RTL Matin - Spéciale Législatives du 08 juillet 2024

  • il y a 2 mois
Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Céline Landreau du 08 juillet 2024.

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00:00RTL, matinale spéciale avec Yves Calvi.
00:089h, l'heure du débat des embêtes sur RTL et ce matin cette question, c'est pour aujourd'hui ou c'est pour demain ?
00:13Qui sera le nouveau Premier ministre d'Emmanuel Macron ?
00:15La gauche est en tête mais peut-elle gouverner ?
00:17Augmenter le SMIC ? Abroger la réforme des retraites dans les 15 jours ?
00:20Ce sont les questions que nous allons nous poser.
00:22J'ai fondu en l'herbe mais une joie incroyable, je l'aime cette France, c'est celle-là, c'est celle-là que j'aime.
00:28Les gens ne se sont pas réveillés, ils n'ont rien compris.
00:30Pour moi c'est de la triche.
00:31Personne ne s'attendait à ça, il fait beau et tout le monde rayonne.
00:34La marée monte.
00:36Ma France ne sera pas celle de Marine Le Pen.
00:38Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, notre victoire n'est que différée.
00:42Combien durera cette assemblée ? Je n'en sais rien.
00:44Parce que ce système est fou.
00:46Notre République est saisie de malaise.
00:49Un an, deux ans et demi jusqu'à la présidentielle, nul ne peut aujourd'hui fixer le terme.
00:55Je dénonce Emmanuel Macron, véritable kamikaze de la République.
00:59C'est un comique Gérald Darmanin.
01:00Donc là ils sont tous en train de dire, on va continuer à tripatouiller derrière ce front qui ne ressemble à rien.
01:06De la joie, de la joie, de la joie, de la joie.
01:08On ne va pas vers des lendemains qui chantent, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire.
01:12Maintenant reste à nous d'apporter du bonheur aux gens.
01:14C'est bon pour vous ?
01:15C'est bon pour tout le monde ?
01:16RTL Matin avec Yves Calvi.
01:19Mais d'abord l'essentiel de l'actualité avec vous, Antoine Cavallero.
01:23La France pourrait-elle devenir ingouvernable ?
01:25Aucune majorité claire au lendemain des législatives.
01:27L'Assemblée divisée en trois blocs.
01:29La gauche qui a créé la surprise hier soir en remportant la première place avec 182 sièges.
01:34Le camp présidentiel termine deuxième avec 168 élus.
01:38Et alors là pour le coup c'est un revers inattendu.
01:40Le RN à la troisième marche, 143 sièges si on ajoute les LRC autistes.
01:45Louis Alliot l'a reconnu ce matin sur RTL.
01:48Le RN se heurte au front républicain.
01:51Et certains candidats n'auraient pas dû être intronisés par le parti.
01:55On l'écoute.
01:56On ne fera pas l'économie d'un examen de conscience si je puis dire.
02:00Il va falloir s'interroger pourquoi sur toute la chaîne de représentation.
02:04Qu'est-ce que vous mettez en cause ?
02:05Ceux qui ont préparé ces élections législatives ?
02:07Pas du tout parce que j'en fais partie.
02:09On en avait préparé une grosse partie.
02:11Mais dans l'urgence il nous en est resté une centaine à peu près à investir.
02:15Louis Alliot ce matin sur RTL.
02:17De son côté la patronne des écologistes Marine Tondelier a réitéré son appel à Emmanuel Macron.
02:23Pour elle le président doit demander au NFP un nom de premier ministre.
02:27Pour l'heure Emmanuel Macron doit recevoir Gabriel Attal.
02:30Va-t-il accepter la démission de son chef de gouvernement ?
02:32Réponse dans la matinée, dans la journée.
02:34Dans l'actualité également du sport.
02:36Oui nous sommes en juillet tout de même.
02:38Nous sommes à la veille d'une demi-finale de l'Euro.
02:40France-Espagne c'est demain 21h.
02:42Ce sera à suivre sur RTL dès 20h.
02:44Journée de repos sur le tour de France.
02:46Hier c'est encore un français qui s'est imposé.
02:48Anthony Turgis a remporté la neuvième étape.
02:51C'était un 3.
02:53Merci beaucoup Antoine Camillerou.
02:54Je vous en prie.
03:01Et ce matin l'air dans la tête est la chanson du jour.
03:04C'est le jour, celui qu'on retient, celui qui s'efface.
03:10Quand tu me remplaces, quand tu me retiens.
03:14Le jour 1, parce que c'est un point commun de la plupart des déclarations hier et ce matin.
03:18Les responsables de parti nous annoncent une nouvelle ère de la politique.
03:22Nous sommes avec Isabelle Saporta, qui est éditorialiste et éditrice.
03:24Rejoint dans quelques instants par...
03:26Mais non, il est avec nous, Tuck Duhaldeny, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
03:30Je ne vous avais pas vu rentrer dans mon studio.
03:33Benjamin Morel, constitutionnaliste, universitaire, professeur de droit à Assas,
03:37maître de conférences en sciences politiques à l'École Normale Supérieure de Paris-Saclay.
03:41Et Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive.
03:47Et pour commencer, un rapide tour de table.
03:49Je vais vous demander de me dire en quelques mots ce qui vous a marqué dans ce second tour.
03:53Un fait, un mot, une image.
03:55Isabelle Saporta, je sais que ce n'est pas facile.
03:58Moi, ce qui me marque un peu, c'est le manque de modestie de la gauche.
04:01Paradoxalement, c'est-à-dire que tout ce qu'elle a reproché à Emmanuel Macron,
04:05qui a oublié très vite, quand en 2022, il avait porté des députés grâce au Front Républicain,
04:12là, ils font exactement pareil.
04:14Donc, ils nous parlent de leur programme, de leur grande victoire,
04:17en oubliant qu'en fait, c'est une victoire contre l'ORN.
04:21Mais ce n'est pas un vote d'adhésion.
04:23Et donc, il faut absolument, puisqu'ils appelaient la 6ème République de leur vœu,
04:27il faut absolument qu'ils pensent effectivement en coalition, majorité complexe,
04:31et pas victoire écrasante.
04:34Un mot, une image, comme vous voulez.
04:35Moi, c'est une image, c'est le visage des militants en Rassemblement National,
04:39au siège de leur parti, hier.
04:41Elle a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux,
04:43souvent pour être moquée par des adversaires politiques.
04:46Mais la réalité, c'est que le Rassemblement National, hier,
04:49a fait plus de voix que le Nouveau Front Populaire.
04:52Ils ont fait 10 millions de voix et 7 millions de voix pour le Nouveau Front Populaire.
04:56Et que donc, ces gens-là, qui votent Rassemblement National par adhésion,
05:01mais aussi par détresse.
05:02Et la détresse, c'est un sentiment qu'on a le droit d'éprouver,
05:05si on a l'impression que son pays va mal et qu'il faut réparer des choses.
05:08Ces gens-là tombent de très haut.
05:11Et voilà, je pense que ce matin, ils se sont réveillés avec le cœur un peu lourd.
05:16Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:18Moi, c'est les mots de Jean-Marc Philippe et surtout de Gabriel Attal,
05:22qui dit qu'il a subi cette dissolution.
05:24Ce qui montre qu'aujourd'hui, on a un Président de la République
05:26qui, en fait, n'a plus de contrôle sur ses groupes du centre
05:29et qui va être l'arbitre demain, parce que c'est lui qui est chargé de nommer un Premier ministre,
05:32mais qui, en même temps, n'a plus vraiment de relais dans son ancienne majorité.
05:35Ce qui crée un exemple totalement inédit sur le cinquième.
05:38Et c'est quoi ? Vous nous dites que c'est un acteur qui n'a pas de texte, d'une certaine façon ?
05:41En tout cas, c'est un Président de la République qui est à la tête d'une majorité
05:44qui ne veut plus le reconnaître comme étant son chef.
05:47Et ça, en effet, c'est très nouveau.
05:48Jean-Daniel Lévy, votre perception des choses ?
05:50Les images qu'on a pu voir de personnes qui étaient dans la rue
05:53et qui montraient une forme de satisfaction et de joie
05:56et qui dissonnent quand même quelque peu avec les études d'opinion
05:59qu'on peut être amené à réaliser.
06:01Ou certes, il y a un soulagement qui traverse une partie de la population française,
06:04mais également une inquiétude qui est marquée de la part, en fait,
06:07et qui est le premier sentiment qui traverse la population française.
06:11Allez, qui a gagné ?
06:13Aujourd'hui, personne ne peut dire qu'il a remporté ses élections législatives.
06:17La défaite du Président de la République est clairement confirmée.
06:21Et surtout pas M. Mélenchon, qui fait preuve de beaucoup de prétentions.
06:24Vous avez trois blocs qui sont, grosso modo, équivalents en force.
06:28Déjà, on va aller droit au but. Nous avons gagné.
06:31Alors, Thomas Desprez, vous faites le point. Les chiffres ?
06:34Les chiffres. Le nouveau Front populaire, effectivement, arrive en tête avec 182 députés.
06:39Ensemble, l'ancienne majorité présidentielle qui regroupe Horizon,
06:43le Modem de François Bayrou et Renaissance, 168 sièges.
06:47L'ERN, donc, troisième force à l'Assemblée nationale, 125 députés.
06:52Les Républicains, entre 45 et 50.
06:55Et ce qui sera très important, c'est de regarder les divers, divers droite et divers gauche.
06:59Ils vont pouvoir faire la bascule à l'Assemblée.
07:02Voir de qui, de quel côté ils se placent.
07:04Est-ce qu'ils vont avec Édouard Philippe ? Est-ce qu'ils vont du côté des Républicains ?
