Les salariés d’ExxonMobil défendent leurs emplois/ Que se passe-t-il à Koursk ?

  • il y a 2 mois
Les débats de l'été avec Germinal Lancelin, Bruno Clermont, Octave, Bernard Cohen-Hadad, Franck Dedieu, Kamel Chibli

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##LES_DEBATS_DE_L_ETE-2024-08-09##

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News
Transcription
00:00:00Bonjour à tous, je suis ravi de vous retrouver dans ce beau mois d'août, nous sommes ensemble pendant trois heures pour creuser l'actualité, débattre et échanger avec vous auditeurs sur l'application Sud Radio, les réseaux sociaux et directement au standard bien sûr au 0 826 300 300.
00:00:15Le programme de votre matinée, vous commencez à le connaître à partir de midi, ce sont les Jeux Olympiques dans tous leurs états avec le camarade Joseph Ruiz et je vous conseille de rester jusqu'à midi parce qu'il y aura un petit coup de gueule du COJO, vous savez le comité d'organisation des Jeux Olympiques, je ne vous en dis pas plus.
00:00:33Les grands débats de l'été seront ouverts, aujourd'hui les mousquetaires autour de la table, Octave caricaturiste de presse, Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie que vous connaissez bien sur Sud Radio et Bertrand Cohen, à date président de la CPME et du Think Tank, Etienne, Marcel et puis au cœur de nos échanges, de nos discussions, il y a une prise de parole qui nous a interpellé, celle dans l'express,
00:00:58Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre et actuellement députée, elle nous dit que le pays n'est pas à droite, ah bon, on n'a pourtant pas cette impression, décidément, c'est la langue qui fourche des teasers, ça arrive, elle nous dit que le pays n'est pas à droite, ah bon, on n'a pourtant pas la même sensation,
00:01:18et puis on parlera également de ces restaurateurs qui en profitent dans la capitale pour augmenter leur prix, plus 30% pour le steak frites, mais dès le début de l'émission, nous allons reprendre notre sérieux parce que l'énorme entreprise américaine Exxon a décidé de fermer son site de pétrochimie du côté de la Normandie et à la clé, c'est malheureusement le risque d'une suppression de plus de 6 ans emploi.
00:01:486h13, Maxime Liédo.
00:01:50Bonjour, Germinal Lancelin.
00:01:52Oui, bonjour.
00:01:53Vous êtes secrétaire général CGT d'ExxonMobil Chimie, pour qu'on comprenne bien ce qui se passe dans ce petit coin de Normandie depuis avril dernier, vous vous battez pour éviter la vente des activités de votre site de Port Jérôme-sur-Seine, l'américain souhaite le fermer, notamment le site qui est réservé aux activités de pétrochimie, la raison invoquée, c'est une perte du chiffre d'affaires de près de 515 millions d'euros, conséquence 659 en promenade.
00:02:17659 emplois menacés et forcément une souveraineté industrielle pour la France mise à mal, vous aviez jusqu'à hier pour signer le plan de sauvegarde d'emploi ce que vous n'avez pas fait, c'est un bon résumé ?
00:02:29Oui, mais il ne s'agit pas d'une vente, il s'agit d'une délocalisation de nos productions, aujourd'hui on a des productions essentielles qui sont faites sur notre site, notamment de plastique, et donc qui demain vont continuer à se faire, mais aux Etats-Unis ou en Asie du Sud-Est, avec les conséquences sociales et surtout environnementales qu'on peut connaître, uniquement pour renforcer le chiffre d'affaires d'ExxonMobil au niveau mondial.
00:02:51Et la direction s'engageait dans les différentes négociations, je mets ça entre guillemets, vous allez certainement choisir vous un autre terme, elle s'engageait pourtant à trois offres valables d'emploi qui doivent correspondre à vos métiers, à vos compétences, à vos aptitudes, il y avait aussi un budget de 153 millions d'euros sur la table pour les départs anticipés à la retraite, pourquoi avoir refusé ce qui était en train de se négocier, qu'on a appelé un plan de sauvegarde de l'emploi ?
00:03:17Déjà parce que nous on conteste la validité des suppressions d'emploi, nous on pense que l'usine doit continuer à tourner, on doit continuer à fabriquer du plastique, on doit continuer à fournir nos clients essentiels aussi en France et en Europe, et d'autre part, ce qu'il y a de mis sur la table, effectivement avec beaucoup de recul, ça peut paraître pas mal, sauf que non ce n'est pas du tout le cas, on a un groupe qui fait des bénéfices incroyables, nous en France,
00:03:44Plus de 36 milliards sur l'année dernière de bénéfices nets.
00:03:47Oui, c'est juste en France, au périmètre de la France, 1,5 milliard d'euros de bénéfices en trois ans, donc quand on nous dit qu'on perd de l'argent, on a un petit peu de mal à comprendre un petit peu cette logique, et d'autant plus que Exxon a renforcé ses fonds propres à 2,3 milliards d'euros pour cette année en faisant 116 millions d'euros de bénéfices nets juste au premier semestre cette année,
00:04:08donc on est très très loin de ce qu'Exxon Mobil devrait faire en termes d'accompagnement social d'un pays de ceux si jamais il était justifié, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:04:16Et j'imagine que c'est un traumatisme pour la ville et même plus globalement pour le territoire, concrètement, ça veut dire une économie totalement paralysée, mise à mal ?
00:04:26Ah oui, c'est clair, et encore là, nous c'est que la partie émergée de l'iceberg, puisque nous on est en consultation jusqu'à mi-septembre, dès la fin de notre consultation à nous, ça va être la deuxième vague de licenciements chez tous nos collègues sous-traitants, chez tous nos collègues des entreprises qui sont clientes chez nous et dont une partie ne sera plus alimentée,
00:04:45donc là on parle de milliers et de milliers d'emplois, sans compter encore la troisième vague derrière avec tous les commerçants qui vont subir justement les fermetures diverses, les licenciements, tout ce qui va être service public qui va suivre derrière aussi, donc oui c'est une vraie catastrophe pour tout le bassin d'emploi et même pour toute la Normandie.
00:05:01Et vous avez une idée à peu près de combien ça peut représenter en termes d'emplois perdus justement avec tous ceux qui travaillent pour vous, pour le site de Pétrochimie en Normandie, de comptables conséquences ?
00:05:11Oui tout à fait, on estime entre les emplois directs, indirects et induits, entre trois et cinq mille emplois en moins sur le secteur, ce qui est énorme.
00:05:19Ce qui est colossal, ce qui est colossal. Pour que les gens qui nous écoutent saisissent très bien ce qui est en train de se passer, beaucoup de produits du quotidien sont issus en réalité de votre immense site là-bas en Normandie.
00:05:30Oui tout à fait, par exemple là on a des produits d'impact.
00:05:34Donc on a du polypropylène qui sert à fabriquer les pare-chocs et les garnitures de voitures, notamment pour la marque Renault, donc ça c'est fini.
00:05:42Donc Renault a un peu de problèmes par rapport à ça, parce qu'ils vont devoir se fournir à l'étranger, ils ne pourront plus se fournir chez nous.
00:05:47On a le cas le plus alarmant, c'est surtout ce qui va être matériel médical, donc plastique, les poches de sang, les poches de nourriture pour les nourrissons prématurés par exemple,
00:05:57toutes les tubulures qu'on peut avoir dans le monde médical, le plastique est fabriqué chez nous, demain il sera fabriqué aux Etats-Unis ou en Asie.
00:06:04Donc en cas de nouvelle crise type Covid, on ne pourra plus avoir accès à ces matières premières, donc ça c'est extrêmement alarmant.
00:06:10Bon ça fait quand même, je le disais depuis avril, que vous avez des discussions, je le mets entre parenthèses parce que la réalité doit être tout autre sur place,
00:06:17mais j'imagine que vous posez ces arguments sur la table. On est quand même dans une période, le Covid est passé par là, les gilets jaunes sont passés par là,
00:06:23on a bien vu notre dépendance aux Américains, à l'Allemagne, à la Chine, qu'est-ce qui vous répond quand vous évoquez ce que vous venez de nous dire,
00:06:30à savoir que pour la souveraineté, notamment médicale, c'est une catastrophe ?
00:06:35Il faut savoir qu'en face de nous, on a une direction qui est en service commandé, on a des directeurs et des directeurs RH, ce sont des sériels killers de l'emploi,
00:06:44donc ils déroulent leur programme de casse de l'emploi sans tenir compte de nos demandes, sans tenir compte de nos revendications.
00:06:52Ils ont un cadre législatif qui est très favorable pour eux, ils ont aussi en partie le soutien des pouvoirs publics, que nous on a perdu depuis un moment,
00:07:00donc ils déroulent sans tenir du tout compte de ce que nous on peut leur amener comme argument, bien sûr.
00:07:05Vous parliez des pouvoirs publics, c'est-à-dire votre député, le ministre démissionnaire de l'industrie Roland Lescure avait un peu suivi le dossier, maintenant c'est quoi, c'est silence radio ?
00:07:15Non, on est très très soutenu par la sénatrice locale et les députés locaux autour, là où ça sera impacté.
00:07:23Là on est très très suivi par eux, on est très soutenu, sauf que le ministre démissionnaire Roland Lescure et Bruno Le Maire sont supérieurs,
00:07:30nous on n'a aucun contact avec eux, on les relance régulièrement mais on n'a aucun contact.
00:07:34Le gouvernement c'est silence radio et quand on essaie d'avoir un peu de contact avec la préfecture,
00:07:40ils nous envoient les forces de l'ordre ou ils nous mettent des injonctions pour qu'on arrête la grève ou qu'on suspende nos barrages filtrants.
00:07:47Donc non, on n'a pas du tout de soutien de ce côté-là, hormis vraiment les élus locaux de terrain, députés et sénateurs.
00:07:52Et dans les prochains mois, qu'est-ce qui peut se passer concrètement pour vous ? Quelles sont les prochaines lignes rouges que vous allez devoir affronter ?
00:08:00Donc là je vous dis, on va avoir la fin de notre consultation sur le projet en lui-même, qui n'est pas un projet puisque ExxonMobil tente déjà de commencer les démantèlements d'unités.
00:08:10Donc nous on essaie de se battre justement, on continue de se battre, on est en grève depuis le 25 mai, la grève continue.
00:08:15Donc pour préserver cet outil de travail essentiel pour l'industrie française et pour encore une fois notre souveraineté industrielle.
00:08:22C'est pour ça qu'on aimerait vraiment que le gouvernement puisse se pencher là-dessus, parce qu'on ne pense pas qu'ils comprennent la teneur des enjeux essentiels qu'on va avoir pour le futur.
00:08:32Vous avez l'impression d'être totalement immobilisé ou invisibilisé, plutôt pardonnez-moi, par cette euphorie qui se passe autour des Jeux Olympiques ?
00:08:41Oui tout à fait, on a eu déjà le premier épisode avec les législatives qui, comment dire, les sujets n'étaient pas du tout sur l'emploi ou sur la souveraineté industrielle.
00:08:50Donc ça forcément ça nous a posé pas mal de torts. Maintenant les Jeux Olympiques c'est extraordinaire la façon dont ça se passe.
00:08:56Mais effectivement c'est à notre détriment puisqu'on ne parle pas du tout de ce qui se passe dans les entreprises et on n'est pas les seuls.
00:09:02En ce moment il y a vraiment une avalanche de pécheux dans plein d'entreprises avec des suppressions d'emplois par centaines voire par milliers à l'accueil.
00:09:09Au début de l'année on était à plus de 60 000 emplois menacés par des PSE.
00:09:13Et vous parliez de Bruno Le Maire, ce matin il s'est réjoui des nouveaux chiffres concernant le taux du chômage.
00:09:20Il s'établit désormais en France à 7,3% de la population active. J'aimerais que vous réagissiez à ce qu'il dit.
00:09:25Il dit « Taux d'emploi au plus haut, chômage en baisse, croissance positive, exportation dynamique, la France est dans la bonne direction.
00:09:32Seule la constance et la stabilité donnent des résultats en politique économique. »
00:09:38On est très heureux pour lui, sauf que nous ce qu'on va voir sur le bassin d'emplois ça va être l'inverse.
00:09:42Ça va être une paupérisation complète des habitants, des citoyens avec des emplois qui vont disparaître.
00:09:49On a quelques entreprises qui vont se monter sur le secteur mais qui ne compenseront pas du tout les pertes d'emplois dues à la fermeture d'Exxon Mobil.
00:09:58Aujourd'hui on a des emplois très qualifiés chez Exxon et chez nos sous-traitants.
00:10:03Demain ça ne sera pas forcément à ce niveau-là les emplois qui seront châchés sur le secteur.
00:10:07Donc il se réjouit, c'est très bien. On aimerait bien qu'il regarde un peu ce qui se passe de notre côté.
00:10:12Merci beaucoup Germinal Lancelin, secrétaire général CGT d'Exxon Mobil Chimie,
00:10:16qui était en communication avec nous depuis le piqué de grève qui concernait la fermeture du site
00:10:24qui se trouve en Normandie du groupe américain Exxon et qui menace, on le rappelle, près de 650 emplois.
00:10:30Merci beaucoup d'avoir été avec nous et on se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio
00:10:34pour cette percée ukrainienne qui s'est déroulée sur le territoire russe.
00:10:39Cette percée viendrait de l'armée régulière, c'est un fait totalement inédit.
00:10:42Est-ce que ce sont les premiers pas vers la grande victoire qu'on attend ?
00:10:48Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liédo.
00:10:54L'actualité internationale est du côté de l'Ukraine. Fini les incursions limitées des quelques unités de soldats russes
00:10:59se battant pour l'Ukraine et contre Vladimir Poutine comme le corps des volontaires russes
00:11:03ou la Légion Liberté de la Russie. Cette fois, c'est l'armée régulière, ukrainienne,
00:11:07avec plusieurs unités mécanisées qui a été envoyée en territoire russe.
00:11:10On va en parler avec notre invité, le général Bruno Clermont. Bonjour général.
00:11:15Bonjour.
00:11:16Général de corps aérien et ancien directeur de la Sécurité Aéronautique d'État,
00:11:20c'est une offensive visiblement un peu éclaire, on a évoqué ça comme une surprise,
00:11:25une entrée dans le territoire russe sur visiblement plus de 25 km à l'intérieur de la Russie.
00:11:31C'est cet événement réellement qui attire le regard de tous les acteurs et les commentateurs de cette guerre ?
00:11:36Absolument, c'est à la fois ce qu'on peut appeler une surprise stratégique
00:11:40et puis le passage d'une nouvelle ligne rouge.
00:11:43Un surprise stratégique, c'est la vitesse à laquelle cette opération s'est déroulée.
00:11:47On voit que, vous l'avez dit, en 48 heures, bientôt 72 heures,
00:11:50c'est des forces d'une taille importante.
00:11:53On n'a pas le nombre exact, mais on est probablement dans l'ordre de 5000 hommes à pénétrer en territoire russe.
00:11:58Plus de 5000 hommes ? On parlait de seulement un millier il y a encore quelques heures.
00:12:01Alors ça, le millier, c'est les Russes qui annoncent un millier.
00:12:04Donc tout ce que disent les Russes, forcément, il ne faut pas le croire.
00:12:07Il n'y a pas de communication particulière sur le sujet, mais c'est probablement plus d'un millier.
00:12:11On est plutôt de l'ordre de 3000 ou 12 000, de deux brigades, plutôt que d'un millier.
00:12:15Et le deuxième élément, c'est cette ligne rouge, une espèce de ligne rouge non écrite,
00:12:19qui a fait, vous l'avez dit, que les deux fois précédentes où il y a eu des incursions dans la région de Belgorod,
00:12:24c'était des Russes, des légions internationales ukrainiennes.
00:12:27Ce n'étaient pas des Ukrainiens. Cette fois-ci, effectivement,
00:12:30ce sont des unités régulières de l'armée ukrainienne qui pénètrent en territoire russe,
00:12:34ce que la Russie n'a pas connu. Il faut remonter à la Deuxième Guerre mondiale.
00:12:38Et on parle d'une ville qui serait en train d'être attrapée, on va dire, par le camp ukrainien.
00:12:44C'est la ville de Sudja, une ville de près de 5000 habitants.
00:12:47Est-ce qu'on connaît, à travers cette percée surprise, la véritable intention des Ukrainiens ?
00:12:54Effectivement, c'est la question que tout le monde se pose et il est très difficile de répondre à cette question.
00:12:59Je pense qu'il faut attendre les prochaines heures, les prochains jours,
00:13:01pour voir quel est l'objectif des Ukrainiens. Il y a plusieurs possibilités.
00:13:05D'abord, il faut bien comprendre qu'ils sont rentrés assez facilement,
00:13:08parce qu'ils sont très au nord de l'Ukraine. Ils ne sont pas très loin de la Biélorussie.
00:13:13Ils sont dans une zone qui n'est pas une zone de combat,
00:13:15une zone dont la frontière était finalement faiblement protégée par des troupes pas du tout aguerries.
00:13:20Donc, même si l'opération est remarquablement montée, ils ont pénétré de manière assez simple.
00:13:26Donc, c'est difficile d'en tirer des conclusions,
00:13:28mais on peut imaginer en tout cas qu'au minimum, ils mettent en difficulté l'armée russe
00:13:33et ils montrent à Poutine qu'eux aussi sont capables de faire des dégâts russes
00:13:37à un moment où, effectivement, ils souffrent quand même beaucoup sur la ligne de front.
00:13:41Donc, c'est une manière quand même de rappeler que l'armée ukrainienne a encore des réserves et des capacités.
00:13:45On parle des différentes options qui sont sur la table. Dans cette ville au sud de la Russie,
00:13:50se trouve une station de transit du gaz russe vers l'Europe appartenant au groupe Gazprom.
00:13:54Est-ce que ça pourrait être le véritable objectif de l'armée régulière ukrainienne ?
00:13:59Ça me paraît difficile. Ce n'est quand même pas un objectif tactique de la plus haute importance.
00:14:04Peut-être que par opportunité, mais on ne lance pas une opération de ce type-là pour faire le contrôle de ce type d'installation.
