Avec Kristell NIasme, conseillère régionale à Villeneuve-Saint-Georges ; Geneviève Goëtzinger, présidente de l’agence imaGGe ; Florian Gérard-Mercier, directeur des études du Millénaire ; Jean Luc Bennahmias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme et ancien membre du CESE.
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00:00:00SUDRADIO, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:00:06Et nous voilà dans la grande tradition de cette matinée des grands débats, sur cette
00:00:13séquence Mettez-vous d'accord, avec Valérie Expert d'habitude, mais Valérie Expert est
00:00:16en vacances, et j'ai l'honneur et le plaisir de la remplacer, on la salue, elle doit être
00:00:21dans le Sud d'ailleurs, Sudradio est avec elle, voilà.
00:00:24Alors, nos débatteurs ce matin, j'accueille Christelle Niasme, bonjour !
00:00:28Bonjour !
00:00:29Christelle, vous êtes conseillère municipale LR de Villeneuve-Saint-Georges, dans la banlieue
00:00:33parisienne.
00:00:34C'est une duelle de Nantes, tout à fait.
00:00:36Oui, exactement.
00:00:37Florian Gérard Mercier, bonjour, vous êtes, vous, directeur des études du Millénaire,
00:00:42c'est un think-tank gaulliste qui travaille à l'image de la France, la défense de l'image
00:00:47de la France.
00:00:48Geneviève Gotzinger.
00:00:49Bonjour !
00:00:50Bonjour Geneviève, vous êtes une ancienne journaliste, communiquante aujourd'hui, vous
00:00:52êtes notamment une grande spécialiste de l'Afrique, et on le verra d'ailleurs dans
00:00:55votre coup de gueule tout à l'heure.
00:00:58Et notre ami Jean-Luc Benamias, qui est avec nous, comme d'habitude, bonjour Jean-Luc,
00:01:03en direct de Marseille.
00:01:04Vous êtes dans la Drôme, là.
00:01:05Ah, vous êtes dans la Drôme, ah ben ça a changé, mais bon, vous êtes toujours dans
00:01:08le grand périmètre de Sud Radio, c'est le principal.
00:01:12En vacances dans la Drôme, du coup, il faut bien quitter la mer toute l'année, voir la
00:01:16Grande Bleue.
00:01:17C'est surfé, la mer !
00:01:18C'est surfé, la mer !
00:01:19Jean-Luc Benamias, ancien membre du conseil économique, social et environnemental, le
00:01:2716E, la Troisième Chambre, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien élu écolo
00:01:32et aujourd'hui proche du nouveau Front Populaire.
00:01:35Ben, Jean-Luc, on va commencer avec vous, puisque vous êtes là en ligne avec nous,
00:01:40on va parler politique et on y reviendra plus tard, parce que vous, vous voulez pousser
00:01:43un coup de gueule contre vos propres amis du nouveau Front Populaire ?
00:01:46C'est un coup de gueule qui s'est un peu amélioré, la situation s'est un peu améliorée
00:01:51hier, quand ils ont trouvé un accord pour proposer André Chassagne à la présidence
00:01:57de la Sommée Nationale.
00:01:58C'est un coup de gueule, parce que l'ensemble des électeurs et électrices du nouveau Front
00:02:02Populaire, 31% de la population à peu près, enfin des électeurs et électrices, attendent
00:02:08des choses rapides, apportent des décisions rapides, et là ils traînent, on propose
00:02:13un tel, on propose une telle, voilà, et ça c'est agaçant, parce que dans le Méli-Mélo
00:02:20dans lequel on se trouve sans majorité possible, il n'y a aucune majorité possible, j'attendais,
00:02:26on attendait que le nouveau Front Populaire soit un peu plus sérieux, alors en espérant
00:02:30que dans les jours qui viennent, le sérieux reprenne le dessus.
00:02:34Le sérieux, c'est de trouver quelqu'un, un nom commun pour Matignon ou quelqu'une ?
00:02:39Oui c'est ça ! Faire une proposition ça ne veut pas dire d'ailleurs que, on voit bien
00:02:46qu'il y a des essais notamment avec Renaissance de trouver des accords avec une partie de
00:02:53la droite républicaine, bon voilà, de toute façon les choses étaient annoncées.
00:02:58Et Thubiana, qu'est-ce que vous pensez, vous ancien élu écolo, vous êtes toujours écologiste
00:03:03dans l'âme j'imagine, de Laurence Thubiana qui a été proposée ?
00:03:06Mais moi je pense que le plus grand bien de Laurence Thubiana, je connais son passé
00:03:12extrêmement important, notamment par rapport aux accords, des accords par rapport à tout
00:03:18ce qui est résilience, par rapport au climat, par rapport aux accords de Paris et ainsi
00:03:24de suite.
00:03:25Mais il n'y a pas que ça, c'est une femme qui est un peu une surveilleuse de l'ombre,
00:03:29elle est relativement connue mais elle n'est pas très connue, mais au niveau international,
00:03:35c'est une pointure.
00:03:36Elle pilotait la délégation française à la COP 20, celle qui a précédé la COP 21
00:03:41avec Laurent Fabius, et puis ensuite la COP 21, elle en a été l'artisan, c'est une
00:03:46nouveau fonctionnaire, économiste, elle a été diplomate, ambassadrice en quelque
00:03:51sorte du climat pour la France.
00:03:54Bon, mais finalement, on a l'impression que 24 heures après avoir cité son nom, parce
00:03:58que la France Insoumise a dit non, on n'en veut pas, ça y est, c'est déjà retombé,
00:04:03c'est fini.
00:04:04Mais à ce niveau-là, le problème de la France Insoumise, c'est quand même, alors
00:04:10ok, qu'ils disent exactement ce qu'ils veulent, alors ils l'avaient dit avec cette
00:04:14proposition de Mme Bello de l'île de la Réunion, très bien, mais allons-y, à un
00:04:20moment donné, on ne peut pas, enfin, c'est très agaçant pour les électeurs et électrices
00:04:24de voir ça traîner en plus dans cette période déjà suffisamment anxiogène, enfin anxiogène,
00:04:30oui elle est anxiogène politiquement.
00:04:32Oui, la stabilité, quand on se demande si le pays va être gouverné, est-ce que ça
00:04:35a suscité ?
00:04:36Non, parce que je pensais aux Jeux Olympiques en même temps !
00:04:37Elle est anxiogène institutionnellement, je trouve, franchement, effectivement, on
00:04:42ne sait pas où on va, ça dure, ça dure, ça dure, ça dure beaucoup trop, mais je
00:04:47pense que ça part d'un déni des réalités, en fait, personne n'a gagné ces élections
00:04:53législatives, donc le Nouveau Front Pulaire ne les a pas gagnées, pas plus que le Rassemblement
00:04:57National, pas plus évidemment que la majorité présidentielle qui les a clairement perdues.
00:05:02Donc à partir de là, se situer dans un positionnement mental de vainqueur conduit finalement à
00:05:08perdre le sens des réalités, mais je pense que c'est quand même une énorme déception
00:05:12ce qui se passe pour les électeurs de gauche qui n'ont pas gagné, encore une fois, parce
00:05:18que le vote...
00:05:19On l'aura dit le soir du 7 juillet, on a gagné, quand même !
00:05:22Oui, mais en fait, ils sont le groupe, en tout cas l'alliance majoritaire, c'est indéniable,
00:05:28mais pour des raisons qui ne sont pas des raisons, les électeurs n'ont pas voulu qu'ils
00:05:31appliquent leur programme, les électeurs ont voulu faire barrage au Rassemblement National,
00:05:36encore une fois, donc il ne faut pas se tromper sur les raisons !
00:05:38Florian Gérard, merci.
00:05:39Oui, mais il n'y a strictement rien d'étonnant dans cette situation, parce qu'il faut se
00:05:42rappeler quand même que le Nouveau Front Populaire, c'est un espèce de galimatia avec
00:05:46quand même des positions politiques assez diamétralement opposées, on se rappelle la
00:05:49position sur le 7 octobre et le Hamas, donc le fait qu'il n'arrive pas à se mettre d'accord
00:05:56sur un nom, donc sur quelqu'un qui va incarner cette politique, c'est parfaitement normal
00:06:00vu que le programme lui-même, bon, il a été mis ensemble mais personne n'y croyait vraiment,
00:06:07et maintenant qu'il s'agit vraiment d'incarner ce programme, de mettre quelqu'un pour le
00:06:10diriger, impossible de se mettre d'accord, il n'y a rien d'étonnant là-dedans.
00:06:14Vous êtes en train tous de casser le moral de Jean-Luc Benhamia, alors...
00:06:18Non, pas du tout, je pense qu'il est très justifié.
00:06:21Jean-Luc, allez-y.
00:06:22Non, non, non, je laisse parler madame.
00:06:24Alors, Christelle Niaz.
00:06:25Non, je disais au contraire que vous étiez très lucide sur la réalité, il n'y a pas
00:06:30grand-chose d'étonnant dans ce que fait aujourd'hui le Front Populaire et puis surtout la France
00:06:35Insoumise.
00:06:36Il y a quand même dans leur projet la volonté, ils ne s'en cachent pas, d'être sur un projet
00:06:41insurrectionnel, de revenir sur les institutions, voire même de détruire les institutions,
00:06:45de bloquer les institutions, ça ils ne s'en cachent absolument pas.
00:06:48On est sur des élus, là aujourd'hui au Parlement, qui, j'irais même un peu plus loin, sont
00:06:55déconnectés de la réalité des Français.
00:07:00Moi, je vois sur ma circonscription, on a des gens qui n'ont jamais eu l'exercice d'un
00:07:04mandat local.
00:07:05Donc, quand on n'a pas eu l'exercice d'un mandat local et qu'on agit par dogme, c'est
00:07:09plus facile de faire du hashtag blocus, de désinguer les institutions, que quand on
00:07:14est à portée de claque et qu'on sait très bien que derrière, tout ce qu'on fait a des
00:07:18conséquences sur les administrés.
00:07:19Mais Jean-Luc Benamias, tout de même, allez-y.
00:07:22Le problème de désinguer la Constitution et l'espace démocratique, enfin, il y en
00:07:29a un qui en est le principal responsable, il s'appelle quand même Emmanuel Macron,
00:07:33il faut être clair.
00:07:34Il a appliqué un droit qui figure dans la Constitution.
