RTL Matin - Spéciale Législatives du 24 juin 2024

  • il y a 3 mois
Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 24 juin 2024.

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00:00RTL Matin. Yves Calvi, Amandine Bégaud.
00:03Et l'événement ce matin c'est bien sûr cette lettre aux français signée Emmanuel Macron. Utile ou pas ? Peut-elle
00:08vraiment changer les choses ? On en débat dans un instant. On compte sur vous aussi
00:12bien sûr pour réagir. N'hésitez pas à prendre la parole. Ce sera chaque matin entre 9h et 10h donc sur RTL.
00:1930 de 10 pour nous appeler. Vous connaissez le principe.
00:21Mais d'abord l'essentiel de l'actualité. Olivier Bois.
00:24Et Laurent Berger n'a pas envie d'aller à Matignon.
00:26Déclaration ce matin de l'ancien patron de la CFDT dont le nom avait été cité par Raphaël Glucksmann.
00:31Ça ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon a-t-il ajouté. Il faut arrêter ces histoires là.
00:36L'urgence dit Laurent Berger c'est d'éviter l'ERN, l'Orassemblée Nationale qui précisément présente son programme ce matin.
00:42A six jours donc des législatives. Dans le reste de l'actualité, une enquête ouverte après l'attaque de l'eau hier dans le zoo Thoiry
00:48dans les Yvelines. Une femme de 37 ans a été grièvement blessée mais ces jours ne sont plus en danger.
00:53Elle faisait un footing dans une zone normalement interdite aux piétons. En Nouvelle-Calédonie, il y a eu une nouvelle flambée de violences
01:00cette nuit avec des barrages, avec des incendies à nouveau également. Ces nouvelles violences qui interviennent après le transfert en métropole de leaders indépendantistes
01:08incarcérés parce que soupçonnés d'être à l'origine des émeutes il y a un mois. Le prolongement de la ligne 14
01:13automatisée va être inaugurée aujourd'hui. 40 minutes pour aller de l'aéroport d'Orly au sud de Paris jusqu'au Stade de France et au village
01:19olympique au nord de la capitale à Saint-Denis. Et puis l'Euro de football,
01:23ultime entraînement pour les Bleus ce matin avant de partir à Dortmund pour le match contre la Pologne demain soir à 18h.
01:30On ne sait pas toujours si Mbappé pourra jouer. Les Français n'ont pas encore assuré leur qualification
01:35et on suivra évidemment le match demain 18h sur RTL.
01:38La Suisse, grâce à son match de l'un partout contre l'Allemagne, a assuré sa qualification pour les huitièmes de finale.
01:43Et puis au programme du jour, le groupe B, 21h, Albanie-Espagne et Croatie-Italie.
01:49Merci beaucoup Olivier Boye, il est 9h02.
01:52RTL matin avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
01:56Deuxième et dernière semaine de campagne avant le premier tour de dimanche. Avec nous ce matin Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de Béziers et Isabelle Saporta,
02:03éditrice et éditorialiste. Bonjour à vous deux.
02:08Emmanuel Macron a donc écrit au français
02:10« J'ai entendu que vous vouliez que ça change ». Voilà ce que dit le président dans cette lettre
02:15publiée ce matin dans la presse quotidienne.
02:17Bon alors je me suis amusée un petit peu. Pour vous cette lettre c'est quoi ? Plutôt ça ?
02:22« Je vous ai compris ! »
02:24Ou alors ça ?
02:26« De parler, de parler comme la première fois, comme j'aimerais que tu me comprennes. »
02:36Voilà on peut quand même en sourire un peu. Plus sérieusement Robert Ménard, c'est « Je vous ai compris » version 2024 ou pas cette lettre ?
02:44Attendez, il nous le fait depuis combien ? Sept ans qu'il nous a compris. Vous vous rappelez ? Il a tout fait.
02:50« Allez, j'ai compris, j'ai pas été bien, on va changer, on a eu droit à tout. »
02:54Les grands débats, vous vous rappelez ? C'était après les Gilets jaunes, le Conseil national de la refondation,
02:59les rencontres de Saint-Denis. Enfin, c'est pas qu'il se répète, il radote là maintenant.
03:05Je veux dire, c'est invraisemblable. Moi je l'ai lu avec attention, il n'y a rien, rien.
03:10C'est vide comme une calvasse pour nous dire qu'il nous aime, oui très bien,
03:15il a eu de la peine, oui très bien, il en tire des leçons, oui très bien, sauf qu'il n'en tire jamais de leçons.
03:21Et puis vous vous rappelez, c'était « Moi je suis le président de tous les français. » Mais qu'il se taise, qu'il se taise.
03:28Si t'es le président de tous les français, tu fous la paix aux français, tu les laisses choisir et il en tirera et ça tombe de conséquences.
03:35Mais il est incapable de ça. Moi je lui trouve des qualités, évidemment il est intelligent, il a une mémoire incroyable,
03:41il a une capacité de travail hors du commun et une capacité de synthèse formidable, il a tout ça.
03:46Mais juste un peu de modestie, plus personne ne va entendre parler de lui, même ses propres amis ne veulent pas entendre parler de lui.
03:53Alors juste, il ne nous écrit plus, il ne nous parle plus, il ne nous fait plus rien.
03:57Bon, il s'appelle Saporta, il y a quand même des choses dans cette lettre.
03:59Moi ce que je trouve assez touchant ce matin, c'est cet amour déçu de Robert Ménard pour Emmanuel Macron,
04:05parce que là on sent bien quand même que vous lui trouviez toutes les qualités et que là c'est fini, vraiment fini.
04:09Mais vous êtes gonflé, on peut trouver des qualités, pas toutes les qualités.
04:12Moi je ne suis pas comme vous, je ne suis pas d'un camp, j'essaie de toucher dans les uns et les autres.
04:17Voilà, alors moi qui ne suis que d'un camp, je vais prendre la parole.
04:21Et du coup, c'est vrai que ce qui est assez paradoxal dans cette lettre, c'est qu'il dit « J'ai tout compris, je vais tout changer »
04:28et on ne comprend pas pourquoi, on ne comprend pas ce qu'il va faire, on ne comprend pas ce qu'il propose.
04:32Donc c'est vrai que c'est très dérangeant.
04:34Moi je ne vois pas de lignes claires dans ce qu'il nous expose.
04:37Au fond, il nous dit juste une seule chose de très clair, c'est « je vais rester ».
04:40C'est ce que disait d'ailleurs votre...
04:41Oui, il le dit très clair, j'ai compris la lettre comme ça.
04:43Voilà Jean-Garrick ce matin, « je vais rester ».
04:45Donc autant dire, si vous aviez pour espoir de vous débarrasser de moi, ça ne sera pas le cas, je resterai.
04:50Par contre, sur ce qu'il va faire, on ne comprend rien.
04:53La seule chose qu'on comprenne aussi, c'est qu'il va empêcher assez sûrement Gabriel Attal de faire campagne.
04:58Parce que pour une personne qui ne devait pas intervenir, il est donc intervenu pour sa conférence de presse,
05:03à Auradour, sur Glane, sur l'Île-de-Sein.
05:06Tous les deux jours en fait.
05:07À la fête de la musique, et là une petite lettre.
05:09Pour autant Isabelle Saporta, c'est vide comme une calbasse.
05:12Je reprends l'expression qu'il y a quelques instants qu'utilisait Robert Ménard.
05:15Écoutez, la seule chose qu'il propose vraiment, c'est de dire « je vais faire une coalition avec tous les gens de bonne volonté ».
05:19Et alors là, on se pose aussi la question, pourquoi ne l'a-t-il pas faite cette coalition,
05:23quand il avait 250 députés, et qu'il attend aujourd'hui d'en avoir 80 la semaine prochaine,
05:28pour faire une coalition autour de lui ?
05:29Ça n'a aucun sens.
05:31Si c'était ça, la fin en fait de cette démarche, je ne comprends pas pourquoi il y a eu 10 solutions.
05:36C'est incompréhensible.
05:38Emmanuel Macron, pardon, c'est le Mélenchon du centre.
05:41C'est-à-dire, tout le monde veut qu'il se taise, et lui ne veut pas se taire.
05:45Aujourd'hui, ceux qui ont pensé une seconde qu'il allait se mettre à l'écart et qu'il allait attendre,
05:51mais enfin, tenez, la 10 solutions, c'était d'abord un caprice d'enfant gâté.
05:56Il dit que c'est une décision mûrement réfléchie, c'est ce qu'il dit dans sa lettre.
05:59Depuis des semaines.
06:00Alors là, tu pouffes de rire quand même.
06:03Il ment alors ?
