Avec Cyril Chabanier, président de la CFTC
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 8h moins 20. Cyril Chabanier, président de la CFTC, notre invité ce matin. Bonjour.
00:10— Bonjour. — Merci d'être avec nous, Cyril Chabanier. C'est rare. Et il faut le noter. Tous ensemble... Je dis bien tous ensemble. C'est un slogan de manif, ça, tous ensemble.
00:21— Le MEDEF. Mais oui, c'est pour ça que je l'emploie. Le MEDEF. — C'est vrai. — Le MEDEF, qui est le patronat.
00:30La CPME, patronat aussi, mais entreprise plus petite. L'UDEP, c'est l'artisanat. La CFDT, FO. La CFE-CGC et votre syndicat, la CFDC,
00:44vont vous associer tous – la CGT n'est pas impliquée – pour signer un communiqué qui a été adressé à l'AFP et qui s'adresse à tous les Français,
00:54mais surtout qui s'adresse aux responsables politiques. Que demandez-vous ? Vous demandez de la stabilité et de la sérénité aux politiques.
01:02Expliquez-nous, Cyril Chabanier. — Oui, on demande de la stabilité et de la sérénité, parce que nous sommes dans une situation extrêmement difficile.
01:12Nous avons un nombre de défaillances d'entreprises qui a des chiffres records, plus de 66 000. Nous avons des investissements qui s'arrêtent.
01:22Nous avons des plans de licenciement dans les entreprises qui sont très très très importants. Et on se rend compte que face à cette situation qui est grave,
01:31qui est compliquée à la fois pour les entreprises et pour les salariés, on a un gouvernement, mais des politiques au sens large qui ne sont pas à la hauteur.
01:41Pas de stabilité, d'émotions de censure qui tombent et qui pourraient retomber rapidement. Et cette instabilité aggrave la situation.
01:49Et nous, on demande collectivement de dire qu'on a besoin de stabilité, on a besoin de dialogue, on a besoin de compromis, on a besoin de pouvoir faire un budget,
01:59de pouvoir avoir des interlocuteurs et prendre des décisions. Et le pays ne pourra pas avancer sans compromis.
02:05Le compromis, ce n'est pas d'être d'accord tous sur tous les sujets, mais c'est d'être au moins capable de discuter, de sortir quelques grands sujets,
02:14quelques grandes propositions et d'avancer ensemble. Sauf que le compromis aujourd'hui dans les politiques, on dirait plus que c'est synonyme de compromission,
02:21ce qui devient un véritable problème.
02:23— Ça me fait plaisir de vous entendre parce que vous êtes la voix de très nombreux salariés et vous êtes dans ce communiqué aussi la voix de très nombreux petits patrons.
02:33Vous savez qu'ici, sur Sud Radio, je défends et je défendrai toujours et l'artisanat et les petits patrons, les petites entreprises.
02:40J'oublie les très grandes multinationales qui, finalement, se moquent un peu de ce qui se passe à l'intérieur de la France parce qu'elles sont concernées par la situation mondiale.
02:49Elles sont mondialisées. Mais je parle des petites entreprises et je parle des salariés, de toutes celles et ceux qui travaillent dans ces petites entreprises.
02:57Les projets d'investissement sont gelés. Les trésoreries, on sait pas où on va. Moi, je suis chef d'entreprise aujourd'hui. Je ne sais pas où je vais.
03:05Les intentions d'embauche qui sont révisées. Et vous venez de parler des défaillances d'entreprise qui se multiplient, Cyril Chabanier.
03:13Les intentions d'embauche parce qu'il y a de l'emploi dans certains secteurs. Mais attention, tout est gelé.
03:21Tout est gelé. Oui, c'est exactement ça. Tout est gelé. Quand il n'y a pas de confiance, il n'y a pas d'investissement.
03:28Donc, les entreprises attendent, y compris les toutes petites. Quand il n'y a pas de budget, c'est les commandes qui sont gelées.
03:35On sait aussi que les petites entreprises travaillent parfois, souvent avec les collectivités et donc dépendent aussi de budgets publics qui sont gelés
03:44parce qu'il n'y a pas eu le vote du budget. Les recrutements aujourd'hui, comme il n'y a pas de visibilité et qu'il y a de l'instabilité, les recrutements sont à l'arrêt.
03:53Donc, c'est l'emploi qui est à l'arrêt. Et je dirais même que la consommation des ménages est à l'arrêt parce que quand on n'a pas confiance,
04:02quand on a peur en l'avenir, on prend des principes de précaution. Et ceux qui ont encore la possibilité de faire un peu d'épargne
04:11préfèrent faire de l'épargne que faire de la consommation. Donc, tous les critères économiques sont en difficulté, sont en berne.