07:07Est-ce qu'ils vont au Parti Socialiste ou chez Emmanuel Macron ?
07:09On aura la réponse quand il y aura la composition officielle de la nouvelle Assemblée à la mi-juillet.
07:15Question simple, réponse qui n'est pas toujours facile.
07:17Qui a gagné, Thugdu Aldeny ?
07:19Je pense à nos auditeurs, ils ont voté hier, quand même encore massivement.
07:23Non mais si, écoutez, c'est la gauche qui a gagné.
07:25Et par réfraction, selon moi, parce qu'on a fait voter les Français trois fois.
07:29Ils ont voté aux Européennes, ils ont dit Marine Le Pen, ils ont dit Jordan Bardala,
07:34ils ont dit Marion Maréchal et ils ont dit François-Xavier Mélamy.
07:37Ils étaient 50% à dire ça.
07:39Ensuite, Emmanuel Macron a dissous en se disant,
07:41bon, en fait, ça c'est un résultat qui ne me convient pas.
07:43Il organise un premier tour des élections législatives,
07:46et les Français disent à 34% Jordan Bardala.
07:49Il y a quelque chose qui cloche, alors ?
07:50Oui, il y a clairement quelque chose qui cloche.
07:53Si vous voulez, la crise de la représentativité,
07:55dont le paradigme a été 2005, avec le vote sur le traité constitutionnel européen,
08:00qui n'a pas convenu aux autorités organisatrices du vote,
08:04et qui a été dévoyée par le traité de Lisbonne en 2008.
08:07Là, on est dans le sillage de tout ça.
08:10La réalité, c'est que ce pays est à droite.
08:12On peut tourner le truc dans tous les sens.
08:14Si vous leur demandez aux Français, est-ce que vous voulez moins d'immigration ?
08:17Est-ce que vous voulez plus d'autorité ? Est-ce que vous voulez moins d'assistanat ?
08:19Honnêtement, sur tous les critères, la France est à droite.
08:23Et elle se réveille, un lundi 8 juillet,
08:25avec Clémentine Autain, Marine Tondelier et Jean-Luc Mélenchon qui fanfaronnent.
08:29Oui, il y a un truc qui cloche.
08:30Très mal donne Isabelle Saporta.
08:31C'est-à-dire qu'en fait, la réponse d'Hugues de Haldonis,
08:33ce serait plutôt le RN a perdu.
08:35Qui a gagné ?
08:36Parce qu'au fond, on voit bien que ce qui s'est fait,
08:38c'est un front républicain contre le RN,
08:41et contre certains députés qu'on a vus quand même entre les deux tours, pardonnez-moi.
08:45Mais Louis Alliot, à votre antenne ce matin même, on est convenus.
08:51Il a dit, bon ben voilà, on a mis effectivement des gens qui n'étaient pas prêts.
08:55Et je pense que ça a fait très peur aux Français.
08:57Donc, si vous voulez, là où tout le monde doit être modeste,
09:00c'est qu'effectivement, quand j'entends Marine Tondelier dire « on a gagné »,
09:04alors qu'il y a une quinzaine de sièges d'écart entre eux et l'ensemble,
09:10c'est quand même assez compliqué.
09:12Vous avez raison, le premier parti de France aujourd'hui, c'est le RN.
09:15Et il a une progression énorme, et un nombre de voix supérieur à tous les autres.
09:20Et ça veut dire aussi quelque chose, parce que Jean-Daniel Lévy l'a très bien dit tout à l'heure,
09:24ce que partagent les Français, c'est l'inquiétude.
09:27Donc, ils en a trop.
09:29Dans un instant, un faux ou un toxe.
09:31Le Nouveau Front Populaire annonce dès cet été l'augmentation du SMIC
09:34et l'abrogation de la réforme des retraites.
09:36Oh bon, on va débattre de tout ça. Allez, à tout de suite.
09:41Avec Amandine Bégaud et Yves Calvi.
09:48Quelle aventure ! Nous prenons notre débat pour avoir les idées claires.
09:51Je m'adresse à vous Benjamin Morel, je rappelle que vous êtes constitutionnaliste.
09:54Quel est le calendrier à venir ? L'Assemblée va siéger ?
09:57L'Assemblée siège à partir du 18 juillet.
09:59Le 18 juillet, on élit le Président de l'Assemblée, on élit également le Bureau,
10:02les présidents de commissions le lendemain.
10:04Il faut bien comprendre que ces postes, qui d'habitude apparaissent comme étant relativement naturels,
10:07on les donne à la majorité.
10:08Là, comme on n'a pas de majorité, ils vont être un enjeu important
10:11parce que le pouvoir revient à l'Assemblée.
10:13Donc, qui dirige la commission des finances, la commission des lois ?
10:15Tout ça va avoir un point important qu'il faut avoir en tête
10:18si on veut comprendre également les jeux et les bisbilles pour composer le prochain gouvernement.
10:21Il y a un délai pour la nomination du Premier ministre ?
10:23Alors, il n'y a pas de délai. D'ailleurs, il n'est pas contraint de démissionner.
10:26On va avoir un Gabriel Attal qui a dit qu'il allait présenter sa démission.
10:29Il faut bien comprendre que...
10:30Mais pourtant Olivier Faure dit que ça sera connu dans la semaine.
10:32Alors, le nouveau Front Populaire va faire une proposition dans la semaine.
10:35Il faut bien comprendre que c'est le Président de la République qui nomme.
10:37Il nomme qui il veut.
10:38Et dès le moment où il a nommé et composé un gouvernement avec son Premier ministre,
10:42il n'y a qu'une façon d'obliger à démissionner, c'est de voter une motion de censure.
10:45Le Parlement, on l'a dit, se réunit de plein droit le 18 juillet.
10:48Ça veut dire qu'il faut 48 heures avant une motion de censure.
10:50Le 20 juillet, on pourrait avoir une motion de censure.
10:52Mais en attendant, tout gouvernement nommé a une forme d'immunité.
10:56Jean-Luc Mélenchon dit qu'un gouvernement Front Populaire
10:58peut prendre très vite des décisions par décret.
11:00On va l'écouter.
11:01La parole donnée sera tenue.
11:04Le nouveau Front Populaire appliquera son programme.
11:08Les mesures prévues par ce programme peuvent être prises par décret.
11:12Dès cet été, son vote.
11:15L'abrogation de la retraite à 64 ans.
11:18Le blocage des prix.
11:21L'augmentation du SMIC.
11:27Benjamin Morel en précise qu'un décret est une décision du gouvernement
11:30qui ne passe pas par l'Assemblée.
11:32Ça ne passe pas par l'Assemblée.
11:33Certains décrets peuvent être pris en conseil des ministres,
11:35notamment pour les nominations, etc.
11:36Mais dans ce que propose Jean-Luc Mélenchon,
11:38il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites d'un point de vue ministériel.
11:41Mais là, Mélenchon, il dit vrai ou pas ?
11:43Ou il délire ? Pardonnez-moi.
11:45Ça implique qu'Emmanuel Macron nomme quelqu'un du nouveau Front Populaire
11:49et qu'ensuite il n'y ait pas de motion de censure qui passe.
11:51Parce que le chiffre magique, ça va quand même être 289.
11:53Vous voyez que la gauche aujourd'hui est très loin de cette majorité absolue.
11:57Donc si vous nommez un gouvernement et que ce gouvernement tombe dans la semaine,
12:00vous ne pourrez pas prendre de décret.
12:01Il cite l'abrogation de la réforme des retraites,
12:03le blocage des prix, l'augmentation du SMIC.
12:05Vrai ? Faux ? Possible ? Impossible ?
12:07Alors, pour beaucoup de ces mesures, ça passe par une loi.
12:09L'abrogation de la réforme des retraites, par exemple,
12:11ça passe évidemment par une loi qui l'abroge.
12:13Et là, aujourd'hui, y a-t-il une majorité au Parlement pour abroger la réforme des retraites ?
12:16Ça paraît très compliqué, sauf à faire un accord avec Ensemble
12:19qui accepte d'abroger la réforme qu'ils ont fait passer avec beaucoup de sueur
12:24il y a à peu près un an.
12:25Ça paraît relativement improbable.
12:27En fait, hier, quand j'ai écouté Jean-Luc Mélenchon,
12:29je me disais « Waouh, c'est beau, Netflix, c'est de la politique fiction ! »
12:33C'est-à-dire que c'était un espèce de coup d'État
12:35ou de prise de pouvoir, mais totalement fictionnel.
12:38Un coup d'État, c'est un coup de bluff !
12:40C'est un coup politique plutôt intelligent.
12:44C'est un coup politique plutôt intelligent.
12:46C'est un peu tout ça.
12:47On laisse terminer le truc, je reviens vers vous.
12:49Écoutez, effectivement, on n'abroge pas la réforme des retraites par décret
12:52et on ne se nomme pas à Matignon sous prétexte qu'on monte sur une estrade place de Stalingrad.
12:57La vérité, c'est qu'il va y avoir comme Premier ministre, à priori,
13:00une des personnes les plus consensuelles du Nouveau Front Populaire.
13:03Donc ça va être une Carole Delga ou quelqu'un comme ça.
13:06Je veux dire, ça ne va pas du tout être quelqu'un d'aussi polarisant que...
13:09Ah bah si, si, on en est là, Yves Kelvin !
13:11Jeu non !
13:13C'est votre façon de le présenter que je trouvais un peu incompétent.
13:16Enfin, de la présenter, pardonnez-moi.
13:18Non, mais ça ne veut pas être quelqu'un d'aussi polarisant ou clivant que Jean-Luc Mélenchon.