06:04Si c'était ça, alors là, honnêtement, je retire tout ce que j'ai dit sur l'intelligence et tout.
06:09Parce que, quand même, honnêtement, depuis des semaines, il disait,
06:13ah non, mais ça n'a rien à voir avec le débat national.
06:16Rien, mais strictement rien.
06:17Il y a le débat européen, vous votez pour l'Europe.
06:20Et puis, il y a le débat français.
06:22Attendez, qui peut croire ?
06:24Oui, j'avais vu ça, ça commence comme ça.
06:26Oui, ça commence comme ça.
06:27J'ai pris cette décision en responsabilité, je lis la lettre, avec beaucoup de gravité,
06:32et après, une réflexion de plusieurs semaines.
06:35C'est pas crédible.
06:38Et ça, c'est le plus comique au début.
06:40Et puis, la fin, vous savez, le n'ayez pas peur, n'ayez pas peur, n'ayez pas peur.
06:44On dirait un curé, c'est biblique comme parole.
06:48Je veux dire, c'est cité dans…
06:49C'est ça, c'est l'électorat de Transapoint qui n'aime plus les curés.
06:52Qu'est-ce qu'il se passe, Robert ?
06:53Moi, je les aime beaucoup, les curés.
06:55Il y a beaucoup de communales, ce matin.
06:57Mais chacun dans son rôle, Madame.
06:58Chacun dans son rôle.
06:59Les commentateurs, ils commentent, ils ne prennent pas partie.
07:02Les curés, ils font des sermons, et c'est très bien.
07:05Je n'attends pas du chef de l'État qui me fasse une leçon de moral.
07:08Or, ça, ça y ressemble à une leçon de moral.
07:10Je trouve pas.
07:11Je trouve que c'est plutôt désespérant.
07:13Entre les extrêmes, il y a lui qui nous sauverait de tout ça.
07:15Je trouve pas que ce soit une leçon de moral.
07:17Je pense vraiment que c'est le dernier acte d'un homme impuissant
07:21qui se rend bien compte des conséquences que ça va avoir pour son pays.
07:24Et qui nous dit une dernière fois, voilà, il n'y a qu'une seule chance, c'est de voter pour moi.
07:27Or, plus personne n'a envie de l'entendre.
07:29On va écouter Marine Le Pen qui disait…
07:30Vous vous trompez.
07:31On écoute Marine Le Pen, et je vous redonne la parole ensuite,
07:33qui expliquait ce week-end qu'il n'aurait pas d'autre choix finalement que de démissionner.
07:37Quand il y a un blocage politique, il y a trois possibilités.
07:39Il y a le remaniement, la dissolution ou il y a la démission du Président.
07:43Le remaniement ne m'apparaîtrait pas extrêmement utile.
07:46La dissolution n'est plus possible pendant un an.
07:48Il ne restera donc au Président que la démission pour sortir potentiellement d'une crise politique.
07:54Il ne restera au Président que la démission.
07:56Il est, et on l'évoquait en tout début, assez clair dans sa lettre.
08:01Isabelle Saporta, vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu'en mai 2027 comme Président.
08:06Il n'a pas du tout l'intention de démissionner, en tout cas si on en croit cette lettre.
08:09Non, il n'a pas l'intention de démissionner, mais effectivement, qu'est-ce qui va se passer ?
08:12C'est-à-dire s'il n'y a pas de majorité claire ?
08:13Moi, je pense qu'il va y avoir une majorité claire du Rassemblement National.
08:16Je pense que Jordan Bardella fait une excellente campagne, ce qui me désespère d'ailleurs,
08:20en disant à quel point il a besoin de cette majorité claire, et sinon il ne sera pas Premier ministre.
08:25Je pense qu'ils auront cette majorité claire.
08:27Mais si tel n'était pas le cas, et que c'était une espèce de majorité hétéroclite,
08:31avec un bout du PS, enfin de l'ancien PS, un bout des LR,
08:36pour refaire effectivement cette coalition qui ne marche déjà pas depuis 2022,
08:40qu'est-ce que ça va être une captation en fait de cette élection ?
08:44C'est-à-dire que vous aurez un Front Populaire très haut, un Rassemblement National très haut,
08:48donc une participation très haute, et des gens à qui on dira
08:51« Vous savez, vous avez voté ce que vous avez voulu, et maintenant on fera ce qu'on veut, nous. »
08:55Ce n'est pas possible, ça c'est ce qui s'est passé pour le référendum déjà de 2005 avec l'Europe.
09:00Les Français avaient dit non, on leur a dit « Mais écoutez, vous savez quoi ? On s'en fiche. »
09:03Mais ça ce n'est plus possible, je ne pense pas.
09:05Robert Ménard.
09:06D'abord sur Isabelle, malheureusement pour vous, je crois que vous y étiez tort,
09:10c'est sa dernière occasion de parler.
09:12Je vous garantis qu'on va l'entendre avant le deuxième tour.
09:15Je mets ma main à couper qu'il intervienne rien que pour emmerder Attal d'ailleurs.
09:19Mais vous pensez qu'il le fait sincèrement rien que pour emmerder, je reprends vos mots ?
09:23Non, je pense que ça joue.
09:27Plus ils prennent de l'indépendance par rapport de lui, moins ils le supportent.
09:31Mais c'est du narcissisme.
09:34Ensuite, la démission, mais il ne démissionnera pas.
09:37Il démissionnera quand les poules auront des dents.
09:40Il ne rêve que d'une chose, c'est de rester au cœur de l'actualité, au cœur des sujets, au cœur du pouvoir.
09:47Et il le reste, parce qu'il aura dans tous les cas un pouvoir de nuisance incroyable.
09:53Isabelle Saporta disait que ça la désespérait un peu,
09:58mais qu'elle pensait que le Rassemblement National n'aurait pas de majorité.
10:01– Je n'ai pas dit un peu. – Comment ?
10:03– Je n'ai pas dit un peu, j'ai dit que ça me désespérait, point.
10:06– Point, alors pas un peu, j'enlève un peu, ça vous désespère tout court.
10:09Mais ne soyez pas désespérés, parce que je ne crois pas que le Rassemblement National
10:13aura une majorité absolue, je crois que ce sera une situation chaotique,
10:18chaotique avec une impossibilité de trouver une majorité.
10:22Et peut-être, écoutez, ça a marché dans d'autres pays, un gouvernement de techniciens.
10:27Rappelez-vous quand l'Allemagne, c'était la Belgique, vous vous rappelez la Belgique,
10:31elle s'est passée pendant neuf mois de gouvernement.
10:34– Oui, on n'est pas la Belgique et vous pensez que les Français
10:37voudraient d'un gouvernement de techniciens, sincèrement, ça ne marchera jamais.
10:40– Parce que vous croyez que les Français, ils veulent ce qu'on vit en ce moment ?
10:43– Ah non, non, je ne dis pas ça, mais je vous pose la question.
10:45– Les Français, ils trouveront peut-être que ce n'est pas plus mal
10:48que des politiciennes qui ne pensent qu'à leur boutique, peut-être que c'est ça.
10:52On a eu Draghi en Italie, on a eu un gouvernement sans gouvernement, la Belgique,
10:57ça a fonctionné, peut-être qu'il faut une espèce de respiration avant de voir,
11:02puisque de toute façon, on ne pourra pas revoter avant un an,
11:04donc peut-être il faut cette respiration.
11:06De toute façon, je veux dire, il va falloir inventer autre chose,
11:09et surtout calmer les jeux, parce que qu'est-ce qui vous saute aux yeux en ce moment ?
11:13C'est que c'est la course à l'échalote.
11:15Vous avez vu, même Attali s'y met, il est prêt à dépenser des milliards de plus,
11:20le Rassemblement National, des dizaines de milliards de plus,
11:24la gauche, des centaines de milliards de plus.
11:26– Vous ne pouvez pas, en tant qu'élu, Robert Ménard, dire qu'en fait,
11:29il faut faire fi de ce que va choisir le peuple, ça n'est pas possible, ça n'existe pas.
11:32De dire, écoutez, vous pouvez voter ce que vous voulez, on s'en fiche,
11:35à la fin, on va rester entre nous, entre spécialistes,
11:38et faire finalement ce que nous demande la Commission européenne,
11:41ce sera totalement inaudible.
11:43Les gens seront dans la rue, ils auront raison d'y être en plus.
11:46– Je dis juste, quand la classe politique, elle fait globalement des promesses
11:50qu'elle sait ne pas tenir, quand on a un tout petit peu en tête,
11:54la nécessité d'assainir les comptes, justement parce que je suis maire,
11:57je sais ce que ça veut dire.
