Est-ce que le Nouveau Front Populaire vit ses derniers jours ?

  • le mois dernier
Avec Nicolas Corato, Président du Think Tank Place de la République et Benjamin Sire, éditorialiste et journaliste politique

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2024-08-21##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Nous parlons du nouveau Front Populaire, cette alliance de partis de gauche qui va du parti communiste et même du NPA d'ailleurs,
00:12au parti socialiste en passant par Place Publique, Europe Écologie, Les Verts, au parti communiste et à la France Insoumise.
00:19Est-ce que cette alliance de gauche vit ses derniers jours, alors même qu'on recherche une nouvelle majorité pour soutenir un nouveau gouvernement
00:25et que de plus en plus de membres de la gauche, en tout cas à la droite de la gauche, sont tentés de claquer la porte du NFP ?
00:32On en parle avec nos deux invités, nous sommes avec Benjamin Cyr, bonjour à vous !
00:36Bonjour !
00:37Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes journaliste, membre du conseil d'administration du Printemps Républicain.
00:44Nous sommes également avec Nicolas Corato, bonjour à vous !
00:47Bonjour Jean-Marie !
00:48Fondateur du Think Tank Place de la République, plutôt soutien du nouveau Front Populaire en ce qui vous concerne Nicolas Corato,
00:55qu'on puisse jouer qu'Arthur tape sur Sud Radio, comme vous connaissez notre devise, parlons vrai.
00:59Vous prenez la parole, vous tous, que vous soyez sympathisant du NFP, de la France Insoumise, du PS, de Raphaël Glucksmann, de la droite ou du Rassemblement National.
01:07Tout le monde a la parole, 0 826 300 300.
01:11Benjamin Cyr, quand Raphaël Glucksmann, l'ancienne tête de liste Place Publique, PS aux Européennes, dit qu'il faut avoir le courage de tourner la page Mélenchon,
01:20est-ce que ça veut dire que le NFP est déjà moribond ?
01:23Alors, j'aurais tendance à dire que pour que le NFP vive ses derniers jours, il aurait fallu déjà qu'il commence par vivre ses premiers jours,
01:31ce qui n'est pas forcément ce qu'on aurait pu dire pour la NUPES, dont peut-être que l'échec était annoncé,
01:36mais qui nécessitait au moins de vivre l'épreuve du temps pour, avant effectivement, de se déliter.
01:44Concernant le NFP, il vient après l'épisode quand même des Européennes, où déjà cette dislocation était validée d'une certaine manière,
01:54et cette nouvelle alliance n'était finalement qu'un accord électoral qui permettait d'éviter une majorité absolue du Rassemblement National,
02:05ou du moins que le Rassemblement National ait un poids suffisant pour être rappelé au pouvoir.
02:11L'épisode de refaire la NUPES, d'une certaine manière, juste au lendemain de son échec, semblait quelque chose d'assez hardi,
02:21et si vous voulez, on peut considérer que Jean-Luc Mélenchon avait déjà décidé, avant les Européennes, bien avant les Européennes,
02:29quand il voyait qu'il était impossible, ou du moins que ses partenaires ne voulaient pas aller avec lui le 9 juin,
02:37il avait lui-même quasiment précipité la mort de la NUPES.
02:41À partir de là, refaire un attelage équivalent, qu'importe qu'on en change le nom,
02:45et en plus le refaire en 24 heures sans aucun programme parfaitement défini,
02:54tout en disant qu'il voulait lui imposer, quand il dit que c'est le programme du NFP, rien que du NFP,
03:02qu'il fallait dire que c'est le programme du LSI, rien que du LSI, uniquement du LSI.
03:06Il n'y a eu aucun travail de discussion, et comme le disent plusieurs acteurs, à la fois journalistiques et politiques,
03:14faire une union, mais ensuite pourquoi faire si on n'est d'accord sur rien ?
03:18Et c'est quand même le problème vraiment natif de ce geste-là.
03:23– Fondamental pour vous, du Nouveau Front Populaire, Nicolas Corato,
03:26le programme du NFP, c'est que le programme de la France Insoumise ?
03:30– Je pense que c'est un peu plus complexe que ça,
03:32et je voudrais juste revenir sur le sujet d'un programme en trompe-l'œil.
