24 heures après le coup de tonnerre à l'Assemblée nationale et alors que les réunions de crise se multiplient au sommet de l'Étata, RTL reçoit le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester.
Regardez L'invité de RTL Soir du 12 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Cellier, Marion Calais et Cyprien Signy.
00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:09 RTL bonsoir, la suite 18h19 avec notre invité, événement maintenant 24h après ce coup de tonnerre à l'Assemblée, cette motion de rejet.
00:18 Les députés ont refusé d'examiner le fameux projet de loi immigration. Les oppositions se sont liguées contre le gouvernement.
00:25 Ce soir notre invité est le ministre en charge des relations avec le Parlement. Bonsoir Franck Riester.
00:29 Les réunions de crise se multiplient depuis 24h, dîner à l'Elysée d'ailleurs encore ce soir.
00:35 Qu'est-ce qu'il vous a dit Emmanuel Macron au Conseil des ministres ce matin ?
00:38 Parce qu'on sent le gouvernement et la majorité un peu grogui.
00:41 Il nous a demandé de continuer le chemin parlementaire, d'aller jusqu'au bout de ce travail parlementaire,
00:49 de ce qu'on appelle la navette parlementaire pour avoir un texte, pour répondre aux enjeux qui sont les nôtres
00:54 qu'on a évoqués depuis maintenant de nombreux mois en matière d'immigration, en matière de protection de nos compatriotes,
01:00 en matière d'intégration. Et donc le processus continue. Une CMP va être réunie.
01:06 Une commission mixte paritaire.
01:07 Une commission mixte paritaire composée de 7 députés, 7 sénateurs, comme ça se fait dans beaucoup de textes,
01:14 pour avoir, on l'espère, un accord qui puisse ensuite être voté par l'Assemblée nationale et par le Sénat.
01:21 Dès ce week-end, la première réunion pour la commission.
01:24 On ne s'est pas calé. Ce sont les présidents des deux chambres et les présidents des commissions concernées,
01:29 donc la commission des lois, qui doivent définir la date.
01:31 On souhaite que ça soit assez rapidement, sans précipitation, mais assez rapidement,
01:35 parce qu'on veut que le texte puisse aller à son terme.
01:39 Et ensuite, il y aura des discussions, évidemment, de préparation de la CMP, et en CMP pour avoir un texte.
01:45 Est-ce que ça veut dire que la droite a gagné ? Parce qu'elle veut durcir ce texte en commission mixte paritaire.
01:50 Vous êtes prêts à voter un texte plus dur ?
01:52 Ce qui compte, c'est que la France et les Français gagnent à la fin.
01:54 Utiliser un texte qui permette de répondre aux questions évoquées par Gérald Darmanin.
01:59 Après la République, pas la première ministre.
02:01 En commission mixte paritaire, ça ne fonctionnera pas non plus ?
02:03 Mais ce n'est pas la question du "en même temps", c'est la question de ce qu'il y a dans le texte, et de faire des compromis.
02:08 On demande majorité relative, et à l'Assemblée nationale, nous, la majorité présidentielle,
02:14 il nous manque 40 députés pour avoir une majorité absolue.
02:16 Donc il faut qu'on ait des compromis avec des députés des oppositions constructives.
02:21 Et il y a une Assemblée nationale et un Sénat dans le Parlement.
02:24 Et donc il faut des compromis entre l'Assemblée nationale et le Sénat.
02:27 Et donc c'est ce qu'on fait depuis 18 mois maintenant.
02:29 Et on a 61 textes qui ont été votés définitivement depuis le début de ce quinquennat,
02:35 seuls 5 ont été votés avec le 49-3.
02:38 Donc ça veut dire que tous les autres ont été obtenus avec des majorités plus larges en trouvant des compromis.
02:43 Compromis au sein de l'Assemblée nationale et compromis avec le Sénat.
02:46 Ce texte-là, il était particulièrement important, et notamment pour Gérald Darmanin,
02:50 puisque ça fait plusieurs mois maintenant qu'il le prépare.
02:53 On a la sensation que le compromis est très compliqué.
02:55 D'un côté, il y a la droite et l'extrême droite qui veulent un texte plus dur.
02:59 La gauche, à l'inverse, estime que ce texte est anti-immigration.
03:04 Qu'est-ce que ça veut dire un compromis ?
03:05 Ça veut dire que vous pourriez par exemple abandonner ou détricoter la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension.
03:11 Parce que ça, c'est une ligne rouge pour la droite aujourd'hui.
03:13 Les députés et le gouvernement vont travailler pour essayer d'avoir un compromis qui permette...
03:19 - Mais sur ce point précis, parce que des historateurs...
03:21 - Je ne vais pas vous donner les résultats de la CMP avant qu'elle soit tenue.
03:25 - Non mais vous vous doutez de ce qui va se passer ?
03:26 - Mais non, on va voir, il y aura des débats, il y aura des échanges...
03:29 - C'est une option ?
03:30 - Mais attendez, ne mettez pas la charrue avant les bœufs.