11:59Quand je vois la gauche, ou en l'occurrence Pasqueux, expliquer,
12:03il va falloir augmenter de 10% les fonctionnaires,
12:06vous savez ce que c'est dans une commune, 10% ?
12:08Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que je ne fais plus un certain nombre de rues,
12:11je ne fais plus un certain nombre de cours d'école,
12:14j'augmente les cantines, c'est ça la réalité.
12:17Tout le reste c'est du baratin.
12:19– Restons à gauche, après le taisez-vous Macron, le taisez-vous Mélenchon.
12:24– S'il veut rendre service au nouveau Front populaire,
12:27il faut qu'il se mette de côté, qu'il se taise.
12:30– Quand il y a même plus de rejets sur Jean-Luc Mélenchon
12:33que sur Le Pen ou Bardella, quel est l'intérêt général ?
12:36– Voici qu'aujourd'hui c'est François Hollande qui me demande de me taire.
12:42Je vois votre réaction que la popularité n'est pas du côté qu'il croit.
12:46– Robert Ménard, à quoi joue Jean-Luc Mélenchon sincèrement ?
12:50– À faire gagner le Rassemblement National.
12:52– C'est ça, à faire gagner le Rassemblement National ?
12:54– Oui bien sûr, c'est ça, il joue à faire gagner le Rassemblement National,
12:57mais tout ça c'est sûrement, Macron aussi d'ailleurs.
13:00– Il y a quand même une chose qui n'est pas négia, même en politique,
13:04c'est la détestation entre les deux, ça existe et ça ne date pas d'aujourd'hui,
13:08ça date des dizaines d'années, donc il y a évidemment cet élément-là.
13:12Mais Mélenchon c'est exactement pareil que notre Président de la République,
13:16il pense d'abord à lui, même s'il fait du tort à la gauche,
13:20il est prêt à leur faire du tort pourvu que lui ne disparaisse pas des radars.
13:25Et il est en train de leur faire du tort, mais ensuite, regardez,
13:29il a quand même gagné une partie de son pari.
13:31Qui est aujourd'hui en position de force, plus ils sont radicaux,
13:36plus ils sont en position de force, c'est la France insoumise.
13:39Tu croyais quand même que les propos, enfin moi naïvement,
13:42je pensais que les propos de Mélenchon, toujours plus hystériques,
13:45sur Gaza, sur tout un tas de choses et tout, ça ferait disparaître la France insoumise,
13:52là encore, des échéances politiques ? Pas du tout !
13:56Madame Aubry, elle ne s'en est pas sortie si mal que ça.
13:59C'est ça son pari.
14:00– Vous savez bien pourquoi il l'a fait, Robert Ménard,
14:01il l'a fait pour avoir un vote communautaire.
14:03Vous êtes trop intelligent pour ne pas le savoir.
14:05– Vous croyez que je ne le sais pas dans ma vie ?
14:07– Si chacun est devant sa boutique, effectivement électorale,
14:10c'est ce qui s'est passé.
14:11C'est une technique de boutiquier.
14:13– Bon, il nous reste six jours de campagne à tous les deux,
14:17vendredi soir, minuit, ce sera terminé.
14:19Qu'est-ce qui peut nous surprendre, juste d'un mot, Robert ?
14:22– Ce qui peut nous surprendre, c'est d'entendre encore plus Mélenchon,
14:26à longueur de temps, dire que quand même il est au centre du jeu
14:29et que le chef de l'État ne se taise pas.
14:32Mais plus sérieusement, il faut absolument demander des comptes à tous les candidats.
14:37Moi, je ne suis pas un commentateur, je suis un acteur politique.
14:40Il faut leur demander des comptes, comment, avec quel argent,
14:42ils vont pouvoir faire ce qu'ils nous disent, ce qu'ils vont faire.
14:45Et ça, ce n'est pas possible.
14:47– Moi, je pense qu'on va vers une majorité Rassemblement National.
14:50Je pense que c'est vers ça qu'on va, je vous dis.
14:52Voilà, c'est ce que je pressens.
14:53– Et rien ne va changer dans les dernières semaines ?
14:56– Pas grand-chose, je ne pense pas, à moins que le RN fasse une faute grave,
14:59deux quarts, ce qu'ils ne font pas pour le moment.
15:01– Dans un instant, un homme en colère qui a décidé de parler ce matin sur RTL,
15:05l'un des grands défenseurs de la laïcité, l'avocat Richard Malca sera avec nous.
15:10– RTL matin.
15:11RTL matin, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
15:159h18 sur RTL, RTL matin qui continue désormais jusqu'à 10h.
15:19Une heure de plus pour tout comprendre de cette campagne des législatives,
15:22pour vous aider aussi à faire votre choix dimanche.
15:25Bonjour Richard Malca.
15:26– Bonjour.
15:27– Et merci d'être avec nous ce matin, avocat de Charlie Hebdo,
15:30notamment de la famille de Dominique Bernard,
15:32également ce professeur de lettres assassiné en octobre dernier,
15:35fervent défenseur, on le disait, de la laïcité.
15:38Richard Malca, quel regard portez-vous sur ce qu'on est en train de vivre ?
15:41Vous êtes inquiet, en colère ?
15:44– Je suis inquiet, mais enfin à un moment, comme tout le monde,
15:48oui effaré, effrayé, mais enfin à un moment, on est citoyen,
15:52ça ne sert à rien de répéter qu'on est inquiet, il faut juste agir.
15:56– Agir comment ?
15:57– Et prendre des bonnes décisions.
15:58– Et alors justement ?
15:59– Je ne sais pas, il faut regarder peut-être ce qui est en train de se passer
16:02dans ce pays depuis quelques mois, puisque vous avez souhaité
16:06que je parle de l'antisémitisme, ce que je n'aime pas forcément faire,
16:11mais enfin là, on arrive à un point où ça devient compliqué de ne pas en parler.
16:16300% d'augmentation pour les uns, 1000% pour les autres,
16:19ce n'est plus une explosion, c'est une déferlante,
16:21selon les mots utilisés par le Premier ministre.
16:24Et puis parallèlement, on a M. Mélenchon, le chef d'un parti de gauche,
16:29qui nous dit que ce n'est que résiduel.
16:31Nous avons ses avocats qui nous expliquent que c'est contextuel,
16:34qu'en fait il y aurait un antisémitisme d'extrême-gauche
16:37qui ne serait pas grave par rapport à celui d'extrême-droite.
16:41On a un député de ce mouvement qui utilise des codes néo-nazis,
16:47les dragons célestes, pour qualifier les juifs.
16:50On a un autre député de ce parti qui relativise le viol d'une jeune fille de 12 ans
16:55parce qu'elle est juive, Aymeric Caran.
16:57Comment ils vont faire pour s'associer avec ces personnes-là ?
17:01Comment ils vont faire pour leur serrer la main, M. Hollande et consorts ?
17:05On a des jeux de mots sur Mme Yael Brown-Pivet,
17:09qui part camper à Tel Aviv, et puis Mme Elisabeth Borne, qui est rescapée.
17:15C'est des jeux de mots qu'on entendait dans la bouche de Jean-Marie Le Pen.
17:19On a un refus de participer à la manifestation contre l'antisémitisme.
17:24On a de la part de ce parti une qualification d'israélien d'extrême-droite
17:29pour ceux qui ont le malheur de participer à cette manifestation.
17:33On a des salsionnistes contre M. Glucksmann.
17:36Je pourrais continuer la liste.
17:38On a ce parti à réhabiliter l'antisémitisme.
17:40Aujourd'hui, on peut être de gauche, antisémite et cool.
17:44Ça s'appelait les filles.
17:46Et comment on combat ça ?
17:48Quand un cancer metastase, on ne s'associe pas avec lui.
17:54On le combat.
17:56Moi, on m'explique depuis deux semaines,
17:59puisque vous me demandez ce que je pense de la situation,
18:01que pour faire barrage à un parti fondé par des antisémites,
18:05il faut s'associer à d'autres antisémites.
18:08J'avoue que je ne comprends pas trop la logique.
18:10Je vais essayer de trouver une troisième voie.
18:12La gauche, notamment les socialistes,
18:15n'aurait pas dû conclure cet accord nouveau Front Populaire ?
18:18C'est ce que vous nous dites ?
18:19Moi, pendant des années, j'ai entendu la gauche répéter
18:23qu'il valait mieux perdre une élection que perdre son âme.
18:26Je comprends aujourd'hui que c'était un slogan.
18:28Que ça vaut pour la droite, que c'était fait pour garder le pouvoir,
18:31mais qu'il ne faut pas se la piquer à soi-même.
18:33On ne gagne jamais rien à un naufrage moral.
18:38Un naufrage, ça ne peut pas faire barrage.