03:36Il est foncièrement critiquable ce programme du NFP,
03:40il tient aussi beaucoup à la précipitation qui ne tient pas à l'État de la gauche,
03:44qui tient aux circonstances institutionnelles voulues par le Président de la République,
03:48mais je remarque qu'à ces élections législatives, finalement le seul camp
03:52qui a présenté un programme qu'on peut critiquer,
03:55qui est peut-être évanescent, qui est peut-être fragile,
03:59c'est le Nouveau Front Populaire.
04:01Moi je n'ai pas vu le programme de l'ex-majorité présidentielle,
04:04j'ai encore moins vu le programme du Rassemblement National,
04:07et je ne parle même pas du programme des Républicains.
04:09Donc il faut aussi qu'on considère le NFP dans le contexte global,
04:13arrêter de ne regarder que le NFP et ses propres turpitudes, et il en a,
04:18mais regarder également l'état global de la situation politique
04:21et des forces politiques en présence.
04:23Et si on compare le NFP à d'autres forces politiques actuellement,
04:27je ne dis pas qu'on se rassure, je dis qu'on peut remettre les choses
04:30de manière plus objective.
04:31Je prends un exemple, on insiste beaucoup aujourd'hui
04:33sur les problématiques et les noms d'oiseaux entre les membres du NFP.
04:38Mais en même temps, il y a une purge qui est en cours au Rassemblement National,
04:42avec les délégués locaux, entre ceux qui avaient laissé passer
04:47les candidats tu as tiré.
04:48On n'en parle pas du tout de la purge au Rassemblement National.
04:50Premier parti de France, vous le répétez suffisamment souvent
04:53à cette antenne, et on en parle très très peu.
04:55On se focalise sur les échanges médiatiques, à mon avis hasardeux
04:59et imprudents des uns et des autres au sein du NFP.
05:02Le Rassemblement National a beaucoup communiqué aussi sur le fait
05:05qu'il y avait eu des ratés pendant la campagne des législatives
05:07et donc que le changement de ses équipes était dû à ça.
05:10Mais vous avez entendu M. Le Breton hurler sur le sort qu'ont réservé
05:14aux délégués locaux du Rassemblement National,
05:16qui est une figure historique du Rassemblement National.
05:18Ça n'a pas fait beaucoup de bruit médiatique.
05:20Vous comparez donc le Rassemblement National au Nouveau Front Populaire,
05:22c'est intéressant.
05:23Je ne compare pas, je regarde des situations politiques
05:26et je me dis où sont vraiment les crises,
05:28et les crises institutionnelles.
05:29Il n'y a pas de crise au NFP, Benjamin Sir ?
05:32Non, pour revenir sur la question du Rassemblement National,
05:35qui est d'ailleurs un tout autre sujet que de savoir
05:37si le NFP a d'autres jours devant lui,
05:39il faut savoir que cette burde actuelle
05:42est un des grands classiques du Rassemblement National
05:44et jadis du Front National.
05:46Après chaque élection,
05:48on a tendance à regarder ce qui n'a pas été
05:52et à prendre prétexte de ce qui n'a pas été
05:54pour se débarrasser des gêneurs
05:56et souvent, effectivement,
05:58comme le Rassemblement National est un parti
06:00qui est beaucoup moins prêt qu'il l'annonce,
06:02pareil, son plan Matignon était une vastesse croquerie,
06:05comme on l'a vu à l'aune des candidats
06:07qui ont été présentés.
06:08Ils font ça à chaque fois, la purge.
06:10C'est un sport national pour le Rassemblement National
06:12et particulièrement dès qu'il y a des soucis
06:16au sein de la propre famille locale.
06:18Donc ça, c'est un cathlique, c'est un autre sujet.
06:20Oui, effectivement, il y avait une espèce de programme
06:23qui était présenté.
06:24Je reconnais que le NFP de ce point de vue-là
06:26est sans doute le seul à l'avoir fait.
06:28Le problème, c'est que ce programme était
06:30à peu près le programme de LFI
06:32et il était évident qu'il allait très vite contester.
06:35J'en aime même Lucie Castex
06:37qui a été sortie de la boîte de même.
06:41Qui est la prétendante du Nouveau Front Populaire
06:43au poste de Premier ministre.
06:45Même elle, vous dites, elle s'en est dissociée ?