00:07:38Non, non, mais ça, c'est d'accord, mais enfin, la fin de la Ve République, la fin
00:07:43avec aucune majorité, puisque tout le monde le pense et c'est la réalité, aucune majorité
00:07:48qui sort.
00:07:49Enfin, à un moment donné, je vous rappelle quand même, tout le monde le sait, qu'il
00:07:53n'y avait pas plus de majorité avant ces élections qu'après ces élections.
00:07:58Il y avait des majorités relatives.
00:08:01Et là, le Front Populaire, bien sûr qu'ils n'ont pas gagné au sens large du terme,
00:08:05les majoritaires, mais c'est bien le premier groupe qui est arrivé en tête, comme le
00:08:08Renaissance à l'époque où Renaissance était le premier groupe arrivé en tête.
00:08:12Alors, on reviendra tout à l'heure dans nos débats sur l'Assemblée nationale, le
00:08:16perchoir, les candidats éventuellement, et puis la rue aussi, puisque là, il y a la
00:08:20volonté d'un certain nombre, les filles et puis la CGT, de faire pression sur les
00:08:25députés.
00:08:26Mais on va complètement changer d'endroit et de thématique avec un coup de gueule de
00:08:30Geneviève Göttinger, spécialiste de l'Afrique, sur une réalité politique, mais qui touche
00:08:35la France, on va le voir, à propos de l'Afrique.
00:08:38Oui, absolument.
00:08:39Je suis en fait scandalisée de ce qui se passe depuis un an au Niger.
00:08:44Vous savez, le 26 juillet...
00:08:45Le Niger.
00:08:46Rappelez-nous à peu près où ça se trouve.
00:08:47Le Niger, c'est un état du Sahel, où le 26 juillet 2023, le président démocratiquement
00:08:56élu Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d'État que personne n'avait vu
00:09:00venir.
00:09:01Les militaires contre le président démocratiquement élu, il faut dire.
00:09:04Démocratiquement élu, qui avait des résultats, qui était un visionnaire, qui avait des résultats
00:09:07en matière de sécurité, en deux ans de mandat, ces deux premières années de mandat, 54
00:09:12militaires nigériens avaient trouvé la mort.
00:09:14Là, depuis le début du putsch, donc en un an, en douze mois, on en est à 1064 militaires
00:09:21tués.
00:09:22Donc pour montrer que sa politique...
00:09:23C'était apaisé, à peu près, pendant ce temps-là ?
00:09:25C'était apaisé.
00:09:26C'est une vision dans plein de domaines, je dirais.
00:09:29Quelque chose qui me tient à cœur, c'est l'éducation des jeunes filles, dans un pays
00:09:34où...
00:09:35Le Niger ?
00:09:36Le Niger, toujours, évidemment, où 80% des jeunes filles sont mariées avant l'âge de
00:09:4118 ans.
00:09:42Donc lui, il misait beaucoup sur la scolarité des petites filles, il avait créé des internats
00:09:46en milieu ruraux pour les protéger des mariages forcés.
00:09:49Mais pourquoi ce coup de gueule, alors, aujourd'hui, ce matin ?
00:09:51Ce coup de gueule, parce que depuis, en fait, un an, enfin ça fera un an, le 26 juillet,
00:09:56le président Bassoum est prisonnier.
00:09:59Il est prisonnier, avec son épouse, dans sa résidence, dans deux pièces de sa résidence.
00:10:05Alors, c'est l'ancienne résidence dans laquelle il habitait, dans deux petites pièces, en
00:10:10fait, avec des gardes à toutes les portes qui le surveillent nuit et jour, avec une
00:10:14impossibilité de voir le jour, de sortir dehors, avec une coupure de tout le monde
00:10:21extérieur, il n'a plus de téléphone depuis cet automne.
00:10:23Il est séquestré, il est aujourd'hui otage de bourreaux, et moi j'appelle ça une forme
00:10:34de torture psychologique, de torture mentale, en réalité.
00:10:37Votre coup de gueule, c'est à l'égard, évidemment, de ces bourreaux ?
00:10:39C'est pas à son égard à lui, c'est à l'égard de la communauté internationale, qui ne bouge
00:10:44pas, en réalité.
00:10:45Mais vous regrettez que la France, par exemple, ne soit pas intervenue militairement ?
00:10:49Je regrette qu'on semble l'oublier.
00:10:50Je regrette qu'on semble accepter cet état de fait, en réalité.
00:10:54Et je pense que, imaginez que ça se produise en Europe, dans un État européen, qui est
00:11:00un coup d'État, et que le président soit otage, séquestré, torturé mentalement, psychologiquement
00:11:05avec son épouse depuis un an.
00:11:06Est-ce que la communauté internationale l'accepterait de la même manière ?
00:11:09Pourtant, la France avait des liens très forts avec le Niger.
00:11:12Non mais la France avait des forts...
00:11:13Oui, absolument.
00:11:14Donc, pourquoi est-ce que tout d'un coup, on a...
00:11:16Parce que les militaires au pouvoir, les putschistes, ont coupé avec la France.
00:11:19De toute façon, la France, aujourd'hui, est totalement partie du Niger.
00:11:23Très symptomatique, il y avait un ambassadeur de France qui était au Niger, délocalisé
00:11:29à Paris depuis son expulsion de Niamey, Sylvain Itté.
00:11:33Par les putschistes ?
00:11:34Absolument.
00:11:35Sylvain Itté est nommé en Colombie, il ne sera pas remplacé.
00:11:37Donc, ce non-remplacement de l'ambassadeur de France, c'est aussi la marque de cette
00:11:43coupure.
00:11:44Non, ce qui m'irrite, c'est qu'on laisse cet homme livré à lui-même, on semble l'oublier,
00:11:49alors qu'il est aujourd'hui devenu un symbole.
00:11:51Je vais finir avec ça.
00:11:53Il refuse toujours de démissionner de son poste.
00:11:55Il estime que son poste de Président de la République, il le tient de ses électeurs,
00:11:59il le tient du peuple nigérien, et que c'est certainement pas des hommes avec une kalachnikov
00:12:05sous la tombe qui vont le forcer à plier à ça.
00:12:07Donc, il est aujourd'hui le symbole de la démocratie dans toute l'Afrique de l'Ouest,
00:12:11et à ce titre aussi, il serait important que la communauté internationale le soutienne.
00:12:15Alors, Sud Radio, très très très loin.
00:12:17Sud Radio est peut-être écouté là-bas, au Niger, on l'espère, donc coup de gueule
00:12:22et soutien de Geneviève Göttinger ce matin au Président démocratiquement élu, mais
00:12:27retenu par les poutchistes, Mohamed Bazoun du Niger.
00:12:30On se retrouve dans quelques instants, peut-être pour une réaction, mais aussi pour d'autres
00:12:34coups de gueule ou coups de cœur de nos invités, c'est Mettez-vous d'accord, vous êtes sur
00:12:39Sud Radio.
00:12:40Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
00:12:46Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:12:51Nos quatre débatteurs ce matin, Christelle Niass, conseillère municipale LR de Villeneuve-Saint-Georges
00:12:57dans le Val-de-Marne, proche de Paris, Florian Gérard, merci, vous êtes directeur des études
00:13:03du millénaire, un signe tant que gaulliste, Geneviève Göttinger, vous êtes présidente
00:13:09de l'agence IMAGE, ancienne journaliste et communicante aujourd'hui, Jean-Luc Benhamias,
00:13:15ancien élu écolo, proche du Nouveau Front Populaire, membre de la Ligue des Droits de
00:13:19l'Homme et ancien membre du CESE.
00:13:20Alors, j'en viens à vous, Florian Gérard, merci, vous voulez pousser un coup de gueule
00:13:28sur ce que vous appelez le jour de la libération fiscale.
00:13:31Alors, expliquez-nous ça, il y avait le jour de la terre, vous savez, à partir du moment
00:13:34où ça y est, on a épuisé nos ressources naturelles et puis on commence à consommer
00:13:39celles de l'année suivante, dans le même genre d'esprit, vous dites aujourd'hui, c'est
00:13:44le jour de la libération fiscale, ça veut dire quoi ?
00:13:45Alors, ça veut dire que jusqu'à présent, un Français moyen, enfin jusqu'à aujourd'hui,
00:13:52dans l'année calendaire, depuis le début de l'année, un Français moyen, en fait, paye
00:13:57l'ensemble de ses impôts est payé sur cette...
00:14:02C'est-à-dire que depuis le 1er janvier, vous voulez dire que depuis le 1er janvier,
00:14:06tout l'argent que nous, les citoyens de base, nous gagnons, eh bien, il est jusque-là destiné
00:14:12à payer les charges, les impôts, les taxes...
00:14:16Exactement, pour le dire simplement, s'il y a 50% de pression fiscale sur un Français,
00:14:24sur un de nos auditeurs, eh bien son jour de libération fiscale va être le 1er juillet,
00:14:28c'est-à-dire la moitié de l'année.
00:14:30Et en France, aujourd'hui, pour un Français moyen, le jour de libération fiscale est
00:14:34le 17 juillet.
00:14:35Donc ça y est, on est au lendemain de, ouf, à partir de maintenant, l'argent qu'on gagne
00:14:40va nous servir à nous, il va entrer dans notre poche à nous, c'est ça ?
00:14:43Exactement, c'est ça.
00:14:44Et on est dans le top, enfin, dans les plus fortes pressions fiscales de l'Union Européenne.
00:14:49C'est un coup de cœur pour le fait que ça y est, ça rentre dans nos poches ou c'est
00:14:52un coup de cœur ? Expliquez-nous, c'est quoi votre démarche, votre propos ce matin ?
00:14:56En fait, c'est très simple, c'est de dire qu'aujourd'hui, on est avec cette pression
00:15:00fiscale record, avec des niveaux de cotisations, de pressions fiscales monstrueuses, juste
00:15:08pour que nos auditeurs comprennent bien, pour 100 euros de pouvoir d'achat, il faut qu'ils
00:15:11payent 118 euros de cotisations sociales et d'impôts.
00:15:15Donc 20% au moins de...
00:15:17Non, non, non, 118, c'est 200, 218 en tout.
00:15:20Ah, 218 !
00:15:21C'est-à-dire que pour 100 euros, à la fin, sur votre fiche de paye en net à payer, votre
00:15:25employeur a déboursé 218.
00:15:27C'est-à-dire qu'il a ajouté, abondé de 118 euros.
00:15:31Voilà, exactement.
