Crimes à la une Jeffrey Macdonald, l'accusé

  • le mois dernier

Category

📺
TV
Transcript
00:00Une femme enceinte a été tuée, ses deux enfants ont été poignardés à de nombreuses
00:08reprises.
00:09Le souvenir de ce qui est arrivé à ces trois personnes nous hante toujours.
00:12C'est terrible.
00:14Elle scande, l'acide s'est sans sasse tué les porcs.
00:22L'affaire MacDonald est l'une des affaires les plus complexes et mystérieuses sur lesquelles
00:26j'ai eu à travailler.
00:27L'accusation a élaboré une thèse qu'elle ne pouvait pas prouver.
00:41Jamais une affaire de meurtre n'a autant divisé l'opinion américaine.
01:15A l'époque, c'était les meurtres les plus odieux qu'on ait connus aux Etats-Unis.
01:25Une famille américaine modèle, sauvagement massacrée chez elle, sur une base militaire.
01:32Nous sommes en 1969 et le Summer of Love est bien terminé aux Etats-Unis.
01:40La guerre fait rage au Vietnam tandis que sur le territoire américain, les manifestations
01:45et les émeutes dominent l'actualité.
01:46C'était une époque très troublée.
01:50Les soldats qui rentraient du Vietnam étaient devenus toxicomanes.
01:54La drogue devenait un fléau.
01:56Mais le capitaine et médecin Jeffrey MacDonald et sa famille n'ont pas été touchés par
02:04la guerre.
02:05En 1969, MacDonald est en poste à Fort Bragg, en Caroline du Nord, et vit avec sa femme
02:10Colette et leurs deux petites filles, Kimberly et Kristen.
02:14Le docteur MacDonald était le parfait exemple de celui à qui tout sourit.
02:18Il avait toujours atteint les objectifs qu'il s'était fixés.
02:21Jeffrey MacDonald avait obtenu une bourse pour l'université de Princeton, l'une des
02:26meilleures du pays.
02:27Colette était déjà sa petite amie au lycée.
02:30Elle est tombée enceinte après leur deuxième année d'université et ils ont décidé de
02:34se marier.
02:35Jeffrey avait décidé de s'engager et de devenir sergent dans les forces spéciales,
02:41et Colette le soutenait totalement.
02:43Il avait une femme magnifique, de beaux enfants, une carrière en plein essor.
02:48C'était la période la plus heureuse de sa vie.
02:50Lorsqu'ils sont arrivés à Fort Bragg, au cours de l'été 1969, tout allait très
02:55bien.
02:56Et Colette était enceinte de leur troisième enfant.
03:00À Fort Bragg, le médecin de mon service était le docteur Jeffrey MacDonald.
03:06Il nous a invités à dîner.
03:08On a rencontré Colette et les enfants.
03:10Puis on est devenus amis.
03:12Jeffrey était quelqu'un de très ouvert, quelqu'un de très franc, il avait beaucoup
03:18de qualité.
03:19Et bien sûr, il était diplômé de Princeton et de Northwestern.
03:23On voyait bien qu'il était brillant, très dynamique, très enthousiaste, on sentait
03:30qu'il aimait les gens.
03:31On lui a tout de suite fait confiance.
03:34Les choses se passaient tellement bien pour la famille que le docteur MacDonald avait
03:39acheté un poney à ses filles pour Noël.
03:42Elles étaient aux anges.
03:44C'était une famille formidable.
03:49La soirée du 16 février 1970 a débuté comme une soirée habituelle chez les MacDonalds.
03:54Le docteur MacDonald est rentré de son travail vers 17 heures, comme toujours.
03:58Il a joué avec ses filles, les a couchées.
04:01Colette prenait des cours du soir, alors elle n'est rentrée que vers 22h30, 22h45.
04:06Ils ont pris un verre, puis Colette est allée se coucher.
04:09Il a lu pendant une heure à peu près, jusqu'à une ou deux heures du matin, puis il est allé
04:15se coucher.
04:17Il est entré dans la chambre, une des filles s'était endormie à côté de Colette, et
04:22elle avait fait pipi au lit.
04:26Il a pris l'enfant dans ses bras et l'a recouché dans son lit, mais il n'a pas voulu réveiller
04:31Colette pour changer le drap, alors il a décidé de dormir sur le canapé.
04:40A 3h42 du matin, le 17 février 1970, le docteur MacDonald appelle la police pour
04:47signaler une agression à l'arme blanche.
04:49Les policiers arrivent sur place en pensant qu'il s'agit d'une dispute conjugale.
04:55La police militaire découvre une scène effroyable.
04:58Il découvre le docteur MacDonald allongé par terre à côté de sa femme.
05:03Le haut de son pyjama recouvre le corps de Colette.
05:06Elle a été poignardée 21 fois avec un pic à glace et 15 fois avec un couteau.
05:12Lorsque Jeffrey MacDonald a été retrouvé, il était inconscient.
05:16Le policier fait tout son possible pour sauver la vie du docteur MacDonald.
05:20Il avait des blessures par arme blanche dont une avait provoqué un collapsus pulmonaire.
05:24Il avait aussi des écorchures qui montraient qu'il avait été frappé à la tête.
05:30Lorsque le docteur MacDonald a repris connaissance, il s'est inquiété pour sa famille.
05:35La première chose qu'il a demandé à la police, c'est « Où sont mes filles ? Est-ce qu'elles vont bien ? »
05:43La police explore la maison et découvre une scène aussi atroce et sanglante qu'un champ de bataille au Vietnam.