18:42Ce n'est pas comme ça qu'on fait barrage.
18:44On se décrédibilise.
18:46Quand on transige avec sa conscience,
18:48quand on avale des couleuvres,
18:50quand on s'associe à des antisémites,
18:52on m'explique que c'est comme ça qu'on va...
18:56Non, je ne préfère rien du tout, madame.
18:58Il y a une troisième voie.
19:00Je ne préfère pas du tout que le Rassemblement National gagne.
19:03Non, parce que moi, ça fait 30 ans que je combats le Rassemblement National.
19:08Non, la gauche, je ne sais pas.
19:09Si vous voulez que je vote pour un parti antisémite, je ne le ferai jamais.
19:12Ne me le demandez pas.
19:13Je ne m'associerai pas avec eux.
19:15Franchement, je ne le ferai pas.
19:17Je suis désolé, je vais demander peut-être l'asile politique au Maroc.
19:20Monsieur Mélenchon devient Premier ministre.
19:22Mais moi, je ne le ferai pas.
19:24Il y a une troisième voie, c'est quoi ? Pardon, Richard Malka, vous disiez...
19:26Il y a une troisième voie, quand même.
19:28Au premier tour, il va y en avoir d'autres.
19:30Alors, on a tous voté Macron une fois ou deux, on va se le dire,
19:33parce qu'on n'avait pas le choix.
19:34Bon, ben, ça fera une fois de plus.
19:36Ou peut-être Horizon, ou peut-être je ne sais pas qui d'autre.
19:38Mais je ne voterai jamais de ma vie,
19:41ni pour un parti d'extrême droite,
19:43effectivement fondé par des antisémites, populistes, démagogues,
19:47qui, pour moi, une ligue de vertu, je l'ai écrit,
19:49Dieu sait que je l'ai combattu,
19:51pour un parti antisémite.
19:52Jamais n'en déplaise à certaines personnes qui se qualifient de gauche,
19:57parce que moi, je ne fais pas de politique,
19:59et je ne transige pas avec ma conscience, ni avec ma morale.
20:02Emmanuel Macron nous a plongé dans une dépression.
20:04Et je constate, je constate, pardon,
20:06que celui qui a un peu de courage dans l'histoire,
20:08c'est Monsieur Ruffin, plus que certains socialistes.
20:10Pourquoi ?
20:11Parce qu'il rompt avec ce mouvement-là, clairement.
20:15Et il en part, et il dit les choses,
20:17voilà, plutôt que de serrer des mains.
20:20A des aimerés carons.
20:21Isabelle Saporta, faut qu'on vous entende.
20:22Non, je veux dire, il fait partie du Front Populaire, Ruffin.
20:25Donc là, vous êtes quand même...
20:26Le 8 juillet, il y a une Assemblée Nationale,
20:28Rassemblement National,
20:29vous êtes heureux, vous, Richard Malka ?
20:31Mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans ce que je dis ?
20:34Je ne sais pas, il faut que je le dise combien de fois ?
20:37Je ne sais pas, c'est que vous ne tapez que sur la gauche.
20:39Vous êtes un peu étonné.
20:40Mais je ne tape pas sur la gauche, je tape sur des antisémites.
20:43Si vous, vous avez envie de les encenser, allez-y,
20:45mais ce sera sans moi.
20:46Donc, il y a une troisième voie,
20:48vous ne faites pas comme s'il n'y avait que deux parties possibles,
20:50il y en a une troisième.
20:51Qui a 80 députés aujourd'hui, je veux dire.
20:54Et alors, on transige avec sa morale ?
20:55On transige avec sa conscience ?
20:57Ben non, au premier tour, on a le choix,
20:59au deuxième, on verra.
21:00Donc, pour 4 personnes problématiques du Front Populaire...
21:02Il n'y en a pas 4, c'est tout un parti.
21:04Il n'y en a pas 4, c'est un parti dans son intégralité.
21:07Qui a participé dans ce parti à la manifestation contre l'antisémitisme ?
21:11Qui ? Vous pouvez m'en citer un ?
21:13Ben, Corbière.
21:14Ah ben oui, il fait quasiment plus partie de ce parti.
21:17La France Insoumise est un parti antisémite ?
21:20Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
21:24Quand on a des propos, quand on a des actes antisémites,
21:28quand on relativise le viol d'une jeune fille de 12 ans,
21:32quand on qualifie de dragon céleste les Juifs,
21:35il y a des gens qui ne veulent pas le voir.
21:37Moi, je le vois.
21:38Emmanuel Macron nous a plongé dans une dépression collective
21:40par une décision qui paraît folle
21:42et en réponse, la gauche a été minable.
21:44C'est ce que vous avez confié hier à nos confrères de L'Express.
21:47C'est ce que je crois.
21:48Vous êtes en colère aussi contre Emmanuel Macron ?
21:50Pardon, Richard Malkin.
21:51Ah ben oui, je suis en colère contre tout le monde.
21:53Oui, évidemment.
21:54Mais encore une fois, maintenant, la décision est prise.
21:56On ne comprend pas, et moi pas plus que personne,
21:59sa décision à créer du chaos.
22:01Je ne crois pas qu'on gagne quoi que ce soit.
22:03Jamais.
22:04Alors, on nous explique que c'est parce que ça se serait passé en septembre.
22:07On ne sait jamais ce qui se serait passé dans le futur.
22:11Donc, précipiter le chaos, je ne comprends pas.
22:14Mais maintenant, on y est.
22:15Donc, il faut agir.
22:16C'est à chaque citoyen de voter en conscience.
22:18Richard Malkin, et si c'était stratégique pour lever l'hypothèque RN, Rassemblement National ?
22:24Je n'ai pas l'impression qu'on en prenne le chemin.
22:27Ah oui, lever dans le sens...
22:31L'assumer.
22:32Ceux-là, on ne les a pas essayés.
22:34Oui, mais là, on est dans l'apprentie sorciérie.
22:38C'est un pari fou.
22:40C'est ce que nous disent beaucoup de Français, dont on recueille les témoignages,
22:43notamment chez nos correspondants en région, des Français comme vous et moi,
22:48qui finissent par dire qu'on ne les a pas essayés.
22:50Il faut peut-être qu'on voit ce que ça donne.
22:52Je ne suis pas vraiment persuadé par la pertinence de cet argument.
22:57Il y a plein de choses qu'on n'essaie pas dans la vie parce qu'on sait qu'elles vont nous tuer.
23:01C'est en général le cas de l'extrême droite comme de l'extrême gauche.
23:06Je sais qu'il y en a qui ont du mal à dire cela, mais moi, je le dis.
23:10Richard Malka, vous êtes régulièrement venu ces derniers mois, ici même,
23:15à la fois pour parler de l'islamisme, d'antisémitisme.
23:19Tout ça n'est pas nouveau.
23:21Où est-ce qu'on a échoué, finalement ?
23:24Qui est responsable ?
23:26Ça fait 40 ans.
23:28Ça fait 40 ans.
23:30C'est un déni.
23:32C'est une déconnexion du réel.
23:34C'est une déconnexion d'une large partie de la population française
23:37parce qu'à un moment, quand même, on fait de la politique,
23:40on s'associe les uns avec les autres.
23:42On sait que le lendemain de l'élection, on va se dissocier parce qu'en fait, on se déteste.
23:46On fait des programmes qu'on sait qu'on ne va pas appliquer.
23:49On fait tous ces petits jeux politiques.
23:51Mais à un moment, quand même, il va falloir se poser la question
23:55de savoir pourquoi il y a 40% de personnes dans ce pays
23:59qui votent Rassemblement National ou Zemmour.
24:05Il y a un moment où il va falloir s'attacher aux causes
24:08plutôt que de répéter et d'anonner, il faut faire barrage, il faut faire barrage.
24:11C'est la question qu'on a essayé de vous poser, à laquelle vous ne répondez pas.
24:14Il faut quand même traiter les choses.
24:16En fait, cette personne, ça fait deux semaines, personne n'en parle.
24:20C'est ce que je vous dis, une déconnexion avec le réel.
24:23Nommez les choses.
24:25Les regardez.
24:26Arrêtez de traiter les gens de beauf quand ils ne votent pas comme vous.
24:29Regardez leurs problèmes.
24:31Regardez le problème de la religion dans la société française,
24:35donc du rapport à la laïcité, à la communautarisation, à l'immigration.
24:40Les regardez lucidement.
24:42Mais si on ne le fait pas, on pourra comme ça dire barrage, barrage, barrage.
24:45Un jour, ils feront plus que 50%.
24:47Merci Richard Malka.
24:48Dans un instant, zoom sur l'un des thèmes de cette campagne législative.