00:15:32Et donc ça, une fois qu'on a dit ça, on se pose la question, ok, mais donc, et alors
00:15:38? Et alors, les services publics, et donc ce qui est rendu aux Français, n'a jamais
00:15:44été aussi bas ? Les Français, la qualité des services publics s'effondre, on voit bien
00:15:51dans les hôpitaux, regardez dans quelle situation ils sont, regardez la qualité
00:15:56de notre éducation, regardez le niveau d'insécurité, les moyens qui sont alloués à notre police
00:16:01et à la justice.
00:16:02On a la justice la moins bien dotée quasiment de l'Union Européenne, elle a deux fois
00:16:06moins de budget...
00:16:07Il y a eu une plus grosse progression de budget de la justice depuis 2017.
00:16:10Oui, mais rapporté à l'Allemagne, on est encore à un budget de la justice qui est
00:16:14deux fois moindre.
00:16:15Encore ! Mais tout ça, il faut le financer, c'est-à-dire que, est-ce qu'il n'y a pas
00:16:16une part de démagogie quand même à vouloir évoquer ce jour de la libération fiscale
00:16:22alors même qu'il faut bien qu'on... que vous appelez tous de vos voeux une amélioration
00:16:26de la qualité des services publics, il faut bien le payer, et puis tout le monde pointe
00:16:31le déficit public, la nécessité de remplacer, enfin de sortir de ces finances publiques.
00:16:39Mais donc les mêmes, c'est contradictoire.
00:16:41Alors, c'est pas contradictoire, pourquoi ? Parce qu'en fait, si vous regardez les postes
00:16:44de dépense de l'État, et donc ce dont on a parlé, l'éducation, la justice, la sécurité,
00:16:51les hôpitaux, en fait c'est une faible part du budget de l'État.
00:16:55La majorité, et ce qui en fait nous distingue vraiment du reste de l'Union Européenne,
00:17:02c'est les dépenses sociales.
00:17:04Et là, il y a un sujet quand même...
00:17:06Trop de sociales, c'est ça votre...
00:17:07Non, c'est qu'en fait, pour le dire schématiquement, on prend énormément aux Français, et on
00:17:13rend énormément aux Français, de manière pas très bien ciblée, et entre les deux,
00:17:19du coup, il y a beaucoup de paperasse, beaucoup de perte de temps, et beaucoup de fonctionnaires également.
00:17:22Donc il y a un problème de l'efficacité de la gestion de l'argent public qui nous
00:17:26est ponctionné, c'est ça que vous dites ?
00:17:27Exactement, et tout le monde en est témoin, encore une fois, sur les dernières décennies,
00:17:31qui peut dire que nos services publics se sont améliorés, alors que la pression fiscale
00:17:34n'a fait qu'augmenter ?
00:17:35Alors Jean-Luc Benamias, vous qui soutenez le Nouveau Front Populaire, qui nous a annoncé
00:17:40dans son éventuel programme, s'il venait au pouvoir, qu'il va augmenter les impôts,
00:17:44qu'est-ce que vous pensez de cette objection faite par Florian Gérard-Mercier ?
00:17:47D'abord, de quelles dépenses on parle ? Les premières dépenses de l'État, me semble-t-il,
00:17:54sont la défense nationale et l'éducation nationale.
00:17:59C'est l'éducation nationale, oui.
00:18:00Oui, mais les deux sont quasiment à égalité, l'éducation nationale effectivement est en
00:18:04tête, à 1 ou 2% près, si je me rappelle bien.
00:18:08Je ne vois pas très bien comment on peut baisser tout ça.
00:18:10Pour la défense, on va bien plus loin.
00:18:12On va parler du budget de l'État, mais on peut rappeler par exemple que les retraites,
00:18:16c'est 14% du PIB.
00:18:17On est aussi dans les pays qui dépensent le plus dans les retraites.
00:18:22Mais les retraites sont payées par les cotisations sociales, excusez-moi, elles ne sont pas payées
00:18:27par l'État, elles sont payées par les cotisations des salariés.
00:18:29J'ai bien parlé de pression fiscale globale.
00:18:32D'accord, mais les retraites ne sont pas une pression fiscale, vous ne pouvez pas tout
00:18:36mélanger.
00:18:37Parce qu'il y a les 53 milliards de déficit des retraites publiques, qui sont en partie
00:18:41abondées et comblées par le budget de l'État tous les ans, c'est ça la réalité ?
00:18:45La réalité, je m'excuse, ce n'est pas cette réalité-là que j'ai en tête, pas du tout.
00:18:51Les comptes publics des retraites sont, à mon avis, au niveau non pas du bénéfice,
00:18:58ça ne suffit pas de faire des bénéfices, mais sont à peu près égales.
00:19:01Je ne vois pas très bien où est le déficit.
00:19:02Ils sont équilibrés parce que le déficit est comblé par le budget de l'État, tout
00:19:05simplement.
00:19:06Il faudra qu'on appelle un spécialiste pour voir ça.
00:19:10C'est ça, merci.
00:19:11Bon, mais d'accord, mais l'idée que nous sommes quand même le pays de CDE qui a la
00:19:16plus grosse pression fiscale, Jean-Luc Benamias...
00:19:19Parce que nous avons un système de services publics et d'aides sociales qui est un des
00:19:27premiers de tous les pays européens.
00:19:28Je sais bien que la dette est importante.
00:19:30Comparons-nous au Danemark et aux pays du Nord, désolé, mais ce n'est pas le cas,
00:19:35et demandez aux Français du quotidien, est-ce que vous trouvez vraiment...
00:19:38Mais regardez l'état de nos hôpitaux, regardez l'état de notre police, les commissariats
00:19:42ne sont pas aux normes, ça met deux ans à changer une voiture, on n'est pas dans une
00:19:48bonne situation.
00:19:49C'est plus effectivement une réaction sur la compréhension qu'ont les gens, la population
00:19:55et les Français de l'usage qui est fait des fonds publics, parce que c'est une réalité,
00:19:58c'est que...
00:19:59Vous aussi vous plaidez pour une meilleure efficacité de l'usage de l'argent qui nous
00:20:02est pris.
00:20:03Je suis entièrement d'accord là-dessus, il y a un rapport qui était tout à fait
00:20:06intéressant, c'était le rapport Wörth qui était sorti avant qu'on n'arrive sur les...
00:20:09Et qui parlait justement de comment on revoit le fonctionnement de nos intercommunalités.
00:20:15Il parlait de plusieurs milliards qui sont générés parce qu'on a plusieurs strates
00:20:18entre les métropoles et les intercommunalités, ça c'est complètement incompréhensible
00:20:22pour la moyenne des Français.
00:20:23Et je les rejoins complètement.
00:20:25Aujourd'hui, quand nous on est obligés de réduire nos politiques publiques parce qu'on
00:20:29n'a pas les moyens de les exécuter, ça c'est une réalité dans notre département, aujourd'hui
00:20:33on est obligés de faire des coupes sombres dans certaines politiques publiques parce
00:20:36qu'on est sur un effet de ciseau, dans le Val-de-Marne tout à fait, avec une augmentation
00:20:39de nos dépenses sociales, de manière structurelle, et de l'autre côté on a une baisse de tout
00:20:44ce qui nous permet de faire des recettes, TVA, DMTO, les droits de mutation, ça c'est
00:20:48une réalité.
00:20:49Et donc aujourd'hui on est obligés, avec la dette dont on a hérité et toutes les
00:20:54dépenses qui augmentent, de réduire certaines politiques publiques.
00:20:57Alors ça pour les gens c'est inaudible parce qu'ils continuent à payer et en face, qu'est-ce
00:21:00qu'on leur offre comme solution ? Et ça c'est l'exercice du quotidien.
00:21:04La fiscalité oui, et je pense que c'est normal que les Français se sentent assommés
00:21:08à un moment donné, et oui il faut trouver des réponses, parce que l'argent magique
00:21:12n'existe pas.
00:21:13Et en fait, je pense que de la part de l'opinion publique, ce qui frappe c'est ce décalage
00:21:18entre le sentiment d'être très pressuré en termes de fiscalité, et d'avoir des services
00:21:24publics de moins en moins performants.
00:21:26Et là se pose la question, forcément où va l'argent, sans vouloir être populiste
00:21:29que je ne suis vraiment pas, mais comment se fait-il qu'on a toujours besoin de plus,
00:21:33de plus, de plus, pour toujours moins, moins, moins en termes de qualité.
00:21:37Notre système de santé ne va pas bien, nos hôpitaux ne vont pas bien, le personnel hospitalier
00:21:42a juste raison, se plaint de ses conditions de travail, quand on a des enfants en bas âge
00:21:48à l'école, on a le sentiment que par rapport à notre génération, ils ne savent plus lire
00:21:54de la même manière, écrire de la même manière, compter de la même manière, et
00:21:57la pression fiscale est très forte.
00:21:59Forcément ce décalage pose question.
00:22:02Je ne sais pas qui fait de la démagogie, et je vais peut-être en faire moi dans le
00:22:05sens du...
00:22:06Mais il y a un moment donné où je vous entends tous râler, en disant qu'on fonctionne trop
00:22:10les français et que nos services publics ne sont pas efficaces, mais on est en plein
00:22:13jeu olympique, il n'y a pas plus mobilisé en ce moment que les policiers, les militaires,
00:22:19les pompiers, les services de santé, ils font tous, l'école, on peut dire ce qu'on
00:22:24veut, les profs ne travailleraient pas assez, mais ils n'arrêtent pas de bosser.
00:22:27Tous nos services publics se démènent, c'est un des pays les plus, il ne faut pas voyager
00:22:32pour dire le contraire, c'est un des pays, la France, où les gens bossent le plus, et
00:22:37vous êtes tous dans le déménagement.
00:22:38Non, ce qu'on dit c'est qu'on tire sur la corde, on tire sur la corde toujours des
00:22:42mêmes, on tire sur la corde de nos soignants, on tire sur la corde de ceux qui nous protègent,
00:22:47de ceux qui sont à la justice, on tire toujours la corde sur les mêmes, et de l'autre côté,
00:22:53il y en a beaucoup qui font grève pour les JO pour en avoir plus, etc., c'est un autre
00:22:58sujet.
00:22:59Mais si on prend l'exemple de l'éducation nationale, le nombre de personnels administratifs
00:23:05rapportés au nombre de professeurs, d'enseignants, a cru dans les dernières décennies d'une
00:23:11manière incroyable, et on est aussi dans le top de l'Union Européenne sur ce poids
00:23:16en fait administratif rapporté au nombre de profs.