06:47Il y a un moment, elle a compris
06:49qu'elle ne pourrait pas,
06:51sur la seule base des recommandations de LFI,
06:55être crédible.
06:57À la seconde où elle a mis des doutes
06:59et mis des doutes, notamment sur la question
07:01du programme fiscal
07:03et du SMIC à 1 600 euros
07:05qui peuvent se discuter d'ailleurs,
07:07elle a été tout de suite reprise,
07:09notamment par Arcelia Soudet,
07:11montrant que c'était uniquement
07:15LFI qui est derrière cette histoire.
07:17Et on le voit bien par rapport à ce qu'a dit
07:19Raphaël Guckman.
07:21Raphaël Guckman, il a représenté non pas seulement
07:23lui et Place Publique aux élections européennes
07:25mais le Parti Socialiste avec lequel
07:27il a eu un certain succès.
07:29Et on voit bien qu'au sein même du Parti Socialiste
07:31il y a vraiment
07:33un grand écart entre toute une partie
07:35des gens qui aimeraient suivre Guckman
07:37et ceux qui ont
07:39le demi-courage
07:41d'Olivier Faure qui va à la fois
07:43admonester gentiment Jean-Luc Mélenchon
07:45comme il l'a fait
07:47par rapport à la proposition de destitution
07:49et qui de l'autre côté
07:51n'a pas le courage de choisir entre la social-démocratie
07:53et la radicalité.
07:55Vous considérez, pour qu'on le dise clairement
07:57et qu'on en débatte, Benjamin Sir,
07:59qu'Olivier Faure et tout le PS devraient claquer la porte ?
08:01Ah oui, très clairement.
08:03Mais en fait, il fait mine de le faire en permanence.
08:05Mais le problème du PS
08:07c'est qu'ils ont différents objectifs.
08:09Il pourrait y avoir les objectifs
08:12d'un côté et l'objectif
08:14purement partisan du PS
08:16qui regarde lui
08:18déjà vers les élections
08:20municipales de 2026
08:22alors que Jean-Luc Mélenchon, lui, regarde
08:24vers les élections présidentielles de 2027.
08:26Tout ça n'est pas très sérieux en termes politiques
08:28et je ne suis pas sûr que l'engouement des Français
08:30pour les législatives soit,
08:32et là c'est valable pour tous les partis, extrêmement bien récompensé
08:34par la période actuelle.
08:36Justement, il y a de plus en plus de membres du Parti Socialiste
08:38tentés de claquer la porte
08:40du NFP. On l'a compris
08:42dans une indiscrétion de nos confrères du journal
08:44Le Monde cette semaine,
08:46des socialistes qui ne diraient pas non
08:48à l'arrivée d'un Bernard Cazeneuve à Matignon.
08:50Ce ne serait évidemment pas avec le soutien du NFP
08:52et ça reviendrait à enterrer l'Alliance.
08:54Est-ce que vous pensez, Nicolas Corato,
08:56que les socialistes pourraient finir
08:58par lâcher le NFP ? Et qu'est-ce que vous dites
09:00à ceux qui soutiennent cette orientation ?
09:02Je leur dis qu'ils ont
09:04quelques années de retard
09:06parce qu'ils n'avaient qu'à partir en 2017
09:08avec les autres socialistes
09:10qui ont rejoint le camp de Macron.
09:12Ce qui n'a pas été fait
09:14n'est plus à faire.
09:16Je dirais aussi que le vrai sujet
09:18qui se pose à la gauche
09:20et aux socialistes en particulier,
09:22c'est de savoir ce qu'ont voulu dire
09:24tous les électeurs qui ont voté
09:26pour le Nouveau Front Populaire
09:28en juillet. Et ça c'est très compliqué
09:30à interpréter.
09:32Les résultats sont illisibles.
09:34Mais il y a une chose qui est sous-jacente
09:36c'est qu'ont voté à NFP
09:38majoritairement des électeurs qui ne voulaient pas
09:40du Rassemblement National au pouvoir.
09:42Et que le sujet, c'est pas
09:44j'ai voté pour appliquer le projet
09:46du Nouveau Front Populaire, j'ai voté pour que
09:48le Rassemblement National n'arrive pas au pouvoir.
09:50Et ça devrait être ça la boussole de la gauche aujourd'hui.