00:14:10Je pense qu'il y a une vraie volonté de montrer à Poutine et au monde entier que l'Ukraine a des ressources.
00:14:16Je pense que c'est aussi un message envoyé aux Occidentaux qui, à ce moment,
00:14:21regardent plutôt tourner vers Israël, les Jeux Olympiques, les élections aux Etats-Unis,
00:14:25que les Ukrainiens ont des capacités, ne sont pas encore battus, ont besoin du soutien des Occidentaux.
00:14:31A la fois, ils affaiblissent psychologiquement les Russes avec une opération qui, je le rappelle,
00:14:38fait 80 ans qu'il n'y avait pas eu de troupes étrangères qui avaient envahi le territoire de la Russie.
00:14:43Et puis également, ils rappellent qu'ils ont besoin du soutien des Occidentaux et qu'ils ont des capacités.
00:14:47Deux choses dans ce que vous venez de dire.
00:14:49Est-ce qu'on peut donc considérer que depuis le début de cette guerre,
00:14:52c'est la première grosse défaite pour les troupes de Vladimir Poutine et même pour lui politiquement ?
00:14:58C'est difficile de dire ça parce que la guerre est compliquée.
00:15:02Il s'est passé tellement de choses dans cette guerre.
00:15:04Mais celle-ci est particulière.
00:15:06En plus, la région de Koursk, ça parle aux gens, ça parle aux Russes.
00:15:10Vous vous souvenez, c'est là qu'il y a eu cette très grande bataille pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
00:15:13Koursk, c'est aussi le nom de ce sous-marin, un fameux sous-marin nucléaire dans un engin russe
00:15:18qui a eu un problème, un incident au fond des mers et dans lequel tous les marins sont tués.
00:15:24Donc Koursk, psychologiquement, ça frappe les esprits aussi bien du côté russe que du côté ukrainien.
00:15:30On est quand même, je pense, au-delà de l'opération militaire proprement dite
00:15:34et de la démonstration de force que fait l'Ukrainienne,
00:15:36de force coordonnée dans différents domaines d'action,
00:15:38de l'égard psychologique, à la fois pour appuyer sur Poutine
00:15:43et également pour envoyer un signal aux occidentaux.
00:15:47Justement, vous parliez de la pression sur Vladimir Poutine.
00:15:50On est déjà en train de parler sur beaucoup de boucles télégrammes russes
00:15:54de la faiblesse des défenses qui étaient à ce niveau-là de la frontière.
00:15:58Est-ce que c'est plausible que les Russes aient eu un moment de faiblesse
00:16:01où ils ne croyaient pas les différentes informations des services secrets ?
00:16:05En fait, la ligne de front est à l'intérieur de l'Ukraine.
00:16:09Il n'y a pas de ligne de front aux frontières avec la Russie.
00:16:12Les frontières de la Russie sont protégées à l'intérieur de la frontière.
00:16:15La ligne qu'ont passée les Ukrainiens était à 10 km de la frontière.
00:16:18Effectivement, ce passage, cette brèche faite dans les défenses russes
00:16:24peut amener les Russes à enlever une partie de leurs hommes qui sont sur la frontière
00:16:30la zone de contact avec les Ukrainiens pour protéger mieux leurs frontières.
00:16:34C'est peut-être aussi une manière, finalement, d'aider les Ukrainiens
00:16:38à équilibrer le rapport de force sur la zone de contact
00:16:44qui, elle, est de 1000 km et qui, pour l'instant, est défavorable aux Ukrainiens.
00:16:47Donc il y a plusieurs interprétations possibles de cette manœuvre
00:16:51et celle-ci en est une.
00:16:53En tout cas, c'est évident, vous voyez, on en parle beaucoup, tout le monde en parle.
00:16:56Je pense que cet effet psychologique, il est majeur.
00:16:59Et il est majeur à la fois en Russie, à la fois en Ukraine et à la fois dans le monde occidental.
00:17:03Général Bruno Clermont, je rappelle que vous êtes général de corps aérien,
00:17:07ancien directeur de la sécurité aéronautique d'État.
00:17:09Vous parliez tout à l'heure de la réaction occidentale et de la volonté,
00:17:12certainement des troupes ukrainiennes, de remettre le projecteur sur ce qui se passe là-bas.
00:17:18Est-ce que, d'un côté, ce qui vient de se passer, ce à quoi nous insistons
00:17:21et une opération, visiblement, sur laquelle on en apprend un peu plus à chaque heure,
00:17:25n'est pas aussi une manière, pour ceux qui craignaient l'escalade permanente,
00:17:30on va dire, d'avoir de l'eau à ce moulin-là ?
00:17:33Alors oui, évidemment, vous savez que la grande priorité des Américains, c'est éviter l'escalade.
00:17:38Mais c'est également la priorité de tous les pays occidentaux et même de l'OTAN.
00:17:41Mais les Américains en particulier, parce que l'escalade, c'est eux qui auraient à la gérer.
00:17:44Alors c'est pour ça qu'il y a un certain nombre de lignes rouges.
00:17:46Et c'est vrai qu'une des tactiques, une des méthodes de Zavaski, c'est de les repousser petit à petit.
00:17:51Et puis de montrer que ces lignes rouges ne sont pas des vraies lignes rouges,
00:17:53qu'il y a de la marge de manœuvre.
00:17:55Vous savez, c'est la fameuse ambiguïté stratégique qu'avait évoquée le président de la République.
00:17:59Moi, je pense que tout ça, c'est justifié.
00:18:01Maintenant, il n'empêche qu'on va attendre voir quelle va être la réaction russe à cette attaque,
00:18:06parce que pour l'instant, les Russes ne sont pas réorganisés,
00:18:09ne sont pas organisés pour répondre à cette offensive des Ukrainiens.
00:18:12Mais effectivement, cette question des lignes rouges est importante.
00:18:15La demande actuelle, la prochaine demande de Zelensky, c'est de dire,
00:18:18écoutez, nous, on vient de passer la frontière, on est en Russie,
00:18:21ils nous attaquent, donc on a envie de les attaquer, on veut utiliser le matériel américain.
00:18:25Et ils ont déjà, par exemple, fait cette offensive avec des véhicules blindés allemands et américains.
00:18:31Mais pour l'instant, peut-être qu'il y a des armements qu'ils aimeraient utiliser,
00:18:33et que les officiers occidentaux et les Américains en partie ne leur permettent pas d'utiliser dans ce contexte-là.
00:18:38L'Union Européenne a dit que l'Ukraine avait le droit légitime de frapper des cibles en Russie.
00:18:43Vous venez de le dire, on a cessé, on va dire, de repousser les lignes rouges.
00:18:48Est-ce qu'il y a un moment où on s'arrêtera ? Les F-16 ont été livrés en début de semaine,
00:18:53l'UE commence à autoriser, on voit qu'il y a des incursions.
00:18:55Est-ce que c'est aussi une manière pour le camp ukrainien, pour le président Volodymyr Zelensky,
00:19:00de dire, ça y est, on commence à arriver dans le territoire, il faut qu'on se mette autour de la table pour négocier ?
00:19:06Je crois que vous avez tout à fait raison.
00:19:08Le contexte de l'évocation, de négociation à laquelle vont participer les Russes
00:19:13est fondamental pour analyser ce qui se passe.
00:19:16On sait, chaque fois qu'une négociation se prépare,
00:19:19et on sait que dans cette négociation, il y aura une question de savoir qui garde quoi,
00:19:23où passera la ligne de cesser le feu, etc.,
00:19:26il y a une intensification des combats.
00:19:28Donc, c'est aussi dans ce contexte-là que les Ukrainiens veulent montrer
00:19:32qu'ils ont des atouts à faire valoir, que dans la négociation, ils pourraient avoir des choses à échanger.
00:19:38Et effectivement, ce contexte d'une négociation qui se profile,
00:19:41et dont probablement les premières discussions se passent en sous-main,
00:19:44est important pour décoder ce qui se passe.
00:19:46Général Bruno Clermont, une dernière question
00:19:49pour essayer de finir le tour de cette percée ukrainienne totalement inattendue.
00:19:54Pour vous, quels sont les différents scénarios auxquels on va pouvoir assister
00:19:58potentiellement dans les prochaines semaines et d'ici l'hiver ?
00:20:03Sur le terrain, j'entends.
00:20:05Alors, par rapport à cette offensive, c'est difficile de le savoir,
00:20:08mais on va le savoir assez vite.
00:20:09Est-ce qu'elle se poursuit ou est-ce qu'elle va s'arrêter ?
00:20:11Est-ce que les Russes la repoussent ?
00:20:13Est-ce que ça crée un nouveau front ? On va le savoir.
00:20:15Sur l'ensemble du front, je pense qu'aujourd'hui,
00:20:18le front, on comprend qu'il va être à peu près figé.
00:20:20C'est-à-dire que les lignes de front ne vont pas tellement avancer.
00:20:24Les Russes vont essayer de grignoter les derniers kilomètres carrés qu'ils leur mettent
00:20:27pour annexer la totalité des quatre oblastes.
00:20:29Vous savez qu'ils avaient annexé par référendum.
00:20:32Les Ukrainiens vont continuer à faire de la frappe, au cas par cas, dans la profondeur,
00:20:35et d'essayer d'affaiblir la Russie pour avoir des éléments de négociation.
00:20:38Mais grosso modo, on va rester dans ce schéma-là dans les jours qui viennent.
00:20:42Les F-16 ne peuvent pas changer la donne parce qu'ils arrivent trop tard et ils sont trop peu.
00:20:46Une dizaine de F-16 ne peuvent pas faire la différence.
00:20:49En plus, pour les F-16, on doit ajouter la formation des mécaniciens, des pilotes, etc.
00:20:54Donc il y a toute la logistique qui n'est pas connue.
00:20:56Oui, mais vous voyez, les F-16, finalement, ils sont arrivés.
00:20:58Il y a une dizaine de F-16 qui ont arrivé en un an.
00:21:00C'est quand même un exploit d'avoir été capables de mettre en place une dizaine de F-16
00:21:04en un an, en formant pilotes et mécaniciens, l'armement et tout ça.
00:21:07Oui, c'est un exploit.
00:21:08Maintenant, 10, ce n'est pas beaucoup. Ils en ont besoin de beaucoup plus.
00:21:10Là, pour l'instant, on se rend compte qu'on rentre dans une phase de négociation.
00:21:14Un élément aussi qui est important, c'est qu'il y a une lassitude du côté occidental, certainement.
00:21:19Mais il y a aussi une lassitude du côté ukrainien.
00:21:22Il y a de plus en plus d'Ukrainiens qui évoquent la question de la négociation
00:21:25et deviennent de plus en plus difficiles de mobiliser en Ukraine également.
00:21:28Merci beaucoup, Général Bruno Clermont, Général du Corps aérien,
00:21:31ancien directeur de la Sécurité Aéronautique d'État d'avoir été avec nous sur Sud Radio
00:21:35pour essayer de comprendre ce qui se passait sur le front ukrainien et russe.
00:21:40Et vous le dites, soyons très prudents parce que tout peut arriver.
00:21:42Ces derniers mois, nous avons montré que tout était possible.
00:21:45On se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio.
00:21:47Vos réactions, évidemment, au standard, au 0, 826, 300, 300.
00:21:51Pourquoi ? Parce que ce sont les grands débats de l'été, bien sûr.
00:21:54A tout de suite.
00:21:56Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liédo.
00:22:0310h30, vous en avez l'habitude maintenant.
00:22:05C'est l'heure des grands débats de l'été.
00:22:07Nos mousquetaires sont autour de la table.
00:22:09Évidemment, nous allons passer l'actualité au scalpel.
00:22:12Nous sommes avec Octave, caricaturiste de presse.
00:22:15Bonjour.
00:22:16Bonjour.
00:22:17On peut notamment vous retrouver sur Instagram
00:22:18où vous arrivez à détourner l'actualité de façon objectivement hilarante avec votre coup de crayon.
00:22:23Merci beaucoup d'être avec nous.
00:22:24Votre première sur Sud Radio, Bernard Cohen, à date.
00:22:26Bonjour.
00:22:27Bonjour.
00:22:28Vous êtes président de la CPME Paris et du Think Tank Etienne Marcel.
00:22:31Votre dernier livre, c'est L'Avenir appartient au PME, publié chez Duneau.
00:22:35Franck Dedieu, qui est le directeur adjoint de la rédaction de Marianne Arrive.
00:22:39Nous sommes avec Kamel Chibli.
00:22:40Bonjour.
00:22:41Bonjour.
00:22:42Vice-président de la région Occitanie, qui est un habitué des micros de Sud Radio
00:22:45et qui nous avait déjà régalé ici il y a quelques jours,
00:22:48au beau milieu des Jeux Olympiques dans tous leurs états,
00:22:50que vous retrouvez d'ailleurs à partir de midi.
00:22:52Et en compagnie du camarade Joseph Ruiz.
00:22:55C'est l'heure, évidemment, de décortiquer l'actualité en votre compagnie.
00:22:58Mais avant, on va faire un tour par chacun d'entre vous, justement,
00:23:01pour les coups de cœur et les coups de gueule.
00:23:03Et j'aimerais qu'on commence par vous, Bertrand Cohen à date,
00:23:06parce que vous avez tout simplement décidé de nous offrir un petit coup de gueule
00:23:11sur cet héritage positif des Jeux Olympiques.
00:23:14Est-ce qu'on va le garder ou pas ? Parce que c'est la question qu'on se pose.
00:23:17Oui, c'est la question que je me pose,
00:23:19parce qu'on vit un temps suspendu depuis une quinzaine de jours.
00:23:22On a aussi 15 jours de Paralympiques.
00:23:24Il ne faut quand même pas les oublier, c'est aussi important.
00:23:27Mais tout ce qu'on vit de positif en matière d'engagement,
00:23:30de société, de vivre ensemble et aussi de sécurité et de RSE,
00:23:36est-ce qu'on va le garder pour l'après ou pas ?
00:23:39C'est au-delà de savoir si on va garder la vasque,
00:23:42au-delà de si on va garder les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel,
00:23:45c'est est-ce que ce moment suspendu qu'on a vécu
00:23:48dans ces matières positives, y compris inclusives,
00:23:50on va le garder ou pas ?
00:23:52Et autour de la table, qu'est-ce qu'en pense Kamel Chibi,
00:23:54vice-président de la région Occitanie ?
00:23:56Est-ce qu'on va réussir à garder cette ferveur,
00:23:58cette passion qu'on a en ce moment dans le pays ?
00:24:00Je le souhaite. Après, on va être cachés,
00:24:02puisque vous voulez qu'on soit cachés.
00:24:04On va vite revenir dans la tambouille politique
00:24:06et les problématiques du quotidien.
00:24:08Mais profitons de ces instants extraordinaires
00:24:10en suspendu comme ça a été dit.
00:24:12Moi, franchement, je me régale dans ce moment-là.
00:24:16Je pense que les Français se régalent aussi,
00:24:18dans leur télé ou dans les stades.
00:24:20Donc profitons de ce moment suspendu
00:24:22et essayons d'être un peu positifs.
00:24:24Franck Dodieu, merci de nous avoir rejoints.
00:24:26Vous êtes le directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:24:28Le nouveau numéro est génial.
00:24:30Pourquoi vous allez payer plus cher ?
00:24:32Vous pouvez évidemment le retrouver en kiosque.
00:24:34C'est la nouvelle formule, plus courte, plus percutante.
00:24:36Merci d'être avec nous.
00:24:38Et moins cher en plus.
00:24:40C'est-à-dire à contrario de ce que font tous les autres hebdomadaires.
00:24:42Raison de plus pour lire Marianne.
00:24:44Qu'est-ce que vous pensez de cette ferveur
00:24:46qu'on est en train de vivre et qui va, malheureusement,
00:24:48peut-être s'estomper un peu brutalement ?
00:24:50Moi, je pense qu'on a déjà la réponse
00:24:52qui est donnée par mes confrères.
00:24:54On a parlé de moment suspendu.
00:24:56Effectivement, c'est un moment.
00:24:58C'est-à-dire que cette expression contient un « elle »,
00:25:00le caractère un peu conjoncturel.
00:25:02Et donc, il ne suffit pas
00:25:04de vouloir.
00:25:06Effectivement, peut-être qu'il y a
00:25:08une injonction de la bonne humeur,
00:25:10il y a une injonction
00:25:12de l'apaisement qui est tout à fait
00:25:14souhaitable
00:25:16et de très bon augure,
00:25:18mais il y a en face des problèmes
00:25:20qui ne sont pas des problèmes conjoncturels,
00:25:22qui sont des problèmes structurels, des problèmes de fond.
00:25:24C'est-à-dire que vous pouvez vouloir,
00:25:26et c'est peut-être ça le point de notre crise,
00:25:28c'est-à-dire qu'il y a une distance
00:25:30entre le vouloir
00:25:32et le pouvoir. Vous pouvez vouloir,
00:25:34et là qu'il y ait une sorte
00:25:36de bulle positive,
00:25:38d'empathie,
00:25:40de réconciliation, c'est possible.
00:25:42Le problème, c'est que vous êtes face
00:25:44à une
00:25:46querelle,
00:25:48un chapelet
00:25:50d'empêchement
00:25:52de changer de politique
00:25:54économique, de changer de politique sociale
00:25:56et je dirais
00:25:58que quelque part, le contraste
00:26:00entre le vouloir
00:26:02et le pouvoir, s'il devient véritablement
00:26:04brutal, vous allez avoir
00:26:06quelque chose peut-être d'inversé.
00:26:08C'est-à-dire que quand vous êtes dans
00:26:10un état d'esprit
00:26:12plutôt pessimiste,
00:26:14face à votre impuissance, vous trouvez ça presque
00:26:16dans le prolongement assez normal.
00:26:18Alors que là, ça va être la chute.
00:26:20C'est-à-dire que c'est pour ça que cette
00:26:22injonction de bonne
00:26:24humeur, moi je ne vais pas
00:26:26jouer le trouble fait
00:26:28ou le pisse-vineille.