04:19Et ça, si ça perdure, c'est notre pays qui va en souffrir. Et vous savez, là, il n'y a pas les entreprises d'un côté et les salariés de l'autre.
04:26C'est tout le monde qui morphe et tout le monde qui va en subir les conséquences. Donc, on demande de retrouver un peu de raison.
04:33C'est un message d'alerte ?
04:35Oui, c'est un message d'alerte en disant qu'il faut que tout le monde retrouve la raison. Il faut que le dialogue revienne et qu'on trouve des compromis.
04:42Vous savez, organisation syndicale et patronale, on est loin d'être d'accord sur tout. Mais ces derniers temps, on a pris nos responsabilités.
04:50Nous avons, sur les cinq dernières années, signé sept accords nationaux interprofessionnels, ce qui est du jamais vu, sur des sujets sur lesquels on n'était pas d'accord à la base.
04:59Oui, partage de la valeur, santé au travail, transition écologique dans l'entreprise, télétravail, dialogue social.
05:06Je peux vous dire que ce sont des sujets sur lesquels on n'était pas forcément d'accord au départ, mais il y avait une réelle volonté de discussion et d'y arriver.
05:13Et nous y sommes arrivés en trouvant des compromis. Et d'ailleurs, aucun des deux artisans autour de la table était pleinement satisfait de ces accords.
05:20Mais c'est souvent le signe que, justement, c'est un compromis qui est plutôt pas mal.
05:24— Voilà, vous savez trouver des compromis entre syndicats et patronat. Les politiques ne savent pas trouver de compromis, Cyril Chabanier.
05:32Cyril Chabanier, en plus, alors qu'on est à la période où l'on renégocie les augmentations de salaire et tout, toute cette incertitude, ça pèse sur toutes les négociations.
05:44— Mais ça pèse sur toutes les négociations, à la fois nationales. Nous avons trouvé un accord sur l'assurance chômage, on a trouvé un accord sur l'emploi des seniors.
05:54Quid de ces accords aujourd'hui ? On n'est même pas sûr qu'ils vont être transposés. En tout cas, ils sont à l'arrêt. Je rappelle simplement, par exemple, que sur l'assurance chômage...
06:01Alors le gouvernement nous dit qu'on va réussir à passer ça avant les fêtes de Noël. Mais si l'accord n'est pas transposé, les chômeurs ne sont plus payés au 1er janvier.
06:12Donc il y a vraiment urgence. — Est-ce qu'il y a un risque que les chômeurs ne soient plus payés au 1er janvier ?
06:19— Alors on a à peu près les garanties que les textes vont passer au plus tard pour le 20 décembre. Mais vous savez, moi, les garanties, je reste toujours prudent tant que c'est pas fait.
06:28Mais vous voyez les conséquences dramatiques qui peuvent y avoir. L'emploi des seniors, c'est un sujet majeur dans notre pays. Est-ce que l'accord que nous avons signé ensemble
06:36sera repris par le prochain gouvernement ? On n'en sait rien. Ou est-ce qu'on va devoir redémarrer à zéro ? On ne sait pas tout ça. Les augmentations de salaires...
06:43Aujourd'hui, nous sommes en pleine discussion dans la plupart des entreprises. C'est la fin de l'année sur les salaires. Mais comment voulez-vous discuter de salaire quand vous savez pas
06:51de quoi l'avenir sera fait, quand vous avez une telle instabilité ? À peu près de partout, on nous dit « Attendez, en fait, on met un stop et on reprendra quand on en saura un peu plus ».
07:02Donc, tout est décalé. Et vous savez, notre pays, il n'est pas en avance sur des tas de sujets. On a des grandes transformations à faire. On n'est déjà pas en avance par rapport à nos concurrents
07:11européens et mondiaux. Là, on ne peut plus se permettre de prendre du retard. Et surtout, on ne peut plus se permettre que par des jeux politiques, des guerres politiques, où parfois,
07:20certains n'ont qu'une seule ambition, c'est la présidentielle de 2027, voire avant une présidentielle anticipée. Il n'y a plus rien qui se fait. Et entreprises et salariés, on en subit des conséquences.
07:31Donc, on dit, si nous, on est capables, sur des désaccords au départ, de pouvoir à la fin trouver des compromis, si organisations patronales et syndicales, avec leurs différences,
07:41trouvent des compromis, pourquoi et comment les politiques ne sont pas capables de trouver des compromis, au moins sur quelques grands sujets ? Trouver un compromis, c'est la seule solution pour s'en sortir.
07:52Voilà l'appel au compromis de Cyril Chabanier, président de la CFTC, co-signataire de cet appel général. Appel général. C'est une alerte générale lancée par les forces vives, ce qu'on appelle les forces vives du pays,
08:07les entrepreneurs et les salariés, évidemment.