:37Et merci d'être avec nous ce matin.
00:01:38Vous êtes le maire de Saint-Raphaël,
00:01:40président de la commission Sécurité et Prévention de l'Association des maires de France.
00:01:45Est-ce qu'il y a un problème de sécurité dans les mairies, Frédéric Masquelier ?
00:01:50Je dirais qu'il n'y a pas plus de problèmes de sécurité dans les mairies qu'ailleurs.
00:01:56Le problème, c'est d'un individu qui, visiblement,
00:02:02devait souffrir au moins de troubles psychiatriques,
00:02:05qui est rentré de manière illicite dans un bureau
00:02:11pour commettre une agression et également un incendie.
00:02:15Mais ce n'est pas un problème spécifique aux mairies.
00:02:18Il faut rappeler que les mairies sont des lieux d'accueil du public.
00:02:21Dans les mairies, vous avez également des élus.
00:02:24Donc, le rôle des élus est évidemment d'être en contact avec la population.
00:02:30Frédéric Masquelier qu'on va rappeler.
00:02:33Alors, c'est vrai qu'on est sur un cas quand même assez particulier ici
00:02:36parce qu'on a quand même un homme en treillis militaire
00:02:38muni d'un bidon d'essence qui a réussi à monter au premier étage de cette mairie,
00:02:43la mairie d'Angoulême, pour y allumer un incendie.
00:02:47En plus, sur des bureaux, Frédéric Masquelier,
00:02:49on vous a retrouvé des bureaux qui ne sont pas accessibles au public.
00:02:53Ça interroge tout de même.
00:02:55Des bureaux qui ne sont pas directement accessibles
00:02:59ou qui ne sont accessibles que sur rendez-vous.
00:03:01Puisque c'est comme ça que ça se passe dans une mairie.
00:03:04On n'accède pas non plus directement au bureau d'un adjoint ou d'un maire.
00:03:08On prend un rendez-vous, mais il est difficile aussi
00:03:12de rentrer dans une logique de bunkerisation des mairies.
00:03:16Vous avez un ensemble de services qui s'y trouvent
00:03:18comme des services d'état civil, des services d'urbanisme,
00:03:22des services dans lesquels vous avez des demandes courantes
00:03:25qui sont faites par les administrés.
00:03:28Donc là, dans le cas présent,
00:03:31on est visiblement dans l'hypothèse d'une personne totalement déséquilibrée
00:03:38qui a commis ses faits dans la mairie,
00:03:41mais il aurait très bien pu les commettre à l'entrée de la mairie
00:03:43ou encore dans des lieux privés ou dans d'autres endroits.
00:03:47Je crois que l'enquête montrera ou non
00:03:50s'il y avait une volonté notamment de porter atteinte à un lieu symbolique.
00:03:55Alors je vous entends, ce n'est pas un problème spécifique aux mairies.
00:03:58Il n'empêche, on a cette actualité-là.
00:04:00On a aussi, sans parler de ce qui s'est passé du côté d'Angoulême,
00:04:04on a aussi des mairies qui affrontent des risques de cambriolage.
00:04:07Tout bêtement, mais avec des intrusions quand même
00:04:10qui se multiplient depuis le début de l'année.
00:04:11J'en ai noté quelques-unes.
00:04:12Est-ce que vous avez des élus qui vous interpellent vous-même à ce sujet-là
00:04:16pour savoir comment mieux sécuriser leur mairie ?
00:04:19De manière générale, on est interpellé,
00:04:22notamment auprès de l'Association des maires de France,
00:04:24sur une augmentation du phénomène des violences à l'encontre des élus.
00:04:27Alors, ça n'a pas un lien direct avec la mairie en tant que lieu public,
00:04:33mais on constate qu'effectivement,
00:04:36vous avez de plus en plus d'atteintes
00:04:39à des lieux qui étaient auparavant relativement sanctuarisés.
00:04:43Alors, comment est-ce qu'on peut faire ?
00:04:45D'une part, vous avez des présences de police à proximité de la mairie.
00:04:51C'est le cas d'Angoulême,
00:04:52puisque la police municipale est intervenue très rapidement.
00:04:55D'ailleurs, on peut rendre hommage au courage et au sang-froid des policiers.
00:05:00Les policiers municipaux assurent la sécurité des bâtiments publics.
00:05:07Ils sont formés.
00:05:08Alors, ils sont armés ou pas armés, ça dépend des choix des maires.
00:05:15Mais en l'occurrence, elle est intervenue dans un laps de temps extrêmement rapide.
00:05:20Donc, ça montre qu'il y avait un dispositif de sécurité à proximité de la mairie.
00:05:26Ensuite, vous avez la formation des agents,
00:05:30dans la mesure où, lorsque vous avez des individus déséquilibrés ou agressifs,
00:05:39il y a bien entendu une manière de pouvoir répondre, de temporiser.
00:05:45Et puis, vous avez des moyens techniques qui peuvent être mis en œuvre,
00:05:49comme la présence de caméras en lien avec un centre de sécurité urbain
00:05:53qui permet une intervention aussi rapide
00:05:55lorsqu'on constate des comportements particuliers ou suspects de la part des forces de police.
00:06:04Ou, ça existe dans les écoles ou aussi dans un certain nombre de mairies,
00:06:08des boutons d'alerte qui permettent aussi d'appeler pour une intervention très rapide de la police municipale.
00:06:16Alors justement, du côté d'Angoulême, hier, on a l'une des assistantes
00:06:19qui a priori a actionné un bouton d'alarme.
00:06:22Un bouton d'alarme, c'est ce qu'a dit la procureure hier.
00:06:25De quoi parle-t-on quand on parle de boutons d'alarme ?
00:06:28Ce sont des boutons de sécurité, c'est ça ?
00:06:30Oui, ce sont des dispositifs qui permettent de lancer un signal.
00:06:35Et ce signal arrive, si je prends le cas de la ville de Saint-Raphaël,
00:06:39directement au sein de la police municipale,
00:06:43avec une intervention qui intervient très rapidement de la part d'une patrouille de police municipale.
00:06:50Est-ce qu'on peut avoir aussi, c'est le cas, on le voit dans certaines villes,
00:06:53des vigiles qui sont là à l'entrée des mairies ?
00:06:56C'est quelque chose qui se développe de plus en plus ?
00:06:58Est-ce que c'est devenu commun d'une certaine manière ?
00:07:00J'imagine que ça dépend bien sûr de la taille des mairies, des communes.
00:07:03Ça dépend de la taille.
00:07:04Tout ceci a un coût, bien entendu, tout comme la présence des polices municipales,
00:07:08dans la mesure où ce sont des horaires assez importants,
00:07:13puisque ça correspond à tout dispositif d'ouverture.
00:07:16Et donc toute cette présence policière ou la présence de vigiles a bien entendu un coût pour la mairie.
00:07:23Ça dépend aussi du contexte.
00:07:25C'est de savoir s'il y a eu des menaces qui ont été proférées,
00:07:30s'il y a un danger qui est détecté,
00:07:34si dans le cadre des échanges que les maires ont avec la police nationale,
00:07:39il y a des alertes qui font qu'il y a un renforcement de sécurité.
00:07:44Donc tout ceci dépend effectivement d'une temporalité, d'un contexte.
00:07:49Mais de manière générale, à proximité, il faut aussi distinguer entre les petites villes et les grandes villes.
00:07:56Roulem est évidemment une grande ville,
00:07:58mais on ne peut pas imaginer des présences de policiers dans toutes les mairies de France,
00:08:03notamment dans les petits villages.
00:08:05Donc voilà, ça dépend de beaucoup de paramètres, de beaucoup de facteurs.
00:08:09C'est un sujet complexe et dans lequel il faut trouver évidemment le bon équilibre
00:08:13entre, d'une part, laisser le fait qu'une mairie doit être un lieu ouvert,
00:08:20c'est disponible et accessible au public,
00:08:24et puis d'autre part, des dispositifs de sécurité adaptés comme ceux que j'ai pu évoquer.
00:08:29Vous avez évoqué aussi il y a quelques instants la police municipale,
00:08:33la question de l'armement des polices municipales.
00:08:35Hier, les policiers municipaux, je le disais, ont neutralisé le suspect en utilisant leur arme à feu.
00:08:40On en est où aujourd'hui de l'armement des polices municipales ?
00:08:44On a de plus en plus de communes qui franchissent aujourd'hui le pas ?
00:08:47Oui, je le rappelle, la police municipale est armée depuis une vingtaine d'années,
00:08:51ça se passe très bien.
00:08:54Alors il y a différents types d'armement aussi, il faut pouvoir apporter des précisions.
00:08:58Je crois que vous parlez uniquement des armes à feu et des armes létales dans votre question.
00:09:04Mais il n'y a pas que ça, tout à fait.
00:09:07Oui, vous avez des tonfas, vous avez également des flashballs,
00:09:12il y a toute une série d'armements qui sont à la disposition.
00:09:15Tout ceci se fait aussi sous l'agrément du procureur de la République et de la préfecture,
00:09:20il convient de le rappeler, ce n'est pas simplement une simple volonté des maires.
00:09:27Mais on constate effectivement qu'il y a une tendance à renforcer les dispositifs d'armement auprès des polices municipales.
00:09:35Mais ça reste néanmoins une décision du maire qui a la possibilité d'armer ou pas sa police municipale,
00:09:41tout comme les maires, il faut le rappeler, ont la possibilité ou pas d'avoir une police municipale.
00:09:47Pour revenir sur cette question de l'armement des polices municipales,
00:09:50ça a longtemps été un débat idéologique, un clivage important entre la gauche et la droite.
00:09:55Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui, oui ou non, Frédéric Masquelier ?
00:09:59Je crois que, en ce qui me concerne, puisque mon opinion n'est pas partagée par tous les maires et notamment au sein de l'AMF,
00:10:05et vous l'avez rappelé, je rappellerai quand même que la police municipale est une police qui est formée,
00:10:12vous avez une formation importante, tout ceci se fait également sous le contrôle aussi de la préfecture ou du procureur de la République.
00:10:21Ce sont des gens qui sont aussi tout à fait raisonnables, aptes à pouvoir porter une arme,
00:10:30et on constate qu'il y a d'ailleurs de moins en moins de différences entre les policiers nationaux ou encore les policiers municipaux.
00:10:39Et si vous prenez d'ailleurs les grandes tragédies qu'ont émaliées ces dernières années,
00:10:44et je pense notamment à un certain nombre d'actes de terrorisme,
00:10:47vous constatez que souvent les premiers sur place, ce sont les policiers municipaux.
00:10:51Donc il faut aussi pouvoir les protéger, et les protéger face à des situations d'extrême tension,
00:10:57comme celle qui s'est produite à Angoulême ou encore ailleurs,
00:11:01c'est leur permettre de se défendre en légitime défense,
00:11:05et pour cela, à mon avis, l'armement est évidemment un complément qui est tout à fait essentiel.
00:11:13Un grand merci à Frédéric Masquelier d'avoir été avec nous ce matin.
00:11:16Je rappelle que vous êtes le maire de Saint-Raphaël,
00:11:19président de la commission Sécurité et Prévention de l'Association des maires de France.
00:11:23Sud Radio, il est à 10h13, dans un instant on parle de nos impôts.
00:11:27Comment se réconcilier avec ?
00:11:29Tenez, peut-être en proposant aux Français de choisir où va leur argent.
00:11:33C'est l'idée d'un impôt participatif, mais est-ce vraiment réalisable ?
00:11:36La réponse avec notre prochain invité, à tout de suite.
00:11:40Sud Radio, les débats de l'été, 10h13, Benjamin Gleize.
00:11:45Les débats de l'été sur Sud Radio, il est à 10h17.
00:11:49Va-t-on pouvoir bientôt choisir comment sont utilisés nos impôts ?
00:11:52L'idée d'un impôt participatif est en tout cas relancée par Gabriel Attal,
00:11:56proposition faite ce mois-ci aux autres forces politiques.
00:11:59Mais comment peut-on mettre en place une telle mesure ? Est-ce seulement réalisable ?
00:12:03On en parle avec vous, Philippe Crevel. Bonjour.
00:12:05Bonjour.
00:12:06Et bienvenue sur Sud Radio, économiste, directeur du Cercle de l'Épargne.
00:12:10L'impôt participatif, Philippe Crevel, c'est quand même un vieux serpent de mer.
00:12:14Pourquoi on ne l'a pas mis en place jusqu'à présent ?
00:12:16C'est trop difficile à instaurer ?
00:12:18Je dirais que l'impôt participatif, ça existe déjà.
00:12:22C'est un peu comme Monsieur Jourdain, on fait de la prose sans le savoir
00:12:26et on fait de l'impôt participatif sans le savoir.
00:12:29Une réduction d'impôt quand vous décidez, par exemple, de favoriser une association.
00:12:34Vous bénéficiez d'une diminution d'impôt.
00:12:36En fait, vous avez indirectement affecté une somme liée à l'impôt à telle ou telle association.
00:12:45On voit bien que ça existe.
00:12:46Pareillement, vous voulez favoriser le logement, l'investissement locatif,
00:12:49vous bénéficiez d'un avantage fiscal.
00:12:51C'est lié au fait que vous voulez favoriser le logement.
00:12:54Certes, c'est pour vous, mais indirectement, il y a une affectation de l'impôt.
00:12:57Là, ce que propose Gabriel Attal, c'est d'aller plus loin,
00:13:00de dire qu'en fait, je souhaite faire un effort supplémentaire
00:13:04pour l'éducation ou pour tel ou tel autre domaine du champ public.
00:13:09Ça ne peut être que marginal, parce que globalement,
00:13:12si tout le monde décide de faire que l'éducation,
00:13:14il n'y aura rien pour la défense, il n'y aura rien pour...
00:13:17Donc, c'est du symbole.
00:13:19On n'est pas sur une décision.
00:13:22Ce n'est pas chaque citoyen qui va décider comment son impôt sera affecté,
00:13:26sinon, évidemment, on risque d'avoir quelques surprises.
00:13:29Donc, c'est du symbole. On est à la limite de la démagogie.
00:13:33De la démagogie.
00:13:34C'est-à-dire, quand on dit, parce que c'est un argument qui revient souvent,
00:13:37l'impôt participatif va permettre, d'une certaine manière,
00:13:40de réconcilier les Français avec leurs impôts.
00:13:43Ça, vous n'y croyez pas vraiment ?
00:13:45Imaginons que tout le monde décide que la défense, par exemple,
00:13:50ce n'est pas nécessaire.
00:13:52Je ne veux rien pour la défense.
00:13:54On a besoin d'une sécurité extérieure.
00:13:57On sera forcé d'allouer, par définition, de l'argent à la défense,
00:14:01que les citoyens le veuillent ou non.
00:14:03C'est pour leur propre sécurité.
00:14:05Donc, ce sera relativement marginal, le côté participatif,
00:14:10et ça ne changera pas forcément grand-chose.
00:14:14Ça pourrait peut-être contribuer à augmenter les impôts.
00:14:16D'ailleurs, ça a été souligné, après la proposition de Gabriel Attal,
00:14:19qu'en fait, ce serait un moyen déguisé pour augmenter les impôts.
00:14:23Vous avez le choix d'affecter l'impôt supplémentaire.
00:14:26Déjà qu'on a des prélèvements obligatoires extrêmement élevés,
00:14:29je ne suis pas sûr qu'on soit gagnant à travers cette mesure.
00:14:34C'est ce que disait Éric Ciotti.