00:23:19C'est dû en grande partie à la centralisation française qui est incapable de faire de la
00:23:27délocalisation.
00:23:28C'est dû aussi, on en a parlé juste avant, aux strates administratives, aux strates institutionnelles,
00:23:33métropoles, intercommunalités, départements, régions, sans que pour autant, par rapport
00:23:40aux autres pays européens, les chiffres du budget, notamment des régions, soient égales
00:23:45aux chiffres du budget par exemple des landers allemands, qui ont des budgets dix fois, vingt
00:23:49fois.
00:23:50Toute la phase de centralisation jacobine française est à remettre en cause.
00:23:54Voilà un argument qui reviendra dans un débat, parce que c'est un débat en soi, l'efficacité
00:24:00de l'utilisation de l'argent public, en effet, on va poursuivre avec les coups de gueule
00:24:06et les coups de cœur, et puis nos débats, l'abbé Pierre, et puis l'Assemblée nationale
00:24:11bien sûr, aujourd'hui, et la loi immigration, on se retrouve tous dans quelques minutes
00:24:16après les infos de 11h, merci Jean-Luc, merci à toutes et à tous, et vous restez avec
00:24:21nous sur Sud Radio pour Mettez-vous d'accord, et les grands débats de l'été.
00:24:25Sud Radio, parlons vrai, Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier,
00:24:36et nos débatteurs, pour une heure encore avec plusieurs sujets, bien sûr, l'actualité
00:24:43de l'ordre de vérité, peut-être l'Assemblée nationale, avec les rapports de force qui
00:24:47vont s'éclaircir dans la journée, dans les deux jours qui viennent, avec la répartition
00:24:51des postes de responsabilité pour le fonctionnement de l'Assemblée nationale, mais aussi la rue,
00:24:56la rue qui a décidé de faire pression les syndicats, la CGT, enfin un syndicat, la CGT,
00:25:01puis la France Insoumise, qui veut faire pression sur les parlementaires pour qu'émane
00:25:07peut-être une majorité, et puis enfin, on va revenir, on va parler de femmes, beaucoup
00:25:13de femmes ce matin, avec ce qu'il faut bien appeler la triste, la malheureuse affaire
00:25:16Abbé Pierre et Emmaüs, mais d'abord, mais d'abord, avec nos invités, le coup de cœur
00:25:23ou le coup de gueule de Christelle Niasme, alors 4 invités ce matin, Geneviève Göttinger,
00:25:29Florian Gérard-Mercier, Jean-Luc Benamias et Christelle Niasme, et là, vous voulez
00:25:34vous saluer une grande sportive, une femme.
00:25:37Tout à fait, Jeannie Longo, parce que je suis retombée il n'y a pas très longtemps
00:25:39sur une archivina, c'est intéressant, il faut regarder les archivinas, c'est toujours
00:25:43très instructif pour comprendre l'évolution des mentalités dans notre société, et celle-ci
00:25:49m'a beaucoup touchée parce qu'il y a eu une actualité, je crois qu'il y a un ou deux
00:25:53jours où on a eu le milieu de terrain argentin, je crois que c'est passé un petit peu dans
00:25:57le milieu du football, tout à fait, qui ont diffusé sur les réseaux sociaux des
00:26:01champs qui visaient l'équipe de France avec une dimension à caractère raciste,
00:26:07ça c'est en cours de jugement par la FIFA, et ça a été souligné par Madame Oudéa
00:26:12Castea, et ça m'a outré, parce que je me dis qu'on est en 2024, et qu'on arrive
00:26:25encore, à l'heure où on s'insurge sur tous les faits d'antisémitisme, de racisme, il
00:26:30y a une parole qui ne peut plus être audible aujourd'hui, et que dans le milieu du sport,
00:26:34on arrive encore à avoir de tels propos, et de telles attitudes, de tels comportements
00:26:38qui puissent exister.
00:26:39Vous n'êtes pas content parce que l'équipe de foot argentine s'en prend au fait qu'il
00:26:45y a des noirs par exemple dans l'équipe de France ?
00:26:46Exactement, c'est ça, et la lueur d'espoir, c'est que quand j'ai vu cette archivina,
00:26:50je me suis dit...
00:26:51C'est quoi l'archivina ? Racontez-nous, si vous ne racontez pas, on ne sait pas.
00:26:52L'archivina, elle est tout à fait intéressante, c'était en 1987, sur le plateau, donc il
00:26:57faudrait que je retrouve le nom de l'émission, où on a Jeannie Longo, c'est vrai, Antenne
00:27:022, ça remonte ! Alors Jeannie Longo, je ne vous rappelle pas le palmarès, je suis en
00:27:07train de le lire moi-même, tellement il est long, médaille d'or olympique, 60 titres
00:27:11nationaux, enfin voilà, on ne va pas, je crois qu'on n'a pas assez d'émissions.
00:27:14Elle fait honneur au cyclisme français, cyclisme féminin également, et à la femme dans le
00:27:20sport.
00:27:21Elle a été très très violemment attaquée à l'époque par Marc Madiot, un coureur cycliste
00:27:26masculin, qui à l'époque, en 1987, on pouvait dire ça sur un plateau télévisé, qui estimait
00:27:32qu'elle n'avait pas sa place en tant que femme, tout à fait, dans le sport et dans
00:27:37le cyclisme féminin.
00:27:38Alors les propos, si vous me permettez, sont une femme cycliste, c'est moche ! Je préfère
00:27:43voir une...
00:27:44De la part d'un cycliste homme, et il faut dire que Marc Madiot aujourd'hui est le directeur
00:27:48de l'équipe Groupe Ama, qui se comporte très bien sur le Tour de France.
00:27:52Bon, alors vous êtes allés rechercher, c'est pervers, vous êtes allés rechercher cette...
00:27:57Parce que Marc Madiot, il faut bien le dire, s'en est défendu, il s'en est excusé.
00:28:01Donc bon, Marc Madiot, c'est quelqu'un qui est un peu rustre, comme ça, mais qui cultive
00:28:07plutôt l'idée de cette rusticité, en quelque sorte, et qui dit, ouais, je viens de la campagne,
00:28:13voilà.
00:28:14Enfin, vous ne supportez pas cette idée qui est restée quand même, qu'un homme puisse
00:28:17dire sur un plateau de télé, on parle de 87-1987.
00:28:20C'est bien ça, et c'est là où est la lueur d'espoir, c'est qu'en 87, on pouvait...
00:28:24C'était à 30 ans quand même.
00:28:25Exactement, c'était il y a 30 ans, il y a 30 ans, c'était normal de dire, il y avait
00:28:29une norme, la normalité, ça ne posait aucun souci, voire même c'était dans l'acceptation.
00:28:32On est bien d'accord.
00:28:33Et c'est pour ça.
00:28:34Aujourd'hui, on ne peut pas le dire, aujourd'hui, on ne peut pas l'accepter, aujourd'hui, on
00:28:36sait bien qu'on a fait du chemin dans la place des femmes au sein de notre société, et
00:28:41donc effectivement, c'est pas parce qu'on est dans le sport qu'on peut avoir une parole
00:28:44entièrement libre sur tous les sujets.
00:28:45Mais pardon, j'insiste, pourquoi vous avez voulu revenir là-dessus aujourd'hui ?
00:28:48Oui, c'est ça, j'ai du mal à comprendre.
00:28:51Eh bien, parce que l'actualité me l'a rappelé, et puis peut-être parce qu'on est à la veille
00:28:54des Jeux Olympiques aussi, peut-être, peut-être, et qu'il y avait ce lien avec le sport qui
00:29:00m'a marqué, qui m'a marqué parce que c'est d'actualité, finalement, et que...
00:29:03On en a parlé il y a quelques jours sur Sud Radio, Christelle Niasse, le foot féminin
00:29:08par exemple, il explose aux Etats-Unis, c'est devenu un produit marketing qui marche très
00:29:16très fort, le foot féminin, et en France, il se développe énormément, aujourd'hui
00:29:20encore.
00:29:21Et puis, tous les sports féminins, on va voir les championnes, là, au JO.
00:29:28Jean-Luc.
00:29:29Bah, ça fait des grands points en avant.
00:29:33Janine Longo, elle s'est retrouvée dans une situation, le cyclisme féminin était...
00:29:38D'abord, on avait abandonné le Tour de France, il va reprendre, juste après le Tour de France,
00:29:42des hommes, juste après, il y aura une semaine, dix jours de Tour de France féminin, elle
00:29:46est tombée dans une période où le cyclisme féminin n'était absolument pas valorisé.
00:29:50Alors, elle a été championne du monde plusieurs fois, elle a été championne olympique, elle
00:29:54a été championne de France, elle a couru jusqu'à à peu près l'âge de 57-60 ans,
00:29:59incroyable.
00:30:01Bon, voilà, depuis, ça s'est largement amélioré, notamment dans le cyclisme féminin, et dans
00:30:05le sport en général, on verra ça au JO, là, qui arrive, le sport féminin sera en
00:30:12capacité d'amener quasiment autant de médailles que le sport masculin.
00:30:16Je pense que tout ça a fait d'énormes progrès dans la reconnaissance.
00:30:21Il reste des progrès, quand même, je reviens, Thierry, là-dessus, dans le domaine du foot,
00:30:28c'est-à-dire que, dans le domaine du foot, en dehors de l'Olympique Lyonnais féminin,
00:30:32où Aulas donne des salaires à peu près honorables, mais qui n'ont rien à voir avec les salaires
00:30:37masculins, mais quand même à peu près honorables pour les femmes, le reste du foot féminin
00:30:41vit à peu près avec un salaire, un revenu de 1 000, 1 200, 1 500 euros.
00:30:46On est encore dans cette situation-là.
00:30:48Les femmes sont des smicardes quand les hommes gagnent correctement leur vie, c'est ça
00:30:52que vous nous dites.
00:30:53C'est plus que correctement, c'est même au-delà, pour les 100 meilleurs footballeurs
00:30:57français, c'est au-delà de gagner bien sa vie, c'est énorme.
00:31:01Ils font partie des riches, à plus de 2 000 euros par mois.
00:31:04Ils font partie des très très riches.
00:31:06Donc je reviens sur le sport féminin, ça fait un grand bond en avant.
00:31:10Je vous le dis clairement, notamment l'arrivée du rugby féminin, il faut les regarder jouer
00:31:16au rugby, elles n'ont plus grand-chose à apprendre tactiquement et au niveau qualité.
