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Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 19 juin 2024

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00:00RTL matin jusqu'à 9h30, avec Amandine Bégaud et Yves Kelvy.
00:089h, l'heure du débat désormais sur RTL, comme chaque matin, on décrypte cette folle campagne des législatives, derniers épisodes.
00:15Je dissouds ce soir l'Assemblée nationale.
00:19Ça fait 7 ans que je travaille comme un fou pour que le pays aille mieux, que les réformes avancent, donc je l'ai pris pour moi.
00:23Ça ne m'a pas fait plaisir évidemment que ça m'a touché.
00:25Si demain je n'ai pas de majorité absolue, je refuserai d'être nommé.
00:28Je veux pouvoir pour agir.
00:30Pardon ? On est chez les fous.
00:32Nous sommes unis.
00:33C'est pas sérieux.
00:34Il faut avoir de la décence en ce moment.
00:35S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui, c'est Léon Blum.
00:38En pensant qu'on a appelé Front Populaire une alliance qui permettra 300 circonscriptions à LFI.
00:44Moi ce qui me frappe, c'est l'esprit de défaite.
00:47C'est que les gens disent c'est terrible, mais ça va arriver.
00:49Je vous rassure, le président de la République ne changera pas jusqu'à l'été 2027.
00:53C'est bon pour vous ?
00:54C'est bon pour tout le monde ?
00:55On se croirait presque dans une série télé.
00:57C'est pourtant la vraie vie.
00:58Avec nous ce matin pour débattre Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de Béziers.
01:02Bonjour Robert Ménard.
01:03Bonjour à vous.
01:04Ici en studio Jean-Michel Apathy.
01:07Bonjour Jean-Michel.
01:08La question du jour, elle est simple.
01:09Emmanuel Macron pourra-t-il tenir trois ans ?
01:12Quelle que soit l'issue du vote, on va en débattre.
01:14Dans un instant avant cela, l'essentiel de l'actualité.
01:16Olivier Bois.
01:17Et d'abord la nuit très agitée en Gironde avec des orages et des trompes d'eau.
01:21Les pompiers ont mené 250 interventions au cours de la nuit.
01:24A Bordeaux par exemple, il est tombé un mois de pluie en une demi-heure.
01:28Et le temps va rester orageux de la Loire en passant par Lauvergne jusque dans le Grand Est.
01:32Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, était l'invité d'RTL ce matin.
01:36Il réaffirme que l'abrogation de la réforme des retraites est un objectif pour le nouveau front populaire.
01:40Mais sur l'âge de départ à 60 ans, on le fera en fonction de ce que nos finances publiques permettent, a-t-il ajouté.
01:47Deux adolescents de 13 ans incarcérés cette nuit après avoir été mis en examen pour viol et pour violences et injures à caractère antisémite.
01:54La victime est une jeune fille de 12 ans.
01:56C'est elle qui est allée porter plainte avec sa famille samedi à Courbevoie, en proche banlieue parisienne.
02:01Huit personnes arrêtées ce matin en Nouvelle-Calédonie dont le leader du CCAT
02:06qui est le mouvement considéré par les autorités comme étant à l'origine du soulèvement de colère et des émeutes dans l'archipel.
02:12Et puis les dernières nouvelles concernant Kylian Mbappé, il va subir de nouveaux examens aujourd'hui.
02:16Le SAV des Bleus affirme qu'il reste incertain, sans préciser s'il parle du match de vendredi contre les Pays-Bas ou du reste de la compétition.
02:24En attendant, le joueur va devoir porter un masque.
02:27Et puis au programme du jour, 15h Croatie-Albanie, 18h Allemagne-Hongrie et 21h l'Écosse face à la Suisse.
02:35Merci beaucoup Olivier Bouin. Dans un instant, la question du jour.
02:38Pourra-t-il tenir trois ans ? Vous avez compris que nous parlons du président de la République.
02:42A tout de suite avec nos invités.
02:45RTL Matin, jusqu'à 9h30.
02:47RTL Matin, 7h-9h30.
02:50Avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
02:52Emmanuel Macron, va-t-il pouvoir tenir trois ans ?
02:55Trois ans, 1095 jours, c'est notre question du jour.
02:59Et pour en débattre face à face, Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de Béziers et Jean-Michel Apathie, éditorialiste ici à Paris.