00:14:36Il disait, justement, à propos de la proposition de Gabriel Attal,
00:14:39que ce serait une façon, un but,
00:14:41que ça aurait pour but caché, une augmentation déguisée des impôts.
00:14:46Il parle, en l'occurrence, Gabriel Attal,
00:14:48qu'on puisse flécher une partie de son impôt sur le revenu
00:14:51ou une contribution additionnelle sur une mission du budget de l'État librement choisi.
00:14:55Et vous comprenez quoi, justement, dans cette expression de contribution additionnelle ?
00:14:59C'est-à-dire, en gros, on paye plus d'impôts, il faut dire les choses.
00:15:02Globalement, on peut imaginer que cette contribution additionnelle
00:15:06soit une majoration de l'impôt sur le revenu,
00:15:09mais un cadeau énorme, on vous dirait, vous avez le droit de choisir l'affectation.
00:15:14Sachant que ça vient à l'encontre d'un grand principe budgétaire,
00:15:18qui est la neutralité de l'impôt.
00:15:19Certes, il y a déjà des affectations diverses et variées qui ont été mises en place,
00:15:23mais justement, c'est contraire au grand principe de l'impôt, c'est la neutralité.
00:15:28Ça veut dire qu'on verse un impôt, il n'est pas affecté,
00:15:30c'est simplement la loi de finances qui permet l'affectation
00:15:33en fonction d'objectifs, d'intérêts généraux.
00:15:35Ce n'est pas le citoyen qui décide de financer telle ou telle action,
00:15:40parce que dans ces cas-là, comme je l'ai dit, ça peut être un peu anarchique
00:15:42et puis ce n'est pas certain qu'on soit dans l'intérêt général toujours.
00:15:46Donc, globalement, c'est peut-être une idée déguisée pour majorer les impôts.
00:15:53Alors, ce n'est pas forcément toujours le cas.
00:15:55On le voit notamment en Italie, ça existe déjà, cet impôt participatif.
00:15:58Les Italiens qui peuvent flécher 0,8% de leurs impôts, ce n'est pas beaucoup.
00:16:04Il y a une députée socialiste en France qui, elle, avait proposé carrément l'an dernier
00:16:07de permettre aux Français de flécher 5% de leurs impôts.
00:16:11Ce sont des mesures qui sont réalisables ?
00:16:14Alors, en Italie, 0,8%, donc on est sur quelque chose de relativement faible.
00:16:18C'est-à-dire en particulier pour affecter en faveur de telle ou telle religion.
00:16:24Il y a également ça en Allemagne, où on peut mentionner dans la déclaration d'impôt sur le revenu
00:16:31si on soutient l'église catholique, l'église protestante, l'islam.
00:16:37Donc, ça, c'est un choix qui peut être fait dans le cadre de la déclaration d'impôt sur le revenu en Allemagne.
00:16:41En Italie, pareil, on peut affecter son impôt pour soutenir telle ou telle religion.
00:16:46Mais c'est marginal et c'est très lié, là, on va dire, aux religions.
00:16:51Et je dirais qu'en France, on a ce dispositif à travers les réductions d'impôts.
00:16:55Et donc, en fait, on a déjà un montant qui est à peu près équivalent à ce qu'il y a en Italie à travers les réductions d'impôts.
00:17:02On pourrait décider qu'il n'y a pas de réduction d'impôts et simplement, on déciderait de flécher en faveur de telle ou telle association
00:17:09pour défendre les animaux, pour défendre la culture ou je ne sais quoi.
00:17:16Je dirais que le mécanisme, c'est ça.
00:17:18Après, tout le monde ne fait pas des dons ? On n'a pas forcément les moyens de faire des dons ?
00:17:22Tout le monde n'a pas les moyens de faire des dons. D'ailleurs, un Français sur deux ne paie pas l'impôt sur le revenu.
00:17:29Il faut le signaler.
00:17:30Donc, évidemment que ce sont plutôt des ménages les plus aisés qui effectuent des dons,
00:17:35notamment pour diminuer leur impôt sur le revenu.
00:17:39Évidemment, il y a des dispositifs où ce n'est pas une réduction d'impôt, c'est un crédit d'impôt.
00:17:47Dans ces cas-là, même ceux qui ne sont pas imposables vont bénéficier d'une ristourne de la part de Bercy.
00:17:57Il y a des mécanismes qui permettent de corriger ce côté un peu inégalitaire en cas de réduction d'impôt.
00:18:02Mais malgré tout, comme vous l'avez dit, c'est toujours une question de revenu et certains ne peuvent pas entrer dans ces dispositifs.
00:18:08Pour être tout à fait clair, je ne sais pas si je vous ai bien compris tout à l'heure,
00:18:11mais ce que vous dites, c'est que ce n'est pas forcément constitutionnel de mettre en place un tel impôt participatif ?
00:18:16C'est con. La question de la constitutionnalité, oui, peut se poser.
00:18:20Dans le sens où c'est une affectation et on admet les affectations en matière budgétaire.
00:18:28Par exemple, pour des missions qui sont quasi à la limite du commercial.
00:18:34J'affecte un impôt pour une mission de l'État sur, par exemple, la réalisation d'une autoroute, d'une voie ferrée,
00:18:42donc il y a un objectif derrière. L'affaire de l'affectation pour telle ou telle mission, la question peut se poser.
00:18:49Je ne serais pas certain de la réponse.
00:18:52C'est vrai qu'en revanche, l'idée de la neutralité en matière fiscale est un principe depuis le XIXe siècle
00:18:59et il a été largement ébréché, c'est vrai.
00:19:02Néanmoins, l'idée que l'impôt sur le revenu sert à financer l'État, mais pas forcément telle ou telle action d'État,
00:19:11c'est au parlementaire de déterminer, dans le cadre de la loi de finances, ce qu'il faut faire de l'impôt.
00:19:17Ça ne peut passer que par le budget, finalement par une loi de finances ?
00:19:23Oui. Logiquement, l'impôt sur le revenu, la TVA, tombe dans la caisse de l'État
00:19:29et on ne détermine pas ce que va faire l'impôt sur le revenu, ce que va faire la TVA.
00:19:33C'est vrai qu'il y a eu des affectations d'une partie de la TVA sur les collectivités locales,
00:19:37d'une partie de la TVA sur les retraites, c'est assez récent,
00:19:40mais c'est déjà contraire au principe d'universalité fiscale.
00:19:45Dans l'état actuel des forces politiques qu'on a au sein de l'Assemblée nationale,
00:19:49est-ce que vous pensez que ça a des chances d'aboutir, de passer une telle proposition de mise en place,
00:19:55d'instauration d'un impôt participatif ?
00:19:59Je ne suis pas certain que la proposition de Gabriel Attal recueille une majorité en l'état actuel,
00:20:05premièrement parce que les divisions politiques remporteront sur la proposition en elle-même,
00:20:11en plus elle émane de la majorité présidentielle,
00:20:16d'autre part je pense que certains groupes trouveront que c'est un peu gadget,
00:20:21et qu'au moment où la France est confrontée à un problème de finances publiques grave,
00:20:25majeur, un déficit de plus de 5 points de PIB, d'une dette de plus de 3 000 milliards d'euros,
00:20:31cette histoire d'affectation, sous couvert peut-être d'augmenter les prélèvements obligatoires,
00:20:35je ne suis pas sûr que cela recueille une majorité au sein de l'Assemblée nationale,
00:20:40déjà le problème ce n'est pas forcément l'impôt participatif, c'est de faire passer le plus de chèque.
00:20:44Effectivement, ce sera le premier enjeu, enjeu principal pour le prochain gouvernement.
00:20:49Merci Philippe Crevel de nous avoir apporté toute votre expertise,
00:20:53je vous rappelle que vous êtes économiste, directeur du Cercle de l'Épargne.
00:20:57Très bonne journée à vous Sud Radio, il est 10h26, dans un instant vous le savez, place à nos débatteurs,
00:21:03on parlera notamment d'un retour, Elisabeth Borne, candidate à la présidence du Parti Présidentiel de Renaissance,
00:21:09d'ailleurs qu'est-ce que vous en pensez de ça, ça vous réjouit, ça vous agace ?
00:21:12Eh bien dites-le nous, 0826 300 300, je vous attends à l'antenne, juste après ça.
00:21:2410h30, c'est l'heure d'ouvrir les débats, en tout cas avec nos débatteurs,
00:21:27les débats de l'été, nos débatteurs du jour, je vous les présente,
00:21:30ils nous font le plaisir d'être avec nous ce matin, Franck Daudieu, bonjour !
00:21:34Et merci d'être avec nous, vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
00:21:38Maura Daïde Tabouche, bonjour !
00:21:40Bonjour Benjamin !
00:21:41Et merci à vous également d'être présent ce matin dans le studio de Sud Radio,
00:21:44vous êtes réalisateur, producteur de documentaires, on peut noter notamment la série
00:21:48« Sale Temps pour la planète » diffusée sur France 5, et puis on vous retrouve aussi toute l'année
00:21:52sur Sud Radio dans le grand matin week-end avec Jean-Marie Bordry,
00:21:57et puis avec nous également Jean-Baptiste Moreau, bonjour !
00:22:00Bonjour !
00:22:01Merci Jean-Baptiste Moreau, vous êtes ancien député de la Creuse,
00:22:05on commence, vous le savez, première demi-heure, avec vos coups de cœur, vos coups de gueule,
00:22:11on commence, tenez Jean-Baptiste Moreau, avec votre coup de gueule,
00:22:15vous voulez revenir sur les attaques à répétition de la part des Insoumis contre Sophia Aram.
00:22:21Oui, tout à fait, elle leur a d'ailleurs répondu hier par une interview assez bien vue dans le journal Le Point,
00:22:29elle fait l'objet depuis quelques temps déjà d'attaques à répétition,
00:22:34que ce soit Aymeric Caron, Mercia Soudé et compagnie,
00:22:37alors c'est vrai que dans ses spectacles elle n'est pas tendre avec El-Effi et avec l'extrême gauche,
00:22:42mais elle vise juste, et en retour elle se prend des accusations d'islamophobie,
00:22:48de, globalement, elle ne serait pas une bonne arabe puisqu'elle attaque l'islam,
00:22:54globalement, j'exagère un peu, mais à peine.
00:22:58Donc cette assignation à sa religion,
00:23:02enfin voilà, en plus il se trouve que Sophia Aram est mon amie,
00:23:05donc je ne suis pas forcément complètement objectif dans le débat,
00:23:08mais ses attaques sont déjà d'une bassesse à toute épreuve,
00:23:12et en plus elle la met en danger puisqu'il l'accuse d'islamophobie,
00:23:16et il faut rappeler que le terme d'islamophobie a été inventé par les islamistes
00:23:20pour essayer de regrouper l'ensemble de la communauté musulmane derrière eux,
00:23:23et derrière leur volonté d'imposer l'islam, non pas comme une religion mais comme un fait politique.
00:23:27Et donc elle attaque régulièrement, et tout ça c'est parti en fait,
00:23:32elle a fait une blague sur le voile de la médaillée olympique du marathon
00:23:38le soir de la cérémonie de clôture,
00:23:41cette médaillée olympique qui d'ailleurs, dans un journal une semaine avant,
00:23:48pose cheveux complètement au vent sans aucun problème,
00:23:51donc c'était bien un acte politique, une revendication politique,
00:23:54ce qui n'a pas sa place dans les JO, et elle a fait une blague,
00:23:56alors on peut la trouver drôle ou pas drôle, chacun voit sa porte en la matière,
00:24:02mais elle s'est prise un torrent debout en retour de la part d'un certain nombre de députés,
00:24:07notamment insoumis, en l'accusant d'islamophobe, raciste aussi,
00:24:12ces gens-là posent des mots dont ils ne seront jamais victimes,
00:24:17Sophia Aram a grandi à Trappes, elle est marocaine d'origine,
00:24:22le racisme elle en a fait l'objet plus qu'à son compte,
00:24:25parce que ce qu'on accuse d'islamophobie c'est juste du racisme,
00:24:29et tous les arabes en sont victimes, qu'ils soient musulmans ou pas,
00:24:31les vrais racistes justement les mettent tous dans le même panier,
00:24:36que ce soit des musulmans ou pas des musulmans,
00:24:38donc c'est des accusations sans aucun fondement, totalement ridicules,
00:24:42et qui en plus clairement la mettent en danger,
00:24:44puisque la désignent aux yeux de quelques illuminés comme une adversaire de l'islam,
00:24:49ce qu'elle n'est pas, elle critique juste l'extrême gauche et sa bigoterie permanente actuelle,
00:24:54Elle qualifie dans l'interview du Point l'extrême gauche de totalitaire et stupide,
00:24:58ce sont ses points.
00:24:59Oui, elle a à peu près raison, je suis désolé,
00:25:02mais quand on voit la vidéo d'Ersia Soudé hier qui présente son équipe sur Twitter,
00:25:06c'est affligeant de bêtise.
00:25:08À présent ils sont l'un de ses collaborateurs comme un harceleur de journalistes.
00:25:12Un harceleur de journalistes et c'est très bien,
00:25:14et c'est d'ailleurs M. Jacobovitch qui est régulièrement sur les antennes de Sud Radio,
00:25:17qui en a été victime, il faut voir le torrent de haine qui s'est pris dans la tête,
00:25:21suite à l'action de ce collaborateur parlementaire.
00:25:24Sa vidéo de présentation d'équipe, c'est digne d'un délégué de classe de cinquième,
00:25:28mais certainement pas d'un député de la nation.
00:25:30Franck Dedieu, vous partagez la colère, on l'entend à l'instant, de Jean-Baptiste Moreau
00:25:35concernant ses attaques de la France Insoumise en direction de l'humoriste,
00:25:38notamment qui est sur France Inter, M. Ferrand.
00:25:42Oui, tout à fait, je le partage, je comprends aussi son coup de gueule qui est parfaitement légitime,
00:25:49et finalement, ce n'est pas nouveau, ce caractère très particulier de l'extrême-gauche.
00:25:56François Cavana, que vous connaissez, qui est co-créateur de Harakiri et de Charlie Hebdo,
00:26:02disait que les gauchistes sentent le cur et le froid.
00:26:06Il y a cet élan révolutionnaire, qui peut être tout à fait légitime et aussi emballant,
00:26:12à quelque chose parfois de moins de soldat,
00:26:16qui rend impossible l'humour, le second degré, le lâcher-prise, la distance aussi.
00:26:24Et effectivement, l'idée de ne pas céder à l'intimidation,
00:26:30comme avait fait Cavana en son temps, de toute intimidation,
00:26:34qui revient de toutes parties, de la droite, de la gauche, du centre, du pouvoir,
00:26:39et y compris aussi de ses confrères, des médias, je trouve ça parfaitement légitime.
00:26:47Et ça doit aussi, je dirais, nous conduire, nous inspirer, nous en tant qu'observateurs,
00:26:54en tant que journalistes aussi, de se dire qu'on ne doit pas être intimidé
00:27:00par une forme soit de bien-pensance, un peu centre mou ou centre autoritaire,
00:27:07soit de sectarisme extrémiste.
00:27:10Je reprends votre terme d'intimidation, Mourad Aïtabouche.
00:27:14Justement, pour vous aussi, il y a une notion, à ce niveau-là,
00:27:17de volonté d'intimider des politiques, des humoristes, en l'occurrence,
00:27:23la Sophia Aram, de la part de ses Insoumis.
00:27:25En l'occurrence, les humoristes sont de plus en plus, même si par le passé,
00:27:29les Guy Bedos, Pierre Desproges, sont allés sur ce terrain-là de la politique.
