Avec Jean Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication / Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes) / Jonas Haddad, avocat / Régis de Castelnau, avocat et auteur de "Une justice politique" (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire
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NewsTranscription
00:00Et nous allons tenter de nous mettre d'accord aujourd'hui autour de Noémie Allioua.
00:10Bonjour journaliste et séilliste, et bien oui de retour puisque vous avez publié la
00:15terreur jusque sous nos draps et nos droits peut-être, qui est parue chez Plon, donc
00:21vous étiez un petit peu par bons et par vaux.
00:23Jérôme Dubu, membre du Joli Idées d'Horizon, Michel Taubes, fondateur du site d'information
00:29Opinion Internationale et fondateur d'Ensemble Contre la peine de mort, c'est toujours bon
00:33de rappeler cette association, mouvement, dont je ne suis plus membre mais que j'ai
00:41créé de toutes pièces il y a quelques jours, Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des
00:46Droits de l'Homme et ancien membre du Conseil Économique, Social et Environnemental, et
00:50on rappelle qu'en Iran, il y a toujours un jeune rappeur qui est condamné à mort, tout
00:57le monde se bat, et c'est très très difficile, et quand je vois le Conseil de Sécurité
01:03des Nations Unies observer une minute de silence à la mémoire du président iranien qui a
01:11été surnommé le boucher de Téhéran, ça fait mal au cœur.
01:15Et que certains confrères qualifient de président conservateur.
01:20C'est très intéressant d'ailleurs, vous voyez que le terme conservateur souvent est
01:24utilisé pour remplacer le mot islamiste, alors que ce n'est pas du tout pareil.
01:27Il y a plein de conservateurs qui ne sont absolument pas islamistes, et c'est une façon
01:31je pense d'attaquer le conservatisme.
01:33Enfin les islamistes sont très conservateurs quand même.
01:36Ils sont très conservateurs, mais tous les conservateurs ne sont pas islamistes, et je
01:39pense que ce n'est pas la bonne qualification.
01:41C'est pas être conservateur d'être pour la peine de mort, d'être pour la lépidation
01:48des femmes, pour diminuer la valeur des femmes qui représentent un dixième de ce que valent
01:56les autres, etc.
01:57C'est pas être conservateur.
01:58Je vais expliquer à Jean-Luc ce que c'est qu'un conservateur, ça va lui faire plaisir.
02:04On va parler d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, qu'en pensez-vous ? Faut-il désindexer les
02:13retraites et prestations sociales pour faire des économies ?
02:16C'est une petite information qu'on peut lire dans l'Express, grande interview du président
02:23de la République qui est très content de son bilan, si vous avez lu cette interview,
02:27et puis les Européennes, un petit point européen.
02:30On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
02:34Jean-Luc, on va commencer avec vous.
02:35Oui, alors rappelez-moi ce que j'ai dit.
02:38C'était le Macron nouveau sélectionneur de l'équipe de coups de Géo.
02:41C'est n'y un coup de gueule, n'y un coup de cœur.
02:44On a un nouveau sélectionneur pour l'équipe de France de foot des Jeux olympiques.
02:47Donc, M. Macron, avant de partir en Nouvelle-Calédonie, a discuté avec le président du Réal, M.
02:55Pérez, pour lui demander de laisser libre Mbappé pour les Jeux olympiques.
03:00Alors, je rappelle aux Jeux olympiques, pour le foot, c'est une équipe en majorité de
03:05joueurs qui ont moins de 23 ans, mais on a le droit de rajouter trois personnalités
03:11footballistiques, footballeurs en activité, qui ont plus de 23 ans.
03:14C'est plutôt amusant, mais dans la période, ce n'était pas essentiel, mais c'est plutôt
03:20amusant.
03:21Emmanuel Macron en a parlé en disant qu'il faut libérer Mbappé.
03:24Alors, c'est quoi ? C'est un coup de cœur ou c'est un coup de gueule ?
03:28Je n'ai pas compris.
03:29C'est n'y un coup de gueule.
03:30Je l'ai dit.
03:31C'est un coup d'étonnement.
03:32C'est n'y un coup de gueule.
03:33C'est une information extrêmement essentielle.
03:34D'ailleurs, j'en rajoute une.
03:35Nadia Khomeini-Chini, on en parlait dans l'émission juste avant, avait 14 ans et 10
03:40ans.
03:41On cherchait son âge.
03:42Pour moi, elle avait 12 ans.
03:43Gérard Rolls nous disait 16-17 ans, mais moi, je me souviens qu'elle était très jeune.
03:49Ce n'est pas la première fois qu'un président de la République s'occupe d'une équipe
03:52de foot.
03:53Oui, à ce niveau-là, au niveau de la sélection, quand même.
03:58Enfin, Jacques Chirac ne s'en occupait jamais.
04:00Ça, tu t'en rappelles.
04:01Ah, ceci, Jacques Chirac s'en occupait dans les vestiaires parce qu'il venait dans les
04:03vestiaires.
04:04Quand l'équipe gagnait.
04:05Et puis, Sarkozy s'en est beaucoup occupé aussi.
04:10Vous l'y rajoutez, Nadia Khomeini-Chini ?
04:15Je ne vous en dis rien.
04:18C'est tout.
04:19Si Mbappé peut jouer dans l'équipe de France pour les Jeux olympiques, tant mieux.
04:26Mais si ce n'est pas le cas, tant pis.
04:27On a assez de footballeurs.
04:28Oui, mais bon, est-ce que le président de la République, effectivement, doit se mettre
04:32de ça ?
04:33Parce qu'il n'y a pas de sélectionneurs en France.
04:34Pourquoi le président de la République s'en prévoit-il ?
04:36Et en plus, Jean-Luc Benavides, franchement, vous êtes très injustes.
04:40Parce qu'en plus, notre chef d'État, il adore Marseille.
04:43Donc, vous devriez être contents.
04:45Moi, j'aurais bien voulu qu'il y ait Mbappé.
04:48Est-ce que j'ai dit que je n'étais pas content ou content ?
04:51Est-ce que j'ai déprimé à mes compétences ?
04:53Sarkozy s'est occupé dix fois plus du championnat de France avec le PSG que ne l'a fait Emmanuel
04:58Macron.
04:59On va marquer une toute petite pause et on se retrouve dans un instant avec vous pour
05:05commenter l'actualité, en particulier ce long voyage, à la fois long et court, puisque
05:1024 heures, 26 heures de vol pour 12 heures sur place, ça fait 50 heures de voyage.
05:17C'est courageux.
05:18Courageux.
05:19Symbolique.
05:20Symbolique, oui.
05:21On y revient dans un instant avec vous.
05:22Tout de suite.
05:23Sud Radio.
05:24Le 10h midi.
05:25Mettez-vous d'accord.
05:26Valérie Expert.
05:28Nous sommes ensemble pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Jean-Luc Benamias, qui est
05:34avec nous, qui est membre de la Ligue des droits de l'homme et ancien membre du Conseil
05:38économique, social et environnemental.
05:40Michel Taubes, fondateur du site d'information Opinion International.
05:44Noemi Alyoua, journaliste essayiste.
05:46Vous avez publié « La terreur jusque sous nos draps ».
05:49Mais j'ai du mal à le dire.
05:51La terreur jusque sous nos draps.
05:54« La terreur jusque sous nos draps », qui est paru chez Plon, qui parle de cette confrontation
05:58entre les hommes et les femmes.
06:00Vous revenez dans ce livre.
06:02Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous sur un certain nombre de choses.
06:05Vous êtes d'accord qu'il faut sauver l'amour ?
06:08Il faut sauver l'amour.
06:09Absolument.
06:10On est d'accord sur l'essentiel.
06:12Jérôme Dubu, membre du PoliID chez Horizon.
06:15On va parler d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
06:17On va parler des économies que veut faire le gouvernement et puis des européennes.
06:2137 listes.
06:22Est-ce que ce n'est pas un petit peu trop ?
06:23On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
06:27Alors Michel Taubes, je suis intriguée par ce qu'on m'écrit sur ma feuille.