03:06Pour commencer, messieurs, je voulais vous faire entendre, ou plutôt réentendre sans doute,
03:09cet échange entre un électeur et Gabriel Attal, c'était avant-hier au Péreux-sur-Marne.
03:17Il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
03:19Il fait tout. Vous avez compris ?
03:21Vous savez, là c'est une élection législative.
03:25On vote pour le premier ministre.
03:27Vous êtes bien, vous êtes même très bien dans l'éducation nationale.
03:32Pour l'instant, ça va bien.
03:34Mais alors, le président, c'est lui qui nous fout dans la merde. C'est tout.
03:39Il faut qu'il la ferme, le président, c'est lui qui nous fout dans la merde.
03:43Robert Ménard, pardon, c'est ce qu'on vous dit à Béziers ?
03:46On le dit partout, pas qu'à Béziers.
03:49Je comprends que monsieur Attal le défende.
03:51Vous avez vu que c'est maintenant le petit frère du chef de l'État.
03:54Pourquoi je fais remarquer ça ? Parce que je veux dire, aujourd'hui, j'ai l'impression, on a l'impression, les Français ont l'impression…
04:00Robert, je vous interromps tout de suite, excusez-moi.
04:01En l'occurrence, le premier ministre ne l'a absolument pas défendu.
04:04Et c'est ce qui, moi, me frappe le plus.
04:06Il n'y a pas un mot.
04:08Il n'a pas défendu, non, il n'a pas défendu, mais il n'a pas enterré, alors on est d'accord, on est d'accord, on est d'accord.
04:13Personne ne le défend.
04:14Moi, surtout, ce qui me saute aux yeux, c'est qu'il est complètement déconnecté des choses.
04:19Moi, les gens ici, ils ne votent pas RN, ils ne votent pas la France insoumise, ils votent contre Macron, contre Macron.
04:26Et ça ne va pas s'améliorer, parce que vous avez vu les propos, il a perdu la tête, par exemple, de temps en temps.
04:32Là, vous avez vu, n'ayez pas peur, on dirait le pape.
04:36Il explique, qu'est-ce qu'il explique ? J'ai déchiré le voile de l'ignorance.
04:40Mais on a quitté le parterre des vaches pour je ne sais pas quoi.
04:46Et en même temps, la Constitution le protège ?
04:50Non.
04:51Il est omnibulé par lui-même et il voudra absolument rester au centre du jeu.
04:58Et il est capable de tout, il est capable de s'entêter comme il est capable de claquer la porte et de dire, vous m'emmerdez, je me casse.
05:04Jean-Michel Abbati, la Constitution ne le protège pas, vous dites non ?
05:07Non, la Constitution, pas du tout, c'est un lieu commun qui n'a aucune réalité.
05:13S'il y a une majorité absolue à l'Assemblée nationale le 7 juillet, ce que je crois, je pense que rien ne peut empêcher le RN aujourd'hui d'être majoritaire.
05:25Je rappellerai juste ceci, en 2017, au second tour des élections législatives, le parti d'Emmanuel Macron, La République En Marche, récupère 32% des suffrages.
05:35C'est le niveau actuel du seul RN aujourd'hui dans les sondages.
05:39Il a 314 sièges.
05:41Il y aura peut-être plus de triangulaires, plus de participations ?
05:44Peu importe, je pense que le RN sera en tête dans 500 des 577 circonscriptions.
05:49Jean-Michel, ce n'est pas la question.
05:51Mais c'est ma réponse, le RN aura une majorité absolue.
05:58Dans ce cas-là, Emmanuel Macron sera privé de tout pouvoir.
06:01Zelensky, s'il a besoin de quelque chose en Ukraine, d'armes, d'argent, de soldats, ce n'est pas la peine qu'il aille voir Emmanuel Macron.
06:08Parce qu'Emmanuel Macron ne pourra rien décider.
06:11Si les marchés financiers, comme c'est très possible hélas, chahutent la Banque de France quand elle voudra conclure des emprunts,
06:20nous sommes le premier emprunteur de la zone euro, Emmanuel Macron va regarder passer les trains.
06:25Emmanuel Macron n'aura plus aucun pouvoir et il ne rendra pas service au pays en restant.
06:30S'il n'y a pas de majorité absolue, nous entrons là dans un tel trou noir que personne ne sait comment ça peut se passer.
06:38Mais la détestation d'Emmanuel Macron, qui est déjà importante, ne va sûrement pas diminuer.