13:23Non, ça ne sera même pas Marine Tendelier.
13:25Ça sera vraiment quelqu'un qui sera aux barricades
13:28le plus rassurant, entre guillemets, du Nouveau Front Populaire.
13:34Et qu'est-ce qu'on va avoir comme mesure ?
13:36Enfin, je parle sous contrôle de Benjamin Morel.
13:38Il va y avoir des mesures consensuelles sur l'écologie, sans doute sur le handicap.
13:41Peut-être la fin de vie ?
13:43Si on fait passer un budget, ce sera déjà bien.
13:45Voilà, exactement.
13:48Contrairement pour le budget, il y a le 49-3.
13:51Il y a le 49-3, mais pour que votre budget passe par 49-3,
13:53vous n'avez pas de motion de censure qui passe.
13:55Donc, le budget du Nouveau Front Populaire,
13:57a priori, Ensemble et LR ne le votent pas.
13:59Isabelle Saporta ?
14:00Avouez quand même que ce serait audacieux que Mélenchon
14:02gouverne par décret, ou que la gauche gouverne par 49-3
14:06après tout ce qu'elle a dit sur la gouvernance d'Ensemble,
14:09qui était une gouvernance qui n'écoutait pas le peuple,
14:13les députés, etc.
14:15Donc là, vraiment, il se déjugerait totalement, non ?
14:18Vous me regardez d'un oeil rieur,
14:20de découvrir l'eau !
14:22Une naïté exceptionnelle sur le fonctionnement de la vie politique française.
14:25Mais j'aime ça, j'aime rester naïve.
14:28Benjamin Morel, qu'est-ce que vous répondez à ce qu'on a dit ?
14:31On nous dit qu'en gros, quelques mesures,
14:34et puis après on voit comment ça se passe.
14:36Et on revote dans un an.
14:38On revote potentiellement dans un an,
14:40et à partir du 8 juillet 2025, on peut avoir de nouvelles législatives en plein été,
14:43ça va être marrant.
14:44Mais quoi qu'il en soit, actuellement,
14:46il y a difficilement une majorité de 289 députés,
14:48en incluant la France Insoumise,
14:50qui pour l'instant, en tout cas, est un groupe radioactif,
14:52pour le centre, pour Horizon,
14:54pour Renaissance, etc.
14:56Donc on a une vie qui ressemble beaucoup aujourd'hui à nos voisins.
14:59C'est-à-dire que dans un premier temps, on dit
15:01on ne s'alliera pas, parce que vous comprenez,
15:02on a fait campagne les uns contre les autres.
15:04Et puis in fine, quelques semaines, quelques mois plus tard,
15:06vous avez des ruptures au sein des alliants.
15:08Seulement le problème, c'est que la gauche est aussi un peu embarrassée de sa victoire.
15:11Le premier qui dit, en fait,
15:13le Nouveau Front Populaire, ça n'a pas marché.
15:15Et donc, je quitte le bateau.
15:16Il trahit l'électorat de gauche.
15:18Et donc, ce faisant, cet électorat de gauche,
15:20risque de lui en vouloir beaucoup.
15:22Donc, que fait Jean-Luc Mélenchon ?
15:23Il fait monter les enchères.
15:24Il dit, regardez, on a gagné.
15:25Donc, on applique le programme maintenant.
15:27Et le message, il est envoyé aux socialistes et aux verts.
15:29Si jamais vous lorgnez demain
15:31vers Ensemble, vers Renaissance,
15:33vous êtes les traîtres.
15:34Et donc ça, évidemment, c'est compliqué à porter
15:36pour l'électorat de gauche.
15:37Aujourd'hui, si on est pragmatique,
15:39la seule majorité absolue qui se dessine sur un budget,
15:41elle va soit de horizon aux communistes,
15:45soit des verts à LR.
15:47Et ça, évidemment, ça fait un attelage bancal
15:49qui profitera à Jean-Luc Mélenchon,
15:50qui dira, regardez la gauche,
15:51en fait, vous voyez bien que c'est que moi.
15:53On marque une rapide pause
15:54et on va écouter Marine Le Pen dans un instant.
16:03Ils sont finalement arrivés en troisième position.
16:05Le RN fait-il encore peur aux électeurs ?
16:08Le résultat d'hier semble dire oui.
16:10Mais Marine Le Pen dit non, elle.
16:13Le RN est le premier de France.
16:15Et je vois l'ensemble des fermants
16:17qui sont ceux de la victoire de demain.
16:19Donc la marée monte.
16:22Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci.
16:24Notre victoire, en réalité, n'est que différée.
16:29Jean-Daniel Lévy, comment analysez-vous la situation ?
16:31Qu'est-ce qu'il faut retenir quand même de ce recul ?
16:33C'est-à-dire qu'on les imaginait quasiment majoritaires
16:36à l'Assemblée nationale.
16:37Et est-ce que c'est bien un recul ?
16:38Ça dépend à quelle base on se réfère.
16:41Si on se réfère au premier tour des élections législatives de 2022
16:46et qu'on compare le premier tour des élections législatives de 2022,
16:49il y a une énorme progression du RN.
16:51Il avait réalisé moins de 19% des suffrages en 2022
16:56et deux ans plus tard, largement plus de 30%.
16:59Si on compare du deuxième tour au deuxième tour,
17:01toutes choses égales par ailleurs.
17:03Il passe de 89 députés à 143 députés ou peut-être plus.
17:06Donc c'est également une progression là aussi de 50%.
17:09Oui.
17:10Et on peut même regarder dans le détail
17:12les duels auxquels ils ont été confrontés hier.
17:16Ils ont remporté plus d'un quart des duels
17:19face à la droite, face à la gauche
17:22ou face à la majorité présidentielle.
17:24Un quart des duels qui est remporté de la part du RN,
17:28c'est loin d'être négligeable.
17:29Donc ce n'est pas le raz-de-marée auquel on aurait pu s'attendre
17:32à l'issue du premier tour.
17:33Mais ça reste un succès ?
17:34Mais ça reste absolument un succès.
17:36Ça reste absolument un succès.
17:37C'est-à-dire qu'en fait, vous avez des configurations
17:39où globalement, vous avez le choix
17:41entre un candidat de la majorité présidentielle
17:43qui pourra apparaître comme étant consensuel
17:45et un candidat rassemblement national.
17:47Et au final, ça peut être le rassemblement national.
17:49Quand il n'y avait pas de triangulaire, finalement, il gagnait ?
17:52Est-ce que le RN était en tête, je veux dire ?
17:56Quand le RN était en tête dans les triangulaires,
18:00il y a eu 11 cas où il y avait une triangulaire
18:09avec le RN qui était en tête.
18:11Dans ces 11 cas, le RN a gagné 10 fois sur 11.
18:15Donc en fait, les triangulaires étaient plutôt favorables
18:19au RN.
18:20Et le fait d'avoir changé l'organisation
18:23et en fait la situation auxquelles les Français
18:26ont pu être confrontés dans leur circonscription
18:28a été défavorable pour le RN.
18:29Donc, sans front républicain, le RN gagnait ?
18:32Alors, sans front républicain, le RN a réalisé un score
18:34qui est un score plus important.
18:36On ne va pas avoir la prétention de dire qu'il gagnait avec assurance.
18:38Comment vous percevez ça ?
18:40Écoutez, on en revient au déni de démocratie
18:43que j'ai essayé d'esquisser tout à l'heure.
18:46Effectivement, cette élection a été,
18:49et on l'a bien vu dans l'entre-deux-tours,
18:51elle a été phagocytée, remodelée, presque réinventée.
18:57Il y a une affiche qui ressort là,
18:59c'est une affiche de la Troisième République,
19:01où on voit, c'est une affiche de promotion du parti radical
19:05et de promotion du scrutin à deux tours
19:07en disant contre la réaction, le scrutin à deux tours.
19:09Parce qu'effectivement, c'est pour ça aussi
19:11qu'il n'y a pas de proportionnel en France
19:13et que le RN se tempête contre l'installation de la proportionnelle.
19:16On sait très bien que dans un certain type de scrutin,
19:19peut-être plus représentatif,
19:21le RN arrive beaucoup plus haut,
19:23mais qu'effectivement, les fronts républicains
19:25et les scrutins à deux tours
19:27sont comme des cordes de rappel
19:29pour empêcher le Rassemblement National
19:31d'obtenir plus de voix.
19:33Maintenant, il y a le verre à moitié plein,
19:34il y a le verre à moitié vide.
19:35Le verre à moitié plein pour le RN,
19:37c'est qu'on peut imaginer que ce nouveau front populaire
19:39et cette France ingouvernable
19:41vont plutôt être un carburant
19:43pour le Rassemblement National
19:45dans les mois qui viennent.
19:47J'ajoute à cela qu'il y aura un petit retour de la vraie vie,
19:50des tueries au péage des autoroutes,
19:53des jeunes filles lynchées
19:55parce qu'elles se maquillent
19:57et que ça déplait à leurs petites camarades de classe,
19:59des jeunes garçons lynchés à mort
20:01parce qu'ils envoient des textos
20:03à la mauvaise personne
20:05et qu'ils n'ont pas la bonne amoureuse,
20:07la police de la charia pour reprendre
20:09les mots de Gabriel Attal lui-même,
20:11l'ensauvagement,
20:13le sentiment de déclassement, le sentiment de dépossession.
20:15Et alors, si on prend le verre à moitié vide,
20:17effectivement, il est urgent
20:19pour le RN,
20:21s'ils veulent passer à une autre étape,
20:23d'une part, qu'il se structure en interne.
20:25Je veux dire, ce n'est pas possible d'arrêter de claironner.