00:27:35Ils ont même parfois été beaucoup plus loin.
00:27:37Il se trouve qu'aujourd'hui, il y a une caisse de résonance qui sont les réseaux sociaux.
00:27:41Moi, je citerais aussi Blanche Gardin.
00:27:43Ce sont des gens qui, à un moment, prennent dans l'humour des positions politiques.
00:27:48Là où je trouve qu'il y a une limite, c'est quand on parle de dérive autoritaire, je ne sais quoi.
00:27:53Je ne pense pas que ce soit le rôle des humoristes.
00:27:56Pour le coup, je parlais de Guy Bedos.
00:27:58J'ai écouté un vieux sketch de Guy Bedos et les vacances à Marrakech.
00:28:02Mais c'est d'un racisme.
00:28:04Vous ne pouvez pas imaginer.
00:28:06C'est en gros un commandant de bord de Royal Air Maroc.
00:28:09On ne peut pas imaginer deux secondes et demie qu'il soit commandant de bord.
00:28:12Et tout est comme ça. C'est assez terrible.
00:28:14C'est-à-dire que ce sont des clichés qui sont entretenus.
00:28:17Donc l'humour...
00:28:19Moi, j'ai toujours été et je le serai toujours fondamentalement accroché à l'idée de liberté d'expression.
00:28:24Je respecte parfaitement ce que fait Sophia Aram.
00:28:28Mais je pense toujours qu'on peut blesser.
00:28:30Et c'est peut-être la limite à un moment.
00:28:32C'est comment faire en sorte de ne pas blesser.
00:28:34Maintenant, sur LFI, d'une manière générale, le RN,
00:28:38ils prêtent le flanc à ce qu'il y ait des flèches qui partent, que ça fuse.
00:28:46Pourquoi ? Parce que parfois, ils sont caricaturaux dans leurs expressions, dans leurs sorties politiques.
00:28:55Et encore une fois, je pense qu'on est dans un jeu démocratique.
00:28:59Alors là où c'est un danger, c'est quand effectivement il peut y avoir des menaces de mort.
00:29:03Mais sur les réseaux sociaux, on voit ça fleurir tous les jours.
00:29:07Je ne sais pas la réalité de ces menaces de mort aujourd'hui.
00:29:11Pour l'instant, on n'a pas entendu quelqu'un qui a été menacé, qui a été jusqu'au bout.
00:29:17Jean-Baptiste Moreau, pour conclure sur ce coup de gueule, avant de passer à la suite.
00:29:23Pas des menaces de mort. Je rappelle que le professeur Patik, d'autres sont morts après avoir été accusés de dissamophobie.
00:29:31C'est juste ce détail.
00:29:33Ce n'est pas un détail, mais je parlais juste des humoristes.
00:29:37Parce qu'évidemment, je suis le premier à condamner ces assassinats-là.
00:29:43Donc accuser quelqu'un de dissamophobie, ce n'est pas du tout neutre.
00:29:46Et d'autre part, offenser, c'est la propre de l'humour.
00:29:52Si on se met dans l'humour à ne vouloir offenser personne, on ne fait plus d'humour.
00:29:58C'est juste ça. La satire, ça a toujours existé.
00:30:01Charlie Hebdo, ça a toujours existé.
00:30:03On a toujours eu de bonnes raisons d'être offensés.
00:30:05Et moi, le SOS, je suis une victime.com permanent, ça me saoule.
00:30:08Franchement, ça nuit au débat démocratique.
00:30:11Ça nuit à toute l'expression et la liberté d'expression.
00:30:15Il n'y a pas de délit de blasphème en France.
00:30:18Et j'espère bien qu'il n'y en aura jamais.
00:30:20Si LFI arrive au pouvoir, je ne suis pas sûr que ça n'arrive pas.
00:30:22Si jamais ce malheur devait devenir, c'est devenu les bigots et les idiots utiles
00:30:30soumis des islamistes aujourd'hui.
00:30:34On poursuit ces débats, ces coups de gueule.
00:30:38On a entendu votre coup de gueule.
00:30:40À l'instant, Jean-Baptiste Moreau, on va passer à un coup de coeur.
00:30:42Votre coup de coeur, Morad Haïtabouche.
00:30:45Vous voulez un coup de coeur en direction des scientifiques à propos du climat, c'est ça ?
00:30:49En fait, c'est un coup double, puisque c'est un coup de coeur et un coup de gueule.
00:30:54Avec d'abord un coup de chapeau qui vient du coeur pour tous les scientifiques, vous avez raison,
00:30:58qui nous informent et nous alertent sur la réalité du changement climatique en cours.
00:31:02Un travail de titan qui est réalisé par des dizaines de milliers de chercheurs partout dans le monde.
00:31:07Aujourd'hui, on sait, grâce à leurs travaux, que les températures s'affolent,
00:31:11que la mercure explose, que la planète est en surchauffe.
00:31:14Les effets sont déjà bien visibles, pas seulement à l'autre bout du monde,
00:31:17non, ici, en France.
00:31:19On ne va pas faire la liste des drames passés, mais ça risque bien de s'intensifier, de s'accélérer.
00:31:24Parlons juste des glaciers avec cette projection.
00:31:26En 2100, ils auront presque tous disparu de la surface de la Terre.
00:31:30Effet immédiat, une montée des eaux, selon le glaciologue Jean-Baptiste Bosson,
00:31:35elle pourrait être de près de 60 mètres.
00:31:38Je vous laisse juste visualiser le monde qui nous attend.
00:31:41Alors oui, nous savons grâce aux experts ce qui nous attend.
00:31:44Mais que faisons-nous pour limiter les risques ?
00:31:47En fait, on est à bord du Titanic, on voit l'iceberg devant nous.
00:31:51Le commandant de bord, lui, refuse de virer.
00:31:53Il continue sa route, la croisière s'amuse.
00:31:56Ce commandant de bord, c'est la classe politique, et c'est mon coup de gueule, Benjamin.
00:31:59Elle s'écharpe, se chamaille, s'invective, mais ne bouge pas sur ses enjeux planétaires.
00:32:04Elle parle, elle cause, elle s'émeut parfois, mais ils font comme si de rien n'était.
00:32:08La vie politique continue, bégaie, piétine.
00:32:11Le maître du temps, le chef de l'État, estime qu'il est urgent d'attendre.
00:32:15Alors, on attend les bras croisés, qu'il nomme un premier ministre,
00:32:18qui, une fois à Matignon, permettra que tout sera fait pour réduire enfin nos émissions de gaz à effet de serre.
00:32:25Mais comme disait F.E. Charles Pascua, les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
00:32:30Le bateau sur lequel nous sommes embarqués, le Titanic, continue de foncer tout droit sur l'iceberg,
00:32:34et on ne fait rien pour éviter le pire.
00:32:37Jacques Chirac, lui, disait « la maison brûle et nous regardons ailleurs ».
00:32:41Bien dit, il est peut-être temps de mettre en adéquation diagnostics et remèdes,
00:32:45car cette inaction climatique a des conséquences sur les scientifiques
00:32:49qui finissent, par déprimé ou pire, à faire un burn-out.
00:32:53A force de prêcher dans le désert, ils finissent par s'époumonner,
00:32:57à l'image de la forêt, qui se consument et qui n'est plus ce poumon vert qui nous permet de respirer, de vivre.
00:33:03Tout ça pour vous dire que plus de 1000 scientifiques sont réunis actuellement au chevet de l'Antarctique,
00:33:08ça se passe au Chili, et tous tirent la sonnette d'alarme sur le coup de chaud sur le continent blanc.
00:33:13Une vague de chaleur qui a démarré il y a plus d'un mois,
00:33:16une poussée de fièvre qui, si elle se poursuit, aura là aussi des conséquences terribles pour nos vies.
00:33:21Et pour une fois, on pourra croire aux paroles des politiques,
00:33:24ce sera la fin de l'abondance.
00:33:26Dixit Emmanuel Macron, le maître des horloges et du temps.
00:33:30Et bien voilà, pour ce coup de gueule, coup de coeur, Franck Dedieu, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:33:35Alors deux choses.
00:33:37D'abord, effectivement, je partage l'opinion de Mourad pour dire qu'il y a une inaction climatique,
00:33:45mais la question se pose de savoir à qui la faute.
00:33:48Vous parlez du commandant de bord, du nous aussi.
00:33:51Qu'est-ce que c'est, nous ?
00:33:54Il se trouve que, en gros, ce constat a été fait depuis bien longtemps, une trentaine d'années,
00:34:00de façon très approfondie par les scientifiques.
00:34:04Et en gros, on voit que ce qui ne fonctionne pas, c'est l'idée du multilatéralisme.
00:34:12C'est-à-dire, on se dit, les COP se succèdent, on se met autour d'une table,
00:34:16et on dit on agit à partir du moment où on est tous d'accord.
00:34:20Et lorsqu'il y a une alternance politique, exemple Trump en 2016, on les suspend.
00:34:25Est-ce légitime ? On peut dire ben oui, c'est la souveraineté des États.
00:34:31La démocratie a parlé.
00:34:33Est-ce illégitime ? Y a-t-il une sorte de point qui finit par être supérieur à la légitimité démocratique,
00:34:40c'est-à-dire quelque part la sauvegarde de la planète ?
00:34:43Et donc vous posez la question de qu'est-ce qui est le plus important ?
00:34:47C'est extrêmement complexe, et je pense que peut-être,
00:34:51il faut essayer de penser au-delà du multilatéralisme.
00:34:54Si on commence à succéder, à voir les COP 25, 26, 27, 28, en disant
00:34:59il faut être d'accord, tous d'accord à 196, vous pensez bien qu'il y a des pays
00:35:03qui ont une sorte de créance un peu énergétique en se disant
00:35:06ben nous au 19e siècle on n'a pas pollué.
00:35:08Et puis d'autres qui en revanche, peut-être, ont une sorte de dette écologique
00:35:14et à qui on dit c'est surtout les classes moyennes qui vont payer.
00:35:16On ne peut pas réagir comme ça.
00:35:18La question est peut-être, mais ça demande d'être un peu moins ambitieux,
00:35:22de penser à l'échelle nationale, c'est-à-dire de se dire
00:35:26ben voilà, on va essayer d'avoir des politiques d'aide à la transition écologique
00:35:35pour les voitures électriques, pour l'isolation des bâtiments,
00:35:39et tout cela finalement à l'échelle nationale, c'est-à-dire de faire coïncider
00:35:43parce que c'est là où je voulais en venir Benjamin,
00:35:45de faire coïncider l'action climatique avec le cadre de la souveraineté
00:35:50qui est celui de la nation.
00:35:52Je pense qu'il faut accepter l'idée que les COP ne donneront rien
00:35:58à partir du moment où les États sont souverains.
00:36:02Et d'être au plus proche aussi du quotidien.
00:36:04Absolument, c'est la fameuse fin du mois contre fin du monde.
00:36:07En ce qui concerne les scientifiques, je ne serais pas tout à fait d'accord avec Morat,
00:36:11c'est-à-dire que pour moi, un scientifique,
00:36:14évidemment c'est très important qu'il prenne à cœur son message,
00:36:18et qu'une fois qu'à partir de plusieurs études il n'ait pas entendu,
00:36:22et bien il tombe en dépression.
00:36:25Mais enfin, un scientifique, c'est surtout de faire des photographies,
00:36:29des propositions, et de s'en tenir là.
00:36:31Il faut que le dernier mot revienne aux politiques
00:36:34qui ont une légitimité démocratique, et moi je trouve que la légitimité
00:36:39technique et scientifique est parfaitement logique,
00:36:42on l'a vu lors du Covid, il ne faut pas non plus que les scientifiques
00:36:46prennent le pouvoir.
00:36:47Jean-Baptiste, pour conclure rapidement.
00:36:49Je suis ingénieur agronome de formation, et je suis agriculteur depuis il y a peu.
00:36:53Il faut surtout que les scientifiques ont l'air à s'exprimer sur leur domaine de compétence.
00:36:56L'autre jour j'entendais une hydrologue s'exprimer sur l'agriculture,
00:36:58elle n'a absolument aucune compétence, mais ses paroles sont prises
00:37:01comme les paroles d'une scientifique.
00:37:02Elle est très compétente sur l'hydrologie, sans aucun doute,
00:37:04et aucune compétence sur l'agriculture.
00:37:06Sur le réchauffement climatique, c'est indéniable.
00:37:08Ce que je voulais dire, et pour rebondir sur ce qu'a dit l'intervenant précédent,
00:37:11c'est que globalement, oui, bien sûr qu'il y a eu des décisions de prise,
00:37:15au niveau français notamment, au niveau européen il y a eu des décisions de prise,
00:37:18il y a un certain nombre de continents où il n'y a pas de décision de prise,
00:37:20mais surtout, ce n'est pas juste le politique.
00:37:23L'année où on a le moins émis de gaz à effet de serre, c'est l'année du Covid.
00:37:27On a fait une chute des émissions de gaz à effet de serre,
00:37:30parce que chacun a modifié son mode de vie.
00:37:32On est toujours d'accord pour lutter contre le changement climatique,
00:37:35à condition que les réglementations concernent les autres et pas nous.
00:37:37Enfin, je veux dire, la vraie lutte contre le changement climatique,
00:37:41chaque citoyen en est responsable, dans son mode de vie,
00:37:44dans ses déplacements en avion, dans ses déplacements en voiture, voilà.
00:37:47Et si on veut vraiment lutter contre ça, il va falloir modifier en profondeur notre façon de vivre.
00:37:52Est-ce que tous ceux qui hurlent à l'inaction climatique du gouvernement
00:37:56sont prêts à changer leur mode de vie ? Je ne suis pas persuadé, moi.
00:37:59En tout cas, la question est posée 10h46 sur Sud Radio.
00:38:02On revient dans un instant, on conclut ces coups de cœur, coup de gueule,
00:38:05avec le vôtre, Franck Dedieu, je rappelle, vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
00:38:09avec le nouveau numéro en kiosque.
00:38:11Aujourd'hui, il intrigue pour garder la main, mais le roi président est nu.
00:38:16Voilà, c'est à découvrir, à lire dans Marianne, cette semaine.
00:38:20On reste avec vous aussi, Maura Daïta-Bouche et puis Jean-Baptiste Moreau.
00:38:23A tout de suite.
00:38:25Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:38:30Et on est toujours ensemble dans les débats de l'été avec nos débatteurs du jour.
00:38:33Maura Daïta-Bouche, réalisateur, producteur de documentaires,
00:38:36notamment la série « Sale temps pour la planète » sur France 5.
00:38:39Et puis, comment va la planète ?
00:38:40Ça, c'est sur Sud Radio, dans le grand matin, week-end, tout au long de l'année.
00:38:44Présent avec nous, également, Jean-Baptiste Moreau, ancien député de la Creuse.
00:38:47Franck Dedieu, on en vient à votre coup de gueule ?
00:38:51Oui, on peut dire ça.
00:38:52On peut dire ça sur le phénomène Taylor Swift,
00:38:54avec en ligne de fond, forcément, cette campagne présidentielle américaine.
00:38:57Alors, ce n'est pas le phénomène en soi qui m'agace,
00:39:01c'est l'idée qu'elle serait, elle-même, à elle seule,
00:39:06capable de renverser et de faire l'élection présidentielle américaine.
00:39:11Il y a un chiffre qui revient.
00:39:12Beaucoup, c'est 4% des électeurs potentiellement.