06:30« Visite des détenus de Toul au château de Versailles ».
06:33Absolument.
06:34Alors figurez-vous que…
06:35C'est un coup de cœur ou un coup de gueule ?
06:37C'est un coup de gueule.
06:39Comme vous rappelez que je suis fondateur d'un centre de la peine de mort,
06:42je tiens à rappeler que je suis évidemment très attaché à la dignité des conditions de détention
06:49de nos détenus en France et qu'il y a une incurie malheureusement des moyens
06:54et de l'accompagnement social, psychologique des détenus.
06:58Mais tout de même, il ne faut pas pousser le bouchot trop loin.
07:02Donc il y a la direction de la prison de Toul en Lorraine
07:08qui a proposé aux détenus volontaires de s'inscrire pour une visite
07:14qui aura lieu le 27 juin à Versailles.
07:18Une sortie en excursion avec visite guidée du château de Versailles en une journée.
07:26Et ça laisse pantois.
07:29Parce qu'en fait, il s'agit de détenus.
07:32Oui mais pourquoi ? Quels détenus ?
07:34Dans une prison où sont condamnés des personnes à plus d'un an de prison.
07:39Donc ce ne sont pas des peines légères.
07:41Ce sont des peines lourdes.
07:43Et donc le fait que dans le cadre d'une politique sociale d'accompagnement des détenus,
07:49il soit proposé une sortie touristique pour traverser quand même près de 500 kilomètres
07:55pour aller à Versailles et aller plus de 500 ou 400 et quelques kilomètres autour.
08:00D'une part, ça fait bondir des syndicats de surveillants pénitentiaires
08:05parce que ça pose évidemment des problèmes de sécurité et de moyens dont manquent les personnels.
08:12Et en plus, encore une fois, je pense que par rapport à l'effet dissuasif de la peine,
08:17autant je pense que dans l'espace de la prison, il faut qu'il y ait des activités sociales,
08:22il faut qu'il y ait des activités d'intégration, de la lecture, du travail, des possibilités de travail, etc.
08:27Mais de là, encore une fois, faire une sortie presque scolaire.
08:31Je pense que c'est aller au-delà du raisonnable par rapport à l'équilibre à trouver entre la peine,
08:38son caractère dissuasif et la nécessité d'aider et de prendre en charge les détenus.
08:44Alors les policiers, évidemment, sont, enfin beaucoup de policiers sont contre.
08:49Le ministère de la Justice précise que le régime de cette prison est principalement orienté
08:54vers la réinsertion sociale et la préparation à la sortie des condamnés.
08:58Donc il faut peut-être avoir tous les tenants et les aboutissants, je suis d'accord sur certaines choses,
09:04mais il y a des condamnés, des gens qui ont purgé leur peine ou qui vont sortir dans peu de temps.
09:11Enfin, je sais pas, je...
09:13Écoute, bon d'abord, c'est pas la première fois que ça se produit.
09:16C'est les 350 km qui sont un peu...
09:19C'est la distance, parce qu'effectivement, il y a des risques.
09:21Donc ça veut dire qu'il va falloir...
09:23Parce que je pense qu'en Brazil, il y a des très beaux endroits à visiter.
09:26Donc il va falloir effectivement protéger ce convoi, je sais pas comment il faut appeler ça, ce car,
09:31je sais pas comment ça se passe.
09:32Effectivement, avec des policiers qui pourraient être utiles ailleurs, surtout en ce moment.
09:36Bon voilà, sur le principe de la réinsertion,
09:40moi je suis peut-être un peu bébête et naïf sur ce qui se passe actuellement,
09:44mais je crois encore à la réinsertion.
09:47Oui, mais peut-être un peu de sobriété quand même.
09:51Si on commence à accepter des sorties au château de Versailles,
09:55moi j'imagine déjà les goûter avec les paquets de chips et les petits jeux qu'on va leur distribuer
09:58comme si c'était des enfants de 5 ans.
10:00Dans ce cas-là, on leur offre une croix de bière pour le Costa Rica, si on part comme ça.
10:04On est d'accord sur le principe de la distance.
10:07C'est des hommes qui ont été condamnés par la justice, alors bien sûr,
10:10ils vont être réinsérés dans la société, il faut les accompagner.
10:13C'est vrai que c'est la destination qui est un point étonnant.
10:17Et puis il faut penser aussi aux victimes, vous imaginez,
10:19je veux dire, à partir du moment où on a purgé, où on a été condamné à plus d'un an de prison,
10:24c'est généralement quand même qu'on n'a pas été volé un chewing-gum à Leclerc,
10:27c'est quand même qu'on a fait des choses relativement graves.
10:29Pour peu qu'il y ait des victimes et qu'ils les croisent sur leur route au château de Versailles,
10:33non, non, je pense que c'est vraiment pas... c'est assez indigne, en fait.
10:37C'est assez indigne.
10:39Je pense que c'est indigne, je crois que le terme indigne est un peu excessif, pour le coup.
10:43Mais bon...
10:44Non, non, non, je trouve ça choquant.
10:47Alors, Jérôme, vous, vous aviez un...
10:51Oui, moi j'avais un coup de gueule contre les pratiques de Moscou actuellement.
10:55Elles ne sont pas nouvelles, puisque quand on avait le KGB, on y avait droit aussi.
11:00Mais alors, effectivement, la technique a évolué,
11:02et notamment sur ce qui s'est passé avec les tags, vous vous souvenez,
11:06les mains rouges, essentiellement pleines de sang,
11:10qui ont été taguées sur le mur des Justes, au mémorial de la Shoah,
11:14donc dans le centre de Paris.
11:16Alors, le mur des Justes, pour ceux qui ne le connaissent pas,
11:20je les invite à le visiter, avec le mémorial d'ailleurs, parce que c'est assez poignant.
11:24C'est 3900 Justes français qui ont sauvé des Juifs pendant l'occupation,
11:30et dont les noms sont inscrits sur ce mur.
11:32Certains ont payé de leur vie, évidemment, cette action,
11:37et certains ont été déportés, d'autres ont été assassinés, etc.
11:42Bref, ça a été assez dramatique pendant ces années d'occupation.
11:46Et donc, ce mémorial a été tagué avec des mains rouges,
11:49pleines de sang, c'est la symbolique,
11:51qui rappelle plusieurs choses.
11:53Qui rappelle, un, ce qui s'est passé en 2021 à Ramallah,
12:01avec deux soldats juifs qui ont été massacrés, on peut le dire,
12:07par un certain nombre de Palestiniens en Cisjordanie,
12:10par la foule palestinienne, et qui ont pris leur sang pour s'en laver les mains.
12:17Pour le montrer, donc ça rappelle ça.
12:19Ça rappelle aussi ce qui s'est passé récemment à Sciences Po, bien évidemment.
12:23Et on apprend ce matin que ces tags auraient été,
12:26c'est le canard enchaîné qui le révèle, sous toute réserve.
12:29C'est pour ça que je fais attention, je mets du conditionnel, ça a besoin...
12:33Il y a quand même des preuves.
12:34Enfin, le canard enchaîné...
12:35En général, ils sont bien informés.
12:37Ils ont remonté quand même la filière.
12:39Il y aurait donc, ça aurait été commis par trois Bulgares,
12:44qui se sont enfuis depuis, qui sont partis à Bruxelles, visiblement.
12:47Donc ils auraient commis cet acte odieux et indigne,
12:52pour le coup indigne, dans la nuit du 13 au 14 mai.
12:57Et ils se seraient enfuis.
12:59Et ils auraient été évidemment payés par les services secrets russes, par le FSB.
13:04Bon, alors tout ça mérite évidemment confirmation.
13:08Mais deux choses.
13:10Un, c'est pas la première fois.
13:11Parce que vous vous souvenez des étoiles de David,
13:13qui avaient été apposées sur un certain nombre de façades,
13:17où habitaient les Français de confession juive,
13:20dans le 13e, dans le 14e arrondissement de Paris.