00:26:30Mais
00:26:32si vous voulez, je crains que
00:26:34on confonde ce qui relève du
00:26:36conjoncturel et ce qui relève du structurel.
00:26:38L'économie, on l'a souvent dit, c'est une histoire
00:26:40d'état d'esprit, d'envie,
00:26:42d'envie d'investir, d'envie
00:26:44d'embaucher. Non !
00:26:46C'est pas simplement une question d'envie !
00:26:48Et dans quelques semaines, on dira « qu'est-ce qu'on était bien
00:26:50à cette époque-là, qu'est-ce que c'était génial ! »
00:26:52Ah ouais, exactement, on dira « c'est le passé ».
00:26:54Octave, caricaturiste
00:26:56de presse, vous, est-ce que justement, vous souhaitez,
00:26:58vous espérez qu'on puisse
00:27:00continuer à être dans cette période agréable
00:27:02où le pays semble avoir oublié tous ses problèmes ?
00:27:04Il faut être réaliste
00:27:06et je pense qu'on va vite justement
00:27:08revenir sur la réalité où
00:27:10il va y avoir des retombées sur tout ce qui s'est fait
00:27:12les mois précédents.
00:27:14Après,
00:27:16je reste optimiste.
00:27:18Je suis un peu rêveur pour ça.
00:27:20Je pense que la France est capable
00:27:22de cultiver un bon état d'esprit
00:27:26parce que quand la France réussit
00:27:28et quand la France est dans le positif,
00:27:30elle attire le positif autour d'elle.
00:27:32Franck Dedieu, on vous a entendu tout à l'heure,
00:27:34je veux absolument vous donner la parole
00:27:36parce que je lis votre coup de gueule
00:27:38et je pense qu'on va tous rire autour de la table.
00:27:40Les pins sont de retour à l'occasion
00:27:42des Jeux Olympiques et vous dites « mais au secours,
00:27:44c'est un sacré coup de gueule que vous les passez ! »
00:27:46Oui, c'est-à-dire que, en fait,
00:27:48je ne suis pas contre cette espèce de
00:27:50kermesse commerciale.
00:27:52Après tout, il faut jouer le jeu,
00:27:54les bobs, les mascottes,
00:27:56c'est devenu un rituel des événements
00:27:58sportifs, après tout, pourquoi pas.
00:28:00Non, c'est plutôt vraiment le pins en soi.
00:28:02C'est-à-dire que,
00:28:04d'abord, je suis un peu
00:28:06déçu parce qu'historiquement, c'est une tradition,
00:28:08les athlètes s'échangeaient. Ils ne s'échangeaient pas
00:28:10des pins, ils s'échangeaient des écussons.
00:28:12Ça avait quand même plus de...
00:28:14De panache.
00:28:16Il y avait quelque chose de plus beau.
00:28:18Et puis, plus généralement,
00:28:20je dois vous avouer que ça me donne
00:28:22presque un peu le cafard, ce retour des pins.
00:28:24Oui, c'est le retour des années 90.
00:28:26C'est-à-dire,
00:28:28c'est l'individualisme
00:28:30triomphant, il fallait
00:28:32accrocher à son veston ce qui nous distinguait,
00:28:34ce qui faisait de nous
00:28:36un signe d'appartenance à notre club,
00:28:38à notre communauté, et non pas
00:28:40finalement ce qui nous rassemble.
00:28:42Et donc, je trouve que ce
00:28:44retour d'une pin des années 90
00:28:46est de mauvais augure
00:28:48parce que,
00:28:50bien justement, c'est...
00:28:52Ça n'offre pas le reflet, on va dire,
00:28:54c'est pas tellement le reflet de ce qu'on vit
00:28:56actuellement. Exactement.
00:28:58C'est-à-dire que, quelque part, on affiche un peu
00:29:00sur notre veston notre
00:29:02appartenance à un groupe et non pas quelque
00:29:04chose de plus général. Et puis, rappelez-vous,
00:29:06dans les années 90, les pins, ça a
00:29:08vite dérivé. Ça a vite dérivé
00:29:10où les entreprises devaient
00:29:12faire leurs pins et
00:29:14vous deviez, vous aviez une sorte d'injonction
00:29:16de mettre votre pins à votre
00:29:18veston pour dire combien vous étiez un
00:29:20salarié, je dirais, fidèle,
00:29:22corporate, et donc
00:29:24c'est... Moi,
00:29:26ce retour du pins...
00:29:28C'est la dépression. Ouais, c'est un peu la dépression.
00:29:30Qu'est-ce qu'on en pense,
00:29:32Bernard Cohen Haddad ? Ecoutez, moi, je partage
00:29:34un peu ce sentiment
00:29:36retour vers le futur
00:29:38parce que c'est vrai que j'ai jamais vraiment aimé
00:29:40les pins, je trouve que ça fait un peu has-been.
00:29:42Ceci étant, c'est quand même
00:29:44un événement exceptionnel, les JO
00:29:46à Paris, dans une ville...
00:29:48Nous savons presque devenir collecteurs.
00:29:50On est pas dans un stade.
00:29:52On a fait des Jeux Olympiques et Paralympiques
00:29:54dans la cité, alors
00:29:56qu'on garde un bel souvenir. Moi, je préfère qu'on
00:29:58achète éventuellement, qu'on s'échange
00:30:00des pins corporate
00:30:02JOP 2024
00:30:04que d'acheter une Tour Eiffel qui a été fabriquée
00:30:06à l'autre bout du monde, etc.
00:30:08Je trouve que ça peut être un centimètre d'importance.
00:30:10Le bon sens du président de la CP, on n'est pas...
00:30:12Non, mais si celles et ceux qui achètent ces pins
00:30:14gardent une belle image de Paris
00:30:16et aussi des épreuves, au moins,
00:30:18on aura gagné. Mais c'est vrai que je trouve ça un peu
00:30:20old-fashioned pour pas dire has-been.
00:30:22Octave, le caricaturiste de presse,
00:30:24vous avez clairement un coup de crayon, vous avez clairement
00:30:26un côté artiste. Vous, qu'est-ce que ça vous évoque, ce pins ?
00:30:28Est-ce qu'il y a justement un côté sympathique ?
00:30:30Le petit accessoire qui peut nous
00:30:32faire rêver sur les vêtements, la petite touche en plus ?
00:30:34Écoutez,
00:30:36dans mes propos, je vais peut-être paraître
00:30:38un peu cliché, mais pour moi, le pins
00:30:40dans des événements aussi
00:30:42uniques que ceux
00:30:44qu'on vit actuellement,
00:30:46ça permet l'unité aussi.
00:30:48Ça permet aussi de se regrouper tous
00:30:50dans une même bannière,
00:30:52de pouvoir profiter d'un moment
00:30:54qui va être éphémère
00:30:56et on va se rappeler de ce moment
00:30:58peut-être grâce à ce pins et on va pouvoir
00:31:00peut-être le montrer à nos enfants, nos petits-enfants,
00:31:02en disant que nous, on a vécu ce moment-là et que...
00:31:04Je ne parlais pas du pins
00:31:06dédié au G.I.O.
00:31:08Non, c'est le retour du pins en général.
00:31:10Parce que celui dédié au G.I.O., finalement,
00:31:12il a ce caractère universaliste et universel.
00:31:14D'accord.
00:31:16Après, si je puis me permettre,
00:31:18j'ai fait référence
00:31:20à ce pins-là, mais en général,
00:31:22avoir justement un objet
00:31:24qui rappelle un événement,
00:31:26quel qu'il soit, permet aussi
00:31:28de faire un rappel
00:31:30aux souvenirs,
00:31:32comment ça nous a marqué
00:31:34sur l'année dans laquelle on a vécu
00:31:36ce moment. Oui, c'est comme quand on va dans
00:31:38certains festivals de musique ou certains événements
00:31:40très particuliers, on est très content d'avoir
00:31:42un petit souvenir singulier.
00:31:44Qu'est-ce qu'on en pense du pins ?
00:31:46Est-ce qu'on peut avoir un pins de la région Occitanie ?
00:31:48Bien sûr, je vous en offrirai la prochaine fois,
00:31:50je le ramènerai. Moi, je m'en régale,
00:31:52je trouve que c'est génial. Je vois les jeunes volontaires,
00:31:54j'ai tous les pins que j'ai reçus.
00:31:56D'abord, je ne comprenais pas ce système des pins,
00:31:58j'ai découvert ça comme tout le monde. Et comme on m'en a donné
00:32:00que j'en avais, je les ai donnés. Moi, les jeunes volontaires,
00:32:02ils sont régalés. En fait, ils voulaient arborer tous les pays
00:32:04à celui qui collectionne le maximum
00:32:06de pays, de fédérations.
00:32:08Après, c'est un phénomène de mode de l'instant.
00:32:10Est-ce qu'il va durer ? Je n'en sais rien.
00:32:12Ce qu'il faut retrouver surtout, c'est le fait du partage,
00:32:14de la volonté de s'échanger
00:32:16ou de se donner des pins, ce qu'on n'a pas.
00:32:18On a connu ça pour certaines jeunes générations
00:32:20quand on collectionnait des trucs.
00:32:22Voilà.
00:32:24Qu'est-ce qu'on a eu ? Il y a eu les vignettes de foot.
00:32:26Il y a eu les cartes.
00:32:28Qu'est-ce qu'on a eu ?
00:32:30Les Pokémon.
00:32:32Les billes.
00:32:34Pour les plus expérimentés.
00:32:36Mais la différence, c'est que vous avez quand même
00:32:38une volonté d'aller discuter avec l'Indien,
00:32:40avec l'Anglais, avec l'Américain, avec le Marocain,
00:32:42pour lui demander s'il a son pins.
00:32:44Il y a quand même un échange.
00:32:46Vous avez dit que c'est le moment, l'instant
00:32:48qui est un peu universel, mais je trouve que cette démarche
00:32:50est quand même assez sympathique.
00:32:52En tout cas, dans le regard de tout ce que j'ai vu,
00:32:54j'ai trouvé plutôt un moment
00:32:56de partage qu'un moment
00:32:58de régression, si j'ose dire.
00:33:00C'est ce qu'on disait tout à l'heure
00:33:02avec Bernard Cohen à date.
00:33:04En plus, c'est beaucoup mieux d'avoir ce petit pins sympathique
00:33:06sans doute fabriqué par une petite
00:33:08entreprise française. On aura peut-être des papiers
00:33:10tenus dans Marianne dans deux ou trois semaines
00:33:12qui nous expliqueront que finalement
00:33:14c'était fantastique. Il y a de petites
00:33:16TPE ou PME françaises
00:33:18qui ont réussi, qui ont explosé leur
00:33:20chiffre d'affaires pendant les JO parce qu'ils ont réussi
00:33:22à se focaliser sur un petit objet,
00:33:24un pins ou quelque chose comme ça.
00:33:26C'est peut-être une opportunité.
00:33:28Le Made in France, il y a cette période
00:33:30de Jeux Olympiques pour beaucoup
00:33:32de PME, de la fabrication de
00:33:34ce qu'on appelle la petite industrie.
00:33:36C'est un moyen aussi
00:33:38d'être dans le jeu alors que ce
00:33:40jeu-là, entre guillemets économique, il est réservé
00:33:42aux grands majeurs internationaux.
00:33:44Parce que les contrats avec
00:33:46le CIO
00:33:48et les grands organisateurs sont
00:33:50des contrats auxquels ne peuvent pas
00:33:52participer les PME
00:33:54de fabrication nationale.
00:33:56Donc si sur certains objets
00:33:58dédiés, symboliques,
00:34:00il peut y avoir aussi du Made in France,
00:34:02ne boudons pas notre plaisir, mais quand même
00:34:04ça reste pour moi, un peu
00:34:06ma jeunesse.
00:34:08C'est ce que disait un peu Franck Jeuze
00:34:10dans le sens où moi ça commence, ça peut
00:34:12me mettre... En toute sincérité, si on
00:34:14peut retrouver des estates de notre jeunesse qui
00:34:16reviennent aujourd'hui, moi je ne suis pas contre.
00:34:18Quand on voit l'évolution de notre société,
00:34:20je suis un peu nostalgique de ce qu'on a vécu pour
00:34:22certains il y a quelques années en arrière.
00:34:24Justement Kamel Chibli, juste après la
00:34:26pause, vous allez
00:34:28revenir sur vous, votre coup de coeur.
00:34:30C'est justement une ode aux volontaires
00:34:32qui se mobilisent
00:34:34en masse, qui sont partout sur
00:34:36les quais, dans les fan zones et vous allez
00:34:38leur réserver, on va dire, votre petite
00:34:40tribune et puis il y aura également le coup de coeur
00:34:42de notre caricaturiste de presse en studio
00:34:44Octave, le coup de coeur pour le fair play,
00:34:46le petit message qu'il a adressé
00:34:48à l'adversaire japonais qu'il avait
00:34:50terrassé en finale. A tout de suite sur Sud Radio
00:34:52pour se parler vrai.
00:34:54Sud Radio, les débats
00:34:56de l'été, 10h-13h,
00:34:58Maxime Liédo. Toujours en
00:35:00compagnie de nos mousquetaires aujourd'hui pour
00:35:02analyser l'actualité.
00:35:04Octave, caricaturiste de presse, merci d'être avec
00:35:06nous. Bernard Cohen à date, président de la
00:35:08CPME Paris et du Think Tank. Etienne Marcel,
00:35:10Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de
00:35:12Marianne. Je rappelle le dernier numéro qui se trouve en
00:35:14kiosque. Oh, pourquoi vous allez payer plus
00:35:16cher ? Et Kamel Chibli, vice-président
00:35:18de la région Occitanie. On finit
00:35:20jusqu'à 11h le tour de nos coups de coeur et de nos
00:35:22coups de gueule et vous, Octave, vous avez choisi
00:35:24un coup de coeur et c'est le fair play entre
00:35:26Teddy Riner et son adversaire japonais. On rappelle
00:35:28en plus que l'adversaire japonais avait
00:35:30hésité pratiquement à rentrer dans son
00:35:32pays en disant je ne sais même pas si j'ai été à la hauteur
00:35:34lors de cette performance, c'est ça ? Oui, tout à fait.
00:35:36J'ai aimé
00:35:38en fait cette rivalité et ce
00:35:40respect qu'il y a eu à la fin de ce
00:35:42combat. On voit
00:35:44deux mentalités très distinctes.
00:35:46On a deux mentalités
00:35:48qui sont assez similaires
00:35:50parce que ce sont
00:35:52des sportifs qui souhaitent gagner
00:35:54avant tout, mais on a
00:35:56Teddy Riner qui va peut-être
00:35:58moins s'offusquer d'une défaite,
00:36:00bien que son objectif c'est bien sûr de ramener la
00:36:02médaille pour notre pays et pour lui-même,
00:36:04mais c'est aussi de dire j'ai fourni
00:36:06l'effort. Et
00:36:08la mentalité japonaise,
00:36:10c'est la précision, c'est
00:36:12on va dire la voie du bushido
00:36:14si je puis dire, où en fait on a une mission,
00:36:16on a un but et si on faillit
00:36:18à notre tâche, c'est un déshonneur.
00:36:20Et c'est bien justement de partager
00:36:22les deux états d'esprit
00:36:24qui est la soif de réussite
00:36:26qui est très
00:36:28distincte dans l'état d'esprit japonais,
00:36:30et la soif de
00:36:32perfection, et la perfection est quelquefois un mélange
00:36:34d'échec
00:36:36et de précision. Et
00:36:38Teddy Riner le montre
00:36:40via sa victoire, en respectant son
00:36:42adversaire et en saluant cette défaite
00:36:44qui a été
00:36:46au final pas une aussi
00:36:48importante défaite que puisse penser
00:36:50son adversaire. On rappelle
00:36:52les quelques mots qu'avait
00:36:54déclaré l'athlète japonais. Pour être
00:36:56honnête, je ne pense pas pouvoir retourner au Japon,
00:36:58j'ai honte et je suis déjà frustré par
00:37:00moi-même, ce à quoi Teddy Riner avait répondu
00:37:02« Mes chers Tatsurus, Saito, je tiens à affirmer
00:37:04après notre dernier match que ta performance impressionnante
00:37:06force le respect de tes adversaires.
00:37:08Mon respect, ta détermination
00:37:10et ta combativité m'ont impressionné
00:37:12et m'ont poussé à me dépasser. Ce fut un
00:37:14honneur de te rencontrer sur le tatami. » C'est
00:37:16exactement ce que vous disiez Octave, totalement
00:37:18mentalité qui s'affronte autour de la table.
00:37:20Franchement, j'étais ravi d'entendre ce coup de cœur
00:37:22parce qu'on est quand même face à de très
00:37:24belles images, à une très belle vision
00:37:26du sport, du respect, de l'adversité.
00:37:28Oui, une grande majorité. D'ailleurs,
00:37:30cette image est forte parce qu'elle
00:37:32montre d'abord le respect qu'ont les sportifs
00:37:34entre eux, mais c'est aussi une manière de
00:37:36montrer à la France entière et au monde entier
00:37:38cet esprit de tolérance, cet esprit aussi
00:37:40d'accepter aussi quand on perd
00:37:42ou quand on gagne, c'est plus facile, mais quand on perd
00:37:44et le respect de l'adversaire. C'est avec
00:37:46aujourd'hui Teddy Rayner
00:37:48par rapport à ça, parce que le Japonais est frustré
00:37:50mais la réalité, il a perdu contre le plus grand
00:37:52des champions, donc autant des fois
00:37:54quand on perd face à une situation
00:37:56où le combat était facile,
00:37:58autant là c'était quasi impossible.
00:38:00C'est une manière aussi de démontrer encore une fois
00:38:02que dans le sport, il y a des vraies vertus,
00:38:04il y a des vraies valeurs, et que
00:38:06ce soit pu s'incarner par Teddy Rayner,
00:38:08ça a tout son symbole et son sens dans le moment que l'on traverse.
00:38:10Qui est identifié, qui est un multiple champion,
00:38:12qui est respecté, qui a les oreilles de
00:38:14beaucoup de gens, et qui est un exemple aussi pour
00:38:16beaucoup de jeunes. Bernard Cohen Adam. Moi je crois que
00:38:18ce qu'a dit Teddy Rayner, c'est l'esprit même
00:38:20des Jeux Olympiques.