00:39:15Donc, évidemment, dans ce qu'on appelle les « swing states »
00:39:17qui peuvent basculer d'un côté ou de l'autre, ça devient déterminant.
00:39:20Moi, l'idée de se concentrer sur un point lumineux,
00:39:24en l'occurrence une star, mais hier, papy voise, j'y reviendrai,
00:39:29c'est oublier le reste, c'est ne pas voir le reste aux alentours
00:39:33qui devient déterminant.
00:39:35Et je crois que j'appelle ça une espèce de storytelling unicozal
00:39:38qui consiste, finalement, à très simplifier les choses
00:39:41et à considérer que, eh bien, à nier la complexité d'un vote
00:39:47dans ses profondeurs psychologiques, sociologiques françaises et américaines.
00:39:53Rappelez-vous, lors de papy voise, c'était un retraité du Loiret à Orléans
00:39:59qui s'était fait agresser à la veille de l'élection en 2002.
00:40:02On avait dit, oh bien, Jean-Marie Le Pen au deuxième tour,
00:40:06c'est à cause des médias qui en ont trop parlé
00:40:11et donc qui ont poussé le vote Jean-Marie Le Pen.
00:40:14Et d'un certain point de vue, cette explication assurait le fait
00:40:19qu'il n'y avait pas un problème de fond.
00:40:21C'était tout simplement une sorte de circonstance,
00:40:24de conjoncture de planètes mal alignées
00:40:28qui faisait qu'il arrivait au deuxième tour.
00:40:31Eh bien, en vérité, on souhaite bien ensuite
00:40:34que c'est un phénomène beaucoup plus fondamental
00:40:38et que cet écume-là, expliquer des phénomènes politiques de cette ampleur
00:40:45simplement en s'intéressant au point lumineux à cet écume
00:40:49consiste à trop simplifier l'élection
00:40:52et à avoir une sorte de storytelling
00:40:54qui passe à côté de quelque chose qui est plus fondamental,
00:40:58de plus structurel.
00:40:59Il se trouve qu'aux Etats-Unis,
00:41:01il y a un conflit majeur entre deux visions du monde
00:41:04et qui puise la racine de toute l'histoire américaine,
00:41:10je dirais toute l'histoire américaine
00:41:12de la guerre de sécession aujourd'hui pratiquement
00:41:15avec Donald Trump et Kamala Harris.
00:41:19Et de faire d'une chanteuse,
00:41:21certes sur la base des followers,
00:41:24sur la base du public qui applaudit,
00:41:29sur la base du nombre de jeunes
00:41:31qui connaissent par cœur leurs paroles,
00:41:33me semble d'une simplification coupable.
00:41:36Jean-Baptiste Moreau,
00:41:37avant de donner la parole à Mourad Haïtabouche,
00:41:40donner autant d'importance à une chanteuse,
00:41:43à une star,
00:41:44il faut le dire,
00:41:45à Taylor Swift,
00:41:46ça vous surprend, ça vous hargasse ou pas ?
00:41:49Non, ça ne me surprend pas et ça me consterne,
00:41:51mais hélas je pense que son influence est réelle
00:41:57parce que je pense qu'aujourd'hui,
00:41:58de plus en plus,
00:41:59les citoyens se décident au moment où ils rentrent dans le bureau de vote
00:42:02pour qui ils vont voter.
00:42:03L'intervenant précédent avait raison sur une partie,
00:42:06tant qu'on avait un peuple qui était vraiment,
00:42:08des populations qui étaient vraiment éduquées à la politique,
00:42:11qui aimaient la politique,
00:42:12qui étaient passionnées par la politique,
00:42:13qui disaient on chute droite, chute gauche.
00:42:15Aujourd'hui, on n'est plus dans ce schéma-là
00:42:17et aujourd'hui, et notamment dans la jeune génération,
00:42:20je pense qu'on a des gens qui sont totalement déconnectés
00:42:22du monde politique et de l'offre politique telle qu'elle est
00:42:25et qui se décident un peu en fonction de l'air du temps.
00:42:28Et hélas, c'est dramatique pour nos démocraties.
00:42:31Et effectivement, il y a aussi des ressorts plus profonds
00:42:35sur des oppositions de société
00:42:38entre des gens qui estiment l'aisé
00:42:41par le fonctionnement de la société
00:42:43et d'autres qui sont plus favorisés.
00:42:44Donc, on a toujours cette opposition-là qui a toujours existé.
00:42:47Mais on a aussi une partie de la population,
00:42:49je suis désolé, mais qui se détermine un peu,
00:42:52ou doit mouiller,
00:42:53et qui, au moment où elle rentre dans le bureau de vote,
00:42:55ne sait pas pour qui elle va voter
00:42:56et se décide au moment où elle est dans l'isoloir.
00:42:58Et effectivement, ce type d'action,
00:43:02de célébrité, de gens connus, aimés,
00:43:05notamment par la jeunesse,
00:43:07peut avoir une influence non négligeable, à mon avis,
00:43:09sur le résultat d'une élection, y compris présidentielle.
00:43:12J'en suis persuadé.
00:43:13Mourad Aïtabou, je vous partage...
00:43:16L'idée, de toute façon, aux États-Unis,
00:43:18on est dans le show,
00:43:19on est dans la politique spectacle.
00:43:21D'ailleurs, la question, c'est
00:43:22est-ce que ça pourrait se passer aussi en France ?
00:43:23On a des artistes, des grands artistes,
00:43:25qui se sont prononcés en faveur
00:43:27de tel ou tel candidat politique.
00:43:29Je ne sais pas si c'est avec le même succès.
00:43:31Ce n'est pas faux.
00:43:32À chaque fois qu'il y a une élection présidentielle,
00:43:34on se souvient de...
00:43:36Comment il s'appelle ? Dominique Bénard,
00:43:38qui avait relooké Ségolène Royal.
00:43:40On se souvient d'un certain nombre d'artistes
00:43:42qui s'étaient soit prononcés
00:43:44pour Nicolas Sarkozy, soit pour Ségolène Royal.
00:43:47Non, en fait, je crois que c'est un phénomène
00:43:48qui vient des États-Unis,
00:43:49et qui est typique des États-Unis,
00:43:51avec ces shows à l'américaine.
00:43:52Il ne faut quand même pas oublier
00:43:53que George Clooney avait demandé
00:43:55le départ de Joe Biden.
00:43:57Et c'est bizarre, parce que c'est au moment
00:43:59où George Clooney et quelques acteurs d'Hollywood
00:44:02ont dit, oulala,
00:44:04Joe Biden n'est plus notre candidat.
00:44:06Mais on ne donne plus d'argent,
00:44:07parce qu'en fait, c'est ça aussi le nerf de la guerre,
00:44:09c'est l'argent.
00:44:10Et donc là, on s'est dit,
00:44:11oulala, Joe Biden ne fait plus l'affaire,
00:44:13il va falloir trouver quelqu'un d'autre.
00:44:14Et quand on regarde le dernier show
00:44:16de Kamala Harris,
00:44:17on voit bien qu'il y avait là
00:44:19toute la garde arrière-garde
00:44:21des démocrates, y compris les Obamas.
00:44:23Donc on est dans une politique spectacle.
00:44:25Alors pourquoi Taylor Swift ?
00:44:27En fait, je crois qu'elle n'a rien demandé,
00:44:29elle, à titre personnel.
00:44:30Ce n'est pas elle qui s'est réveillée un jour
00:44:32en disant, je veux impacter
00:44:34la campagne politique américaine
00:44:36des présidentielles.
00:44:37Non, je crois que la seule chose qu'elle ait pu dire
00:44:39un jour, c'est Trump non merci.
00:44:41Enfin bon, Trump, il ne faut quand même pas oublier
00:44:43que c'est lui qui, pendant le Covid, avait dit,
00:44:45il faut boire de l'eau de Javel.
00:44:46Et j'en passe au niveau des
00:44:48dérapages de Trump.
00:44:50Non, je crois qu'on est vraiment
00:44:52aujourd'hui dans une politique spectacle
00:44:54qui commence à arriver en France.
00:44:55Et c'est peut-être là, je trouve,
00:44:57un dérapage dommageable.
00:44:58D'ailleurs, Taylor Swift qui a pris la parole
00:45:00récemment, je crois que c'était hier, à propos
00:45:02d'un de ses concerts à Vienne,
00:45:04qui avait été annulé
00:45:06à cause d'une menace d'attentat,
00:45:08en tout cas un attentat islamiste déjoué.
00:45:10Est-ce que ça peut arriver d'une certaine manière
00:45:12en France, ce phénomène-là,
00:45:14cette influence que peut avoir une artiste comme
00:45:16Taylor Swift, Franck de Dieu ?
00:45:18Alors, je serais tenté par
00:45:20facilité de vous dire
00:45:22non, et c'est peut-être l'inverse.
00:45:24C'est-à-dire qu'on peut dire
00:45:26que c'est les artistes qui ont, je parle
00:45:28par exemple, là où c'était un petit
00:45:30peu caricatural, au traité constitutionnel
00:45:32européen en 2005, où vous aviez
00:45:34tous les artistes qui étaient favorables
00:45:36au nom de l'Europe, de la solidarité
00:45:38européenne, du vivre ensemble, etc.
00:45:40Ils n'ont pas eu
00:45:42les effets escomptés, et on pourrait
00:45:44dire, et par facilité
00:45:46je pourrais le dire, que c'est même un effet
00:45:48repoussoir, c'est-à-dire que vous avez une partie de la population
00:45:50qui dit, à partir du moment
00:45:52où les artistes
00:45:54incarnant d'une certaine
00:45:56mesure une forme d'élitisme
00:45:58et d'oligarchie vous disent
00:46:00qu'il faut voter de telle manière,
00:46:02vous allez voter l'inverse parce que
00:46:04vous finissez par vous dire
00:46:06ce qu'ils vivent
00:46:08au quotidien, moi je vis
00:46:10exactement l'inverse. Donc quelque part,
00:46:12je dois avoir, je dirais,
00:46:14un ressort politique
00:46:16totalement différent. Mais même ça,
00:46:18je pense que ce serait une erreur.
00:46:20De la même manière qu'il est une erreur de dire
00:46:22que Taylor Swift fera l'élection,
00:46:24c'est une erreur de dire que
00:46:26Taylor Swift
00:46:28ou
00:46:30des artistes français
00:46:32vont défaire une élection, c'est-à-dire
00:46:34vont provoquer l'effet inverse. Non, je crois
00:46:36que quand même, je ne suis pas
00:46:38totalement d'accord
00:46:40avec le député
00:46:42Jean-Baptiste Moreau,
00:46:44l'ancien député de la Creuse,
00:46:46bien qu'il connaisse quand même
00:46:48très très bien les ressorts
00:46:50des électeurs, c'est que je crois
00:46:52qu'il y a une complexité
00:46:54profonde chez les électeurs
00:46:56qui, c'est pas parce
00:46:58qu'elle se manifeste au moment
00:47:00où on est dans les auloirs,
00:47:02c'est-à-dire à la dernière seconde,
00:47:04qu'elle n'est pas le fruit,
00:47:06je dirais,
00:47:08d'un processus
00:47:10économique, psychologique,
00:47:12social extrêmement important
00:47:14et qui détermine le vote.
00:47:16On a quelques toutes petites secondes,
00:47:18pour dire que Taylor Swift
00:47:20c'est quand même de la country,
00:47:22c'est très ancré dans cette Amérique profonde
00:47:24et chez les jeunes
00:47:26et c'est pour ça peut-être aussi
00:47:28que Taylor Swift peut justement
00:47:30avec ses 4% faire basculer.
00:47:32Maintenant, c'est peut-être aussi aux médias
00:47:34et aux journalistes d'éviter d'aller chercher
00:47:36comme ça des artistes
00:47:38pour parler de politique et de vie quotidienne.
00:47:40Juste pour compléter,
00:47:42effectivement, j'ai pas nommé la complexité
00:47:44de ce qui fait que
00:47:46les électeurs votent ou pas
00:47:48mais peu de choses peuvent le faire basculer
00:47:50d'un vote à un autre. Honnêtement,
00:47:52et notamment on le voit au niveau des populismes
00:47:54que ce soit d'extrême-gauche ou d'extrême-droite,
00:47:56on voit que quelqu'un qui a voté à l'extrême-droite
00:47:58à une élection peut parfaitement voter à l'extrême-gauche
00:48:00à celle d'après et vice-versa
00:48:02suivant effectivement le contexte
00:48:04général du moment
00:48:06médiatique et suivant son ressenti
00:48:08aussi parce que c'est
00:48:10toute la force des populistes et des démagogues
00:48:12de savoir dire ce que les gens ont envie d'entendre
00:48:14au moment où ils ont envie de l'entendre.
00:48:16Donc effectivement,
00:48:18on n'a pas de stars en France
00:48:20à la manière de Taylor Swift
00:48:22qui permet d'influencer
00:48:24le phénomène de résistance. Il existe de plus en plus
00:48:26face aux élites, effectivement
00:48:28et on a de plus en plus cette tentation de protéger les autres.
00:48:30On a un petit peu de retard, donc on file Jean-Baptiste
00:48:32on se retrouve dans un instant,
00:48:34on aura David Tabouche également
00:48:36et Franck Dedieu, on va continuer de débattre
00:48:38les débats de l'été juste après.
00:48:40Les infos, on va parler de la sécurité
00:48:42nécessaire de nos mairies. A tout de suite.
00:48:46Sud Radio, les débats de l'été
00:48:4810h-13h, Benjamin Gleize.
00:48:50Les débats de l'été
00:48:52sur Sud Radio à 11h05.
00:48:54On est ensemble jusqu'à midi avec
00:48:56nos débatteurs qui nous font le plaisir d'être
00:48:58avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:49:00Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de
00:49:02Marianne. J'en profite pour
00:49:04donner la une de Marianne cette semaine
00:49:06à apparaître là ce matin.
00:49:08Il est en les kiosques, il intrigue pour garder la main
00:49:10mais le roi président est nu.
00:49:12Voilà, c'est à la une de Marianne cette semaine
00:49:14avec nous également Maura Daïta-Bouche,
00:49:16réalisateur, producteur de documentaires. On peut
00:49:18notamment citer la série
00:49:20« Salton pour la planète » sur France 5.
00:49:22Et puis on vous retrouve dans le grand matin, week-end, également
00:49:24sur Sud Radio. Et puis Jean-Baptiste Moreau,
00:49:26ancien député de La Creuse.
00:49:28Le pire a été évité hier
00:49:30à Angoulême. Un homme de 46 ans a déclenché
00:49:32un début d'incendie à l'intérieur de la
00:49:34mairie. Il a finalement été
00:49:36neutralisé par un policier municipal qui a fait
00:49:38l'usage de son arme à feu. Doit-on
00:49:40mieux sécuriser les mairies ? Faut-il généraliser
00:49:42l'armement des polices municipales ?
00:49:44On en débat dans un instant
00:49:46avec vous sur les réseaux sociaux,
00:49:48notre compte Twitter Sud Radio notamment, au 08-126-303
00:49:50avec nos débatteurs. Mais d'abord
00:49:52Jules Boscherini, dites-nous ce que
00:49:54l'on sait, les dernières infos que l'on a à propos de ce qui
00:49:56s'est passé hier du côté de cette
00:49:58mairie d'Angoulême. Il a profité de
00:50:00quelques secondes d'ouverture d'une porte pour passer
00:50:02en force et arriver au bureau des élus.