13:23Bon.
13:24Là aussi, on suspecte les services secrets russes.
13:27Bon.
13:28Là aussi, on a visiblement beaucoup de suspicions vis-à-vis des services secrets russes.
13:35La première fois, c'était des Moldaves,
13:37qui avaient été visiblement rémunérés par, effectivement, un milliardaire d'origine russe.
13:42Bon, bref, tout ça a été assez vaseux.
13:44Mais enfin, on voit bien l'origine.
13:45Et tout ceci, sans réaction du gouvernement français.
13:49Moi, je suis quand même atterré de voir que c'est la deuxième fois que ça se produit,
13:53dans des conditions épouvantables, la deuxième fois.
13:56La première fois, c'était déjà pas brillant.
13:58Mais la deuxième fois, c'est encore plus épouvantable.
14:00Et qu'il n'y a pas de réaction.
14:02Si ça s'avère exact, moi, je pense que le gouvernement français doit réagir vigoureusement.
14:07On a aussi des cyberattaques tous les jours, sur nos hôpitaux.
14:11En Nouvelle-Calédonie, on a évité le pire, visiblement, en Nouvelle-Calédonie.
14:15On connaît les auteurs de ces cyberattaques.
14:18On les connaît.
14:19Donc, tout ça reste sans réaction.
14:22Moi, j'avoue que ça me...
14:24Donc, c'était mon coup de gueule.
14:26C'est les marques de fabrique du régime poutinien et de la Russie, plus généralement,
14:30d'essayer de déstabiliser ses adversaires et l'Occident de mille façons.
14:35Comme l'Iran le fait avec le Moyen-Orient, d'ailleurs, finalement.
14:38Et effectivement, ça fait déjà longtemps qu'on entend, et qu'il y a des preuves,
14:42c'est vraiment observable que la Russie fait tout pour déstabiliser
14:49en s'insérant dans des fractures qui existent déjà.
14:52C'est-à-dire qu'on sait qu'il y a aujourd'hui une grande sensibilité sur la question de l'anti-Semitisme,
14:56tout simplement parce que ça explose depuis le 7 octobre.
15:00Les Juifs sont véritablement devenus des cibles en France.
15:05Depuis le 7 octobre, malheureusement.
15:08Et dans cette faille-là qui existe, la Russie s'insère pour encore plus aggraver les fractures.
15:14D'autres pays font ça, on a parlé de l'Azerbaïdjan,
15:17dans ce qui se passe avec la Nouvelle-Calédonie,
15:20on voit bien que ça fait partie de déstabiliser l'adversaire,
15:25ça fait partie du jeu international, mais évidemment, c'est toujours compliqué.
15:30Mais la Russie, ça fait longtemps qu'elle travaille de cette façon-là.
15:33C'est vrai qu'on trouve que la réaction française est assez faible.
15:37Il n'y a jamais eu de grand discours.
15:39Alors peut-être qu'on ne sait pas tout aussi.
15:41Peut-être qu'il y a des choses qui se font, je l'espère, sans forcément en parler dans la presse.
15:46Jean-Luc, vous avez entendu ?
15:48C'est-à-dire que j'ai eu une coupure de réseau ?
15:51Non, mais on parlait de cette information que vous avez certainement vu passer sur ces tags,
15:56les tags des mains rouges, sur le nom des Juifs,
15:59qui auraient été commandités par la Russie, c'est ce que révèle...
16:02Ce n'est pas très nouveau à un certain nombre de pays,
16:05parce qu'on peut rajouter la Chine, sans aucun problème,
16:08sur la création de fake news, pour aller vite.
16:13Est-ce que la France réagit suffisamment ?
16:17Est-ce que l'Union Européenne réagit suffisamment ?
16:20C'est là toute la complexité, parce que l'Union Européenne
16:22n'est pas très coordonnée par rapport à tout cela.
16:25Pas vraiment, Michel ?
16:27Non, non, moi je...
16:28Vous êtes d'accord avec ça ?
16:31Je pense que ça entretient l'antisémitisme ambiant,
16:34et c'est fait pour cela, à mon avis, en partie.
16:37Vous vous souvenez qu'aux Etats-Unis, le dernier mandat de Donald Trump,
16:39on l'avait accusé d'avoir gagné à cause des Russes ?
16:41Il y avait eu toute la procédure d'impeachment, etc.,
16:44qui finalement avait conclu que ça n'avait pas joué à ce moment-là.
16:49Mais enfin, on sait que la Russie déstabilise le jeu mondial.
16:53On sait aussi qu'ils ont essayé en France en 2017,
16:56parce qu'il y a eu des témoignages très précis
16:58de la part de l'équipe de campagne de Macron,
17:00je m'en souviens très bien parce que j'y étais,
17:02en disant qu'effectivement, il y a des tentatives de déstabilisation
17:05du corps électoral par la Russie.
17:07Déjà, à l'époque, c'était en 2017.
17:09On marque une toute petite pause,
17:11et on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
17:20Et nous sommes ensemble avec vous pour commenter l'actualité.
17:24Votre coup de gueule.
17:26Mon coup de gueule, en tout cas, c'est quelque chose
17:29que je trouve assez intéressant de noter.
17:31C'est le président turc, vous avez peut-être vu ça passer,
17:34Recep Tayyip Erdogan, qui a fait un discours
17:36à l'issue d'une réunion de son gouvernement
17:38pour parler de l'Eurovision.
17:40Qu'est-ce qu'il dit de l'Eurovision ?
17:41Il l'accuse de corrompre les valeurs de la famille traditionnelle,
17:44il explique que les candidats sont des chevaux de troie
17:46de la corruption sociale, qu'il est impossible
17:48de trouver des gens normaux, etc.
17:50Et donc il accuse complètement l'Eurovision du pire,
17:54il explique qu'il est très content que son pays
17:56se soit retiré, etc.
17:57Ce qui est intéressant, si vous voulez,
17:59c'est qu'il a tort, mais il n'a pas complètement tort.
18:02Il y a des excès à l'Eurovision, vous le savez,
18:04on se souvient de Conchita Wörth
18:06qui avait gagné il y a quelques années,
18:08et puis cette année c'est Nemo, le chanteur suisse,
18:10qui est la première personne non-binaire
18:12à gagner ce concours.
18:14C'est d'ailleurs le lieu de l'excès, de la nudité,
18:19de tout ce qu'il peut y avoir de plus excessif
18:22et de marginal.
18:24Et ce qui est intéressant, c'est qu'en fait,
18:26c'est pas le premier, la plupart des...
18:28Souvent, j'ai en tête plus précisément
18:32Vladimir Poutine, qui dans ses discours aussi
18:35attaque l'Occident de cette façon-là.
18:37C'est-à-dire que finalement,
18:39disons, nos excès de liberté,
18:41qu'on peut grossièrement appeler le wokisme,
18:43sont utilisés par les régimes autoritaires
18:46pour nous condamner.
18:48Et le problème, c'est que parfois,
18:50ils n'ont pas complètement tort.
18:52Quand la Russie veut attaquer la France,
18:54ou qu'elle veut attaquer l'Europe,
18:56ou qu'elle veut attaquer l'Occident,
18:58souvent, elle prend des exemples
19:00de nos excès qui sont assez justes.
19:02Et donc, ce qui est intéressant,
19:04c'est de voir que là, Erdogan
19:06fait un petit peu la même chose.
19:08Voilà.
19:10En quoi M. Erdogan est bien placé
19:12pour nous donner des leçons ?
19:14Ce qui est intéressant, c'est le fond de son discours
19:16et la façon dont on attaque l'Occident
19:18par le wokisme.
19:20Comme si ce n'était pas l'alpha et l'oméga
19:22de l'Occident, l'Eurovision.
19:24Moi, je voulais vous faire réagir
19:26sur une petite phrase qui était dans un article
19:28dans Le Parisien ce matin.
19:30C'est Elisabeth Borne qui dit
19:32qu'elle confie elle-même
19:34prendre le goût
19:36à la politique.