20:27– Ça veut dire quoi qu'il se structure en interne ?
20:29C'est des termes d'une autre époque, j'ai envie de vous dire.
20:31– Ah bon ?
20:33Écoutez, je ne sais pas
20:35à quelle époque ça renvoie,
20:37mais quand on prétend être le premier parti de France
20:39qu'on claironne, qu'on a une opération Matignon
20:41et qu'en fait on se retrouve
20:43avec une centaine… – Vous parlez de tous les zigotos
20:45qu'on a vu apparaître et qui forcément,
20:47d'après vous, ont joué un rôle dans l'échec final ?
20:49– Ça a joué un rôle,
20:51non, parce qu'ils n'ont pas démotivé
20:53les électeurs RN, en revanche,
20:55tous les électeurs de centre droit,
20:57qui hésitaient soit à s'abstenir,
20:59soit à voter RN au second tour
21:01dans un duel Nouveau Front Populaire-RN,
21:03ils n'y sont peut-être pas allés
21:05parce qu'effectivement, ils se sont dit
21:07que le RN, ça reste un truc
21:09un peu brin de ballon.
21:11J'ajoute juste un dernier truc,
21:13c'est que s'ils veulent aussi passer à une autre étape,
21:15il va peut-être falloir qu'ils réfléchissent sérieusement
21:17à leur positionnement, à leur posture
21:19de rassemblement, il y a une tentation
21:21hégémonique au RN, parce qu'ils viennent de la marge
21:23et que tout d'un coup, ils sont puissants
21:25et qu'ils ont envie de faire alliance avec personne,
21:27ils n'ont pas envie de se dire de droite,
21:29ils n'ont pas envie d'avouer que leurs réserves sont à droite et au centre droit.
21:31– Ils ne sont pas de gauche quand même.
21:33De temps en temps, il faut juste ramener des...
21:35– Souvenez-vous, je suis d'accord avec vous Yves-Kelvin,
21:37mais souvenez-vous de l'interview de Marine Le Pen au Figaro,
21:39au tout début de l'entrée de tour, elle dit non,
21:41le RN n'est ni de droite ni de gauche.
21:43– Isabelle Saporta ?
21:45– En réalité, j'entends la détresse de Tuck Duel-Denis.
21:47– La détresse de Tuck Duel-Denis.
21:49– Une plaisanterie mise à part,
21:51moi je voudrais rebondir
21:53sur ce que disait Jean-Daniel Lévy,
21:55on voit une très forte implantation du RN,
21:57on voit quand on regarde la carte des votes,
21:59je parle sous votre contrôle Jean-Daniel,
22:01qu'on voit à l'Est, au Nord,
22:03au Sud-Est, une implantation
22:05extrêmement forte du RN.
22:07Et le RN,
22:09c'est quand même la France des gens qui souffrent,
22:11des gens opprimés, etc.
22:13Moi, quand j'entends une partie de la gauche
22:15qui dit ces gens-là, on a gagné, c'est notre France,
22:17contre cette France-là,
22:19en fait, il va falloir, et là je trouve que
22:21Gabriel Attal a été remarquable hier soir,
22:23il va falloir faire France ensemble.
22:25Donc, soit
22:27le Front Populaire, dans une coalition,
22:29parce qu'ils appelaient la 6ème République,
22:31on y est là, il n'y a pas de majorité.
22:33La 5ème marche, normalement, je parle
22:35sous votre contrôle, Benjamin Morel,
22:37avec une majorité absolue.
22:39On a 10 sous, je vous rappelle,
22:41parce qu'on n'avait qu'une majorité relative.
22:43Là, on se retrouve avec une majorité
22:45encore plus relative, donc on va vers
22:47une 6ème République avec un programme de coalition.
22:49Si on doit écouter ce que disent nos amis
22:51allemands, alors on ne se pose pas la question
22:53de l'incarnation, mais du programme.
22:55Donc, quand j'entends la gauche dire, notre programme
22:57doit être absolument
22:59mis en place, le programme,
23:01on est d'accord qu'il n'existait pas il y a 5 semaines,
23:03donc un tout petit peu de modestie,
23:05essayons d'abord de tomber d'accord sur un programme,
23:07parce que je vous rappelle que la France est sous curatel,
23:09que fin septembre, on doit
23:11présenter nos comptes à l'Europe,
23:13qu'on doit trouver 20 milliards
23:15pour le prochain budget, donc là, moi, j'entends
23:17qu'on distribue, mais quel argent, en fait ?
23:19Jean-Daniel Lévy, est-ce que c'est la dernière fois que ça marche,
23:21j'allais vous dire, l'argument
23:23du Front Républicain ?
23:25En tout cas, on voit qu'il a tendance à s'effrêter
23:27année après année, en fait, et c'est pas
23:29si nouveau que ça, en fait. Déjà, dès les élections
23:31régionales de 2015,
23:33on avait vu que l'ERN
23:35progressait dans toutes les régions,
23:37on a mis Île-de-France et
23:39Rhône-Alpes à l'époque, entre le premier
23:41tour et le deuxième tour, quand bien même,
23:43il y avait des désistements, et donc avec des progressions
23:45en pourcentage et en voix.
23:47On a vu en 2017,
23:49on a vu en 2022, au cours de
23:51l'élection présidentielle, une progression
23:53très nette de Marine Le Pen
23:55entre le premier tour et le deuxième tour, et on
23:57semble l'oublier,
23:59mais en 2017, il n'y avait que 8
24:01députés du Rassemblement National.
24:03En 2022, je serais tenté de dire, il n'y avait
24:05que 89 députés du
24:07Rassemblement National. Là, aujourd'hui,
24:09il y a près de 150 députés du Rassemblement
24:11National, ce qui continue de montrer
24:13la profonde évolution, et montrer que
24:15effectivement, ça n'est pas forcément exactement
24:17ce qui pouvait être attendu à l'issue du premier
24:19tour, ce n'était pas forcément ce qui était attendu à
24:21l'issue des élections européennes,
24:23mais malgré tout, le Front Républicain
24:25a tendance à s'étioler.
24:27C'est pas la gauche qui a gagné,
24:29c'est l'ERN qui a perdu, Benjamin Morel ?
24:31Je ne suis pas sûr qu'il ait perdu, comme ça a été évoqué tout à l'heure.
24:33Quand vous faites 89 députés, il y a 2
24:35ans, après en avoir fait 7,
24:375 ans auparavant, et que maintenant vous en faites plus de 140,
24:39et que qui plus est, vous êtes le
24:41premier parti en termes de voix au premier tour, ce qui a beaucoup d'importance
24:43du point de vue du financement de la vie politique, parce que je rappelle,
24:45c'est ça au prorata du nombre de voix,
24:47ce qui vous fait une cagnotte d'environ 21 millions d'euros,
24:49et derrière ça, un
24:51logiciel qui est, nous n'avons pas gagné
24:53parce que le système nous a volé des voix, etc.
24:55Ça, évidemment, ça fait un
24:57carburant en termes d'argent, de personnel
24:59politique et de récits pour
25:012027. Donc, le RN a perdu
25:03si on regarde les sondages de la veille,
25:05mais en revanche, il a des ressources bien plus
25:07importantes qu'il y a un mois. Toutefois,
25:09en effet, on a un récit qui est
25:11quelque peu embourbé. Surtout,
25:13on évoquait tout à l'heure cette coalition de
25:15bricots de brogue qui aura lieu. Cette coalition,
25:17a priori, elle est instable. Et si cette coalition
25:19est instable, quelle est l'alternative, quelle est l'alternance ?
25:21Il y en a deux qui vont vouloir
25:23dire, regardez, nous sommes l'alternance. C'est Jean-Luc
25:25Mélenchon qui va dire, si jamais vous vous
25:27arrangez, je suis la seule vraie gauche,
25:29et de l'autre côté, Marine Le Pen qui dira,
25:31regardez, si demain vous voulez une alternative,
25:33c'est moi. Et donc, il n'est pas certain
25:35qu'à terme, ça ne serve pas tout à fait les affaires
25:37de Marine Le Pen. Dans un instant, le roi
25:39est-il nu ? Que reste-t-il à Emmanuel Macron ?
25:41Le pouvoir est passé de la rive droite à la rive gauche,
25:43de l'Elysée à l'Assemblée sur RTL.
25:52Nous sommes toujours avec Isabelle Saporta,
25:54Tug de Val d'Enier, Benjamin Morel qui est constitutionnaliste.
25:56Notre deuxième débat avec autour de la table
25:58maintenant, trois blocs, trois députés
26:00fraîchement élus, mais pour quoi faire ?
26:02Aurélie Trouvé, députée réélue au premier tour
26:04dans la 9e circonscription de la Seine-Saint-Denis.
26:06Karl-Olive, députée renaissance,
26:08réélue dans la 12e circonscription du
26:10département des Yvines. Edwige Diaz, députée
26:12RN, réélue dès le premier tour dans
26:14la 11e circonscription de la Gironde.
26:1653% des voix, c'est bien cela ?
26:18Vous êtes dans quel état d'esprit ce matin ?
26:20On vous annonçait quasiment au pouvoir
26:22et en fait, ce n'est pas arrivé.
26:24Oui, nous sommes combattifs, parce que
26:26je pense que c'est l'ADN du
26:28Rassemblement National. On entend
26:30tous nos adversaires essayer de nous
26:32expliquer que nous avons perdu.
26:34Or, il s'agit là
26:36d'une victoire différée, parce que quand
26:38vous recueillez 10 millions de voix,
26:40ça ne s'appelle pas une défaite, surtout quand vos adversaires
26:42du Nouveau Front Populaire en recueillent
26:447 millions et
26:46de La République En Marche,
26:486 millions. Moi, ce que je vois, c'est
26:50la progression. Il y a deux ans, nous
26:52étions 7 à l'Assemblée Nationale.