00:38:22Ce n'a pas été le cas tout le temps
00:38:24pendant cette quinzaine de Jeux Olympiques. Je rappelle
00:38:26qu'il y a des athlètes qui ont refusé
00:38:28de serrer la main d'autres athlètes,
00:38:30il y a même des athlètes qui ont refusé de concourir
00:38:32face à d'autres athlètes,
00:38:34et il y a des athlètes qui se sont plaint
00:38:36de ne pas être face à des athlètes
00:38:38de même catégorie.
00:38:40Donc on n'est pas effectivement, comme ça a été dit par
00:38:42Kamel, dans un monde de bisounours. Mais
00:38:44justement, c'est là, ce qui doit
00:38:46rassembler ce moment suspendu,
00:38:48ce moment exceptionnel
00:38:50que sont les Jeux Olympiques,
00:38:52c'est le respect de l'adversaire,
00:38:54y compris quand il perd. Et c'est là-dessus
00:38:56qu'on voit que Teddy Rayner fait partie des
00:38:58grands champions, pas uniquement par la taille et par
00:39:00le poids, et par le nombre de médailles.
00:39:02C'est lui, aujourd'hui, qui montre que
00:39:04l'esprit olympique que nous portons nous,
00:39:06à travers nos valeurs de droit de l'homme, de respect des uns,
00:39:08de respect des autres, du respect de la
00:39:10différence, y compris
00:39:12quand on gagne de savoir tendre
00:39:14la main à celui qui a perdu.
00:39:16Ce qui est intéressant, en fait, dans ce
00:39:18combat, et dans ce message,
00:39:20c'est le partage des mentalités.
00:39:22C'est plus la comparaison,
00:39:24c'est plus la compétition de
00:39:26qui pense le mieux ou qui
00:39:28fait le mieux dans sa société.
00:39:30Les Français font comme ça, il y a du bon
00:39:32dans ce qu'ils font. On va peut-être, pourquoi
00:39:34pas l'assimiler dans notre culture.
00:39:36Et pareil pour les Japonais, qui ont
00:39:38justement, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:39:40ce rappel à la précision dans
00:39:42leurs actions, dans leurs métiers. Pourquoi pas
00:39:44le rajouter à nos valeurs, en France ?
00:39:46Être plus précis, avoir plus
00:39:48envie de réussir, comprendre que
00:39:50l'échec, effectivement, ça peut être une fatalité,
00:39:52mais ça ne doit pas nous empêcher de recommencer
00:39:54pour réussir à nouveau.
00:39:56Et puis, en plus, c'est ce que disait Teddy Riner
00:39:58sur le tatami, c'est-à-dire
00:40:00qu'on est face, quand même, à un adversaire qui
00:40:02vous donne envie de vous dépasser, vous apprenez
00:40:04directement pendant le combat. C'est très rare d'entendre ça.
00:40:06Au contraire, on est plutôt joyé quand on sort
00:40:08d'un terrain, de se dire, bon ben voilà, on les a
00:40:10écrasés, c'est la confirmation, on va dire,
00:40:12de ce qu'on a appris pendant des mois et de notre entraînement. Là, pas du tout.
00:40:14Ce qui s'est passé sur le terrain, ça m'a
00:40:16transformé, ça m'a challengé. C'est rare aussi d'avoir ça.
00:40:18Bien sûr. Surtout que c'est deux champions
00:40:20qui se ballent. On a
00:40:22notre Teddy Riner, qui est un champion olympique,
00:40:24on a
00:40:26le champion japonais en question, qui lui,
00:40:28non seulement a été plusieurs
00:40:30fois champion du monde, il me semble,
00:40:32médaille d'argent aux Jeux Olympiques,
00:40:34mais en plus, il a un père qui a
00:40:36remporté les Jeux Olympiques, je crois, deux fois.
00:40:38Il a été médaillé d'or
00:40:40deux fois d'affilée. Il a
00:40:42remporté plusieurs championnats du monde.
00:40:44Donc, au final, on a affaire à deux personnes
00:40:46qui se valaient au niveau
00:40:48de la compétition. C'est un Messi et un Ronaldo,
00:40:50si vous préférez, dans le foot.
00:40:52Qu'est-ce qu'on pense, justement, de cet respect,
00:40:54même de cette humilité, dont on ne peut pas
00:40:56dire qu'on y soit totalement habitué
00:40:58dans les médias français. Et de cet échange aussi,
00:41:00ce que disait Octave, c'est que,
00:41:02quelque part, contrairement à ce qu'on pourrait
00:41:04croire, ces sportifs
00:41:06de haut niveau, qui sont,
00:41:08je dirais,
00:41:10à l'échelle internationale,
00:41:12ne vivent pas en vase
00:41:14clos. On pourrait imaginer qu'à
00:41:16partir d'un certain niveau, ces
00:41:18sportifs ont la même culture.
00:41:20Et quelque part, ces
00:41:22cultures nationales, ces spécificités nationales
00:41:24sont érasées par,
00:41:26je dirais, le top
00:41:28niveau. Eh bien non, il existe
00:41:30des cultures nationales
00:41:32distinctes entre
00:41:34les sportifs, et ça fait
00:41:36l'objet d'échanges. Les sportifs ne se ressemblent pas
00:41:38tous. Ils arrivent avec leur bagage,
00:41:40avec leur histoire, avec leurs valeurs
00:41:42qui sont distinctes les unes des autres.
00:41:44Et donc on n'est pas dans une espèce de
00:41:46globiche
00:41:48sportif
00:41:50où tout le monde se ressemble.
00:41:52On voit qu'il y a des différences, des spécificités
00:41:54qui sont extrapolables,
00:41:56parce que des spécificités entre
00:41:58ces deux judokas
00:42:00disent aussi quelque chose
00:42:02sur ce qui différencie la culture française
00:42:04et la culture japonaise, et je trouve que c'est pas mal
00:42:06justement que
00:42:08les sportifs, comme nous d'ailleurs,
00:42:10nous ne nous ressemblons pas tous.
00:42:12Et puis on y assiste, c'est ça qui est privilégié de ces jus.
00:42:14Et en plus, il y a une spécificité, parce que le judo,
00:42:16pour connaître aussi un peu ça,
00:42:18tu dirais, il le reconnaît par cœur.
00:42:20Ce que représente le judo au Japon, c'est
00:42:22carrément une deuxième religion.
00:42:24C'est quand même le sport le plus pratiqué,
00:42:26c'est une histoire,
00:42:28ces bases sont là-bas, donc forcément, il connaît, il sait,
00:42:30Teddy Rayner, la difficulté pour un
00:42:32grand champion comme celui
00:42:34qui a perdu contre lui,
00:42:36ce que ça peut reposer, d'autant plus qu'on est sur
00:42:38une spécificité, parce qu'on parle
00:42:40d'un combat par équipe, il faut reposer les choses
00:42:42dans ce contexte, où on est mené largement,
00:42:44et où le golden score arrive
00:42:46et fait en sorte que le hasard fait que ça tombe
00:42:48sur Teddy Rayner. Autant vous dire que la
00:42:50symbolique et le poids, autant sur Teddy
00:42:52que sur le japonais, étaient immenses à ce moment-là,
00:42:54quand il s'agit de la médaille d'or. Donc forcément,
00:42:56c'est décuplé, l'émotion est décuplée,
00:42:58la situation est décuplée.
00:43:00Imaginez-vous, ça tombe sur
00:43:02Teddy Rayner, il perd le
00:43:04combat. Il avait la charge personnelle,
00:43:06la charge de toute l'équipe, la charge d'une nation.
00:43:08C'est un peu le cas du japonais, c'est pour ça que je pense que
00:43:10Teddy Rayner a bien compris ce que ça
00:43:12pouvait représenter pour le Japon et pour le japonais,
00:43:14notamment.
00:43:16On est dans une autre relation,
00:43:18dans un autre hémisphère, si vous le permettez,
00:43:20c'est-à-dire qu'au Japon, l'honneur
00:43:22a encore une valeur, a encore
00:43:24du sens. La défaite,
00:43:26si on a montré
00:43:28qu'on n'a pas tout fait pour gagner,
00:43:30c'est aussi quelque chose
00:43:32qui pèse, non seulement sur soi, mais sur son
00:43:34entourage. Et ce message
00:43:36qui est envoyé, c'est un message de
00:43:38reconnaissance d'un grand champion à un autre
00:43:40grand champion, pour pas que ce grand
00:43:42champion qui a perdu, perde la face
00:43:44non seulement pour lui, pour sa famille
00:43:46et aussi pour son pays. Et c'est ça
00:43:48la grandeur de la France, excusez-moi de le dire,
00:43:50ce n'est pas le cas de tout le monde.
00:43:52C'est parce que
00:43:54parfois on emploie des mots un peu
00:43:56lyriques, mais ce geste-là,
00:43:58c'est aussi une reconnaissance
00:44:00nationale à un autre pays,
00:44:02dans une autre façon de penser, dans une autre
00:44:04façon d'être, y compris la pratique sportive.
00:44:06Une reconnaissance, on va en avoir.
00:44:08C'est à vous que je donne la parole pour un coup de cœur.
00:44:10On va en avoir pour les volontaires
00:44:12qui sont décidément partout et sans qui
00:44:14ces Jeux Olympiques ne seraient pas les mêmes.
00:44:16C'est extraordinaire, franchement.
00:44:18Je le dis pour ceux qui nous écoutent et qui n'ont pas eu comme nous
00:44:20la chance d'être à Paris à ce moment-là,
00:44:22c'est 45 000 jeunes et moins jeunes
00:44:24bénévoles, associatifs,
00:44:26beaucoup de Français, bien sûr, et des quatre coins du monde.
00:44:28Moi, j'en ai fait des compétitions,
00:44:30mais je peux vous garantir que je n'ai jamais vu
00:44:32une ferveur aussi incroyable,
00:44:34c'est-à-dire l'accueil, le souci du détail,
00:44:36le souci d'informer les touristes,
00:44:38les spectateurs, les sportifs.
00:44:40Moi, je n'ai jamais vu autant de joie,
00:44:42autant de passion. Alors peut-être que c'est un temps suspendu, mais
00:44:44qu'est-ce qu'il faut en profiter de ce moment ?
00:44:46Je le dis coup de cœur parce que c'est un moment donné où on parle
00:44:48beaucoup de sport, on parle d'héritage,
00:44:50on parle d'héritage financier, d'infrastructure,
00:44:52mais le plus gros des héritages et le plus important,
00:44:54c'est celui d'avoir des hommes et des femmes qui s'engagent au quotidien
00:44:56pour s'occuper de nos jeunes.
00:44:58Parce que je peux vous garantir qu'avec les médailles que nous avons
00:45:00et l'engouement que suscitent les JO olympiques,
00:45:02on va retrouver des milliers de jeunes
00:45:04et d'enfants qui vont vouloir aller dans les clubs
00:45:06pour s'inscrire, pour prendre une licence.
00:45:08Et la difficulté sera là, c'est pour ça
00:45:10que je voulais avoir ce clanet parce que je l'ai croisé beaucoup de ma région,
00:45:12y compris de mon département de l'Ariège,
00:45:14et j'ai été assez stupéfait par cet engouement.
00:45:16Et je me dis que s'il y a un hommage qu'il faut rendre
00:45:18aujourd'hui, c'est un hommage à tous
00:45:20ces bénévoles et ces volontaires
00:45:22qui franchement sont la fierté
00:45:24de notre pays.
00:45:25Vous parlez justement de ces jeunes qui vont
00:45:27certainement se précipiter dans les différents stades,
00:45:29dans les différentes fédérations pour s'inscrire au sport.
00:45:31Ça sera l'un de nos débats tout à l'heure.
00:45:33Mettons un pognon de dingue selon l'expression
00:45:35consacrée sur le sport parce qu'on a
00:45:37beau être ravis, on a quand même de grands athlètes
00:45:39qui se plaignent que nous ne sommes pas un pays de sport.
00:45:41Je pense à Florent Manoudou. Et puis même,
00:45:43on a beau vénérer Léon Marchand, je rappelle qu'il est allé
00:45:45s'entraîner aux Etats-Unis. Donc, est-ce qu'il n'est pas
00:45:47grand temps que ce pays se transforme en une
00:45:49nation de champions ? Ce sera notre débat
00:45:51à partir, un de nos débats, à partir de 11h.
00:45:53Vos réactions à ce que vient de dire
00:45:55Kamel Chibli justement sur l'engagement des
00:45:57volontaires, de la jeunesse, Bernard Cohen Adel ?
00:45:59Mais Kamel a entièrement raison, mais
00:46:01déjà la France est un pays de bénévoles.
00:46:03Ceux qui aujourd'hui animent nos clubs
00:46:05le mercredi, le samedi,
00:46:07le dimanche, nos clubs sportifs, ceux qui
00:46:09animent nos associations
00:46:11vis-à-vis des plus jeunes ou des plus âgés en France,
00:46:13ils sont la plupart du temps bénévoles.
00:46:15Ceux qui militent dans les mouvements
00:46:17politiques, ils sont des bénévoles.
00:46:19Donc on est une nation de bénévoles,
00:46:21trop souvent pas assez
00:46:23reconnus pour le travail qu'ils font.
00:46:25Et c'est vrai que là, ceux, les bénévoles qui sont
00:46:27sur les sites d'EGOP
00:46:29à Paris, en Ile-de-France, mais au-delà,
00:46:31à Marseille, à Châteauroux,
00:46:33à Lille et dans d'autres sites,
00:46:35font un travail, à Tahiti effectivement,
00:46:37ils font un travail exceptionnel,
00:46:39non seulement le fait de porter
00:46:41l'uniforme entre guillemets
00:46:43et positif, mais aussi de se sentir
00:46:45dans un projet commun.
00:46:47Oui, moi je trouve que je suis d'accord
00:46:49avec Kamel, il y a une sorte de
00:46:51de rappel
00:46:53que la gratuité,
00:46:55le don de son temps,
00:46:57le don de
00:46:59donner quelque chose
00:47:01sans rentrer,
00:47:03comme disait Marx, dans l'eau glacée
00:47:05du calcul égoïste,
00:47:07ça existe en France,
00:47:09particulièrement en France, chez les jeunes
00:47:11et tout cela
00:47:13est finalement
00:47:15très positif et c'est quand même
00:47:17pas mal de ne pas tout mettre
00:47:19en équation entre
00:47:21ce que je gagne par rapport
00:47:23à ce que je reçois. Il y a eu pas mal de débats
00:47:25sur la question de savoir, est-ce qu'on va
00:47:27rémunérer les bénévoles d'une certaine manière ?
00:47:29Il y avait, je crois, des députés
00:47:31qui se disaient, et on peut en débattre
00:47:33de se dire,
00:47:35si on ne
00:47:37rémunère pas les bénévoles, ce qui serait une sorte de
00:47:39je dirais, d'oxymore,
00:47:41si on ne les rémunère pas, comment faire
00:47:43en sorte qu'on les reconnaisse ? Il y avait par exemple
00:47:45l'idée de se dire, on pourrait leur donner
00:47:47des points de retraite supplémentaires,
00:47:49des trimestres, bon, tout cela peut faire
00:47:51l'objet d'un débat et, pour ne rien vous cacher,
00:47:53j'étais plutôt favorable, mais
00:47:55en regardant ce qui se passe au niveau des jeux,
00:47:57je crois que l'idée de la gratuité,
00:47:59l'idée de se dire,
00:48:01effectivement, il peut y avoir un retour sur investissement,
00:48:03en termes de prestige,
00:48:05en termes de moitié, etc.
00:48:07Bien sûr, et on voit que dans les
00:48:09associations, il y a parfois
00:48:11des personnes qui rentrent
00:48:13en conflit, et parfois en conflit
00:48:15très aigu, donc tout n'est pas
00:48:17une question d'argent, mais je trouve que
00:48:19tout de même, cette idée
00:48:21de gratuité,
00:48:23de ne pas rentrer dans
00:48:25cette logique, ça a un peu
00:48:27de la gueule.
00:48:29Eh bien, ça c'est dit ! Dans quelques minutes
00:48:31sur Sud Radio, il sera 11h,
00:48:33on ouvrira le fourreau des épées
00:48:35de nos mousquetaires pour justement
00:48:37voir qui va
00:48:39ferrailler autour de l'actualité
00:48:41de nos différents thèmes, les restaurateurs qui augmentent
00:48:43leur prix pendant les JO, est-ce que c'est vraiment
00:48:45le jeu plus de 30% par exemple
00:48:47pour le prix d'un steak frites ? Mettons
00:48:49un ponon de dingue, franchement, sur le sport,
00:48:51pour faire de la France une nation de champions,
00:48:53et puis on va commencer avec ce qui, je crois,
00:48:55peut mettre le feu aux poudres, et on attend vos réactions
00:48:57au 0 826 300 300
00:48:59et sur l'application Sud Radio,
00:49:01Agnès Pannier-Runacher dans l'Express qui déclare,
00:49:03je cite, le pays n'est pas droite, c'est une
00:49:05vérité parallèle. Ah bon ? A tout de suite
00:49:07sur Sud Radio.
00:49:09Sud Radio, les débats de l'été,
00:49:1110h-13h, Maxime Liédo.
00:49:13Vous le savez, le slogan de Sud Radio,
00:49:15c'est « Parlez vrai ». Et là, je peux vous dire
00:49:17qu'avec nos mousquetaires aujourd'hui autour de la table
00:49:19et devant leur micro, on ne va pas en manquer.
00:49:21Nous sommes avec Franck Dedieu, directeur adjoint
00:49:23de la rédaction de Marianne, qu'on peut retrouver
00:49:25en kiosque. Pourquoi vous allez payer
00:49:27votre eau plus cher ? Ceux qui seront lésés,
00:49:29ceux qui passeront entre les gouttes, je vous le conseille.
00:49:31Nouvelle formule, plus courte, plus efficace
00:49:33et moins chère. Nous sommes toujours avec Bernard Cohenadade.