24:51L'immigration, deuxième ou troisième préoccupation des Français,
24:54selon les différentes enquêtes, derrière le pouvoir d'achat et la sécurité.
24:58Qui propose quoi ?
24:59On en débat dans un tout petit instant.
25:01A tout de suite sur RTL.
25:099h30 sur RTL.
25:11RTL Matin qui, vous l'avez compris, joue les prolongations.
25:14Une heure de plus, jusqu'à 10h tous les matins,
25:16pour vous aider à décrypter cette campagne des législatives.
25:20On va chaque matin s'arrêter sur un point de programme, un thème de campagne.
25:25Ce matin, c'est l'immigration.
25:27Si vous voulez réagir, n'hésitez pas.
25:2930 de 10, vous pouvez prendre la parole.
25:31Poser des questions aussi à nos invités.
25:34Faut-il plus ou moins d'immigration ?
25:38C'est très schématique, mais on a résumé comme ça le débat.
25:41Face à face, ce matin, Daniel Obono, député LFI, sortante de Paris.
25:44Bonjour.
25:45Bonjour.
25:46Et bienvenue Fabrice Leggeri, eurodéputé RN, ancien patron de Frontex.
25:50Bonjour.
25:51Bonjour.
25:52Et bienvenue à vous également.
25:53Pour commencer, je voulais vous faire écouter Jean-Luc Mélenchon.
25:55C'était hier soir à Montpellier.
25:57Cette Nouvelle-France, c'est celle où, dorénavant,
26:00un Français sur quatre a un grand-parent étranger.
26:02En 1950, c'était un sur dix, un sur quatre.
26:05Allez les gens, on fait un test.
26:07Qui c'est qu'a un grand-parent étranger ici ?
26:09Regardez-nous.
26:10Vous voulez savoir où elle est, la Nouvelle-France ?
26:12La voilà.
26:13Ce pays est à nous.
26:14Nous l'avons créé.
26:15Nous l'avons fait.
26:16Nous l'aimons.
26:19Alors, on est chez nous, dans les meetings du RN.
26:22Voilà maintenant, ce pays est à nous avec Jean-Luc Mélenchon.
26:24Fabrice Légeri, cette Nouvelle-France,
26:26comme l'appelle Jean-Luc Mélenchon, vous n'en voulez plus ?
26:28Écoutez, le RN défend la République française
26:32et le fait qu'on peut être né ailleurs
26:36et devenir français.
26:38Mais simplement, ça doit respecter un certain nombre de règles.
26:41Et tout d'abord, l'adhésion aux valeurs de la République.
26:43En renonçant à sa propre identité ?
26:45En s'intégrant à l'identité française,
26:48aux valeurs de la République,
26:50et en faisant l'effort qui a été celui
26:52de beaucoup de générations d'immigrés
26:55qui sont venus en France,
26:57généralement pour le travail,
26:59et non pas par une politique, je dirais,
27:02de guichet social.
27:03Donc, oui à l'intégration républicaine.
27:06C'est ce que Jordane Bardella répète régulièrement,
27:08en donnant d'ailleurs aussi l'exemple
27:10de sa propre famille, arrivée d'Italie
27:13dans les années 60, sauf erreur.
27:15Donc, ce que vous nous dites, pardon,
27:16mais ce n'est pas un problème d'immigration,
27:17mais un problème d'intégration.
27:19Il y a un problème d'abord d'immigration illégale,
27:21qui est totalement incontrôlé aujourd'hui.
27:23Donc, on ne voit pas comment on peut faire
27:26société et nation ensemble
27:28quand des personnes arrivent presque par hasard,
27:31parce qu'elles sont instrumentalisées
27:33ou victimes de trafiquants d'êtres humains,
27:35qu'ensuite il y a tout un lobbying
27:37pour les régulariser.
27:39Et moi, je voudrais souligner que ce sont des victimes
27:41également, d'une certaine manière,
27:43de l'exploitation par l'économie clandestine,
27:47parce que des personnes qui n'ont pas de papier
27:49et regardez ceux qui veulent la régularisation,
27:52c'est en fait, finalement, avoir une main d'oeuvre
27:55pas chère, vulnérable, taillable et corvéable à merci.
27:59Donc, d'un point de vue économique,
28:01ce sont des victimes.
28:02Du point de vue des perspectives de l'intégration
28:04et du point de vue du respect de l'identité française,
28:07ce n'est pas acceptable pour les Français.
28:09Et c'est la raison pour laquelle le Rassemblement national
28:11a une politique ambitieuse de restauration,
28:14y compris de la République française.
28:16Daniel Obono vous répond.
28:18Non, je ne vais pas répondre.
28:20Je ne veux pas répondre ?
28:21Je ne vais pas répondre à cela.
28:23Je vais peut-être expliquer quel est le positionnement
28:25du Nouveau Front Populaire,
28:27parce que c'est effectivement une vision
28:29qui est toute autre.
28:31Nous, nous considérons qu'il faut assurer
28:33un accueil digne de toutes les personnes
28:35qui arrivent sur notre territoire.
28:37Il n'y a pas de subversion migratoire,
28:39il n'y a pas de grand remplacement,
28:41il y a tout simplement des situations humaines
28:44qui arrachent des gens à leur pays
28:48pour des raisons politiques,
28:50pour des raisons économiques,
28:52pour des raisons parfois climatiques.
28:54Et ça va arriver de plus en plus par ailleurs.
28:56Je disais, est-ce qu'il faut plus ou moins d'immigration ?
28:58Vous dites qu'il faut plus d'immigration ?
29:00Non, non, la question ce n'est pas plus ou moins,
29:02c'est qu'il y a une partie des personnes
29:04qui sont contraintes de partir de chez elles,
29:07une toute petite partie, je le rappelle,
29:09parce que les migrations se font d'abord
29:11dans les pays limitrophes,
29:13des pays en situation de difficultés économiques,
29:15politiques ou climatiques.
29:17Donc ce n'est pas toute la misère du monde
29:19qui arrive en Europe et en France.
29:21Et donc il faut s'attaquer aux causes
29:23de ces migrations forcées
29:25et nos responsabilités,
29:27notamment par exemple dans les accords de libre-échange
29:29qui pillent les économies des pays
29:32souvent du Grand Sud,
29:34ce qu'on appelle le Grand Sud,
29:36les interventions des multinationales françaises
29:38également qui font de la prédation économique.
29:41Il y a tout un ensemble de ces raisons.
29:43Les interventions militaires
29:45où un certain nombre de pays occidentaux
29:47vont avoir une participation.
29:49Donc résolvons les causes
29:51qui contraignent les personnes
29:53à devoir partir,
29:55parce que ce n'est jamais un plaisir,
29:57c'est toujours du leur.
29:59Et par ailleurs pour celles et ceux qui sont ici,
30:01il faut les accueillir dignement
30:03et assurer à travers le droit d'asile,
30:05c'est un droit fondamental
30:07auquel la France est tenue
30:10et puis donner les moyens
30:12à celles et ceux qui sont ici,
30:13notamment qui travaillent,
30:15qui participent à l'activité économique de ce pays,
30:17dont ce pays a besoin par ailleurs.
30:19Il faut leur donner des droits,
30:20parce que précisément,
30:21c'est le fait d'être sans-papier, d'être précaire,
30:23d'être criminalisé,
30:25qui les rend taillables et coagulables,
30:27à merci et qui fait qu'ils sont
30:29et elles sont, parce qu'il y a aussi
30:31beaucoup de femmes qui sont surexploitées
30:33parce que ces personnes n'ont pas les droits
30:35qu'elles devraient.
30:36Fabrice Légeri, cette nouvelle France,
30:37comme l'appelle Jean-Luc Mélenchon,
30:38vous n'en voulez pas ?
30:40Nous voulons, tout simplement,
30:41que la France puisse continuer
30:43à être la France avec des Français.
30:45Je ne sais pas, la nouvelle France,
30:47pour moi, la nouvelle France,
30:48c'est un concept qui désignait le Canada,
30:50il y a trois ou quatre siècles.
30:51Quand vous allez au Québec,
30:53on vous parle de la nouvelle France.
30:54Mais pour qu'on comprenne bien,
30:55les gens qui travaillent aujourd'hui,
30:57ici, en France,
30:58si demain, vous arrivez au pouvoir,
31:01qu'est-ce qu'il se passe ?
31:02Encore une fois.
31:03Je pense à tous ces cuisiniers,
31:04il y a 30% de cuisiniers étrangers
31:06dans la restauration, par exemple.
31:07Tout Parisien qui prend le métro,
31:09le premier métro le matin,
31:10se rend compte qu'il est entouré
31:11de travailleurs immigrés
31:13qui vont travailler.