19:38J'aime être sur le terrain,
19:40j'aime faire campagne,
19:42je veux comprendre le pessimisme
19:44et le désarroi des Français.
19:46Moi, les bras m'en tombent.
19:48Elle a été Première Ministre.
19:50Vous savez, ça me fait penser à cette histoire
19:52qui m'a beaucoup marquée quand j'étais
19:54sur LCI. Je faisais énormément d'émissions
19:56autour du handicap,
19:58en particulier des enfants autistes,
20:00de cette situation. Et j'avais reçu
20:02une secrétaire d'Etat aux personnes handicapées
20:04qui était venue, qui avait été confrontée
20:06à la réalité, justement, de parents
20:08d'enfants autistes. Et à la fin de l'émission,
20:10elle m'avait dit « Est-ce que vous pourriez me donner les coordonnées
20:12de ces gens ? » Alors je lui avais dit « Oui »
20:14parce qu'il y a des gens qui appelaient aussi en larmes, en disant
20:16« Qu'est-ce que mon enfant à 20 ans va devenir ? »
20:18Et elle m'avait dit « Donnez-moi les coordonnées
20:20de ces gens. » Et je lui ai dit « Mais pourquoi ? » Et elle me dit
20:22« Pour me plonger dans la réalité. » Ça m'a fait
20:24penser à ça. C'est-à-dire qu'on avait une secrétaire d'Etat
20:26totalement déconnectée de la réalité
20:28de ses familles. Et quand j'ai lu cette
20:30phrase, ça m'a interpellée. Je me suis dit
20:32« Mais comment on peut être à ce point
20:34éloignée des choses pour dire
20:36« Je voudrais prendre conscience du désarroi
20:38des Français, mais qu'elles sortent, qu'elles aillent
20:40faire ses courses, qu'elles aillent voir
20:42enfin je ne sais pas.
20:44Non ? » Oui, vous avez entièrement
20:46raison. C'est vraiment la déconnexion en fait
20:48de certains responsables
20:50politiques, même au plus haut niveau, avec la réalité
20:52du terrain. « Je veux comprendre le pessimisme
20:54et les arroirs des Français, c'est-à-dire qu'elle ne s'inclut même pas dedans. »
20:56C'est ce que voulait Emmanuel Macron quand il est arrivé.
20:58Vous vous souvenez ? Lorsqu'il a débarqué
21:00dans l'échiquier politique, il a
21:02dit « Moi, je veux créer une génération
21:04de politiciens qui ne sont pas politiciens. » Il a
21:06complètement recréé
21:08la classe politique
21:10avec des personnes qui n'étaient pas issues
21:12du milieu politique. C'était ce qu'il voulait faire.
21:14« Qui auraient dû être dans la vie, pour le coup. »
21:16« Mais Elisabeth Borne a toujours été une politique. »
21:18« Oui, elle n'avait pas de fonction. »
21:20Alors, pire que ça, elle a été une politique
21:22mais elle a été aussi une haute fonctionnaire.
21:24Elle a eu des millions de fonctions
21:26à la tête de grandes entreprises publiques.
21:28Elle a été préfète.
21:30Elle a une carrière
21:32publique en fait. Et donc ça veut donc dire
21:34dans sa phrase
21:36elle nous dit donc
21:38que 30 ans, ou 20 ans,
21:4025 ans de carrière
21:42dans la haute administration française
21:44ou la haute administration politique française
21:46vous coupe du terrain.
21:48C'est-à-dire qu'elle va voir les vrais gens.
21:50Elle est aux eaux. Elle va voir les vrais gens.
21:52Elle met ses bottes.
21:54Vous vous souvenez quand Jean-François
21:56Copé nous disait que le pain au chocolat était à 4 euros ?
21:58Non, il n'a jamais dit ça.
22:00Si, si, je me rappelle très très bien.
22:02Alors là, François, je vous l'envoie ça.
22:04Pour le coup, je le connais bien.
22:06Il est maire de Meaux depuis 1995.
22:08Il a révolutionné sa vie.
22:10Il a eu un éclat naturel.
22:12C'est un mauvais exemple.
22:14Je peux vous en sortir plein des choses comme ça.
22:16La déconnexion des politiques avec la réalité,
22:18bien sûr que si, c'est vrai.
22:20Mais c'est quoi dire la phrase ?
22:22C'est totalement vrai.
22:24Jean-Luc,
22:26qu'est-ce que vous...
22:28Alors, s'il y a quelqu'un sur lequel
22:30je ne peux pas faire de critique
22:32sur le fait qu'il a les pieds sur terre.
22:34Mais il s'est trompé sur le prix du pain au chocolat.
22:36Enfin, je veux dire, c'est de notre côté, il était public.
22:38Il a gouverné une ville pendant des années
22:40parce qu'il était élu avec 80% des voix au premier tour
22:42depuis 1995.
22:44C'était en 2021.
22:46Il estimait que le prix d'un pain au chocolat
22:48était à 10 ou 15 centimes.
22:50Il s'est trompé.
22:52Oui, mais ce n'est pas 4 euros.
22:54Non, il n'était pas très loin.
22:56Chez Lidl, c'est 95 centimes.
22:58Monsieur Lidl, ça vous choque ou pas
23:00cette phrase d'Elisabeth Borne,
23:02vous qui avez été un politique ?
23:04Valérie, excuse-moi,
23:06ce genre de déclaration,
23:08je ne dis pas que le Parisien vit des bêtises,
23:10mais je demande à vérifier.
23:12Parce qu'Elisabeth Borne, moi je veux bien qu'il soit largement...
23:14On a beaucoup de ministres,
23:16hommes et femmes, qui sont très loin de la réalité.
23:18Il ne me semble pas, je ne vais pas défendre Elisabeth Borne
23:20plus que ça, que ce soit
23:22la plus lointaine des réalités.
23:24Sérieusement.
23:26Cette phrase, en tout cas, interpelle.
23:28Et la suite, c'est mon but.
23:30Mon but dans la vie, c'est que ce ne soit pas
23:32Marine Le Pen en 2027.
23:34Je n'ai pas envie de ça pour mon pays.
23:36Non, mais la phrase, je veux comprendre
23:38le pessimisme et le désarroi des Français.
23:42C'est une déconnexion
23:44d'un certain nombre de ministres,
23:46depuis plusieurs années, et pas uniquement avec le gouvernement Macron.
23:48Par rapport à la réalité,
23:50ça se voit.
23:52Il y a vraiment une déconnexion
23:54du monde réel.
23:56Je le dis souvent sur cette antenne,
23:58la déconnexion complète par rapport au monde syndical,
24:00quelles que soient les tendances,
24:02les sensibilités syndicales, est absolument effrayante.
24:04On ne s'appuie plus sur les corps intermédiaires.
24:06Cette déconnexion avec les corps intermédiaires,
24:08associatifs, syndicaux, pour moi,
24:10est une très mauvaise chose.
24:12Il y a aussi le problème du non-cumul des mandats.
24:14Quand vous êtes un député lambda
24:16et que vous êtes élu uniquement député
24:18et que vous n'avez pas de mandat local,
24:20vous ne recevez pas les gens, vous ne connaissez pas leurs problèmes.
24:22Les élus locaux vous snobent
24:24parce que vous ne leur apportez rien,
24:26et donc vous êtes complètement déconnecté
24:28de cette réalité-là.
24:30Donc ce non-cumul des mandats
24:32était une connerie majeure.
24:34Bon, passons
24:36sur ce sujet.
24:38Le non-cumul, tu as raison,
24:40le non-cumul par rapport aux députés.
24:42Pas les sénateurs.
24:44Ce n'est pas le non-cumul général.
24:46Ça n'a jamais empêché personne de dormir, d'être député maire
24:48et d'avoir deux mandats.
24:50On va marquer
24:52une petite page de pub.
24:54On se retrouve dans un instant.
24:56Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
24:58Coup de com', est-ce qu'il était temps ?
25:00Est-ce qu'il reprend les choses en main ?
25:02Que va-t-il pouvoir faire ? Beaucoup de questions.