00:49:35Bonjour.
00:49:37Vous êtes le président de CPME Paris
00:49:39et vous avez le think tank
00:49:41Étienne Marcel. Et puis,
00:49:43nous sommes avec le vice-président de la
00:49:45région Occitanie, Kamel Chibli,
00:49:47et toujours en compagnie d'Octave,
00:49:49caricaturiste de presse. Je conseille
00:49:51de vous rejoindre sur les réseaux sociaux. Tous les jours, vous détournez
00:49:53l'actualité avec votre coup de crayon
00:49:55et souvent, on en rigole,
00:49:57franchement. L'analyse dont on risque
00:49:59de ne pas beaucoup rigoler, aussi bien dans les milieux
00:50:01politiques qu'ici au standard de
00:50:03Sud Radio, c'est l'analyse politique
00:50:05d'Agnès Pannier-Runacher,
00:50:07députée et ancienne ministre
00:50:09du gouvernement Macron. Elle a accordé
00:50:11un grand entetien dans L'Express et on aura l'occasion
00:50:13d'y revenir. Elle y parle
00:50:15de Xavier Bertrand, de l'état
00:50:17de la politique dans le pays,
00:50:19de la défaite, parce qu'elle, elle reconnaît, le camp
00:50:21présidentiel a perdu les élections
00:50:23législatives. On ne peut pas dire que ce soit
00:50:25monnaie courante dans le camp présidentiel.
00:50:27Et il y a cette phrase sur laquelle on a décidé de
00:50:29s'arrêter ce matin. Elle déclare
00:50:31« La France n'est pas à droite. Je ne suis pas
00:50:33la seule à le penser. Nombre de mes
00:50:35collègues le disent. Il s'agit là d'une
00:50:37vérité parallèle qui pollue le débat public.
00:50:39Elle est sans doute en manière d'autorité,
00:50:41en matière économique et sociale,
00:50:43elle est à gauche. Et quand on fait du porte-à-porte
00:50:45dans le Pas-de-Calais, les électeurs du RN
00:50:47ont une forte attente d'autorité, c'est très clair.
00:50:49Mais elle nous explique qu'en réalité, l'illusion,
00:50:51c'est une illusion
00:50:53de penser que le pays est à droite. Autour de la table,
00:50:55qu'est-ce qu'on en pense ? C'est pas franchement du foutage de gueule,
00:50:57Bertrand Cohen à date ?
00:50:59Écoutez, moi je pense qu'Agnès Pagny-Rucher, qui a été une bonne
00:51:01ministre, une bonne ministre
00:51:03des PME, une bonne ministre de l'environnement,
00:51:05qui est une haute fonctionnaire,
00:51:07plaide d'abord pour sa paroisse
00:51:09et que ses grands entretiens, c'est dire
00:51:11« et moi, et moi, et moi, et moi aussi
00:51:13je peux être première
00:51:15ministre parce que je viens de la gauche,
00:51:17je viens du camp de Matron, je suis
00:51:19compatible, je suis... » Vous la voyez directement à Matignon ?
00:51:21Vous savez, en ce moment, c'est
00:51:23le marché, donc chacun
00:51:25y va pour dire « et moi, et moi, et moi »
00:51:27et si on ne parle pas de soi, les autres parlent pour vous.
00:51:29Donc moi je pense qu'elle a aussi une ambition,
00:51:31ce qui est normal, elle vient de se faire élire
00:51:33dans le Pas-de-Calais avec un soutien
00:51:35de la France insoumise, puisque la France insoumise
00:51:37s'est
00:51:39désistée au deuxième tour.
00:51:41Elle a refusé
00:51:43de serrer la main du Benjamin de l'Assemblée nationale,
00:51:45donc elle est dans un environnement
00:51:47gauche compatible, et bien
00:51:49entendu elle a des qualités, puis il faut dire la vérité,
00:51:51je ne fais pas campagne pour elle, rassurez-vous,
00:51:53elle a les qualités d'être première ministre
00:51:55parce qu'elle a fait l'ENA, elle a fait Sciences Po,
00:51:57elle a fait HEC, elle vient d'un grand groupe
00:51:59financier, donc c'est une
00:52:01femme qui effectivement a beaucoup de qualités
00:52:03pour être une technicienne,
00:52:05comme on dit, une technicienne.
00:52:07Sur ce plan politique, moi je crois que c'est
00:52:09effectivement un débat qu'on a en ce moment tous,
00:52:11c'est pour ça qu'on a des personnalités comme
00:52:13Olivier Bertrand, comme François Villeroy de Gallo,
00:52:15comme éventuellement Bernard Cazeneuve,
00:52:17qui est socialiste
00:52:19compatible libéral,
00:52:21on a effectivement une attente des français
00:52:23qui est plutôt à droite, et une attente
00:52:25des français qui est plutôt à gauche en matière sociale,
00:52:27en matière de pouvoir d'achat,
00:52:29en matière aussi de partage de la valeur,
00:52:31c'est ça aujourd'hui, pour ne pas être trop long,
00:52:33qui fait qu'on a
00:52:35une France un peu difficile à gouverner
00:52:37parce qu'on a des signes contradictoires,
00:52:39et sur le fond je dirais que
00:52:41le coeur des français
00:52:43est à gauche et la raison à droite.
00:52:45Ça c'est une belle phrase, comment vous réagissez
00:52:47à ce que vient de dire Bernard Cohen
00:52:49à Daniel Kamel-Chibli ?
00:52:51D'abord, la ministre, très peu de français
00:52:53la connaissent, on sort
00:52:55tonne de notre
00:52:57cercle parisien,
00:52:59la réalité aujourd'hui c'est qu'elle est sur un
00:53:01propos d'opportunisme, après
00:53:03sociologiquement, je pense que la France est à gauche.
00:53:05Après,
00:53:07on a des vrais débats aujourd'hui,
00:53:09on a des sujets régaliens
00:53:11qu'on considère plutôt de droite,
00:53:13et d'autres, dès lors qu'on touche au pouvoir d'achat au social,
00:53:15plutôt de gauche. La question c'est qu'aujourd'hui,
00:53:17même les français, qui d'ailleurs
00:53:19sont les plus en difficulté, ce ne sont que
00:53:21ceux qui ont besoin d'autorité et de sécurité.
00:53:23La question aujourd'hui qui est posée
00:53:25dans notre pays, c'est effectivement
00:53:27quand on voit le résultat, qui met sur
00:53:29une défaite, mais ça, je pense qu'elle n'avait pas
00:53:31besoin qu'on l'explique, c'était une large défaite, c'est une très
00:53:33lourde défaite, qui est aujourd'hui...
00:53:35Elle n'a pas besoin qu'on l'explique, maintenant qu'on l'explique...
00:53:37C'est pour ça que moi,
00:53:39à leur place et à sa place,
00:53:41je ferais preuve de modestie, alors
00:53:43qu'on nous explique maintenant, à nous,
00:53:45la France, son histoire,
00:53:47est-ce qu'elle est à gauche ou est-ce qu'elle est à droite,
00:53:49au-delà de ça, il y a des attentes qui sont convergentes.
00:53:51Qu'on ait voté, parce qu'il y a quand même
00:53:53bien sûr, un vote rassemblement national
00:53:55très haut dans ce pays, mais je rappelle qu'une grande
00:53:57majorité de ceux qui ont voté rassemblement national, je les vois,
00:53:59parce que moi j'ai fait du porte-à-porte, et j'en fais depuis
00:54:01plus de 20 ans. Je peux vous garantir que les premières
00:54:03des préoccupations, ça restait quand même le pouvoir
00:54:05d'achat et les problématiques des fins de mois.
00:54:07Après, bien sûr, qu'il y a
00:54:09cette question de sécurité, moi j'ai
00:54:11rencontré un des villages perdus dans mon département
00:54:13où les gens m'ont dit, mais vous avez vu, à la 15
00:54:15à la 16, ils donnent même pas la chaîne.
00:54:17Et puis vous avez vu hier, à la 15
00:54:19à la 16, ce qui s'est passé ? J'ai dit non,
00:54:21oui, il y a un tel qui a fait ça, il s'est passé
00:54:23tel drame et tel drame. Et les gens
00:54:25effectivement, il y a une
00:54:27puissance télémédiatique qui est très forte
00:54:29qui fait qu'on a des gens aujourd'hui qui sont
00:54:31dans l'inquiétude et que quand on est inquiet,
00:54:33quand on a peur, on a tendance à voter
00:54:35extrême. Mais au-delà de ça, et je
00:54:37terminerai par ce propos, je pense qu'effectivement
00:54:39dans la société d'aujourd'hui,
00:54:41au-delà des résultats qu'on a eus,
00:54:43il y a une France qui aspire
00:54:45à une meilleure condition de vie.
00:54:47Donc on pourrait dire effectivement qu'il y a une attente de gauche
00:54:49beaucoup plus forte, c'est certain.
00:54:51Octave, caricaturiste de presse, qu'est-ce qu'on pense de cette
00:54:53déclaration d'Agnès Pannier-Renacher ? Elle est
00:54:55dans le vrai ou elle ne voit pas la réalité du pays ?
00:54:57Aujourd'hui, je pense que
00:54:59je vais peut-être être
00:55:01en opposition avec ce que vous dites, mais pour moi,
00:55:03la France est factuellement de droite.
00:55:07Elle est sociale,
00:55:09elle reste sociale parce que ça fait partie
00:55:11de ce qu'il y a au plus profond de son être.
00:55:13Mais aujourd'hui,
00:55:15on s'aperçoit même à travers les Jeux Olympiques
00:55:17qu'on aspire justement
00:55:19à aller plus loin, à toujours
00:55:21remporter des victoires,
00:55:23à se dépasser. Je pense que
00:55:25quand on a un esprit
00:55:27de droite, c'est aussi
00:55:29ça qu'on attend, c'est pouvoir aller plus loin,
00:55:31avoir une augmentation,
00:55:33avoir une perspective au niveau
00:55:35de sa carrière. Là, je m'inscris en faux.
00:55:37Honnêtement, j'ai 47 ans,
00:55:39ces clichés de
00:55:41je veux réussir, la méritocratie c'est à droite,
00:55:43ça je m'inscris en faux. On peut être de gauche,
00:55:45moi je suis issu d'un foyer modeste,
00:55:47mais moi j'aspire tous les jeunes dans des quartiers
00:55:49dits populaires ou dans des territoires rouges.
00:55:51Ce que je veux dire, c'est que
00:55:53sortant des clichés où quand on parle de réussite,
00:55:55de suite, on le
00:55:57clichète directement à la droite.
00:55:59On a des gens qui sont dans des quartiers dits propriétaires qui ont envie de réussir,
00:56:01et qui aspirent à une meilleure vie
00:56:03que celle qu'ils ont aujourd'hui, et ça n'a pas d'impact sur la droite.
00:56:05J'appelle pas au cliché
00:56:07de... C'est vrai que je l'ai pris
00:56:09sous cet angle-là, objectivement.
00:56:11Je parle d'un aspect
00:56:13d'une carrière,
00:56:15mais je peux aussi parler
00:56:17d'une rigueur, en fait,
00:56:19sur nos tâches au quotidien,
00:56:21savoir s'imposer un cadre.
00:56:23Vous parliez de sécurité tout à l'heure, à un moment.
00:56:25Je pense qu'aujourd'hui,
00:56:27ça englobe
00:56:29un esprit qui serait plus orienté
00:56:31à droite, aujourd'hui.
00:56:33Mettre l'accent sur la sécurité,
00:56:35l'accent sur
00:56:37les capacités à
00:56:39mieux s'organiser,
00:56:41à être plus rigoureux,
00:56:43à avoir plus de cadre.
00:56:45C'est plus ça dont je parle.
00:56:47Le besoin de protection, le sentiment de sécurité.
00:56:49Parler de réussite sociale,
00:56:51c'est pas par rapport à
00:56:53ce que vous faites dans la vie, mais par rapport à comment
00:56:55vous le faites, tout simplement.
00:56:57Ça fait partie de ce mouvement-là
00:56:59que je pense, aujourd'hui, que la France
00:57:01a adopté.
00:57:03C'est de pouvoir, à chaque fois, vouloir se dépasser,
00:57:05aller plus loin, et pas forcément
00:57:07via ce qu'il y a dans son portefeuille,
00:57:09mais aussi par rapport à ce qu'il peut faire
00:57:11et à sa capacité à faire.
00:57:13Franck Doudou, directeur adjoint de la rédaction de Marianne,
00:57:15qu'est-ce qu'on pense de cette
00:57:17analyse de Bagnères et Nachez sur le pays ?
00:57:19Alors,
00:57:21contrairement à Octave,
00:57:23l'ancienne ministre
00:57:25refuse
00:57:27de faire de la topographie
00:57:29parlementaire.
00:57:31C'est-à-dire qu'effectivement, si on regarde
00:57:33l'hémicycle, on dit,
00:57:35pour reprendre votre terme,
00:57:37la France est factuellement de droite.
00:57:39Elle, elle dit, attendez, c'est plus compliqué
00:57:41que ça, et je pense qu'elle a raison.
00:57:43C'est-à-dire qu'au fond,
00:57:45c'est à l'homme des valeurs
00:57:47et des attentes
00:57:49qu'il faut juger si la France
00:57:51se droitise ou pas.
00:57:53Je crois que la France ne se
00:57:55droitise pas. Elle a,
00:57:57de façon très cohérente d'ailleurs,
00:57:59c'est pour ça que se dire qu'il y a un flou,
00:58:01une sorte d'indécision
00:58:03française entre la droite
00:58:05et la gauche, n'est pas tout à fait juste.
00:58:07Il y a deux demandes
00:58:09très clairement
00:58:11affichées par les Français, qui peuvent
00:58:13emprunter de la droite et de la gauche.
00:58:15La première, c'est la demande de protection.
00:58:17Alors vous allez me dire, la protection, c'est quoi ?
00:58:19Dans son versant, je dirais,
00:58:21sécuritaire, c'est plutôt la droite. Mais dans son
00:58:23versant social, c'est plutôt la gauche.
00:58:25La protection, c'est aussi le droit du travail.
00:58:27C'est aussi, 55%
00:58:29des Français sont favorables
00:58:31à ce qu'il y ait plus d'intervention de l'État.
00:58:33Donc c'est plutôt à gauche.
00:58:35Et il y a une cohérence. Deuxième demande,
00:58:37j'ai dit première demande, c'est une demande de protection,
00:58:39qui emprunte à la droite et à la gauche.
00:58:41Deuxième demande, c'est quelque part,
00:58:43je ne dirais pas que c'est une demande,
00:58:45c'est une...
00:58:47C'est une posture de refus
00:58:49des élites.
00:58:51Des sachants, plutôt.
00:58:53Alors, sur le versant sociétal,
00:58:55ça va donner une forme de néo-populisme
00:58:57qu'on pourrait appréhender comme
00:58:59étant relevant,
00:59:01je dirais, de la droite.
00:59:03Peut-être même de l'extrême droite.
00:59:05J'entends ce que vous dites,
00:59:07quand j'entends tout ce que vous me dites,
00:59:09ça va rejoindre un peu ce que dit
00:59:11Kamel Chibli, Bernard Cohen Haddad,
00:59:13et moi je vais aller, on va dire, du côté
00:59:15d'Octave, sans rire. On a 10 millions de personnes
00:59:17dans ce pays qui ont voté Front National,
00:59:19Rassemblement National. On a eu
00:59:21une succession de crises, on a eu les Gilets Jaunes,
00:59:23on a eu le Covid, on a des grèves dans les hôpitaux,
00:59:25il y a 10 millions de personnes qui décident
00:59:27de surruer sur les urnes
00:59:29pour justement avoir un signal très fort.
00:59:31On panique, on a passé notre
00:59:33temps ces sept dernières années
00:59:35et Agnès Pannier-Runacher, on a fait partie
00:59:37en disant que mais on doit répondre à ces questions
00:59:39et pendant sept ans, mine de rien, il n'y a pas
00:59:41eu les réponses adéquates, il n'y a pas eu
00:59:43tout ça. Et aujourd'hui, un, on a un camp présidentiel
00:59:45qui a du mal, aujourd'hui, à reconnaître la défaite
00:59:47et de deux, on a quand même un Rassemblement
00:59:49National en tête. Et dans ce que dit Agnès
00:59:51Pannier-Runacher, bien sûr, c'est assez juste ce que vous
00:59:53dites, c'est-à-dire qu'on est
00:59:55avec une réalité beaucoup plus complexe
00:59:57mais politiquement. Est-ce que c'est pas franchement
00:59:59terrible de vouloir nier la réalité ?
01:00:01A savoir que le RN aujourd'hui, c'est 10 millions
01:00:03d'électeurs. Parce que, c'est ce que dit Henri Guaino,
01:00:05si vous dites que
01:00:07le peuple de droite,
01:00:09dans sa version, je dirais,
01:00:11balsacienne, c'est-à-dire
01:00:13la bourgeoisie,
01:00:15ils ne font pas partie du peuple
01:00:17de droite. Et d'ailleurs,
01:00:19ils ne se posent pas la question de savoir
01:00:21s'ils appartiennent au peuple de droite
01:00:23ou pas au peuple de droite.
01:00:25Il y a une réalité électorale
01:00:27et je vais être obligé de vous couper parce qu'on va
01:00:29rejoindre, juste après cette pub, Richard de Toulouse
01:00:31qui, lui, justement, il assume GVOTRN
01:00:33comme plus de 10 millions de Français. Je ne sais pas si
01:00:35le pays est à droite, mais ce qui est sûr, c'est que les Français ont voté
01:00:37et leur vote, visiblement, n'est pas
01:00:39représenté suffisamment à l'Assemblée nationale.
01:00:41Ce sera la suite de nos débats
01:00:43en direct sur Sud Radio. Et si vous voulez faire comme
01:00:45Richard de Toulouse, c'est le 0 826
01:00:47300 300, que ça se passe à tout de suite.
01:00:49Sud Radio
01:00:51Les débats de l'été, 10h-13h
01:00:53Maxime Liédo.