26:54Il y a trois semaines, nous étions 88. Et ce matin,
26:56nous sommes 127. Donc forcément,
26:58je me réjouis de ces résultats et je pense que
27:00ces résultats vont appeler très prochainement
27:02d'autres victoires. On part Place de la République.
27:04C'était hier soir.
27:06J'ai fondu en l'herbe, mais une joie incroyable
27:08avec un soulagement incroyable
27:10et je l'aime cette France.
27:12C'est celle-là que j'aime.
27:14Le RN a rassemblé des gens qui se détestaient.
27:16C'est les uns contre les autres.
27:18Nous, on veut les uns avec les autres.
27:20Avec une société où
27:22on puisse donner de l'espoir à tout le monde.
27:24Une société où il n'y aurait que des très riches
27:26et des très pauvres n'a aucun intérêt. Il faut
27:28véritablement s'occuper des gens et des Français qui souffrent.
27:30Vous venez d'entendre une militante
27:32socialiste hier soir à La République.
27:34Aurélie Trouvé. Est-ce qu'il peut y avoir
27:36un gouvernement avant la rentrée ?
27:38Il faut poser la question
27:40au président Macron maintenant.
27:42D'abord, je voudrais dire, si vous me le permettez
27:44avant de commencer, à quel point je suis soulagée
27:46et heureuse comme la personne qu'on vient
27:48d'entendre, comme des millions de Français.
27:50C'est à cause de la haine et de la division qu'il est emporté
27:52et que l'extrême-droite a été défaite
27:54hier soir. En tout cas,
27:56elle a perdu. C'est une victoire
27:58de la mobilisation populaire, mais aussi
28:00évidemment une victoire du Nouveau Front Populaire
28:02qui est la première force maintenant
28:04de l'Assemblée Nationale. Donc je le redis,
28:06c'est au président Macron maintenant
28:08d'accepter le résultat des urnes.
28:10Vous voulez dire quoi, accepter le résultat des urnes ?
28:12Nous avons
28:14une majorité relative maintenant
28:16en ce qui concerne le Nouveau Front Populaire.
28:18Il y a deux ans, c'était effectivement
28:20la Macronie. Aujourd'hui, c'est le Nouveau Front Populaire.
28:22Donc nous attendons que le président
28:24Macron accepte la démission de
28:26Gabriel Attal et
28:28permette de nommer très rapidement
28:30un gouvernement qui sera
28:32proposé par le Nouveau Front Populaire.
28:34Voilà, tout simplement.
28:35Carles-Olive, le président de la République, a-t-il le moyen
28:37de choisir vraiment son Premier
28:39Ministre ?
28:40D'abord, moi, je veux dire que
28:42ce matin, c'est d'abord la victoire des Français
28:44qui se sont déplacés massivement
28:46aux urnes. Ensuite, dire que...
28:48Au deux tours, avec des retournements de situations
28:50quand même spéciaux.
28:51Ce matin, on aurait pu avoir deux France
28:53qui se haïssaient
28:55dos à dos. Tout le monde avait
28:57des pronostics qui annonçaient d'un
28:59côté le rassemblement national
29:01au plafond. Ça n'a pas été le cas.
29:03Aujourd'hui, on entend dire que...
29:04T'as l'impression qu'on va vivre dans le Grand Forum de l'Amour ?
29:06Ah non, non, sûrement pas.
29:07Parce qu'au moins pas.
29:08Non, non, sûrement pas. Et aujourd'hui, entendre dire
29:10que le Front Populaire est
29:12le grand gagnant, il faudra quand même nous expliquer
29:14que la semaine dernière, M. Hollande comme M. Glucksmann
29:16ont dit à M. Mélenchon
29:18« On vous demande de vous taire » et que le premier qui intervient
29:20hier soir, c'est M. Mélenchon à
29:2220h02. Je pense qu'il faut absolument
29:24dans ce pays qu'il y ait un choc...
29:25Vous n'allez pas vous surprendre de la façon dont fonctionne
29:27Jean-Luc Mélenchon ?
29:28Ah non, j'ai toujours dit...
29:29On le dit avec lui depuis assez longtemps...
29:30Ah mais moi j'ai toujours dit que c'est un danger pour la société
29:32qui devrait être fiché S. Donc c'est pas moi que vous allez dire ça.
29:34Euh... Non, je pense...
29:36On a deux France dos à dos.
29:38Vous craignez
29:40qu'on ait deux France dos à dos ? En quoi on n'a pas deux France
29:42dos à dos ce matin ?
29:44Si il y a trois semaines, vous nous avez dit que les collègues
29:46de la majorité présidentielle se présenteraient aujourd'hui
29:48avec quelques 163
29:50députés à l'Assemblée nationale,
29:52personne, vous-même, n'y aurait
29:54absolument pas cru. Je pense qu'il ne faut pas
29:56infantiliser les Français
29:58et les prendre pour des imbéciles.
30:00C'est aussi un bras d'honneur des Français à l'endroit
30:02de l'ensemble des forces politiques.
30:04Et moi j'entends bien que le pays soit enfin
30:06plus important que les partis.
30:08Ma question initiale c'était, est-ce que notre Premier ministre
30:10par définition
30:12ne peut être qu'un nouveau Front Populaire ?
30:14Je veux bien votre réponse.
30:16Il faut poser la question au Front Populaire.
30:18Le Front Populaire est à même de...
30:20C'est une histoire de vision aussi politique, puisque
30:22le Front Populaire s'érige en grand vainqueur.
30:24La vérité c'est que je pense que c'est une victoire en trompe l'œil.
30:26Vous avez une autre majorité à proposer ?
30:28Vous avez une autre majorité à proposer ?
30:30Moi je pense qu'il faut un socle de
30:32rassemblement, mais encore une fois, pour moi c'est une victoire
30:34en trompe l'œil. Et si on se cache derrière son petit
30:36doigt en ne reconnaissant pas le fait
30:38que 50 députés
30:40Rassemblement National arrivent aujourd'hui
30:42à l'Assemblée Nationale de façon supplémentaire,
30:44alors c'est le coup d'après. C'est reculer
30:46pour mieux sauter. Aurélie Trouvé.
30:48Excusez-moi d'abord, à cause de qui avons-nous
30:50l'extrême droite au plus haut ? Enfin c'est quand même
30:52le président Macron nous avait promis il y a 7 ans
30:54de combattre l'extrême droite. On n'a jamais eu
30:56l'extrême droite aussi haut dans ce pays. Vous avez raison.
30:58Et alors dans beaucoup de circonscriptions
31:00je vais avoir un petit mot déjà pour les députés
31:02du nouveau Front Populaire qui ont été battus
31:04à quelques centaines de voix près, notamment parce que
31:06parfois des députés
31:08macronistes ne se sont pas
31:10retirés. Donc
31:12je me permets de dire par ailleurs
31:14que les Français
31:16hier soir ont dit massivement
31:18non à nouveau à la politique
31:20d'Emmanuel Macron parce qu'il a
31:22détruit des milliers de vies d'abord par la
31:24politique qu'il a menée. Et ensuite
31:26je vous le dis, par sa politique, et bien
31:28il se trouve que l'extrême droite quand même est
31:30à un niveau inacceptable pour moi
31:32dans ce pays et on va
31:34continuer à le combattre.
31:36Et en tout cas je vais vous dire, si le nouveau
31:38Front Populaire n'avait pas été là, capable
31:40d'accomplir une
31:42alliance, une coalition forte sur
31:44un programme de rupture pour
31:46transformer la vie des gens, ce soir
31:48aujourd'hui
31:50l'extrême droite serait au pouvoir.
31:52Donc, attendez,
31:54il n'y a pas de leçon, Carl Olive, à
31:56recevoir aujourd'hui de la Macronie.
31:58Vous avez vu la situation dans laquelle
32:00vous avez mis le pays. Fort heureusement
32:02nous sommes là, le nouveau Front Populaire, nous sommes
32:04maintenant le rempart face à
32:06l'extrême droite. Donc pas de leçon
32:08de la Macronie, s'il vous plaît.
32:10Vous avez 15 sièges d'écart
32:12ou 20 sièges d'écart entre les deux
32:14ces deux forces là qui ont
32:16été mises. Excusez-moi de vous redire
32:18les choses. Vous êtes là, ces
32:20deux blocs là, parce que les Français
32:22ont fait Front Républicain. Donc
32:24quand on vous entend, vous écharpez ce matin
32:26à l'antenne, alors qu'on attend une
32:28coalition à l'allemande pour que ces gens
32:30là travaillent ensemble, c'est quand même compliqué.
32:32Vous vous rendez bien compte que les gens n'ont pas
32:34voté. Les gens n'ont pas voté.
32:36Non mais pardonnez-moi. Les gens n'ont...
32:38Mais il faut quand même ouvrir les yeux.
32:40Les gens n'ont pas voté pour un programme.
32:42Non, c'est pas ça qui s'est passé.
32:44C'est pas ça qui s'est passé.
32:46Et si on écoutait des militants
32:48RN ? C'est parti.
32:50Tout ce qu'on voit, c'est que les gens ne se
32:52sont pas réveillés, n'ont rien compris.
32:54Pour moi c'est de la triche, c'est de la lâcheté
32:56à part de ceux qui se désistent.
32:58Pour le pays, on ne va pas vers des
33:00lendemains qui chantent, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire.
33:02Moi je m'inquiète surtout pour la France par rapport
33:04à qui sera Premier ministre demain.
