La vague de chaleur persiste dans toute la France : ce sont désormais 45 départements qui sont en vigilance orange. Météo France évoque un "épisode caniculaire de relativement courte durée, mais particulièrement intense". Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec William Galibert du 31 juillet 2024.
Regardez L'invité de RTL avec William Galibert du 31 juillet 2024.
Category
🗞
NewsTranscription
00:007h46, nous sommes donc avec Frédéric Valtoux, ministre démissionnaire, délégué à la santé.
00:09Vous avez remarqué, ça fait 5 jours qu'on n'entend pas les politiques se disputer et le pays n'a jamais eu l'air aussi heureux.
00:15Alors effectivement, je crois que ces Jeux Olympiques déjà sont marquants pour un fait, c'est qu'il y a de la bonne humeur partout, dans les enceintes, autour des enceintes.
00:25Et surtout, un pays qui maintenant suit ses athlètes, suit les athlètes en général, suit les équipes de France,
00:32et dans un engouement qui est au-delà de ce qu'on pouvait imaginer, et loin des polémiques qui ont précédé parfois ses JO, et tant mieux.
00:41Pour l'instant, nos athlètes sont à la hauteur, est-ce que nos soignants le sont aussi, le dispositif JO mis en place avec les hôpitaux de Paris,
00:48est-ce qu'il est suffisamment solide, est-ce qu'il est mis à rude épreuve avec l'arrivée de touristes notamment ?
00:54Alors pour l'instant, il donne pleine satisfaction, au sens où il répond aux besoins, et on voit bien d'ailleurs qu'on a un dispositif qui pourrait, sur le papier en tout cas, faire plus.
01:05On a 3200 interventions depuis mercredi dernier, mercredi c'est vraiment le moment où toutes les délégations étaient présentes au village olympique,
01:13donc 3200 interventions dans le dispositif qui a été mis en place autour des enceintes sportives, ce qui est vraiment plutôt assez faible,
01:25on est sur des niveaux, on a 200 consultations par jour en moyenne à la polyclinique et au village olympique, je rappelle qu'elle avait été formatée pour recevoir 300-400 consultations par jour,
01:36donc on voit bien qu'on a encore de la marge, tant mieux, ça veut dire qu'il y a...
01:40Vous n'allez pas nous dire qu'il y a trop de soignants mobilisés pour sa JO ?
01:42Il n'y a jamais trop, parce que voilà, les conditions climatiques, même s'il a fait chaud pendant deux jours, faisaient que finalement tout ça n'a pas provoqué de tensions particulières,
01:52donc on a un dispositif qui est efficace, qu'on suit matin, midi et soir, le centre de crise du ministère de la Santé est actif 24h sur 24.
02:01C'est quoi, c'est des bobos, c'est des coups de chaud, on reste sur des petites choses ?
02:04Oui, c'est des petites choses, il y a finalement très peu d'hospitalisation, on a un passage et un renvoi vers le système hospitalier,
02:11parce que vous savez qu'on a mis en place un système gradué depuis les enceintes qui sont de l'intervention immédiate, prise en charge immédiate,
02:17jusqu'à effectivement la possibilité d'aller vers des prises en charge hospitalières pour ce qui est nécessaire, finalement qui sont très faibles, et tant mieux.
02:24On a un dispositif qui implique 13 hôpitaux en Ile-de-France, c'est là que se concentrent 80% des épreuves,
02:29autour de l'APHP, mais pas seulement, il y a 12 hôpitaux, public et privé d'ailleurs, dans ce dispositif,
02:34donc tout est gradué, tout est préparé, l'équipe de France des soignants était prête,
02:39et elle montre depuis le début des JO que ça fonctionne.
02:43Est-ce que le Covid est un sujet pour vous ? La résurgence du Covid pour les athlètes, pour les délégations, ou pour le public qui vient du monde entier ?
02:50Alors, le Covid a toujours été présent dans notre pays, et notamment on avait vu un pic Covid fin mai, début juin,
02:57depuis une décélération, ça ne veut pas dire qu'il a disparu, attention, mais quand on regarde les chiffres, c'est très faible.
03:02Le Covid, c'est à peine 2 000 passages aux urgences par semaine, c'est-à-dire c'est 0,5% des passages aux urgences aujourd'hui,
03:10et encore moins d'hospitalisation. Donc on voit que le Covid est toujours là, il faut faire attention,
03:15il faut effectivement, lorsqu'on est touché, remettre le masque, être vigilant sur la contamination,
03:22mais on n'est pas du tout, du tout, dans un moment de redémarrage d'un pic épidémique.
03:27Frédéric Valtoux, la France a très chaud depuis 3 jours, un numéro vert a été mis en place, 0800 06 66 66,
03:35d'abord, est-ce qu'il est toujours en place, et puis à quoi ça sert un numéro vert ? C'est pour nous dire de boire de l'eau ?
03:39Non, ça permettrait... Non, c'est pas... Il y a des questions qui sont plus précises, puis il y a des gens qui sont un peu perdus,
03:45qui sont seuls chez eux, qui se posent des questions, combien de temps ça va durer, qu'est-ce qu'il faut que je fasse,
03:49comment je peux me prémunir, je suis malade de ça et ça, et donc, comment je m'adapte, enfin voilà,
03:54il y a des questions très pratiques, je ne dis pas que ce numéro vert sonne par milliers de coups de fil toute la journée,
04:00je n'ai pas les chiffres, mais en tout cas, il fonctionne, il sonne, et des gens trouvent des réponses tout à fait concrètes.
04:05Voilà, il est mis en place à chaque pic de chaleur, ce n'est pas spécifiquement pour les JO,
04:09c'est un numéro vert qui est réactivé à chaque pic de chaleur, donc ça rend des services.