31:14Ou qui quittent, d'ailleurs, leur travail
31:16pour commencer, parfois, une autre journée.
31:18Qu'est-ce qu'on fait d'eux ?
31:19C'est la question qu'on a envie de vous poser.
31:20Je crois qu'il faut se poser la question
31:21de comment ces personnes arrivent et pourquoi.
31:23D'abord, il y a une grande confusion
31:25entre ce qui est, disons, l'asile,
31:28la protection,
31:29les personnes en besoin
31:30de protection internationale,
31:31typiquement, les conventions de Genève,
31:33ou les personnes qui sont persécutées
31:34dans leur pays d'origine,
31:36en raison, notamment,
31:37de leur action politique
31:39ou de leurs opinions,
31:40ou de leur, je dirais,
31:42de leur mode de vie.
31:43Ça, c'est une chose.
31:45Et par rapport à ça,
31:46le Rassemblement National
31:48préconise que les personnes
31:50en besoin de protection
31:51puissent demander l'asile
31:52en dehors de l'Europe,
31:54c'est-à-dire au plus tôt
31:55sur leur parcours de l'immigration.
31:56Avant d'arriver au point départ.
31:57Mais pardon, vous ne répondez pas
31:58à notre question.
31:59Qu'est-ce qu'on fait ?
32:00Non, mais c'est très sérieux
32:01ce que je vous pose comme question.
32:02Qu'est-ce qu'on fait des gens qui...
32:04Il faut arrêter avec ce pacte
32:06asile-migration de l'Union européenne,
32:08qui ne fait que continuer
32:09à amorcer la pompe,
32:10qui continue à faire en sorte
32:12que des trafiquants d'êtres humains
32:13vont continuer à exploiter
32:15la misère de gens.
32:16On va continuer,
32:17avec ce pacte asile-migration,
32:19à mélanger des populations,
32:21enfin, des concepts
32:22de mouvements de population
32:24qui sont absolument différents.
32:26L'asile et la protection,
32:27c'est une chose.
32:28Et puis, une immigration
32:29qui répond éventuellement
32:30à des besoins économiques,
32:31c'est quelque chose
32:32de tout à fait différent.
32:33Et ce que dit
32:34le Rassemblement national,
32:35c'est que chaque État européen
32:37doit pouvoir décider souverainement
32:39s'il souhaite faire venir
32:41des migrants pour des raisons économiques.
32:43Et dans ce cas-là,
32:44ça se fait dans le respect
32:45de la souveraineté
32:46et de manière légale.
32:4738% aujourd'hui
32:48des aides à domicile
32:49sont des personnes étrangères.
32:51Concrètement,
32:52et ma question,
32:53elle est très simple,
32:54qu'est-ce que vous faites ?
32:55Vous les renvoyez dans leur pays ?
32:57Qu'est-ce que vous faites ?
32:58Nous sommes contre
32:59le principe de régularisation
33:00qui est tout simplement
33:01une pompe aspirante.
33:02Est-ce qu'elles peuvent rester,
33:03travailler ?
33:04Les régularisations,
33:06quel que soit le pays,
33:08quelles que soient les époques
33:10où ça se produit,
33:11ça continue à accréditer l'idée
33:14que de toute façon,
33:15même si on arrive illégalement,
33:17on pourra tôt ou tard
33:18obtenir une régularisation.
33:20Et donc, ce n'est pas comme ça
33:22qu'on peut aider ces personnes
33:23à sortir de cette exploitation.
33:25Je vous ai vu faire un geste
33:26de dénégation avec la tête.
33:27Daniel Obono ?
33:28Oui, effectivement,
33:29parce que la situation actuelle,
33:32elle est pour les personnes
33:34qui travaillent,
33:35qui, comme je le disais,
33:37participent à l'activité économique
33:39de ce pays,
33:40qui paient des impôts,
33:41qui paient des taxes, etc.,
33:42qui contribuent à la protection sociale aussi.
33:45C'est que, en l'état actuel,
33:48sans papier,
33:49elles sont dans une situation précaire
33:51et de surexploitation.
33:52Donc, ce n'est pas ça
33:53qui fait la pompe,
33:54soi-disant aspirante.
33:55Ça n'existe pas,
33:56les pompes aspirantes.
33:57Non, on parle d'êtres humains, par ailleurs.
33:59On parle de situations
34:00où les gens vivent des situations telles
34:03qu'elles traversent des territoires entiers,
34:08qu'elles encourent des violences très fortes
34:11pour pouvoir essayer de s'en sortir.
34:13Et quand elles arrivent en France
34:14et quand elles trouvent la possibilité
34:16de pouvoir travailler,
34:17elles ont, d'ailleurs,
34:18un certain nombre d'employeurs
34:20en ont besoin.
34:21Et le disent.
34:22Il y a eu ce mouvement
34:23des employeurs solidaires
34:24qui demandaient à pouvoir
34:26faire régulariser leurs employés
34:29parce qu'ils en avaient besoin.
34:30Donc, tout ça, ça fait partie des fantasmes
34:34et de l'obsession de l'extrême droite.
34:36Et par ailleurs,
34:37sur un autre niveau,
34:38ce qui m'interpelle aussi,
34:39c'est l'idée que la France a toujours été
34:43un pays d'immigration et d'émigration,
34:45par ailleurs aussi.
34:46Mais c'est ça l'identité de la France aussi.
34:49C'est d'avoir des parents, grands-parents,
34:52arrière-grands-parents
34:53qui viennent des quatre coins du monde
34:54et c'est ça qui fait notre richesse.
34:56Et nous, on pense que la France
34:57est la France aussi
34:58par cette richesse-là de l'immigration.
35:00On marque une pause
35:01et dans un instant,
35:02on débat de l'immigration et de l'insécurité.
35:21Il y a un éléphant dans le salon.
35:22Tous les Français
35:23voient qu'il y a un lien aujourd'hui
35:25entre l'immigration et l'insécurité
35:27dans les transports en commun d'Île-de-France.
35:2993%,
35:30ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur,
35:32des vols qui sont commis
35:33dans les transports en commun d'Île-de-France
35:35sont le fait d'étrangers.
35:3763% des agressions sexuelles.
35:39La quasi-totalité de la violence de rue
35:41dans les grandes villes.
35:47Je trouve que c'est un amalgame honteux
35:49et ce n'est pas nouveau.
35:51C'est des discours qu'on entendait
35:53au siècle dernier,
35:55sur les Italiens voleurs,
35:56sur les Polonais violeurs, etc.
35:59Ça a toujours été le discours
36:01xénophobe qu'il y a eu envers
36:03des populations étrangères.
36:05Il y a un discours
36:07et il y a des réalités de chiffres ou pas,
36:09qu'on peut contester.
36:11Je crois que non.
36:13La sur-représentation des auteurs
36:15présumés d'infractions étrangères
36:16dans certaines catégories.
36:1738% pour les cambriolages
36:1940% des vols dans les véhicules.
36:21Ce sont des chiffres de l'INSEE en 2021.
36:23Vous les ignorez ?
36:24Non, mais d'abord,
36:26il faut savoir dans quel cadre
36:28cela s'inscrit, parce que les chiffres
36:30peuvent être utilisés.
36:32Par exemple, je me rappelle
36:34les propos du Président de la République
36:35qui reprenait des chiffres
36:37sur la délinquance en Paris.
36:39En omettant d'expliquer que
36:41le fait d'appréhender quelqu'un
36:43ne signifiait pas que la personne était
36:45condamnée, mi-coupable.
36:48On a sorti un chiffre comme ça
36:50en faisant beaucoup dire
36:52des choses qui n'étaient pas justes.
36:54Par ailleurs, il y a un certain nombre
36:56de chercheurs qui travaillent sur le long terme
36:58sur la question des inégalités, etc.
37:00Et il n'y a pas
37:02de corrélation, non, entre
37:04le fait de commettre des actes
37:06délictuels et le fait d'être étranger
37:08avec ou sans papier.
37:10Parce qu'étranger, là aussi, c'est une catégorie
37:12très large et on peut être étranger
37:14avec, et une bonne partie le sont,
37:16avec des titres
37:18réguliers et ne pas commettre
37:20d'actes délictueux
37:22et être français
37:24et commettre des actes délictueux.
37:26Donc il n'y a aucune... C'est un amalgame que je trouve...
37:28Fabrice Légeri, La France Insoumise
37:30se voit de la face ?