05:50La fillette de 5 ans, Kimberly, avait été frappée à la tête par un objet contondant.
05:56Elle avait aussi de multiples blessures par arme blanche sur différentes parties du corps.
06:03Kristen, 2 ans, avait reçu 17 coups de pique-à-glace sur différentes parties du corps.
06:12Ce qui était arrivé à cette famille était épouvantable. Un vrai film d'horreur.
06:20Jeffrey a été emmené à l'hôpital.
06:23Jeffrey MacDonald ressort du bloc opératoire meurtri, mais dans un état stable.
06:28Les enquêteurs se rendent immédiatement à son chevet pour l'interroger.
06:31Le docteur MacDonald dit qu'il a été réveillé par les cris de Kimberly et de Colette.
06:36La première chose qu'il a entendue, c'est Colette qui criait « Jeff, au secours, pourquoi ils font ça ? »
06:42Et Kimberly qui disait « Papa, au secours ! »
06:46Jeffrey se lève d'un banc du canapé et voit une femme dans le salon avec un chapeau en feutre mou et ce qui semble être une perruque blonde.
06:53Elle a une bougie à la main et scande « L'acide s'est censé tuer les porcs. »
06:58Avant qu'ils comprennent ce qui se passe,
07:02il est attaqué par trois hommes, deux blancs et un noir, qui le poignardent avec un pic à glace.
07:08Ils l'ont poignardé jusqu'à provoquer un collapsus pulmonaire qui lui a fait perdre connaissance.
07:18Lorsque le docteur MacDonald reprend connaissance, les tueurs sont partis.
07:22Ils parcourent la maison sans savoir ce qu'il va trouver.
07:26Colette a été tuée à coups de couteau.
07:45Il est allé voir ses filles et les a trouvées mortes elle aussi.
07:49Il est revenu dans la chambre près de Colette.
07:52Il a mis le haut de son pyjama sur elle et il a de nouveau perdu connaissance.
07:58Quel était le but, le mobile ?
08:00Qu'est-ce qu'avait en tête la personne ou les personnes qui avaient fait ça ?
08:05Les enquêteurs se mettent à la recherche des tueurs.
08:09Le docteur MacDonald, bien qu'il n'ait pas d'ennemis, avait la réputation de se montrer très dur envers les toxicomanes.
08:15La veille du meurtre, il avait travaillé 24 heures au service des urgences d'un dispensaire local
08:20et il avait eu une altercation avec un toxicomane.
08:24Mais il ne s'en était pas inquiété.
08:26Il lui semblait impensable que quelqu'un vienne chez lui et l'attaque lui et sa famille.
08:32Le meurtre des trois membres de la famille MacDonald ressemble étrangement à une affaire tristement célèbre.
08:37Les meurtres commis par les adeptes de la famille MacDonald.
08:40Jeffrey a déclaré qu'il avait entendu ses agresseurs dire
08:43« L'acide, c'est sans sasse. Tuez les porcs. »
08:47Or, « Morts aux porcs », c'est le message écrit en lettres de sang sur le réfrigérateur et les murs par les adeptes de Manson.
08:54Parce qu'ils ont trouvé le mot « porcs » écrit en lettres de sang sur la tête du lit de Colette,
08:59les enquêteurs se demandent s'il n'y a pas un lien avec l'affaire Manson en Californie.
09:03Le fait est qu'il n'y a pas de lien.
09:06Une femme enceinte a été tuée.
09:09Deux petites filles ont été tuées.
09:12Pourquoi est-ce qu'on les aurait tuées elles en laissant l'homme de la maison en vie ?
09:35Chèvrier 1970 à Fort Bragg en Caroline du Nord.
09:41Les enquêteurs sont à la recherche de celui ou ceux qui ont tué Colette MacDonald et ses deux fillettes
09:46en laissant le docteur Jeffrey MacDonald pour mort.
09:51Toute la ville était sous le choc.
09:53Nous, on était dévastés par le chagrin. C'était horrible.
09:56On n'arrivait pas à s'assurer qu'il n'y avait pas d'adoption.
09:59On ne pouvait pas s'assurer qu'il n'y avait pas d'adoption.
10:02On était dévastés par le chagrin. C'était horrible.
10:04On n'arrivait pas à y croire.
10:06Quand je lui ai rendu visite à l'hôpital le lendemain, lui aussi était sous le choc.
10:11Il avait un drain thoracique.
10:13Il avait de nombreuses blessures et un affaissement des poumons.
10:17Il souffrait.
10:21La division d'enquête criminelle est arrivée sur place.
10:26C'est une division de l'armée américaine.
10:29Son rôle est d'examiner les scènes de crimes.
10:34Les armes ont été retrouvées tout près.
10:36Le bout de bois dans le jardin.
10:39Le pic à glace également dans le jardin.
10:42Le couteau dans la maison.
10:45Ils ont prélevé du sang à différents endroits de la maison.
10:48Dans la chambre des parents.
10:50Dans la chambre des enfants.
10:53Sur les dessus-lits qui étaient par terre.
10:55Et aussi dans la cuisine.
10:58On a aussi retrouvé des cheveux sur la scène de crime.
11:01Un dans la main de Colette.
11:03Un autre sous un ongle de Kristen, la cadette.
11:08Mais pour l'enquêteur principal, William Ivory, la scène de crime a été arrangée.
11:15Les hommes de la police militaire ont remarqué en arrivant que la motte de terre et la fleur étaient tombées du pot.
