Étude : Ces départements où le sentiment d’insécurité est le plus fort

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Maxime Trouleau, je vous ai appelé Jérôme tout à l'heure, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs.

00:08Bon, Maxime Trouleau, vous nous parlez de cette étude du ministère de l'Intérieur, on en parle,

00:13sur le sentiment d'insécurité des Français, département par département.

00:17Je n'aime pas trop le sentiment d'insécurité.

00:20Mais pourtant, c'est exactement cette première, donc cet enjeu national,

00:26jamais ça n'avait été détaillé de la sorte, ce sentiment d'insécurité qui augmente.

00:31D'ailleurs, chez les Français, on parle de sentiment de crainte d'être en danger,

00:35plus 14% à son domicile, plus 10% dans les transports, les gares, les aéroports,

00:40et même le renoncement à sortir seul de chez soi augmente de 10%.

00:44Souvenez-vous d'ailleurs de ces propos de Gérald Darmanin,

00:46il était alors ministre de l'Intérieur, on parlait de sentiment d'insécurité,

00:49notamment lié à Éric Dupond-Moretti, il parlait carrément d'ensauvagement de la société.

00:54J'ai utilisé le mot d'ensauvagement, et je le réitère,

00:57c'est un mot qui fait naître en moi des échos des années de permanence électorale

01:02où j'ai vu des gens victimes d'actes de sauvagerie,

01:05encore une fois, en tant que ministre de l'Intérieur,

01:07aller à l'enterrement d'un gendarme de 25 ans qui se fait faucher sciemment, manifestement,

01:11ne me semble pas être un acte de grande civilisation.

01:14En moyenne donc, 21% des Français se sentaient en insécurité en 2023,

01:1818 en 2022, il y a une augmentation,

01:20mais ces chiffres ne sont qu'une moyenne, et varient donc département par département,

01:24et il y a donc un classement qui a été établi hier par le ministère de l'Intérieur.

01:27En troisième, on retrouve les Bouches-du-Rhône,

01:3026% des habitants se sentent en insécurité, un chiffre qui augmente à Paris, 28%,

01:36et qui culmine même en Seine-Saint-Denis à 33,8%.

01:40Les Français qui se disent à plus de 61% qu'ils ont été témoins de délinquance,

01:44et dernier chiffre, que pour quasiment un tiers,

01:47la présence policière n'est pas assez importante là où ils vivent.

01:51– Vous parliez de Seine-Saint-Denis, je vais recevoir Karim Bouamrane,

01:54dans un instant, qui est maire de Saint-Ouen, qui est socialiste,

01:57Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, justement.

02:00Ce sentiment d'insécurité, vous le ressentez ?

02:03– Oui, on le ressent, et ce qui est terrible, c'est qu'on sent un décalage,

02:09surtout entre la réalité et l'image qu'en donnent les médias.

02:16Je suis désolé de dire ça, parce qu'on va encore me taxer de réactionnaire.

02:22– Vous dites ce que vous avez envie de dire.

02:26– Contrairement à certains, je l'ai déjà dit mille fois,

02:30je vis à Argenteuil, je suis dans un coin super sympa,

02:34et contrairement à d'autres, je ne suis peut-être pas prêt à mourir pour la banlieue,

02:38mais en tout cas, je suis prêt à y vivre.

02:40Et effectivement, il y a des quartiers, il y a des endroits

02:45où ce sentiment existe, et on nie ça.

02:49Vous regardez des émissions comme Quotidien, etc., ça n'existe pas.

02:54C'est pas bien de faire ça, parce que les gens, le peuple,

02:59se rend compte de ce décalage, et ça va donner du populisme,

03:03ça va donner quelque chose de négatif à la fin,

03:06ça va donner quelque chose, justement, d'extrême-droite,

03:11de tout ce que vous voulez, pas forcément très sain pour la démocratie.

03:16Il ne faut pas cacher la merde du chat sous le tapis,

03:19comme je l'ai entendu dire à un rédacteur en chef à Europe 1, avant Arlène Chabot.

03:24Il ne faut pas faire ça.

03:26Il parlait des voitures brûlées, vous savez, du réveillon.

03:28– Ah bon ? Il disait ça ?

03:30– Oui, il ne fallait pas le dire, voilà.

03:32Et à force de faire ça, les gens s'aperçoivent

03:35qu'il y a un décalage entre la réalité, entre ce qu'ils vivent,

03:38et ce qu'on leur dit, quoi.

03:41Assumons la réalité, qu'est-ce que vous en pensez ?

03:44– Oui, c'était le grand débat, vous savez, sous Lionel Jospin,

03:46effectivement, la gauche au pouvoir, le sentiment d'insécurité,

03:50c'était le débat, la réalité ou le sentiment d'insécurité.

03:54Moi, je n'aime pas trop non plus cette expression,

03:55pour la bonne raison qu'elle a été au cœur d'une polémique.

03:57Il y a simplement la crainte, la peur, ce n'est pas un sentiment,

04:02c'est la peur ressentie, ou la crainte de...

04:04– Elle est réelle, la crainte.

04:05– C'est vrai qu'il y a réelle qui redoute, effectivement,

04:08d'être victime, soit d'un cobriolage, soit d'une agression,

04:12qui ont peur parce qu'il y a des gens qui vendent de la drogue

04:15au pied de leur immeuble, ou au bout de la rue,

04:17et ça c'est vrai dans les villes,

04:18mais c'est vrai maintenant aussi dans les campagnes,

04:21où il y a des gens qui redoutent.

04:22Donc, ce n'est pas un sentiment d'insécurité,

04:23c'est la peur d'être demain une victime.

04:26Donc, je pense qu'il ne faut pas la nier,

04:28et le nier, c'est ce qu'on peut faire de pire.

04:30Alors, en ce moment, on est beaucoup dans le déni de réalité.

04:33– Moi, je pense qu'il faut oublier le déni et affronter la réalité.

04:36– Oui, parce que ça emmène au pire.

04:38– On est bien d'accord, on est bien d'accord.

04:41Merci Karim Bouamrane, mon invité.

04:43Il n'a pas sa langue dans sa poche, il dit ce qu'il pense,

04:46il est au Parti Socialiste, il est maire de Saint-Ouen,

04:48en Seine-Saint-Denis, il a fondé son mouvement,

04:52d'ailleurs, la France humaine est forte,

04:54il sera notre invité dans quelques instants.

04:57Les titres de l'actualité le rappellent, avec vous, Laurie Leclerc.

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