09:52Quelles sont les mesures
09:54que nous pouvons mettre en place
09:56en un an qui empêcheront
09:58le Rassemblement National d'arriver au pouvoir ?
10:00Soit lors d'une nouvelle dissolution,
10:02soit lors des élections présidentielles.
10:04Vous avez raison, et ça devrait l'être.
10:06Et c'est bien ça le sujet
10:08aujourd'hui qui est sur la table et qui doit être sur la table
10:10du Nouveau Front Populaire. Comment on évite
10:12l'arrivée du Rassemblement National ?
10:14Sauf que quand on explique tout le programme du NFP, rien que le
10:16programme du NFP, on fait comme si...
10:18On fait du Macron à l'envers.
10:20On fait du Macron 2017-2022,
10:22du Macron élu
10:24pour faire barrage au Rassemblement National
10:26Marine Le Pen, et qui en fait prend prétexte
10:28de cette onction populaire pour appliquer
10:30son programme, tout son programme, rien que son programme.
10:32Et donc on va dans une impasse
10:34politique et institutionnelle. L'heure est grave.
10:36Sauf qu'il faut tourner la page.
10:38Mélenchon sait précisément ce qu'a dit Glucksmann
10:40hier, Raphaël Glucksmann. En quoi,
10:42Jean-Luc Mélenchon, précisément, est un problème ?
10:44En quoi l'orientation de la France insoumise
10:46peut être un problème pour la gauche ? C'est de ça
10:48qu'on va débattre dans un instant, avec vous
10:50Nicolas Coratone, bon 17 ans sur notre siège.
10:52On va en parler dans un instant,
10:54avec Benjamin Sir également, et avec vous tous
10:56au 0826 300 300.
10:58Pourquoi Mélenchon fait peur ? Est-ce que c'est
11:00justifié ? Quel que soit votre avis, prenez la parole.
11:02Le Grand Matin Sud Radio
11:047h, 10h,
11:06Jean-Marie Bordry. Le débat de
11:08cette matinale faut-il, à gauche en tout cas,
11:10tourner la page ? Mélenchon, on en parle avec
11:12nos invités, Nicolas Coratone, qui est fondateur
11:14du Think Tank Place de la République,
11:16et Benjamin Sir, avec nous, membre
11:18du conseil d'administration du
11:20Printemps République. On en parle aussi
11:22au 0826 300 300, avec
11:24Fabrice, qui nous appelle de Laurent-Saint-Marie.
11:26Bonjour. Bonjour Jean-Marie.
11:28Vous avez de la chance de nous appeler d'un aussi bel endroit
11:30dans les Pyrénées-Atlantiques, quand même, mon cher
11:32Fabrice, et de prendre votre temps,
11:34de prendre sur votre temps pour nous parler politique.
11:36Pourquoi Jean-Luc Mélenchon fait peur
11:38pour vous ?
11:40Ah ! Il n'y a que le nom !
11:42Justement !
11:44C'est une vraie question, pourquoi le nom
11:46de Jean-Luc Mélenchon fait peur ?
11:48C'est devenu, effectivement,
11:50un repoussoir pour beaucoup de Français,
11:52certains à gauche, et beaucoup en dehors de la gauche.
11:54Oui, tout à fait.
11:56Maintenant,
11:58ce qu'on manque dans
12:00le débat politique, c'est de
12:02clarté, une fois
12:04pour toutes. Je veux dire,
12:06bon, Raphaël Glucksmann,
12:08un coup, il dit,
12:10non, non, hop,
12:12Jean-Luc Mélenchon à 10 mètres, et puis,
12:14quand il y a une élection et qu'il faut sauver des postes,
12:16etc., ah ben écoutez, hop, on fait
12:18alliance, on veut bien, puis une fois qu'il y a
12:20eu l'élection, ah ben, on n'en veut plus.
12:22Bon, moi, il y a
12:24un homme politique, Michel Noir,
12:26il y a plusieurs décennies, qui a dit, je préfère
12:28perdre une élection que perdre mon âme.
12:30Là,
12:32on a un peu l'impression que, ben, c'est un peu,
12:34voilà, ce zigzag est insupportable.