00:31:23Evidemment, ce n'est pas les mêmes forces en jeu, mais quasiment, mais on a fait d'énormes
00:31:29progrès.
00:31:30C'est valable pour la France, mais c'est valable pour le monde entier.
00:31:32Florian Gérard, merci.
00:31:33Oui, rapidement, je pense qu'il y a deux choses quand même.
00:31:37Ce qui a été dit en 87, aujourd'hui, un journaliste interromperait immédiatement.
00:31:41Mais je pense que le vrai fait, c'est qu'effectivement en 2024, il y a quand même eu beaucoup de
00:31:47progrès qui ont été faits sur le fait que les gens ne pensent plus ça.
00:31:50Ce n'est pas qu'ils ne le diraient pas.
00:31:52Ce n'est pas juste parce qu'on s'interdit de le dire.
00:31:54Voilà, il y a peut-être la peur de la sanction aujourd'hui, en tout cas de l'opprobre médiatique
00:31:59si on dit quelque chose au travers, on peut en discuter.
00:32:02Mais il y a surtout le fait que sur ce type de sujet-là, il y a un certain nombre de
00:32:07progrès qui ont été faits, notamment de toutes ces grandes sportives qui sont arrivées
00:32:13avant.
00:32:14Et moi, je pense que c'est ça le fait le plus important et qu'il faut continuer à
00:32:17espérer de voir.
00:32:19Avec tout le respect que je dois à ma consoeur Geneviève Götzinger, je dois rappeler quand
00:32:22même que même si elle est plus jeune que moi, nous avons connu, par exemple à France
00:32:26Inter, des périodes où certains grands présentateurs poussaient des grands coups de gueule, engueulaient
00:32:31tout le monde, fumaient à fond et puis étaient un peu misogynes.
00:32:35Ça, c'est fini.
00:32:36C'est ce que nous dit Florian Gérard.
00:32:38Merci.
00:32:39C'est fini tout ça.
00:32:40Je pense qu'il y a un certain type de comportement qui sont effectivement...
00:32:43C'est un vieux souvenir.
00:32:44C'est pas acceptable.
00:32:45C'est un vieux souvenir.
00:32:46Mais c'est fini.
00:32:47Il reste quand même des plateaux.
00:32:48Excuse-moi Thierry.
00:32:49Il reste quand même des plateaux, notamment sur les chaînes d'infos, où la parité
00:32:53est très très loin d'être atteinte.
00:32:55Il y a un nombre de plateaux où on ne voit que des mecs.
00:32:57Même sur ces plateaux-là, même sur ces antennes-là, y compris évidemment d'abord
00:33:01sur ceux de radio, on ne dit pas « d'une femme c'est moche quand elle est cycliste
00:33:04ou rugbyman ».
00:33:05On est d'accord.
00:33:06Et on se l'interdirait parce qu'on ne le pense pas.
00:33:08C'est-à-dire qu'au fond, voilà.
00:33:10Alors, vous avez souhaité nous parler des femmes et malheureusement, il y a ce monstre
00:33:18du Loch Ness qui est apparu tout d'un coup, cette affaire, parce que c'est monstrueux,
00:33:23d'un personnage qui était l'ange des pauvres, et bien qui tout d'un coup, même une des
00:33:28femmes victimes, on l'a entendu le témoignage, dit « mais c'était Dieu, je ne pouvais pas
00:33:32réagir face à Dieu, l'abbé Pierre ».
00:33:35Comment vous avez réagi les uns et les autres ?
00:33:38D'abord, moi je n'y ai pas cru.
00:33:40C'est-à-dire que quand on a eu cette information sur l'abbé Pierre, agresseur sexuel de sept
00:33:46femmes au moins à Emmaüs, Florian Gérard-Marché.
00:33:49Alors vous allez penser peut-être que je suis cynique, moi personnellement, je n'ai pas
00:33:53été étonné.
00:33:54Pourquoi ?
00:33:55Parce qu'en fait, c'était quelqu'un d'extrêmement puissant médiatiquement.
00:33:58Et malheureusement, le pouvoir corrompt.
00:34:03Et donc, tout le monde n'est pas dans ce cas-là, heureusement, mais tous les jours on a ça,
00:34:13des puissants qui s'avèrent qu'ils avaient des comportements déplacés et ils en profitent.
00:34:18Et je tiens à dire que ce n'est pas que l'apanage des hommes.
00:34:20On va y revenir dans un instant, je vais vous redonner la parole.
00:34:25Mais parce que, comme déjà on a senti, j'ai l'air d'en parler, l'atmosphère de cette
00:34:29émission a changé de ton.
00:34:34Mais parce qu'on parle de faits quand même.
00:34:38On parle d'un homme qui évoquait Dieu et qui évoquait le bien.
00:34:41Alors on va reparler de cette affaire à Bépierre dans un instant, mettez-vous d'accord, vous
00:34:46restez avec nous, on est sur Sud Radio.
00:34:48Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:34:58Et nous sommes avec nos quatre débatteurs ce matin.
00:35:01Jean-Luc Benhamias, écologiste, proche du Nouveau Front populaire, membre de la Ligue
00:35:05des Droits de l'Homme et ancien membre du CESE.
00:35:08Geneviève Götzinger, ancienne journaliste, communicante aujourd'hui, spécialiste des
00:35:12sujets africains notamment, mais pas que.
00:35:15Florian Gérard Mercier, directeur du millénaire, un think-tank gaulliste.
00:35:19Et Christelle Niassme, vous êtes conseillère municipale LR à Villeneuve-Saint-Georges
00:35:24dans le Val-de-Marne.
00:35:25Florian Gérard Mercier, on parle de cette affaire, de l'abbé Pierre, c'est quoi ?
00:35:30Le titre de Libération ce matin est très parlant, l'abbé Pierre déchu, voilà un
00:35:36homme qui incarnait la charité, la référence aux biens, à Dieu, le don de sa vie pour
00:35:42les autres et qui a été toujours respecté pour ça, le fondateur d'Emmaüs qui est
00:35:46mort en 2007 et qui est accusé d'agression sexuelle, au moins par cette femme, d'après
00:35:51un rapport commandé par son propre mouvement qui a décelé un jour à l'écoute du témoignage
00:35:57d'une femme qui ne voulait pas dire du mal de l'abbé Pierre parce qu'elle lui conservait
00:36:01pourtant alors qu'elle avait été agressée, qui lui conservait une forme d'estime et
00:36:06qui disait mais en même temps voilà, c'est venu un jour par hasard, et vous vous aviez
00:36:12l'air de dire c'est le pouvoir, au fond vous n'êtes pas surpris, je ne dirais pas que
00:36:15vous disiez que c'était normal mais c'était incroyable Florian Gérard Mercier de vous
00:36:20entendre dire là il y a quelques instants, bah oui je ne suis pas surpris.
00:36:24Encore une fois non, je ne suis pas surpris par ces faits là et justement c'était une
00:36:32des personnalités préférées des français et cette aura qui lui était conférée et
00:36:37ce n'est pas seulement son combat, c'est vraiment je pense le fait qu'elle ait questionné
00:36:41ce type de personnalité, surtout à l'époque, c'est-à-dire que la voix d'une victime face
00:36:47à la voix d'un puissant comme il l'était, à l'époque ne pouvait pas compter et moi
00:36:52ce que je trouve très positif, c'est quand même cette libération de la parole, il m'a
00:36:57eu ce même qui est mis sur la place publique, qui est pris le problème à bras-le-corps
00:37:01et qui est fait cette enquête et quand on lit quand même les éléments de l'enquête
00:37:05ça avait l'air d'être des choses quand même assez connues à l'époque, c'est quoi la
00:37:10morale de l'histoire, c'est qu'il n'y a pas de sens, c'est qu'on ne peut faire confiance
00:37:12à personne dans l'absolu ou c'est au contraire que finalement tout humain est humain et qu'il
00:37:17faut se garder, d'idéaliser quelqu'un.
00:37:20Moi j'en tire une conséquence vraiment positive, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on sait qu'en
00:37:28tout cas il y a beaucoup moins d'impunité, c'est ça le point crucial pour moi, c'est
00:37:32qu'il n'y ait plus d'impunité, c'est-à-dire que des personnes qui ont ces tendances-là,
00:37:38à pouvoir faire du harcèlement, voire des agressions sexuelles, sachent qu'ils ne peuvent
00:37:43pas profiter de leur statut de personne puissante pour faire ce qu'ils veulent, et ça c'est
00:37:49très important.
00:37:50Il y a une une d'un quotidien, quotidien de grande qualité, quotidien catholique, La
00:37:55Croix, il y a une une ce matin qui vous donne raison, c'est-à-dire que c'est le journal
00:37:58La Croix, le journal catholique, qui titre la face cachée de l'abbé Pierre, donc il
00:38:04est temps en même temps que les catholiques voient la réalité en face en matière notamment
00:38:08d'agressions sexuelles, on fait référence à toutes les affaires de pédophilie, mais
00:38:12La Croix ce matin, voilà, titre là-dessus, c'est Emmaüs, la communauté Emmaüs, qui
00:38:16elle-même a rapporté cette affaire, Christiane Lignasse, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:38:20Moi ça me, alors évidemment, pour les victimes, évidemment, on fait beaucoup de compassion
00:38:26bien évidemment, mais effectivement, ça me rassure sur l'évolution que prend notre
00:38:30société, et puis ça lui courage également de cette énorme, enfin presque institution
00:38:35qu'est Emmaüs, parce que là, elle fait son propre examen de conscience, en allant
00:38:41au-delà du personnage, je crois même qu'il a été canonisé de son vivant, ce que j'avais
00:38:45lu je crois, enfin il y a une certaine, enfin, une sacralité, voilà, exactement, une vraie
00:38:51sacralité autour du personnage, c'est, enfin, donc, on va très loin.
00:38:55Potentiellement, on pouvait comprendre, compte tenu de son œuvre, que peut-être les catholiques
00:38:59veuillent en faire un saint.
00:39:00Exactement, et donc, on est capable aujourd'hui de libérer la parole, parce qu'on sait que
00:39:04dans des cas, justement, de violence, de harcèlement, eh bien, c'est le silence qui tue, et l'impunité
00:39:12qui s'installe, qui permet que ce type de comportement prospère.
00:39:15Donc, la morale de cette affaire, c'est fin de l'impunité, c'est clair, même chez un
00:39:19potentiel saint.