00:50:04C'est ce que nous apprend le maire d'Angoulême
00:50:06aujourd'hui dans le Grand Matin Sud Radio.
00:50:08Muni d'un bidon de carburant, l'homme se dirige
00:50:10au premier étage du bâtiment et asperge
00:50:12alors le bureau de deux assistantes municipales.
00:50:14La police municipale intervient rapidement
00:50:16et fait usage des armes. Il est blessé
00:50:18par balle et transporté en urgence absolue
00:50:20à l'hôpital de Poitiers. Son pronostic vital
00:50:22n'est plus engagé aujourd'hui.
00:50:24Concernant son profil, que sait-on de
00:50:26cet homme ? L'homme à l'origine de l'attaque
00:50:28est âgé de 46 ans, il est de nationalité française
00:50:30et absolument inconnu des services
00:50:32spécialisés, précise Jérôme Arnois,
00:50:34préfet de la Charente. Ses motivations ne sont
00:50:36également pas encore connues et aucun lien
00:50:38avec la mairie n'est établi à ce stade par les enquêteurs.
00:50:40Pour le moment, il est toujours hospitalisé
00:50:42et n'a donc pas été entendu.
00:50:44Merci beaucoup Jules Boscherny,
00:50:46vous restez avec nous bien sûr à chaque fois
00:50:48pour réagir et pour donner justement
00:50:50ce rappel de l'actualité, c'est important
00:50:52aussi avant de pouvoir débattre.
00:50:54Franck Dedieu, cet événement, est-ce qu'il doit nous
00:50:56interpeller aujourd'hui sur la
00:50:58question de la sécurité dans les mairies ?
00:51:00De la sécurité et puis du port
00:51:02d'armes des policiers
00:51:04municipaux.
00:51:06Quand j'étais enfant,
00:51:08on parlait beaucoup de la peur du gendarme
00:51:10et effectivement
00:51:12cette peur du
00:51:14gendarme, elle suggère
00:51:16que l'uniforme,
00:51:18le port de l'uniforme, que ce soit
00:51:20par représentant de l'État ou d'une
00:51:22institution politique dans un État
00:51:24démocratique, eh bien,
00:51:26en impose un peu.
00:51:28Et à écouter les policiers,
00:51:30on constate
00:51:32de façon, je dirais,
00:51:34quasiment unanime, qu'ils sont
00:51:36face à une délinquance qui non
00:51:38seulement n'a pas peur
00:51:40d'eux, n'a pas peur de l'uniforme,
00:51:42mais
00:51:44est souvent armé,
00:51:46plusieurs fois armé.
00:51:48Et donc, quelque part, il y a l'idée que pour
00:51:50inspirer le
00:51:52respect, je rappelle cette fameuse
00:51:54phrase de Max Weber,
00:51:56c'est le monopole de la
00:51:58violence légitime et dans un
00:52:00État démocratique, eh bien, peut-être
00:52:02qu'il faut avoir
00:52:04une arme. Maintenant,
00:52:06il y a aussi
00:52:08un risque. Sans parler
00:52:10de l'aspect débordement, etc.,
00:52:12il se trouve que c'est expérimenté
00:52:14depuis pas mal de temps et que
00:52:16ça se passe plutôt bien.
00:52:18Le risque,
00:52:20me semble-t-il, c'est que
00:52:22l'État
00:52:24doit avoir le représentant
00:52:26de l'État, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:52:28le préfet, doit avoir
00:52:30un droit de regard sur
00:52:32cet armement.
00:52:34C'est-à-dire que les maires ne doivent pas
00:52:36faire un argument politique,
00:52:38ne doivent pas,
00:52:40je dirais, en faire une forme de toccade.
00:52:42Il faut que
00:52:44avoir une autorisation du préfet.
00:52:46Je crois qu'il est important...
00:52:48Il y a besoin d'autorisation pour appliquer justement
00:52:50cet armement de policiers municipaux.
00:52:52Il faudrait absolument que
00:52:54ce blanc-seing
00:52:56du préfet
00:52:58soit nécessaire et reste.
00:53:00Parce que, si vous voulez,
00:53:02aujourd'hui,
00:53:04me semble-t-il,
00:53:06on entend les représentants des associations des maires de France
00:53:08qui sont à peu près tous d'accord
00:53:10pour dire que les policiers municipaux
00:53:12doivent porter une arme.
00:53:14En revanche, là où ça peut poser
00:53:16problème, et notamment
00:53:18dans un univers un peu populiste
00:53:20où cet argument-là peut
00:53:22devenir un argument
00:53:24aux prochaines élections municipales,
00:53:26c'est que le préfet,
00:53:28que l'État, pour que ça reste quand même
00:53:30un sujet
00:53:32qui concerne la nation,
00:53:34est un droit de regard,
00:53:36le conserve et soit
00:53:38bien sûr assez strict dans son application.
00:53:40Tout à l'heure, Adizé, on avait
00:53:42le maire de Saint-Raphaël, Frédéric
00:53:44Masquelet, qui est aussi
00:53:46au sein de l'association
00:53:48des maires de France, qui est en charge de la sécurité
00:53:50et de la prévention, qui disait qu'il y avait encore un débat
00:53:52entre les maires sur cette question de l'armement
00:53:54des polices municipales. Jean-Baptiste Moreau,
00:53:56est-ce qu'il faut généraliser l'armement
00:53:58de ces policiers municipaux ?
00:54:00Quel est votre avis à ce sujet ?
00:54:02Honnêtement,
00:54:04je n'ai pas d'avis préconçus
00:54:08sur la question. Ce qui est certain, c'est que
00:54:10la violence envers les élus
00:54:12ne fait que croître,
00:54:14et elle est à l'image de ce qui se passe
00:54:16sur les réseaux sociaux, où
00:54:18on prend à témoin les élus, que ce soit des maires,
00:54:20soit des députés, c'est les élus
00:54:22qui sont à portée d'engueulade, comme on dit souvent,
00:54:24ou à portée de baffe,
00:54:26et c'était au sens figuré jusqu'à il y a peu,
00:54:28et ça devient au sens propre
00:54:30maintenant, puisque dès qu'il y a une colère
00:54:32qui s'exprime, on vise un élu,
00:54:34et l'élu le plus simple à atteindre, effectivement,
00:54:36c'est le maire ou le député
00:54:38du coin, quand on est dans un département rural
00:54:40comme le mien. Donc, oui, que la
00:54:42police municipale soit armée,
00:54:44ça ne me choque pas,
00:54:46d'autant qu'ils ont déjà des formations
00:54:48au maniement des armes, ils ont déjà
00:54:50un certain nombre d'encadrements,
00:54:52donc ça peut être une solution,
00:54:54effectivement, mais ce qu'il faut
00:54:56résoudre, c'est le problème de fond de pourquoi
00:54:58il y a autant de violence, et notamment envers
00:55:00les élus. Enfin, je veux dire,
00:55:02il y a une trentaine d'années, on ne voyait pas
00:55:04ces types de violences-là aussi
00:55:06brutales
00:55:08vis-à-vis des élus. Il y avait un respect,
00:55:10il y avait quelque chose qui existait, qui n'existe plus
00:55:12aujourd'hui, donc il faut se poser la question de pourquoi ça n'existe plus,
00:55:14et comment on fait pour restaurer
00:55:16cet esprit démocratique et républicain,
00:55:18parce que ces élus-là, je veux dire,
00:55:20que ce soit maire ou député,
00:55:22c'est corvéable à Merci, 24h sur 24,
00:55:247 jours sur 7, ils sont dévoués
00:55:26tout entiers, on va finir par ne plus en trouver, parce que
00:55:28franchement, moi je suis dans un département
00:55:30ultra-rural avec des communes de 140,
00:55:32150, 200 habitants, dans la Creuse,
00:55:34je peux vous dire que
00:55:36ça relève plus
00:55:38du sacerdoce que
00:55:40de la fonction gratifiante. Honnêtement,
00:55:42le nombre de fois où
00:55:44cette fonction-là est gratifiante se compte sur les doigts
00:55:46d'une main par rapport au nombre de fois où ils doivent
00:55:48intervenir sur des conflits de voisinage,
00:55:50même des conflits intrafamiliaux,
00:55:52et donc qu'ils se fassent agresser dans le cadre
00:55:54de leur fonction, c'est tout simplement inadmissible.
00:55:56Je pense qu'il y a un durcissement
00:55:58des sanctions à mettre en œuvre
00:56:00dès la première altercation avec un élu.
00:56:02Ils sont représentants de leur public
00:56:04au même titre que des policiers et que des gendarmes,
00:56:06c'est déjà ce respect-là qu'il faut remettre en place.
00:56:08Après, armer la police municipale,
00:56:10ça peut être utile et effectivement indispensable
00:56:12parce que c'est une des polices de proximité
00:56:14qui reste aujourd'hui
00:56:16de façon encadrée, pas n'importe
00:56:18comment non plus, parce qu'il ne s'agit pas
00:56:20non plus d'armer des cow-boys,
00:56:22mais les policiers municipaux ne sont pas des cow-boys,
00:56:24ils sont déjà formés au maintien de l'ordre,
00:56:26mais sans doute il faut amplifier la formation,
00:56:28parce qu'il y a aussi des petites villes où cette formation
00:56:30laisse sans doute à désirer.
00:56:32Et puis tout en laissant la possibilité, parce que la mairie,
00:56:34c'est aussi un lieu ouvert
00:56:36au public et où on doit avoir aussi
00:56:38cette proximité nécessaire entre
00:56:40un élu et ses administrés.
00:56:42Mourad Haïtabouche,
00:56:44vous vouliez ajouter quoi sur ce sujet ?
00:56:46En fait, la vraie question aujourd'hui,
00:56:48c'est évidemment la question
00:56:50de la formation des policiers municipaux.
00:56:52Pourquoi ? Parce qu'en fait,
00:56:54ils sont formés à distance
00:56:56en une centaine, deux cents heures maximum,
00:56:58alors qu'un gardien de la paix,
00:57:00lui, est formé pendant deux ans,
00:57:02pendant un an dans une école spécialisée,
00:57:04ensuite il a pendant
00:57:06dix ou onze mois
00:57:08une formation à l'intérieur
00:57:10d'un commissariat,
00:57:12avec évidemment l'expérience des aînés,
00:57:14l'expérience de ses collègues.
00:57:16Donc on est là vraiment, quand il s'agit de la police nationale,
00:57:18dans une formation qui est adaptée.
00:57:20L'usage des armes
00:57:22est quelque chose qui est délicat.
00:57:24J'entendais tout à l'heure l'ancien député
00:57:26parler de cow-boy. Oui, il faut
00:57:28faire attention à l'idée
00:57:30qu'un policier municipal
00:57:32avec une arme peut utiliser,
00:57:34je rappelle que toujours,
00:57:36la riposte doit être proportionnée.
00:57:38Il y a eu une enquête qui a été ouverte pour savoir
00:57:40dans quelles conditions ce tir a été effectué
00:57:42par ce policier municipal.
00:57:44C'est parfaitement légitime.
00:57:46La question de la formation,
00:57:48pour moi, elle est aujourd'hui essentielle.
00:57:50On ne pourra pas avoir une police,
00:57:52et moi je crois beaucoup plus d'ailleurs
00:57:54à une police nationale, parce que je pense qu'elle est
00:57:56déjà aujourd'hui bien mieux formée,
00:57:58elle répond directement au préfet,
00:58:00au ministère de l'Intérieur,
00:58:02il y a aussi la police des polices
00:58:04qui peut enquêter en cas de dérapage, etc.
00:58:06Et on l'a vu un certain nombre de fois
00:58:08ces dernières années, des policiers municipaux
00:58:10dérapés. La vraie question aujourd'hui,
00:58:12c'est comment est-ce qu'on fait
00:58:14pour rétablir le respect,
00:58:16la peur du gendarme, peu importe,
00:58:18en tout cas on appelle ça comme on veut, mais c'est vrai
00:58:20qu'aujourd'hui, et c'est vraiment dommage,
00:58:22c'est que le maire, les élus, sont
00:58:24de plus en plus malheureusement
00:58:26menacés,
00:58:28c'est verbal parfois,
00:58:30on parle des maires,
00:58:32des élus, de la formation
00:58:34nécessaire pour les policiers municipaux,
00:58:36il y a aussi du personnel
00:58:38dans les mairies tout simplement, il faut penser
00:58:40aux agents de mairie, il faut penser aux secrétaires
00:58:42de mairie également, qui sont
00:58:44parfois agressés, en tout cas
00:58:46verbalement, c'est aussi peut-être
00:58:48une formation qu'il faut
00:58:50intégrer pour ces personnes-là.
00:58:52Je pense que c'est un autre sujet
00:58:54que l'armement des policiers,
00:58:56parce qu'effectivement à partir du moment où
00:58:58on voit bien,
00:59:00bien entendu,
00:59:02la question que vous posez,
00:59:04c'est la question de ces personnes
00:59:06qui sont du matin au soir
00:59:08dans le cadre du service public
00:59:10confrontées à
00:59:12je dirais
00:59:14souvent l'adversité,
00:59:16des gens qui sont mécontents
00:59:18et qui ont parfois
00:59:20malheureusement de bonnes raisons d'être mécontents,
00:59:22sauf que ça ne peut pas être un exutoire,
00:59:24ça ne peut pas, je dirais,
00:59:26on ne peut pas vider son sac
00:59:28devant
00:59:30des fonctionnaires.
00:59:32Je crois que ce qui est absolument important,
00:59:34c'est qu'on remette aussi,
00:59:36ça a été un peu,
00:59:38après le Covid, on était
00:59:40tous favorables à ce que
00:59:42le service public et les fonctionnaires
00:59:44soient respectés.
00:59:46On a enfin pris
00:59:48en considération le fait que
00:59:50ces personnes qui sont
00:59:52au contact du public
00:59:54en permanence, en particulier les profs,
00:59:56mais aussi à la RATP, à la SNCF,
00:59:58hé bien, méritaient
01:00:00beaucoup de respect.
01:00:02Et rappelez-vous
01:00:04quand même, il n'y a pas si longtemps que ça,
01:00:06c'était la course
01:00:08présidentielle à celui
01:00:10qui allait supprimer le plus de fonctionnaires.
01:00:12Et on s'est retrouvés
01:00:14deux ans après, à 20h,
01:00:16à applaudir les fonctionnaires
01:00:18et le personnel hospitalier pendant le Covid.
01:00:20Donc, il ne faut pas oublier
01:00:22que ces personnes
01:00:24qui sont en permanence face au public,
01:00:26méritent beaucoup d'égards,
01:00:28et en particulier, des égards sur le plan financier.
01:00:30Voilà ce qu'il dit, et effectivement,
01:00:32Morad a dit ta bouche, pour conclure très rapidement.
01:00:34Oui, mais on parle justement des
01:00:36hôpitaux, on parle des personnels soignants,
01:00:38il faut quand même se rappeler qu'il y a une loi.
01:00:40Si aujourd'hui, vous arrivez dans un
01:00:42hôpital, vous êtes un peu exaspéré, ça ne va pas assez
01:00:44vite, etc., si vous menacez le
01:00:46moindre personnel soignant, vous pouvez
01:00:48être poursuivis et condamnés. Et ça, c'est important.
01:00:50Ça doit faire, je crois, la loi
01:00:52d'une dizaine d'années, et c'est important
01:00:54de protéger les personnels qui, aujourd'hui,
01:00:56c'est vrai, on le rappellera
01:00:58des millions de fois, n'ont pas
01:01:00forcément les moyens, ni aussi la valorisation
01:01:02de leur métier.
