Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Céline Landreau du 11 juillet 2024.
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00:00J'ai une idée, il va falloir tout m'envoyer de lettres piégées.
00:02Une lettre adressée aux Français.
00:03Il écrit que personne n'est gagné.
00:05Une lettre piégée.
00:06Hé hé !
00:07C'est un coup de force qui fait beaucoup de mal.
00:09Justement, de sortir les mains des poches.
00:11Une lettre piégée.
00:13Que le gouvernement qui a été battu soit encore présent le 14 juillet
00:16pour les Jeux olympiques et puis pourquoi pas fêter Noël ensemble.
00:18Pendant une année, 4, 5 sujets sur lesquels nous décidons de travailler ensemble.
00:22Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales.
00:25Alors, je suis chez moi, on sonne.
00:26Une lettre piégée.
00:29J'ai fait le choix du rassemblement de la gauche.
00:31Je n'en bougerai pas.
00:32Vous êtes très fort.
00:33F.A.U.R.E.
00:34Je pense qu'aujourd'hui, ils veulent un Premier ministre de droite.
00:37C'est ça le problème.
00:38Sauf que les Français, ils ont même oublié nos visages.
00:40Parce qu'on ne gouverne plus depuis 2012.
00:42Vous ne pouvez pas nommer le Premier ministre le camp qu'il a perdu.
00:44Totalement lunaire.
00:46En fait, la Ve République vient d'être mise par terre.
00:48Ah, vous êtes redoutable.
00:50C'est bon pour vous ?
00:51C'est bon pour tout le monde ?
00:51RTL Matin.
00:53C'est l'un d'entre vous.
00:54Et pour en parler avec nous ce matin,
00:56Jean-Michel Apathie, éditorialiste, bonjour.
00:59Robert Ménard, maire d'Yvers-Droite de Béziers, bonjour.
01:02Bonjour.
01:02Et notre invité, Diena Ba Diop, porte-parole du Parti Socialiste,
01:06député des Yvelines, élu dimanche dernier, bonjour.
01:09Avant toute chose, je vous propose un petit rappel des épisodes précédents.
01:14Le Président, qui a choisi de dissoudre l'Assemblée Nationale
01:17au soir d'élections européennes qui furent un revers pour son camp,
01:20analyse donc dans une lettre envoyée aux Français
01:23Le résultat de ces législatives qu'il a provoquées à ses yeux,
01:26personne ne l'a emporté.
01:28Et voilà donc le chef de l'État qui demande aux forces politiques
01:31républicaines qui se reconnaissent dans l'État de droit,
01:34le parlementarisme, une autre orientation européenne
01:37et la défense de l'indépendance française de bâtir une majorité plurielle.
01:42Condition préalable, selon lui, à la nomination d'un Premier ministre
01:47et peu importe le temps qu'il faudra.
01:50Vous avez tous, autour de la table, relu même peut-être cette lettre du Président.
01:56Qu'est-ce que vous y voyez ?
01:57C'est le maître des horloges qui essaie de reprendre la maîtrise du tombeau, Robert Ménard ?
02:02Oui, il est au centre du jeu, d'une certaine façon, en tout cas il s'y remet.
02:07Il ne dit pas que des bêtises dans cette lettre.
02:09Quand il dit personne n'a gagné, c'est évident.
02:12Il y en a qui ont moins perdu que d'autres.
02:14La gauche s'en est plutôt mieux sortie que les autres.
02:18Mais en même temps, ça ne suffit pas à faire une majorité dans aucun cas.
02:22Moi, je ne crois pas à toutes ces solutions.
02:24Ça fait deux jours que j'écoute, comme tout le monde, chacun faire des calculs d'apothicaires.
02:29Je t'en prends quinze de ci, mais je vais les perdre à ma gauche et je vais me refaire à ma droite.
02:33Enfin, tu te dis qui aujourd'hui est capable de réunir 289 députés ?
02:39Personne.
02:39Alors, à partir de ça, c'est un constat difficilement discutable.
02:43Sur sa responsabilité, c'est autre chose.
02:46Il n'y est pas tout à fait pour rien sur le bordel qui se passe actuellement.
02:49Il est même au cœur de ça.
02:51Mais ça, on va l'oublier.
02:52Maintenant, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment on sort de cette histoire-là.
02:56Et oui, c'est quand même ce qui nous intéresse.
02:58Moi, je me fous un petit peu de savoir comment tel ou tel parti va s'en sortir plus que bien ou moins bien.
03:04Et ça, ça me semble compliqué.
03:05Et je pense que si on ne va pas chercher ailleurs que dans la classe politique qu'on voit tous les jours à la télévision ou à votre micro ici,
03:15on ne s'en sortira pas à cette classe politique-là, confondue, tous confondus.
03:19Ils ne s'en sortiront pas, on ne peut pas compter sur eux.
03:21Jean-Michel Apatie, mardi, vous attendiez que le Président prenne la parole à ce micro.
03:25Vous nous l'avez dit, il faut qu'il parle maintenant.
03:26Je suis d'ailleurs étonné que...
03:27Il a écrit.
03:28Oui, il a écrit.
03:29Vous avez raison, mais il y a une différence.
03:31Parler les yeux dans les yeux aux gens, c'est très différent que leur écrire une lettre d'une certaine manière banale.
03:36Mais je vais y revenir.
03:37Une allocution solennelle à 20 heures.
03:39On en a fait pour beaucoup moins que ça.
03:41Le Président nous a plongé dans un mois de tensions politiques très importantes.
03:45Il aurait pu nous parler.
03:46Alors il nous a écrit et il nous a écrit de loin.
03:49Il réussit pas de nous parler, il a dû comprendre au moins ça.
03:51C'est une lettre d'impuissance.
03:54Le Président de la République ne sait pas quoi faire.
03:56Qu'est-ce qu'il y a de positif dans cette lettre ?
04:01Républicains, unissez-vous.
04:02Il a tenté de le faire depuis 2022.
04:04Le parti, les Républicains, ne veut pas monter dans le bateau de la Macronie qui a déjà coulé.
04:10Et j'ai écouté Gérard Larcher ce matin qui dit avoir donné au Président de la République
04:14la seule solution qui à ses yeux vaille.
04:16Que Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, chargé d'expédier les affaires publiques,
04:23c'est-à-dire incapable de prendre une décision, reste jusqu'à la fin de cette période particulière
04:29qu'est l'accueil des Jeux Olympiques qui nous amène au 10 septembre.
04:33Et, poursuit Gérard Larcher, c'est vous dire à quel point tout le monde est perdu.
04:37Tout le monde est perdu.
04:38Gérard Larcher dit, ensuite il reviendra au gouvernement, qu'Emmanuel Macron nommera,
04:43je ne sais pas sur la base de quelle majorité parlementaire ça,
04:45Larcher non plus n'a pas l'air de savoir,
04:47de faire un projet de gouvernement qui sera déposé fin septembre au Parlement.
04:50C'est-à-dire qu'un nouveau gouvernement aurait deux semaines pour faire un budget,
04:54dans une situation de tension terrible.
04:55Mais vous croyez que les marchés financiers vont nous laisser faire ça ?
04:58Vous pensez que les gens qui nous prêtent des milliards chaque mois,
05:00des dizaines de milliards vont dire,
05:02mais bien sûr, expédier les affaires courantes pendant des semaines.
05:05Emmanuel Macron a réinventé la quatrième république sans changer les institutions.
05:09C'est scandaleux.
05:10Et je voudrais juste dire un mot,
05:11puisque je ne savais pas madame que vous étiez député socialiste.
05:14Nommer la gauche, c'est impossible.
05:16Nommer un premier ministre de gauche.
05:18Parce que, un parti qui n'a que, une coalition qui n'a que 180 élus,
05:23avec à l'intérieur la France insoumise, qui fait peur à la France entière,
05:27c'est une motion de censure immédiate.
05:30Et la mécanique est bloquée.
05:31D'ailleurs, on voit bien que la France insoumise est un poison et pas une solution.
05:37La gauche, depuis dimanche, est incapable d'avancer.
05:39Le nom d'un premier ministre.
05:41Et ça, ça dit tout.
05:42Et bien, Diana Dadiot pourra vous répondre juste après ça.
05:45On marque une pause et on revient sur RTL.
05:47A tout de suite.
05:47RTL matin, Céline Landreau.
05:50Une majorité plurielle.
05:52Chouc à l'Assemblée ici.