11:23Alors que le pot était debout.
11:25Et la table basse était couchée sur le côté.
11:27William Ivory et son équipe s'attardent sur la table basse.
11:31Ils considèrent qu'étant donné le poids du plateau, elle aurait dû se retourner entièrement au lieu de se coucher sur le côté.
11:38Selon l'enquêteur William Ivory, le salon n'est pas assez en désordre pour qu'ait eu lieu une bagarre aussi violente que celle que le docteur McDonald a décrite.
11:49Ils ont conclu que c'est une mise en scène.
11:52Pour eux, c'est le docteur McDonald le coupable.
11:57C'est lui qui a tué sa femme et ses enfants.
12:00Et donc selon leur théorie, il s'est lui-même infligé ses blessures.
12:05William Ivory pense que puisqu'il est chirurgien, il a pu s'infliger des blessures qui semblent impressionnantes mais ne mettent pas sa vie en danger.
12:12L'enquêteur militaire a découvert un article qui lui semble rappeler trop précisément l'histoire racontée par le docteur pour qu'il s'agisse d'une coïncidence.
12:22Sous la table basse, il y avait un numéro du magazine Esquire sur l'affaire Manson.
12:28Les enquêteurs en ont déduit que le docteur avait maquillé la scène de crime pour qu'elle fasse penser à ses meurtres.
12:35Malgré son importance cruciale, la police militaire perd le contrôle de la scène de crime.
12:41De nombreuses erreurs ont été commises dès le début.
12:44La scène de crime n'a pas été sécurisée.
12:46Les gens entraient et sortaient.
12:48Des voisins sont venus voir ce qui s'était passé.
12:51Des tas de gens sont entrés.
12:53Ils ont déplacé les objets.
12:56Son portefeuille lui a été volé sur la scène de crime.
12:59Il y avait des empreintes de pas avec du sang sur le parquet qu'ils ont découpé pour l'analyser.
13:04De manière inexplicable, la police militaire perd les lames de parquet au cours du transport vers le laboratoire.
13:11Normalement, on emballe les mains des victimes de meurtre avant de transporter les corps au laboratoire du médecin légiste pour éviter toute contamination.
13:19Les mains de Colette n'ont pas été protégées.
13:21La contamination était telle qu'il était très difficile de savoir ce qui s'était passé et où.
13:26Dans les écoles de la police scientifique aujourd'hui, l'affaire sert d'exemple de ce qu'il ne faut pas faire.
13:33Jeffrey Macdonald, dès le départ, a parlé de quatre personnes.
13:38Un homme noir, deux hommes blancs et une femme blanche avec un grand chapeau mou et de longs cheveux blonds.
13:45À l'époque, la police militaire a bien identifié une femme qui se trouvait non loin de la scène de crime, peu avant 4 heures du matin.
13:54Elle avait un grand chapeau et les cheveux longs.
14:00La description correspond à une femme que la police ne connaît que trop bien.
14:04Il y avait une certaine Elena Stockley, une femme blanche qui portait un chapeau mou, une perruque aux longs cheveux blonds et qui était toxicomane.
14:16Elle était déjà connue des services de police parce que c'était une de leurs indiques.
14:20La police de la Fayetteville la décrivait comme une informatrice fiable.
14:25Il y avait aussi son petit ami, Greg Mitchell, qui était également toxicomane et connu pour être violent.
14:33Pour une raison inconnue, les enquêteurs ne s'intéressent pas à Elena Stockley et se concentrent exclusivement sur le capitaine de l'armée de terre, Jeffrey MacDonald.
14:42En juillet 1970, ils présentent leur dossier à un juge militaire.
14:47Parce que certains enquêteurs militaires le soupçonnent, ils comparaient l'ordre d'une audience article 32.
14:54Une audience article 32 dans l'armée, c'est la même chose qu'une comparution devant un grand jury dans le civil.
15:01L'audience article 32 vise à déterminer si le docteur MacDonald doit être traduit devant la cour martiale.
15:09C'était l'audience la plus importante qui se soit jamais tenue en 200 ans d'histoire de l'armée américaine.
15:16C'était très intense, il y avait énormément de témoins.
15:20L'établissement des faits a été très éprouvant pour Jeff.
15:24C'est une affaire qui a fait beaucoup de bruit.
15:26C'était choquant en raison de la violence des meurtres, mais aussi parce que ça avait eu lieu sur une base militaire.
15:33Et encore plus parce que le suspect était le docteur MacDonald.
15:36Il était médecin, diplômé de Princeton, c'était un homme qui, au dire de tout le monde, aimait profondément sa famille.
15:46Certains signes montraient que le mariage de MacDonald n'était pas aussi heureux qu'il en avait l'air.
15:53Il y avait des rumeurs d'infidélité.
15:56Et au cours d'une interview avec le magazine People, le docteur MacDonald avait reconnu qu'il avait eu une aventure d'un soir alors que Colette et lui étaient mariés.
16:06Le dossier des enquêteurs militaires repose sur l'analyse de la scène de crime.
16:11L'accusation a martelé l'idée que la scène de crime avait été maquillée.
16:15Tout d'abord, il signale la table basse retrouvée couchée sur le côté.
16:18Pour l'accusation, la table basse n'a pas pu être renversée d'un simple coup de pied. Elle est bien trop lourde.
16:24Parce qu'il n'est pas convaincu que la scène de crime ait été maquillée, le juge prend une mesure très inhabituelle.