33:06Edwige Diaz,
33:08vous avez été élue, vous, dès le premier tour
33:10en Gironde. Les sondages donnaient le RN
33:12en tête, donc il y a eu un bouleversement entre les deux
33:14tours. Qu'est-ce qui s'est passé selon vous ? Comment
33:16interprétez-vous ce qui vient de se passer ?
33:18Déjà, il faut recontextualiser
33:20l'entre-deux-tours
33:22de ces élections, où on a assisté
33:24à...
33:26Il devait y avoir 300 triangulaires,
33:28finalement il y en a eu à peu près 90.
33:30C'est-à-dire qu'il y a eu des désistements,
33:32des alliances contre-nature,
33:34entre deux blocs qui s'entendent
33:36très mal. D'ailleurs on vient d'avoir un petit
33:38aperçu sur votre plateau,
33:40c'est-à-dire entre les macronistes et entre
33:42la nupes. Donc là c'était une
33:44alliance de circonstances qui nous a
33:46pénalisé. Nous sommes en train de compter
33:48les circonscriptions que nous avons perdues à plus de 45%.
33:50Elles sont très nombreuses.
33:52C'est pour ça que moi j'appelle les électeurs
33:54du Rassemblement National à ne
33:56pas succomber aux
33:58tentatives de déstabilisation
34:00psychologique que les uns et les autres
34:02vont essayer de mettre en oeuvre. C'est-à-dire
34:04vous voyez, le Rassemblement National ne pourra jamais
34:06gagner. Non c'est faux, il faut rester mobilisé
34:08parce que nous n'avons jamais été aussi prêts...
34:10Exactement, parce que
34:1210 millions de voix, c'est historique.
34:14127 députés
34:16RN à l'Assemblée Nationale, c'est historique.
34:18Voilà, vous êtes un observateur de la vie politique.
34:20Il y a quelques années, personne n'aurait
34:22imaginé cela. Je rappelle qu'il y a 2 ans
34:24quand nous sommes arrivés à 88
34:26à l'Assemblée Nationale, c'était une victoire.
34:28Donc là nous sommes 127, donc c'est encore plus
34:30une victoire. Et surtout c'est une vague
34:32qui est inarrêtable, parce que
34:34la dynamique est de notre côté, parce qu'en fait
34:36à l'Assemblée Nationale, il y aura
34:38deux blocs dont la particularité
34:40sera la cacophonie, le point commun
34:42sera la cacophonie, et nous en fait au milieu
34:44de cette cacophonie, nous apparaîtrons comme le pôle
34:46de stabilité qui travaille.
34:48Vous comptez les points pour regarder que ça se passe ?
34:50Et peut-être pas 3 ans, parce que
34:52souvenez-vous, en 2022, quand Emmanuel Macron a été
34:54réélu, on en avait pris pour 5 ans.
34:56Et on devait faire 5 ans avec
34:5888 députés. Il a décidé de
35:00dissoudre l'Assemblée Nationale, donc déjà on a gagné
35:02du temps, parce qu'on passe, au lieu de faire 5 ans
35:04à 88 députés, on va faire
35:06au plus 3 ans avec
35:08127 députés. Emmanuel
35:10Macron a tout essayé, il a
35:12essayé les remaniements, ça n'a pas fonctionné.
35:14Il a essayé la dissolution, une première dissolution
35:16de l'Assemblée Nationale, ça n'a pas marché.
35:18Peut-être qu'une autre dissolution de l'Assemblée
35:20Nationale donnera une majorité ORN
35:22beaucoup plus claire.
35:24Benjamin Morel, un gouvernement
35:26nouveau Front Populaire, stable,
35:28est-il concevable
35:30dans les semaines et dans les mois qui viennent ?
35:32Il sera à la merci de la moindre motion de censure, non ?
35:34Il sera à la merci de la moindre motion de censure, et la clé
35:36évidemment appartiendrait à...
35:38Regardez ce qui s'est passé de 2022 à 2024.
35:40La majorité macroniste n'avait pas la majorité absolue.
35:42Mais elle tenait parce qu'en fait le groupe
35:44LR acceptait de s'abstenir de 88
35:46à 93. Pareil,
35:48si le groupe socialiste qui n'a pas la majorité
35:50tient, Rocard, Bérégovoy,
35:52Cresson, c'est parce que les communistes
35:54et les centristes tour à tour s'abstiennent.
35:56Donc on peut avoir un gouvernement nouveau Front Populaire.
35:58Sur le principe, ce n'est pas impossible, à condition que
36:00soit l'ORN, soit la majorité
36:02acceptent de s'abstenir sur les motions de censure.
36:04Ça apparaît à ce stade-là relativement improbable.
36:06Si vous avez un budget issu du
36:08nouveau Front Populaire à l'automne, est-ce que
36:10Karl Olive accepterait de s'abstenir et de
36:12laisser passer ce budget en cas de 49 à l'INA3 ?
36:14C'est assez peu probable.
36:16Donc, a priori, ce n'est pas possible.
36:18Ça tombe bien, il est là.
36:20Karl Olive n'a peu d'importance par rapport à ça.
36:22Moi, ce qui m'intéresse...
36:24C'est les Français qui sont importants.
36:26Et moi, de dire
36:28Yves Calvi, pardonnez-moi, de dire aux Français
36:30dans les deux mois
36:32qu'ils vont avoir 50 milliards d'impositions
36:34dès cet été supplémentaires si
36:36le Front Populaire arrive effectivement au pouvoir
36:38comme c'est le cas, de désarmer la police,
36:40ça risque d'être très compliqué. Je ne suis pas sûr
36:42dans un pays dont la sécurité est
36:44une des deux priorités, d'annoncer
36:46qu'il y a un désarmement de la police, c'est compliqué.
36:48Je rejoins ce que disait Madame Saporta tout à l'heure.
36:50Je pense qu'il faut qu'on joue à l'allemande. C'est un choc de culture.
36:52Jouer à l'allemande, ça veut dire qu'il faut trouver
36:54effectivement des accords, peut-être des coalitions,
36:56peut-être en élargissant le socle...
36:58Ça veut dire devenir un pays normal, comme la plupart
37:00des pays européens.
37:02Mais l'ouverture d'esprit, pas une fracture du crâne, M. Calvi.
37:04C'est comme ça.
37:06Vous savez ?
37:08C'est la 5ème République, donc je me demande ce qui m'arrive dans ma 5ème.
37:10Mais ça fonctionne, regardez
37:12le résultat de Gérald Darmanin à Tourcoing.
37:14Regardez ce que nous faisons sur le territoire
37:16des Yvines, dans un marasme
37:18sociétal, économique compliqué. Ça peut fonctionner.
37:20Dès lors où on pense que le rassemblement
37:22est plus important que le petit bidon,
37:24son petit nombril. Aurélie Trouvé.
37:26Est-ce que c'est possible un gouvernement
37:28Nouveau Front Populaire ? Et est-ce qu'il peut avoir la moindre stabilité ?
37:30C'est finalement la question que je posais il y a quelques instants
37:32à Benjamin Morel.
37:34D'abord, je voudrais réagir sur ce que vous disiez, Isabelle Saporta.
37:36Il faudrait qu'il s'exprimait, sans doute,
37:38c'est clair, un Front Républicain,
37:40mais aussi un vote pour
37:42le programme du Nouveau Front Populaire.
37:44Il faut nuancer.
37:46Et effectivement, il y a eu
37:48à la fois
37:50une peur,
37:52à juste titre,
37:54et moi aussi j'en ai eu peur,
37:56d'un gouvernement d'extrême droite,
37:58mais aussi une adhésion forte
38:00à un certain nombre de mesures d'urgence sociale.
38:02Donc j'en arrive à la possibilité de gouverner.
38:04Maintenant, c'est entre les mains
38:06d'Emmanuel Macron de décider que la première force
38:08de l'Assemblée Nationale puisse gouverner.
38:10Donc nous attendons
38:12le Nouveau Front Populaire
38:14qu'il accepte
38:16cela, parce que c'est le résultat
38:18des urnes. Et ensuite, je veux dire aussi
38:20qu'une fois que nous serons
38:22au gouvernement, nous allons mener des mesures
38:24d'urgence sociale, déjà pour répondre
38:26aux problèmes de la fin du mois. Je vous l'ai déjà dit,
38:28d'ailleurs, la première mesure que nous voulons,
38:30c'est l'augmentation du SMIC de 200 euros.
38:32C'est le fait qu'on n'ait pas de retraite en dessous
38:34de 1150 euros, qu'on revienne sur la
38:36retraite à 64 ans. Et tout cela,
38:38nous allons le faire, soit par décret,
38:40soit en faisant
38:42vivre la démocratie parlementaire.
38:44Il n'y a aucun problème avec ça. Et je veux juste
38:46finir en disant que c'est ça aussi
38:48qui donnera envie aux gens de ne plus voter
38:50Rassemblement National, en agissant
38:52réellement pour eux, pour transformer leur vie.
38:54Dans un instant, est-ce vraiment le début d'une nouvelle ère ?
38:56Tout pour l'Assemblée et le président
38:58au chrysanthème, c'est la suite de notre débat.
39:03RTL Matin jusqu'à 10h
39:05Avec nous pour poursuivre ce débat,
39:07Aurélie Trouvé, député réélu au premier tour dans la
39:09neuvième circonscription de Seine-Saint-Denis.
39:11Karl-Olive, député Renaissance, réélu, lui,
39:13dans la douzième circonscription des Yvelines.
39:15Edwige Diaz, député RN, réélu
39:17dès le premier tour dans la onzième circonscription de la Gironde.