01:01:04La suite des débats de l'été, dans un instant,
01:01:06on passe à un autre sujet, on va parler politique,
01:01:08et notamment d'un retour, celui d'Elisabeth Borne.
01:01:10A tout de suite.
01:01:12Sud Radio, les débats
01:01:14de l'été, 10h-13h,
01:01:16Benjamin Gleize. La suite des débats
01:01:18de l'été, à 11h20,
01:01:20sur Sud Radio. Vous continuez de réagir sur nos réseaux sociaux,
01:01:22je dirai quelques-uns de vos commentaires tout à l'heure.
01:01:24Avec nous, ce matin, pour débat,
01:01:26Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
01:01:28dont le dernier numéro vient de sortir
01:01:30en kiosque. Morada Itabouche,
01:01:32réalisateur, producteur de documentaires.
01:01:34Jean-Baptiste Moreau, ancien député de
01:01:36La Creuse, le retour d'Elisabeth Borne.
01:01:38Donc, on en parle, retour. Elle est députée
01:01:40du Calvaldos, bien sûr, on le rappelle,
01:01:42mais elle est aussi ancienne Première Ministre.
01:01:44Elle se présente à la présidence de Renaissance,
01:01:46le parti présidentiel. Ça vous étonne ?
01:01:48Ça vous agace ? On en débat, on en parle juste après.
01:01:50Vos explications, justement,
01:01:52Jules Boscarli, vous nous avez rejoints.
01:01:54Comment elle défend cette candidature, Elisabeth Borne ?
01:01:56Rassemblée de façon
01:01:58très large, car il est vital de préserver
01:02:00l'unité de ce parti. C'est l'ambition
01:02:02affichée par Elisabeth Borne après l'annonce de sa
01:02:04candidature à la présidence du parti d'Emmanuel Macron.
01:02:06C'est dans une interview accordée à nos
01:02:08confrères du Parisien que la députée du Calvaldos
01:02:10estime que Renaissance n'a pas
01:02:12vocation à être une chapelle ou une écurie
01:02:14présidentielle. Elle explique également
01:02:16qu'avec cette assemblée, personne ne va
01:02:18appliquer son programme. Cette instabilité
01:02:20politique redonne un rôle différent au
01:02:22parti. On en a besoin
01:02:24qu'il redonne de l'espoir aux Français,
01:02:26qu'ils élaborent une vision, un projet pour le
01:02:28pays. C'est donc pour cette raison que celle qui
01:02:30a occupé Matignon de mai 2022
01:02:32à janvier 2024 annonce vouloir
01:02:34mettre son expérience au service de ce travail
01:02:36avec humilité et beaucoup
01:02:38de collégialité.
01:02:40Jean-Baptiste Meaux, vous êtes ancien député
01:02:42de la Creuse, ancien député La République En Marche.
01:02:44En l'occurrence, est-ce que vous comprenez
01:02:46ou pas cette candidature ? Qu'est-ce qui
01:02:48vous inspire ? J'ai même été porte-parole
01:02:50du parti En Marche
01:02:52en 2020.
01:02:54Je connais bien le parti.
01:02:56C'est une ancienne Premier ministre, donc elle a toute
01:02:58l'effectivité aujourd'hui pour se présenter
01:03:00à la tête du parti.
01:03:02Elle a l'expérience politique
01:03:04des cabinets ministériels,
01:03:06des ministères qu'elle a exercés,
01:03:08de Matignon, où elle a été
01:03:10une bonne
01:03:12première ministre. Après,
01:03:14pour être tout à fait honnête, je pense que
01:03:16et tout à fait objectif, un peu,
01:03:18si le parti
01:03:20veut subsister
01:03:22au-delà du mandat du président
01:03:24de la République, je pense que
01:03:26ce n'est pas le nom, honnêtement,
01:03:28du secrétaire général qui va changer
01:03:30quelque chose. Il y a
01:03:32des modifications en profondeur à mettre
01:03:34en place. Je parle
01:03:36d'un territoire comme le mien, où
01:03:38on a eu beaucoup de mal à s'ancrer.
01:03:40Tant que j'étais député, il y avait une dynamique,
01:03:42il y avait des adhérents, il y avait des élus
01:03:44qui nous rejoignaient. Aujourd'hui,
01:03:46il n'y a un seul député sur
01:03:48toute la Creuse, et donc ce n'est plus un député de la majorité
01:03:50présidentielle, et le soufflet est totalement
01:03:52retombé, parce que le parti n'a jamais investi
01:03:54réellement dans,
01:03:56on va dire, une implantation locale.
01:03:58Plutôt que d'avoir 50 permanents
01:04:00à la rue du Rocher
01:04:02à Paris, je pense qu'il serait
01:04:04préférable d'avoir des permanents, comme tous les partis
01:04:06politiques en ont, sur les territoires,
01:04:08qui animent ces territoires,
01:04:10qui créent une émulation
01:04:12pour permettre à des adhérents
01:04:14de... Aujourd'hui,
01:04:16on fait avec trois bouts de ficelle. Je veux dire,
01:04:18il n'y a pas de permanence de parti
01:04:20sur le territoire, alors que tous les grands
01:04:22partis en ont. Il n'y a pas de permanents,
01:04:24donc c'est un peu du bénévolat,
01:04:26mais c'est très compliqué, puisque tout le monde
01:04:28a son boulot à côté,
01:04:30on a très peu d'élus, et donc
01:04:32il y a un vrai ancrage territorial à faire
01:04:34si on veut vraiment que ce parti
01:04:36survive à l'après
01:04:38Emmanuel Macron.
01:04:40Jusqu'à présent, ça n'a jamais été le cas, et de même,
01:04:42il y a un investissement massif à faire sur le
01:04:44corpus idéologique, parce que si vous voulez
01:04:46tenir ensemble, à l'avenir, un Gérald Darmanin,
01:04:48un Bruno Le Maire, avec un
01:04:50Gabriel Attal, il va falloir retravailler
01:04:52sur le fond des propositions
01:04:54et sur le corpus idéologique
01:04:56de Renaissance, qui n'a pas été fait depuis 2017,
01:04:58pour être honnête. On avait fait un gros travail
01:05:00au niveau de la Grande Marche, et moi c'était pour ça que je m'étais
01:05:02inscrit derrière Emmanuel Macron, c'était de prendre
01:05:04les idées depuis le terrain et de les faire remonter.
01:05:06Or, on s'est mis dans les parenthèses
01:05:08des partis politiques traditionnels, où c'est la course
01:05:10de petits chevaux pour savoir qui va se présenter au projet de l'élection,
01:05:12sans aucun travail de fond, aucun
01:05:14travail d'idées, et donc comme c'est une alliance
01:05:16de différents
01:05:18personnalités politiques derrière
01:05:20Emmanuel Macron, quand Emmanuel Macron ne sera plus là,
01:05:22ça va se disloquer s'il n'y a pas un vrai
01:05:24travail de fait. Je dirais que la personnalité a peu
01:05:26d'importance, tout dépend de ce qu'elle veut y faire.
01:05:28Si c'est juste
01:05:30une carte de visite du secrétaire
01:05:32général de Renaissance, ça ne va pas apporter
01:05:34grand-chose, honnêtement.
01:05:36On a eu un double vote sanction,
01:05:38les européennes, les législatives à l'égard
01:05:40certes sans doute d'Emmanuel Macron,
01:05:42peut-être aussi du personnel politique qui était
01:05:44au pouvoir jusqu'à présent, on pense forcément
01:05:46à Elisabeth Borne. Franck Daudieu,
01:05:48une réaction justement sur ce nom,
01:05:50cette candidature de la part d'Elisabeth Borne pour la
01:05:52présidence de son parti.
01:05:54Je me demande si
01:05:56Jean-Baptiste Moreau est très très diplomate.
01:05:58Pas du tout.
01:06:00Je vous confirme, pas du tout.
01:06:02Parce qu'en vérité,
01:06:04ça n'a absolument
01:06:06peut-être aucune importance.
01:06:08Aucune importance. Je veux dire,
01:06:10le temps où le
01:06:12parti qui avait eu
01:06:14une existence idéologique,
01:06:16territoriale, et était un marchepied
01:06:18pour aller à la présidentielle,
01:06:20je pense à Lionel Jospin,
01:06:22je pense à François Hollande,
01:06:24côté PS, je pense à Jacques Chirac
01:06:26qui créait le RPR, ce temps-là
01:06:28est révolu.
01:06:30La question de ce point de vue-là, il a raison,
01:06:32la question de la tête
01:06:34du parti
01:06:36n'est pas forcément fondamentale, même
01:06:38à la rigueur,
01:06:40le propre, là peut-être qu'on va peut-être s'opposer,
01:06:42mais le propre
01:06:44de ce parti, c'est que
01:06:46l'homme ou la femme, je dirais,
01:06:48détermine
01:06:50l'existence du parti
01:06:52et préexiste à l'existence
01:06:54du parti, et non l'inverse.
01:06:56D'ailleurs, la question qui se pose,
01:06:58qui est une question existentielle, que pose
01:07:00Jean-Baptiste Moreau en disant, l'après-Macron,
01:07:02est-ce que c'est l'après-En Marche ?
01:07:04Est-ce que c'est la fin d'En Marche ? C'est bien la preuve
01:07:06qu'il y a dans le génome
01:07:08d'En Marche
01:07:10quelque chose
01:07:12qui relève un peu de l'absence
01:07:14d'ancrage et d'une certaine
01:07:16je dirais
01:07:18non pas vide idéologique, c'est pas vrai,
01:07:20mais une sorte
01:07:22d'opportunisme politique
01:07:24qui effectivement rend
01:07:26la question
01:07:28de la tête d'En Marche
01:07:30assez secondaire. Pour terminer,
01:07:32si vous me permettez, je constate
01:07:34que
01:07:36M. Attal
01:07:38s'intéresse aussi au poste,
01:07:40et vous avez finalement
01:07:42sur les quatre premiers ministres
01:07:44au cours de ce septembre à Macron,
01:07:46vous en avez trois sur quatre
01:07:48qui se retrouvent concurrents.
01:07:50Jean-Philippe qui vise
01:07:52via Horizon la présidentielle,
01:07:54sur le poste
01:07:56de secrétaire général d'En Marche
01:07:58une concurrence
01:08:00entre Elisabeth Borne
01:08:02et Gabriel Attal,
01:08:04et bien sûr
01:08:06des ambitions présidentielles.
01:08:08Vous savez que Jean Castex
01:08:10qui telle
01:08:12revient au service public,
01:08:14mais enfin vous avez quand même
01:08:16trois sur quatre, 75% des premiers
01:08:18ministres qui dès aujourd'hui
01:08:20se retrouvent en concurrence
01:08:22frontale sur la base
01:08:24quand même d'une forme d'indifférenciation
01:08:26idéologique
01:08:28en ce qui concerne sur le plan programmatique.
01:08:30Soyons francs, je veux bien
01:08:32considérer qu'il y ait une aile
01:08:34libérale du point de vue d'Edouard Philippe,
01:08:36une aile un peu de gauche
01:08:38chez Elisabeth Borne,
01:08:40quelque chose de plus laïque,
01:08:42de plus central, de plus républicain
01:08:44chez Gabriel Attal, mais enfin tout cela
01:08:46finalement quand même
01:08:48se ressemble.
01:08:50Et donc on va avoir la course de petits chevaux
01:08:52sur des aventures
01:08:54très individuelles
01:08:56avec finalement
01:08:58une forme de
01:09:00je dirais d'indifférenciation
01:09:02programmatique.
01:09:04Il y a une forme de
01:09:06désordre à l'Assemblée nationale
01:09:08et maintenant il y a une forme de désordre
01:09:10idéologique aux partis.
01:09:12Mourad a eu sa bouche très rapidement.
01:09:14Pardon d'avoir été sali.
01:09:16Le temps passe très vite.
01:09:18Vraiment, ce matin c'est...
01:09:20Mourad a eu ta bouche juste
01:09:22sur cette question-là. Est-ce qu'on n'est pas déjà
01:09:24en train de préparer l'après-Macron avec
01:09:26ce qui a été
01:09:28la perte de Macron ?
01:09:29Oui, ça paraît clair. Il y a une ambition
01:09:31personnelle de tous
01:09:33les hommes et femmes politiques
01:09:35dont on vient de parler, mais moi je dirais
01:09:37Elisabeth Borne, Borne again, naissance,
01:09:39renaissance, on est là dans
01:09:41quelque chose où on est dans une logique
01:09:43individuelle finalement. Ce que disait
01:09:45l'ancien député de La Creuse tout à l'heure est assez juste.
01:09:47C'est-à-dire, mais qu'est-ce qu'on incarne ?
01:09:49Qu'est-ce que le
01:09:51parti Renaissance incarne pour
01:09:53demain ? On l'a vu aux dernières élections,
01:09:55il y a une rupture entre d'un côté Paris
01:09:57et de l'autre évidemment
01:09:59les zones rurales, ces 22 millions
01:10:01d'habitants qui s'estiment
01:10:03un tout petit peu exclus.
01:10:05Et c'est vrai qu'aujourd'hui on a envie
01:10:07d'une implantation
01:10:09rurale, régionale,
01:10:11beaucoup plus forte d'un parti qui est
01:10:13censé incarner le
01:10:15futur. Or, pardon de le dire comme ça,
01:10:17mais Elisabeth Borne n'incarne
01:10:19absolument pas l'avenir de ce
01:10:21pays. Pourquoi ? Parce que c'est une technocrate
01:10:23qui a montré et démontré
01:10:25lorsqu'elle était première ministre que
01:10:27à part gouverner par le 49-3,
01:10:29il n'y a pas grand-chose qui s'est passé.
01:10:31Et la seule fois où il y a eu
01:10:33quelque chose, c'est sur les retraites et on sait à quel
01:10:35point ça a fait exploser à la fois le
01:10:37parti et la vie politique française.
01:10:39Le côté technocrate,
01:10:41même le NFP nous présente
01:10:43une technocrate pour être premier ministre maintenant.
01:10:45Mais nous sommes d'accord, je suis assez contre la
01:10:47technocratie.
01:10:49Mais là où vous avez raison,
01:10:51c'est le désir d'implantation.
01:10:53Je pense qu'il y aura d'autres candidats parce que
01:10:55effectivement, on est par trop
01:10:57un parti beaucoup trop parisien
01:10:59et cette candidature est une énième candidature
01:11:01du microcosme parisien sans
01:11:03jamais avoir consulté les gens
01:11:05des territoires. Donc je pense qu'il y aura
01:11:07probablement des candidatures concurrentes
01:11:09qui seront plus émanant des territoires
01:11:11à la réalité
01:11:13des adversités politiques
01:11:15et pas dans des circonscriptions gagnées d'avance.
01:11:17On se retrouve dans un instant
01:11:19la suite des débats de l'été avec un sondage
01:11:21intéressant. En tout cas, je voudrais vous faire réagir
01:11:23là-dessus, ça concerne Gabriel Attal. A tout de suite.
01:11:31Les débats de l'été avec
01:11:33nos débatteurs ce matin.