16:31Le juge est allé sur la scène de crime et il a renversé la table basse d'un simple coup de pied.
16:37Visiblement, il ne croyait pas que la scène de crime avait été maquillée.
16:42Et il y a autre chose qui retient l'attention du juge.
16:44Parmi les éléments intéressants qui sont ressortis de l'audience article 32,
16:48figurent les déclarations d'un militaire qui a signalé à ses supérieurs avoir vu la femme aux cheveux blonds et au grand chapeau.
16:55Il en a fait part aux avocats du docteur Macdonald et ces derniers l'ont appelée à la barre.
17:01Son témoignage semble confirmer la version des faits du docteur Macdonald.
17:05Étant donné la contamination de la scène de crime, l'élimination trop rapide de deux possibles suspects et l'absence de mobile, la conclusion est logique.
17:14Le 13 octobre 1970, le colonel Rock rejette toutes les accusations portées contre le docteur Macdonald comme fausses.
17:22Le colonel Rock conclut à l'innocence du docteur Macdonald et encourage l'accusation à s'intéresser de plus près.
17:30Jeffrey était très soulagé d'avoir été relaxé et totalement innocenté.
17:38Le docteur Macdonald s'efforce de retrouver une vie normale.
17:44Un peu plus d'un an après les meurtres,
17:47le docteur Macdonald décide d'aller à l'hôpital.
17:50Le docteur Macdonald est allé à l'hôpital,
17:52le docteur Macdonald s'installe en Californie.
17:55Les parents de Colette, Freddy et Mildred Kassab, ne voient pas d'un bon oeil le fait qu'il quitte la côte est si vite.
18:04Il se sentait très coupable d'avoir survécu.
18:07Il y pensait tous les jours.
18:10C'était impossible d'oublier.
18:13Le docteur Macdonald décide d'aller à l'hôpital.
18:16Le docteur Macdonald est allé à l'hôpital.
18:18C'était impossible d'oublier.
18:21Le docteur Macdonald révélera ensuite que Freddy et Mildred Kassab lui ont dit qu'il allait regretter d'être parti en Californie.
18:49Peu après s'être installé en Californie, le docteur Macdonald apparaît dans le Dick Cavett Show.
18:56Le docteur Macdonald est passé au Dick Cavett Show pour dire sa colère contre l'armée.
19:01Malheureusement, il a semblé assez arrogant.
19:19Il s'est focalisé sur les enquêteurs militaires, au lieu de parler plutôt de sa famille, de Colette et des enfants.
19:39Le fait qu'il ne parle pas des siens a certainement choqué les parents de Colette.
19:44J'ai trouvé qu'il s'en était très bien sorti au Dick Cavett Show.
19:52A la fin de l'interview, lorsqu'il parle de ce qu'il ressent, il dit que chaque jour au réveil, pendant une fraction de seconde, avant d'être pleinement conscient, il pense que sa femme et ses filles sont toujours là.
20:11Et puis lorsqu'il est totalement réveillé, il se rappelle ce qui s'est passé et qu'elles ne sont plus là.
20:19Je me rappelle que ça m'avait fendu le cœur.
20:22Je pense qu'il a voulu donner le change et paraître fort.
20:29Et les gens ne l'ont pas compris.
20:31Le beau père de Colette, Freddy Kassab, a été très déçu par le comportement du docteur McDonald.
20:40Certains ont pensé que s'il avait vraiment été un mari et un père inconsolable, il n'aurait jamais été capable de présenter sur les meurtres et sur le fait qu'il avait été mis hors de cause.
20:53Si j'avais perdu ma femme et mes enfants, et que personne ne se démène pour trouver les vrais coupables, je serais sans doute moi aussi très en colère.
21:03Chacun fait son deuil comme il peut.
21:06Le docteur McDonald essayait d'aller de l'avant à sa manière.
21:11Dans la nouvelle vie qu'il essayait de construire, il était médecin urgentiste en Californie.
21:16Il s'était acheté un bateau et une voiture de sport.
21:20Il avait une vie amoureuse.
21:23Et ça déplaisait à certains.
21:26Surtout à ceux qui pleuraient toujours la mort de Colette et des petites.
21:32C'était absolument inacceptable pour M. Kassab.
21:37Et il n'était pas resté le mari du père McDonald.
21:41Fred Kassab voulait absolument que quelqu'un soit désigné comme responsable de ces meurtres.
21:47Une fois qu'il s'est mis en tête que Jeffrey McDonald était coupable du massacre de sa famille,
21:53Freddy Kassab n'a eu de cesse d'exiger qu'il soit poursuivi en justice.
21:57C'est devenu sa mission.
22:01À partir de là, Freddy Kassab est devenu responsable.
22:05Au centre de cette histoire, il y a la famille adorable qui a été massacrée ce soir-là.
22:10Le coupable de ce crime horrible devait répondre.
22:14C'est lui.
22:16C'est lui.
22:18C'est lui.
22:20C'est lui.
22:22C'est lui.
22:24C'est lui.
22:26C'est lui.
22:28C'est lui.
22:30C'est lui.
22:32Le coupable de ce crime horrible devait répondre de ses actes.
22:40Un an après le massacre de Fort Bragg, l'enquête est au point mort.
22:45Chacun affronte les tragédies à sa manière.
22:49Jeffrey McDonald s'installe en Californie.
22:52Il devient urgentiste et commence à refaire sa vie.
22:56Le beau-père de Colette, Freddy Kassab,
23:01est de plus en plus convaincu que le docteur McDonald a tué sa femme et ses enfants.