06:43Donc je pense qu'il ne finira pas le quinquennat.
06:45Jean-Michel, il y a deux choses.
06:48Que ce ne soit pas une bonne chose pour la France qui s'accroche à son poste dans le cas d'une majorité absolue du RN, vous avez raison.
06:57Personne ne le conteste, mais ce n'est pas la question.
06:59La question c'est, est-ce que pour autant il fera ce qui est dans l'intérêt de la France,
07:05c'est-à-dire dire, allez, je prends acte de tout ça et je vais faire autre chose dans ma vie.
07:09Je n'en suis absolument pas persuadé.
07:11C'est pour ça que je citais un certain nombre de...
07:13C'est pas tenable.
07:14Vous savez ce qu'est la politique.
07:16Vous savez ce qu'est la politique, Robert.
07:18Quand vous êtes affaibli, vous l'êtes.
07:20Attendez, Jean-Michel, vous pouvez être affaibli et vous pouvez y rester.
07:23On a vu des fins de quinquennat aussi terribles que ça.
07:29Attendez, je vous rappelle.
07:31François Mitterrand, la fin de François Mitterrand, il était détesté par les Français.
07:36La fin de François Hollande, il était détesté.
07:38On est dans un cas de figure différent.
07:40Mais aujourd'hui, en plus vous le dites à la fin, en disant que personne ne sait.
07:46Oui, personne ne sait.
07:47Mais moi je n'exclus pas, pas plus que vous manifestement d'ailleurs,
07:50je n'exclus pas qui s'accroche aux branches.
07:52Pardon, vous dites, il ne pourra pas faire ce qu'il veut.
07:55Je crois qu'on ne prend pas conscience, Robert.
07:58On ne prend pas conscience de la tempête face à laquelle on est.
08:02Je crois qu'on ne prend pas conscience, Robert, de la tempête face à laquelle on est.
08:06Mais est-ce que lui, il en a conscience ?
08:08Mais bien sûr qu'il en a conscience.
08:09Je voulais juste qu'on l'écoute hier.
08:11Robert Ménard.
08:12Sortez de ma ville, vous allez voir si j'en prends pas confiance.
08:14Oui, non mais pas vous, je parlais d'Emmanuel Macron.
08:16Le président qui hier était sur l'île de Sein, il a rendu hommage aux 128 résistants de la première heure.
08:22Écoutez-le et on va essayer de comprendre ce qui se cache derrière ce discours.
08:27Verser son sang, refuser la fin du combat.
08:31Résister, oui.
08:32Résister à la défaite comme on résiste aux tempêtes.
08:35Aussi solide qu'un roc, oui.
08:37Du pays de ceux qui préfèrent la liberté à la peur.
08:41Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison.
08:45Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison.
08:47Il parle de lui, là, non ?
08:49Évidemment, ce discours, il l'aurait tenu en temps normal.
08:52On aurait dû, c'est un discours de président, peut-être un peu perché.
08:56Oui, un petit peu quand même, oui.
08:57Un peu, voilà.
08:58Mais là, évidemment, il y a une double lecture qui fait qu'on se dit, ah oui, il parle de lui, il va résister, tout ça.
09:05Sur l'île de Sein, il a dit d'autres choses qui sont beaucoup plus impressionnantes.
09:09Il a dit sous pour éviter la chienlit.
09:11De qui il parle ?
09:12De quoi il parle ?
09:13On a les manifestants de mai 68, puisque c'était un mot de De Gaulle pour les stigmatiser, dans la rue.
09:19Et puis il dit aussi le programme.
09:21J'étais frappé par ça.
09:23Le programme du Front populaire est un programme immigrationniste.
09:28Il a peut-être raison sur le fond, ça je m'en fous, c'est le fond de mon problème.
09:31Mais lui qui tenait la balance égale lors de sa conférence de presse entre extrême droite et extrême gauche,
09:36voilà que du coup la balance n'est plus égale.
09:39S'il y a un parti qui est immigrationniste, c'est-à-dire qui menace l'identité de la France,
09:43alors vous vous tournez vers l'autre.
09:45Et Emmanuel Macron, en une semaine, a totalement changé de stratégie,
09:49ce qui me fait dire que Gabriel Attal ne doit avoir qu'un souhait.
09:52Qu'il se taise.
09:53Comme lui a dit le passant l'autre jour dans la campagne électorale.
09:57Robert Médard.