01:00:55On se pose toujours la question, on va dire, de la pertinence
01:00:57de l'analyse d'Agnès Pagny-Runacher,
01:00:59députée, ministre sortante. Elle s'est occupée
01:01:01de l'environnement, elle s'est occupée
01:01:03des entreprises et elle affirme que le pays
01:01:05n'est pas à droite. Elle dit même que c'est une
01:01:07vérité totalement parallèle
01:01:09que de le penser ainsi.
01:01:11On va filer au standard. Vous nous appelez au 0 826
01:01:13300 300. Bonjour Richard.
01:01:15Oui, bonjour à vous.
01:01:17Merci beaucoup d'avoir appelé Sud Radio.
01:01:19Vous, vous l'assumez, vous avez voté
01:01:21Rassemblement national. Comment vous accueillez
01:01:23les déclarations d'Agnès Pagny-Runacher ?
01:01:25Agnès Pagny-Runacher,
01:01:27elle essaie de remettre le débat
01:01:29entre droite et gauche. Il n'est plus là, en fait,
01:01:31le débat qu'on veut
01:01:33le bien des Français et de la France.
01:01:35En fait, moi, j'ai fait des choix en votant
01:01:37pour
01:01:41limiter
01:01:43les risques de guerre et d'engagement
01:01:45dans la France, qu'elle soit militaire ou financière,
01:01:47le seul parti qui
01:01:49a voté ce rassemblement.
01:01:51L'autre raison, c'est le risque
01:01:53interne lié à l'immigration.
01:01:55Tous les conflits,
01:01:57tous les conflits qui ont été déclenchés
01:01:59ces dernières années, même depuis
01:02:01les dernières décennies, ils sont
01:02:03pilotés de l'extérieur avec
01:02:05des convictions communautaires
01:02:07dans les pays. On le voit même en Ukraine,
01:02:09puisqu'on a les Russophones,
01:02:11les non-russophones. Donc, en fait,
01:02:13on a une facilité
01:02:15de déclusion des pays et des risques
01:02:17majeurs. Et aujourd'hui...
01:02:19Mais vous, surtout Richard, vous pensez
01:02:21que, on va dire, votre vote n'est pas
01:02:23suffisamment représenté à l'Assemblée nationale,
01:02:25c'est ça ?
01:02:27Non, parce qu'en plus, si on prend
01:02:29le dernier point, c'est les services publics.
01:02:31On s'aperçoit que la défense des services
01:02:33publics, on va droit vers de la privatisation
01:02:35de masse.
01:02:37C'est le projet de renaissance.
01:02:39Et je crois aujourd'hui
01:02:41qu'aujourd'hui,
01:02:43les Français, comme vous l'avez dit,
01:02:45ils sont quand même très tributaires
01:02:47de la pression médiatique
01:02:49et on les amène sur des
01:02:51choix qui ne sont pas des choix. Moi, je pense
01:02:53qu'il faut qu'ils se ressemblent sur l'intérêt des Français.
01:02:55C'est quoi notre intérêt ?
01:02:57Et je reconnais que dans
01:02:59le Rassemblement national, il n'y a pas de réponse concernant
01:03:01l'endettement effréné.
01:03:03Bien sûr que...
01:03:05Vous avez voté le Rassemblement national pour un
01:03:07certain signal, pour enrayer un peu
01:03:09le déclin auquel vous avez eu l'impression
01:03:11d'assister, c'est ça, ces dernières années ?
01:03:13Pour limiter des risques majeurs,
01:03:15que ce soit de conflit, et qu'il y ait
01:03:17une immigration qui n'est plus du tout gérée.
01:03:19Merci beaucoup de nous avoir
01:03:21rappelé au standard, Richard,
01:03:23que vous nous appeliez de Toulouse. Autour de la table,
01:03:25qu'est-ce qu'on pense de Richard qui nous dit, finalement,
01:03:27mon vote, un, il n'est pas représenté à l'Assemblée nationale,
01:03:29deux, finalement, j'ai voté RN pour
01:03:31enrayer un certain déclin.
01:03:33On s'était quitté un peu sur
01:03:35cette impression. C'est beaucoup plus complexe,
01:03:37mais Richard, il n'a pas l'impression que c'est plus complexe.
01:03:39Vous avez, Richard, dit
01:03:41« Moi, j'ai voté RN
01:03:43par non-interventionnisme
01:03:45en politique étrangère
01:03:47et par non-privatisation en politique économique. »
01:03:49C'est quand même...
01:03:51Il n'y a pas si longtemps que ça, c'était deux ressorts
01:03:53qui étaient relevés plutôt
01:03:55de la gauche républicaine.
01:03:57Et je ne vous parle pas
01:03:59simplement de...
01:04:01C'est très difficile, après, d'extrapoler
01:04:03l'ensemble du motif
01:04:05du vote RN à partir de Richard.
01:04:07Je vous dis simplement que les deux
01:04:09ressorts de
01:04:11Richard n'étaient pas véritablement liés
01:04:13à l'immigration, ils étaient plutôt liés
01:04:15à un contexte économique
01:04:17international qui relèverait
01:04:19je dirais
01:04:21d'une tradition française
01:04:23assez classique.
01:04:25Et qu'on peut d'habitude retrouver à gauche.
01:04:27Qu'on peut retrouver à gauche, mais qu'on peut aussi
01:04:29retrouver à droite.
01:04:31Mais ce qui est... Allez-y, finissez.
01:04:33Là où, finalement,
01:04:35il y a, je dirais, presque une sorte
01:04:37de paradoxe dans l'intervention
01:04:39de Richard, si je peux me permettre,
01:04:41c'est que
01:04:43la mutation RN
01:04:45des derniers mois
01:04:47tente à dire
01:04:49que le RN se droitise, d'un point de vue
01:04:51économique. C'est-à-dire que
01:04:53il a dit de la non-privatisation.
01:04:55Bon, il se trouve qu'ils sont plutôt favorables à privatiser
01:04:57l'audiovisuel public.
01:04:59Et puis, globalement,
01:05:01pas favorables à l'augmentation du SMIC.
01:05:03Donc, vous avez
01:05:05dans une logique
01:05:07je dirais d'union
01:05:09des droites, le grand paradoxe
01:05:11RN, c'est que son programme économique
01:05:13se droitise.
01:05:15Mais vous disiez que tout ce que reprochait
01:05:17le camarade Richard, qui nous a appelés de Toulouse,
01:05:19c'était de dire qu'en réalité, c'était plutôt
01:05:21des idées qu'on pouvait trouver pendant un temps à gauche.
01:05:23Mais moi, ce qui me fascine aussi dans la déclaration
01:05:25d'Anne-Espagne Runacher, c'est qu'elle s'est quand même
01:05:27retrouvée, pour son élection à l'Assemblée Nationale,
01:05:29face à un candidat RN qu'il a d'abord
01:05:31terrassé au premier tour. Elle a été élue
01:05:33grâce à la mécanisme, on va dire, du
01:05:35Front Républicain. Donc, elle devrait pourtant avoir
01:05:37conscience que
01:05:39justement, le pays se droitise
01:05:41et qu'on est dans le Nord, avec des terres qui étaient
01:05:43traditionnellement ouvrières, que Fabien Roussel,
01:05:45qui était le député communiste, pourtant
01:05:47largement apprécié à gauche, s'est
01:05:49fait bade sur une terre qui était communiste depuis
01:05:511962. Donc, autour de la table, et je me tourne
01:05:53derrière vous, Kamel Chibli, homme de gauche, comment
01:05:55vous expliquez que, justement, ces terres à
01:05:57gauche votent quand même massivement
01:05:59au Rassemblement National et que
01:06:01visiblement, au plus haut sommet de l'État
01:06:03et en député, même si la réalité, bien sûr, est plus
01:06:05complexe, eh bien, la gauche, aujourd'hui, se tourne
01:06:07vers le Rassemblement National parce que c'est eux qui s'occupent
01:06:09des thématiques. Non, mais parce que la réalité, c'est pas
01:06:11qu'ils s'occupent. Ils donnent le sentiment qu'ils s'en occupent
01:06:13parce que la réalité...
01:06:15Non, mais quand on entend Richard,
01:06:17là, on est sur notre thématique
01:06:19des idées du RN. Majoritairement,
01:06:21c'est des problématiques, vous l'avez dit à l'instant,
01:06:23de pouvoir d'achat, de problématique sociale,
01:06:25de problématique de fin de mois, qui est une réalité.
01:06:27Et il faut dire les choses
01:06:29clairement. L'incarnation à gauche
01:06:31n'existe pas aujourd'hui. Elle n'existe
01:06:33pas. Si elle existait, elle
01:06:35prendrait le pas et elle incarnerait
01:06:37ça. Il faut entendre le message très fort
01:06:39des électeurs du Front National. Je le vois dans une région
01:06:41qui est celle de l'Occitanie, où on l'a fait reculer
01:06:43sur une élection et sur l'autre de 11%.
01:06:45Pourquoi ? Parce que si vous ne vous occupez pas
01:06:47des problèmes des Français,
01:06:49des problématiques de pouvoir d'achat, de transport,
01:06:51de mobilité, le sentiment de
01:06:53déclassement à ces dernières élections,
01:06:55il est énorme. Moi, c'est la première fois
01:06:57en 25 ans que je vois que le vote RN
01:06:59s'est renforcé au deuxième tour dans une
01:07:01terre de gauche. Jamais.
01:07:03Il y a un chiffre, en plus, très frappant. Regardez, vous prenez
01:07:05les circonscriptions de François Ruffin,
01:07:07c'est une fois 58%
01:07:09des ouvriers vote RN.
01:07:11Mais n'oubliez pas une chose
01:07:13très simple, c'est que
01:07:15l'augmentation du vote RN aussi,
01:07:17il s'est renforcé avec la façon
01:07:19dont gérait le pays Emmanuel Macron.
01:07:21Il a renforcé
01:07:23le vote RN, parce que quand vous
01:07:25posez des questions aux gens, vous vous
01:07:27faites la dissolution de
01:07:29l'Assemblée Nationale, vous créez un contexte
01:07:31où les gens, c'est de la colère, c'est de l'incompréhension.
01:07:33Et quand vous êtes en colère et que vous ne comprenez
01:07:35pas que vous avez envoyé un message, vous votez
01:07:37majoritairement, malheureusement, RN.
01:07:39Revenons sur
01:07:412017. Emmanuel
01:07:43Macron est élu face à un
01:07:45pays qui a toujours été marqué par le
01:07:47bipartisme, la bipolarisation
01:07:49droite-gauche. Et Emmanuel Macron arrive,
01:07:51il fait exploser
01:07:53cela, ce cadre habituel,
01:07:55avec une majorité
01:07:57extrêmement plurielle, puisqu'il a
01:07:59chez lui, c'est-à-dire
01:08:01en marche ensemble, des gens qui
01:08:03viennent du Parti Socialiste,
01:08:05de la droite sociale, et bien
01:08:07entendu du centre. C'est ça,
01:08:09Emmanuel Macron. Le problème, c'est que
01:08:115 ans après, ça explose. C'est-à-dire
01:08:13cette recomposition, elle met en
01:08:15avant des extrêmes, c'est-à-dire une droite
01:08:17extrême qui se droitisse, ça a été bien dit,
01:08:19qui se normalise, et une gauche
01:08:21non de gouvernement, qui se
01:08:23radicalise avec LFI,
01:08:25qui n'est pas toujours fréquentable,
01:08:27comme le RN n'est pas fréquentable pour un certain
01:08:29nombre de Français. Ça, c'est une réalité.
01:08:31Donc aujourd'hui, la difficulté,
01:08:33c'est d'avoir ce type
01:08:35de recomposition,
01:08:37avec, contrairement à ce qu'a dit Richard,
01:08:39une majorité de députés RN
01:08:41à l'Assemblée Nationale, ce sont eux aujourd'hui
01:08:43qui ont le groupe parlementaire le plus important,
01:08:45et donc une droite...
01:08:47Et le plus de nombre de voix, plus de 10 millions de voix.
01:08:4910 millions de voix, avec une gauche
01:08:51traditionnelle,
01:08:53qui votait effectivement
01:08:55pour les partis communistes,
01:08:57socialistes,
01:08:59aujourd'hui, qui votent pour LFI
01:09:01ou pour la RN, donc on a une
01:09:03radicalisation, et une difficulté
01:09:05à trouver une majorité à l'Assemblée Nationale.
01:09:07On se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio,
01:09:09suite du débat, avec ce thème
01:09:11notamment, est-ce qu'il n'est pas temps de mettre le fameux
01:09:13pognon de dingue sur le sport ?
01:09:15On attend vos coups de fil et vos réactions sur l'application
01:09:17Sud Radio, si vous voulez nous appeler, je rappelle
01:09:190 826 300
01:09:21300, à tout de suite sur Sud Radio.
01:09:23Les commentaires sont toujours autour de la table,
01:09:25et on est ensemble jusqu'à midi,
01:09:27on va retrouver le camarade Joseph Ruiz, pour les JO
01:09:29dans tous leurs états, Octave, caricaturiste de
01:09:31presse, Bernard Cohen à date,
01:09:33président de la CPME Paris, et du Think Tank,
01:09:35Etienne Marcel, je rappelle le nom de votre
01:09:37dernier ouvrage, L'Avenir appartient au PME,
01:09:39Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction
01:09:41de Marianne, le dernier numéro est en kiosque,
01:09:43et vous nous alertez sur
01:09:45l'eau qu'on risque de payer beaucoup
01:09:47plus cher, et Kamel Chibli, vice-président
01:09:49de la région Occitanie.
01:09:51Après Agnès Pagny-Runacher,
01:09:53on va parler d'un thème qui est au cœur
01:09:55de l'actualité en ce moment, c'est évidemment
01:09:57le sport, et ces derniers temps, il y a eu
01:09:59quand même des coups de gueule de sportifs, on a entendu
01:10:01le camarade
01:10:03David Douillet s'indigner que
01:10:05la prime donnée aux athlètes
01:10:07médaillés était taxée,
01:10:09bon, pas de chance, parce que c'est lui qui l'avait mis en place,
01:10:11donc ça arrive même aux meilleurs, mais on s'en est
01:10:13aperçu. On a eu Florent Manodou,
01:10:15qui nous a dit que bon, on a peut-être plus de médailles,
01:10:17tout le monde est heureux en ce moment, mais bon,
01:10:19on n'est quand même pas une nation de sport, et on voit
01:10:21quand même que cette petite tendance revient, d'où le débat,
01:10:23et c'est ce sur quoi je veux avoir
01:10:25votre avis, au 0826 300 300,
01:10:27appelez-nous, appelez Sudra Audio,
01:10:29réagissez, parce qu'est-ce qu'il n'est pas temps
01:10:31de mettre le fameux
01:10:33pognon de dingue, comme le disait Emmanuel Macron,
01:10:35sur la table, et pour le sport,
01:10:37pour les sportifs, parce que c'est un peu
01:10:39ce qu'on a évoqué en tout début d'émission,
01:10:41c'est beaucoup les bénévoles, c'est beaucoup
01:10:43les volontaires, c'est beaucoup les jeunes, c'est beaucoup les
01:10:45passionnés, et je ne suis pas sûr qu'en ce moment
01:10:47la France soit prête
01:10:49pour rayonner au niveau du sport
01:10:51mondial, Bernard Cohen à Dad.
01:10:53Alors moi je suis un peu gêné, parce que je suis président
01:10:55de la conférence des financeurs du sport en Ile-de-France,
01:10:57et donc j'ai peut-être une autre vision des choses,
01:10:59c'est que
01:11:01depuis 4 ans, 5 ans, on a fait
01:11:03une réforme du financement
01:11:05et d'organisation du sport
01:11:07en France, avec des créations
01:11:09dans chaque région, de conférences régionales
01:11:11de sport, et de conférences des financements du sport,
01:11:13et qu'on fait en sorte de mettre
01:11:15de l'argent à travers l'Agence Nationale du Sport,
01:11:17la Fondation Nationale du Sport,
01:11:19l'Etat,
01:11:21les régions, les collectivités,
01:11:23les grands métropoles,
01:11:25pour faire en sorte qu'on mette
01:11:27un peu plus de moyens
01:11:29pour créer des dynamiques sportives
01:11:31dans les territoires, dans les grandes villes,
01:11:33mais aussi les zones rurales, n'oublions pas.
01:11:35Aujourd'hui on est en train de se battre, beaucoup d'entre nous,
01:11:37pour qu'il y ait des piscines mobiles dans certains endroits
01:11:39où il n'y en a pas, qu'il y ait des
01:11:41stades de basket 3x3
01:11:43dans des zones rurales, qu'on ait une accessibilité
01:11:45y compris pour les personnes handicapées.
01:11:47Ça date d'il y a combien de temps tous les investissements ?
01:11:494 ans, 4-5 ans, et c'est un travail
01:11:51sans, comment dirais-je,
01:11:53sans mesure, parce que c'est au quotidien
01:11:55avec des mobilisations et aussi
01:11:57une volonté de faire en sorte
01:11:59qu'on draine des jeunes, mais aussi des moins jeunes,
01:12:01avec cette grande cause nationale, et ça c'est pas
01:12:03de la langue de bois, ce qu'on appelle le sport santé,
01:12:05vous le savez, c'est faire en sorte qu'on soit plus mobile
01:12:07et qu'on arrive là. Mais une nation
01:12:09sportive, elle se crée pas en une semaine,
01:12:11elle se crée pas en un an.
01:12:13Les jeunes des pôles de compétitivité,
01:12:15de compétition, qu'ils soient à l'INSEP
01:12:17ou dans les régions. Hier, j'étais avec
01:12:19les jeunes du skateboard
01:12:21qui me disent aujourd'hui, on n'a pas de
01:12:23skatepark indoor
01:12:25ou outdoor à la hauteur d'un
01:12:27enjeu. Un complexe de skatepark en réalité.
01:12:29Voilà, en enjeu,
01:12:31pour être au niveau national et international.
01:12:33Donc ça, il faut des moyens.