23:09Monsieur Kassab a commencé à se procurer les comptes rendus d'audience.
23:14Ça a fait naître en lui le désir d'en savoir le plus possible sur l'affaire.
23:20Bien entendu, il obtenait ces informations par le biais de l'enquêteur militaire à Ivory,
23:24lui-même convaincu de l'implication de Jeffrey dans le meurtre.
23:40Au cours des quatre années suivantes,
23:41Freddy Kassab et William Ivory s'évertuent à prouver la culpabilité de Jeffrey McDonald.
23:47Et finalement, en 1975,
23:49ils parviennent à convaincre un jury de mise en accusation de l'inculpé des trois meurtres.
23:55L'audience article 32 s'était bien passée
24:00et je pensais qu'on avait d'excellentes chances de gagner ce procès.
24:04L'accusation n'avait rien d'autre que la scène de crime.
24:08Si Jeffrey McDonald a été mis hors de cause par le tribunal militaire,
24:11c'est en partie parce que l'accusation n'a pas pu fournir de mobile crédible.
24:15Mais cette fois-ci, l'accusation pense avoir un dossier bien plus solide.
24:20Au cours du procès,
24:21l'accusation avait émis l'hypothèse selon laquelle l'aîné des filles avait fait pipi au lit.
24:27Cela avait provoqué la colère de Jeffrey McDonald
24:31et déclenché sa folie meurtrière.
24:35Dans cet accès de folie,
24:37il avait tué sa femme et sa fille aînée.
24:40Puis, pour faire croire à une agression extérieure,
24:42il avait intentionnellement tué la Benjamin.
24:44L'une des pièces à conviction les plus importantes de l'accusation était le haut de pyjama.
24:50Le docteur McDonald avait expliqué qu'au moment où il avait été attaqué avec un pic à glace,
24:54il avait mis son pyjama devant lui pour tenter de parer les coups.
25:01Ensuite, il avait posé ce haut de pyjama sur le corps de Colette.
25:05Selon l'accusation, si McDonald avait dit la vérité,
25:08son pyjama aurait été déchiré en lambeaux.
25:10Elle expose alors un autre scénario.
25:13L'accusation a essayé de démontrer que le pyjama pouvait être disposé
25:17de telle sorte que les trous coïncident avec les blessures de Colette.
25:21McDonald aurait posé son pyjama sur elle,
25:24puis il l'aurait poignardé avec le pic à glace.
25:28Ça ne colle pas.
25:30Premièrement, on ne parle pas d'une surface plane,
25:32mais du corps d'une femme.
25:35Deuxièmement, ce n'est pas une surface plane.
25:37C'est du corps d'une femme.
25:39Deuxièmement, si on essaie de planter un pic à glace à travers ce pyjama,
25:42surtout s'il est plié, il va bouger.
25:46Il n'est pas statique.
25:48Alors pour moi, cette démonstration ne valait rien.
25:52Lorsqu'on a interviewé le juré Fred Sornhill,
25:57il nous a dit que le haut de pyjama
26:00était l'une des pièces à conviction dont il avait été le plus question
26:03au cours des délibérations.
26:05Le pyjama était sans doute la pièce à conviction
26:07la plus marquante de l'accusation.
26:10Mais que pensait des blessures de Jeffrey McDonald,
26:13qui a tout de même souffert d'un collapsus pulmonaire ?
26:17Le juré Fred Sornhill considérait que
26:19l'argument le plus solide du dossier de l'accusation
26:23était le fait que McDonald,
26:26qui était un ancien militaire des forces spéciales,
26:29entraîné au combat,
26:31n'avait pas été grièvement blessé.
26:35La différence entre ces blessures
26:38et celles qu'ont subi les autres victimes
26:41est énorme.
26:43Il a été agressé beaucoup moins violemment.
26:47Et les gens se sont beaucoup interrogés là-dessus.
26:51La défense a une autre vision des choses.
26:54Le témoin que nous avons appelé à la barre
26:56nous a clairement dit que c'était une blessure très grave.
27:01L'arme est passée entre les côtes.
27:05Puis s'est enfoncée au point de perforer les poumons.
27:10Mais l'accusation estime avoir une preuve tangible
27:12de la culpabilité de Jeffrey McDonald.
27:15Le sang prélevé dans toute la maison.
27:18Ce qui était remarquable dans cette affaire,
27:21c'est que chaque membre de la famille
27:23avait un groupe sanguin différent.
27:26Donc si quelqu'un avait saigné, on savait qui c'était.
27:30La théorie de l'accusation était qu'à partir
27:32des analyses de groupes sanguins,
27:35on pouvait savoir que Jeffrey était allé dans les chambres
27:38à tel moment pour commettre ces meurtres
27:41et que son histoire ne collait pas avec les preuves matérielles.
27:45Pour la réfuter, on a hargué qu'en effet,
27:48il avait dit telle chose
27:50et la scène de crime semblait dire autre chose.
27:53Mais elle avait été terriblement altérée.
27:55Les policiers avaient laissé entrer tous ceux qui le souhaitaient.
27:58Le conducteur de l'ambulance avait réarrangé la scène de crime
28:01et pris le portefeuille du docteur McDonald.
28:05L'hôpital avait jeté ses vêtements.
28:08C'était n'importe quoi.
28:13Les avocats de la Défense se concentrent ensuite
28:15sur les deux suspects dont la police
28:17n'a pas vraiment tenu compte en 1970.