05:53Ah ouais, c'est bouillant.
05:54C'est ce qu'appelle de ses voeux Emmanuel Macron, le chef de l'État,
05:57qui a écrit hier une lettre aux Français.
06:01Réaction, en fin d'après-midi, de Jean-Luc Mélenchon,
06:05qui dénonce sur les réseaux sociaux le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel.
06:11Diana Badiop, vous êtes députée socialiste, porte-parole du PS et avec nous ce matin.
06:17Il a raison, votre camarade insoumis, il y a un déni de démocratie avec cette lettre du Président ?
06:22En tout cas, il y a un déni tout court de la part du Président de la République.
06:26Je ne sais pas dans quelle métaverse il vit, mais à un moment donné,
06:29déjà, j'aurais apprécié qu'il s'adresse à nous directement,
06:33au lieu de nous envoyer une lettre griffonnée dans un avion qui le mène aux États-Unis.
06:39Moi, je trouve quand même que dans la symbolique, c'est assez fort.
06:42C'est-à-dire qu'on est dans ce que j'appelle, moi, la suprématie du narcissisme.
06:48Monsieur nous précipite dans un chaos au moment de la dissolution.
06:52Il fait en sorte que, vu les délais, ce soit très compliqué de faire campagne,
06:58d'expliquer la situation, le contexte dans lequel on est.
07:04Il nous a abreuvés de discours fleuve pendant des mois.
07:08Et là, au moment où on aurait eu besoin d'une parole forte
07:14pour qu'il reconnaisse que sa stratégie a échoué,
07:17il nous envoie une lettre en disant, force républicaine, unissez-vous.
07:22Et en plus, c'est lui, il prétend, lui, nous dicter comment il faut le faire.
07:27Ce n'est pas le seul. Un peu plus tôt, dans l'après-midi,
07:30les députés Renaissance avaient signé un communiqué
07:34appelant à une coalition de projets allant des sociodémocrates à la droite du gouvernement.
07:38Les sociodémocrates, c'est vous, les socialistes.
07:41Je voudrais vous faire écouter votre patron, Olivier Faure.
07:43C'était hier soir sur France 2.
07:45J'ai fait le choix du rassemblement de la gauche.
07:48Et je n'en bougerai pas. Pourquoi ?
07:49Parce que je sais que ceux qui cherchent à la diviser
07:52cherchent en réalité à ce que la gauche ne gouverne jamais.
07:55Il faut qu'il y ait un avant 7 juillet et un après 7 juillet.
07:58Est-ce qu'il est imaginable que le gouvernement qui a été battu
08:02soit encore présent le 14 juillet pour les Jeux olympiques,
08:04pour les Jeux paralympiques, et puis pourquoi pas passer l'automne
08:07puis fêter Noël ensemble ?
08:08Il y a quelque chose de totalement lunaire.
08:11Vous allez tenir jusqu'à quand avec les Insoumis ?
08:14Je reviens à la question de Jean-Michel Apatie, juste avant la pause.
08:16Alors, je vais vous redire ce qu'a dit monsieur Olivier Faure.
08:21Nous, quand on a fait la coalition du Nouveau Front Populaire,
08:23tout le monde savait qu'il y avait la France Insoumise à l'intérieur.
08:26Donc, comment voulez-vous que celles et ceux qui, à gauche,
08:31ont voté pour cette coalition, pour les candidats issus de cette coalition,
08:34de cette alliance, on leur dise, eh bien merci beaucoup,
08:38on va se délester d'une partie de la coalition
08:42pour faire plaisir à celles et ceux que nous avons combattus
08:46et qui n'ont pas été en capacité, justement, d'unir le pays depuis 7 ans
08:52et qui ont creusé les inégalités comme jamais.
08:54Où est la cohésion ? Où est la cohérence ?
08:56Les alliances de gauche qui éclatent, ça s'est déjà vu quand même.
08:58Ah bah, sauf que, excusez-moi, mais une alliance qui n'a pas fonctionné
09:02à la tête de l'État, qui nous amène à un résultat où, quand même,
09:06je vous rappelle qu'ils ont été élus avec les voix de gauche,
09:09déjà, par 3 fois, où nous, nous avons fait barrage.
09:11Et d'ailleurs, je rappelle que c'est quand même 127 députés,
09:14enfin 127 candidats du Nouveau Front Populaire
09:17qui se sont désistés pour éviter d'avoir l'extrême droite.
09:21Mais je peux vous répondre que vous, vous avez été élu
09:23grâce au désistement aussi d'un candidat modem.
09:25Tout à fait, donc il faut aussi respecter cela.
09:27Mais à un moment donné, de quel droit on va nous dire à nous
09:29comment il faut faire lorsqu'ils ont tout perdu ?
09:32Parce que si, effectivement, personne n'a gagné, on sait qui a perdu.
09:35Quand la majorité présidentielle a perdu plus de 80 députés,
09:39jamais vous n'avez entendu le mot «défaite»
09:41dans la bouche d'un des représentants de cette majorité.
09:44– Si on fait des constats sans y mettre d'opinion,
09:47il faut constater que Gérald Darmanin et Élisabeth Borne
09:50sont redevenus ou devenus députés
09:52parce qu'un candidat LFI s'est retiré.
09:54Ça c'est un constat.
09:56Et en même temps, l'autre constat,
09:58c'est qu'LFI est devenu l'infréquentable de la République.
10:01Il ne peut pas y avoir deux diables dans la République.
10:04Il y avait Marine Le Pen, maintenant Édouard Philippe dîne avec elle,
10:07et il y a Jean-Luc Mélenchon.
10:10Et il y a Jean-Luc Mélenchon.
10:13La seule présence d'LFI dans un gouvernement
10:16entraînera automatiquement une coalition
10:19qui va voter une motion de son préfet.
10:21La mécanique va être bloquée tout de suite.
10:24Donc, LFI n'est pas une solution.
10:26Et ça c'est un constat.
10:27– Robert Ménard.
10:28– D'abord, de dîner avec Marine Le Pen, pardon, dans une démocratie,
10:32ce n'est pas un crime de lèse-majesté, pardon.
10:35– Non, mais c'est un problème.
10:37– Non, moi, ce n'est pas un problème, pardon.
10:40Et non, madame, il y a 37% des Français,
10:46moi, qui n'ai pas voté pour eux,
10:47qui ont voté pour les candidats de l'Assemblée nationale.
10:49– Le Conseil constitutionnel dit que le Rassemblement national
10:52est d'extrême droite, monsieur.
10:53– Et vous ?
10:53– C'est le Conseil d'État.
10:55Et donc, ils le sont.
10:56Ils sont d'extrême droite.
10:58– Non, non, non, c'est un problème ici,
11:00c'est un problème ici, autour des tables,
11:03avec la presse et avec la...
11:05– C'est peut-être aussi le caractère secret de ce dîner
11:08qu'il y en a fait en France.
11:09– Attendez, moi, je reproche plein de choses,
11:11attendez, Jean-Michel, moi, je reproche,
11:13vous le savez, plein de choses au Rassemblement national,
11:16je dis, aujourd'hui, tu ne peux pas faire
11:18comme s'il n'y avait pas 37% de gens
11:20qui ont voté pour eux au deuxième tour.
11:22– On n'est pas obligés de dîner avec Marine Le Pen,
11:23c'est une autre question.
11:24– Moi, je m'encontre fou qu'ils dînent avec qui ils veulent,
11:26mais vous, vous dînez, je ne sais pas, avec moi,
11:29ou vous déjeunez avec moi, regardez, ça vous pose des problèmes.
11:32– Vous déjeunez très sympathique.
11:33– Et très sympathique, réciproquement,
11:35et cordial, absolument.
11:36Non, non, mais attendez, moi, juste,
11:37il y a un problème vis-à-vis de vous,
11:39moi, pas vous, personnellement, madame, ça va de soi.
11:42Quelle leçon de morale vous pouvez donner
11:45quand vous vous êtes alliés avec la France insoumise ?
11:47C'est impossible, vous vous alliez,
11:49je ne dis pas ça de vous, attention,
11:51écoutez bien ce que je dis,
11:52il y a une, comment dire,
11:54une tolérance à fréquenter des antisémites
11:59que je ne savais pas de gauche.
12:01Pardon, c'est ça que vous faites aujourd'hui.
12:03Aujourd'hui, attendez.
