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Avec François Hommeril, président de la CFE-CGC (Confédération française de l'Encadrement - Confédération générale des cadres)

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-01-15##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Notre invité ce matin, François Omriel, qui est président de la Confédération française de l'encadrement, Confédération générale des cadres, CFE-CGC, bonjour.
00:12Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:13Merci d'être avec nous. Alors, on ne va pas commenter la forme de l'intervention de François Bayrou à l'Assemblée nationale, ce n'est pas notre sujet.
00:20Notre sujet, c'est le concret, François Omriel, et je pense à toutes celles et ceux qui nous écoutent.
00:25Les retraites. Qu'a dit François Bayrou ? Vous m'arrêtez si je dis des bêtises.
00:31Il va d'abord demander à la Cour des comptes une mission flash de quelques semaines, en vue d'établir un constat fondé sur des chiffres indiscutables.
00:38Quels chiffres veut-il obtenir ?
00:41Je pense qu'il veut obtenir une synthèse qui, par ailleurs, est disponible sur Internet.
00:47C'est assez facile pour quiconque d'aller chercher les bilans comptables de l'ensemble des régimes de retraite, pris isolément les uns après les autres,
00:58et de regarder quel est le bilan financier de ces régimes. Ce sont des comptes approuvés par des commissaires aux comptes qui sont disponibles partout.
01:03Vous-même, vous pouvez le faire, vous pouvez aller consulter les valeurs des régimes de la CNAV, de la Gercarco, etc.
01:09Mais je pense aussi qu'il va demander à la Cour des comptes de faire un effort de synthèse, et c'est ça qui m'inquiète.
01:16D'y intégrer les problématiques qui sont relatives au paiement des retraites des fonctionnaires.
01:21— Bien. Alors, on aura les chiffres de la Cour des comptes, même si on peut déjà les trouver. Ce sera une synthèse.
01:28À partir de ces chiffres, une délégation permanente sera réunie. Première réunion, vendredi, d'ailleurs.
01:35Délégation permanente, vous participerez à cette délégation ?
01:39— Ah bah, en toute matière, je...
01:40— Qui sera membre de cette délégation ? Tous les syndicats, les patronats ?
01:44— On sait pas trop. On n'a pas encore la forme. On n'a pas reçu d'invitation précise. Bien entendu, moi, je participerai à ces débats-là.
01:50Mais si, comme il l'a dit, il faut être présent pendant 3 mois dans un même lieu, pour le coup, ça pourra pas être moi,
01:58parce que j'ai par ailleurs d'autres choses à faire. Mais j'imagine que c'est le symbole qu'il a voulu convoquer à sa démonstration.
02:04— C'est-à-dire que pendant 3 mois, les syndicats de salariés et le patronat vont discuter de la réforme des retraites,
02:12pour essayer d'améliorer la réforme des retraites. C'est cela ?
02:15— Oui. Et ça, c'est une bonne chose qu'il existe un espace dans lequel on va finalement convoquer toutes les expertises nécessaires,
02:22toutes les autorités, parce qu'il y en a, des économistes qui travaillent sur ces questions-là,
02:27et qu'ils se confrontent et qu'on se confronte à eux de façon à tomber d'accord sur l'essence même des chiffres
02:34sur lesquels il y a matière à négocier. Et c'est là, moi, le point d'attention que je voudrais avoir,
02:39parce qu'on ne parle pas des mêmes choses quand on parle des régimes par répartition.
02:43Nous sommes, nous, partenaires sociaux, gestionnaires du régime Agir Carco, qui existe depuis 1947,
02:49en tout cas pour l'Agir. Que je sache, notre bilan n'est plutôt pas mauvais.
02:53— Il est bon, mais c'est un régime par répartition et par points.
02:57— Alors c'est un régime par répartition et par points. Il y a par ailleurs le régime de la CNAV, qui n'est pas par points,
03:02mais qui est un régime par répartition. C'est le plus gros régime. C'est à peu près 150 milliards de prestations par an.
03:09Mais là où, à mon avis, il y a un problème, c'est que dans le discours de François Bayrou,
03:13que ce soit à l'Assemblée ou que ce soit dans son bureau à Matignon quand on le rencontre,
03:18il vient nous dire « En fait, j'ai une vision globale du système. Et moi, l'État, je ne veux plus financer
03:24tout seul le régime des fonctionnaires ». Or, les fonctionnaires d'État, ce n'est pas un régime par répartition.