25:04Avec vous, à tout de suite.
25:12Et l'actualité, c'est évidemment
25:14ce voyage d'Emmanuel Macron
25:16pour la Nouvelle-Calédonie.
25:18Il est en route vers la Nouvelle-Calédonie.
25:20Il a décidé de faire
25:22ce voyage pour tenter
25:24de calmer les choses.
25:26Notre ami Éric Revelle qui m'écoute me dit
25:28qu'Emmanuel Macron s'est autodésigné
25:30comme médiateur en chef sur la Calédonie.
25:32C'est vrai que Mitterrand avait fait la même chose.
25:34J'ai vu un extrait ce matin sur
25:36CNews. Le risque politique est énorme.
25:38Et pour quelles annonces ?
25:40Éric, vous faites l'émission à ma place,
25:42mais c'est les bonnes questions qu'on peut se poser.
25:44Risque politique. Alors, Jean-Luc,
25:46je pense que vous pouvez commencer.
25:48Vous en pensez quoi de cette visite ?
25:50L'histoire néo-calédonienne
25:52de la Canaquie et de la Nouvelle-Calédonie
25:54est une histoire ancienne, millénaire
25:56pour les Canaques, centenaire
25:58pour ce qu'on appelle les métropolitains.
26:02La façon de gérer
26:04l'après, parce qu'il s'agissait bien
26:06de gérer après
26:08les histoires des années 80-90,
26:10de gérer la phase de décolonisation.
26:12Il y a eu
26:14trois référendums, deux référendums
26:16dans lesquels les forces politiques
26:18canaques et métropolitaines
26:20s'étaient présentées. Le troisième référendum,
26:22il y a eu boycott
26:24des mouvements canaques.
26:26Et aller tout d'un coup
26:28décider de passer en force
26:30donne la situation
26:32dans laquelle on est, qui est une situation
26:34absolument déplorable,
26:36dangereuse, violente.
26:38Il y a trop de morts, il y a trop de blessés graves,
26:40il y a des gens qui ont peur.
26:42Globalement, le fait que
26:44Emmanuel Macron y aille,
26:46c'est pourquoi pas. J'ai lu
26:48ce matin, et ce n'était pas
26:50une certitude, que les dirigeants
26:52du FNLKS, canaques,
26:54disent
26:56ok, il est là, nous allons discuter.
26:58Alors qu'ils avaient refusé, rappelez-vous.
27:00Ce n'est pas exactement ce qu'ils ont dit.
27:02Je ne sais pas exactement
27:04ce qu'ils ont dit.
27:06Ils n'ont pas dit ok.
27:08Quand on essaie
27:10d'écouter un discours pacifié,
27:12il vaut mieux l'écouter.
27:14Sérieusement.
27:16Car ça ne se règlera pas
27:18avec un gagnant d'un côté
27:20et un gagnant de l'autre.
27:22Ça n'existera pas. Il faut qu'à ce niveau-là,
27:24il y ait un compromis.
27:26Quelques secondes sur le compromis qui a été passé
27:28dans les années 90.
27:30Ce compromis s'est fait avec qui ?
27:32Michel Rocard, tout le monde le sait.
27:34Les églises protestantes et catholiques.
27:36Et les deux leaders à l'époque,
27:38Jean-Marie Djibao et Jacques Lafleur.
27:40Jacques Lafleur, métropolitain,
27:42habitant de la Nouvelle-Calédonie,
27:44de la droite néo-calédonienne,
27:46et Jean-Marie Djibao.
27:48Il faut bien arriver à cela, si on a envie d'en sortir.
27:54Je suis très circonspect sur cette affaire calédonienne.
27:56J'entends bien qu'effectivement,
27:58il faut trouver des consensus,
28:00il faut trouver des gens
28:02avec qui parler.
28:04Comment ça fonctionne entre
28:06ce qu'on appelle les caldoches et les canaques ?
28:08Qu'il y ait un consensus, etc.
28:10C'est ce qui a été fait en 1988
28:12avec les accords de Matignon.
28:14Ils ont été renouvelés en 1998
28:16avec les accords de Nouméa.
28:18Lionel Jospin était Premier ministre.
28:20Effectivement, on a dit
28:22on va faire un certain nombre de référendums
28:24et puis on va voir ce que ça donne.
28:26Et il y a eu deux référendums
28:28qui ont été organisés
28:30de manière parfaitement légale.
28:32Tout le monde y a participé
28:34et le référendum a donné
28:36un nom clair et net à l'indépendance.
28:38Il y en a eu un troisième
28:40où effectivement les canaques,
28:42les représentants des indépendantistes,
28:44ont boycotté et ça a été 80 ou 90%
28:46pour le nom à l'indépendance.
28:48Donc ce n'était pas très significatif.
28:50Mais les deux premiers, il y a quand même eu
28:52une expression du suffrage universel
28:54qui était claire en disant
28:56on veut rester dans la République française.
28:58Donc c'était assez clair.
29:00Et depuis, malheureusement,
29:02les accords de Nouméa
29:04en 88,
29:06moi je n'ai pas l'impression que...
29:08Alors il y a eu une stabilisation,
29:10on a eu une espèce de paix civile, etc.
29:12Mais je n'ai pas l'impression qu'il y a eu
29:14de grands changements. Alors c'est ça qui m'inquiète
29:16si vous voulez, c'est qu'à force de consensus
29:18on n'arrive pas à avancer.
29:20Économiquement,
29:22l'île n'a pas progressé.
29:24Elle est toujours sous tutelle de la métropole.
29:26Socialement, on voit bien que ça n'a pas progressé
29:28non plus. Il y a des poches de pauvreté
29:30énormes.
29:32J'en parlais autre jour
29:34avec la présidente du MEDEF
29:36de Nouméa, elle me disait
29:38il y a des poches de pauvreté, on ne sait pas quoi faire.
29:40Et tout ça, avec
29:42des accords qui ont été dans le consensus.
29:44Donc je me suis, je me demande,
29:46mais c'est peut-être complètement idiot ce que je dis,
29:48et iconoclaste,
29:50je me demande s'il ne faut pas un jour
29:52se mettre autour d'une table, revoir
29:54ces accords, et dire qu'est-ce qu'on fait de cette île.
29:56Parce que là, on est
29:58dans la stabilisation, et un peu
30:00dans une espèce de
30:02consensus qui empêche d'avancer.
30:04Qui empêche d'avancer.
30:06Comment dire ?
30:08D'abord, il y a eu
30:10un premier référendum, je tiens à le dire,
30:12en 1987,
30:14avant la grotte d'Ouvéa,
30:16où qui avait été
30:18boycotté par les indépendantistes,
30:20mais où il y avait eu un très fort
30:22taux de participation électorale,
30:24qui avait voté pour l'ancrage
30:26dans la République française.
30:28Et c'est très intéressant, parce qu'à l'époque,
30:30le corps électoral de ce premier
30:32référendum
30:34avait permis à tous les
30:36néo-caïdoniens qui étaient sur le sol
30:38depuis trois ans et plus,
30:40de voter. Et en fait, la réalité,
30:42c'est qu'on est en train de céder.
30:44On est en train de céder,
30:46non seulement à la violence,
30:48et à la pire des violences.
30:50On ne sait pas, on n'a pas les déclarations
30:52du président de la République.
30:54Vous croyez qu'Emmanuel Macron,
30:56il va aller en Nouvelle-Calédonie pour dire
30:58qu'en juin, la réforme sera votée ?
31:00On n'a pas les déclarations encore.
31:02Mais même,
31:04ne parlons pas d'Emmanuel Macron,
31:06parlons de Gérard Larcher et de la présidence
31:08nationale qui, je crois, ont proposé
31:10qu'on reporte au calendre grec
31:12le vote du...