39:19Isabelle Saporta est toujours avec nous,
39:21éditorialiste et éditrice,
39:23Gnuald Denis, directeur de la rédaction
39:25de Valeurs Actuelles, et Benjamin Morel, qui est
39:27constitutionnaliste.
39:29Est-ce qu'on est rentré dans une phase,
39:31Benjamin Morel, où tout se passe
39:33à l'Assemblée, il n'y a plus rien pour le président de la République ?
39:35Alors, le président de la République a,
39:37en effet, un pouvoir beaucoup plus réduit, tout bêtement,
39:39parce qu'on est un vrai régime parlementaire.
39:41Tout à l'heure, vous évoquiez la Vème République. La Vème République
39:43donne des pouvoirs d'exception. Le chef de l'État, il peut
39:45dissoudre l'Assemblée, on connaît bien l'article 12 depuis un mois.
39:47Il peut également utiliser les pleins pouvoirs,
39:49l'article 16, mais sinon, il a des pouvoirs
39:51qui sont des pouvoirs essentiellement
39:53de trancher, parfois d'empêcher, sur certaines nominations.
39:55Mais s'il n'a pas de majorité absolue
39:57rhétorique, il est le chef d'État d'un régime parlementaire.
39:59Mais ça veut dire que l'Élysée va
40:01sonner creux pendant pratiquement trois ans ?
40:03Ça veut dire que l'Élysée va nommer un Premier ministre et que si
40:05ce Premier ministre veut bien lui donner de la
40:07marge du l'Est, eh bien, il peut y avoir
40:09un jeu. Le domaine réservé, ça n'existe
40:11pas en droit. C'est une invention de Jacques Chaban
40:13Delmas au congrès de l'UNR en 1961.
40:15Le fait que le président intervienne dans les
40:17domaines diplomatique et de défense,
40:19c'est parce que le gouvernement veut bien
40:21le laisser faire. Est-ce qu'un gouvernement,
40:23Nouveau Front Populaire, voudra le laisser faire ?
40:25Il peut y avoir un modus vivendi parce qu'un président
40:27en cohabitation, c'est un enquêtineur,
40:29mais ce n'est pas évident.
40:31Donc la Ve peut aussi faire ça alors qu'on pensait
40:33que c'était le régime d'un homme. Le président de la République
40:35qu'on a désigné, qu'il a inventé d'ailleurs, en l'occurrence
40:37il s'appelait le général de Gaulle, avec son ami Michel Debré.
40:39Comment ça marche la Ve ? Vous gagnez
40:41l'Élysée et ensuite vous avez des législatives derrière
40:43et donc il y a un effet d'entraînement qui fait que
40:45si vous tenez l'Élysée, vous tenez le palais Bourbon.
40:47Le gouvernement est responsable devant le Parlement.
40:49Qui tient le palais Bourbon tient Matignon.
40:51Vous tenez l'Élysée, vous tenez le palais Bourbon
40:53et donc Matignon. Donc le président de la République,
40:55en cas de concordance des majorités, a plus de pouvoir
40:57dans son système politique que son homologue américain.
40:59Mais ça vient du fait que vous tenez une majorité
41:01au palais Bourbon. Si vous ne la tenez pas,
41:03vous êtes comme le président allemand ou italien
41:05avec le feu nucléaire en plus et l'article 16.
41:07Vous craignez, Aurélie Trouvé,
41:09que le président de la République ne joue pas le jeu d'une certaine façon ?
41:11Oui, je le crains.
41:13J'espère qu'il n'y aura pas de combine
41:15où Gabriel Attalin
41:17va présenter sa démission.
41:19D'abord, j'espère qu'elle va être tout de suite acceptée
41:21par le président. Ce n'est pas sûr.
41:23C'est pour ça que je préfère...
41:25Moi, j'ai entendu dire, ah oui, mais il y a les JO
41:27puis il y aura peut-être encore autre chose. Je dis attention.
41:29Attention, parce que ce président de la République
41:31a quand même mis le feu au pays
41:33avec des conditions
41:35d'élection absolument déplorables.
41:37A décidé d'une dissolution
41:39et a joué avec le feu.
41:41Et on voit que l'extrême droite, quand même,
41:43on a risqué le pire.
41:45Et heureusement qu'il y avait le nouveau Front populaire
41:47face à l'extrême droite.
41:49Donc, je dis attention maintenant. Il faut écouter le vote des Français.
41:51Il y a eu deux fois un camouflet
41:53pour la Macronie aux élections européennes
41:55et aujourd'hui, en tout cas,
41:57une défaite, c'est clair.
41:59Donc, il faut maintenant écouter les Français.
42:01Ils ne veulent plus de la politique de Macron.
42:03Donc, il ne faudrait pas qu'ils nous refassent un gouvernement
42:05technique ou une espèce de combine pour poursuivre
42:07sa politique.
42:09Le 26 juillet, c'est le début des Jeux olympiques.
42:11Aurélie Trouvé, qui doit inaugurer ces Jeux olympiques ?
42:13Qui doit être présent ?
42:15Le nouveau gouvernement, il faut l'espérer.
42:17Et ce nouveau gouvernement,
42:19nous demandons à ce que ce soit le nouveau Front populaire.
42:21Donc, c'est au président Macron maintenant.
42:23Nous, nous allons faire une proposition.
42:25C'est l'objectif dans la semaine.
42:27Il faut maintenant que le président Macron
42:29accepte ce nouveau gouvernement du nouveau Front populaire
42:31pour offrir un nouvel horizon politique
42:33aux Français, tout simplement.
42:35Le président va jouer le jeu ?
42:37De nommer M. Mélenchon Premier ministre ?
42:39Non, je ne pense pas qu'il va nommer
42:41Jean-Luc Mélenchon Premier ministre.
42:43Vous avez très bien compris ma question.
42:45Je pense que, pour le coup,
42:47si on parle de sport, la balle est effectivement
42:49dans le camp de l'Assemblée nationale.
42:51Et dans le camp de gens responsables,
42:53de partis responsables à l'Assemblée nationale.
42:55Sinon, ça ne fonctionnera pas.
42:57Et je rejoins ce que disait M. Morel tout à l'heure.
42:59Il y a une nouvelle page à écrire de façon exceptionnelle.
43:01On a bien vu que depuis deux ans,
43:03ça ne fonctionne pas.
43:05Parce que nous autres, majorité présidentielle,
43:07et je le dis, on s'est comporté en majorité relative,
43:09parfois comme si on était en majorité absolue.
43:11Et à gauche, ça a été de l'obstacle
43:13systématique, et notamment de la France insoumise.
43:15J'épargne un certain nombre de collègues
43:17socialistes et écologistes.
43:19Et de l'autre côté, on a passé notre temps
43:21à flinguer le Rassemblement national.
43:23Vous voyez ce qui arrive aujourd'hui ? Il est au plafond.
43:25Donc on a effectivement à être pragmatiques,
43:27peut-être sur des accords de texte, et pardon de le dire,
43:29mais oui, l'urgence de la situation
43:31à mon avis aujourd'hui, c'est de ne pas se précipiter.
43:33Pourquoi ? Parce qu'on a
43:35effectivement un événement
43:37international qui intervient
43:39en fin de mois. J'espère que le Président
43:41de la République demandera
43:43à Gabriel Attal
43:45de poursuivre la mission...
43:47Alors tranquillou, on laisse passer l'été
43:49puis on se retrouve un peu bronzé.
43:51Ne dites pas l'inverse de ce que vous venez de dire,
43:53par rapport aux Jeux Olympiques. C'est quand même une urgence de la situation.
43:55C'est quand même pas rien, c'est pas un match amical.
43:57C'est pas des dés de la sardine contre Jojo Légrand-Pierre
43:59qui va intervenir en fin de mois.
44:01On essaie de vous faire rire.
44:03Non mais si, mais bon...
44:05Moi quand j'entends dire...
44:07Juste, quand j'entends dire
44:09qu'en un claquement de doigts
44:11le Front Populaire
44:13va nous mettre le SMIC à 1600 euros,
44:15que nous allons
44:17effectivement avoir l'abrogation
44:19de la retraite à 60 ans.
44:21Mais on n'est pas le 24 décembre.
44:23Fallait pas faire alliance avec eux, Carl-Olivre.
44:25J'entends que des responsables de la Macronie
44:27qui depuis hier tapent sur le nouveau Front Populaire
44:29un bras courtier en disant
44:31mais regardez, c'est Cuba sans le soleil.
44:33Je viens de balayer devant ma porte.
44:35C'est Cuba sans le soleil.
44:37Je vois que la vision du monde n'a pas beaucoup évolué.
44:39J'espère bien que les Républicains
44:41pourront aussi faire un effort pragmatique.
44:43Je vois Sylvain Maillard hier qui pleure
44:45l'élection de Raphaël Arnault le fiché S à Avignon.
44:47Je vois Carl-Olivre qui réalise
44:49ce qu'est le programme de la France Insoumise aujourd'hui.
44:51Ah non mais moi je le dis sur le terrain
44:53c'est pour ça qu'on fait des très bons scores dans nos territoires.
44:55Avec toute l'amitié que j'ai pour vous, vous avez permis
44:57à des gens qui sont minoritaires en France
44:59de venir aujourd'hui sur les plateaux et de dire
45:01on va réfléchir et on va poser
45:03à Emmanuel Macron un Premier Ministre.
45:05La vérité c'est que vous subissez dans le sillage de votre Président de la République
45:07depuis le 9 juin parce que
45:09vous ne pensiez pas que la gauche ferait union.
45:11Ensuite vous ne pensiez pas que
45:13le Rassemblement National ferait un score mouse
45:15au premier tour.