12:04– Il y a une tolérance à dîner,
12:06ou même à faire élire des personnes
12:09dont l'ADN du parti, c'est l'antisémitisme,
12:12fondé par des Waffen-SS,
12:14ça, ça ne pose pas de problème.
12:15– Mais moi, ça me pose un problème.
12:16Mais les deux me posent un problème, madame.
12:18Je ne suis pas émi-plégié.
12:20– Mais donnez-moi, dans les personnes
12:21qui ont été élues à la France insoumise,
12:23quelqu'un qui a été condamné pour antisémite.
12:26Donnez-moi le nom de quelqu'un qui a été condamné pour antisémite.
12:29Un fiché S qui a la tête d'un groupuscule
12:33qui, il y a 10 jours encore, tapait sur des juifs.
12:36Et ça ne vous pose pas un problème.
12:37– Et on a fait élire des gens qui sont allés frapper des homosexuels
12:41qui tiennent des propos racistes, antisémites, homophobes,
12:44sans aucun problème.
12:45Nous n'avons pas fait élire.
12:46– Attendez, pardon, est-ce que je…
12:47– Parce que ce sont les Françaises et les Français qui ont choisi.
12:49Vous l'avez rappelé, vous avez dit,
12:5137% des gens ont voté pour l'Assemblée nationale.
12:53– On ne peut pas dire rien de restit, quand même.
12:56– Vous êtes d'une hypocrisie, mais c'est incroyable.
12:58– Ah, parce que vous, vous ne l'êtes pas, par contre.
12:59Il n'y a aucune hypocrisie à dire que le Rassemblement national
13:03n'est pas un problème dans notre pays parce qu'il est d'extrême-droite
13:05et qu'il a une idéologie qui est xénophobe, raciste, homophobe.
13:09Je vous rappelle que Jordan Bardella vient d'être élu
13:13avec des gens patriotes et avec…
13:15– Attendez, madame, ça ne sert à rien.
13:18– Arrêtez, monsieur.
13:19– Ça ne sert à rien de couper, j'essaie juste de vous dire une ou deux choses.
13:22– Je vous réponds.
13:22– Non, vous ne répondez pas, vous n'écoutez pas les questions.
13:27Non, vous n'écoutez pas, vous êtes avec vos œillères où on ne peut pas discuter.
13:30– Vous n'en avez pas.
13:31– Non, sur ce terrain, absolument pas.
13:33Moi, je constate qu'il y a un certain nombre de gens
13:37qui ont été investis par le Rassemblement national qui sont insupportables.
13:41Et vous avez raison.
13:42– Il y a des gens qui sont élus.
13:43– Attendez, je constate qu'il y en a une dizaine ou une douzaine
13:47de côté de la France insoumise, mais là, ça vous choque infiniment.
13:51Moi, les deux me choquent, moi, de la même façon.
13:54Je dénonce à la fois l'histoire du Rassemblement national et, par exemple,
13:59qu'est-ce que je peux prendre ?
14:00Tiens, entre les deux tours, sur l'affaire de la double nationalité,
14:04de la binationalité, je trouve que c'est une saloperie, donc je le dis.
14:08J'attends juste de gens comme vous qui disent exactement la même chose,
14:13qui disent non, on n'aurait pas dû investir un type qui est cliché.
14:17Non, on ne devrait pas applaudir un de vos partenaires qui dit la police tue.
14:23– Je n'ai pas fait.
14:23– Non, on ne devrait pas investir un Philippe Poutou qui dit le Hamas,
14:30il fait de la résistance.
14:31Quand vous en tirerez des conséquences, je vous prendrai au sérieux.
14:35Moi, ce que j'attends de vous, j'attends de tout le monde, de moi y compris,
14:38qu'on soit conséquents.
14:39Le Rassemblement national, ils ne le sont pas, malheureusement,
14:42vous n'êtes pas plus.
14:44– Notre ligne a toujours pris des conséquences.
14:46– Elle n'était pas conséquente.
14:47Elle est que vous voulez tellement gagner les élections
14:49que vous êtes prêts à vous allier avec des gens dont je pensais
14:53qu'ils vous donnaient envie de vomir il y a encore 20 ans.
14:56– Diana Ladioc, Robert Ménard, on marque une courte pause.
15:00On rappelle quand même que le Rassemblement national et la France insoumise,
15:03ça représente un peu plus de 220 députés aujourd'hui à l'Assemblée.
15:07Dans un instant, on évoque les difficiles lendemains du Front républicain.
15:10A tout de suite.
15:11RTL Matin, Céline Landreau.
15:14– Tous unis contre le Rassemblement national,
15:17c'était le credo dans l'Antre-deux-Tours,
15:20mais tous bien plus démunis au moment de trouver une majorité aujourd'hui.
15:23Alors voilà que certaines voix de l'ancienne majorité présidentielle
15:27ou de la droite tendent la main,
15:30c'est le cas de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin
15:33et de l'ancienne présidente de l'Assemblée nationale Yellen Brodbivé.
15:36– Pendant une année,
15:37– obligé de s'engager pour trois ans,
15:38– définir quatre, cinq sujets,
15:40– sur trois textes, sur quatre textes,
15:42– sur lesquels nous décidons de travailler ensemble,
15:44– pour gouverner, pour travailler.
15:45– Et ces sujets, ils ne tombent pas du ciel,
15:47ils ont été l'expression des Français.
15:51– Diena Ba Diop, députée socialiste, porte-parole également du PS
15:55et toujours avec nous, tout comme Jean-Michel Appati et Robert Ménard,
15:58se mettre d'accord sur trois, quatre sujets,
16:01comme le disait Yael Brone-Piné ou Jean-Pierre Raffarin,
16:03c'est vraiment impensable pour vous aujourd'hui,
16:06cette stratégie-là avec des gens qui ne sont pas de votre camp ?
16:10– Moi, cette stratégie-là, je suis d'accord,
16:12mais à partir du moment où ces trois, quatre mesures,
16:15ce sont trois, quatre mesures qui sont issues du programme du Nouveau Front Populaire,
16:19non, mais comment vous voulez fermer la porte ?
16:22Comment vous voulez qu'on se mette d'accord sur trois, quatre mesures
16:25qui nous seraient dictées par une majorité présidentielle
16:27qui a été disqualifiée ou par la droite qui a aussi été disqualifiée dans ce scrutin ?
16:31Enfin, entendez, entendez, non mais ce qui est désespérant,
16:35c'est que, entendez que quand même, les Françaises et les Français ont mis,
16:40comment dirais-je, ont placé en première ligne, même si ce n'est pas beaucoup,
16:44le premier groupe à l'Assemblée, la première coalition,
16:47c'est comme celle du Nouveau Front Populaire.
16:49Donc nous, moi, quand j'étais sur le terrain,
16:51les gens m'ont parlé de l'augmentation du SMIC,
16:53les gens m'ont parlé, justement, de l'accès aux soins, de la sécurité aussi,
16:59de la, par exemple, du retour de la police de proximité, vous voyez ?
17:03Donc il y a, eh bien, nous, on a fait campagne sur ça.
17:07– Je suis maire d'une ville, personne ne me bascine avec la sécurité.
17:10– Mais moi, je suis adjointe au maire depuis quinze ans,
17:12dans un quartier populaire, dans une ville avec des quartiers populaires,
17:15au Mureau, et je peux vous assurer que j'ai fait le tour…
17:17– Ils veulent de la police, pas de la police de sécurité.
17:19Ils veulent des mecs qui embarquent et des mecs qu'on les mette en prison.
17:22– Mais monsieur, je suis allée dans des petits villages,
17:24comme Adenville ou Nauflet, et on me parle de police de proximité.
17:27– Je voudrais juste revenir à la solution.
17:29Comment on sort de tout ça ? Robert Ménard, tout à l'heure,
17:31vous nous disiez, en fait, il faut une autre figure,
17:32pas quelqu'un, pas un responsable politique aujourd'hui.
17:35– Et je trouve, je ne vous parle pas de vous, personnellement,
17:40mais commencez par dire, on va se mettre d'accord sur trois ou quatre mesures,
17:44et il y en a, vous savez, mais alors c'est à partir de notre parti.
17:47– Mais c'est nous qui avons le groupe le plus important.
17:49– Il vous en manque 100 députés.
17:51– Et les autres, il en manque beaucoup plus.
17:52– Je suis d'accord.
17:53– Pourquoi on se mettrait d'accord sur des mesures de personnes
17:55qui sont encore moins nombreuses que nous ?