09:58Attendez, d'abord, oui, la gauche, Jean-Michel, elle est immigrationniste.
10:04Oui, d'accord.
10:05Attendez, vous vous en fichez, c'est pas vrai.
10:07Je vous ai entendu un certain nombre de fois, pas vous foutre de ça.
10:10Non, je vous parle d'Emmanuel Macron.
10:13Que vous et moi on le pense, c'est une chose, que Macron le dise, c'est une autre.
10:16Emmanuel Macron a raison de reconnaître l'évidence.
10:20D'accord, d'accord.
10:21Ensuite, on est d'accord, sur la résistance, pardon, ça me rappelle aussi une rhétorique
10:27que plus personne ne peut supporter.
10:30Lui, il s'oppose, il est l'incarnation de la résistance,
10:34mais le sous-texte de ce genre de déclaration, c'est que de nouveau,
10:39on a d'un côté les résistants et les autres les partisans de la collaboration,
10:43et on revient à cette rhétorique et tout.
10:45Une partie des journalistes, je discute avec l'un d'entre eux,
10:48ont souvent joué de cette corde-là, Jean-Michel, je vous le dis gentiment,
10:51mais quand même, parce qu'il y en a marre de ça.
10:53Chaque fois qu'il ouvrira sa gueule pour reprendre l'expression...
10:56On a résisté aux partis antisémites de Jean-Marie Le Pen, heureusement.
10:59Oui, d'accord, mais je vous ai entendu nous expliquer que la résistance
11:03était tout ce qui résistait aussi au Rassemblement national.
11:06Au moins, sur ça, un certain nombre de gens ont changé,
11:09dont vous, je m'en félicite, bravo Jean-Michel.
11:12Ce que je veux vous dire, c'est que cette rhétorique, elle est insupportable.
11:15Et vous avez raison, il a intérêt à fermer sa gueule,
11:17comme disait violemment ou pas très poliment l'interlocuteur...
11:22Il n'a pas l'air d'avoir l'intention quand même de vouloir se taire.
11:26Il est le titre des petits cailloux tous les jours.
11:28Il est perché. Vous avez vu ce qu'il a dit aux députés ?
11:32Il dit « je souffre pour vous et je vous aime ».
11:35Il les appelle, paraît-il, en arrivant.
11:37Oui, pour leur dire ça, il leur dit « je souffre pour vous et je vous aime ».
11:40Attendez, on est dans quoi, là ?
11:42Aujourd'hui, ce qu'il faut prendre acte, ce qu'il devrait prendre acte,
11:46c'est la détestation qu'il incarne,
11:49et le fait que chaque fois qu'il prend la parole, ça affaiblit ses candidats,
11:54qui d'ailleurs, vous avez vu, j'entendais, je ne sais pas où ce matin,
11:57sur une chaîne, je ne sais pas si c'est la vôtre,
11:59tout un tas de députés qui se gardent bien de mettre son visage, son nom,
12:03qui pourraient dire qu'ils n'ont jamais été macronistes,
12:05s'ils pouvaient le faire.
12:06Et oui, là, il y a quelque chose de terrible, y compris de terrible pour lui.
12:09Il est ailleurs, il est ailleurs, il est ailleurs.
12:12Non, il n'est pas ailleurs, il est dans ce qu'il estimait de sa remontada,
12:15si je puis dire, même si l'expression n'est pas élégante.
12:17Attendez, Yves, vous y croyez vraiment ?
12:20Et ça passe par faire peur.
12:22Il fait peur, mais il peut faire peur tant qu'il veut, il ne va pas remonter.
12:26Il a cru, alors si je crois ce qu'on dit,
12:29et ce que disent certains bonnes gens,
12:31il aurait cru encore le vendredi ou le samedi
12:34qu'il allait gagner ou qu'il allait remonter dans les élections européennes.
12:37Mais comment tu peux imaginer ça ?
12:39C'est que t'es avec quatre conseillers, une poignée de conseillers,
12:42certains je les connais, qui doivent lui, je ne sais pas,
12:45ils l'entretiennent dans un rêve, dans un autre monde.
12:48Enfin, ça ne tient pas le goût.
12:49Vous avez vu les sondages.
12:50Je veux bien qu'il se trompe.
12:51Enfin, aujourd'hui, ce n'est pas lui le favori pour dans dix jours.
12:55Enfin, qui peut le penser ?