04:12Vous parliez du passage aux urgences en région parisienne, avec une situation spéciale liée aux Jeux Olympiques,
04:19mais si on tape urgence sur son téléphone, sur son moteur de recherche, comme je l'ai fait avant de vous recevoir,
04:24voilà ce qu'on lit. En Vendée, des services d'urgence ferment à répétition.
04:28Les urgences de Saint-Nazaire, saturées. Au Yona, les urgences fermées plusieurs nuits, etc., etc.
04:34Ça veut dire que rien ne change d'un été à l'autre en France ?
04:37Non, l'été le plus difficile, ça avait été il y a deux ans, c'était en 2021-2022.
04:46Effectivement, depuis, des mesures ont été prises, notamment pour augmenter les heures de garde et de nuit
04:52pour les personnels qui font des gardes à l'hôpital, et on voit que ça a fonctionné.
04:58Maintenant, il y a une tension d'urgence qui est liée au nombre de médecins, qui parfois est insuffisant,
05:03et effectivement qui nous conduit à parfois fermer des urgences de nuit.
05:06Mais c'est devenu la norme maintenant, on a l'impression que des services ne peuvent plus assurer la continuité.
05:11Il y a aussi une autre question qu'on peut se poser, c'est qu'il n'y a jamais de territoires qui sont abandonnés.
05:15C'est-à-dire qu'il y a toujours des solutions avec un hôpital qui est à quelques kilomètres
05:19et qui prend en charge ou vers lequel sont orientées les urgences de nuit.
05:23Après, la question c'est, voilà, est-ce qu'on a un dispositif aujourd'hui d'urgence qui nécessite
05:27qu'on ait autant de services d'urgence qui soient ouverts, par exemple, en nuit profonde ?
05:31Il y a des endroits, il faut le dire, où on a très, très peu de fréquentations en nuit profonde,
05:36parce qu'il y a très peu de besoins, donc il faudra sans doute, et ce sera l'affaire du futur ou du prochain gouvernement,
05:41réfléchir aussi à ajuster cette carte, mais ça ne veut pas dire pour autant, et je ne nie pas les problèmes,
05:45il y a effectivement des sujets de tension démographique, de la démographie médicale aux urgences,
05:51au manque de médecins, au manque de personnel soignant.
05:53C'est tout l'effort qu'a fait le gouvernement de supprimer le virus Closus.
05:575% aujourd'hui d'étudiants en plus en deuxième année de médecine, ça veut dire qu'on forme chaque année plus de médecins,
06:02simplement il faut 10 ans pour former un médecin, 15 ans en spécialiste.
06:05Mais vous n'avez plus tout à fait la main pour la suite des opérations.
06:08On l'entendait sur RTL ce matin, les ventes de tabac en France ont baissé moins 25% en un an,
06:15c'est absolument énorme, avec des paquets à 12 euros et qui doivent encore monter,
06:19mais est-ce que ça veut dire que la consommation aussi a baissé, ou bien que les fumeurs se fournissent ailleurs ?
06:24Ça veut dire qu'il faut lutter contre le marché parallèle qui prend de plus en plus de place.
06:29Le marché parallèle c'est à la fois évidemment la contrebande, mais c'est aussi les achats transfrontaliers.
06:34Aujourd'hui on a des stratégies d'industriels qui livrent moins dans les pays où effectivement le prix du tabac est fort et élevé,
06:41comme en France qui depuis 20 ans suit une politique de prix qui est assez ambitieuse,
06:47pour aller livrer et surapprovisionner des marchés comme dans les pays proches de la France,
06:54je pense au Luxembourg, Andorre, Espagne, Allemagne, tous les pays transfrontaliers.
06:58Je voudrais vous donner juste un chiffre, les cigarettiers livrent 31 milliards de cigarettes en France,
07:05là où la consommation c'est 49 milliards, donc on voit bien qu'il y a un gap et que l'approvisionnement se fait ailleurs
07:10et on pousse les consommateurs à aller chercher dans les pays où les prix sont moins élevés.
07:15La solution c'est qu'effectivement il y a une politique de meilleure traçabilité des approvisionnements et d'obligation
07:22qu'on fournisse dans chaque pays autant de cigarettes que l'on consomme.
07:26On livre 5 fois plus de cigarettes à Andorre ou Luxembourg que la population de ces pays en consomme
07:32et ça c'est un fléau, c'est au niveau européen que ça doit se décider.
07:35Vous avez rendez-vous monsieur le ministre des missionnaires à Matignon à 14h30 pour une réunion de travail avec Gabriel Attal,
07:42à quoi bon une réunion de travail dans cette ambiance ?
07:45Et puis est-ce que vous avez hâte que ça se termine ce feuilleton qu'on a laissé juste avant la cérémonie d'ouverture et cet entre-deux ?
07:51Là on se voit pour parler des JO et du fonctionnement des JO dans les différentes dimensions,
07:57la sécurité, l'accueil, le fonctionnement des transports, l'accueil des touristes et de ceux qui participent aux épreuves,
08:07la question justement de la réponse sanitaire.
08:10Donc c'est vraiment un point de situation, c'est important, on reste quand même sur un événement qui est le plus regardé au monde
08:16et qui en ce moment est regardé par des milliards de personnes très régulièrement.
08:19Donc de ce point de vue là, il faut qu'on soit parfait dans l'organisation, elle est jusqu'à présent parfaite, il faut qu'on continue.
08:25Les JO ça se termine en tout cas avant les paralympiques qui démarreront fin août, ça termine le 12 août.
08:32Merci beaucoup.