01:11:35Le vieux directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
01:11:37Mourad Haïtabouche, réalisateur-producteur de documentaires,
01:11:39Jean-Baptiste Moreau, ancien député
01:11:41de La Creuse. On conclut rapidement
01:11:43sur la politique. Je voudrais juste vous faire réagir sur
01:11:45un sondage, Harris Interactive pour
01:11:47Challenge, qui nous dit
01:11:49pour les Français,
01:11:51aujourd'hui, à date, leur
01:11:53candidat préféré pour Matignon, c'est un certain
01:11:55Gabriel Attal. 40% des Français
01:11:57estiment que c'est un
01:11:59bon Premier ministre, il serait un bon
01:12:01Premier ministre de nouveau. Ça vous fait réagir, Franck Dedieu,
01:12:03pour commencer ? Il y a quelque chose,
01:12:05en fait, je vais réagir pour dire que je
01:12:07ne comprends pas totalement, il y a une forme
01:12:09de schizophrénie
01:12:11électorale, puisque
01:12:13les Français aiment bien les premiers
01:12:15ministres démissionnaires, ils aiment bien
01:12:17les présidents sous
01:12:19cohabitation, et donc, il y a une forme
01:12:21d'appréciation
01:12:23pour des
01:12:25sortes de, je dirais,
01:12:27d'empêchement d'agir, qui serait
01:12:29un gage de modération, de tempérance,
01:12:31et à la fois,
01:12:33les Français aiment tout de même
01:12:35ce qui relève de
01:12:37la révolution, de l'action, du volontarisme
01:12:39par rapport aux réformes, donc,
01:12:41c'est assez étrange de voir qu'à chaque fois
01:12:43le président sous cohabitation, on l'adore,
01:12:45le premier ministre qui est démissionnaire,
01:12:47on l'adore, et puis,
01:12:49parallèlement, je dirais,
01:12:51une aspiration
01:12:53à l'action, c'est assez
01:12:55troublant.
01:12:57Jean-Baptiste Moreau ?
01:12:59C'est plutôt une aspiration au changement, mais pour les autres,
01:13:01parce que le changement pour soi-même,
01:13:03ça pose toujours des problèmes, on l'a vu sur la réforme des retraites,
01:13:05quand les changements concernent les autres, c'est pas un problème,
01:13:07quand ça se contraste soi-même, c'est déjà plus compliqué.
01:13:09Mais oui, on voit bien
01:13:11toute la schizophrénie, et ça se
01:13:13rapporte à notre débat de tout à l'heure
01:13:15sur l'électorat et la versatilité
01:13:17de l'électorat globalement, c'est que
01:13:19en fait, il ne sait pas bien ce qu'il veut
01:13:21globalement, l'électorat, enfin, on le voit bien
01:13:23à travers ce sondage, puisque toutes les candidatures
01:13:25de gauche qui sont testées sont en dessous de celles de
01:13:27la taille.
01:13:29Et ça vient contrecarrer
01:13:31un peu ce que l'NFP nous chante matin, midi
01:13:33et soir depuis maintenant
01:13:35presque un mois et demi,
01:13:37à savoir qu'ils auraient gagné
01:13:39les élections. Si ils avaient gagné les élections,
01:13:41la candidature Lucie Castex
01:13:43serait à 52%, ou au moins
01:13:45majoritaire, ce qui est très très loin
01:13:47d'être le cas. Et aujourd'hui, on est
01:13:49dans une incertitude politique qui ne va pas se finir
01:13:51avec la nomination du Premier ministre dans les jours qui viennent.
01:13:53On est devant
01:13:55une période de trouble politique
01:13:57qui va certainement avoir
01:13:59des conséquences sur nos institutions
01:14:01dans les six mois qui viennent. Je ne vois pas comment ça peut
01:14:03en être autrement.
01:14:05Avant de parler des logements bouillards, j'aimerais
01:14:07qu'on évoque le sujet
01:14:09très sérieusement, parce que c'est un sujet qui concerne quand même
01:14:11beaucoup de Français. Dernière réaction,
01:14:13David Labouche. Non, mais ça montre effectivement le désarroi
01:14:15des Français,
01:14:17qui, en gros, plébiscitent
01:14:19entre guillemets à 40% Gabriel Attal.
01:14:21Moi, la vraie question aujourd'hui, c'est
01:14:23est-ce qu'on gouverne avec les sondages ?
01:14:25Les sondages
01:14:27valent ce qu'ils représentent ?
01:14:29C'est-à-dire, en gros, une
01:14:31petite idée de l'opinion,
01:14:33mais rien de plus. Donc, voilà, on va
01:14:35balayer la candidature Gabriel Attal
01:14:37parce que, de toute façon, on sait pertinemment
01:14:39qu'il ne sera pas le nouveau Premier ministre.
01:14:41Là, je m'engage.
01:14:43Sondage bidon. Stop. D'ailleurs, c'est
01:14:45des réactions. On le salue. C'est Jean-Baptiste
01:14:47qui nous écrit ça sur le
01:14:49Facebook de Sud Radio. Passons à un autre
01:14:51sujet. Il est important et très concernant
01:14:53pour beaucoup de Français. La France qui compte
01:14:55de plus en plus de logements bouilloires.
01:14:57C'est l'alerte de la Fondation Abbé Pierre. Elle accuse
01:14:59les pouvoirs publics de ne pas en faire une priorité
01:15:01avant d'en débattre. Dans un instant,
01:15:03Jules Boscagny, c'est quoi les chiffres à retenir
01:15:05de ce rapport de la Fondation Abbé Pierre ?
01:15:07Le premier chiffre à retenir, c'est que 55%
01:15:09des Français vivent dans des logements où ils ont
01:15:11trop chaud. Le chiffre est impressionnant.
01:15:13C'est plus de la moitié de la population.
01:15:15Il est pour l'année 2023 et est également
01:15:17en augmentation de 26% depuis
01:15:192013. Le rapport précise aussi
01:15:21qu'un quart des Français en souffrent
01:15:23fréquemment durant l'été.
01:15:25On en débat tout de suite avec vous.
01:15:27Mourad Haïtabouche, je vous garde
01:15:29sur le sujet.
01:15:31Sur cette problématique,
01:15:3355% des Français souffrent
01:15:35de cette chaleur dans leur
01:15:37logement. Il ne faut surtout pas oublier
01:15:39la canicule de 2003.
01:15:4115 000 morts dans la différence
01:15:43générale. Le plus souvent, c'était
01:15:45effectivement des personnes âgées.
01:15:47Ce dont on parle là aujourd'hui, c'est des îlots
01:15:49de chaleur. En fait, c'est la
01:15:51minéralisation
01:15:53de nos espaces.
01:15:55Pourquoi ? Parce que malheureusement, aujourd'hui,
01:15:57quand vous vivez par exemple à Lille,
01:15:59on minéralise de plus en plus, c'est-à-dire qu'on urbanise
01:16:01de plus en plus, on bétonne.
01:16:03Ça veut dire qu'à un moment, malheureusement,
01:16:05les températures
01:16:07en journée ne baissent pas la nuit.
01:16:09Or, notre corps a besoin
01:16:11de se réadapter. C'est-à-dire que
01:16:13si vous avez des températures caniculaires
01:16:15à 40 degrés, aujourd'hui, on sait que même
01:16:17dans les Hauts-de-France, on a des canicules, 40-50
01:16:19jours par an. Malheureusement,
01:16:21la réalité aujourd'hui, c'est que
01:16:23nos corps n'arrivent plus à se
01:16:25comment dire,
01:16:27« réfrigérer », en tout cas, revenir
01:16:29sur des températures normales.
01:16:31Donc, quand on est à 45 la journée,
01:16:33qu'on a autour que des bâtiments, des verres,
01:16:35etc., la
01:16:37chaleur se, en fait,
01:16:39augmente. Et puis, il y a la question de l'isolement aussi,
01:16:41des logements. Alors, évidemment, ça c'est une vraie question.
01:16:43Et tout à l'heure, quand je parlais de l'inaction, de la passivité
01:16:45des autorités, on n'en fait pas
01:16:47assez, parce qu'il ne faut pas, quand même, oublier
01:16:49que dans les îlots de chaleur, ce sont
01:16:51les personnes les plus précaires, qui souffrent
01:16:53les premières, qui sont les premières victimes.
01:16:55Ce sont les personnes âgées, et ce sont
01:16:57les enfants en bas âge. Ça veut dire
01:16:59qu'aujourd'hui, la politique
01:17:01doit prendre ce sujet à bras-le-corps.
01:17:03Pourquoi ? Parce qu'on sait que la température
01:17:05va continuer à augmenter.
01:17:07Que la question qui va se poser dans
01:17:09toutes les grandes villes, sachez qu'à
01:17:11Lille, par exemple, c'est une des situations
01:17:13les pires en France, et même
01:17:15en Europe. Ça veut dire qu'aujourd'hui,
01:17:17même à Paris, vous avez des
01:17:19situations, il va être de plus en plus difficile
01:17:21pour nos
01:17:23anciens de vivre ou
01:17:25de survivre à des températures qui vont
01:17:27devenir extrêmes. Ça, c'est
01:17:29une urgence. Je parlais tout à l'heure de l'urgence.
01:17:31Je parlais des scientifiques qui
01:17:33prennent la parole sur
01:17:35des sujets qu'ils maîtrisent, ou en tout cas
01:17:37qu'ils étudient. Ces sujets-là, ils les
01:17:39ont parfaitement étudiés. Ils ont été les premiers
01:17:41à tirer la sonnette d'alarme
01:17:43sur ce risque-là. Il faut
01:17:45quand même savoir que les forêts
01:17:47tropicales humides, à 32°C,
01:17:49vont plus être des
01:17:51pièges à carbone, mais vont émettre
01:17:53du carbone. Ça veut dire
01:17:55que demain, nous aurons des hausses de température
01:17:57qui ne seront plus maintenues à 2°C
01:17:59ou à 4°C, mais ça va encore
01:18:01plus s'affoler. Et quand
01:18:03vous avez 2°C à 4°C
01:18:05sur la planète, en France, vous avez 5°C
01:18:07à 6°C de plus. Ça veut dire
01:18:09que ça va se poser de manière
01:18:11violente, brutale, et
01:18:13si on n'investit pas énormément
01:18:15dans les appartements, on va dans le mur.
01:18:17Et pourtant, on a des choses qui ont été mises
01:18:19en place, très concrètement. MaPrimeRénov',
01:18:21on a aussi le DB.
01:18:23Oui, Jean-Baptiste Moreau.
01:18:25Les moyens ont été mis depuis
01:18:27plusieurs années et sont augmentés, notamment
01:18:29au travers de MaPrimeRénov', parce que l'isolement thermique,
01:18:31il est sur le froid et sur le chaud.
01:18:33Effectivement, la précarité énergétique,
01:18:35elle est valable dans les deux sens, parce que ceux qui n'ont pas
01:18:37les moyens de se chauffer en hiver n'ont pas non plus
01:18:39les moyens de mettre des kilos dans leurs appartements.
01:18:41Il fera plus chaud en hiver, malheureusement.
01:18:43D'autant plus sur des appartements qui sont des passoires.
01:18:45En forme de boutade, je dirais,
01:18:47on n'a pas de problème de bétonisation, on a beaucoup
01:18:49d'espace vert, et donc on a beaucoup moins chaud qu'à
01:18:51Paris.
01:18:53Si on sort de la boutade,
01:18:55effectivement, des moyens supplémentaires
01:18:57doivent être mis sur
01:18:59l'isolation thermique des bâtiments
01:19:01et notamment à destination des populations
01:19:03les plus sensibles, mais je ne dirais pas
01:19:05que des plus pauvres, aussi des classes moyennes qui
01:19:07aujourd'hui n'ont pas forcément les moyens d'isoler
01:19:09thermiquement. Les moyens de MaPrimeRénov'
01:19:11doivent être développés, ils l'ont été depuis déjà plusieurs
01:19:13années, c'est faux de dire qu'il n'y a rien eu de fait.
01:19:15Seulement, on a pris un retard considérable, parce que
01:19:17effectivement, y compris dans les constructions
01:19:19neuves, on n'a pas pris les précautions
01:19:21nécessaires pour cette lutte
01:19:23face au changement climatique et sur l'isolation
01:19:25des bâtiments. On a maintenant, je pense
01:19:27que cette préoccupation est davantage prise en compte,
01:19:29mais depuis 40 ans, globalement,
01:19:31ce n'était pas un facteur pris en compte, l'isolation
01:19:33thermique, dans les constructions neuves,
01:19:35y compris de logements sociaux
01:19:37et autres. Donc, on a un vrai enjeu
01:19:39à mettre les moyens là-dessus, parce que
01:19:41effectivement, sinon, on va au-devant
01:19:43de catastrophes relativement
01:19:45importantes, parce que les gens n'ont pas les moyens
01:19:47de faire les travaux nécessaires dans leur logement.
01:19:49Et malgré tout ça, la tendance
01:19:51est à la hausse, plus 26% depuis 2013
01:19:53de Français qui souffrent de cette
01:19:55chaleur dans leur logement.
01:19:57A qui la faute, d'une certaine manière,
01:19:59on peut poser la question comme ça,
01:20:01Franck Goddio, et puis comment on fait ?
01:20:03Comment on fait ? Je suis assez d'accord
01:20:05avec les deux intervenants,
01:20:07mais je rajouterais que ça
01:20:09fait partie de ces rares sujets
01:20:11où finalement, ça rapporte.
01:20:13L'isolation thermique
01:20:15rapporte de l'argent.
01:20:17La fondation
01:20:19Abbé Pierre, avec EDF,
01:20:21lance une expérimentation,
01:20:23plus qu'une expérimentation,
01:20:25à financer des travaux
01:20:27d'isolation thermique
01:20:29pour des populations en précarité énergétique
01:20:31et en précarité tout court.
01:20:33Vous savez quelle est l'économie annuelle
01:20:35pour chaque logement ?
01:20:37900 euros.
01:20:39C'est énorme.
01:20:41J'aime pas trop cette formule
01:20:43un peu cucu la praline du gagnant-gagnant,
01:20:45mais là, vous avez
01:20:47un État qui favorise
01:20:49des emplois locaux,
01:20:51des productions locales,
01:20:53et qui peut s'endetter.
01:20:55Aujourd'hui, on s'endette à 3%.
01:20:57Vous allez me dire, c'est beaucoup ? Peut-être.
01:20:59Mais enfin, vous vous endettez à 3%
01:21:01quand vous avez un retour sur investissement
01:21:03qui est quand même très...
01:21:05qui est immédiat et qui est tangible.
01:21:07La fondation
01:21:09Abbé Pierre, alors c'est pas exactement
01:21:11un rendement financier,
01:21:13c'est un rendement par rapport à des notations
01:21:15d'isolation
01:21:17de lettres, part de
01:21:1965% de rendement. Donc, effectivement,
01:21:21je vous dis que l'isolation thermique
01:21:23et il faudrait peut-être, d'une certaine manière,
01:21:25l'isoler, c'est un peu technique,
01:21:27pardon Benjamin, mais l'isoler
01:21:29par rapport aux critères de Maastricht, à mon avis,
01:21:31qui fait qu'on investit massivement
01:21:33par l'endettement,
01:21:35tant pis, par l'endettement,
01:21:37parce qu'il y a un retour sur investissement
01:21:39qui est évident en termes d'emploi,
01:21:41en termes de bien-être, et même
01:21:43aussi en termes de balance
01:21:45courante, parce que
01:21:47on importe moins.
01:21:49On va conclure ce débat
01:21:51sur cette question-là
01:21:53avec un certain nombre de réactions, et notamment
01:21:55sur le Facebook de Sud Radio, beaucoup qui
01:21:57réagissent à ce que vous disiez, Morada Itabouch, sur le fait
01:21:59qu'il faut arrêter de bétonner,
01:22:01et notamment les villes.