17:57– Madame, est-ce que vous pouvez ne pas couper tout de suite la parole ?
17:58– Mais c'est parce que c'est vous qui lui dites, vous êtes…
18:00– Oui, mais quand on vous interpelle, vous croyez juste,
18:03attendre qu'on finisse et vous répondrez.
18:05– Non, non, mais attendez, si le Rassemblement national, il avait fait 180 députés,
18:10mais vous seriez tous à leur expliquer, à juste raison,
18:14putain, il en manque une centaine pour arriver à la majorité.
18:18Vous, ça vous effleure même pas que vous n'avez pas de majorité.
18:22La seule chose que je dis, c'est que moi je suis persuadé que vous tous,
18:25vous, les responsables du parti, des partis, vous êtes une,
18:29j'allais dire, le problème de ce pays.
18:31– Ah bien sûr.
18:32– Oui, vous êtes le problème de ce pays.
18:34Pourquoi je dis ça ?
18:35Parce que la façon dont vous posez les questions,
18:38on ne trouvera jamais une réponse.
18:40Pas pour vous, encore une fois, je me contrefiche du Rassemblement national ou du Parti Socialiste.
18:45Ce que je veux, c'est qu'on prenne les mesures, que maire que je suis,
18:49on a besoin pour ce pays.
18:51Pour ça, on a besoin d'aller piocher ailleurs.
18:53Je pense qu'aujourd'hui, on a des gens qui ont eu de l'expérience, je ne sais pas…
18:57– Vous pensez à qui ? Vous avez un nom là ?
18:58– Jean-Louis Bourleau, prenons un exemple.
19:00– Le problème de Jean-Louis Bourleau, c'est que ça coûte très cher.
19:02Il est très dépensier.
19:03– Attendez.
19:04– C'est son problème.
19:05– Non, mais attendez.
19:05– Allez-y, je suis sérieux.
19:06– Michel Apatie, allez-y.
19:08– Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des gens comme ça,
19:10des casse-tex de gauche, il y en a un peu plus.
19:13Il y a des gens, il y a des…
19:15Attendez, pardon madame, on peut juste ne pas avoir votre point de vue,
19:18sans pour l'instant qu'il soit disqualifié.
19:20Pourtant, il y a un certain nombre de maires,
19:22qui sont des maires dans un certain nombre de villes avec qui je ne partage pas grand-chose,
19:26mais on a en commun une expérience du quotidien.
19:29Qui n'ont aucune envie d'être autre chose que maire et donc,
19:32qui ne s'accrocheront pas…
19:33– Qui n'ont peut-être pas envie d'être Premier ministre non plus, d'ailleurs.
19:35– Non, mais moi, je suis maire de Béziers, rien ne vaut ma mairie.
19:39Je vous le dis, rien, aucun bonheur n'est plus important que d'être maire en France.
19:43Je pense que si on allait chercher ailleurs,
19:46peut-être qu'on pourrait, sur un certain nombre de mesures, avancer.
19:50C'est tout, et on sortirait de cette guerre civile…
19:53– La difficulté, c'est immense.
19:55Ce goût du drame que la France a.
19:57– Nous y sommes dans le drame.
19:58– Mais on adore ça.
20:00– L'idée des trois ou quatre textes, je n'y crois pas du tout.
20:03L'urgence, c'est de voter un budget.
20:06C'est l'urgence.
20:07Parce que si nous ne gérons pas correctement la question budgétaire
20:12dans cette fin d'année 2024,
20:15nous essuierons une tempête sur les marchés financiers.
20:17Et là, les retraités, les épargnants, l'économie souffrira beaucoup.
20:21Je voudrais juste continuer, juste une seconde.
20:24– Une seconde alors.
20:24– Je ne crois pas du tout à la personnalité venue de l'extérieur.
20:27Un gouvernement, ça doit être une équipe homogène, solide,
20:31et qui a de l'autorité pour faire face aux décisions économiques à prendre,
20:35donc budget, pour faire face à la guerre en Ukraine,
20:37et pour faire face, on en a connu il y a un an,
20:40aux désordres sociaux, s'ils s'en produisent, je pense aux émeutes.
20:43Ça n'est que la politique, eh bien ça n'existe pas.
20:46Je voudrais faire confondre à tout le monde la crise…
20:48– Sénat Badiop, s'il vous plaît, vous avez dix secondes pour répondre à tout ça.
20:52Je sais, c'est compliqué.
20:54– Écoutez, moi, je vais être très claire avec vous,
20:56à un moment donné, celles et ceux qui ont créé le chaos
20:59ne peuvent pas être la solution.
21:00Donc la majorité présidentielle, et encore moins le président,
21:03n'a pas à nous faire la leçon.
21:04Aujourd'hui, moi je pense que nous sommes dans un moment inédit.
21:08Il faut qu'on soit en capacité, comme en Allemagne,
21:10ou comme au Parlement européen, d'aller chercher des majorités de projets,
21:14et c'est ce que nous proposons.
21:16Et donc, les gens qui sont issus du Nouveau Front Populaire
21:19doivent être capables de faire ça,
21:21pour, justement, ne pas être dans une situation de blocage.
21:24– Majorité de projets, mais sur votre programme.
21:25– Sur notre programme.
21:27– Merci, Diana Badiop, députée socialiste.
21:30Dans un instant, on parle d'un sujet qui vous aura sûrement intéressé,
21:33vous l'enseignante.
21:34Cinq ans après la loi anti-fessée,
21:36a-t-on un problème avec l'autorité en France ?
21:38Et ça dépasse largement le cadre familial.
21:40Vous l'entendrez à tout de suite.
21:42RTL Matin, Céline Landreau.
21:459h30 sur RTL, c'était il y a cinq ans, jour pour jour,
21:49la loi numéro 2019-721 était publiée au journal officiel,
21:54loi relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires plus connues,
21:58sous le nom de loi anti-fessée.
22:01– Autant une gifle, je peux comprendre qu'on appelle ça une violence.
22:03Une fessée, j'avoue que ma grand-mère m'en a déjà mis quand j'étais petit,
22:06ça ne faisait pas non plus très très mal.
22:08– De quoi ils se mêlent ?
22:09C'est nous qui élevons nos enfants.
22:10Quand elles font une bêtise, elles ont une fessée.
22:12Une fessée, c'est vraiment deux claques qui sonnent sur la fesse,
22:15ça ne va pas plus loin.
22:17– Tu te tapes sur les fesses de temps en temps, quand ils sont passages.
22:19– Tu t'appelles comment ? – Alexis.
22:21– Est-ce que tu as déjà eu des fessées ? – Ben oui.
22:23– Ce n'est pas bon, c'est vrai que le geste part,
22:24parce qu'on est excédé à un moment.
22:26Ça peut être un mouvement d'humeur quand on a tout essayé
22:28et qu'il y a une grosse crise.
22:31– Des réactions recueillies pour RTL par Nicolas Ginestière.
22:33Et pour parler de ce sujet avec nous ce matin, Arnaud Gallet, bonjour.
22:38– Bonjour.
22:38– Vous êtes membre du conseil d'administration de Stop V.E.O.,
22:42violence éducative ordinaire.
22:44Didier Pleu également, bonjour.
22:47– Bonjour.
22:47– Psychothérapeute, docteur en psychologie du développement,
22:50vous êtes l'auteur du livre « L'éducation bienveillante, ça suffit »
22:53aux éditions Odile Jacob et toujours autour de la table Robert Ménard,
22:58maire d'Yverdroit-de-Béziers et l'éditorialiste Jean-Michel Apathy.
23:02Arnaud Gallet, d'abord, cette fois elle a 5 ans aujourd'hui.
23:06En quoi elle était importante à vos yeux ?
23:08– Elle est importante parce qu'elle vient de dire quand même,
23:10il faut se rappeler, dans ce pays on a un enfant qui meurt
23:12sous les coups de ses parents tous les 5 jours, d'accord ?
23:15C'est-à-dire qu'obtenamment, il faut renvoyer un message clair, net, précis
23:17sur l'éducation, sur la manière dont on doit éduquer
23:19et puis il faut prendre le pli aussi de d'autres pays.
23:21Vous savez, avant d'arriver ici, en Suède, en 1979,
23:24donc il n'y a pas si longtemps, mais quand même,
23:26donc il y a quand même 45 ans, ils adoptaient la même loi.