12:57Donc ça ne tient pas à trois ans ?
12:59Non, non, ce n'est pas pareil.
13:01Je crois qu'ils vont se prendre les bras clés, et ça peut tenir.
13:06Quand on vous écoute, Robert, on se dit, ça ne peut pas tenir trois ans comme ça.
13:09Quand il y a une coupure avec la population,
13:12quand on a perdu des élections européennes,
13:14on a perdu des élections législatives,
13:16on n'a plus la possibilité, quand on préside le Conseil des ministres,
13:19d'influer sur son déroulement.
13:21On ne choisit plus rien.
13:22A quoi on sert ?
13:23A ces troupes ?
13:24Oui, c'est ça.
13:25A quoi on sert ?
13:26A rien.
13:27Vous croyez que ça va tenir trois ans comme ça ?
13:29Bien sûr que non.
13:30En les écoutant, Robert, on comprend que ça ne tiendra pas trois ans.
13:34Jean-Michel, le problème, c'est la personnalité du chef de l'État.
13:40Bien sûr, pour quelque chose de raisonnable,
13:43je suis d'accord avec vous, j'applaudis à ce que vous venez de dire,
13:45mais le problème, c'est qu'il n'est pas raisonnable.
13:47Les propos qu'on peut citer, il y en a d'autres depuis huit jours,
13:51disent à quel point il n'est centré que sur lui-même.
13:56Il est persuadé, mais il l'a fait depuis sept ans,
14:00il est persuadé qu'avec ses propres biceps, au sens propre,
14:03d'ailleurs, de temps en temps, on les voit,
14:05ses propres biceps, il est capable de renverser la table.
14:08On a affaire à quelqu'un qui est dans une autre logique.
14:11Moi, j'en suis persuadé qu'il est dans une autre logique
14:13et que donc, on peut s'attendre à tout.
14:15Honnêtement, vous vous attendiez, vous, à ce qui dissolve l'Assemblée nationale ?
14:19Évidemment pas.
14:20Donc, tout est possible.
14:22Merci beaucoup, Robert Ménard.
14:24Jean-Michel Apathie, vous restez avec nous.
14:26On va essayer de comprendre dans quelques instants
14:27ce qui se passe vraiment dans les coulisses de l'Elysée.
14:29A tout de suite.
14:40Que se passe-t-il dans la tête d'Emmanuel Macron ?
14:42Que se trappe-t-il aussi en coulisses à l'Elysée ?
14:45Question de notre deuxième débat.
14:47Jean-Michel Apathie est toujours avec nous.
14:48Loris Boixot nous a rejoint.
14:50Bonjour.
14:51Et bienvenue.
14:52Vous êtes journaliste au Figaro
14:53et vous avez signé ces derniers jours une grande enquête,
14:56notamment sur les coulisses de l'Elysée.
14:57Je voulais vous faire entendre Olivier Faure.
14:59C'était ce matin sur RTL,
15:00le premier secrétaire du Parti Socialiste.
15:01Écoutez.
15:03On entendait Jupiter, on a eu Néron.
15:04Cet homme qui a été élu et réélu
15:06pour faire face à l'extrême droite
15:08enchaîne les reprises du discours de l'extrême droite.
15:12Comment est-il possible aujourd'hui qu'il accuse les partis de gauche
15:15d'avoir une politique immigrationniste ?
15:17Décidément, cet homme-là n'a aucune colonne gratébrale
15:19et c'est ce que ce pays lui reproche aujourd'hui.
15:22Néron, cet empereur isolé, reclus,
15:24qui regardait son empire, sa ville, brûler.
15:26C'est Néron, Jean-Michel Apathie, aujourd'hui Emmanuel Macron.
15:29C'est amusant en tout cas,
15:31puisqu'il s'était présenté comme Jupiter
15:33le premier jour de son élection.
15:35Le comparer à Néron aujourd'hui, c'est tentant.
15:37Je ne sais pas si ça nous aide vraiment,
15:38mais il a tout cassé quand même.
15:42Il était à la tête des institutions les plus solides
15:44que la France ait connue,
15:45sans doute à la tête des institutions
15:47les plus solides de tous les pays européens.
15:49Il a tout foutu par terre en une minute.
15:51Donc Néron, je ne sais pas,
15:53c'est quand même un brise-fer.
15:54Je ne le reconnais plus.
15:55C'est le titre de votre enquête,
15:57Loris Boîchaud.