31:14Moi, je le regrette,
31:16je le regrette,
31:18parce qu'on est en train de faire
31:20le jeu,
31:22on est en train de faire le jeu,
31:24à court terme, de ceux qui font de la violence,
31:26et surtout, à moyen terme,
31:28des partisans de l'indépendance
31:30de la Nouvelle-Calédonie. On ne se rend même pas compte,
31:32on a mis le doigt, là,
31:34dans une fragilisation
31:36de la présence française dans le monde.
31:38Il y a trois ans,
31:40il y a eu le feu en Guadeloupe,
31:42il y a eu des émeutes terribles en Guadeloupe.
31:44Vous avez Mayotte,
31:46qui est également une véritable poudrière.
31:48Et vous avez, en fait, une stratégie
31:50mais clairement assumée,
31:52relayée d'ailleurs aujourd'hui par la France Insoumise,
31:54de fragilisation
31:56de la présence française dans
31:58ces Outre-mer, qui est
32:00dramatique. Et donc, le fait
32:02d'avoir... de céder à la violence,
32:04je pense que c'est, encore une fois,
32:06absolument dramatique. Moi, je pense que
32:08socialement, il aurait fallu,
32:10et il est encore temps, d'investir
32:12massivement dans l'ascenseur social,
32:14dans l'accompagnement
32:16des canaques, etc.
32:18Mais ne cédons pas sur le politique.
32:20Mais qu'est-ce que vous allez investir avec des gens
32:22qui ne veulent pas forcément de vous...
32:24Qui ont massacré le pays
32:26et qui ne veulent pas des Français.
32:28Donc, quelle entreprise va investir ?
32:30Il va y avoir des milliards de travaux.
32:32Mais sur l'aspect politique, et ce qu'évoquait
32:34Éric Reuvel, c'est un risque politique
32:36pour Emmanuel Macron, ce voyage.
32:38Moi, je pense que c'était nécessaire. Alors, on sait qu'Emmanuel Macron n'est pas
32:40zoro. C'est pas parce qu'il va arriver 24 heures
32:42que la situation va se calmer tout d'un coup.
32:44Mais c'était nécessaire. On ne peut pas dire
32:46à ce morceau de territoire que c'est la France
32:48et, lorsqu'il y a des choses graves,
32:50ne pas aller sur place et ne pas prendre la situation
32:52à bras-le-corps. Il y a eu
32:54quand même six morts. Et c'est une situation
32:56extrêmement compliquée.
32:58Aujourd'hui, vous êtes Français, on ne peut pas les abandonner
33:00non plus à leur sort.
33:02C'est la question de la visite de
33:04Macron. Mais sur le fond, il faut simplement
33:06faire respecter la démocratie, encore une fois.
33:08Il y a déjà eu trois référendums.
33:10Marine Le Pen a quand même surpris tout le monde en proposant
33:12encore un quatrième, ou pourquoi pas un cinquième,
33:14un sixième. Je veux dire, là,
33:16on ouvre... On peut continuer
33:18jusqu'à demain, si vous voulez.
33:20Mais, je veux dire, la démocratie, c'est exprimé.
33:22Il faut la respecter. Et surtout, il ne faut pas
33:24s'abaisser.
33:26Ah ben voilà, vous la prenez.
33:28On ne peut pas s'abaisser dès qu'il y a de la violence.
33:30Quand on est dans le consensus comme ça
33:32pendant 40 ans, eh bien, on n'avance pas.
33:34Et c'est ce qui se passe. L'île, vous la prenez
33:36en 88, vous la prenez aujourd'hui,
33:38elle est la même. Elle n'a pas progressé.
33:40Il y a toujours ces poches de pauvreté.
33:42Il y a des jeunes qui sont en déshérence.
33:44Il y a une situation économique qui ne progresse pas.
33:46J'ai l'impression qu'à force de
33:48consensus, finalement, on gèle un peu
33:50tout et personne ne veut avancer.
33:52C'est ça qui m'inquiète.
33:54Jean-Luc ?
33:56Les jeunes en déshérence, c'est des
33:58jeunes canaques qui vivent
34:00à Nouméa, où la situation
34:02est effectivement la plus violente.
34:04Les...
34:06L'ancienne politique
34:08séculaire de l'histoire
34:10canaque continue, dans le reste
34:12du territoire canaque, de la
34:14Nouvelle-Calédonie, à avoir
34:16des coutumes diverses et
34:18variées, historiques.
34:20Je voulais rajouter quelque chose. Il ne vous a pas échappé
34:22qu'en dehors de le Président de l'Assemblée
34:24nationale et du Sénat, la Présidente et le Président,
34:26les quatre Présidents
34:28des régions françaises, Guadeloupe,
34:30Martinique,
34:32je n'hésite pas à en oublier,
34:34Réunion, ont demandé
34:36à ce qu'on reporte, tout cela.
34:38Car ils sont très inquiets, eux aussi,
34:40par rapport aux situations.
34:42Ils sont tous de gauche.
34:44Mais non !
34:46Qu'est-ce que ça prédit ?
34:48Jean-Luc, voyons.
34:50Le Président de la Guadeloupe,
34:52il a mis de l'huile sur le feu.
34:54J'essaye d'avoir un regard
34:56géopolitique, par rapport à tout cela.
34:58Alors si on me répond, ils sont tous
35:00de gauche, alors c'est normal. Non, c'est pas le vrai.
35:02C'est pas la réalité. La réalité, c'est les
35:04difficultés, les difficultés
35:06de la France, c'est pas le seul
35:08pays, mais nous on a encore beaucoup de colonies,
35:10ou d'anciennes colonies, les difficultés
35:12à gérer tout cela.
35:14Si on voit arriver...
35:16M. Pisani, à l'époque,
35:18avait développé
35:20un processus possible,
35:22il n'a pas été totalement écouté,
35:24de système d'indépendance
35:26association. C'est-à-dire que ces pays-là,
35:28ces régions-là, ont besoin
35:30de liaisons avec l'Hexagone,
35:32avec la France.
35:34Mais clairement,
35:36vu où elle se situe,
35:38elle se situe dans d'autres orbites,
35:40forcément géopolitiques. Il ne vous a pas échappé
35:42que la géopolitique mondiale est totalement
35:44bouleversée. C'est ce que j'allais vous dire,
35:46mais il ne vous a pas échappé non plus, cher Jean-Luc,
35:48que la Chine est là.
35:50Vous prenez la situation
35:52du Vanuatu
35:54qui est sous domination
35:56chinoise, et la Chine n'attend qu'une chose,
35:58c'est de pouvoir récupérer un territoire
36:00comme celui de la Nouvelle-Calédonie.
36:02Il y a des enjeux géostratégiques,
36:04militaires...
36:06Mais que peut faire Emmanuel Macron ?
36:08Ce voyage spectaculaire,
36:10puisque 50 heures de vol pour
36:1212 heures ou 24 heures...
36:14C'est symbolique.
36:16On attend des annonces.
36:18Quelles annonces il peut faire ?
36:20Il semblerait qu'il mette en place
36:22une mission technique
36:24avec des hauts fonctionnaires,
36:26et c'est là que je ne comprends pas,
36:28dans les injonctions paradoxales,
36:30il se déplace en personne,
36:32c'est hyper politique, et en même temps,
36:34probablement pour mettre en place
36:36une mission technique, alors qu'il y a
36:38des hommes politiques éminents,
36:40comme...
36:42Il y a Edouard Philippe qui s'est beaucoup occupé
36:44du dossier...
36:46Le dernier Premier ministre de France,
36:48excusez-moi...
36:50Jean-Marc Ayrault ?
36:52Non, le dernier.
36:54L'avant-dernier, excusez-moi...
36:56Le 15 novembre ?
36:58Qui a aussi proposé ses services,
37:00et je trouve effectivement,
37:02si Emmanuel Macron juge
37:04que sa personne est indispensable sur place,
37:06il faut qu'il l'assume,
37:08et qu'il continue après le suivi politique.
37:10Est-ce qu'il sait ce qu'il va...
37:12Est-ce qu'il sait déjà
37:14ce qu'il peut ou ce qu'il va annoncer ?
37:16Le carnet de chèques ?