23:28Quelles sont les conséquences aujourd'hui en Suède ?
23:31Vous avez quand même 26% d'enfants placés en moins,
23:33vous avez des prisons confermées,
23:35vous avez une société qui est nettement moins violente, etc.
23:36Donc ça veut dire que derrière cette loi,
23:38quel choix de société voulons-nous faire ?
23:40Est-ce qu'on veut continuer, en fait, à faire comprendre aux enfants,
23:43en les éduquant, qu'on peut utiliser la violence
23:45et donc qu'eux-mêmes peuvent reproduire cette violence ?
23:47Parce qu'après tout, par les coups, il semblerait qu'on passe un message.
23:50C'est ça le message.
23:51Donc ça veut dire que cette loi, elle vient interdire la violence
23:54de manière éducative.
23:55D'ailleurs, on peut quand même s'interroger sur le fait que violence
23:57et éducation puissent apparaître en même temps.
23:59C'est quand même quelque chose de surprenant.
24:00Robert Moënard, vous êtes maire de Béziers.
24:02J'imagine que de temps en temps, vous êtes amené à célébrer
24:04des mariages dans votre ville.
24:07Vous faites donc lecture aux époux de l'article 371.1 du Code civil
24:12qui a changé.
24:13Il y a eu un petit rajout.
24:14C'est ça, un alinéa qui s'est ajouté avec cette loi de 2019.
24:17Alinéa qui précise l'autorité parentale s'exerce sans violence
24:21physique ou psychologique.
24:24La lecture de cet article n'a jamais provoqué de réaction particulière
24:27dans l'Assemblée.
24:28Je le souligne chaque fois pour tout vous dire.
24:30Tant je trouve absurde cet ajout.
24:33Je pense qu'on essaie, qu'on confond tout.
24:36Sur la violence faite aux enfants, moi j'ai des enfants et des petits-enfants.
24:40Je suis un vieux monsieur maintenant.
24:41Je veux dire, toucher un enfant ou martyriser un enfant
24:46ou bousculer un enfant, c'est inadmissible.
24:48Sauf que, est-ce que vous vous rappelez le débat parlementaire ?
24:51Le débat parlementaire, il y a cinq ans.
24:54Il y a des gens qui sont intervenus pour dire qu'une fessée
24:58sur la couche d'un enfant, quand vous tapez comme ça, c'était inadmissible.
25:02Que quand même, on n'allait pas taper sur la main d'un enfant
25:05qui mettait les doigts dans la prise électrique.
25:08Et chaque fois, je pose la question évidente.
25:10Il ne vous est jamais arrivé, puisqu'ils sont là, ils vont se marier.
25:13Ils ont des fois des enfants déjà, d'ailleurs, et il y a plein de gens.
25:15Il ne vous est jamais arrivé de donner une tape sur la couche de vos enfants.
25:19Mais moi, je l'ai fait, comme tout le monde le fait, quasiment tout le monde.
25:23La tape, il y a même, attendez, il y a même des gens qui ont expliqué
25:26qu'aller au coin en classe, c'était humiliant.
25:29Mais enfin, attendez, on se calme avec ça.
25:32Si c'est pour dire qu'il ne faut pas de violence.
25:34Je suis mille fois d'accord avec vous et je me parle comme maire
25:37et je convoque, vous savez, dans des rappels à l'ordre des familles qui le font et tout.
25:41– Mais quel est le problème de lire la linéa supplémentaire pour vous ?
25:43– Non, parce que ces renvoyats…
25:45– La linéa est acceptable, telle qu'il est.
25:47– Mais bien sûr, mais c'est ce qu'il y a derrière.
25:49– Oui, mais c'est bien de dire aux gens qu'il ne faut pas de violence.
25:50– Mais non, c'est se donner bonne conscience pour 3 francs.
25:54– Ça vaut le coup des fois de se donner bonne conscience.
25:55– Non, mais attendez, pardon, non, ça ne sert à rien.
25:59On est dans un pays où on passe notre vie à se donner bonne conscience.
26:02– Attendez, est-ce que depuis 5 ans, les violences,
26:07les vraies violences faites aux enfants ont diminué ?
26:09Non.
26:10– Peut-être pas, parce qu'il n'y a pas de violence des politiques, M. Ménard, d'ailleurs.
26:13– Mais non, je suis désolé, les Suédois…
26:15– On rappelle qu'il n'y a pas de sanctions associées à cette loi, d'ailleurs.
26:18– Tout ça sous Emmanuel Macron, jusqu'à présent,
26:20on n'a pas eu de ministère de l'enfance, etc.
26:22Il n'y a pas de politique.
26:22Les Suédois, et d'autres pays d'ailleurs, se sont donnés les moyens.
26:25On ne peut pas vous laisser dire ça.
26:26Et puis, je vais vous dire, M. Ménard,
26:27vous n'êtes peut-être pas d'accord, effectivement, sur les choses.
26:29Quoi qu'il en soit, la loi est là.
26:32Ce qu'on peut dire aussi, c'est que, vous savez, le mariage pour tous, par exemple.
26:34Il y a eu plein de personnes qui étaient contre.
26:36Pas de problème, y compris des mères, etc.
26:37Aujourd'hui, on n'a pas le choix que de marier, y compris des personnes homosexuelles.
26:41Bon, très bien, là, c'est pareil, en fait.
26:42C'est-à-dire qu'il y a une loi qui existe.
26:43– Quelle loi ?
26:44– Qu'on arrête ce débat-là, en fait.
26:45Aujourd'hui, il y a une loi, la loi, il faut l'appliquer.
26:47– Pardon, là, on est ici pour discuter, monsieur, du bilan au bout de 5 ans.
26:52Si vous nous interdisez d'en débattre, moi, je pense que c'est une loi…
26:59– Il n'y a pas de volonté politique de l'État.
27:01– Je pense qu'il y a tout un tas de lois, de sociétés,
27:03où on se fait plaisir, Jean-Michel Apathie,
27:06où il faut avoir de vraies majorités sur de vraies questions.
27:09– Vous ne pouvez pas dire ça, monsieur.
27:10Un enfant, tous les 5 jours, se coupe ses parents, vous ne pouvez pas dire ça, monsieur.
27:12– Mais personne ne vous parle de ça.
27:14On vous parle de tout ce qu'il y a eu comme débat à l'intérieur.
27:17– Au département qui fait une buesse de stupide.
27:19– Robert Ménard, s'il vous plaît, moi, je voudrais vous parler
27:21des chiffres tirés du baromètre de la Fondation pour l'enfance.
27:24En 2024, près de 8 parents français sur 10
27:27savent ce que sont les violences éducatives ordinaires,
27:30physiques, psychologiques ou verbales.
27:32Pour autant, la même proportion, 81% reconnaissent y avoir eu recours
27:36au moins une fois cette année.
27:38Didier Pleu, comment on explique ce qui peut apparaître comme une dichotomie ?
27:44En fait, on sait que ce n'est pas bien, mais on le fait quand même.
27:47– De toute façon, vous l'avez dit, les parents qui ont recours à la FEC,
27:50bien sûr, c'est tout à fait condamnable.
27:52Ce sont des parents qui sont excédés, qui sont en burn-out.
27:55C'est pour ça que je n'arrête pas de dire qu'il faut arrêter
27:57entre ce mouvement de balancier, entre permissivité éducative,
28:01l'éducation bienveillante et un retour à l'autoritarisme.
28:04Il faut ce que j'appelle, moi, une autorité en amont.
28:07C'est le titre de mon dernier livre, l'autorité éducative.
28:09Ça veut dire quoi ?
28:10Qu'il faut que les parents retrouvent une autorité
28:14qui augmente le seuil de tolérance aux frustrations des enfants,
28:17qui leur donne le goût de l'effort, des parents qui sont à la verticalité
28:20et non pas dans une espèce de démocratie familiale.
28:24Je ne veux pas d'un retour à l'autoritarisme,
28:26je veux simplement des parents modèles, qui exigent, qui contraignent,
28:30qui frustrent, mais bien sûr, qui aiment.
28:32Et c'est ça qui évite la violence éducative.
28:34Quand on éduque les enfants, quand on les élève en amont,
28:38quand on ne les surprotège pas, quand on ne les surstimule pas,
28:40quand on ne les surcommunique pas et qu'on ne les survalorise pas,
28:43les enfants s'adaptent à la réalité.