01:12:35Donc tout ça prend du temps. Moi je crois
01:12:37que cet effet Jeux Olympiques et Paralympiques
01:12:39c'est un peu, excusez-moi, le coup
01:12:41de pied dans le derrière. Ça va nous permettre
01:12:43parce qu'on a quand même une moisson de médailles
01:12:45qui est exceptionnelle. On a des athlètes
01:12:47tout à l'heure, on évoquait,
01:12:49mais d'autres, que ce soit des garçons et des filles
01:12:51qui portent le drapeau et qui portent
01:12:53la réussite,
01:12:55y compris ceux qui sont quatriennes. N'oublions pas
01:12:57ceux qui sont quatriennes. Ils n'ont pas
01:12:59les mérités parce que ça fait des années qu'ils s'entraînent.
01:13:01C'est maintenant à nous de transformer l'essai.
01:13:03Mais justement, à l'écoute de ce que vous disiez
01:13:05Bernard Cohen Haddad, par rapport
01:13:07à la natation, parce qu'on se réjouit
01:13:09Léon Marchand est partout, à la lune de tous les
01:13:11journaux, son nom est partout, on s'en réjouit
01:13:13mais il est quand même allé s'entraîner aux Etats-Unis.
01:13:15Bonjour Nicolas.
01:13:17Merci d'avoir appelé Sud Radio
01:13:190 826 300 300.
01:13:21Je suis ravi de vous accueillir parce que vous êtes directeur sportif
01:13:23de l'entente sportive de Massy Natation.
01:13:25Qu'est-ce que vous en pensez vous justement sur
01:13:27ce débat ? Est-ce qu'il n'est pas temps de mettre le fameux
01:13:29pognon de dingue sur la table et d'investir
01:13:31dans le sport ? Parce qu'on a plus de médailles, on voit plus
01:13:33nos athlètes. Bon, on est peut-être en train de le faire
01:13:35mais c'est peut-être pas encore au niveau.
01:13:37C'est en train d'être changé
01:13:39effectivement. Après, ça dépend
01:13:41des territoires. Effectivement, je sais que
01:13:43sur l'île de France, il y a beaucoup de piscines
01:13:45qui ont été fermées. Il y a beaucoup de piscines aussi
01:13:47qui ont été créées à nouveau.
01:13:49On espère que
01:13:51effectivement, cet héritage
01:13:53post-jeux olympiques
01:13:55va pouvoir aider. Après,
01:13:57la difficulté qu'on a nous, en tout cas, sur
01:13:59la natation, c'est que soit
01:14:01c'est des piscines qui sont faites et qui sont
01:14:03gérées au niveau des agglos, donc il faut satisfaire
01:14:05effectivement tous les clubs qui dépendent de cet
01:14:07agglo, soit c'est des nouveaux
01:14:09établissements qui sont gérés à des
01:14:11sociétés privées. Donc là,
01:14:13l'objectif de ces
01:14:15sociétés, c'est la rentabilité.
01:14:17Effectivement. Et après, il y a
01:14:19des municipalités qui
01:14:21sont, nous c'est le cas en tout cas sur
01:14:23Massy, qui sont très
01:14:25sport
01:14:27et qui souhaitent encore garder
01:14:29la main sur les
01:14:31équipements sportifs. Mais vous, par exemple,
01:14:33vous êtes directeur sportif de l'entente sportive
01:14:35de Massy Natation. Comment ça se passe, par exemple,
01:14:37dans votre domaine ? Est-ce que vous trouvez qu'au niveau national,
01:14:39on est à la hauteur, tout simplement ?
01:14:41Ça dépend des territoires,
01:14:43en fait. C'est toujours pareil. Nous, en tout cas,
01:14:45quand vous voyez, par exemple, Léon Marchand qui va
01:14:47s'entraîner aux Etats-Unis, est-ce que vous n'avez pas un petit
01:14:49pincement au cœur ?
01:14:51Alors ça, c'est un autre débat. C'est un débat
01:14:53qui est plutôt sur le
01:14:55double projet,
01:14:57en fait. Sur le double projet, je pense qu'il n'a pas
01:14:59le choix de, si il veut,
01:15:01à la fin de sa carrière, pouvoir
01:15:03travailler et débaucher et avoir
01:15:05des diplômes.
01:15:07C'est ce qui se passe. Alors après,
01:15:09effectivement, il y a un effet Léon Marchand, mais comme
01:15:11à une époque, il y a un effet Frédéric Bousquet,
01:15:13à tous ceux qui étaient partis aux Etats-Unis.
01:15:15Après, il y en a beaucoup qui sont partis aussi et qui sont
01:15:17revenus sans rien.
01:15:19Parce que ça ne réussit pas tout le monde.
01:15:21Mais en tout cas,
01:15:23je pense qu'en France, on est capables
01:15:25de faire de très très bonnes choses.
01:15:27Après, là où on n'est pas suivi et accompagné,
01:15:29c'est tout ce qui est sur le double projet
01:15:31scolaire, en fait. Sportif et scolaire.
01:15:33Le sport n'est pas suffisamment au cœur de l'éducation nationale.
01:15:35Voilà. On a
01:15:37des structures en France qui permettent de le faire jusqu'au
01:15:39lycée. Après, au niveau
01:15:41de l'université, c'est compliqué.
01:15:43Moi, les nageurs, sur ma scie, on a la chance de pouvoir
01:15:45travailler avec le Crêpe-Cycle de France.
01:15:47Donc, on a des aménagements.
01:15:49On a des aménagements sur le lycée
01:15:51qui sont très très compétitifs,
01:15:53où ils ont entre
01:15:554 et 5 heures de cours par jour,
01:15:57parce qu'ils sont moins dans les classes, etc.
01:15:59Mais à contrepartie,
01:16:01j'ai d'autres élèves qui ne sont pas sur le Crêpe,
01:16:03qui s'élèvent à 5h30 le matin,
01:16:05et qui terminent les entraînements le soir à 20h.
01:16:07Et là, c'est un rythme qui est très compliqué
01:16:09par rapport à d'autres
01:16:11nations européennes,
01:16:13comme les Allemands, ou quoi que ce soit,
01:16:15ou même les Espagnols, qui n'ont cours que le matin,
01:16:17et l'après-midi, c'est sport pour tout le monde.
01:16:19Et quand on parle du sport santé, effectivement...
01:16:21Mais vous, par exemple, à Massy, ou est-ce qu'autour de vous, vous voyez de jeunes nageurs
01:16:23qui ont comme ça en ligne de mire les Etats-Unis
01:16:25et qui y partent ?
01:16:27Je peux avoir des nageurs, j'en ai une qui part...
01:16:29C'est déjà mon troisième ou mon quatrième
01:16:31qui vont partir là.
01:16:33Sur combien de nageurs européens vous avez avec vous ?
01:16:35Ça, c'est vraiment ceux qui ont
01:16:37vraiment un potentiel qui partent aussi.
01:16:39Ceux qui ont vraiment un projet, qui veulent faire des études
01:16:41et continuer à nager, parce qu'effectivement,
01:16:43on ne peut pas... Des fois, on ne sait pas
01:16:45si à 15 ans ou 16 ans, on sera compétitif.
01:16:47Un Léon Marchand...
01:16:49Moi, je me rappelle de Léon, dans les catégories
01:16:51minimes ou cadets, qui avait vraiment
01:16:53un gabarit atypique, parce qu'il était
01:16:55frêle, entre guillemets, c'est ce qu'il disait.
01:16:57Et qui, à partir de
01:16:5917 ans, 18 ans et 19 ans,
01:17:01comme je le disais, à 19 ans,
01:17:03Léon était quand même, alors qu'il s'entraînait à Toulouse
01:17:05avec Nicolas Castel ou quoi que ce soit,
01:17:07il a déjà fait quand même sixième aux Jeux Olympiques.
01:17:09Donc, ça veut dire qu'on est capable
01:17:11de le faire.
01:17:13Après, ça dépend
01:17:15effectivement des territoires.
01:17:17Mais après, c'est sûr qu'on ne peut pas
01:17:19avec les pays anglo-saxons
01:17:21ou les Etats-Unis...
01:17:23On n'est vraiment pas compétitifs.
01:17:25On ne peut pas rivaliser, ça c'est sûr.
01:17:27Merci beaucoup Nicolas de nous avoir appelés et de continuer
01:17:29à envahir le standard avec votre avis,
01:17:31vos opinions, votre expérience, votre regard concret.
01:17:330 826 300 300
01:17:35même sur les réseaux sociaux et l'application
01:17:37Sud Radio. Il y a beaucoup de débats qui ont été soulevés.
01:17:39Je me tourne vers vous, Octave, caricaturiste de presse.
01:17:41Il y a beaucoup de débats qui ont été soulevés par l'auditeur
01:17:43Nicolas, notamment la place
01:17:45du sport à l'école, de l'entraînement,
01:17:47de la vision qu'on avait du sport dans la société, tout simplement.
01:17:49Oui, bien sûr.
01:17:51Aujourd'hui,
01:17:53on peut s'apercevoir que
01:17:55les JO ont permis
01:17:57d'apporter une vitrine phénoménale
01:17:59au sein du pays parce que
01:18:01aujourd'hui,
01:18:03je pense que l'équipe de France est couronneuse
01:18:05de succès, que ça motive
01:18:07les gens qui n'étaient pas habitués,
01:18:09qui n'ont pas forcément
01:18:11l'envie de faire du sport au quotidien,
01:18:13de vouloir en faire plus souvent.
01:18:15C'est inspirant. Moi, je pense
01:18:17qu'on devrait réintroduire
01:18:19l'envie de faire du sport
01:18:21et de l'accentuer
01:18:23et de mieux communiquer dessus dès le lycée,
01:18:25dès le collège.
01:18:27Prendre une espèce de système
01:18:29américain, mais sans trop s'en inspirer.
01:18:31C'est juste rendre
01:18:33les choses plus importantes.
01:18:35Valoriser et faire, pourquoi pas,
01:18:37des classes. Moi, j'avais
01:18:39cette idée où, par exemple,
01:18:41dans le système scolaire,
01:18:43on a, par exemple,
01:18:45des journées avec plusieurs heures
01:18:47sur la même matière,
01:18:49avec un allègement peut-être dans l'après-midi.
01:18:51Je pense que pour les élèves qui ont
01:18:53un peu plus que la moyenne dans toutes ces matières-là,
01:18:55on peut les mettre dans des classes qui sont spécialisées
01:18:57dans là où ils sont le plus à l'aise.
01:18:59Peut-être mettre plus de maths, plus de sport.
01:19:01Et aussi réintroduire et créer
01:19:03des événements sportifs
01:19:05dès le collège, dès le lycée,
01:19:07qui peuvent être un moment
01:19:09de partage aussi pour n'importe qui,
01:19:11pas que pour les sportifs. C'est-à-dire que c'est intéressant
01:19:13d'avoir, je sais pas, son lycée ou son collège
01:19:15qui nous représente
01:19:17pour une compétition nationale
01:19:19sportive qui permet aussi
01:19:21de créer un accès
01:19:23à des recruteurs qui cherchent
01:19:25des footballeurs, par exemple,
01:19:27de jeune âge, des jeunes talents, tout simplement.
01:19:29De pouvoir créer des bourses d'études aussi
01:19:31à l'étranger parce qu'on a des grosses universités américaines
01:19:33avec spécialités en sport mondialement
01:19:35reconnues, donc ça permet aussi d'introduire ça.
01:19:37Ça peut être une récompense. Je pense que
01:19:39c'est quelque chose, aujourd'hui,
01:19:41qu'on peut fabriquer.
01:19:43Après, c'est une idée.
01:19:45La réalité est...
01:19:47Parfois plus complexe, mais en tout cas,
01:19:49vous l'avez prononcé au micro-dessus de Radio.
01:19:51Franck de Dieu, qu'est-ce qu'on en pense ? Parce que, je le disais,
01:19:53l'auditeur qui nous a appelé, Nicolas,
01:19:55qui était directeur sportif
01:19:57d'un centre de natation, il y a eu beaucoup de débats.
01:19:59Il y a eu beaucoup de débats qu'il a soulevés.
01:20:01Qu'est-ce qu'on pense de tout ça ? Remettre le sport
01:20:03au milieu de l'école ?
01:20:05Nous, à Marianne, on a publié
01:20:07il n'y a pas longtemps
01:20:09un grand papier sur le rapport
01:20:11entre le sport et l'école.
01:20:13Et c'est très...
01:20:15D'abord, c'était passionnant, mais le problème
01:20:17vient de loin. C'est-à-dire qu'il y a une sorte
01:20:19de défiance entre la République
01:20:21et l'école,
01:20:23qui a des origines déjà
01:20:25philosophiques, puisque
01:20:27le pays de Descartes distingue
01:20:29le corps et l'esprit.
01:20:31Donc, il y a quelque chose de noble, c'est l'esprit.
01:20:33Et puis, il y a quelque chose qui n'est pas noble, c'est le corps.
01:20:35Dans d'autres sociétés,
01:20:37par exemple la Grèce antique, mais dans d'autres sociétés
01:20:39comme les pays anglo-saxons,
01:20:41vous pouvez être bien dans votre corps et dans votre esprit.
01:20:43Au contraire, c'est plutôt un élément
01:20:45qui ne s'oppose pas, mais qui
01:20:47joue de conserve. Et puis,
01:20:49il y a quelque part aussi, je dirais,
01:20:51une défiance des Républicains
01:20:53historiquement, dès le début,
01:20:55dès la Troisième République,
01:20:57entre les Républicains et le sport. Pourquoi ?
01:20:59Parce que le sport, je dirais,
01:21:01favorise le dépassement,
01:21:03l'individualité,
01:21:05la concurrence exacerbée. Et donc, les Républicains
01:21:07de l'époque, de la Troisième République,
01:21:09se méfient un peu de ça. Et puis, ils disent aussi
01:21:11que le sport, c'est un peu, je dirais,
01:21:13presque l'inégalité au sens
01:21:15inné, c'est-à-dire, il y a des gros,
01:21:17des petits, et donc,
01:21:19l'idée que ces inégalités soient
01:21:21indépassables, ce n'est pas dans le projet républicain.
01:21:23Donc, dès le début,
01:21:25il y a une sorte de défiance entre
01:21:27la République, qui explique d'ailleurs,
01:21:29d'une certaine mesure, le fait que la gauche
01:21:31aime moins le sport que la droite.
01:21:33C'est le débat de nombreuses représentations.
01:21:35Oui, mais ça provient de l'idée que
01:21:37la Troisième République,
01:21:39qui met en place
01:21:41l'école laïque et républicaine,
01:21:43eh bien, a une sorte de défiance.
01:21:45Sauf qu'en Union soviétique, on aimait le sport.
01:21:47Ne l'oubliez pas. C'était
01:21:49même une politique nationale
01:21:51et internationale de valoriser
01:21:53le régime communiste à travers
01:21:55les médailles. Oui, mais la différence
01:21:57est décarte. Comme je le disais,
01:21:59le sport, le corps et l'esprit
01:22:01se distinguent chez nous.
01:22:03Kamel Chibi, vice-président
01:22:05de la région Occitanie. Juste dire, je suis
01:22:07socialiste de gauche et j'aime le sport.
01:22:09Et votre région le prouve.
01:22:11On est en train,
01:22:13j'espère, de gagner la 18ème médaille olympique
01:22:15pour l'Occitanie. Non, il y a
01:22:17plusieurs sujets. D'abord, juste, je m'inscris en faux.
01:22:19Ce procès sur Léon Marchand, arrêtons,
01:22:21ça a été dit, il a été formé au Dauphin du Touec.
01:22:23Il est né à Toulouse.
01:22:25C'est le plus prestigieux
01:22:27club de natation de France.
01:22:29La question, c'est que le monde
01:22:31est devenu un petit village et qu'il y a la question
01:22:33du double parcours qui est posé. Ça, c'est un vrai sujet.
01:22:35Notamment sur la dimension universitaire que
01:22:37les Anglo-Saxons et les Américains amènent.
01:22:39Par contre, il faut se poser la bonne question.
01:22:41Après, sur la préparation sportive,
01:22:43il a fait à Toulouse, il s'est préparé à Toulouse
01:22:45et tout ce qui a été fait a été construit
01:22:47dans son club de natation. Par contre,
01:22:49le vrai sujet, on parlait d'éducation.
01:22:51Moi, je prends un exemple très concret.
01:22:53On a l'incitation à la pratique du sport.
01:22:55Il y a le fameux bouger
01:22:57qui a été annoncé par le gouvernement.
01:22:59Il y a des choses qu'il faut rendre
01:23:01positives, notamment l'histoire
01:23:03des mille dojo, les équipements sportifs soutenus.
01:23:05Par contre, attention à ce que ce ne soit pas du one shot.
01:23:07Parce que les besoins d'infrastructures
01:23:09dans tous les territoires français,
01:23:11qu'ils soient dans les quartiers ou dans les territoires ruraux,
01:23:13c'est un sujet. Moi, je n'ai jamais autant
01:23:15accompagné au niveau de la région des petits skateparks,
01:23:17des pump tracks, des petits espaces
01:23:19sportifs dans tous les villages de notre pays.
01:23:21Ça veut dire qu'aujourd'hui, il y a une nécessité
01:23:23d'accompagner les infrastructures.
01:23:25Beaucoup d'équipements sportifs datent
01:23:27d'avant 1985.
01:23:29Je vous le dis, on a lancé
01:23:31plein d'opérations dans notre région,
01:23:33mais je sais qu'au niveau national, il y a ce besoin.
01:23:35Le directeur du club de natation de Massy
01:23:37posait certaines choses.
01:23:39Vous savez que les piscines, c'est très coûteux. Il faut comprendre
01:23:41qu'en fonctionnement, c'est très cher.
01:23:43Mais aujourd'hui, de plus en plus, il y a des mutualisations
01:23:45entre les territoires intercommunaux
01:23:47ou agglomérations pour essayer
01:23:49d'avoir des projets qui répondent à un besoin
01:23:51d'une société sur un territoire.