03:29En fait, l'État, il a une obligation à payer les pensions d'activité, les pensions de retraite des fonctionnaires.
03:35Et il vient nous dire « Vous allez m'aider, moi, l'État, à payer pour partie les pensions des fonctionnaires ».
03:42Eh bien, nous, on n'est pas d'accord avec ça, parce que c'est l'impôt qui le fait.
03:45Et en fait, on a un principe dans notre démocratie sociale que de séparer dans l'affectation
03:51ce qui est d'une nature de cotisation, ce qui est d'une nature d'un impôt.
03:55— Mais François, au moins, là, c'est bien d'ouvrir le chantier.
03:59— Mais c'est bien d'ouvrir le chantier. — Mais le chantier se fait ou pas ?
04:01— Bien sûr, parce qu'on va avoir ce débat qu'on n'a jamais eu, en fait, depuis la fin de l'année 2022.
04:06Par ailleurs, même en amont, à l'occasion de la réforme du début de l'année 2020.
04:11Donc on va vraiment ouvrir les choses. Et moi, je suis content partout où il y a un espace
04:15où je peux parler, où je peux défendre une position, où je peux rentrer dans la controverse sur l'analyse des problèmes.
04:21Vous m'avez présenté tout à l'heure, je suis le président d'un syndicat qui regroupe des salariés
04:27qui, partout dans les entreprises, sont convoqués à résoudre des problèmes.
04:30Donc moi, je suis très à l'aise par rapport à ces questions-là.
04:33— Oui, vous êtes très à l'aise. Donc content, concertation pendant trois mois.
04:37Nous verrons bien ce que va donner cette concertation.
04:40Le patronat pourrait assouplir sa position ou vous pensez qu'il est très ferme sur ses positions ?
04:46— Alors, j'ai un avis un peu particulier sur le sujet.
04:48Moi, je suis de ceux qui pensent que le patronat n'était pas favorable, en fait, à la réforme dite à 64 ans.
04:53Et qu'en fait, il l'a été, parce que c'est une question de tactique politique.
04:57Il a été contreparti à ça, parce que ça ne l'arrange pas, en fait.
05:00Le patronat, ce qui l'intéresse, c'est de pouvoir virer les gens en fin de carrière aussitôt qu'il le peut.
05:07C'est un peu caricatural, quand je dis ça. C'est forcément plus complexe.
05:10Mais ça fait partie aussi de l'équation.
05:12— Vous allez aborder la question de l'âge légal fixé à 64 ans dans la dernière réforme ?
05:17Vous allez aborder la question, j'imagine.
05:19— On va l'aborder, puisque de toute façon, nous, on a plaidé tous ensemble,
05:22et quand même avec nous, l'opinion, parce qu'on a su le démontrer,
05:24que c'était une mesure inefficace et surtout très injuste.
05:27Elle crée des inégalités supplémentaires et elle ne résout aucun problème.
05:30Il faut quand même rappeler que, comme je viens de le dire,
05:33notre problème de la relation avec les différents régimes de retraite,
05:37c'est le maintien dans l'emploi des seniors.
05:39C'est le point numéro un.
05:40Le point numéro deux, c'est la productivité des emplois,
05:42c'est-à-dire la capacité qu'aura dans le futur la France à développer des emplois de qualité
05:47en investissant dans la recherche, dans le développement, en soutenant l'effort industriel.
05:52Donc tout ça sont des questions qui sont centrales, en fait.
05:54Ce n'est pas uniquement périphérique au système des retraites.
05:57Moi, ce que je reproche à beaucoup d'intervenants dans le dossier,
05:59c'est qu'ils regardent le dossier à la tête vissée sur les chiffres.
06:03Ils n'ont pas l'intelligence globale de ce qu'appelle la France
06:08pour pouvoir continuer à se développer,
06:10pour pouvoir continuer à être une puissance économique
06:13qui peut effectivement financer ses dispositifs sociaux
06:17et notamment les régimes de retraite.
06:19– Eh bien, merci François Romeril d'être venu nous voir.
06:21Donc vous allez aborder avec espoir ces séances de concertation.
06:28– Vous savez quand on a une activité de syndicaliste,
06:30il faut être optimiste par nature,
06:33parce que parfois le quotidien n'est pas très facile à affronter.
06:36Donc moi j'ai toujours beaucoup d'espoir.
06:38– Bien, merci François Romeril, président de la CFE CGC.
06:42Allez, le rappel des titres de l'actualité avec vous,
06:45Laurie Leclerc.

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