03:34 Vous savez, je vous le dis, moi je suis ministre en charge des relations avec le Parlement,
03:37 sur tous les textes, ça s'est passé comme ça.
03:39 Il y a un passage au Parlement, et progressivement le texte se construit avec des étapes,
03:44 des étapes de commission, parfois des rebondissements comme il y en a là avec la motion de rejet.
03:49 Et puis il y a des CMP, et puis après il y a des votes de CMP si elles sont conclusives.
03:53 Il peut y avoir, si les CMP ne sont pas conclusives, des nouvelles lectures.
03:56 C'est ça le passage au Parlement.
03:58 Et ce n'est pas le ministre que je suis qui va anticiper des résultats, des discussions, avec les parlementaires.
04:04 Ce qu'on veut nous, c'est de pouvoir répondre d'une façon claire aux questions d'éloignement
04:11 de celles et ceux qui méritent d'être éloignés de notre pays.
04:13 C'est de répondre à la question des sanctions sur les passeurs,
04:16 c'est de régler la question de meilleure intégration de nos compatriotes.
04:19 A chaque fois qu'on a eu un vote, y compris des votes avec 49-3,
04:25 le texte final qui a été adopté est un texte différent de celui qu'on a présenté nous, le gouvernement au départ.
04:30 Parce que dans le contexte, on ne peut pas arriver avec notre texte et dire "c'est comme ça" épautrement.
04:34 On est obligé de faire évoluer notre texte en fonction du débat parlementaire
04:38 et de ce que nous disent les oppositions constructives.
04:40 Et bien ça va être la même chose là, sur ce texte "immigration" avec la volonté d'aboutir,
04:45 parce que c'est l'intérêt général.
04:46 Et il faudra que chacun soit à la hauteur de ses responsabilités.
04:50 Alors même que, franchement, vous parliez de la gauche tout à l'heure,
04:53 la gauche qui a déposé une motion de rejet, qui nous fait des leçons de démocratie,
04:57 des leçons de débat à l'Assemblée Nationale,
05:00 et qui a voté une motion de rejet qui empêche le débat de deux semaines à l'Assemblée Nationale.
05:04 Je voudrais juste revenir sur la question que je vous ai posée,
05:06 parce qu'il y a des auditeurs qui nous écoutent et qui travaillent dans des métiers en tension,
05:10 et c'est l'un des sujets de ce projet de loi "immigration",
05:13 des métiers où on a des difficultés à recruter.
05:15 Est-ce que la régularisation des sans-papiers dans ces secteurs-là,
05:19 c'est quelque chose que vous êtes prêts à abandonner ?
05:21 Est-ce que c'est un débat que le gouvernement est prêt à avoir ?
05:24 - Cette question est une question importante qui sera discutée en CMP par les députés et les sénateurs.
05:31 - Ce n'est pas une ligne rouge pour vous aujourd'hui ?
05:33 Garder absolument ce point de vue du débat ?
05:35 - Cette question de la régularisation des personnes qui sont sans-papiers dans les métiers en tension
05:44 est une question qui sera abordée et la réponse à y apporter...
05:47 - Sans tabou ?
05:48 - Bien sûr sans tabou, mais avec une volonté, c'est d'être efficace.
05:52 Et de trouver un compromis pour que l'intégralité de ce qui nous semble nécessaire
05:59 soit votée et adoptée in fine par le Parlement.
06:02 - Franck Riester, vous avez évoqué cette motion de rejet hier qui a été votée à 5 petites voix.
06:06 Il manquait 9 députés de la majorité dans l'hémicycle.
06:09 Ils étaient où ces députés ? Vous n'avez pas compté vos troupes avant le vote ?
06:12 - Moi je vais vous dire, je salue depuis le début du quinquennat la mobilisation des députés de la majorité.
06:17 La majorité est unie, mobilisée et présente.
06:20 Vous ne pouvez pas savoir le nombre de votes, d'amendements, de textes, d'articles
06:24 qui doivent être votés depuis le début du quinquennat
06:26 où on mobilise en permanence les députés de la majorité.
06:30 Hier, ils étaient aussi mobilisés.
06:32 Et il peut arriver qu'ici ou là, il y ait un problème qui empêche tel ou tel de voter
06:38 comme d'ailleurs ça empêche peut-être tel ou tel dans l'opposition de voter.
06:41 Ce que je retiens, et je vous le dis avec beaucoup de sincérité ce soir,
06:46 c'est que les députés de la majorité sont mobilisés et unis.
06:49 Ils l'étaient hier comme ils le sont depuis le début du quinquennat.
06:52 - Est-ce que vous n'avez pas péché par arrogance ?
06:54 Par exemple, il y avait une députée qui était avec Emmanuel Macron hier à Toulouse.
06:58 Ça veut dire que quelque part, dans le décompte, vous vous dites "on n'a pas besoin d'elle" ?
07:02 - À partir du moment où vous avez toutes les oppositions qui se rassemblent pour battre le gouvernement,
07:08 étant donné qu'il nous manque 40 députés, elles battent le gouvernement, ces oppositions.