12:36Alors, oui, effectivement,
12:38Jean-Luc Mélenchon
12:40a outrepassé,
12:42enfin, a démontré, par ses
12:44attitudes, par ses propos
12:46multiples et variés,
12:48qu'il était hors
12:50du champ républicain. Donc, s'il est hors du champ
12:52républicain, il l'est une bonne fois pour toute, quoi.
12:54Il ne faut pas, un coup, faire alliance avec,
12:56et après, dire, oh ben,
12:58écoutez, bon, ben là, finalement, on peut peut-être
13:00gagner une élection, donc on va s'allier,
13:02on va baptiser avec le diable, et puis après, on va
13:04le chasser. Non,
13:06je veux dire, si on
13:08veut que les gens s'intéressent vraiment à la politique,
13:10croient vraiment dans les valeurs
13:12des hommes politiques,
13:14ben, il faut un peu de clarté.
13:16Donc, là, j'ai envie de me dire, je me félicite
13:18qu'il soit revenu
13:20de la raison, mais pour combien de temps ?
13:22C'est ça, la question qu'il faut se poser. Pour combien de temps ?
13:24Est-ce qu'à la prochaine élection, il ne va pas dire, oh ben,
13:26finalement, là, il y a un risque, là, donc,
13:28ben, finalement, on va retourner vers lui.
13:30Voilà. Un peu de clarté, quoi.
13:32En tout cas, de cohérence. C'est ce que vous demandez. C'est intéressant.
13:34L'analogie que vous faites,
13:36mon cher Fabrice, parce que vous parlez des
13:38propos de Michel Noir, quand il disait, je préfère perdre
13:40une élection que perdre mon âme, il parlait
13:42d'une éventuelle alliance de la droite avec le
13:44Front National de l'époque. Alors, c'était avant
13:46qu'il termine sa carrière en prison
13:48pour d'autres raisons. Mais, ceci dit,
13:50vous comparez, vous, directement, le Front National
13:52de l'époque à Jean-Luc Mélenchon. On va en parler
13:54avec nos invités, mon cher Fabrice. Merci d'avoir
13:56pris la parole au 0826 300
13:58300. Benjamin Sire,
14:00le parallèle qui est fait de temps en temps
14:02entre le Front National de l'époque de
14:04Jean-Marie Le Pen et la France
14:06Insoumise, est-ce que c'est exagéré
14:08ou est-ce que c'est justifié ?
14:10Alors, je dirais
14:12ni l'un ni l'autre, parce qu'il n'y a
14:14quand même pas beaucoup de rapports
14:16politiques.
14:18Il y a un point commun qui est effectivement
14:20l'outrance. Mais, bon,
14:22effectivement, votre auditeur parle de
14:24Michel Noir. C'était quand même l'époque où
14:26une partie de l'UDF,
14:28notamment de Charles Millon,
14:30avait fait alliance avec
14:32le Front National. Mais là,
14:34on n'était pas dans le même cas.
14:36Si vous voulez, l'alliance,
14:38votre auditeur a raison sur la question de la
14:40clarté, mais l'alliance
14:42qui a été faite, et là je vais défendre le NEC,
14:44était vraiment,
14:46contrairement à la nupaise
14:48qui s'en visageait, peut-être, comme une alliance
14:50de gouvernement potentielle,
14:52même si leur programme n'était
14:54absolument pas en cohérence,
14:56là, ça a été vraiment fait. D'ailleurs, Raphaël Guzman
14:58l'a très bien rappelé. Uniquement...
15:00– Pour sauver des sièges des postes des députés.
15:02– Après,
15:04politiquement,
15:06il faut rappeler que le Front National,
15:08justement, de Jean-Marie Le Pen de l'époque,
15:10n'était d'ailleurs économiquement
15:12sans aucun rapport avec le Rassemblement National
15:14d'aujourd'hui, qui se veut
15:16social-étatiste, alors que
15:18le Front National
15:20de Jean-Marie Le Pen, en dehors
15:22de son racisme constitutif et endémique,
15:24était un parti très
15:26libéral économiquement. Donc, là,
15:28effectivement, il n'y a strictement aucun rapport.
15:30Le rapport, il est
15:32dans l'outrance que pouvait avoir Jean-Marie Le Pen.
