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Il était dans la rue évidemment en ce 1er mai, à Lille où il a manifesté : Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, répond aux questions de Julien Sellier dans RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 01 mai 2024

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00:00 - Bonsoir, Julia Selye, Isabelle Choquet et Cyprien Simi.
00:04 - RTL, bonsoir, on accueille maintenant notre invité événement, il était dans la rue évidemment ce 1er mai,
00:09 on va le rejoindre à Lille où il manifestait, c'est le leader, le secrétaire national du parti communiste.
00:14 Bonsoir Fabien Roussel. - Bonsoir à vous tous, à vous toutes.
00:17 - Merci d'être avec nous. 1er mai qui a été marqué par cette image,
00:21 Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste aux européennes,
00:24 n'a pas pu rejoindre le cortège à Saint-Etienne, jette peinture invective.
00:28 Est-ce que vous le regrettez Fabien Roussel ?
00:31 - Bien sûr que je le regrette et je l'ai tout de suite exprimé par un tweet,
00:36 et d'ailleurs comme tous les responsables de gauche, et c'est une bonne chose,
00:40 que nous soyons clairs sur ce type d'incidents qui ne doivent pas avoir place dans les manifestations du 1er mai,
00:46 et c'est pour ça que je préfère saluer les plus de 200 000 manifestants, salariés, retraités, étudiants
00:52 qui ont manifesté dans le calme pour exprimer leurs revendications sur les salaires,
00:56 sur le pouvoir d'achat et sur l'emploi.
00:58 - Des jeunes du PC42 ont revendiqué cette action sur les réseaux sociaux,
01:02 le poste ensuite a été supprimé.
01:04 Est-ce que ce sont bien des militants du PC ?
01:07 Est-ce qu'ils peuvent rester au PC ces militants ?
01:10 - Non, il n'y a personne du Parti Communiste Français qui a revendiqué cet acte,
01:17 et si tel était le cas, ils n'ont rien à faire dans notre organisation.
01:22 Nous sommes clairs sur ce sujet, et encore une fois, je préfère retenir,
01:27 il y a eu plusieurs dizaines de cortèges dans toute la France, dans des grandes villes,
01:31 des petites communes, dans des départements ruraux,
01:34 la question de l'emploi et du pouvoir d'achat est centrale aujourd'hui dans notre pays,
01:37 et c'est bien pour ça qu'on condamne ce genre d'incidents, parce qu'on ne parle que de ça,
01:43 alors que le sujet c'est plutôt ces milliers d'emplois qui sont menacés aujourd'hui,
01:47 notamment dans l'industrie, vous avez vu ce qui se passe à Sanofi,
01:50 mais je pense aussi à ceux d'Ascométal, dans la métallurgie,
01:53 ceux d'Exxon en Seine-Maritim, il y a 650 postes supprimés dans ce département,
02:00 donc le 1er mai là-bas, il a une autre couleur.
02:04 - C'est quand même une image symbolique, et qui en plus sème un peu la pagaille à gauche,
02:07 puisque Jean-Luc Mélenchon maintenant appelle à des excuses,
02:10 il dit qu'on a accusé à tort les insoumis, il pointe le rôle des communistes,
02:14 on a l'impression que c'est un peu toujours la même histoire à gauche.
02:17 - Oui, mais c'est pour ça que moi je n'ai pas envie de commenter plus.
02:20 J'ai condamné, je regrette, c'est inadmissible,
02:24 ceux qui commettent ce genre d'actes n'ont rien à faire dans des organisations de gauche, progressistes,
02:29 je le dis, c'est clair, je vous l'ai dit une fois, deux fois, trois fois,
02:32 maintenant je pense qu'on devrait parler à l'occasion du 1er mai,
02:37 de la smicardisation de la France par exemple.
02:40 Il y a 17 millions de français qui survivent avec un smic,
02:44 on est au 1er mai, le smic lui va augmenter,
02:47 mais tous les salaires qui sont au-dessus du smic, eux, n'augmentent pas.
02:51 Ce qui fait que de plus en plus de salariés, de travailleurs, de travailleuses dans notre pays,
02:55 sont rattrapés par le smic et survivent avec un salaire qui ne permet pas de boucler ces fins de mois.
03:01 C'est ça le sujet, aujourd'hui en France, on crée des richesses,
03:04 on en crée par milliards d'euros,
03:07 et ces richesses sont captées par une minorité de financiers décadents,
03:12 je le dis, aujourd'hui nous avons affaire à un capitalisme décadent
03:15 qui appauvrit le monde du travail, qui appauvrit les travailleurs.
03:19 - Fabien Roussel, justement, vous avez évoqué le nom de Sanofi il y a quelques instants,
03:23 vous étiez hier devant le siège de Sanofi,
03:25 où le groupe prévoit la suppression de 1200 postes, dont 330 en France,
03:29 dans la recherche et le développement.