28:46Mais comme dirait, disait Anna Arendt dans les années 60,
28:50elle disait toujours, l'échec de l'éducation,
28:52c'est quand on veut un développement personnel de l'enfant.
28:55Non, l'éducation, c'est apprendre la réalité.
28:57Et c'est ça l'autorité éducative, c'est apprendre le réel.
29:00Ce n'est pas faire du développement personnel uniquement avec son enfant.
29:03Et c'est là qu'on n'est pas bon.
29:04Alors en ce moment, on va dire, file dans ta chambre.
29:07Il vaut mieux un fil dans ta chambre qui coupe la relation
29:09que de réexpliquer avec bienveillance la règle, la règle,
29:13toujours la règle, et accueillir l'émotion.
29:15Mais je répète, c'est une fausse trêve, le fil dans ta chambre.
29:18C'est en amont qu'il faut intervenir.
29:20Eh bien, on intervient, nous, juste après ça,
29:23pour développer ce que vous venez de nous expliquer.
29:25A tout de suite.
29:25RTL Matin, Céline Landreau.
29:28L'entre nous a fait exactement le contraire, mais on continue à le vivre.
29:32Je veux bien.
29:33Robert Ménard, que vous venez d'entendre et qui continue de débattre
29:38pendant les pauses de cette question de l'autorité sur les enfants.
29:44Comment l'exercer cinq ans après l'interdiction
29:47des FEC, cette loi anti-FEC parue au journal officiel,
29:51publiée au journal officiel le 11 janvier 2019.
29:54Arnaud Gallet, on entendait juste avant la pause,
29:57le docteur Didier Pleu nous expliquer, en fait,
30:00dire à l'enfant, file dans ta chambre, c'est simplement repousser le problème.
30:05Comment on fait si on n'a pas le droit d'isoler l'enfant qui est perturbateur,
30:09si on n'a pas le droit de le corriger physiquement, évidemment,
30:12mais même si le time out,
30:15voilà, sortir l'enfant de la pièce où sont les autres adultes,
30:20si ça, c'est considéré comme une violence,
30:22comment, en tant que parents, aujourd'hui, on s'en sort si tout ça est interdit ?
30:25Je veux dire déjà comment on fait pour rebondir sur ce qui a été dit avant.
30:28C'est que déjà, en 1, on se donne les moyens d'accompagner les parents.
30:32Ça, c'est la première chose.
30:33C'est-à-dire, on accompagne comment ?
30:34Parce que quand, le soir, après une journée de travail,
30:36on rentre parfois un peu fatigué, ça arrive,
30:39et qu'on a des enfants, des petits qui testent les limites tout le temps,
30:43on est accompagné comment ?
30:45Vous avez des actions de soutien à la parentalité qui peuvent être mises en place.
30:48Théoriquement, comme c'était l'enjeu aussi qui avait été mis en place par Emmanuel Macron
30:50avec les mille premiers jours, etc., et bien d'autres choses,
30:52et qui n'a pas été suivi d'effet.
30:53En réalité, c'est-à-dire que vous avez, par exemple, sur les violences éducatives ordinaires,
30:56on entend beaucoup de choses à boire et à manger pour des choses comme ça.
30:59En réalité, pourquoi est-ce qu'on ne met pas en place un référentiel,
31:02par exemple, sur les violences éducatives ordinaires ?
31:03On pourrait le faire.
31:04Qu'est-ce que ça veut dire, en français, un référentiel ?
31:06Un référentiel, ça signifie qu'on pourrait très bien imaginer,
31:08même dans le carnet de santé, etc., et dans d'autres documents,
31:10de, justement, passer une communication, au niveau des parents,
31:13sur la question des violences éducatives ordinaires.
31:15Aujourd'hui, en fait, on dit, on pose une loi,
31:17on fait de la communication, on dit c'est pas bien,
31:19et on ne donne pas les moyens, en fait, d'appliquer la loi.
31:21C'est ça, le sujet, en réalité.
31:21Mais non, le sujet, il n'est pas...
31:23Moi, vous savez ce qui me trompe dans cette histoire ?
31:25C'est notre capacité à dire des choses qu'on ne fait pas.
31:28Dire 80% des parents, et moi, comme tout le monde,
31:32j'ai donné une taffe sur les fesses de ma fille...
31:34Honnêtement, Robert Ménard, je ne suis pas sûre que ce soit 80% aujourd'hui,
31:36des parents qui ont des jeunes enfants qui mettent des fessées.
31:39Mais attendez, ça dépend de ce que c'est.
31:40Vous n'avez jamais eu un geste d'exaspération avec vos enfants ?
31:43Mais qu'est-ce que vous allez me le faire ?
31:45Mais vous allez me le faire.
31:47À qui vous faites croire ça ?
31:48À personne, vous le faites croire.
31:50Mais je ne vous crois pas.
31:51Vous avez dit, je vous promets qu'il n'en a jamais eu.
31:53Vous n'avez jamais dit, tiens, ne touche pas à la prise
31:55et tapez sur la main du gosse qui met la prise ?
31:57Vous êtes...
31:59Attendez, pardon, ce que je veux dire, c'est que j'ai compris.
32:03Vous êtes des saints autour de ça.
32:05Non, ce n'est pas ça, non, non.
32:06Si, par ailleurs, oui, mais ce n'est pas ça.
32:08Jean-Michel, je vous connais trop.
32:10Je sais que vous êtes un saint, donc vous êtes le seul.
32:12Donc ici, il n'y a que des saints qui disent qu'ils n'ont jamais eu un geste d'exaspération.
32:17Exaspération, six coups, ce n'est pas tout à fait pareil.
32:20Mais non, mais on ne parle pas...
32:21Tout le monde est d'accord qu'il ne faut pas donner des coups.
32:23Cette toile ne disait pas.
32:25Vous avez lu, est-ce que vous avez lu le compte-rendu de cette toile d'édition ?
32:29Il y a des gens qui ont dit des choses fous.
32:31On a entendu une dame, psychologue de son état, spécialisé en phares,
32:34en disant, vous n'êtes jamais engueulés avec vos enfants pour savoir comment on s'habille le matin.
32:39Moi, je suis pour l'uniforme à l'école.
32:41Il est dans une partie de ma classe, parce qu'au moins, tu as plus des balas.
32:43Tu as ta fille, tu te parles 20 minutes de discussion parce que je ne veux pas m'habiller comme ça.
32:48Ce n'est pas vrai, tout le monde l'a vécu.
32:50Moi, j'ai entendu une psychologue m'expliquer,
32:52ah non, non, quand même,
32:54elle doit décider.
32:56Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est dans des débats à ce moment-là.
32:58Elle doit décider.
33:00Elle n'est pas inscrite dans la loi que les enfants ont le droit de décider comment s'habillent.
33:02Qu'est-ce que je fais ?
33:04Qu'est-ce que faisait cette psychologue ?
33:06Je la laisse en pyjama,
33:08je prends ses habits, je l'amène à l'école,
33:10en pyjama,
33:12avec ses habits,
33:14et elle se décidera bien à s'habiller.
33:17Et ça, ce n'est pas humiliant pour le gosse.
33:19C'est ça que j'essaye juste de vous dire.
33:21Quand on va jusqu'au bout des choses,
33:23on est absurde.
33:25Vous confrontez deux choses
33:27qui, au fond, ça ne nous apporte pas beaucoup.
33:29Vous confrontez les comportements individuels
33:31ou des raisonnements marginaux
33:33avec la position des pouvoirs publics.
33:35Il est intéressant que les pouvoirs publics
33:37disent qu'ensuite, sur le terrain,
33:39l'application soit difficile.
33:41Certes, il est intéressant que les pouvoirs publics
33:43disent que dans l'acte éducatif,
33:45la violence n'est pas permise
33:47et l'intégrité du corps est nécessaire.
33:49C'est important que les pouvoirs publics le disent.
33:51C'est un progrès.
33:53C'est tout. Après le reste,
33:55l'application est compliquée.
33:57Non, pas du tout.
33:59Je suis absolument d'accord.
34:01Personne ne touche l'intégrité du corps.
34:03Cette loi, elle est vécue
34:05par tout un tas de gens.
34:07Je vois que je marie des gens toutes les semaines
34:09comme une espèce d'hypocrisie générale
34:11et de leçon de morale à des gens
34:13qui ont fait la morale toute la journée.
34:15Et il y en a marre de la morale.
34:17En Suède,
34:19moins de délinquance par la suite.
