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Regardez L'invité de RTL Soir avec Marion Calais et Julien Sellier du 10 février 2023

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00:02 Julien Celié, l'invité d'RTL Soir.
00:06 Bonne fin de journée RTL Soir, continue à la veille d'une journée test 4ème round de la bataille des retraites
00:12 demain. Pas de grève mais les syndicats appellent à de grandes manifestations
00:15 partout en France et ils préviennent à la CGT notamment s'ils ne sont pas entendus. Et bien
00:19 le mois de mars pourrait rimer mars avec grève reconductible. Notre invité maintenant est le leader de la CGT Cheminot. Bonsoir Laurent Brun.
00:26 Bonsoir. Demain pour la première fois donc dans ce mouvement une journée de défilé est organisée un samedi.
00:32 Est-ce que vous avez des premiers retours de vos sections ? Est-ce que vous espérez une nouvelle démonstration de force ?
00:37 On n'a pas d'éléments puisque comme on appelle pas à la grève il n'y a pas de recensement des grévistes
00:40 donc voilà on pense que nos équipes militantes seront mobilisées. Après on sait aussi que comme il n'y a pas le facteur
00:47 organisationnel du passage par l'entreprise
00:49 il y a un certain nombre de salariés qui ne viendront pas, qui viennent quand on a
00:53 quand on a le collectif qui part en manifestation mais qui si ça doit être spontané le font pas spécialement.
00:58 Donc on espère que ce sont les gens qui d'habitude ne manifestent pas qui vont remplacer
01:03 cela. Ça veut dire que vous espérez par exemple des manifs en famille ou davantage de soutien du secteur privé par exemple ?
01:09 Oui c'était ce qui était un peu ciblé par l'intersyndical confédéral. Il s'agissait pas de faire une journée de plus à comparer avec les autres
01:16 il s'agissait de faire une journée différente. Donc on fait une journée différente avec probablement une population différente.
01:22 On espère qu'elle sera la plus forte possible et elle s'accumule
01:25 avec les autres journées qu'on a fait jusqu'à présent.
01:28 Quand vous dites on ne va pas comparer ça veut dire que vous attendez pas forcément un raz de marée demain dans les rues ?
01:32 Je sais pas, j'ai pas de boule de cristal
01:34 ce sera un caractère spontané des choses. Nous ce qu'on sait c'est que la grève et la lutte c'est pas spontané c'est organisé.
01:42 Et donc on ne croit pas trop à la génération spontanée
01:45 des choses.
01:46 Il y a peut-être une partie des gens qui vont se dire que tiens c'est une opportunité d'y aller alors qu'ils disent il n'y avait pas été
01:51 jusqu'à présent. Tant mieux c'est le pari qui est fait et on espère que ça soit le plus large possible.
01:55 Mais on considère quand même que c'est quand on organise les choses que ça marche le mieux.
01:58 Et donc on est quand même très attentif à ce que la majorité des actions soient
02:02 organisées dans l'entreprise avec des grèves et que les manifestations permettent de montrer
02:07 le nombre de grévistes dans les rues.
02:09 Alors ce sera la quatrième journée de défilé. Jusqu'ici ces journées ont fait le plein et pourtant on a la sensation que le gouvernement ne pliera pas.
02:15 D'ailleurs trois quarts des français dans les sondages pensent qu'Emmanuel Macron ira au bout quoi qu'il arrive.
02:20 Est-ce que ça veut dire pour vous qu'il faut aller plus loin ? Parce que vous à la CGT Cheminot vous avez appelé cet après-midi dans un
02:25 communiqué à débattre partout de la grève reconductible pour le mois de mars.
02:29 Mais nous nous n'avons pas d'illusion sur la nature de l'état. Le gouvernement est dans un rapport de force.
02:33 Et donc dans ce rapport de force tant que personne ne le contraint à faire autre chose il va imposer sa réforme.
02:39 Et on voit bien que la représentation nationale qui est censée représenter la population
02:43 ne le fait pas parce que sinon elle représenterait l'opposition de la population à la réforme.
02:48 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ? Bah oui effectivement il faut opposer une force à ce gouvernement.
02:51 Et les seuls qui ont une force réelle ce sont les salariés qui peuvent arrêter le travail, faire grève et avoir un impact sur l'économie.
02:58 Donc effectivement on appelle à augmenter cette pression là.
03:02 Ça veut dire que vous par exemple à la CGT dans la branche cheminot que vous représentez, vous sentez
03:08 chez les militants une détermination, une volonté de stopper effectivement si nécessaire le travail pendant plusieurs jours ?
03:15 Ce qui est clair c'est qu'on a déjà montré dans les années précédentes que les réformes des retraites régressives
03:20 qu'elles concernent uniquement les cheminots, qu'elles concernent toute la population comme en 2019,
03:24 on n'y est pas du tout favorable. On considère qu'au contraire il faut aller vers le progrès social.
03:28 Donc il faut revenir aux 60 ans, il faut discuter des métiers qui ont des contraintes et qui doivent partir plus tôt.