37:18Le carnet de chèques, c'est pas forcément
37:20ce qu'attendent les Calédoniens.
37:22Le fait qu'il y ait lui-même qui se déplace,
37:24ça pose pas de débat.
37:26Je comprends pas la question d'Éric Revelle,
37:28il est anti-macroniste primaire,
37:30bon d'accord, mais là, c'est pas le sujet.
37:32Il y a le Président de la République,
37:34il va où il veut, quand il veut,
37:36et il annonce ce qu'il veut.
37:38Ça, c'est la légitimité du Président de la République.
37:40Mais, encore une fois,
37:42j'entends, avec inquiétude,
37:44un certain nombre de commentateurs
37:46et de commentaires disant que
37:48on a oublié l'esprit
37:50des accords de Matignon,
37:52des accords de Nouméa,
37:54il faut revenir aux accords de Matignon,
37:56on était dans le consensus, tout allait bien,
37:58on a eu la paix civile pendant 40 ans,
38:00mais pendant ce temps-là, l'île a régressé.
38:02Je suis désolé de le dire, l'île a régressé.
38:04Est-ce qu'il faut continuer dans cette voie-là ?
38:06Moi, je ne le crois pas.
38:08En tout cas, c'est pas nous ce qu'ils ont fait
38:10qu'on a régressé.
38:12La production industrielle
38:14de l'alumé calédoniste,
38:16c'est non nickel.
38:18Pardon, c'est non nickel.
38:20Or, malheureusement,
38:22le prix du nickel
38:24est en grande baisse. Il y avait un partage
38:26par rapport à la gestion des différentes entreprises
38:28du nickel en Nouvelle-Calédonie
38:30entre
38:32les canaques et
38:34les néo-calédoniens qu'on peut appeler
38:36les caldoches.
38:38Globalement, cette histoire
38:40qui est une richesse totalement
38:42existante est en train, malheureusement,
38:44pour des raisons économiques et des raisons industrielles
38:46de tomber. Précisément, c'est ce que je reproche
38:48à ceux qui ont gouverné
38:50cette île, que ce soit au niveau État
38:52ou au niveau territorial, de ne pas avoir
38:54envisagé une reconversion économique.
38:56On sait très bien que le nickel,
38:58depuis longtemps,
39:00c'est que l'économie néo-calédonienne
39:02ne peut pas reposer uniquement
39:04sur le nickel, on le sait.
39:06Éric Creval vous répond. Emmanuel Macron
39:08à Nouvelle-Calédonie. Édouard Philippe dit
39:10effectivement, j'ai la dépêche sous les yeux,
39:12il espère des annonces à la hauteur.
39:14Alors, est-ce qu'Édouard Philippe est lui aussi
39:16Emmanuel Macron ? Parce qu'il est assez dubitatif
39:18dans la dépêche, effectivement.
39:20Les propos d'Édouard Philippe
39:22sont assez
39:24ambiguës.
39:26C'est pas parce que je suis chez Horizon que je suis d'accord avec
39:28Édouard Philippe sur ce sujet. La France qui a une relation compliquée
39:30avec son histoire coloniale a une possibilité
39:32de trouver une solution originale, même si
39:34c'est plus difficile qu'il y a trois mois. On sait quand même
39:36débrouiller comme des manches dans cette affaire.
39:38Mais la solution originale, si c'est de revenir
39:40aux accords en disant consensus,
39:42pas de vagues, guerre civile,
39:44on a peur parce qu'effectivement
39:46il y a des destructions, il y a des morts, etc.
39:48Et donc, on gèle la situation
39:50pendant encore 40 ans, comme je l'ai
39:52entendu de la part de Mme Marine Le Pen.
39:54Ça n'a pas de sens, enfin ! C'est une île qui est
39:56en train de s'effondrer économiquement,
39:58de s'effondrer, et socialement.
40:00En fait, de toute façon, je trouve que nos politiques
40:02de tous bords n'ont pas assumé
40:04la volonté
40:06de définitivement
40:08ancrer le Nouvelle-Calédonie dans
40:10la République française. Et moi,
40:12je représente toujours les accords de Nouméa
40:14et de Matignon comme étant les tables de la loi,
40:16mais j'ai trouvé
40:18absurde l'idée de prévoir
40:20trois référendums. Il aurait fallu voter
40:22une fois pour toutes,
40:24et passer à autre chose.
40:26Et passer à quoi ? Jérôme Dubus
40:28vous disait, vous avez raison,
40:30misons sur une reconversion économique
40:32et sociale de l'île,
40:34plutôt que de s'enfermer
40:36dans le jeu des indépendantistes,
40:38qui est, encore une fois,
40:40maintenir la question,
40:42et je répète ce qui s'est passé la semaine
40:44dernière, et si Emmanuel Macron
40:46cède un tant soit peu aux revendications,
40:48en faisant des annonces
40:50de report, par exemple, à la Réunion du Congrès,
40:52etc., en Martinique,
40:54en Guadeloupe,
40:56à la Réunion, en Guyane,
40:58en Guyane, vous allez voir,
41:00Taubira, elle va être
41:02devant debout en disant, il faut un même
41:04processus d'autonomisation,
41:06ça va être dramatique, ça va faire boule de neige.
41:08Quel mélange !
41:10Tout ça ne se compare pas,
41:12mais les problématiques sont à peu près
41:14les mêmes dans la décolonisation.
41:16Mais tout ça ne se compare pas !
41:18Je ne vois pas Christian Taubira comparer
41:20ce qu'est la Guyane...
41:22Jean-Luc, pourquoi vous parlez de décolonisation ?
41:24Non, non, c'est important !
41:26Pourquoi vous parlez de décolonisation ?
41:28Mais on n'est pas en 1960, quoi !
41:30Pourquoi décolonisation ?
41:32Vous voulez décoloniser la Nouvelle-Calédonie, c'est ça ?
41:34Parce que c'est la réalité !
41:36Parce que c'est la réalité !
41:38On ne vous mettra pas d'accord !
41:40Il existe des peuples autochtones !
41:42On ne vous mettra pas d'accord !
41:44Et alors, ce n'est pas compatible avec la République française ?
41:46Ça peut l'être ! Si on décide la République, on les respecte !
41:48Allez, stop !
41:50On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
41:54Sud Radio, le 10h midi,
41:56mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
41:58Et je voulais qu'on en dise
42:00quelques mots, quand même, sur ces
42:02européennes, 37 listes,
42:04des têtes d'affiches et
42:06quelques habitués qui reviennent.
42:0837 listes, c'est beaucoup.
42:10J'ai vu hier, je ne sais pas si vous avez vu,
42:12que Dieudonné et Francis Lalanne
42:14avaient déposé
42:16une liste
42:18et Dieudonné, comme à son habitude,
42:20réclamait du pognon. Il avait besoin de pognon
42:22pour lancer cette liste.
42:24Donc, vous, Jean-Luc,
42:26qui avez un peu d'expérience...
42:28Alors, 37 listes, je rappelle
42:30qu'il y en avait 34 la dernière fois.
42:32Une élection européenne,
42:34quand on veut se présenter, pour avoir
42:36à disposition les bulletins de vote et les
42:38professions de foi, c'est un peu plus d'un million
42:40d'euros. Donc, ce qui fait que
42:42sur les 37 listes, on va dire que
42:44à peu près la moitié auront des bulletins
42:46de vote disponibles. Je rappelle que
42:48on est remboursé, au niveau des élections
42:50européennes, en France, quand on fait
42:52au-delà de 3%. Sinon, on n'est pas
42:54remboursé. Or, on va dire
42:56qu'au moins la moitié de ces listes ne feront pas
42:583%. Ce qui fait que je ne vois pas très bien
43:00comment ces listes s'endetteront
43:02jusqu'au cou. Et dans ces cas-là, ce que
43:04ces listes demandent, vous verrez
43:06quand il y aura l'appel, ils feront
43:08des appels sur les réseaux sociaux pour que
43:10les gens éditent eux-mêmes leurs bulletins de vote.