00:39:20Partout, et partout, parce qu'on l'a vu dans le cinéma, on l'a vu dans la presse, on le
00:39:24voit maintenant, y compris sur des institutions telles qu'Emmaüs, et je crois que c'est important,
00:39:29il faut, à un moment donné, accepter qu'où il y a humanité, il y a fragilité, et décorréler
00:39:36le fait, l'œuvre qu'a lancé cet homme, et tout ce qu'il y a autour, et de tous ces
00:39:40hommes et ces femmes qui œuvrent au sein d'Emmaüs, et puis de son humanité, son humanité
00:39:46profonde.
00:39:47Eh bien, il est faillible, et aucun homme ou femme n'est à l'abri de faillir, et là,
00:39:52heureusement, on libère la parole pour protéger.
00:39:54Si je peux ajouter quelque chose, le revers de la médaille, c'est qu'il faut faire très
00:40:00attention à la calomnie.
00:40:01Et là, on a le revers de la médaille, on a vu avec la première vague MeToo, il y a
00:40:06eu quand même un retour de bâton avec un certain nombre d'accusations qui se sont avérées
00:40:10avoir été peut-être malveillantes, ou en tout cas pas accréditées, et c'est là-dessus
00:40:13où il va y avoir vraiment un équilibre à trouver, entre mettre à bas l'impunité, et
00:40:18en même temps, ne pas forcément jeter l'opprobre immédiatement et sans respect de la présomption
00:40:26d'innocence.
00:40:27Sur ce point, Jean-Luc Benamias, vous trouvez assez bien qu'Emmaüs ait publié eux-mêmes
00:40:33cette information ?
00:40:34Je trouve ça très bien, et très courageux eux-mêmes.
00:40:36Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Emmaüs, c'est un consortium
00:40:41Emmaüs, il y a plusieurs strates générales, c'est gigantesque.
00:40:47Ils ont le courage de sortir ça très rapidement.
00:40:50Est-ce que ça peut leur nuire financièrement ? Ça peut leur nuire en matière de soutien ?
00:40:54Ils ont un rôle social tellement important dans le pays, avec des strates locales, départementales,
00:41:03de l'aide dans tous les sens, notamment dans le monde de la pauvreté, j'invente rien.
00:41:07Alors moi, j'y ai pensé, évidemment, comme tout le monde, quand on a appris ça hier.
00:41:13L'abbé Pierre est un homme d'une complexité absolue, vous avez oublié dans son histoire,
00:41:21c'est un des grands résistants du Vercors.
00:41:23D'abord un résistant, exactement, contre le nazisme.
00:41:27Cet homme a eu plusieurs vies, et donc, dommage, il y a une vie malpropre qui est sortie, qui
00:41:37va continuer à sortir, Christophe Robert l'a dit hier, j'ai regardé ça sur une
00:41:41des chaînes de télé, il a dit hier, on va continuer à faire appel aux témoignages réels.
00:41:47Mais moi, tout ça n'enlève rien, pour moi, à ce que fut l'abbé Pierre, et après...
00:41:57Son combat notamment pour que les plus pauvres aient un toit, notamment, on se souvient de l'hiver 54.
00:42:02Le énième film était sorti il y a à peine 6 mois.
00:42:07Ça n'enlève rien à son histoire, ça rappelle que l'homme est un prédateur potentiel.
00:42:14L'homme, je dis bien.
00:42:15Je ne suis pas d'accord.
00:42:16Oui, l'homme avec un grand H, j'espère, parce que ce n'est pas l'apanage...
00:42:19Vous voulez dire le mâle viril ou l'humain, en général, est un prédateur ?
00:42:23Pour moi, c'est le mâle viril qui reste un prédateur.
00:42:26C'est là où je ne suis pas d'accord.
00:42:27Potentiel, j'ai dit.
00:42:28Rappelons quand même qu'il y a eu un certain nombre de cas de harcèlement, y compris sexuel,
00:42:33de femmes en position de pouvoir.
00:42:35Il y a la députée Laetitia Evia dont les affaires sont bien connues sur ce sujet-là.
00:42:40Elle a mordu quelqu'un.
00:42:42Elle a mordu un chauffeur de taxi.
00:42:44En 2018-2019, il y a quand même une professeure américaine de la New York University
00:42:51qui était une féministe.
00:42:53C'est ça qui avait quand même été choquant.
00:42:55Une professeure d'université féministe avait harcelé sexuellement,
00:43:00avec des effets quand même vraiment assez graves.
00:43:03Un de ses étudiants en thèse...
00:43:05La proportion n'est pas la même peut-être ?
00:43:08Oui, franchement, la proportion n'est pas la même.
00:43:12Je pense que l'Église catholique, au-delà de ce cas de l'abbé Pierre,
00:43:19devrait quand même un peu réfléchir à elle-même.
00:43:22Il y a eu ces cas de pédophilie récurrents que vous évoquiez.
00:43:27L'abbé Pierre...
00:43:29Je peux pas finir, cher Jean-Luc ?
00:43:31Vas-y, au-delà de moi, je viens.
00:43:33Je pense qu'il m'a pensé, merci.
00:43:35L'abbé Pierre lui-même reconnaissait qu'il avait un petit problème avec le vote chasteté.
00:43:40C'est la seule grande religion monothéiste qui impose ça.
00:43:46Le célibat et la chasteté.
00:43:48Le célibat ET la chasteté.
00:43:50C'est pas le cas dans la religion musulmane,
00:43:53c'est pas le cas dans la religion juive.
00:43:55Ni les protestants ?
00:43:56Ni les protestants, absolument.
00:43:58Ni les protestants, ni les juifs, ni les musulmans.
00:44:00Ni les orthodoxes ?
00:44:01Ni les orthodoxes.
00:44:02Nous voulions parler bouddhistes, allez, allons-y.
00:44:05Je parle des grandes religions monothéistes.
00:44:09Donc, il y a quand même un petit problème avec ça.
00:44:12Vous voulez dire que cette affaire devrait susciter une réflexion
00:44:15de la part peut-être des cadres, des hauts cadres, y compris du pape, à Rome,
00:44:19autour de cette problématique de l'impact de ce que fait vivre
00:44:23comme difficulté humainement ?
00:44:25La religion comme difficulté humainement.
00:44:27Parce qu'en fait, la chasteté, c'est pas quelque chose de forcément très naturel.
00:44:31Dernière question.
00:44:33J'aurais quand même à conclure aussi sur l'abbé Pierre.
00:44:36Effectivement, un homme très ambivalent.
00:44:39Jean-Luc, vous l'avez dit.
00:44:42Un grand résistant, mais en même temps, auprès de moi,
00:44:45en tout cas, il avait déjà perdu une partie de son aura
00:44:48quand il avait apporté son soutien au thèse révisionniste de Roger Garody.
00:44:51On se souvient quand même de ça aussi.
00:44:54Et puis ensuite, il avait réitéré, en parlant du lobbyistionniste international
00:45:00qui aurait influencé l'Église française.
00:45:02Donc ce n'était pas juste un saint homme.
00:45:06Bon, cela dit, je dois reconnaître que d'abord j'ai été surpris et même choqué.
00:45:11Je me suis dit, mais il est mort, il ne peut pas se défendre.
00:45:14Et puis, il faut reconnaître que la première personne avant même,
00:45:17Caroline de Haas et son cabinet, qui a recueilli le premier témoignage
00:45:21de victime d'une des femmes agressées par l'abbé Pierre,
00:45:25si on en croit son témoignage, c'est une religieuse catholique
00:45:28qui a elle-même recueilli des témoignages d'enfants,
00:45:31enfin d'adultes, anciens enfants, victimes de pédophiles,
00:45:35de prêtres pédophiles dans l'Église.
00:45:37Et bon, c'est l'Église elle-même, catholique, qui est une de ces cadres,
00:45:40au fond, qui a recueilli le premier témoignage
00:45:43ce qui m'a fait considérer que, sans doute, c'était vrai toute cette affaire.
00:45:48Voilà, bon, l'abbé Pierre est mort.
00:45:50On va conclure sur ce sujet.
00:45:52Difficulté du contradictoire, du coup.
00:45:54C'est ça, il n'y a pas de contradictoire.
00:45:56Mais on a essayé de le faire de façon à peu près équilibrée
00:45:58dans Mettez-vous d'accord.
00:45:59Vous revenez tous les quatre dans un instant pour la suite de Mettez-vous d'accord.
00:46:03On va parler politique.
00:46:05Sud Radio.
00:46:06Parlons vrai.
00:46:07Parlons vrai.
00:46:08Sud Radio.
00:46:10Sud Radio.
00:46:11Les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:46:15On ne va pas perdre nos bonnes habitudes et là, on va parler politique.
00:46:19Alors en même temps, vous me direz que l'actualité, là, nous sert
00:46:22et qu'on pensait que ce mois de juillet serait plus soft.
00:46:25Eh ben non, on est en plein dans un feuilleton politique d'instabilité.
00:46:29Vous disiez tout à l'heure, Geneviève Göttinger,
00:46:31une de nos quatre débattrices et débatteurs ici ce matin,
00:46:34que finalement ça dure, ça dure trop.
00:46:36Bon, ça dure.
00:46:37En Allemagne, ça peut durer deux mois avant qu'une coalition se mette d'accord.
00:46:40En Belgique, c'est plus d'un an.
00:46:42Ce n'est pas si dur que ça.
00:46:44Le parlementarisme ramène à un autre temps politique.
00:46:47Ce n'est pas notre culture politique.
00:46:49Elle évolue.
00:46:50Oui, mais alors ça évolue vers une trépartition,
00:46:53alors qu'on a des institutions de la Ve République qui sont faites pour la bipolarisation.
00:46:58Ça ne peut pas marcher avec trois blocs.
00:47:00On va voir si ça peut bien marcher.
00:47:02Je n'y crois pas.
00:47:03Alors, je vous représente tous les quatre rapidement.
00:47:05Geneviève Göttinger, on vient de l'entendre,
00:47:07donc journaliste, communicante.
00:47:09Florian Gérard-Mercier, vous êtes le directeur des études du millénaire,
00:47:12un signe tant que gaulliste.
00:47:14Jean-Luc Benamias, écolo, proche du Nouveau Front Populaire.
00:47:18Et puis Christelle Niasme, conseillère municipale LR de Ville-Neuve-Saint-Georges.
00:47:22Voilà, donc vous tous fondés à parler politique.
00:47:25Jean-Luc Benamias, vous devez être content parce que ça y est.
00:47:28Tout de même, il y a un petit signal.