37:32Écoutez, Jordan Bardella, face
37:34à un sujet qui est quand même très sensible,
37:36a toujours fait en sorte
37:38d'utiliser des chiffres officiels
37:40fournis soit par l'INSEE,
37:42soit par la préfecture
37:44de police de Paris, lorsqu'il s'agit notamment
37:46des chiffres d'agression
37:48ou de délinquance dans les transports
37:50publics parisiens.
37:52Et donc,
37:54nous nous en remettons aux chiffres officiels
37:56fournis par les services de M. Darmanin
37:58et la préfecture de police.
38:00C'est aussi simple que ça ? Plus d'immigrés
38:02et plus d'insécurité ? C'est ce que vous venez de nous dire.
38:04Il s'agit, en tout cas,
38:06de personnes qui ne sont
38:08de toute évidence pas intégrées.
38:10Lorsque des personnes n'ont pas
38:12accès à un statut
38:14économique, sont en situation illégale
38:16parce qu'elles arrivent sans papier, parce qu'on les fait
38:18venir, parce que des trafiquants d'êtres humains,
38:20parce qu'ensuite des lobbies et peut-être
38:22aussi des patrons peu scrupuleux
38:24veulent les faire venir pour les exploiter
38:26ou pour en faire du buzz politique
38:28ou du militantisme. Le résultat, c'est que
38:30ces personnes qui se retrouvent dans une
38:32situation de vulnérabilité économique,
38:34pour un certain cas, on le voit
38:36notamment des jeunes mineurs
38:38isolés, notamment à Marseille, mais pas seulement,
38:40qui sont une main d'oeuvre
38:42facile, si je puis dire,
38:44vulnérable pour des trafiquants de drogue.
38:46Donc ça, c'est un phénomène également
38:48qui a pu être observé à Marseille, notamment,
38:50mais pas seulement. Et
38:52il y a ensuite des agressions,
38:54des agressions à caractère sexuel.
38:56Il y a d'autres exemples dans d'autres
38:58pays européens. Il y a eu notamment
39:00en Allemagne, la nuit de Nouvel An
39:02à la gare de Cologne, où
39:04400 femmes ont été violées parce que
39:06il y avait une immigration de jeunes
39:08hommes seuls, arrivant
39:10dans des conditions totalement illégales,
39:12se retrouvant dans une société dont ils
39:14ne comprennent pas les codes, dont ils ne comprennent
39:16pas non plus la situation de la femme.
39:18Et donc, je pense que tout ça, ça
39:20souligne une question d'intégration,
39:22une question de conditions dans lesquelles ils
39:24arrivent. Il ne s'agit pas de dire qu'intrinsèquement,
39:26parce qu'on est étranger,
39:28mais il s'agit de dire
39:30qu'il y a des faits chiffrés qui nous sont
39:32fournis, en l'occurrence, par les services du ministère
39:34de l'Intérieur ou de l'INSEE. Et puis, il faut
39:36s'interroger sur les conditions dans lesquelles
39:38arrivent tous ces gens.
39:40Est-ce qu'il y a une autre
39:42question sur cette terre qu'on traite comme l'immigration ?
39:44C'est-à-dire que l'immigration, on a décidé que c'était
39:46un problème. Et décidant que c'était un
39:48problème, on a décidé qu'on ne trouverait pas de solution.
39:50C'est-à-dire qu'on est contre. Enfin, en tout cas,
39:52vous et toute une partie des
39:54hommes et des femmes politiques sont contre. Une fois qu'on a dit
39:56qu'on était contre, on se cache derrière son petit
39:58doigt et on ne regarde pas la question des passeurs.
40:00On voit sur Enchérir le prix, effectivement,
40:02des passages de ces gens
40:04qui arrivent dans des conditions déplorables. On ne se pose
40:06pas la question de leur intégration.
40:08On ne se pose pas la question de comment
40:10on va faire pour les intégrer dans notre société
40:12française, pour leur apprendre la langue,
40:14pour faire en sorte qu'ils aient un travail.
40:16Non, on est contre. Une fois qu'on est contre
40:18et qu'on se cache derrière son petit doigt, effectivement,
40:20on les met dans des situations telles qu'il peut
40:22– il n'y en a pas toujours – il peut y avoir de la délinquance.
40:24Et moi, je voudrais savoir pour
40:26quels autres sujets on traite les choses
40:28aussi sottement, puisqu'en fait, il n'y a pas d'autres
40:30mots, que pour l'immigration. On est contre.
40:32On est contre, on ferme. Donc, on ne ferme pas.
40:34On n'arrive à rien. On n'intègre pas les gens.
40:36Et on dit, oh là là, ils sont fautifs.
40:38Rappelez-vous juste une chose. Vous vous souvenez du Covid ?
40:40Pendant le Covid, on avait les mandarines
40:42de Corse. On avait été obligés
40:44de faire un pont aérien pour faire venir des Marocains
40:46parce qu'il n'y avait personne pour ramasser
40:48les clémentines de Corse.
40:50Mais écoutez, je pense qu'il y a beaucoup de métiers
40:52dans ce cher pays qui est le nôtre
40:54où il n'y a plus personne d'autre que
40:56des étrangers. Effectivement, je rejoins Mme Obono
40:58sur le terme étranger qui n'est pas forcément
41:00très à propos, que des étrangers pour faire ce travail
41:02qu'aucun Français natif,
41:04enfin je ne sais pas comment vous dites au Front National, au Rassemblement National,
41:06n'a envie de faire.
41:08Écoutez, je veux bien vous répondre, mais là vous mélangez
41:10beaucoup de concepts et je pense
41:12qu'il faudrait un peu plus de temps. Tout d'abord,
41:14les Français et les auditeurs apprécieront la sottise
41:16puisque vous parlez de sottise.
41:18Donc, je crois que
41:20les urnes ont parlé.
41:22Nous sommes contre une immigration
41:24de faits accomplis. L'immigration
41:26aujourd'hui se passe de manière
41:28de faits accomplis. C'est-à-dire que des trafiquants
41:30d'êtres humains, des gens les mettent...
41:32Nous n'appelons pas,
41:34nous n'organisons pas la venue
41:36de ces personnes, à part les travailleurs saisonniers,
41:38l'exemple que vous me citez. Mais ça,
41:40ça pose aussi la question de savoir
41:42que sont les filières
41:44agricoles, que sont les filières professionnelles.
41:46Et là aussi, il faut avoir une vision un peu plus
41:48d'ensemble parce qu'il y a aussi des Français
41:50qui ne travaillent pas
41:52parce que les métiers ne sont pas rémunérateurs.
41:54Donc, on arrive quand même à la question
41:56du salaire qui est versé
41:58et on arrive peut-être aussi quand même
42:00à l'exploitation économique qui est faite de ces saisonniers.
42:02Enfin, il y a beaucoup de sujets qui sont
42:04mélangés. Il faudrait certainement plus
42:06de temps pour en parler sereinement. Mais en tout cas,
42:08nous sommes contre une immigration
42:10de faits accomplis qui n'est pas
42:12voulue par le peuple français.
42:14Vous avez envie de réagir ? Oui, mais il n'y a pas d'immigration
42:16de faits accomplis. Il y a une immigration, d'ailleurs,
42:18des voies légales dont nous pensons qu'il faut les faciliter.
42:20Il y a une immigration de travail qui existe
42:22déjà. Et donc, c'est un choix
42:24politique de le poser comme un problème
42:26ou comme une réalité
42:28qu'il faut organiser pour permettre
42:30la dignité égale de tous et de toutes
42:32quelles que soient les situations administratives
42:34et quelles que soient la nationalité.
42:36Merci, Fabrice Légeri. Dans un instant,
42:38qui sont les nouveaux électeurs du RN ?
42:40On en débat.
42:42RTL Matins
42:44RTL Matins
42:46avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
42:489h51 sur RTL. Nous sommes
42:50ensemble jusqu'à 10h et on s'intéresse à présent
42:52à ces nouveaux électeurs du Rassemblement
42:54National. Vote de colère ou d'adhésion ?
42:56C'est la question. Isabelle
42:58Saporta est toujours avec
43:00nous. Arthur Perreira nous a rejoint.
43:02Journaliste ici à RTL. Bonjour,
43:04Arthur. Vous avez sillonné, on a entendu vos
43:06reportages ces dernières semaines,
43:08la France à la rencontre, justement, des électeurs
43:10qui ont voté RN aux élections européennes.
43:12Jean-Daniel Lévy, bonjour. Bonjour.
43:14Également avec nous, directeur délégué
43:16d'Aris Interactive. Arthur, d'abord,
43:18je voudrais vous entendre. Qu'est-ce qui vous a
43:20le plus frappé au cours, justement,
43:22de ces reportages ces dernières
43:24semaines ? J'ai envie de dire la première chose, c'est
43:26l'oral bol. L'oral bol de tous ces Français
43:28qui, finalement, ont essayé la gauche, ont essayé la droite.