43:12Vous voyez comment ça peut
43:14donner. Globalement, si on obtient
43:160,3% parce que des gens
43:18ont édité leurs bulletins de vote, c'est gigantesque.
43:20Ça fait beaucoup. Donc, voilà.
43:22Après, vous avez remarqué
43:24que les différents grands médias
43:26et les médias, notamment Sud Radio,
43:28font attention à inviter à peu près tout le monde.
43:30Mais donc, dès qu'il y a des grands débats,
43:32on prend les 8 plus grosses listes
43:34et puis on s'arrête là.
43:36Non, mais je pense qu'on aura effectivement...
43:38On a la liste, je le dis quand même, à la liste de Florian Philippot
43:40qui fait 0 dans nos estimations.
43:42On aura la moitié des bulletins de vote présents
43:44dans les bureaux de vote.
43:46Bon, pas plus.
43:48Donc, effectivement, on aura une quinzaine
43:50de bulletins de vote. Moi, ce qui me choque,
43:52je vous le dis très clairement,
43:54je vais me faire des ennemis, mais tant pis, je m'en fiche.
43:56Déjà la dernière fois, on avait eu droit à un bulletin de vote
43:58avec un chien. Là, on va avoir
44:00droit à un bulletin de vote avec un chat.
44:02Je n'ai rien contre les animaux,
44:04j'en ai moi-même.
44:06Ni contre les chats, ni contre les chiens.
44:08Mais là, je suis désolé, il y a des gens qui vont
44:10voter pour un chien ou pour un chat.
44:12Les bras m'en tombent.
44:14Pour moi, ça devrait être interdit.
44:16Soit on est candidat avec
44:18quelqu'un en tête de liste, qu'on montre
44:20sur le bulletin de vote, ou alors on fait
44:22une profession de foi
44:24uniquement sans photo, peu importe,
44:26avec des récriminations. Mais enfin, mettre la photo
44:28d'un chat et la photo d'un chien,
44:30la dernière fois, ça a fait 2% !
44:322% !
44:34On voit les bras m'en tombent.
44:36C'est le parti animaliste. J'avoue que là,
44:38on autorise beaucoup d'attention.
44:42Michel ?
44:44Moi, ce sur quoi j'aime bien
44:46insister, s'agissant des européennes,
44:48parce qu'il y a tous les jours des sondages un peu partout,
44:50c'est qu'il y a encore beaucoup d'indécis,
44:52qu'il va surtout y avoir
44:54beaucoup d'abstentions,
44:56que vous avez
44:58des listes, comment dire,
45:00connues depuis toujours, ou presque,
45:02comme le parti communiste, qui sont données
45:04à 2%, et puis vous avez des listes
45:06de candidats,
45:08on va dire, non conventionnels,
45:10qui sont à 1,
45:121,5, 0,5,
45:14mais avec les marges d'erreur, d'une part,
45:16qui sont très importantes sur les études,
45:18le nombre d'indécis qui sont à
45:2015, 20%, il peut y avoir
45:22des surprises, et en fait, moi,
45:24ce que je pense surtout,
45:26c'est que ça va être une élection
45:28catastrophique au niveau de la participation,
45:30et avec peut-être des très très grosses surprises,
45:32voilà,
45:34je crains qu'il soit un double
45:36ou triple séisme,
45:38entre le résultat de la Macronie,
45:40le résultat
45:42de Reconquête et d'ELR,
45:44et à l'extrême-gauche,
45:46je pense que, même si
45:48c'est pas leur élection fétiche,
45:50les Insoumis vont faire un bon score, malheureusement.
45:52Animaliste, 1,5%,
45:54le parti animaliste, Florent Philippot est remonté,
45:56il est à 1%, ça c'est notre dernier
45:58sondage.
46:00Comme disait Jean-Luc Faure justement,
46:02Philippot, lui, il a les moyens de ses ambitions,
46:04donc il aura des bulletins de vote partout en France,
46:06et il risque d'avoir beaucoup plus de voix,
46:08parce que beaucoup d'autres candidats
46:10n'auront pas les moyens de financer.
46:12Asselineau a aussi les moyens.
46:14Oui, Asselineau aussi, mais enfin bon,
46:16il y a quand même le vote.
46:18La dernière fois, les petites listes,
46:20Jean-Marc Gouvernatori aussi,
46:22Jean-Luc, les petites listes,
46:24les petites listes avaient fait quand même
46:2619,4%.
46:28Qu'est-ce que tu mets dans les petites listes ?
46:30Les listes non télévisées,
46:32celles qui ne passent pas à la télé.
46:34Ben...
46:36Elles sont nombreuses.
46:38Jean-Marc Gouvernatori, écologie au centre,
46:40il a les moyens de ses ambitions, mais il ne passe pas à la télé.
46:42Effectivement, je pense
46:44qu'il faudrait un petit peu plus serrer la vis
46:46quant aux propositions de participation,
46:48parce que là, avec 37 listes...
46:5037 listes, en sachant qu'un certain nombre
46:52de gens, de toute façon, se présentent...
46:54Non, non, c'est l'Europe qui décide.
46:56Les élections européennes, pardon.
46:58Oui, mais justement, l'Europe devrait aussi serrer la vis,
47:00qu'il s'agisse de la France et de l'Indonésie.
47:02Excusez-moi de sortir ma science entre guillemets,
47:04c'est qu'il existe beaucoup de pays au niveau de l'Union Européenne
47:06où il y a des listes
47:08jusqu'à 1%
47:10où vous obtenez un député.
47:12C'est dans beaucoup de pays européens.
47:14Ça justifie quoi ? Ça justifie aussi le fait qu'il y ait des partis
47:16qui se présentent
47:18avec une tête d'affiche avec un chat,
47:20et c'est pas sérieux pour la démocratie.
47:22On a déjà du mal à faire en sorte que les gens votent,
47:24on a déjà du mal à faire en sorte
47:26que les gens se déplacent dans les urnes.
47:28Si en plus on leur dit que c'est une foirefouille
47:30avec un festival et un carnaval au milieu,
47:32je suis pas du tout sûre que ça sert à la démocratie.
47:34On peut autoriser
47:36un certain nombre de listes, mais en leur disant
47:38vous ne mettez pas des animaux sur vos bulletins de vote.
47:40Non mais je suis d'accord.
47:42C'est l'un n'empêche pas l'autre.
47:44Moi je ne partage pas
47:46tout à fait l'analyse de Michel.
47:48Je pense qu'il va y avoir un vote utile
47:50cette fois-ci qui va broyer les autres.
47:52Bon, je me trompe peut-être,
47:54mais j'ai l'impression que
47:56sur les 6-7 premières
47:58listes, alors utile
48:00parce que les gens votent contre
48:02ou les gens votent pour, alors là c'est plutôt
48:04contre visiblement. Moi ce qui m'attire
48:06parce que je regarde ça depuis
48:08un certain nombre d'années, la vie politique française,
48:10j'ai regardé un peu les têtes de liste
48:12aux européennes précédentes,
48:14alors la dernière fois c'était encore
48:16moins vrai, mais j'ai l'impression
48:18qu'on baisse de niveau.
48:20Quand je pense que Simone Veil était tête de liste,
48:22quand je pense que Jacques Chirac était tête de liste,
48:24quand je pense que Nicolas Sarkozy
48:26était tête de liste...
48:28Non, la première fois elle avait fait plus de 30%.
48:30Mais t'as raison, c'est la seconde fois.
48:32Tu as raison.
48:34Giscard était tête de liste,
48:36c'est-à-dire qu'il y avait quand même des personnalités
48:38qui portaient l'Europe qui étaient autrement
48:40intéressantes que celles qu'on a actuellement,
48:42excusez pour eux...
48:44Oui, mais généralement, il n'y a pas échappé
48:46qui démissionnaient à peu près 6 mois après.
48:48D'accord, mais ils avaient porté la liste.
48:50Allez, c'est fini pour aujourd'hui,
48:52merci à tous les 4, très bonne journée
48:54sur Sud Radio, on se retrouve demain.