15:34– Sur la forme, en tout cas, même si
15:36les dérapages antisémites de Jean-Marie Le Pen
15:38assumaient à la télévision
15:40pour crématoire, les chambres à gaz,
15:42j'en passe et des pires, sont quand même
15:44sans commune mesure avec ce qu'a pu dire publiquement
15:46un Jean-Luc Mélenchon. Qu'en pensez-vous ?
15:48– La question de Jean-Luc Mélenchon,
15:50elle est surtout
15:52dans le fait que la seule
15:54obsession qu'il a, c'est Jean-Luc Mélenchon.
15:56La seule volonté qu'il a,
15:58c'est la seule élection qui l'intéresse,
16:00c'est l'élection présidentielle.
16:02Et il ne faut pas oublier, moi,
16:04je souscris au propos de Raphaël
16:06Luxemann dans le point, mais il faut
16:08surtout regarder ce qui s'est passé dimanche.
16:10La demande
16:12de destitution
16:14orchestrée par Jean-Luc Mélenchon
16:16et co-signée par… – On rappelle le contexte.
16:18La France Insoumise menace
16:20de lancer une procédure de destitution
16:22d'Emmanuel Macron s'il ne nomme pas Lucie Castex
16:24à Matignon. Et effectivement,
16:26les socialistes ont tout de suite lâché les insoumis là-dessus.
16:28– Et les écologistes aussi.
16:30Et puisque Marine Tondelier
16:32a dit sur le même ton
16:34Missing Mais Raisin que
16:36c'était pas la bonne procédure.
16:38Mais cette demande de destitution
16:40fondée
16:42sur l'article 68 de la Constitution
16:44qui est mal interprétée d'ailleurs
16:46par les insoumises, ça serait bien,
16:48parce que c'est en cas…
16:50– Cette demande de destitution, pour vous,
16:52elle est le signe de quoi ?
16:54– Elle est le signe, cette demande,
16:56de la volonté de Mélenchon lui-même
16:58de faire exposer le NFP.
17:00C'est une demande
17:02qu'il a faite sans prévenir aucun de ses partenaires.
17:04– Il se caricaturait,
17:06c'est intéressant ce que vous dites,
17:08c'est une hypothèse qu'on va suivre.
17:10Il se caricaturait pour pousser les socialistes
17:12à claquer la porte du NFP et dire, vous voyez,
17:14il n'y a que moi qui suis dans l'opposition de gauche.
17:16– Il n'y a que moi qui suis la gauche.
17:18Il y a aussi de dire, il n'y a que moi qui suis la gauche
17:20et regarder les autres trahisses à la première occasion.
17:22Mais il avait déjà fait ça
17:24avant les européennes, une fois que
17:26notamment les écologistes avaient
17:28dit qu'ils partaient, on l'avait dit seul,
17:30pensant que cette élection
17:32n'était pas la plus probable.
17:34– En deux mots, sur la destitution,
17:36peut-être, c'est une interprétation
17:38possible, il y en a une autre, c'est que
17:40Jean-Luc Mélenchon, qu'il faut le souligner,
17:42anticipe toujours assez
17:44favorablement les situations politiques,
17:46il faut lui reconnaître cette capacité d'analyse,
17:48anticipe le futur conflit,
17:50non plus simplement entre la NUPES
17:52et M. Macron, la NUPES et le camp Macron,
17:54mais entre l'exécutif et le législatif
17:56et que l'idée de sortir
17:58l'arme institutionnelle de la destitution,
18:00c'est aussi un message envoyé à tous
18:02les parlementaires, qui vont
18:04devoir vivre, en tant que parlementaires,
18:06un rapport de plus en plus
18:08difficile, de plus en plus conflictuel
18:10avec l'exécutif. Et donc, d'une certaine
18:12manière, en bon trotskiste qu'il est,
18:14M. Mélenchon anticipe
18:16très largement le coup d'après, en se disant
18:18voilà, j'aurais posé la première pierre,
18:20peut-être d'une autre… – Mais donc il a bien fait ou pas pour vous ?
18:22– Je ne dis pas que… moi je pense que c'est
18:24une erreur, mais je
18:26reconnais peut-être là, encore une fois,
18:28l'exercice de style
18:30auquel nous habitue M. Mélenchon.
18:32– C'est une erreur peut-être utile, c'est ce que vous dites.
18:34– Et j'ajoute une dernière chose. L'idée de dire que M. Mélenchon
18:36est un repoussoir, c'est une opinion.