03:31 Vous avez eu des mots très forts d'ailleurs, vous dites qu'il faut nationaliser l'entreprise, à ce point là ?
03:35 - Mais oui, mais oui, d'abord parce que la santé,
03:39 la santé c'est essentiel pour chacun de nos concitoyens,
03:42 la santé n'a pas de prix,
03:44 or aujourd'hui le médicament dans notre pays est devenu une marchandise
03:48 sur laquelle des spéculateurs, des groupes comme Sanofi, cherchent à faire de l'argent.
03:52 D'abord, vous vous rendez compte que là,
03:54 ils suppriment 330 emplois dans la recherche parce qu'ils abandonnent la lutte contre le cancer,
03:59 ils abandonnent les recherches dans le cancer,
04:02 mais c'est dramatique, alors que ce groupe Sanofi a touché en l'espace de 10 ans,
04:06 plus d'un milliard d'euros d'argent public.
04:09 En plus de ça, ils vivent sur le dos de la sécurité sociale,
04:12 parce que les médicaments que l'on utilise sont remboursés par la sécu,
04:17 et donc ils touchent cet argent là.
04:20 Et donc au bout d'un moment, quand il y a autant d'argent public
04:23 capté par un groupe comme celui là, qui ne fait pas son boulot,
04:25 ils n'ont même pas été capables de trouver un vaccin pendant la Covid,
04:28 et bien la nation doit se dire, on se réapproprie l'outil de production,
04:34 on se réapproprie cette industrie qui est stratégique,
04:38 et c'est pour ça que j'appelle à la nationalisation de Sanofi,
04:41 et à la construction d'un pôle public du médicament,
04:44 pour que nous puissions répondre aux besoins de nos concitoyens.
04:47 - Fabien Roussel, il y a un autre thème qui s'est invité dans les cortèges,
04:50 on a vu des centaines et des centaines de drapeaux palestiniens partout en France,
04:53 on a évoqué aussi cet incident avec Raphaël Glucksmann,
04:57 qui a été pris à partie avec des slogans pro-palestiniens.
05:00 Est-ce qu'il y a deux gauches aujourd'hui sur la cause palestinienne ?
05:03 Est-ce qu'il y a des clivages qui ressortent avec le conflit au Proche-Orient ?
05:06 - Y compris d'ailleurs au sein du Parti Communiste.
05:09 - Oui, d'abord, à l'occasion du 1er mai,
05:12 c'est l'occasion pour tous les travailleurs du monde entier
05:15 de manifester pour le progrès social et pour la paix.
05:19 Car les travailleurs, les travailleuses, les salariés,
05:22 sont à chaque fois en première ligne quand il y a des conflits dans le monde.
05:25 Parce qu'ils souffrent de l'économie de guerre qui est imposée à leur pays,
05:29 et jusque en France, dans tous les pays d'Europe,
05:31 mais ils souffrent aussi de la guerre,
05:33 parce que ce sont à eux que l'on demande de prendre les armes.
05:36 Aujourd'hui, il y a un conflit terriblement meurtrier
05:39 qui se déroule en Palestine, et contre les Palestiniens notamment,
05:45 avec ce massacre qui a lieu depuis plusieurs mois maintenant à Gaza.
05:49 C'est absolument terrible.
05:52 Ça n'a pas commencé le 7 octobre dernier,
05:55 ça a commencé depuis que Netanyahou et son gouvernement d'extrême droite
05:59 étaient au pouvoir.
06:01 Et on est aujourd'hui dans une situation terrible
06:03 où les deux peuples, palestiniens et israéliens,
06:06 sont sur des logiciels de peur et de haine.
06:10 Alors à gauche, nous, le Parti communiste français,
06:12 nous avons toujours eu une position, qui est historique d'ailleurs,
06:17 aux côtés des progressistes israéliens et palestiniens
06:20 pour défendre une solution à deux États
06:22 et l'application des résolutions de l'ONU.
06:24 De Georges Marchais, qui était aux côtés de Yasser Arafat,
06:28 Robert Hu, Marie-Georges Buffet, Pierre Laurent et moi-même.
06:31 Nous avons tous été, tous étés, et en Palestine, et en Israël,
06:35 pour à chaque fois être aux côtés de ceux qui se battent
06:38 pour la paix et une solution juste à deux États,
06:41 pour ces deux peuples qui doivent pouvoir vivre et coexister
06:44 l'un à côté de l'autre.
06:45 - Fabien Roussel, ce sujet s'invite aussi dans la campagne
06:48 des élections européennes, qui se tiendront dans une quarantaine du jour.