34:21Non mais attendez, c'est important.
34:23Ce n'est pas de l'idéologie. C'est factuel.
34:25Regardez les chiffres.
34:27Regardez en Suède. Regardez ce qui se passe en Suède.
34:29Et vous verrez effectivement que
34:31notamment, vous avez moins de délinquance,
34:33vous avez moins de suicides, moins d'alcoolisme,
34:35etc. Et que c'est un lien direct.
34:37Après, on peut effectivement fermer les yeux et se dire
34:39que ce qu'ont fait les Suédois en 1979,
34:41c'était une hérésie absolue.
34:43Alors même qu'aujourd'hui, alors qu'en Suède,
34:4570% des personnes étaient contre en 1979,
34:4795% des personnes le sont pour aujourd'hui.
34:49Parce qu'effectivement, ils ont admis
34:51qu'il y avait des conséquences. En France,
34:53on est rétrograde. Les enfants en France
34:55sont malmenés. Un enfant encore, je le redis,
34:57attendez,
34:59Monsieur Maynard quand même, regardez comment les enfants
35:01sont malmenés. 160 000 enfants victimes chaque année
35:03de violences sexuelles, etc. On multiplie des choses en fait.
35:05Et ça a changé.
35:07La loi, elle a changé.
35:09Parce que ça n'a pas été
35:11suivi d'effets.
35:13Monsieur Maynard, ça n'a pas été suivi d'effets,
35:15je le redis. Emmanuel Macron
35:17n'a pas été au bout des choses. En Suède, ils se sont donnés les moyens
35:19et nous, c'est ce qu'on demande. On demande donc
35:21des actions précises qui se mettent en place, de soutien effectivement
35:23à la parentalité, de campagne qui se mette en place,
35:25de référentiel, etc. Pour être en capacité de se dire que cette loi,
35:27elle n'est pas uniquement un morceau de papier,
35:29une loi de plus, etc. Mais qu'on soit
35:31en capacité, etc. Et je le redis,
35:33c'est un enjeu.
35:35C'est un enjeu de continuité.
35:37Elle a été votée par
35:39l'ensemble des sénateurs, l'ensemble
35:41des députés, moins une voix.
35:43Je la connais bien parce que c'est ma femme.
35:45Et nous ne battons pas nos enfants
35:47à la maison. Vous pouvez le leur demander.
35:49Tout ça intervient dans une période où on parle
35:51beaucoup d'éducation positive,
35:53concept très souvent caricaturé. Je vous rappelle
35:55quand même la définition du Conseil de l'Europe.
35:57C'est un comportement parental fondé sur l'intérêt
35:59supérieur de l'enfant qui vise à l'élever,
36:01à le responsabiliser, qui est non-violent,
36:03qui lui fournit reconnaissance et assistance
36:05en établissant un ensemble de repères
36:07favorisant son plein développement.
36:09Didier Pleu, psychothérapeute, docteur
36:11en psychologie du développement. En quoi c'est
36:13dangereux cette éducation positive
36:15présentée comme ça ?
36:17Non, non, c'est pas du tout dangereux. J'ai même participé
36:19à ce genre de programme il y a une dizaine d'années. Non, ce que je
36:21conteste, c'est l'éducation positive à la française.
36:23L'éducation bienveillante
36:25qui, en fait, c'est du post-doltoïsme.
36:27Et on perd tout bon sens éducatif.
36:29Moi, je faisais l'accord
36:31avec Robert Menard quand il disait que
36:33on peut exaspérer avec un enfant, etc.
36:35Mais il faut du bon sens éducatif.
36:37Un enfant est branché pour le
36:39principe de plaisir. C'est du biologique,
36:41ça. On est victime de nostriatome.
36:43Il y a des tempéraments qui sont plus
36:45qu'émandeurs, gourmands que d'autres. C'est ça,
36:47le bon sens éducatif. C'est quelle est
36:49l'autorité parentale qui va justement freiner
36:51cet appétit pour le plaisir
36:53à outrance. Par exemple, quand on parlait
36:55du choix des vêtements, ben non, il n'y a pas
36:57de drame à faire au niveau du choix des vêtements.
36:59Si l'enfant est habitué à la frustration de temps
37:01en temps, c'est-à-dire que tu ne fais pas ce que tu veux,
37:03tu ne marches pas à l'envie, il ne va pas
37:05décider de mettre un T-shirt
37:07quand il fait moins 40 ou de mettre un anorak
37:09quand il fait plus 30. Il n'y a pas
37:11d'histoire. Il choisit de temps en temps
37:13dans sa singularité, mais la plupart du temps,
37:15c'est aux parents de choisir, car c'est lui
37:17qui connaît le réel.
37:19Et c'est ça, le bon sens éducatif. C'est de ne
37:21pas toujours faire les
37:23mêmes synthèses post-psychanalytico-
37:25je-ne-sais-quoi. Et entre parenthèses,
37:27je pourrais vous dire que je cause à pas mal de collègues
37:29dans les pays scandinaves, ils sont pleins
37:31d'enfants rois et d'ado-rois. Donc ça ne marche
37:33pas du tout l'éducation positive
37:35dans les pays scandinaves.
37:37C'est pas ce que disaient les études, je me permets de vous le dire.
37:39Les études, notamment en Suède,
37:41démontrent le contraire. Alors après, j'entends bien.
37:43Moi, ce qui me semble important de rappeler,
37:45c'est que, j'irais éthiquement,
37:47l'enfant, pour nous, il n'est pas
37:49adressé. La question
37:51des violences éducatives ordinaires, c'était quand même ça.
37:53Et c'est important, effectivement, de le rappeler
37:55et de rappeler également que la violence
37:57par définition, c'est une atteinte
37:59à l'intégrité. Enfin, je veux dire, on parle de quoi, là,
38:01réellement ? C'est quand même surprenant
38:03quand même de se dire qu'en France,
38:05on en a encore à voir ces débats-là.
38:07On est rétrograde, en fait.
38:09Une pause dans un instant quand les politiques
38:11s'en mêlent.
38:13La méthode, c'est quoi ? C'est deux claques et au lit.
38:19Comment exercer l'autorité
38:21parentale ? L'été
38:23dernier, au moment des émeutes qui
38:25touchaient le pays, le préfet de l'Hérault, Hugues Moutou,
38:27donnait sa recette aux parents.
38:29Quand on a des enfants, on s'en occupe dès la naissance.
38:31Si, effectivement, ces enfants
38:33sont élevés comme des herbes folles,
38:35il ne faut pas s'étonner qu'à 12, 13 ans,
38:37on les voit caillasser des véhicules de police.
38:39La méthode, c'est quoi ? C'est deux
38:41claques et au lit.
38:43Toujours avec nous, Arnaud Gallet, militant pour la protection
38:45de l'enfance, Didier Pleu, psychothérapeute,
38:47docteur en psychologie du développement,
38:49l'éditorialiste Jean-Michel Apathy et
38:51Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de
38:53Béziers. Deux claques et au lit,
38:55disait Hugues Moutou.
38:57C'est quoi ? C'est le monstance près de chez vous
38:59ou c'est une incitation à la violence ?
39:01Non, non, attendez, ce serait bien juste d'expliquer
39:03quand est-ce que Hugues...
39:05Au moment des émeutes UREN.
39:07Il me semble que je l'ai dit, Robert Ménard.
39:09Non, non, mais je vais vous expliquer.
39:11Je peux dire, je vous déteste
39:13pas et en plus, on est prêts d'accord.
39:15La morale, c'est pas bien, mais l'humour, c'est bien.
39:17Non, non, ça dépend. C'est avec vous.
39:19Mais je rigole.
39:21Comment ça s'est passé avec...
39:23On s'est retrouvé à La Devesse,
39:25un quartier difficile, un matin
39:27avec Hugues Moutou, il était préfet de
39:29l'Hérault en ce moment-là, au lendemain
39:31des violences.
39:33Comme maire, j'ai accès
39:35vous savez aux caméras de vidéosurveillance.