28:20Ils décident d'appeler Elena Stockley à la barre.
28:25Elena Stockley avait dit à plusieurs reprises
28:27à différentes personnes, dont sa mère,
28:31qu'elle était chez les McDonald ce soir-là.
28:33Elle l'avait dit à un des avocats de la Défense
28:36qui travaillait sur l'affaire au départ.
28:38Elle l'avait dit à un Marshall adjoint.
28:41Elena Stockley avait toujours dit qu'elle était présente ce soir-là,
28:44qu'elle portait une bougie et chantait
28:46« L'acide s'essensase, tuez les porcs ».
28:48Elle avait confié à un voisin
28:50qu'elle était totalement fascinée par la ferme Hanson.
29:03Il était même possible qu'Elena Stockley
29:05et son petit ami aient un mobile.
29:07Le docteur McDonald était bien connu des toxicomanes
29:11et il n'était pas apprécié.
29:13Il recevait des soldats accros à la drogue
29:16et refusait de leur prescrire de la méthadone.
29:18Greg Mitchell était revenu de la guerre du Vietnam
29:21avec une dépendance à l'héroïne.
29:24Greg Mitchell était le petit ami d'Elena Stockley,
29:27un ancien soldat qui avait d'importants problèmes psychiatriques.
29:32Greg Mitchell avait confié à plusieurs personnes
29:35qu'il était impliqué dans les meurtres.
29:38Elena Stockley et Greg Mitchell
29:40avaient expliqué qu'ils étaient chez les McDonald ce soir-là
29:44lorsqu'ils voulaient lui parler du fait
29:46qu'ils refusaient de prescrire des produits de substitution.
29:50Quand Greg a été interrogé par les enquêteurs,
29:53il a dit qu'il n'était pas là-bas
29:55et comme il n'avait pas de preuves de sa présence,
29:57ils l'ont relâché.
30:01Lors du procès de 1979,
30:04la Défense avait assigné à comparaitre Elena Stockley
30:07ainsi que sept autres témoins,
30:10parmi lesquels des amis d'Elena Stockley et des policiers.
30:14Ils devaient confirmer les aveux qu'elle leur avait faits.
30:17On était très satisfaits de ça.
30:20Elena était là
30:22et elle savait que le docteur McDonald n'était pas le tueur.
30:26Mais ce qu'Elena Stockley déclare à la barre
30:28choque l'assistance toute entière.
30:32L'assistance toute entière
30:43Nous sommes en 1979.
30:45Le docteur Jeffrey McDonald est jugé.
30:47Il risque la perpétuité.
30:49Mais il pourrait être acquitté grâce au témoignage d'Elena Stockley,
30:52la femme au chapeau mou.
30:55Elena Stockley a raconté à tous ceux qui voulaient l'entendre
30:58qu'elle était chez les McDonald ce soir-là.
31:01Mais une fois à la barre...
31:04Elle n'avait pas arrêté de dire aux gens qu'elle était sur place,
31:08qu'elle connaissait la vérité,
31:10qu'elle savait que le docteur McDonald n'était pas coupable.
31:13On pensait que ça allait être la fin du procès.
31:17Ça n'a pas été le cas.
31:19Une fois à la barre, elle a dit...
31:21J'ai un trou de mémoire.
31:23Je prenais tellement de drogue que je ne me souviens de rien.
31:30Elle a dit qu'elle ne se souvenait pas d'avoir été chez les McDonald.
31:34À la lumière de son témoignage,
31:37le juge a conclu que tout ce qu'elle avait pu confier
31:40aux sept personnes venues témoigner
31:42était irrecevable.
31:44C'est-à-dire qu'elle n'avait pas le droit
31:47C'était un coup terrible pour la défense.
31:52Le comble de l'ironie, c'est qu'auparavant,
31:55quand elle servait ses intérêts,
31:57Elena avait été considérée comme un témoin fiable par l'accusation.
32:02Et que maintenant, elle ne l'était plus.
32:06Habituellement, on laisse aux jurés la possibilité
32:09de faire des enquêtes sur les cas de la femme.
32:12Mais ce n'est pas le cas.
32:14Habituellement, on laisse aux jurés la possibilité
32:16de décider si un témoin est crédible ou non.
32:20Cette décision a bien entendu marqué un tournant
32:23très important dans ce procès.
32:26C'était une catastrophe.
32:28La défense ne tient plus qu'à un fil.
32:30Mais les avocats ont une dernière carte à jouer.
32:34Jeffrey avait été examiné par trois médecins,
32:37deux psychologues et un psychiatre.
32:39Tous s'accordaient à dire que son état psychologique était normal.
32:44Qu'il n'avait rien d'un sociopathe.
32:47Ils n'ont pas pu témoigner au procès.
32:50Le juge refuse que des experts psychiatres soient appelés à la barre,
32:53puisque l'accusé ne plaide pas à la folie.
32:57Vers la fin du procès, après sept semaines
33:01d'un des procès les plus difficiles de ma carrière,
33:05je croyais en Jeffrey MacDonald.
33:07J'avais très bon espoir.
33:10Le 29 août 1979, les délibérations commencent.
33:15J'observais les jurés.
33:17Ils pleuraient en entrant dans la salle d'audience.
33:21Après seulement 6h30 de délibération,
33:24les jurés reconnaissent Jeffrey MacDonald,
33:26coupable d'homicide involontaire sur Colette et Kimberly,
33:31et coupable du meurtre de Kristen.
33:35Le docteur MacDonald était absolument abasourdi.