03:33 Ça oui, mais aujourd'hui il n'y a aucune justification économique ni démographique à partir plus tard.
03:39 Et donc oui les cheminots sont déterminés à ne pas subir ça.
03:42 Et d'autant plus qu'un certain nombre considérait qu'ils passeraient au travers de la réforme Touraine.
03:46 Et avec l'accélération de la mise en place de la réforme, finalement ils ne passent plus au travers.
03:51 Donc il y a beaucoup de mécontentement par rapport à l'injustice de cette réforme.
03:56 Mais quand vous dites "débattons de la grève reconductible pour le mois de mars", ça veut dire quoi ?
03:59 Une grève perlée ? Une grève reconductible en continu un jour sur deux ? Vous avez déjà une stratégie en tête ?
04:05 De toute façon pour l'instant quand on parle de grève reconductible, c'est la grève reconductible par période de 24 heures.
04:10 Donc tous les jours les grévistes décident de reconduire jusqu'au lendemain.
04:13 Mais quand on dit "on le met en débat", c'est-à-dire qu'on va le discuter avec les collègues.
04:16 Et ce sont de toute façon les salariés qui décident à la fin de savoir qu'est-ce qu'ils veulent comme forme de lutte,
04:21 à quel niveau ils veulent s'impliquer, etc.
04:23 Ce qu'on sent c'est qu'il y a un très fort rejet de cette réforme.
04:29 Et que le fait que c'est très large dans la population, le fait qu'il y ait beaucoup d'entreprises en lutte,
04:35 le fait qu'il y ait une unité syndicale assez large aussi, fait que les salariés considèrent que c'est gagnable contre ce gouvernement.
04:43 Et donc oui, on va tout faire pour que l'on gagne face au gouvernement, que nos revendications soient entendues.
04:48 Votre appel aujourd'hui, il devance en quelque sorte une communication de l'intersyndicale qui était prévue demain.
04:53 Vous parlez d'unité syndicale, est-ce que vous n'allez pas un peu trop vite, vous à la CGT Cheminot ?
04:57 Alors il y a déjà eu des communications qui ont été faites dans ce dos là,
05:01 parce qu'il me semble bien que plusieurs médias ont répercuté la date du 7 et du 8.
05:06 Ensuite, oui, c'est notre responsabilité de poser des questions.
05:10 Donc nous posons la question aux salariés cheminots dans notre branche,
05:12 et la CGT dans son ensemble va poser la question dans toutes les branches de la reconduction à partir du 7,
05:18 de manière à gagner un rapport de force suffisant pour faire reculer ce gouvernement.
05:22 Et justement, jusqu'ici les syndicats sont très unis.
05:25 On sait qu'il y a des syndicats aujourd'hui, la CFDT par exemple, dont le blocage n'est pas une tradition.
05:32 Est-ce que vous pensez pouvoir les convaincre ?
05:34 C'est vrai qu'on a senti Laurent Berger évoluer dans ses propos ces derniers jours,
05:37 il a même dit "rien n'est exclu dans le cortège mardi".
05:40 D'abord je pense que si l'interconfédérale discute du 7 et du 8,
05:43 et qu'elle fera probablement des annonces demain,
05:46 c'est très probablement justement qu'il y a une réflexion face à l'intransigeance du gouvernement.
05:50 Et ensuite, la question de la reconduction, de toute façon elle se pose depuis le début,
05:54 puisque des camarades de l'énergie ont reconduit dans leurs entreprises,
05:58 puisqu'il y a des entreprises qui ont des accords spécifiques de départ anticipé
06:03 qui se battent pour faire en sorte que ces accords perdurent malgré cette réforme, etc.
06:08 Il y a des verreries, il y a plein d'entreprises qui sont en lutte sur ce sujet.
06:12 Donc ce qu'on veut c'est étendre cette question-là.
06:16 Et puis ensuite, il n'est pas du tout exclu, parce que ça a été discuté,
06:20 nous aussi on va en discuter entre nous chez les cheminots,
06:23 ça a déjà été discuté la question de la reconduction.
06:25 Et un certain nombre d'organisations syndicales considéraient qu'après les vacances,
06:28 effectivement, ce n'était pas du tout inenvisageable de durcir le mouvement.
06:31 Et quand on est face à un gouvernement qui fait tout pour imposer sa réforme,
06:35 même y compris tenter d'écarter les questions de référendum et de choses comme ça,
06:39 oui, on se dit que la seule possibilité c'est de durcir de notre côté.
06:45 Donc il faut qu'on joue notre rôle.
06:47 L'opinion publique aujourd'hui, elle semble, dans les sondages d'opinion derrière les syndicats,
06:50 vous avez décidé aussi de ne pas faire grève demain, pour ne pas pénaliser notamment les vacanciers,
06:55 mais est-ce que des blocages, une grève dure,
06:57 ça ne risque pas de vous couper d'une partie de la population ?
06:59 Alors d'abord, nous on ne parle pas de blocage, on arrête le travail.