15:59C'est ce que vous a confié l'un des fidèles de la première heure.
16:01Ça décrit l'ambiance à l'Elysée aujourd'hui.
16:04Ça décrit cette rupture, en fait,
16:05entre une partie des collaborateurs
16:07ou anciens collaborateurs d'Emmanuel Macron,
16:09une partie de ses troupes et le chef de l'État.
16:11Troupes qui ne comprennent pas sa décision.
16:15On parle notamment de ses 250 députés
16:17qui craignent l'effacement à l'Assemblée nationale.
16:19Effacement qui a déjà commencé,
16:21quand on regarde les investitures,
16:22dans une centaine de circonscriptions en France,
16:24sur 577,
16:26les Français ne pourront pas voter
16:28pour les candidats d'Emmanuel Macron.
16:30Pour la plupart d'entre eux,
16:32ces absents ayant décidé de se ranger derrière un autre candidat.
16:34C'est ce risque de l'effacement.
16:35C'est le risque aussi de la disparition
16:37d'une ligne politique,
16:38le dépassement gauche-droite,
16:39qu'on a beaucoup entendu dans la bouche d'Emmanuel Macron.
16:43Et en cas d'écrasement à l'Assemblée nationale,
16:45entre un bloc de droite dominé par l'Assemblée nationale
16:47et un bloc de gauche dominé par la France insoumise,
16:50c'est la fin de ce dépassement gauche-droite.
16:52Alors ce qui nous intéresse,
16:53c'est d'essayer de savoir ce qui se passe
16:54à la fois dans la tête et dans les coulisses,
16:56ce matin, dans la tête d'Emmanuel Macron
16:58et dans les coulisses de l'Elysée.
16:59Quand on vous lit,
17:00quand on lit aussi la grande enquête du monde
17:02ces derniers jours,
17:03on s'aperçoit que ce n'est pas un coup de tête.
17:05Vous dites, vous, c'est l'œuvre de savants fous.
17:07Enfin, c'est ce que vous citez.
17:09C'est ce que certains disent.
17:10Qui sont ces savants fous ?
17:11Alors, sont pointés dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
17:14deux personnalités en particulier,
17:15l'ancien journaliste Bruno Rochepetit
17:17et l'ex-sénateur Les Républicains Pierre Charon,
17:19accusés d'avoir poussé le chef de l'État en coulisses
17:22à prendre sa décision
17:23et d'avoir été informé dans les jours précédents.
17:25C'est une version que réfute les intéressés.
17:27Il y a une bataille de récits...
17:28C'est un peu facile, excusez-moi.
17:29C'est un garçon, Emmanuel Macron, non ?
17:31Évidemment, c'est lui qui a pris la décision finale
17:34et qui a annoncé devant les Français.
17:35En tout cas, il y a une bataille de récits en coulisses
17:37qui montre bien l'ambiance en interne,
17:39très conflictuelle,
17:41et ce qui montre aussi cette ambiance
17:43que certains décrivent comme une ambiance
17:44fin de règne au sommet de l'État.
17:45C'est intéressant d'essayer de comprendre
17:46comment la décision a été prise.
17:47Alors, vous citez Bruno Rochepetit et Pierre Charon,
17:50mais visiblement Alexis Colère aussi,
17:52qui est secrétaire général de l'Élysée depuis 2017,
17:55était plutôt finalement,
17:57ou s'est plutôt rangé finalement,
17:59aux arguments de ceux qui souhaitaient la dissolution.
18:01Puis il y a un autre personnage
18:02qui passe entre les gouttes,
18:03et à mon avis, on a tort de le laisser passer entre les gouttes,
18:05c'est Gérald Darmanin,
18:06qui est le seul ministre que l'on repère
18:09comme ayant été favorable à la dissolution
18:12et pourquoi,
18:13parce qu'il n'y a rien de politique dans la dissolution,
18:15c'est quand même une dissolution,
18:17c'est même pas de convenance personnelle,
18:20d'émotion personnelle.
18:22Pourquoi Gérald Darmanin,
18:24qui lui n'a jamais oublié d'affaire de la politique,
18:26pas une seconde,
18:27est favorable depuis un moment à la dissolution,
18:29juste après les européennes,
18:31alors que le Rassemblement National est très haut ?
18:33Ça me parait être,
18:34de tous les personnages qui sont autour d'Emmanuel Macron,
18:37le plus étrange,
18:38le plus trouble dans sa démarche.