33:39Tout à coup, le juge a dit
33:42« Docteur MacDonald, souhaitez-vous dire quelque chose ? »
33:46Il a répondu
33:48« Je ne suis pas coupable,
33:50et je ne crois pas que les jurés aient entendu toutes les preuves. »
33:55Le juge l'a condamné à trois peines de prison à perpétuité consécutive.
33:59En quelques secondes, tout est terminé.
34:01Il quitte la salle d'audience menottée.
34:06Lorsqu'on l'a interviewé,
34:08le procureur Jim Blackburn
34:10a insisté sur l'existence d'éléments
34:12prouvant la culpabilité de Jeffrey MacDonald.
34:19Il a dit que si ce n'était pas Jeffrey MacDonald
34:22qui avait commis ces meurtres,
34:24alors c'était quelqu'un qui portait son haut de pyjama,
34:27qui avait le même groupe sanguin
34:29et les mêmes empreintes de pied.
34:33Pour lui, les preuves n'ont pas changé
34:35et sont irréfutables à ce jour.
34:38J'étais absolument horrifiée qu'il soit condamné.
34:41Je ne pouvais pas imaginer
34:43qu'il passe le restant de ses jours en prison.
34:45C'était trop horrible.
34:48Vous avez un procès
34:50avec un jury et un juge.
34:52C'est un procès qui n'a rien à voir
34:54Même avec le meilleur dossier du monde,
34:56si vous tombez sur un mauvais jury et un mauvais juge,
34:59vous êtes fichu.
35:14Malgré le verdict de culpabilité,
35:16le docteur MacDonald continue de clamer son innocence.
35:24Jeffrey MacDonald veut retrouver la liberté.
35:27Il clame toujours son innocence.
35:30Ses avocats et lui ont découvert des éléments
35:32dont ils n'ont pas eu connaissance avant le procès
35:35et qui sont très importants.
35:41En préparant leur demande de révision,
35:43les avocats de la Défense découvrent
35:45une quantité impressionnante de preuves
35:47que l'accusation ne leur a pas communiquée.
35:49C'est une violation de la loi Brady.
35:51Cette loi stipule que si l'accusation
35:53détient un élément ou c'est quelque chose
35:55qui pourrait être utile à la Défense,
35:57elle est légalement tenue de le lui communiquer.
36:03Il y avait une seringue à moitié pleine
36:05avec du sang dont la Défense
36:07n'avait pas eu connaissance.
36:11Or, il n'y avait aucune preuve
36:13que Jeffrey MacDonald
36:15ou un autre membre de la famille
36:17se droguait.
36:19Donc, cette seringue à moitié pleine
36:21pouvait constituer une preuve
36:23de la présence de drogués et d'intrus
36:25dans la maison ce soir-là.
36:29Il y avait des cheveux prélevés
36:31sous le corps de Colette MacDonald
36:33qui n'appartenaient à aucun membre de la famille
36:35et une empreinte de main
36:37qui n'appartenait à aucun d'entre eux.
36:41Il y avait un cheveu blond
36:43long d'une cinquantaine de centimètres
36:45qui correspondait exactement
36:47à la perruque d'Elena Stockley.
36:51Mais ce cheveu, pour moi,
36:53ça dynamitait le dossier de l'accusation.
36:55Il y avait des gouttes de cire
36:57un peu partout dans la maison,
36:59ce qui corroborait
37:01la version de Jeffrey
37:03selon laquelle une femme était là,
37:05une bougie à la main en train de dire
37:07« L'acide, c'est sans sasse,
37:09tuez les porcs. »
37:11Ce procès était une honte.
37:13On n'y a respecté ni la loi
37:15ni la déontologie.
37:17L'accusation n'a pas prouvé au-delà
37:19la culpabilité de Jeffrey.
37:21Elle n'a pas apporté de preuves matérielles
37:23et elle a caché des preuves importantes,
37:25notamment tout ce qui concernait
37:27Elena Stockley.
37:29La Défense a découvert qu'Elena
37:31avait fait des aveux à son avocat
37:33au moment du procès.
37:35Quant à Greg Mitchell,
37:37de nombreuses personnes ont dit
37:39qu'il avait avoué être impliqué
37:41dans les meurtres de la famille McDonnell.
37:43Donc c'était vraiment un coup dur.
37:45Puis, la Défense avant
37:47d'un étrange appel téléphonique.
37:49La nuit des meurtres,
37:51on l'a appris plus tard,
37:53un soldat qui était soigné par le docteur McDonnell
37:55avait un grave problème médical.
37:59Il avait appelé la maison des McDonnell
38:01en pleine nuit, le soir des meurtres.
38:03Une femme avait décroché,
38:05elle riait de façon étrange
38:07et elle ne lui avait pas passé le médecin
38:09comme il le demandait.
38:11Il avait entendu la voix d'un homme
38:13dans le fond qui lui disait de raccrocher
38:15et de ne plus parler.
38:17Ce témoin n'a jamais été appelé à la barre
38:19au cours du procès.
38:21La Défense
38:23était convaincue après le procès
38:25qu'Elena Stokely était impliquée
38:27dans les meurtres.
38:29Elle l'avoue d'ailleurs après le procès
38:31dans l'émission 60 Minutes.
38:33Mais son interview ne sera
38:35jamais diffusée.
38:37C'est choquant.
38:39C'est elle qui aurait dû être traduite devant la justice.