18:38Parce qu'objectivement, la force
18:40du Front Républicain, le fonctionnement
18:42du Front Républicain pendant les élections législatives,
18:44le fonctionnement des désistements
18:46a bien montré que, finalement, cet épouvantail
18:48n'empêchait pas
18:50des électeurs, y compris
18:52du camp de Macron, de voter
18:54pour des députés NFP. Et donc,
18:56il faut relativiser cette
18:58capacité de repoussoir que
19:00représenterait, aux yeux de certains
19:02commentateurs, M. Mélenchon. – Ce qu'a montré
19:04le second tour des législatives, c'est qu'à ce stade,
19:06un député Rassemblement National
19:08fait plus peur
19:10à une majorité de Français qu'un député France Insoumise.
19:12– Malgré tout ce qu'on a essayé de dire,
19:14au contraire, sur
19:16les plateaux de télé, pendant
19:18des semaines, où le camp
19:20présidentiel a plutôt
19:22ajouté l'épouvantail mélenchonesque
19:24que Le Pen. – Et donc,
19:26Benjamin Assir, pour vous, est-ce que c'était légitime
19:28de faire alliance avec Jean-Luc Mélenchon pour battre
19:30le Rassemblement National ?
19:32– Peut-être, mais je reviens sur
19:34ce qui vient d'être dit. On note que
19:36finalement, le seul groupe politique
19:38du NFP qui n'a pas progressé
19:40électoralement,
19:42en termes de députés, c'est la France Insoumise.
19:44– Oui. – Et le PS...
19:46– Pour des raisons évidentes,
19:48on peut les réexpliquer, mais les négociations
19:50d'attribution des
19:52circonscriptions ont tenu compte
19:54du score des européennes. Le PS a raflé
19:56beaucoup plus de circonscriptions, et
19:58la France Insoumise n'en a pas gagné de nouvelles.
20:00En revanche, les scores des députés insoumis...
20:02– Oui, mais la France Insoumise, c'était quand même conserver
20:04les meilleures circonscriptions. – Justement.
20:06– Parce qu'il n'y a pas seulement le nombre
20:08de circonscriptions offertes, il y a la gagnabilité.
20:10Et de ce point de vue-là, ils ont quand même
20:12assez bien manœuvré. Donc ça a montré
20:14quand même qu'il y a un léger
20:16effet repoussoir, mais
20:18ils ont un effet repoussoir réel, mais
20:20qui n'est pas encore
20:22le même
20:24que celui
20:26que peut affronter le rassemblement national dans
20:28certaines régions. Parce qu'il ne faut pas oublier que
20:30dans certaines régions, et notamment dans le
20:32Sud, dans le Gard, dans le Vaucluse,
20:34dans des départements de ce type-là...
20:36– Alors, on est
20:38en train de vous perdre, Benjamin Cyr, vous allez vous rapprocher
20:40si vous le pouvez, de votre fenêtre,
20:42ou alors on va essayer de vous rappeler pour avoir une meilleure liaison
20:44et que vous puissiez avoir le mot de la fin
20:46dans ce débat. On parle donc du repoussoir.
20:48Jean-Luc Mélenchon, on a entendu tout à l'heure
20:50Nicolas Corato, notre auditeur
20:52Fabrice, dire qu'il n'est plus
20:54dans le champ républicain.
20:56C'est ce qu'il a dit. Ça veut dire quoi, ne plus être dans le
20:58champ républicain ? – Je ne sais pas.
21:00Je ne sais pas pourquoi on considère
21:02ou considérerait que M. Mélenchon,
21:04mettons je ne partage pas toutes les
21:06opinions loin de là, se situerait
21:08à l'extérieur du champ républicain. – Est-ce que le
21:10rassemblement national, pour vous, est dans le champ républicain ?
21:12– Le programme du rassemblement national
21:14n'est pas un programme républicain. – Celui
21:16de la France insoumise,
21:18je ne dis même pas le UNFP, est un programme républicain pour vous.
21:20– Oui, je le pense, foncièrement.
21:22– Comment expliquez-vous qu'un certain nombre
21:24de Français considèrent que Jean-Luc Mélenchon n'est pas
21:26un républicain ? – Mais parce qu'on leur dit
21:28à longueur de temps… – Non, ça c'est complotiste, pardon.