43:30Rien n'a fonctionné. Et donc,
43:32cette alternative, finalement,
43:34du Rassemblement National qui est
43:36proposée... Et l'autre chose, c'est
43:38sur ce Rassemblement National, quand on
43:40leur pose des questions sur quelles mesures, finalement,
43:42ils attendent, que ce soit sur la santé, l'éducation,
43:44l'immigration, l'insécurité,
43:46eh bien, ils n'arrivent pas à détailler une
43:48seule de ces mesures. Donc, c'est vraiment un vote
43:50de contestation, je dirais, plus que d'adhésion.
43:52En tout cas, c'est ce qui m'a frappé. Dans quelle région
43:54étiez-vous ? J'ai fait l'Aube, le Cher,
43:56toute la diagonale... Enfin, une partie de la diagonale
43:58du vide. Donc, l'Aube, Lyon, le Cher...
44:00On appelle la France oubliée. Exactement, c'est ça.
44:02Ça vous surprend, Jean-Daniel Lévy ?
44:04Pas du tout. Ce à quoi on peut ajouter la notion de changement
44:06qui était très profondément présente,
44:08on s'en rappelle en 2012, lorsque
44:10François Hollande avait été élu président
44:12de la République. Mais, effectivement, comme vous l'indiquez,
44:14on a essayé la gauche, on a essayé la droite
44:16et, globalement, on peut être
44:18face à une autre activité
44:20politique. C'est vrai qu'il n'y a aucune
44:22mesure qui ressort de manière extrêmement nette,
44:24si ce n'est peut-être la perception que
44:26le politique pourrait être amené à reprendre ses droits.
44:28Ils se disent que, globalement... Il y a
44:30l'ordre et puis, d'une manière globale, on se dit
44:32qu'il y aura, avec le RN,
44:34la maîtrise de savoir qui entre ou qui
44:36sort de notre territoire. Il y aura la maîtrise
44:38de la question à caractère économique. Il y aura la maîtrise de la question
44:40républicaine. Il y aura la maîtrise
44:42de la question sociale. Il y aura la maîtrise
44:44en matière de sécurité. Et, dans un pays
44:46qui aspire quand même aux politiques,
44:48la perception que le politique
44:50peut faire quelque chose, là
44:52où les autres acteurs donnent le sentiment
44:54soit d'avoir démissionné, soit de ne pas
44:56être arrivé pleinement au bout de
44:58leurs aspirations. Il y a aussi ce sentiment
45:00peut-être, Arthur, d'abandon. Et on
45:02l'entendait d'ailleurs encore ce matin
45:04dans le reportage de Cindy Hubert qui, elle,
45:06est ce matin dans un village de la Loire
45:08et on entendait cette dame qui dit
45:10mais de toute façon, plus personne ne nous écoute
45:12donc pourquoi pas ?
45:14C'est exactement ça, le sentiment d'abandon.
45:16On peut prendre une question, celle de la santé
45:18par exemple. Quand je suis allé
45:20dans le Cher, je suis allé dans une maison médicale
45:22une maison médicale qui venait
45:24d'ouvrir au mois de février et rien que
45:26la première journée, il y avait plus de 920
45:28appels téléphoniques pour prendre
45:30un rendez-vous. Et on voit
45:32finalement cette problématique quand
45:34on va dans la salle d'attente et
45:36je vous propose d'écouter quelques
45:38patients qui sont venus
45:40pour finalement, tout simplement, se faire soigner.
45:42C'est très compliqué
45:44de trouver un médecin, ne serait-ce que
45:46lui d'attendre un orthophoniste. J'ai un délai de deux
45:48ans à ne pouvoir lui en trouver. Un dentiste,
45:50il faut attendre six mois. Vous avez une rage de dents, vous
45:52attendez six mois. Les yeux, c'est pas rien.
45:54Il n'y a rien. Il n'y a rien pour se soigner dans
45:56le Cher. Vous vous rendez compte, là, je fais
45:58des pneumopathies, je n'arrive pas à me faire soigner.
46:00Ils attendent qu'on meure, je sépande.
46:02On a entendu
46:04le désespoir tout simplement de ces
46:06personnes qui doivent faire 40, 50
46:08kilomètres et s'il n'y a pas la voiture, encore une fois,
46:10le problème des transports, tout est lié.
46:12Tous les problèmes sont liés. Jean-Daniel Lévy,
46:14il y a aussi un autre élément frappant,
46:16c'est que parmi ces nouveaux électeurs du RL,
46:18il y a beaucoup de femmes. Absolument, des femmes
46:20dont on sait qu'elles sont plus sensibles que les autres
46:22autour de la thématique du pouvoir d'achat
46:24et on sait que c'est un des points sur lesquels le Rassemblement
46:26National a très profondément progressé
46:28jusqu'à présent, en tout cas jusqu'à la dernière
46:30élection présidentielle. Les deux premières
46:32motivations de vote à l'égard du ou de
46:34le candidat du Rassemblement National, c'était
46:36immigration, sécurité. Pour la
46:38première fois, c'est la question du pouvoir
46:40d'achat qui a été la première motivation
46:42de vote de cet électorat-là et en plus
46:44le Rassemblement National, Marine Le Pen,
46:46sont crédités d'avoir été les premiers vraiment à le
46:48mettre à l'agenda et dès 2022,
46:50dès 2022.
46:52Ça veut dire que les Français, en tout cas qui
46:54entendent voter RN, pensent que
46:56l'économie française se portera mieux,
46:58dirigée par le Rassemblement National ?
47:00Alors, il faut une déconnexion entre l'économie
47:02française et la question du pouvoir d'achat. Et ces
47:04deux notions qui peuvent apparaître comme étant
47:06étrangement non liées auprès de nos compatriotes.
47:08C'est-à-dire que quand on parle de dette, quand on parle
47:10de déficit, globalement, ce sont des
47:12sujets qui sont un peu au-dessus et qui ne donnent
47:14pas le sentiment d'avoir un impact vraiment. Mais en tout cas,
47:16quand le Rassemblement National dit qu'on a envie de donner du
47:18pouvoir d'achat aux Français à travers la baisse de la TVA,
47:20à travers la redistribution sociale,
47:22à travers des notions d'égalité, là c'est entendu.
47:24Donc il n'y a pas toujours l'idée de se dire que
47:26l'économie se porterait mieux, mais peut-être que
47:28la vie quotidienne de nos compatriotes sera meilleure.
47:30L'économie des ménages.
47:32Il y a eu des manifestations de féministes
47:34hier un peu partout en France, à Paris,
47:36mais aussi à Toulouse. Je voudrais qu'on écoute
47:38certaines d'entre elles contre, du coup,
47:40l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite. Écoutez.
47:42Dès que les extrêmes
47:44de droite passent au pouvoir, les droits
47:46des femmes sont toujours attaqués.
47:48Ils emballent le fond dans une forme
47:50attrayante pour attirer les voix de personnes
47:52qui ne sont pas renseignées.
47:54L'ERN est-il
47:56rétrogras dans la matière, Isabelle Savartin ?
47:58Les parties
48:00d'extrême droite sont toujours rétrogras
48:02dans la matière. Maintenant, effectivement, il suffit
48:04de... Je ne pense pas qu'il suffise de caricaturer
48:06le programme du Rassemblement national
48:08pour empêcher ces, je crois que c'est 13%
48:10de femmes en plus, enfin 13 points de plus
48:12chez les femmes qui sont tentées.
48:14Et se poser la question de pourquoi.
48:16Vous avez parlé, Jean-Daniel Névy,
48:18de la question du pouvoir
48:20d'achat. Mais il y a aussi, effectivement,
48:22la question de la peur et des faits divers.
48:24Dans l'étude qu'a faite Jérôme Fourquet,
48:26il était très clair qu'il y avait un doublement
48:28du vote Rassemblement national.
48:30Partout, il y avait eu des faits divers particulièrement
48:32difficiles et particulièrement durs.
48:34Donc, chez des populations
48:36féminines, je pense que cette question
48:38effectivement de la peur joue
48:40énormément. Peur pour nos enfants,
48:42peur pour soi-même,
48:44peur de toutes les... Voilà.
48:46Et quand vous regardez cette carte, effectivement, des faits divers,
48:48elle fait peur. Parce qu'on voit bien qu'il y a un doublement
48:50du vote Rassemblement national.
48:52Et par ailleurs, si vous voulez, on est effectivement
48:54dans une période où
48:56on a l'impression que rien
48:58n'est vraiment proposé non plus d'autre
49:00comme alternative. C'est ça qui est très angoissant.

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