01:23:53Et juste, je terminerai sur un point. Si on veut
01:23:55que le sport continue et qu'il faut investir
01:23:57dans le sport, il faut qu'on se soucie
01:23:59des infrastructures, mais qu'on se soucie de l'accompagnement
01:24:01de nos clubs. Pour avoir des Léomarchand,
01:24:03des Antoine Ledupont, des Teddy Riner,
01:24:05il faut des clubs dans les territoires.
01:24:07Il faut des moyens, il faut des bénévoles. Si on ne règle pas
01:24:09ce problème-là, ça ne sert à rien de mettre
01:24:11du pognon et du pognon, parce que le vrai sujet,
01:24:13c'est comment on accompagne le sport
01:24:15tant à l'école que dans nos clubs.
01:24:17Le deuxième débat est clos. On reste encore avec vous
01:24:19sur Sud Radio en direct. On approche l'heure
01:24:21fatidique du déjeuner. Il sera midi
01:24:23dans un quart d'heure, mais je vous préviens,
01:24:25si vous comptiez manger un petit bout de
01:24:27steak frites dans un bon bistrot parisien,
01:24:29ça risque de vous coûter beaucoup plus cher.
01:24:31Plus de 30% le prix
01:24:33à la carte. N'hésitez pas à nous appeler
01:24:35et on va tout simplement se poser
01:24:37la question. Tiens, est-ce que c'est le jeu ? A tout de suite
01:24:39sur Sud Radio.
01:24:41Sud Radio. Les débats de l'été.
01:24:4310h-13h. Maxime Liédo.
01:24:45On est ensemble jusqu'à midi
01:24:47avant qu'on soit rejoints par le camarade Joseph Ruiz
01:24:49pour les Jeux Olympiques dans tous leurs états.
01:24:51Mais alors là, je vous préviens, ça n'a pas tardé
01:24:53à appeler et à réagir au standard
01:24:55et sur l'application Sud Radio.
01:24:570 826 300 300. Est-ce que les restaurateurs
01:24:59comme ça, qui augmentent le prix
01:25:01de leur pack de bière, de leur steak frites,
01:25:03est-ce qu'ils ont raison ? Est-ce qu'ils jouent le jeu ?
01:25:05Bonjour Frédéric Vardon.
01:25:07Bonjour. Merci beaucoup. Vous êtes
01:25:09propriétaire du Café Max
01:25:11et du 39V. Deux grands restaurants,
01:25:13deux grandes institutions parisiennes.
01:25:15On vous a au téléphone
01:25:17parce que comment vous réagissez face à
01:25:19ces restaurateurs ? Ils font ce qu'ils veulent ?
01:25:21Ils ne jouent pas le jeu ?
01:25:23Je ne sais pas si on peut dire qu'ils ne jouent pas
01:25:25le jeu. D'abord, je rappelle quand même que les prix sont libres
01:25:27en France. Donc,
01:25:29les prix sont libres pour la RATP,
01:25:31les prix sont libres pour beaucoup de choses.
01:25:33Les prix pour les restaurateurs sont libres
01:25:35et puis, je rappelle, chacun fait ce qu'il
01:25:37veut dans sa crèmerie. Maintenant aussi,
01:25:39il y a peut-être certains restaurateurs qui ont augmenté
01:25:41leur prix et ça les regarde.
01:25:43N'oublions pas une chose aussi, c'est que
01:25:45pour les livraisons,
01:25:47l'ensemble des acteurs
01:25:49de la filière ont dû augmenter leur prix parce
01:25:51qu'ils ne pouvaient livrer
01:25:53qu'à partir de mi-juillet, fin juin,
01:25:55mi-juillet. Ils ne pouvaient livrer
01:25:57que la nuit parce que
01:25:59il y avait toutes les restrictions de
01:26:01circulation que l'on comprend pour la sécurité
01:26:03de tous et donc
01:26:05ils ont dû faire travailler leur chauffeur la nuit
01:26:07et donc c'était prime supplémentaire
01:26:09ce qui est tout à fait normal et tout ça
01:26:11se reporte sur des forfaits
01:26:13de livraison beaucoup plus chères.
01:26:15Certains restaurateurs ont dû aussi
01:26:17changer leurs habitudes
01:26:19et avoir quelqu'un qui puisse ouvrir la porte
01:26:21au livreur à 2h du matin
01:26:23ou à 3h du matin pour que sinon il n'y avait pas de
01:26:25marchandises. Donc je crois qu'il y a tout ce qui...
01:26:27Vous n'êtes pas d'accord avec l'expression qui dit qu'au bout d'un moment
01:26:29passer certains prix, on est presque
01:26:31sur du mépris de consommateur
01:26:33ou qu'on joue carrément un jeu dangereux.
01:26:35Ça c'est les mots de Franck Delvaux qui est le patron
01:26:37de l'union des métiers de l'industrie hôtelière
01:26:39au point parfois de perdre les habitués.
01:26:41Est-ce que vous êtes d'accord avec ces expressions
01:26:43mépris du consommateur, jeu dangereux ?
01:26:45Alors mépris du consommateur je trouverais un petit peu
01:26:47fort. Maintenant ça peut être un jeu dangereux, c'est sûr
01:26:49que si une bière qui est à 750
01:26:51passe à 15 euros, évidemment
01:26:53ce n'est pas logique. La bière ça reste
01:26:55toujours la même. Maintenant il faut quand même
01:26:57noter qu'il y a une augmentation
01:26:59un peu de tout pendant cette
01:27:01période des jeux et donc
01:27:03que certains restaurateurs
01:27:05aient eu la nécessité de devoir
01:27:07augmenter un peu
01:27:09leur prix, je peux le comprendre.
01:27:11Oui, surtout que vous devez payer des salariés
01:27:13à la fin du mois, donc au bout d'un moment
01:27:15les indemnisations en septembre, octobre, bon...
01:27:17Les indemnisations, attendez, moi
01:27:19je ne me lève pas le matin pour être indemnisé, je me lève
01:27:21le matin pour travailler et vivre de mon travail.
01:27:23Je ne cours pas après les indemnisations.
01:27:25Ce n'est pas le sujet. Maintenant il faut
01:27:27quand même se rendre compte qu'une grande partie
01:27:29des quartiers qui entourent la Seine
01:27:31font entre moins 25
01:27:33et moins 30% me semble-t-il.
01:27:35Avec les JO, sans les
01:27:37JO, on fait plus de monde.
01:27:39Il faut quand même se poser la question
01:27:41est-ce que les gens qui se sont
01:27:43dit il y a six mois on va fuir Paris,
01:27:45est-ce que la communication était bonne ?
01:27:47Comment fait-il que tous les Parisiens
01:27:49soient partis ? Je veux dire, vous avez
01:27:51les JO dans votre ville et vous voulez partir.
01:27:53Vous ne les reverrez jamais, vos enfants peut-être pas
01:27:55et les petits-enfants sont encore pas sûrs.
01:27:57Je pense quand même
01:27:59qu'il y a quand même quelque chose. Maintenant
01:28:01on peut se réjouir que la sécurité
01:28:03et l'organisation étaient parfaites,
01:28:05que ces jeux sont plébiscités dans
01:28:07le monde entier et peut-être que dans
01:28:09ma profession il y a une ou deux personnes qui ont
01:28:11suraugmenté leurs prix.
01:28:13Mais ça on ne fait pas une généralité, il y a
01:28:15les profiteurs, il y a ceux qui essayent de...
01:28:17Exactement, on n'en fait pas une généralité
01:28:19sinon c'est trop facile.
01:28:20Merci beaucoup de nous avoir rappelé Frédéric Vardon,
01:28:22je rappelle vos deux restaurants,
01:28:24le 39 et le Café Max et
01:28:26merci de nous avoir appelé à quelques minutes
01:28:28du coup de feu. Autour de la table, qu'est-ce qu'on
01:28:30en pense ? Est-ce que franchement c'est...
01:28:32Peut-être moins rapidement mais d'abord
01:28:34il y a eu un jo bashing tel
01:28:36qu'effectivement les parisiens en grande majorité sont partis.
01:28:38C'est pour ça que Paris est aussi agréable.
01:28:40C'est vrai, moi qui ne suis pas
01:28:42parisien je trouve que c'est très agréable de se promener,
01:28:44de marcher. Après il faut rendre hommage
01:28:46à tous ces commerçants parce que grâce à ces restaurateurs
01:28:48ça reste quand même la superbe image
01:28:50en plus des JO, d'accueil,
01:28:52de la bonne gastronomie à la française.
01:28:54Après c'est de bonnes guerres, c'est normal qu'à un moment donné
01:28:56ils puissent aussi récupérer un certain
01:28:58nombre d'engagements mais je trouve en toute sincérité
01:29:00que l'image des jeux, que l'image des volontaires,
01:29:02que l'image de nos restaurateurs, nos commerçants
01:29:04jouent énormément à la réussite de ces jeux olympiques
01:29:06et paralympiques.
01:29:08C'est une opportunité qui ne se présente pas
01:29:10deux fois donc ça permet justement
01:29:12de profiter,
01:29:14d'augmenter son chiffre,
01:29:16de pouvoir
01:29:18se dire qu'on va pouvoir
01:29:20pourquoi pas profiter
01:29:22et faire des économies tout simplement.
01:29:24Oui et puis c'est ce que vous dites d'un point de vue
01:29:26pragmatique, c'est peut-être une occasion
01:29:28qui ne se représentera pas deux fois donc l'idée d'augmenter
01:29:30son prix pour se faire un peu plus de blé
01:29:32alors qu'il y a une baisse de la fréquentation
01:29:34ce n'est pas totalement incohérent.
01:29:36Qu'en pense le président de la CPME, Bernard Cohen ?
01:29:38Je veux remercier ce restaurateur
01:29:40parce qu'il a dit des choses vraies
01:29:42comme Kamel et comme Octave,
01:29:44c'est qu'aujourd'hui nos restaurateurs à Paris
01:29:46en Ile-de-France et sur les sites qui sont
01:29:48autour des Jeux Olympiques
01:29:50font moins 50% à moins 30%
01:29:52sur leur chiffre d'affaires et pourtant ils payent quand même
01:29:54leur électricité et leur salaire.
01:29:56Donc il y a aujourd'hui effectivement
01:29:58un vrai manque à gagner.
01:30:00Si certains restaurateurs ou
01:30:02ceux qui tiennent
01:30:04des bars, des glaces, etc.
01:30:06augmentent les prix pour essayer de récupérer un peu de marge
01:30:08c'est vrai que ça fait partie du jeu
01:30:10ce qu'on appelle le jeu de l'offre et la demande
01:30:12quand c'est trop cher, les clients
01:30:14ne sont pas obligés d'acheter, ils vont ailleurs.
01:30:16Moi ce qui me choque moins
01:30:18c'est cette doux vision des choses
01:30:20c'est pourquoi on met à l'index les restaurateurs
01:30:22quand le ticket de métro passe de 2,10€ à 4€
01:30:24ça pose de problèmes à personne.
01:30:26Oui, oui, et puis
01:30:28ça concerne d'autres infrastructures, en effet
01:30:30on n'a peut-être pas les mêmes réactions.
01:30:32Ceux qui perçoivent l'argent, c'est l'Etat.
01:30:34C'est l'Etat.
01:30:36C'est l'IDF Mobilité.
01:30:38C'est quand même l'argent de la collectivité, c'est pas tout à fait pareil.
01:30:40Moi je dis que
01:30:42quand c'est trop cher, ils vont ailleurs
01:30:44peut-être, mais
01:30:46il y a un problème de concurrence.
01:30:48Autour du Stade de France, il y a des pizzas
01:30:50à 26€
01:30:52Vous pensez que les gens vont faire
01:30:5410km à pied qui viennent parfois
01:30:56de l'étranger, qui ne sont pas tous
01:30:58argentés, peut-être.
01:31:00Il y a aussi quand même des touristes
01:31:02qui sont, je dirais, de la classe moyenne
01:31:04et qui veulent en profiter, qui ont un petit budget.
01:31:06Qui ont un petit budget
01:31:08et je veux bien que, effectivement
01:31:10quand le restaurateur dit
01:31:12les prix sont libres, il a raison, je crois qu'on ne va pas
01:31:14on ne va pas rembourser.
01:31:16Mais c'est pas obligé de consommer sur place, par exemple.
01:31:18On peut se faire un...
01:31:20On peut se préparer à manger, on peut avoir un cité.
01:31:22Mais enfin, on peut aussi aller au restaurant
01:31:24et manger une pizza qui soit un peu moins chère
01:31:26que 26€. Alors, moi, je pense
01:31:28qu'il ne s'agit pas...
01:31:3026€...
01:31:32Normalement, elle est à 22€
01:31:34donc là, elle a augmenté de 4€.
01:31:36Elle n'est pas à 22€, mais bon.
01:31:38Je pense que, si vous voulez,
01:31:40on ne peut pas revenir
01:31:42sur les prix administrés.
01:31:44En revanche, il faut quand même admettre
01:31:46d'un point de vue libéral, Bernard,
01:31:48que la concurrence
01:31:50à proximité des sites ne joue pas.
01:31:52Donc, s'il vous plaît, il y a deux cordes
01:31:54de rappel. A la rigueur, vous augmentez
01:31:56les prix, mais il faut que les restaurateurs
01:31:58s'engagent tout de même
01:32:00à embaucher
01:32:02à proportion du volume d'affaires.
01:32:04C'est ce qu'ils ont fait. Et aussi
01:32:06qu'ils s'engagent à augmenter
01:32:08le salaire des salariés qui,
01:32:10je dirais, bossent
01:32:12très fort pour une période...
01:32:14S'ils le peuvent.
01:32:16S'ils le peuvent, s'ils ont
01:32:1830% de chiffre d'affaires de plus...
01:32:20Mais si, on va dire, l'augmentation des prix
01:32:22permet seulement de récupérer les fameux 30%
01:32:24qu'ils ont perdus ce mois-ci.
01:32:26Je veux bien croire que la logistique
01:32:28et les frais de livraison, il nous a expliqué ça, le restaurateur,
01:32:30de façon
01:32:32très juste.
01:32:34Est-ce que ça vous augmente les coûts,
01:32:36la logistique et les frais de livraison propres aux JO
01:32:38de 30% ? Moi, je ne sais pas.
01:32:40Les horaires ne sont plus les mêmes, c'est des horaires de nuit,
01:32:42tu ne le payes pas les mêmes, excusez-moi de le dire.
01:32:44Dites-le !
01:32:46Et puis aussi, il y a une réalité,
01:32:48c'est que, moi, je partage ce qu'a dit Franck,
01:32:50c'est que, moi, je suis entrepreneur
01:32:52depuis 30 ans.
01:32:54Et j'ai toujours pensé qu'il valait vendre moins cher
01:32:56et vendre plus que vendre trop cher et vendre moins.
01:32:58Et beaucoup, aujourd'hui,
01:33:00font comme cela à prix réduit,
01:33:02mais on vend beaucoup plus en nombre. Et moi, je préfère vendre une pizza
01:33:04à 15 euros, mais en vendre 3 000
01:33:06que vendre 10 pizzas à 26 euros.
01:33:08Mais ce n'est pas ce qui se passe, Bernard.
01:33:10Mais ce n'est pas ce qui se passe temporairement,
01:33:12c'est-à-dire actuellement, parce qu'on est en zone
01:33:14tout simplement de JO.
01:33:16Et c'est partout pareil dans le monde,
01:33:18quand vous allez sur les sites touristiques,
01:33:20c'est beaucoup plus cher. Quand vous payez
01:33:223,50 euros, 50 centilitres
01:33:24de bouteilles d'eau
01:33:26à l'aéroport, ça ne vous pose pas un problème.
01:33:28Et moi, ça me pose un problème, ça m'en pose tout autant.
01:33:30On est bien d'accord.
01:33:32Et c'est citant, ça, c'est toute l'année,
01:33:34ce n'est pas uniquement pendant les Jeux Olympiques.
01:33:36Sur la question salariale, de toute façon, il faut qu'elle soit claire,
01:33:38je pense que nos restaurateurs l'ont compris, ça a été dit,
01:33:40si on ne les paye pas à leur juste
01:33:42valeur et à leur juste prix, on n'en aura plus,
01:33:44des gens qui travaillent dans la restauration.
01:33:46Donc, c'est inéluctable.
01:33:48Donc, il faut bien les payer si on veut continuer
01:33:50à ouvrir nos commerces et nos restaurants.
01:33:52Et le mot de la fin était signé Kamel Chibli, vice-président
01:33:54de la région Occitanie. Merci d'avoir été avec nous
01:33:56au milieu de cette période JO qui, je sais, vous accapare
01:33:58beaucoup. Merci beaucoup, Franck Dodieu,
01:34:00à vous aussi, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
01:34:02Je rappelle le dernier numéro que vous pouvez trouver
01:34:04partout dans les points ventes et en kiosques,
01:34:06eau, pourquoi vous allez payer plus cher ?
01:34:08Alors, eau, ce n'est pas eau très bas.
01:34:10C'est eau.
01:34:12L'eau que vous buvez, avec laquelle
01:34:14vous vous douchez, c'est des chansons classiques.
01:34:16Voilà, exactement, et vous pouvez le voir
01:34:18à l'antenne sur Sud Radio. Merci beaucoup,
01:34:20Bernard Cohen à date, président de la CPME Paris
01:34:22et du Think Tank. Etienne Marcel, je rappelle le titre
01:34:24de vos derniers ouvrages. L'avenir appartient
01:34:26au PME publié chez Duneau. C'était un plaisir
01:34:28de vous avoir à l'antenne. Et c'est moins cher que le pizza, hein.
01:34:30Et c'est moins cher que le pizza, en plus. Et je remercie
01:34:32à vous aussi, Octave, caricaturiste de presse.
01:34:34On peut vous retrouver sur les réseaux sociaux
01:34:36si vous voulez rire à l'actualité qui est parfois
01:34:38tragique, vous avez un coup de crayon vraiment
01:34:40appréciable. Merci beaucoup, on se retrouve dans quelques instants
01:34:42sur Sud Radio. C'est l'heure des JO dans tous leurs états
01:34:44avec Joseph Ruiz.

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