18:40Gérald Darmanin,
18:41qui avait lui-même d'ailleurs,
18:42souvenez-vous,
18:43pendant la réforme des retraites,
18:44encouragé le chef de l'État
18:46à soumettre son texte au vote,
18:48au risque de subir un échec,
18:49on s'en souvient,
18:50ce n'était pas la version qui avait été retenue finalement.
18:52On voit quand même une hélice éfermée,
18:54puisque Gabriel Attal n'a pas été associé à la réflexion,
18:57plusieurs ministres...
18:58Gérard Marchais,
18:59il dit visiblement,
19:00c'est juste un coup de fil qui dure trois minutes,
19:01et le président du Sénat lui dit,
19:02c'est ça la consultation.
19:03C'est d'une négligence.
19:04Ça veut dire que la Constitution n'est pas respectée.
19:06La Constitution n'est pas respectée, par contre.
19:07De Gaulle a quand même...
19:08Si !
19:09Ah oui, voilà.
19:10La Constitution, elle ne dit pas...
19:11Un coup de fil, ce n'est pas...
19:12La Constitution, elle ne dit pas coup de téléphone ou pas,
19:13elle dit consultation,
19:14donc si vous voulez,
19:15on peut faire une vision.
19:16Et la présidente de l'Assemblée nationale,
19:17Eliane Lebon-Dupuy,
19:18qui a dû aussi solliciter un entretien
19:19auprès du chef de l'État,
19:20elle était à l'Élysée,
19:21et elle a dit,
19:22est-ce qu'on peut s'entretenir en tête à tête
19:23pour en parler sérieusement,
19:24et donc ils se sont isolés.
19:25Et moi personnellement,
19:26je ne crois pas du tout
19:27que ce soit une décision prise depuis longtemps,
19:29ou réfléchie depuis longtemps.
19:30J'ai plus l'impression du coup de tête.
19:32J'ai l'impression qu'Emmanuel Macron,
19:34dans les dernières heures du dimanche,
19:37quand la défaite est consommée,
19:39décide là de faire quelque chose
19:41sans avoir réfléchi aux conséquences,
19:43et même pas aux conséquences dans lesquelles
19:46le placerait,
19:47on en a parlé tout à l'heure,
19:49une défaite aux élections législatives,
19:51et dans le cas où il se trouverait dans une cohabitation
19:53avec le Rassemblement national.
19:55Rien n'a été anticipé.
19:56C'est dire qu'Emmanuel Macron n'est déjà plus dans son mandat.
19:59Si on cherche à savoir ce qu'il y a dans sa tête,
20:01Emmanuel Macron n'est déjà plus
20:03tout à fait président de la République.
20:05Alors, en vous écoutant,
20:06on se demande si ce n'est pas aussi une histoire psy,
20:08d'une certaine façon.
20:09On va écouter le psychanalyste Jean-Pierre Winter.
20:11Ce qu'il ne dit pas, c'est la blessure,
20:14les blessures personnelles d'un homme
20:16dont il faut bien prendre en considération
20:19que depuis 7 ans,
20:20il est l'objet d'une haine.
20:23Aucun être humain ne peut résister
20:25à la pression exercée par une telle haine.
20:28Tu sais, je suis le premier à qui ça a fait mal.
20:30Je l'ai pris vraiment, pour moi.
20:32Ça m'a fait mal.
20:33Ce que j'entends, c'est le passage à l'acte
20:35de quelqu'un qui est KO.
20:36Quelqu'un qui est KO,
20:38c'est ça l'impression qui règne dans les coulisses de l'Élysée,
20:41l'aurélie de Boîchot ?
20:42C'est un mot qui revient beaucoup
20:44dans la bouche de certains de ses soutiens.
20:46Rendez-vous compte que
20:48certains de ses députés, 250 sortants,
20:50la plupart repartent au combat,
20:52craignent de revenir dans une assemblée
20:54où ils seront mis en extrême minorité.
20:56C'est ce à quoi il se prépare.
20:58Il se prépare de passer de majoritaire,
21:00alors majoritaire latif, certes,
21:01à des opposants,
21:03se préparant déjà
21:05à devoir arbitrer entre
21:06est-ce qu'on vote une motion de censure ou non.
21:08Mais lui, le président, il est sonné aussi ?