39:37Et il y avait
39:3980 ou 100 gamins qui avaient
39:41participé à ces violences. Pas rien,
39:43ils avaient brûlé la maison de quartier,
39:45brûlé la, comment ça s'appelle,
39:47la mairie annexe, enfin
39:49tout un tas de choses. Et
39:51qu'est-ce qu'on avait constaté ? Qu'ils étaient
39:53rentrés tous à 4h du matin
39:55chez eux,
39:57habillés en noir cagoulé, parce qu'on les voyait
39:59sur les images, puant l'essence
40:01parce que quand tu fous le feu, tu sens
40:03l'essence. Et on avait pas eu
40:05un parent, un parent,
40:07un parent, ni un père ni une mère
40:09qui s'était posé la question
40:11ou qui se l'était posé en tout cas, qui était venu voir la police
40:13en disant quand même, il arrive à
40:154h du matin... Mais la solution c'est les claques ?
40:17Mais attendez...
40:19C'est ça la question en fait.
40:21Pardon, de temps en temps, un sératome de ces gamins
40:23ils seraient rentrés, leur père l'aurait refoutu
40:25deux paires de gifles et les
40:27auraient mis au lit plutôt que d'être dans la rue
40:29à foutre le feu, ça nous aurait pas fait de mal.
40:31Madame, c'est juste ça, alors vous pouvez
40:33ne pas l'entendre, vous pouvez dire que
40:35c'est absolument affreux... Non, le lit
40:37à 4h du matin plutôt que brûler des bâtiments publics
40:39ça j'ai aucun problème avec ça.
40:41Mais moi j'ai eu les mêmes problèmes
40:43Madame, quand j'étais le premier maire
40:45le premier maire a instauré
40:47un couvre-feu
40:49a instauré un couvre-feu
40:51pour les enfants de moins de 13 ans
40:53après 23h
40:55je l'ai fait il y a 10 ans
40:57on m'a traité de facho
40:59parce que quand même
41:01tu empêches les enfants tout seul
41:03après 23h... Non, mais c'est pas tout à fait
41:05le même truc... Bien sûr que c'est
41:07la même chose, bien sûr que c'est la même chose...
41:09Je trouve très intéressant votre défense du Gomoutou
41:11parce que vous éprouvez la nécessité
41:13de resituer un contexte
41:15ça veut dire, je sais pas si vous vous en rendez compte
41:17que une autorité
41:19publique, une autorité de l'Etat
41:21qui tient ce genre de paroles
41:23ça n'est pas acceptable
41:25ça n'est pas
41:27à un préfet, à un ministre
41:29ou à un responsable politique de dire
41:31deux claques et au lit
41:33la puissance publique
41:35ne peut pas en aucun cas
41:37prôner la violence
41:39et si vous restituez
41:41le deux claques et au lit
41:43bon sens, vous n'allez pas en faire un principe
41:45éducatif des deux claques
41:47vous n'allez pas l'écrire dans un livre
41:49donner deux claques à vos enfants
41:51donc la parole que nous avons entendue est scandaleuse
41:53et c'est bien pour ça qu'on
41:55l'a restituée dans un contexte
41:57je la restitue dans un contexte pour dire
41:59le contexte, monsieur Ménard, c'est l'ordre de l'Anse 45
42:01monsieur Ménard, vous avez des enfants
42:03je vais vous dire, monsieur Ménard
42:05monsieur Ménard, je vais vous raconter
42:07je vais vous prendre un exemple
42:09je vais vous prendre un exemple d'un gamin que j'ai rencontré
42:11je vais vous prendre un exemple d'un gamin
42:13pour répondre à votre question de deux claques et au lit
42:15j'ai été dans un CER il n'y a pas très longtemps en Guyane
42:17Guyane, Cacao
42:19donc dans l'arrière pays guyanais
42:21j'ai rencontré des jeunes là-bas, parce que j'étais là-bas notamment
42:23parce que j'ai été victime de violences sexuelles dans mon enfance, d'un double inceste
42:25j'arrive là-bas, les jeunes me disent
42:27pourquoi t'es là, etc.
42:29j'en parle, il y avait un jeune
42:31qui avait tout explosé en Martinique, tout explosé
42:33en Guadeloupe, tout explosé
42:35en Guyane, en sachant pourquoi j'étais là
42:37il dit
42:39pourquoi tu parles de mon histoire, c'est-à-dire que ce gamin-là
42:41qui avait tout foutu en l'air
42:43en réalité, qui faisait partie des gamins
42:45qui étaient dans les émeutes, etc.
42:47c'était pas deux claques et au lit en fait, c'était un gamin qui était victime
42:49d'inceste, et qu'on avait déplacé sans cesse
42:51etc. et sa seule manière à lui, c'était
42:53d'exploser sur l'extérieur, posons-nous la question
42:55sur la manière de, pourquoi les jeunes aujourd'hui
42:57et on arrête cinq minutes de dire ça
42:59et donc ces deux claques et au lit
43:01parce que tous les gosses
43:03mais c'est incroyable quand même
43:05ça fait peur
43:07c'est inquiétant, vous m'inquiétez déjà avant
43:09mais je le sens encore aujourd'hui
43:11tant que vous voulez, je m'en contrebalance
43:13qu'est-ce que ça veut dire ?
43:15c'est-à-dire que les cent gamins qui ont foutu le feu
43:17dans ma ville, tous, ils ont des excuses
43:19il y a un problème derrière
43:21être victime d'inceste
43:23c'est pas une excuse monsieur
43:25être victime d'inceste, c'est pas une excuse
43:27je suis désolée, on va juste demander
43:29attendez, je parle d'un enfant monsieur
43:31j'ai pas été non sévère
43:33je vais devoir faire preuve d'autorité avec vous
43:35parce que là vous n'écoutez rien, on dirait des gamins, s'il vous plaît
43:37ça va, je vous en prie, des gamins
43:39c'était gentil Robert Ménard
43:41Didier Pleu, vous êtes psychothérapeute
43:43docteur en psychologie du développement
43:45deux claques et au lit
43:47c'est choquant pour vous d'entendre un préfet
43:49tenir des propos pareils ?
43:51oui, oui, bien sûr
43:53parce que quand on a une position officielle
43:55on dit pas des choses comme ça
43:57mais je sais que la violence par moment d'un enfant, d'un ado
43:59a du sens, mais je répéterai toujours
44:01que ce sont les enfants pas élevés
44:03qui deviennent des sauvageons
44:05et qui peuvent devenir de futurs émeutiers
44:07moi je me souviendrai toujours de la phrase de
44:09Primo Levi dans son dernier livre
44:11qu'il disait, les nazis
44:13sauf exception, n'étaient pas des monstres
44:15c'était des gens mal éduqués
44:17l'éducation c'est ça
44:19l'éducation c'est le respect de l'autre
44:21l'éducation c'est tu marches pas à l'envie, tu fais pas ce que tu veux
44:23et ça, ça doit être fait en amont
44:25avec les parents
44:27à l'école, avec des autorités
44:29saines, pas des autorités répressives
44:31pas des autoritarismes
44:33mais des autorités qui respectent l'enfant
44:35mais qui apprennent le réel, c'est-à-dire
44:37on fait pas ce qu'on veut
44:39dans la vie, c'est comme ça, ça s'appelle le principe de réalité
44:41oui mais sans violence, y'a pas de problème
44:43vous avez raison, mais sans violence
44:45sauf qu'aujourd'hui, plus personne ne prône ça à l'école
44:47on écoute les enfants
44:49les enfants à l'école, y'a rapport hiérarchique
44:51c'est connu, je veux dire, avec la violence
44:53à l'école telle qu'on a pu même la connaître
44:55on sait bien que c'était quelque chose de merveilleux
44:57y'a aucun problème, c'était génial, c'est pour ça qu'on a changé
44:59et voilà, continuez à tenir un discours
45:01comme ça, y'a
45:0380% des français
45:05que vous culpabilisez à tort
45:07parce qu'ils sont pas des...
45:09parce que certains mères comme vous apprennent pas aussi
45:11le...
45:13vous êtes en train de dire qu'y'a pas de problème à dire
45:15de caca au lit...
45:17vous êtes venu dans ma ville voir ce qu'on fait
45:19pour l'apparentalité
45:21mais venez voir avant de parler, ça vous changera
45:23avec plaisir
45:25l'invitation est lancée
45:27vous pourrez vous rendre abaisé
45:29Arnaud Gallet
45:31c'est terrible de parler de choses dont on ignore tout
45:33mais c'est tellement facile
45:35de perorer un micro
45:37tu vois
45:39merci à tous les 4
45:41Didier Pleu, Arnaud Gallet, Robert Ménard
45:43et Jean-Michel Apathy
45:45dans un instant, ce sera plus détendu
45:47on va parler musique avec Eric Jean
45:49vous êtes bien sur RTL