06:51 Dans notre tout dernier sondage Aristolouna pour RTL,
06:54 votre tête de liste, Léon De Fontaine, est crédité de 2% des voix.
06:58 Il faut au moins 5% pour envoyer des députés au Parlement européen.
07:01 Vous craignez un échec ? Vous avez peur de ne pas atteindre cette barre ?
07:05 - D'abord, la campagne officielle va commencer bientôt,
07:08 et donc nous faisons tout pour nous déployer dans toute la France
07:11 pour mettre la question sociale, la question du pouvoir d'achat
07:15 au cœur de cette campagne des élections européennes.
07:18 C'est important de parler de la Palestine,
07:20 c'est important de parler de l'Ukraine,
07:22 et nous sommes un parti internationaliste,
07:24 et donc je réponds à toutes les questions sur ce sujet,
07:26 mais surtout, je voudrais inviter les Français à se pencher sur les programmes
07:30 et à regarder ce que nous portons nous, la liste de la gauche unie,
07:33 puisque nous rassemblons 4 forces politiques,
07:35 et aussi beaucoup de salariés, d'ouvriers, de syndicalistes,
07:38 parce que nous voulons mettre la question sociale au cœur de ces élections européennes.
07:42 L'Europe libérale, celle de Macron comme celle de Glucksmann,
07:45 parce qu'il a voté 90% des lois de ce mandat,
07:50 cette Europe libérale, elle attaque le pouvoir d'achat des Français,
07:53 elle attaque nos services publics,
07:55 elle fait en sorte de tirer par le bas le monde du travail,
07:58 et de coller les salaires au salaire minimum,
08:02 et c'est pour ça que nous voulons, nous, faire de l'emploi, du pouvoir d'achat, des salaires,
08:06 une question forte pendant ces élections européennes.
08:09 Si vous voulez défendre votre pouvoir d'achat,
08:11 si vous voulez défendre vos salaires et vos services publics,
08:13 vous votez pour Léon Desfonte.
08:14 - Oui, mais ça pour l'instant, c'est Jordan Bardella et le RN qui le captent,
08:17 ils obtiennent environ 30% des voix sur des terres qui ont longtemps été les vôtres.
08:20 Elle est inexorable la victoire de la montée du RN chez les ouvriers par exemple ?
08:23 - Non, mais c'est ce que j'explique d'ailleurs, à chaque fois que je peux le faire.
08:27 D'ailleurs, je dis aux Français, dans l'extrême droite, il y a droite,
08:30 et donc la politique qu'ils veulent mettre en œuvre, c'est une politique de droite libérale.
08:34 Ils ne défendent pas les ouvriers,
08:36 ils veulent les mettre en concurrence avec d'autres travailleurs
08:39 et tirer par le bas les salaires de tous les travailleurs d'Europe.
08:43 C'est pas l'Europe que nous, nous défendons.
08:45 Nous faisons une Europe des peuples, et des peuples qui coopèrent et qui s'émancipent ensemble.
08:50 Et c'est pour ça que nous sommes à l'opposé de leur combat.
08:53 Et d'ailleurs, Bardella, lui, il est obnubilé par les migrations, les musulmans.
08:58 Il ne parle que de ça.
09:00 Alors, entre ceux qui parlent que des musulmans, ceux qui parlent que des palestiniens,
09:03 ceux qui font de la surenchère guerrière en Ukraine,
09:07 quand est-ce qu'on parle du pouvoir d'achat, des salaires, de la smicardisation de la France ?
09:11 Et nous, nous faisons des propositions là-dessus,
09:13 comme par exemple l'indexation des salaires sur l'inflation,
09:16 de tous les salaires sur l'inflation.
09:18 Ce sont des propositions que nous voulons porter lors de ces élections européennes.
09:22 Et nous avons encore quelques semaines pour les défendre.
09:25 Merci beaucoup Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.
09:28 Merci, vous étiez ce soir depuis Lille, notre invité.
09:31 Événement dans RTL, bonsoir, en ce 1er mai.
09:34 Votre émission continue dans un instant.
09:36 Tout autre chose, RTL Inside, on part au musée en quelque sorte.
09:39 Oui, car demain vous pourrez admirer le tableau "La liberté guidant le peuple" de Jeanne Delacroix
09:43 en version restaurée au Louvre.
09:45 C'était le tableau, souvenez-vous, des billets de 100 francs.
09:47 Il a été restauré, on a découvert des détails jusqu'ici inconnus, de nouvelles couleurs.
09:51 C'est absolument fascinant.
09:52 Et puis la visioconférence aussi arrive, Alex le programme.
09:55 Écoutez, j'ai ouvert mon dictionnaire, il y a des nouveaux mots dans le Larousse.
09:58 Ça promet.
09:59 Très bien, à tout de suite.
10:00 RTL.

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