00:47:29D'abord, le Nouveau Front Populaire, dont on dit qu'il va exploser,
00:47:32il n'explose toujours pas.
00:47:33Tout le monde se tient par la barbichette, d'accord.
00:47:35Mais enfin, tout le monde se tient.
00:47:36Et là, ça y est, il y a au moins un candidat commun au perchoir aujourd'hui.
00:47:39C'est le communiste André Chassaigne,
00:47:41dont tout le monde reconnaît les qualités d'homme respectueux.
00:47:44Donc, ça vous satisfait, ce perchoir ?
00:47:48C'est le signe que déjà, il y a un travail qui devrait aboutir sur Matignon ?
00:47:51Ce qui est intéressant dans la situation,
00:47:55c'est que ce soit justement un communiste qui fasse l'union du Nouveau Front Populaire.
00:48:02Pourquoi ?
00:48:03C'est-à-dire que je n'ai rien contre, moi.
00:48:05Parce que je connais André Chassaigne, c'est un type aimable,
00:48:08issu du terrain, du terroir, de la France profonde, on va dire ça comme ça.
00:48:13Et c'est très bien.
00:48:14Dans l'Assemblée Nationale, au-delà même du Nouveau Front Populaire,
00:48:19on verra comment ça va se passer.
00:48:21Mais il pourrait même avoir des voix qui viennent d'ailleurs,
00:48:24que du Nouveau Front Populaire, parce qu'il est aimable, poli.
00:48:29Respectueux, c'est ça, et il connaît les règles.
00:48:32Oui, depuis 2002, il est élu.
00:48:34Donc, il connaît tout ça.
00:48:36À ce niveau-là, c'est plutôt rassurant.
00:48:38Après, est-ce que le Nouveau Front Populaire,
00:48:41tout le monde l'a rappelé, majorité relative,
00:48:44enfin, arrivée en tête, certes.
00:48:47Moi, je crois, Geneviève, par exemple, qu'il n'y a pas de surprise pour moi.
00:48:52La Ve République, je le dis souvent sur cette antenne,
00:48:54elle est en fin de vie depuis assez longtemps.
00:48:57Parce que ce système que de Gaulle avait mis en place,
00:49:03et que Mitterrand avait extrêmement bien utilisé,
00:49:06et depuis les autres présidents, est en délicatesse.
00:49:11Et là, on arrive à la fin de ce système.
00:49:14Dès qu'on apprenne, Thierry, tu l'as rappelé,
00:49:16d'autres pays européens, notamment l'Allemagne,
00:49:19c'est même trois mois qu'ils mettent en discussion quasiment publique
00:49:24pour voir quel est l'accord qu'ils vont faire.
00:49:26Donc, il n'y a pas de surprise pour moi par rapport à ça.
00:49:28Donc, ça ne vous gêne pas que le Front Populaire
00:49:30ne se mette toujours pas d'accord, au fond ?
00:49:32Vous trouvez ça normal ?
00:49:33Si, ça me gêne, dans le sens où on a du mal à comprendre,
00:49:37j'ai du mal à comprendre quelles sont les oppositions réelles,
00:49:41notamment avec une partie de la France Insoumise,
00:49:43une partie avec Jean-Luc Mélenchon.
00:49:45Quelles sont les oppositions réelles ?
00:49:47Voilà, je crois que je connais assez bien ce milieu.
00:49:51C'est une opposition de stratégie politique.
00:49:53Sans doute, mais la stratégie, elle ne comprend pas.
00:49:55Elle ne peut même pas se mettre d'accord.
00:49:57Non, ça non, ça je ne peux pas y croire.
00:49:59Parce que derrière, il y a quand même l'élection présidentielle.
00:50:02Non, mais c'est loin l'élection présidentielle.
00:50:04Qu'est-ce qui va se passer ?
00:50:06Fausse naïveté, Jean-Luc, fausse naïveté de votre part.
00:50:09Non, non, je ne suis pas naïf du tout, vous le savez.
00:50:13Mais Mélenchon et Le Pen, dans les deux cas,
00:50:15ils tablent sur 2027.
00:50:17Je vais aller jusqu'au bout.
00:50:18Oui, allez-y.
00:50:19Il faut que la France Insoumise apprenne à voir la réalité en face,
00:50:24que les gauches, les écologistes, tout ça c'est multiple,
00:50:29c'est diversifié et que donc le partage doit exister
00:50:33et que l'élection présidentielle, la dernière en 2022,
00:50:36ne sera pas celle de 2027.
00:50:38Et qu'entre-temps, il vaut bien que le pays soit géré
00:50:40et soit géré sur tous les problématiques dont on a déjà discuté
00:50:44depuis le début de cette émission,
00:50:45notamment sur la dette, notamment sur la pauvreté,
00:50:49notamment sur les salaires moyens,
00:50:51sur l'ensemble des gens qui n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins.
00:50:54La moitié de la population, la moitié de la population en France,
00:50:58dès le 15 du mois, se pose des questions sur comment finir le mois.
00:51:02C'est bien, on revient sur la question des impôts et de la pression fiscale.
00:51:06Vous êtes d'accord avec cette idée que la constitution de la 5e est usée, finie, morte ?
00:51:11Absolument pas.
00:51:12Pour le coup, en plus dans l'argumentaire, j'ai pas compris,
00:51:15à aucun moment il y a un argument pour dire que c'est le symptôme
00:51:19d'un dysfonctionnement de la constitution de la 5e.
00:51:22Au contraire.
00:51:23Elle est arrivée dans une situation jamais vue pour le gaulliste que vous êtes,
00:51:27vous êtes même jeune, vous avez de la mémoire, vous avez étudié l'histoire,
00:51:30vous voyez bien que ce tripartisme, ces trois blocs, ça n'a jamais existé.
00:51:34Dans la 5e, non, mais l'essence de la 5e n'est pas un bipartisme.
00:51:38Et puis d'ailleurs, il y avait beaucoup de partis avant aussi,
00:51:41donc je veux dire, des majorités relatives, il y en a déjà eu avant,
00:51:44il y a même eu des cohabitations.
00:51:45À l'époque aussi, on avait dit, oulala, c'est la première fois qu'il y a ça,
00:51:49la 5e n'a pas été faite pour ça, qu'est-ce qui va se passer ?
00:51:5196, 93, 97.
00:51:53Donc non, au contraire, les institutions ont fait la preuve de leur solidité,
00:51:56de leur adaptabilité aux différentes situations.
00:51:59Et là, aujourd'hui, les institutions, honnêtement, et la constitution,
00:52:03est très claire, la balle est dans le camp du Parlement,
00:52:06et le fait que le NFP ne se mette pas d'accord,
00:52:09en fait, c'est uniquement leur propre problème.
00:52:13Et juste, dernier point, peut-être, quand je vois aujourd'hui
00:52:18une mobilisation dans la rue à l'appel de l'extrême-gauche
00:52:20pour une alternative démocratique, il faudrait quand même qu'on m'explique
00:52:24ce que c'est qu'une alternative démocratique.
00:52:26On va te rappeler, par des manifestations dans la rue,
00:52:30donc ça, quand même, rappelle des heures sombres de l'histoire.
00:52:32Je fais un petit rappel factuel, pour que nos auditeurs sachent bien
00:52:35de quoi on parle, à Paris, au moins, mais dans toute une série
00:52:38de villes de province, 90...
00:52:39Devant les préfectures, y compris en région, bien sûr.
00:52:41Exactement. La CGT et la France Insoumise, notamment,
00:52:45même pas qu'eux, appellent à des manifestations
00:52:48pour faire pression sur le Parlement.
00:52:50Et ça, vous dénoncez ça, Florian Gérard-Massé ?
00:52:52Pour moi, c'est le symptôme d'un anti-parlementarisme
00:52:55de LFI et de certains corps, qui est très dangereux.
00:52:59C'est ce qui a pu conduire à des régimes autoritaires.
00:53:03Le nazisme en est un, le bolchevisme en est un autre.
00:53:07C'était les mêmes mécaniques.
00:53:09Le fait d'aller... J'imagine que ça fait réagir,
00:53:11mais c'est quand même les mêmes mécaniques,
00:53:13d'aller manifester dans la rue pour une alternative démocratique.
00:53:15Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais en tout cas, ça veut dire
00:53:17qu'on ne veut pas du Parlement et que ce n'est pas correct.
00:53:19Franchement, Jean-Luc Benamias, est-ce que c'est démocratique ?
00:53:22Est-ce que c'est légitime ?
00:53:23Et est-ce que, tout simplement, c'est le rôle des syndicats
00:53:25d'appeler à une manif le jour de la rentrée du Parlement ?
00:53:28D'une part, dire que la CGT est d'extrême-gauche.
00:53:31Je ne sais pas où on est, là.
00:53:33Que la CGT soit de gauche, c'est une évidence.
00:53:36D'extrême-gauche, ce n'est pas du tout évident.
00:53:38D'autre part, ces manifestations, comme je les comprends moi,
00:53:41sont des manifestations pour dire, ô nous, vos fronts populaires,
00:53:44mettez-vous d'accord rapidement, et on verra si ça marche.
00:53:47Ce n'est pas obligatoire que ça marche, mais on verra si ça marche.
00:53:49Ce n'est pas une manifestation pour demander...
00:53:51Mais dans ce cas-là, qu'ils aillent manifester devant le siège des partis du NFP,
00:53:53et pas devant les préfectures.
00:53:54Ni devant l'Assemblée Nationale, parce que c'est ce qu'ils voulaient faire.
00:53:56Ce sera à République.
00:53:57Ça a été interdit devant l'Assemblée Nationale, mais...
00:53:59Place de la République.
00:54:00Mais quand même...
00:54:01Ce n'est pas tellement étonnant.
00:54:03Rappelez-vous qu'il y a eu l'Olympique à la place de la Concorde.
00:54:06Ils n'ont pas encore eu lieu.
00:54:08Alors, Christelle Niaz ?
00:54:09Déjà, c'est une bouteille que je faisais tout à l'heure hors antenne,
00:54:11mais je pensais que l'essence des syndicats, c'était de défendre les gens qui travaillent.
00:54:16J'ai du mal à comprendre comment les syndicats peuvent faire des appels
00:54:20pour revenir ou tenter d'imposer par la force
00:54:25une décision qui doit être prise en chambre,
00:54:27parce que le vote démocratique a déjà été exprimé.
00:54:31Les Français se sont exprimés.