07:12 - Là, c'est la thématique. Si ces 9 députés étaient là, vous gagnez le vote.
07:15 - Je pense que ce n'est pas la hauteur des enjeux. Je pense que devant les Français,
07:17 ils doivent assumer le fait de dire qu'ils ont, par leur vote, empêché le débat.
07:23 L'alliance des contraires, entre la France insoumise et le Rassemblement national, par exemple,
07:28 pour empêcher le débat sur le sujet de l'immigration, quand nous on essaye d'apporter des solutions et qu'on est prêt au débat.
07:34 Le reste, je vais vous dire, c'est une majorité mobilisée.
07:38 On était encore autour de la Première Ministre tout à l'heure, à midi, tous les députés de la majorité,
07:43 pour fixer le cap, travailler et préparer la CMP qui aura lieu dans les jours qui viennent.
07:49 - Puisque vous avez échangé avec Elisabeth Borne, aujourd'hui, la dissolution, ce n'est pas du tout à l'ordre du jour,
07:54 ce n'est pas une hypothèse sur la table, le Rassemblement national la réclame.
07:58 - Oui, enfin, le Rassemblement national, il nous parle d'immigration matin, midi et soir.
08:02 Et quand il faut parler de l'immigration à l'Assemblée nationale, il vote une motion de rejet des verts.
08:06 Voilà ce qu'est le Rassemblement national.
08:08 Donc nous, dans le cadre institutionnel qui est le nôtre, dans les règles de la Constitution,
08:14 on veut permettre à la France et aux Français d'avoir une législation plus efficace
08:19 pour mieux lutter contre l'immigration clandestine,
08:22 pour mieux renvoyer ceux qui n'ont rien à faire dans notre sol
08:27 et mieux intégrer celles et ceux qu'on veut intégrer dans notre pays.
08:31 Le reste, ça ne nous intéresse pas.
08:33 Et donc là, ça veut dire qu'on se concentre sur la CMP pour avoir un accord avec les sénateurs
08:38 et ensuite avoir une majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat pour voter cet éventuel accord en CMP.
08:43 - Et Gérald Darmanin, il pourra encore porter ce prochain texte qui se prépare ?
08:48 Il peut rester ministre de l'Intérieur ?
08:50 - Bien sûr, il est en action, il discute avec les députés et les sénateurs,
08:57 il est ministre de l'Intérieur à 100%
09:00 et il a déployé une énergie considérable depuis le début du passage du texte au Parlement
09:06 et il va continuer de le faire.
09:08 J'étais encore avec lui tout à l'heure.
09:10 On rencontrera bien sûr les différents députés concernés très vite
09:13 et c'est en échange permanent et il est très mobilisé, croyez-moi, plus que jamais.
09:18 - Juste pour terminer, Franck Riester, vous êtes aujourd'hui, on l'a compris,
09:21 ministre en charge des Relations avec le Parlement.
09:23 Vous avez longtemps aussi été ministre de la Culture.
09:25 On a... tout autre sujet était stupéfait quand on a découvert les images la semaine dernière
09:30 d'un Gérard Depardieu obscène dans l'émission Complément d'Enquête.
09:33 J'imagine que vous, l'ancien ministre de la Culture, vous qui connaissez parfaitement cet univers du cinéma,
09:37 vous avez été choqué également par cette enquête ?
09:41 - Cette enquête ? Ecoutez, la justice fait son travail,
09:45 si elle doit faire son travail, je ne suis plus ministre de la Culture
09:48 et je me concentre sur le Parlement, c'est déjà pas mal.
09:50 Vous voyez avec Rima Abdul-Malak... - Vous n'avez pas vu ces images ?
09:53 - Si, j'ai vu très rapidement ces images, mais tous les propos qui sont des propos
09:59 qui rabaissent la femme, qui ont des connotations sexuelles déplacées sont insupportables.
10:07 Maintenant, chacun est dans sa tâche et dans son rôle.
10:11 - Merci beaucoup Franck Riester, ministre en charge des Relations avec le Parlement,
10:14 d'avoir été ce soir notre invité événement dans RTL Bonsoir,
10:18 24 heures après ce coup de tonnerre, on l'a compris, à l'Assemblée Nationale.
10:21 RTL Bonsoir, la suite c'est dans quelques secondes, avec tout autre chose, RTL Inside.
10:26 - Merci, elle a testé pour vous le métier de paneliste, testeur pour les marques,
10:30 ce soir notre reporter est goûteur de beurre.
10:33 - Et puis une nouvelle visoconférence se prépare, Alex le menu ce soir ?
10:37 - Je vais un petit peu revenir sur les événements d'hier.
10:40 - Vous pouvez être sur les stages, je ne vous ennuie pas.
10:43 - Il part en courant ! - Il s'en va, il s'en va !
10:46 - A tout de suite !
10:48 Julien Célier, Marion Calais et Cyprien Séni.
10:51 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org