21:30Les Français ne sont pas d'accord avec moi
21:32parce que c'est un élément de langage
21:34et c'est une stratégie qui a été mise en œuvre.
21:36– Les Français ne sont pas d'accord avec moi parce que les médias leur ont dit de penser le contraire.
21:38– Non, je ne parle pas des médias. Je n'incrimine
21:40pas les médias. Je pense notamment au camp
21:42présidentiel qui a martelé
21:46la première, qui a considéré que
21:48M. Mélenchon avait été sorti du
21:50camp républicain. Mais sur quels éléments
21:52objectifs ? Est-ce que M. Mélenchon
21:54a appelé à la révolution ?
21:56Est-ce que M. Mélenchon a appelé à marcher
21:58sur l'Assemblée nationale ? Est-ce que
22:00M. Mélenchon a mis en œuvre ou proposé
22:02un programme qui distingue les Français
22:04selon leurs origines, leurs races
22:06ou leurs cultures ? – Mauvais exemple, je précise
22:08que la France insoumise avait appelé un temps
22:10à faire le siège, je cite, du palais Bourbon
22:12jusqu'à ce que le nouveau Front populaire… – Ça s'appelle le droit
22:14de manifester, ce n'est pas marcher sur
22:16l'Assemblée nationale. – Et donc Donald Trump a manifesté
22:18avec ses partisans au Capitole ? – Est-ce que
22:20M. Mélenchon propose de privatiser
22:22le service public audiovisuel ?
22:24– Ce ne serait pas républicain ? – Ce n'est pas très républicain,
22:26non, par rapport au pluralisme.
22:28Mais on comparera les projets.
22:30Il n'y a pas… Je veux dire, regardez
22:32le projet du RN sur les binationaux,
22:34regardez le projet du RN
22:36sur la préférence nationale, vous verrez
22:38qu'effectivement, on ne vit plus en République
22:40si on vit sous le joug du RN.
22:42– Ce sera le mot de la fin pour vous, Benjamin Sir,
22:44toujours pas de signe égal entre
22:46la France insoumise et le RN ?
22:48– Toujours pas,
22:50mais ça se rapproche
22:52et je suis désolé, effectivement
22:54en termes républicains et institutionnels,
22:56il y a
22:58le fait, et puis les propos que vous avez rappelés,
23:00le fait de dire on marche sur l'Assemblée nationale,
23:02non, ce n'est pas juste
23:04le droit de manifester, c'est une menace
23:06directe pour la République, c'est une
23:08manière de dire, si ce que
23:10l'on n'obtient pas par les urnes,
23:12rappelez-vous qu'on peut l'obtenir par la rue.
23:14Et vous parlez du service public de
23:16l'université, je rappelle quand même
23:18que l'une des premières
23:20choses qui a été dite,
23:22qui a été promise comme mesure
23:24potentielle du programme, là je
23:26dirais de LSI, c'était de dire, regardez
23:28on va faire
23:30réengager Guillaume Meurice
23:32à France Inter,
23:34comme s'ils avaient déjà décidé
23:36que c'était le pouvoir, je ne dis pas,
23:38je ne parle pas de la...
23:40si c'est une bonne ou une mauvaise chose,
23:42qui décidaient de la grille
23:44des programmes d'une radio publique, en tout cas.
23:46Voilà, et là, on montre
23:48très clairement qu'on sort, c'est un
23:50détail, mais c'est une manière de
23:52montrer qu'on est potentiellement
23:54en capacité de sortir du
23:56de l'axe et du...
23:58De créer un ministère de l'information,
24:00tout simplement. Voilà, comme au bon vieux temps
24:02du général de Gaulle. Qui pourtant n'était pas de gauche.
24:04Merci à vous, Benjamin Sir.
24:06Merci à vous d'avoir pris la parole
24:08sur Sud Radio, membre du conseil d'administration
24:10du printemps républicain. Merci Nicolas Corato.
24:12Merci Jean-Marie. Président du
24:14Think Tank Place de la République.
24:16À suivre sur Sud Radio, après la guerre politique,
24:18les faits divers et les crimes,
24:20les grandes histoires criminelles françaises. C'est dans un instant
24:22avec Julie Rigoulet, du Nouveau Détective.
24:24A tout de suite.

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