07:02 Donc de fait, puisque notre travail consiste à mettre à disposition du transport,
07:06 on arrête le transport.
07:07 Et un certain nombre d'autres entreprises font la même chose.
07:11 Moi je pense que ce qui passe dans la population de plus en plus,
07:14 c'est que ce gouvernement n'écoute rien.
07:16 Donc soit on est fataliste, on accepte les reculs sociaux,
07:19 on accepte que certains se gavent, comme on l'a vu avec les actionnaires
07:21 qui annoncent maintenant les milliards de profits toutes les semaines,
07:25 soit on accepte ça, soit on se dit qu'à un moment donné,
07:28 il faut imposer un peu plus de justice dans ce pays.
07:29 Et donc pour imposer un peu plus de justice face à quelqu'un qui n'écoute pas,
07:32 qui essaye de passer en force,
07:34 effectivement il faut prendre des méthodes un peu plus radicales.
07:37 Moi je le dis, il y a une question qui a été posée au travers d'un référendum,
07:41 nous on n'est pas spécialement favorable à un référendum,
07:43 parce qu'on considère que les non-salariés
07:45 n'ont pas forcément à s'exprimer sur ce que les salariés subissent.
07:48 Mais à la limite, si on faisait appel à la population,
07:50 ça ce serait, comment dirais-je, le juge de paix.
07:54 Là, le gouvernement ne veut pas le faire,
07:56 donc on considère qu'on est légitime, nous,
07:58 à utiliser tous les leviers qui sont à notre disposition pour gagner.
08:00 Cette réforme des retraites, elle est débattue
08:02 et s'est agitée à l'Assemblée depuis quelques jours.
08:05 On entend des invectifs de part et d'autre,
08:06 on l'entendait encore dans le journal il y a quelques minutes.
08:08 On débat très peu du fond, finalement, vous le regrettez ?
08:12 Oui, complètement, mais je pense que le gouvernement
08:14 a tout intérêt à ce qu'il n'y ait pas de débat sur le fond,
08:16 parce qu'on a vu que sur les questions économiques,
08:18 non seulement ces options portées ne sont pas du tout crédibles,
08:22 puisqu'il choisit systématiquement les options
08:24 les plus dégradées dans le rapport du corps,
08:26 mais en plus qu'il y a des solutions de financement
08:28 qui sont avancées et à chaque fois qu'il y a un débat là-dessus,
08:30 ils se font tailler en pièces,
08:32 que sur les questions démographiques, il n'a aucun argument,
08:34 que sur la question de la justice par rapport aux femmes,
08:36 il se fait tailler en pièces,
08:38 la justice par rapport aux jeunes, il se fait tailler en pièces,
08:40 les 1200 euros, vous en parliez tout à l'heure,
08:42 les 1200 euros, ils se font tailler en pièces.
08:44 Donc oui, ce gouvernement n'a pas d'argument.
08:46 Je comprends qu'il cherche à fuir le débat le plus possible.
08:49 - Pour terminer, on a notamment vu un député insoumis
08:51 en photo, le pied sur un ballon,
08:53 à l'effigie du ministre Olivier Dussopt ces dernières heures,
08:55 et cette image a donné de vifs échanges aujourd'hui à l'Assemblée.
08:58 Là, les débats sont interrompus, il n'y a plus de débat
09:00 à cause de cette polémique.
09:02 Le PS d'ailleurs, il voit un geste qui dessert la cause.
09:04 Est-ce que vous êtes d'accord ?
09:06 - Moi, je pense que c'est de la flûte tout ça.
09:08 Nous, on a été traité de talibans, on a été traité de tout un tas de choses,
09:10 personne ne s'en est ému dans les rangs du gouvernement
09:13 à l'époque où on était en conflit contre eux.
09:16 Donc tout ça, c'est de la flûte.
09:18 La question, c'est de revenir sur le fond.
09:20 Est-ce que ce gouvernement considère que
09:22 priver de retraite un certain nombre de salariés,
09:24 que dégrader encore les conditions d'accès à la retraite
09:26 ou dégrader encore les pensions,
09:28 c'est le sens de ce que la société attend ?
09:30 Nous, on considère que non.
09:32 Et c'est ça le débat de fond.
09:34 Le reste, c'est de l'amusement.
09:36 - Merci Laurent Brun, secrétaire général de la CGT de Chebino,
09:38 d'avoir été ce soir notre invité sur RTL
09:40 avant une nouvelle journée de manifestation
09:43 demain contre cette réforme des retraites.
09:45 Une petite pause et puis la suite dans RTL Soir.
09:47 Il y aura vos dessous de l'actu.
09:49 On va essayer de comprendre, tiens, la folie, l'effervescence
09:51 autour du dernier jeu vidéo sur l'univers d'Harry Potter.
09:53 Et puis laissez-vous tenter dernier petit jeu des pronostics
09:56 avant les victoires de la musique.
09:58 Tout à l'heure, à tout de suite sur RTL.
10:00 - Julien Célier.
10:02 - RTL Soir jusqu'à 19h15.
10:04 [Musique]

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