21:10Sincèrement, moi, j'ai pas tellement l'impression
21:12de voir quelqu'un de sonné.
21:14Non, parce qu'on le voit trop peu de temps.
21:16Il faudrait le voir plus longtemps, dans la journée.
21:18Il faudrait le voir le matin au réveil.
21:20Dans le son, on entend sa déception.
21:23Je donne ma vie pour vous
21:25et je n'ai pas la reconnaissance que je mérite.
21:27Donc je dissous l'Assemblée Nationale.
21:29Il vaut mieux pas y penser.
21:32Et puis je pense qu'il y a
21:34cet endujur de fatigue,
21:36de fatigue intellectuelle.
21:38Le psychiatre dont vous avez diffusé,
21:41le psychanalyste,
21:43dit que personne ne résiste à la critique.
21:45Si, les responsables politiques sont des animaux.
21:47Ils fabriquent un cul très épais.
21:49Ils se protègent, bien sûr.
21:51Je pense qu'il y a une fatigue mentale.
21:53Parce que, soumis à des crises,
21:55il n'a pas été épargné.
21:57Gilets jaunes, Covid, la crise en Ukraine.
21:59Vraiment, il n'est pas épargné.
22:01Et je pense qu'il y a une usure mentale terrible.
22:03D'ailleurs, il me semble,
22:05à l'époque, on a pu le dire,
22:07mais évidemment, on ne pouvait pas en mesurer
22:09toutes les conséquences.
22:11Il fait une très mauvaise campagne présidentielle 2022.
22:13Peu impliquée dans la campagne.
22:15Absorbée par la crise en Ukraine,
22:17mais même davantage que ça.
22:19Ils sont en train de préparer un programme de feu.
22:21Il y aura un effet. Wow !
22:23Rien n'est venu. Rien n'était préparé.
22:25Il y avait déjà, à mon avis, des signes du jury mental
22:27quantifiables dans le résultat
22:29des élections.
22:31Et le soir de sa victoire au second tour,
22:33je ne sais pas si vous vous souvenez de l'image,
22:35mais elle avait été très largement commentée.
22:37Ce n'était pas une atmosphère de fête,
22:39ni de victoire.
22:41Je pense que c'est un homme fatigué depuis un moment,
22:43et là, il a craqué.
22:45On reste dans les coulisses avec vous,
22:47il est
22:49sans doute l'un des seuls à y croire
22:51dans son camp. Rendez-vous
22:53compte que ses premiers alliés,
22:55son premier allié, François Bayrou, lui-même,
22:57appelle à démacroniser
22:59la campagne. Il veut dire par là
23:01qu'il faut que le président de la République se mette en retrait
23:03parce qu'il est trop impopulaire.
23:05Autre allié,
23:07Edouard Philippe, qui juge
23:09qu'il a dit la semaine dernière
23:11qu'il n'était pas de bon ton qu'un président s'engage
23:13plus avant dans la campagne.
23:15C'est un révélateur aussi
23:17de la fragmentation qui est en cours dans le camp présidentiel.
23:19Ce n'est pas nouveau,
23:21parce qu'eux ne sont pas les plus proches,
23:23même si ce sont les vrais alliés politiques,
23:25mais il est très très très très proche.
23:27Je crois que personne n'y croit. Même Emmanuel Macron,
23:29je ne suis pas sûr qu'il y croit.
23:31Il y a bien une réalité devant les yeux.
23:33Il appelle au sursaut, il appelle au réveil,
23:35il tente de sauver les apparences.
23:37Est-ce qu'il y croit ? Vous croyez qu'Emmanuel Macron y croit ?
23:39Vraiment ?
23:41Franchement, il faut qu'il ouvre les yeux.
23:43Il a paumé la partie.
23:45C'est bizarre quand vous essayez
23:47de raisonner.
23:49Visiblement, on n'est pas dans la raison
23:51dans tout ce qu'on raconte depuis une demi-heure.
23:53Le journalisme me surprend.
23:55C'est ça qui m'amuse.
23:57Les projections sont remontées au chef de l'État
23:59et elles sont très mauvaises.
24:01Ce sont celles qu'on voit tous dans les sondages.
24:03Elles sont très mauvaises.
24:05Voilà ce que nous pouvions vous dire.
24:07Merci infiniment à l'un et à l'autre de nous avoir accompagnés
24:09dans cette demi-heure. Dans un instant,
24:11on se retrouve.