01:22:03C'est vrai que, on va dire, c'est un enjeu
01:22:05aussi crucial avec
01:22:07ce changement climatique. On revient dans un instant
01:22:09les débats de l'été avec un tout autre sujet,
01:22:11la polémique avec des mots,
01:22:13voilà, expressions utilisées
01:22:15par Teddy Riner qui passent mal
01:22:17auprès d'un athlète des Jeux
01:22:19Paralympiques, athlète français. Je vous explique
01:22:21tout ça, et puis on en débat juste après.
01:22:23Sud Radio,
01:22:25les débats de l'été,
01:22:2710h-13h, Benjamin Gleize.
01:22:29Les débats de l'été,
01:22:3111h47 avec vous, comme toujours,
01:22:330826-300-300, et puis
01:22:35les réseaux sociaux, je continue de lire
01:22:37vos commentaires, bien sûr, sur le Facebook
01:22:39de Sud Radio, nos débatteurs
01:22:41jusqu'à midi, Franck Dedieu,
01:22:43directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
01:22:45dont le dernier numéro vient de sortir dans les kiosques,
01:22:47Brad Haïtabouche, réalisateur-producteur de documentaires,
01:22:49on peut notamment citer cette série,
01:22:51Sale Temps pour la planète, diffusée sur France 5,
01:22:53et puis on vous retrouve sur Sud Radio dans le grand matin
01:22:55week-end, avec nous également Jean-Baptiste
01:22:57Moreau, ancien député de La Creuse.
01:22:59J'aimerais qu'on revienne sur ces
01:23:01propos maladroits,
01:23:03ou peut-être, de Teddy Riner,
01:23:05double champion
01:23:07olympique, judoka double champion olympique
01:23:09en ce qui concerne les Jeux qui viennent de se terminer.
01:23:11Il a été recadré par un athlète
01:23:13Paralympique, il faut vraiment que t'arrêtes de parler
01:23:15de nous. Qui dit ça ? C'est Sofiane Meyaoui,
01:23:17il fait partie de l'équipe de France de
01:23:19basket-fauteuil, avec Marie-Josée Perrec.
01:23:21Teddy Riner a qualifié, en l'occurrence,
01:23:23les para-athlètes de super-héros,
01:23:25ou encore d'Avengers, c'est ça qui
01:23:27fait polémique. On n'est ni à
01:23:29plaindre, ni à valoriser de cette
01:23:31manière, c'est ce que dit ce
01:23:33para-athlète. Vous voulez
01:23:35réagir, allez-y, sur les
01:23:37réseaux sociaux. En attendant, Jean-Baptiste
01:23:39Moreau, un mot sur cette
01:23:41polémique, parce que ça dit beaucoup de choses,
01:23:43de la manière dont on perçoit
01:23:45et dont on considère aussi ces athlètes
01:23:47Paralympiques. Oui, je pense que c'est
01:23:49une maladresse, honnêtement.
01:23:51On ne peut pas en tenir rigueur, je pense à
01:23:53Teddy Riner, et d'ailleurs le même athlète dit plus loin
01:23:55qu'il n'en tient pas
01:23:57plus rigueur que ça. Mais
01:23:59effectivement, les para-athlètes veulent être considérés
01:24:01comme des athlètes à part entière, et pas comme des
01:24:03super ou des moins. Ils veulent
01:24:05être considérés au regard
01:24:07de leurs performances sportives,
01:24:09qui sont réelles, et
01:24:11pas de misérabilisme ou
01:24:13de survalorisation. Après, je pense que
01:24:15Teddy Riner a voulu mettre en avant
01:24:17et justement,
01:24:19je pense que c'est juste maladroit
01:24:21ce qu'il a dit.
01:24:23Mais honnêtement, je pense que ça partait
01:24:25pas d'une mauvaise intention, ni de
01:24:27misérabiliser, ni de...
01:24:29Voilà. Mais après,
01:24:31je comprends la réaction aussi de
01:24:33ce para-athlète, en disant, nous, ce qu'on
01:24:35veut, c'est être estimé sur nos performances
01:24:37sportives. On est des athlètes comme les autres,
01:24:39des sportifs comme les autres, et on veut être considérés
01:24:41comme des sportifs comme les autres, point.
01:24:43Ça part de cette
01:24:45logique-là, cette logique d'être
01:24:47inclusif, et on va pouvoir
01:24:49admirer pendant 15 jours les performances
01:24:51vraiment de ces athlètes
01:24:53qui s'entraînent comme
01:24:55les autres athlètes le font.
01:24:57Voilà. Donc, ils veulent juste
01:24:59être considérés comme des athlètes à part entière,
01:25:01et c'est tout à fait logique, et je pense que c'est juste
01:25:03une maladresse de la part de Teddy Riner,
01:25:05et que ça partait pas du tout d'une mauvaise intention,
01:25:07mais au contraire de valoriser ses parts olympiques
01:25:09dont, j'espère, elles vont être le même succès que
01:25:11les Jeux olympiques. D'ailleurs, c'est ce que
01:25:13a déclaré tout à l'heure sur Sud Radio,
01:25:15la ministre déléguée chargée des personnes
01:25:17âgées et des personnes handicapées,
01:25:19Fadila Katabi, qui était l'invité
01:25:21de Jean-Marie Bordry dans la matinale de Sud Radio.
01:25:23Je pense que notre grand champion
01:25:25Teddy Riner l'a dit peut-être
01:25:27en pensant bien
01:25:29faire, par peut-être méconnaissance,
01:25:31mais effectivement,
01:25:33les personnes en situation de handicap veulent
01:25:35qu'on les considère comme des citoyens,
01:25:37des citoyennes à part entière.
01:25:39Et on voit d'ailleurs les choses,
01:25:41parfois on peut dire les choses un peu de manière
01:25:43maladroite, par méconnaissance.
01:25:45Quand je regarde, par exemple, le film
01:25:47Un Petit Truc en Plus,
01:25:49bougez les lignes ! Et j'espère que
01:25:51nos Jeux paralympiques vont faire bouger les lignes,
01:25:53faire bouger, changer le regard,
01:25:55pour pouvoir changer la vie des personnes en situation de handicap.
01:25:57Mais Mourad,
01:25:59avec ta bouche, maladresse
01:26:01donc de Teddy Riner,
01:26:03je pense qu'on peut le dire très clairement,
01:26:05il n'y a pas de doute là-dessus.
01:26:07Est-ce que vous comprenez le coup de gueule
01:26:09de ce parathlète,
01:26:11Sofiane Meyaoui ?
01:26:13Teddy Riner, c'est clair qu'il est très bienveillant,
01:26:15sauf avec ses adversaires.
01:26:17Si on l'a tataillé, ça paraît très clair.
01:26:19Son adversaire, en l'occurrence,
01:26:21il l'a quand même félicité grandement.
01:26:23Le japonais qui était presque à deux doigts
01:26:25derrière Guiri en rentrant chez lui.
01:26:27Encore une fois,
01:26:29c'est légitime qu'on en parle,
01:26:31et je pense que Teddy Riner met sur le tatami
01:26:33ce sujet-là.
01:26:35Moi, j'ai vu,
01:26:37pour tout vous dire, au stade Charletti à Paris,
01:26:39les championnats du monde d'athlétisme
01:26:41paralympique, enfin paralympique,
01:26:43para, je ne sais pas comment on dit, donc en tout cas les jeux
01:26:45pour les handicapés, et franchement,
01:26:47moi j'ai été très très impressionné.
01:26:49Une amie est allée voir du basket-fauteuil,
01:26:51c'est physique quoi !
01:26:53Et franchement,
01:26:55si on doit valoriser,
01:26:57parce qu'on est à quelques jours
01:26:59de l'ouverture des paralympiques,
01:27:01ce sont ces sportifs de haut niveau,
01:27:03et encore une fois,
01:27:05et je pense que quand il parle de super-héros,
01:27:07je pense que derrière, il y a de l'entraînement,
01:27:09comme pour les athlètes,
01:27:11et c'est ça que je trouve formidable.
01:27:13Teddy Riner est d'une grande bienveillance,
01:27:15franchement, et je pense qu'il n'y avait pas,
01:27:17quand il a évoqué
01:27:19la question des super-héros, des Avengers,
01:27:21pour lui, c'était d'abord et avant tout
01:27:23de montrer ces sportifs
01:27:25et leurs performances
01:27:27à venir, parce qu'on espère avoir
01:27:29autant de médailles d'or, ou même de médailles
01:27:31avec les paralympiques français.
01:27:33Franck de Dieu, c'est peut-être
01:27:35aussi une façon maladroite
01:27:37de féliciter,
01:27:39d'applaudir, d'une certaine manière,
01:27:41le courage de certains
01:27:43de ces athlètes qui sont passés par
01:27:45des périodes très compliquées, avec des parcours
01:27:47très difficiles. Bien sûr,
01:27:49il y a une abnégation,
01:27:51une volonté absolument remarquable
01:27:53dans la maladresse
01:27:55de Teni Riner et
01:27:57la remarque, à mon avis, justifiée
01:27:59de l'athlète
01:28:01se pose la question de
01:28:03l'emploi permanent,
01:28:05pour tous sportifs, des superlatifs.
01:28:07C'est-à-dire,
01:28:09c'est tous des super-héros, c'est tous
01:28:11des sur-hommes, c'est tous des titans.
01:28:13Or, l'esprit de l'olympisme,
01:28:15ce n'est pas ce rêve
01:28:17prométhéen
01:28:19de super-héros, c'est tout simplement
01:28:21l'humanisme, c'est tout simplement
01:28:23l'homme ou la femme
01:28:25qui n'est pas un super-héros,
01:28:27qui n'est pas un titan,
01:28:29qui donne le meilleur de lui-même
01:28:31avec des valeurs de fraternité
01:28:35plutôt positives,
01:28:37mais on est quand même
01:28:39dans le cadre, je dirais,
01:28:41du statut
01:28:43d'humain, qui
01:28:45jette le javelot le plus loin possible.
01:28:47L'olympisme
01:28:49renvoie
01:28:51à des jeux
01:28:53grecs, c'est pas pour rien.
01:28:55Il y a quelque chose de très naturel, de très humain.
01:28:57Et cet
01:28:59emploi de superlatifs
01:29:01permanents, y compris
01:29:03pour tous les sportifs, de super-héros,
01:29:05de titans et de sur-hommes,
01:29:07me semble aller à l'encontre
01:29:09de l'esprit même de l'olympisme
01:29:11qui se confond avec l'humanisme,
01:29:13c'est-à-dire que ce qui est au centre,
01:29:15c'est l'homme.
01:29:17Franchement, pas grand-chose
01:29:19à ajouter, sauf à dire
01:29:21qu'il faut absolument aller soutenir
01:29:23nos athlètes, comme on a pu soutenir
01:29:25tout au long des Jeux Olympiques,
01:29:27nos athlètes comme Teddy Riner,
01:29:29comme l'équipe de France de basket,
01:29:31etc. Parce que, je crois,
01:29:33au-delà des superlatifs, je crois d'abord et avant tout
01:29:35c'est une grande leçon d'humanité
01:29:37que vous me donnez, tous nos athlètes
01:29:39français, étrangers, pendant
01:29:41cette période paralympique.
01:29:43Et moi, je dis juste,
01:29:45j'ai été aux Jeux Olympiques et j'espère pouvoir
01:29:47aussi assister à des épreuves.
01:29:49L'athlétisme, en tout cas, j'ai été subjugué
01:29:51et je vous invite vraiment à aller les soutenir
01:29:53parce que c'est beau.
01:29:55L'engouement, il est là, parce que
01:29:57concernant ces ventes de billets,
01:29:59on est à plus de 1,7 ou 1,8
01:30:01millions de billets déjà vendus
01:30:03et ça s'accélère encore sur
01:30:05ces derniers jours, donc c'est tout de même
01:30:07très encourageant. Juste d'un mot, très rapidement,
01:30:09parce que c'est vrai qu'on nous dit
01:30:11effectivement, ce sont des athlètes comme les autres.
01:30:13Alors pourquoi ne pas faire en sorte que
01:30:15les Jeux Olympiques interviennent
01:30:17en même temps que
01:30:19les Jeux Olympiques ? Jean-Baptiste Moreau, par exemple ?
01:30:21Oui, effectivement.
01:30:23Je ne suis pas un fin connaisseur
01:30:25de façon dont fonctionne le CIO globalement
01:30:27mais je sais qu'il y avait eu
01:30:29il y a quelques années, je pense,
01:30:31dans les Jeux Olympiques, quelques épreuves paralympiques
01:30:33au milieu des épreuves
01:30:35olympiques, notamment en athlétisme.
01:30:37Je me souviens qu'il y avait eu des
01:30:39courses paralympiques en même
01:30:41temps que les
01:30:43courses paralympiques. Je pense que c'est une réflexion aussi menée
01:30:45en l'occurrence pour Los Angeles,
01:30:47pour la prochaine Olympiade. Oui, je pense qu'effectivement
01:30:49on gagnerait au moins à avoir une
01:30:51continuité, quitte à ce que ces Jeux Olympiques
01:30:53se poursuivent un peu plus longtemps, mais on
01:30:55gagnerait vraiment à avoir une continuité.
01:30:57Cette interruption de 15 jours n'est pas facile à comprendre,
01:30:59je trouve. Après, est-ce que
01:31:01c'est du business pour vendre plus de billets ?
01:31:03Ce n'est pas exclu non plus de la part du CIO.
01:31:05Je trouve dommage qu'il n'y ait effectivement pas
01:31:07une continuité entre les Jeux Olympiques et les Jeux paralympiques
01:31:09parce que ce sont les mêmes athlètes qui s'entraînent
01:31:11de la même façon et donc ça serait logique
01:31:13qu'ils concourent en même temps.
01:31:15Enfin, pas les uns contre les autres, mais en même temps
01:31:17sur les mêmes stades
01:31:19et dans le même timing.
01:31:21Je pense qu'on y gagnerait en lisibilité.
01:31:23Et vous le savez, ces Jeux paralympiques,
01:31:25on va en parler tous les jours.
01:31:27C'est dans six jours
01:31:29l'ouverture de ces Jeux Olympiques
01:31:31avec une cérémonie d'ouverture prévue
01:31:33sur les Champs-Elysées. Et on en parle,
01:31:35vous savez, à notre rendez-vous quotidien sur les Jeux paralympiques
01:31:37tout à l'heure, midi 45,
01:31:39avec notre consultant antonin,
01:31:41Anthony Martin-Smith, qui est double médaillé
01:31:43au championnat du monde de judo,
01:31:45judoka paralympique.
01:31:47D'ici là, je vous remercie grandement, Franck Dedieu,
01:31:49directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
01:31:51dont le dernier numéro vient de sortir dans les kiosques.
01:31:53Le roi président est nu.
01:31:55Merci beaucoup, Moradagui Zabouch,
01:31:57réalisateur, producteur de documentaires,
01:31:59notamment de la série Salton pour la planète,
01:32:01diffusée sur France 5. Et puis on vous retrouve dans le Grand Matin
01:32:03week-end de Sud Radio. Un grand merci à vous aussi,
01:32:05Jean-Baptiste Moreau, ancien député
01:32:07de La Creuse. Nous, on se retrouve
01:32:09dans un tout petit instant avec Maxime Trouleau,
01:32:11qui va nous rejoindre sur Sud Radio à la suite des débats de l'été.
01:32:13A tout de suite.

Recommandée