38:41Avec tant d'éléments
38:43suggérant l'implication d'Elena Stokely
38:45dans les meurtres,
38:47il faut que les avocats de Jeffrey McDonald
38:49obtiennent d'elle une déposition.
38:51Cela pourrait permettre la libération
38:53de leur client.
38:55On gardait l'espoir.
38:57Tant qu'elle était vivante, on avait l'espoir
38:59qu'elle se manifeste et qu'elle dise
39:01« Attendez, je veux vous dire la vérité.
39:03Je vais vous raconter des choses
39:05que je ne pourrais pas savoir si je n'avais pas été là. »
39:07Mais si elle veut passer
39:09aux aveux, elle doit le faire rapidement.
39:11Elle savait qu'elle était en train
39:13de mourir d'une cirrhose du foie.
39:15Elle a été approchée
39:17après le procès dans une tentative
39:19d'obtenir plus de détails.
39:21Malheureusement,
39:23elle est morte très peu de temps après le procès.
39:29Quand j'ai su qu'Elena était morte,
39:31je l'ai beaucoup regretté.
39:33J'avais passé tellement d'années
39:35à penser à elle et à comment l'amener
39:37à dire la vérité pour obtenir
39:39la libération du docteur MacDonald.
39:41Lorsqu'elle est morte,
39:43cette possibilité a disparu à tout jamais.
39:47Greg Mitchell est aussi mort en 1982.
39:51Et bien qu'ils aient obtenu d'eux des déclarations,
39:53les appeler à la barre
39:55n'était désormais plus possible.
39:57Avec la disparition des deux témoins clés,
39:59la Défense ne peut plus compter que sur
40:01les éléments qui n'ont jamais été présentés au procès.
40:03La seringue,
40:05les gouttes de cire
40:07et le cheveu non identifié
40:09retrouvé sous un ongle de Kristen,
40:11la fillette de deux ans.
40:13Les avocats et Jeffrey lui-même ont demandé,
40:15conformément à la loi d'accès à l'information,
40:17à consulter les rapports de laboratoire
40:19et les nombreux autres documents.
40:21C'était essentiel pour tenter d'obtenir
40:23sa libération en appel.
40:31Le docteur MacDonald
40:33ne se bat depuis que les preuves ADN
40:35sont recevables dans les procès
40:37pour que d'autres analyses soient faites
40:39sur le sang trouvé chez lui.
40:41L'accusation s'y oppose farouchement.
40:43En 1997,
40:45le juge a accepté les analyses ADN.
40:47L'élément le plus significatif
40:49qui a été mis au jour
40:51et qui prouve qu'il y avait des intrus dans la maison
40:53ce soir-là,
40:55c'est un cheveu retrouvé sous un ongle
40:57de Kristen MacDonald.
40:59Il n'appartenait pas à Jeffrey,
41:01ni à aucun autre membre de la famille.
41:03C'était une preuve très importante.
41:05Mais la Cour fédérale
41:07n'autorise les analyses ADN
41:09que sur certaines pièces à conviction.
41:11Le docteur MacDonald voulait que des analyses
41:13ADN soient faites sur tout,
41:15mais ça n'a pas été autorisé.
41:17Pour ce qui est de la scène de crime
41:19et des groupes sanguins,
41:21étant donné les progrès en matière d'analyses ADN
41:23et en sciences médico-légales,
41:25aujourd'hui, il serait beaucoup plus facile
41:27de savoir qui était dans quelles pièces,
41:29à quel moment,
41:31et ce qui s'y est passé.
41:35Depuis 46 ans,
41:37le docteur Jeffrey MacDonald se bat
41:39pour laver son nom.
41:41Il a toujours maintenu
41:43qu'il n'avait pas tué sa femme enceinte
41:45et ses deux filles.
41:53Il ne veut sortir de prison
41:55que s'il est innocenté.
42:00Cette affaire de meurtre
42:02dure depuis 1970,
42:04et ce n'est pas fini.
42:10Pourquoi ?
42:12On n'arrête pas de découvrir
42:14de nouveaux éléments.
42:16Il a soutenu
42:18le docteur MacDonald
42:20et les deux filles
42:22de sa femme enceintes.
42:24C'est la première fois
42:26que le docteur MacDonald
42:29a soutenu sa femme enceinte.
42:35L'affaire va maintenant être examinée
42:37par la cour d'appel du 4e circuit
42:39avec le regard nouveau dont elle a besoin.
42:43Notre argument,
42:45c'est que l'ensemble des éléments
42:47prouvent que Jeffrey MacDonald
42:49est en fait innocent.
42:51Je pense que c'est sa dernière chance.
42:53Il fonde beaucoup d'espoir là-dessus.
42:55J'espère qu'il ne va pas devoir
42:57attendre une autre décennie
42:59avant d'être rejugé.
43:01S'il est innocent,
43:03il n'a pas seulement perdu sa femme
43:05et ses filles,
43:07il a perdu sa liberté.
43:09Il a toujours des sanglots dans la voix
43:11quand il parle de cette nuit-là,
43:13même 46 ans après.
43:15Il n'a jamais cédé,
43:17il maintient qu'il a toujours
43:19dit la vérité.
43:21Tous les 31 décembre,
43:23pour que ce soit l'année
43:25de sa libération.
43:27J'ai hâte de le voir,
43:29de le serrer dans mes bras
43:31et qu'il rentre à la maison.
43:33Il est temps que
43:39Jeffrey MacDonald
43:41soit innocenté
43:43et qu'il vive vraiment les années qui lui restent.

Recommandée