45:17Et vous ne pensiez pas surtout
45:19qu'au second tour vous vous retrouveriez...
45:21Vous avez un responsable politique qui vous dit que vous avez raison.
45:23Vous avez raison et moi je fais partie de ceux
45:25et on ne pourra pas le dire ici au micro Dertel, on ne pourra pas me dire le contraire
45:27qui a passé 100 ans à dire
45:29arrêtons de flinguer le Rassemblement National.
45:31Arrêtons de flinguer le Rassemblement National.
45:33Commençons par valoriser nos propres qualités.
45:35Et donc il ne fallait pas faire ces désistements alors ?
45:37Il ne fallait surtout pas infantiliser les Français.
45:39Parce que je l'ai dit tout à l'heure
45:41c'est le bras d'honneur des Français à l'endroit des politiques.
45:43Vous pourriez gouverner avec le RN sur certaines idées ?
45:45Moi si le...
45:47Non mais si le RN me dit
45:49que le soleil est jaune, pardonnez-moi je ne veux pas dire qu'il est vert.
45:51Non mais quand...
45:53Donc ça, ça veut dire oui ?
45:55Mais sur un certain nombre d'idées, pardonnez-moi.
45:57Le RN...
45:59Écoutez, moi je suis pour les peines planchers.
46:01Je suis pour les peines planchers.
46:03Je suis pour la réforme de l'excuse de minorité.
46:05Sur la réciprocité entre les droits et les devoirs.
46:07Si jamais madame Diaz
46:09dit le contraire...
46:11Vous tendez la main à Carl Olive éventuellement ?
46:13Mais moi je ne tends la main à personne, je suis juste pragmatique.
46:15Dans l'autre sens je me pose la question.
46:17J'apprécie les propos de mon collègue Carl Olive.
46:19Bienveillant.
46:21Je dis juste qu'avec son équipe parlementaire,
46:23c'est pas comme ça
46:25qu'ils ont agi à l'occasion des deux dernières années.
46:27Ils n'ont cessé
46:29de faire preuve
46:31de sectarisme. Moi je me souviens
46:33du premier grand discours
46:35d'Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale
46:37qui nous avait parlé de co-construction.
46:39Cette co-construction, on ne l'a jamais vue.
46:41Ce qui caractérise
46:43les macronistes, c'est précisément leur mépris.
46:45Donc nous, ce que nous
46:47souhaitons au RN,
46:49avec notre groupe puissant, je le répète,
46:51le premier groupe en termes
46:53de nombre de députés,
46:55c'est donc que nos 10 millions d'électeurs
46:57ne soient pas méprisés, qu'il s'agisse
46:59d'un futur gouvernement macroniste ou qu'il s'agisse
47:01d'un gouvernement Nouveau Front Populaire.
47:03Nous disons à ce futur gouvernement
47:05ne méprisez pas,
47:07n'ignorez pas les
47:0910 millions de Français qui nous ont
47:11portés très très haut à l'occasion
47:13de ces élections législatives.
47:15Isabelle Saporta, finalement, justice sociale,
47:17sécurité dans la vie quotidienne, est-ce que c'est pas
47:19ce qui ressort, en tout cas dans les aspirations
47:21des Français après ces élections ?
47:23Vous avez tout à fait raison, oui, c'est ce qui ressort.
47:25Et moi, je suis très inquiète de ce débat qu'on organise
47:27ce matin, parce que j'entends des choses
47:29qui me paraissent complètement ahurissantes.
47:31Oui, à partir du moment
47:33où il y a quasiment 150 députés
47:35affiliés au RN,
47:37qui font partie de la République, qui font partie de la démocratie,
47:39il faut faire avec.
47:41Pardonnez-moi, ça veut dire quoi, sinon ?
47:43Il y a toute une partie des territoires de France
47:45qui ont voté pour le RN.
47:47Ce ne sont pas des factieux, ils ont élus
47:49des députés.
47:51Et vous vous dites, au fond,
47:53au lieu d'y trouver, vous sous-entendez.
47:55Il ne faudrait jamais faire avec. Mais alors, dans ces cas-là,
47:57on n'est plus dans une démocratie
47:59parlementaire. Ils sont élus, ils sont parlementaires.
48:01Donc, de toute manière, d'une manière ou d'une autre,
48:03il va falloir faire avec, parce que si vous ne faites pas
48:05avec, alors, ils seront dans la rue.
48:07Et à un moment, c'est ça, la démocratie
48:09parlementaire. Après,
48:11moi, je suis aussi très étonnée par la réaction
48:13de la gauche et de Renaissance,
48:15parce que, je suis désolée, tout le monde
48:17appelait de ses voeux une 6e République. Il n'y avait rien
48:19pire que la 5e République. Elle était
48:21autoritaire, c'était celle de De Gaulle,
48:23elle ne marchait qu'avec une majorité absolue.
48:25Tout le monde voulait de la proportionnelle. Là, au fond,
48:27on a un résultat qui pourrait s'apparenter
48:29à ce qu'on aurait pu avoir avec de la proportionnelle.
48:31Et donc, qui nécessite des coalitions
48:33gouvernementales. Donc, la question n'est
48:35pas de savoir qui sera le petit cheval
48:37qui va gouverner, mais, comme en Allemagne,
48:39qui a mis deux mois à trouver une coalition de programmes,
48:41comment on gouverne la France ? Vous appelez
48:43de votre vœu la réconciliation
48:45des Français, mais dans ces cas-là, ce n'est pas les uns contre
48:47les autres. Et là, vous vous tapez tous sur la tête
48:49en disant qu'en fait, vous avez tous plus gagné
48:51les uns que les autres, alors que vous êtes tous dans un mouchoir
48:53de poche. Non, mais pardonnez-moi,
48:55vous êtes tous dans un mouchoir de poche. Donc, là,
48:57comment on fait pour travailler ensemble ? C'est tout.
48:59Je ne sais pas. Moi, je n'ai pas la solution, je ne suis pas politique.
49:01– Déjà, on n'a pas une planchette
49:03qui va en passer, nous.
49:05– Ben oui, mais écoutez,
49:07en tout cas, là, il est très clair
49:09qu'il y a des coalitions et des recompositions qui se font sur ce plateau.
49:11– Bon, une question
49:13de fond, quand même, Aurélie Trouvé,
49:15est-ce qu'on n'est pas passé, concernant le
49:17Rassemblement National, d'une période de dédiabolisation
49:19à tout simplement une période de
49:21normalisation ? Ils sont
49:23dans notre vie politique, ils ont des élus,
49:25voilà, et c'est quand même
49:27le phénomène de ces élections,
49:29qu'on le veuille ou non, même si
49:31le second tour n'est pas celui qu'ils espéraient.
49:33– Effectivement, il y a eu une banalisation
49:35du Rassemblement National.
49:37Je le redis, nous considérons, en ce qui nous concerne,
49:39la France Insoumise et le Nouveau Front Populaire,
49:41que ce n'est pas un parti comme les autres.
49:43Parce que vous avez
49:45des hauts responsables qui,
49:47aujourd'hui, sont accusés et parfois
49:49sont, voilà,
49:51sont d'ailleurs sanctionnés
49:53pour des propos racistes,
49:55pour des propos antisémites,
49:57que ça reste un parti
49:59qui a été fondé aussi,
50:01par des SS et des nazis.
50:03J'en ai un certain nombre.
50:05– Donnez-nous les hauts câbles condamnés.
50:07– Vous me permettez ?
50:09Par exemple,
50:11– Je finis.
50:13– Je ne vous ai pas coupé.
50:15– Ça vous arrange bien de me dire ça.
50:17– Par exemple, votre fondateur Jean-Marie Le Pen,
50:19qui a été condamnée.
50:21Et que vous n'avez jamais remis en cause.
50:23Maintenant, j'en arrive à la question
50:25qui m'a été posée.
50:27Madame Diaz, ce serait bien de permettre le débat.
50:29– Vous avez décidé d'y consacrer une autre en réponse.
50:31Je n'ai plus que 20 secondes à vous donner.
50:33– Je vous le dis, les Français veulent
50:35de la clarté, un cap clair.
50:37Et il y a deux options radicalement différentes.
50:39Vous avez raison Isabelle Saporta.
50:41Ils sont maintenant à un niveau très haut.
50:43Donc maintenant, comment nous faisons face à eux ?
50:45Certainement pas en reprenant leurs idées
50:47comme a fait la Macronie avec la loi Asie de migration.
50:49Ils ont voté main dans la main une loi.
50:51Et je pense que ça n'a pas aidé du tout.
50:53Il faut maintenant convaincre
50:55que le Rassemblement National est une arnaque sociale.
50:57Convaincre aussi en gouvernant
50:59et en montrant qu'on peut transformer positivement
51:01la vie des gens en s'occupant
51:03de leurs problèmes de fin de mois, en s'occupant de la bifurcation.
51:05– Merci à tous.
51:07J'aimerais bien un petit peu d'harmonie avec vous.
51:09Si on peut repartir en musique.
51:11– Absolument, c'est ce qui va mettre tout le monde d'accord.
51:13J'ai un peu l'impression.
51:15Yves, je vous embrasse et pour une fois, je ne vous envie pas.
51:17D'habitude, je n'ose pas rentrer dans votre studio
51:19parce qu'il y a que des adultes. Je me suis dit, oh là là, je ne vais pas aller dans la baston.
51:21– Il faut accepter la vie démocratique.
51:23Même quand c'est les rudes, on a bien de la chance
51:25de pouvoir voter.
51:27– Vous avez absolument raison. Et je vous embrasse fort. Nous, on va écouter de la musique.
51:29– A tout de suite en musique.