00:54:33Ils n'ont pas donné de majorité.
00:54:34C'est un signe.
00:54:35Donc, ils se sont exprimés.
00:54:37Ils ont dit les choses.
00:54:38Et maintenant, cette décision doit être prise par les députés.
00:54:40Quel est l'objectif ?
00:54:41D'imposer par la force ?
00:54:43Il y a un débat entre les syndicats.
00:54:44Il n'y a aucune imposition par la force.
00:54:46Qu'est-ce que c'est ?
00:54:47C'est une pression physique.
00:54:49C'est quand même une pression physique,
00:54:51et donc une pression psychologique.
00:54:53Sur des élus, bien sûr.
00:54:54Sur des élus du peuple,
00:54:55qui sont en train de se réunir pour la première fois
00:54:58de cette session parlementaire.
00:55:00Faites ce qu'on vous demande, sinon...
00:55:02C'est pas terrible, quand même.
00:55:04Moi, ça me fait quand même penser à 1934,
00:55:06à la question des ligues.
00:55:07J'aime pas trop...
00:55:08C'était l'extrême droite, à l'époque.
00:55:106 février 1934, qui ont attaqué l'Assemblée nationale.
00:55:12Absolument.
00:55:13Bon, là, il n'est pas question d'attaquer,
00:55:14mais c'est une pression psychologique,
00:55:16et c'est une pression physique.
00:55:18Ça me plaît pas.
00:55:19Ça ne correspond pas à ma conception.
00:55:22Ça ne correspond pas à ma conception
00:55:24du fonctionnement de notre démocratie,
00:55:27qui a besoin d'apaisement.
00:55:29Et je pense d'ailleurs que c'est ce que les Français ont dit
00:55:31lors du deuxième tour des élections législatives.
00:55:34Une volonté d'apaisement,
00:55:36et une volonté de trouver une solution à cette crise.
00:55:38C'est notamment Sophie Binet,
00:55:40la patronne de la CGT,
00:55:41qui appelle à ces manifestations.
00:55:43Elle n'est pas du tout en accord
00:55:45avec la secrétaire générale, elle, sa consœur,
00:55:47patronne de la CFDT,
00:55:49Maryse Léon,
00:55:50qui a assuré hier que son organisation
00:55:52n'appellerait jamais à une mobilisation
00:55:56pour faire pression sur l'Assemblée nationale.
00:55:58Vous voyez, il y a un débat entre les syndicats.
00:56:00Bien évidemment.
00:56:01La démocratie, elle s'est déjà exercée.
00:56:03Elle s'est exercée dans les conditions qu'on connaît,
00:56:05même avec toutes les difficultés que ça crée aujourd'hui.
00:56:08On est dans une période d'instabilité, d'incertitude.
00:56:11Les Français, et vous le disiez très bien,
00:56:13ils réclament effectivement de la stabilité,
00:56:15des réponses.
00:56:16Je trouve ça extrêmement arrogant
00:56:18de vouloir imposer par la force
00:56:21un fonctionnement au sein de notre Assemblée,
00:56:23alors que ce que les gens ont dit clairement.
00:56:25Ils ont dit, en dehors du
00:56:27« on a voté pour, on a voté contre »,
00:56:29ils ont dit « on a des problématiques sur les questions de pouvoir d'achat
00:56:32et on est très inquiets sur les questions de sécurité ».
00:56:34Les questions, elles sont entières, elles sont là,
00:56:36elles sont même très prégnantes au regard de l'actualité.
00:56:38On le voit aujourd'hui, sur les questions de sécurité,
00:56:40on en plaint dedans.
00:56:41Et quand on va arriver à la rentrée,
00:56:43là, comme ils sont incapables de se mettre d'accord,
00:56:45on va encore y être.
00:56:46Donc il y a urgence à réagir,
00:56:48et au-delà du dogme,
00:56:49parce que là, c'est de la guerre de pouvoir,
00:56:51c'est de la guerre de personnes,
00:56:53plutôt que de s'intéresser aux problématiques des Français
00:56:56qui ont toujours les mêmes interrogations.
00:56:57Jean-Luc, pour conclure sur ce sujet,
00:56:59vous vous êtes pas un peu gêné,
00:57:00parce que vous voyez bien quand même
00:57:02la critique en faction,
00:57:04enfin en côté factieux un peu,
00:57:06c'est-à-dire que j'essaie de forcer
00:57:08le choix démocratique,
00:57:10d'aller un peu plus vite, d'aller un peu plus loin,
00:57:12et d'aller dans le sens qui est le mien,
00:57:13parce que je suis dans la rue.
00:57:15Non, je vois pas ça du tout.
00:57:17Je pense que ces manifestations vont être extrêmement calmes,
00:57:21parce que c'est dans l'ère du temps,
00:57:24à ce niveau-là,
00:57:25que certains syndicats,
00:57:27parce qu'il n'y a pas que la CGTR,
00:57:28il y a la FSU,
00:57:30il y a le syndicat Solidaire,
00:57:32et que moi j'admire l'ensemble syndical français.
00:57:38Et je crois pas qu'il y ait tant d'opposition que ça,
00:57:41entre Marie-Lise Léon, de la CFDT,
00:57:43et Sophie Binet.
00:57:44Après, les rôles des syndicats sont différents.
00:57:47Leurs façons de faire sont différentes.
00:57:49Mais qu'on ait besoin, à un moment donné,
00:57:51et je le redis,
00:57:53ces manifestations, pour moi, ont un rôle,
00:57:56alors interne ou interne,
00:57:57au Nouveau Front Populaire.
00:57:58Elles n'ont pas un rôle pour déstabiliser l'État.
00:58:01— Donc c'est un débat interne qui s'exprime dans la rue, quoi, au fond.
00:58:04— Ben pourquoi pas ?
00:58:05— Et devant nos préfectures.
00:58:08C'est la pride, en quelque sorte, des syndicats et de la gauche,
00:58:10qui se dit, on se parle de la rue dans la rue.
00:58:12— C'est bien d'utiliser le mot « pride », c'est parfait.
00:58:14— La fierté, version française, oui, du terme.
00:58:17Allez, on vous retrouve tous les quatre pour le dernier de nos débats.
00:58:21Mettez-vous d'accord ce matin.
00:58:23Et vous êtes sur Sud Radio.
00:58:24On est en direct.
00:58:25Très bonne matinée à tous et à tout de suite.
00:58:27— Sud Radio.
00:58:28— Sud Radio.
00:58:29— Parlons vrai.
00:58:30— Parlons vrai.
00:58:31— Sud Radio.
00:58:32— Parlons vrai.
00:58:33— Sud Radio.
00:58:34Les débats de l'été, 10h-13h.
00:58:36Thierry Guerrier.
00:58:38Avec nos quatre débattrices et débatteurs pour ce « Mettez-vous d'accord »,
00:58:42c'est notre dernier quart d'heure avant les JO,
00:58:45dans tous leurs états, avec Joseph Ruiz à partir de midi,
00:58:48après les infos.
00:58:49Et là, je vais vous lancer un défi.
00:58:50Alors, Christelle Niasme, LR, Geneviève Gotzinger, journaliste,
00:58:55Florian Gérard Mercier, gaulliste,
00:58:58et puis Jean-Luc Benamias, proche du Nouveau Front Populaire.
00:59:00Le défi, c'est que vous…
00:59:02Allez, dites-nous, mouillez-vous un peu,
00:59:04dans les six candidats présents ce matin,
00:59:06au perchoir, ça devrait se dessiner d'ici, avec les trois tours,
00:59:09à ce soir, tard, peut-être dans la nuit, peut-être demain matin.
00:59:13Six candidats.
00:59:14Un communiste pour le Nouveau Front Populaire, André Chassaigne.
00:59:17Yael Brune-Pivet, la macroniste critique, tout de même,
00:59:22qui est candidate.
00:59:23Naïma Moutchou, qui est présentée par Horizon,
00:59:25donc Édouard Philippe, une partie de la majorité.
00:59:27Là, il y a déjà une division.
00:59:28Charles de Courson, qui a été lui aussi un parlementaire
00:59:33depuis de nombreuses années, qui connaît bien les arcanes du budget.
00:59:36Présenté par le groupe Liott,
00:59:37donc un groupe centriste un petit peu…
00:59:39qui n'est pas très puissant.
00:59:41Philippe Juvin, présenté par les LR,
00:59:43député des Hauts-de-Seine,
00:59:46médecin, grand médecin urgentiste, bien connu.
00:59:49Et puis Sébastien Chenu, pour le Rassemblement National.
00:59:53Alors, je vous en prie, mouillez-vous.
00:59:55Bon, pas beaucoup de surprises, Jean-Luc Benamias.
00:59:57Votre candidat, c'est qui ?
00:59:59C'est André Chassaigne,
01:00:00mais je reviendrai après sur les compositions qui pourraient arriver.
01:00:03Ah, très bien.
01:00:04Alors, Christelle Niasme.
01:00:06Sans surprise, mon candidat Philippe Juvin,
01:00:08mais après, dans les profils,
01:00:10ce qui m'intéresse dans son profil,
01:00:12au-delà de l'adhésion, on va dire,
01:00:15c'est vraiment…
01:00:16Exactement, c'est ça.
01:00:17On est sur une personne, une personnalité
01:00:19qui a été élue locale, maire, conseiller départemental.
01:00:22Maire de Gare-en-Colombe.
01:00:23Tout à fait, conseiller régieux.
01:00:24Député européen.
01:00:25Député européen,
01:00:26donc il y a un vrai parcours de terrain
01:00:28qui continue à avoir cet engagement local.
01:00:32Il est, comme on dit, macro-compatible,
01:00:35c'est-à-dire qu'au fond, c'est un signal des LR
01:00:37de l'avoir choisi lui ou désigné lui,
01:00:39parce que c'est une façon de dire
01:00:40qu'on pourrait peut-être, demain,
01:00:42discuter avec le Bloc central.
01:00:44Bien que je ne partage pas forcément
01:00:47tout le fonctionnement avec la majorité présidentielle,
01:00:49mais sur ce nouveau gouvernement qui va se composer,
01:00:52il va falloir faire preuve
01:00:53de beaucoup d'intelligence et de consensus.
01:00:55Travailler de la manche très à droite
01:00:57jusqu'à très à gauche.
01:00:58Je pense qu'il faut quelqu'un qui soit consensuel,
01:01:00qui ait de l'intelligence humaine,
01:01:02au-delà d'intelligences...
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