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  • il y a 6 jours
Avec Eric Chenut, Président de la Mutualité Française

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-04-15##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdard.
00:03Il est 7h41, nous recevons Éric Chenu qui est président de la Mutualité Française.
00:08Éric Chenu, bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Alors la Mutualité Française, combien de mutuelles ?
00:13Rappelez-nous, pas à chaque fois, je le demande.
00:14Combien de Français concernaient directement ?
00:1631 millions de Français protégés par des mutuelles de la Mutualité Française,
00:20il y en a à peu près 260.
00:22Voilà, 260. 31 millions, vous, moi, évidemment,
00:26nous sommes protégés par la Mutualité Française, complémentaire.
00:30C'est complémentaire au remboursement de la Sécurité Sociale, on le sait bien.
00:35Le Premier ministre cherche à faire des économies pour son budget 2026.
00:39Vous proposez quelques pistes concernant la santé, Éric Chenu,
00:45et notamment dans le domaine de l'optique.
00:48Je vais commencer avec cela.
00:50Allonger, vous proposez d'allonger les délais de renouvellement des équipements optiques.
00:54Optique, pourquoi ?
00:5513 000, je regardais le chiffre, 13 000 magasins d'optique en France.
01:01Oui, autant que sur tous les États-Unis.
01:04Mais pourquoi ?
01:05Ça interroge tout simplement parce qu'aujourd'hui,
01:10un certain nombre d'enseignes ont un niveau de résultat, de marge extrêmement important.
01:17Et c'est aussi pour ça qu'il nous semble qu'il faut réinterroger ce modèle.
01:22Le 100% santé qui a été mis en place par le gouvernement il y a quelques années,
01:26que nous finançons à 77% les complémentaires santé,
01:31un bilan est absolument nécessaire.
01:33Ça a permis à des gens de s'équiper en audioprothèse, c'est une très bonne chose.
01:37En audioprothèse ?
01:38On a amélioré la prise en charge de la santé buccodentaire, c'est une très bonne chose.
01:42En optique, ce projet devait permettre de faire des économies.
01:47Au final, la facture a augmenté.
01:49Donc, il nous semble aujourd'hui, en responsabilité, qu'il faut réinterroger ce modèle.
01:56Faire un bilan.
01:57Et pourquoi, selon vous, est-ce que la facture a augmenté ?
02:00Est-ce qu'il y a des tricheurs ?
02:03En tout cas, il y a des stratégies marketing qui nous interrogent.
02:07Je ne sais pas, moi.
02:07En tout cas, il y a des stratégies marketing qui nous interrogent,
02:10puisque aujourd'hui, vous recevez assez régulièrement des SMS.
02:15Quand vous avez remplacé vos lunettes depuis 23 mois,
02:18on vous dit, venez, parce qu'à partir de deux ans,
02:22vous pouvez remplacer vos lunettes, etc., même si votre vue n'a pas changé.
02:25Évidemment, quand la vue change, c'est logique.
02:28On est là pour ça.
02:30En revanche, est-ce qu'il faut encourager le consumérisme ?
02:33On ne le croit pas.
02:34Bien. Donc, vous dites, pas deux ans, mais trois ans.
02:37En tout cas, c'est une piste sur laquelle nous souhaitons réfléchir
02:41et travailler avec le gouvernement.
02:43De la même façon, il nous semble,
02:45la direction statistique du ministère de la Santé estime
02:48qu'il y a 50 milliards de dépenses qui sont inefficaces, redondantes,
02:52plutôt que d'augmenter le reste à charge de nos concitoyens,
02:57de transférer de la dépense du régime obligatoire
03:00vers les complémentaires santé,
03:02qu'il faut qu'on se mette autour de la table avec l'État,
03:04l'assurance maladie, les complémentaires,
03:07les associations de patients, les professionnels de santé
03:09pour travailler sur ce champ-là de l'inefficience
03:12parce qu'on peut améliorer la prise en charge
03:14sans augmenter le reste à charge.
03:16Sans augmenter le reste à charge, Éric Genu.
03:18En s'appuyant sur les préconisations de la Haute Autorité de Santé.
03:22Oui, mais Éric Genu, ce que l'on vit dans l'optique,
03:24ce qu'on a vécu dans l'optique depuis maintenant,
03:26on est en train de le vivre dans l'auditif.
03:29Même chose, je vois partout fleurir
03:32des magasins ou des spécialistes en prothèses auditives.
03:38Oui, d'ailleurs, le syndicat des audioprothésistes
03:40questionne aussi ça,
03:42parce qu'ils estiment qu'ils sont des professions de santé
03:44et qu'aujourd'hui, ils voient surgir des enseignes
03:48qui sont purement lucratives.
03:50Et ça renvoie, la question que vous posez,
03:53à une forme de financiarisation du système de santé,
03:55de protection sociale,
03:57où certains captent de la valeur
04:00au détriment de la collectivité.
04:02C'est aussi cela que l'on souhaite réinterroger.
04:04Alors, se faire rembourser ces audioprothèses,
04:08tous les cinq ans, c'est ce que vous proposez ?
04:10En tout cas, c'est des sujets sur lesquels,
04:12dans le bilan du 100% Santé,
04:14il nous semble qu'il faut se réinterroger
04:16avec l'ensemble des acteurs.
04:19Les fraudes.
04:20Les fraudes.
04:21Là encore, il y a des pistes.
04:23On parle beaucoup de fraude à la sécurité sociale.
04:25On parle beaucoup...
04:26Il y a des fraudes au mutuel ?
04:28Oui, malheureusement.
04:29Et on s'organise, y compris en utilisant
04:33de l'intelligence artificielle générative,
04:35pour essayer de les détecter, de les repérer.
04:37Parce que c'est une fraude, qu'elle soit à l'assurance maladie
04:40ou au complémentaire santé,
04:42c'est toujours au détriment de la majorité.
04:46C'est toujours un tout petit nombre d'assurés sociaux,
04:49c'est un tout petit nombre de professionnels de santé
04:51qui sont responsables de ça,
04:53mais qui, finalement, altèrent la confiance
04:56dans notre système, dans notre modèle.
04:58Donc, aucune fraude n'est acceptable,
05:00que ce soit aux cotisations sociales,
05:01que ce soit de professionnels ou que ce soit d'assurés.
05:04Il faut qu'on se donne les moyens
05:05d'être plus efficaces en la matière.
05:06On regrette de ce point de vue
05:08que le dernier projet de loi de financement
05:10de la sécurité sociale
05:11se soit vu censuré par le Conseil constitutionnel.
05:14Il y avait une mesure qui nous permettait
05:16de partager nos données avec l'assurance maladie
05:18et l'assurance maladie vers nous
05:20pour être plus efficaces ensemble.
05:23Éric Chenu, quelles sont les autres pistes
05:25pour faire des économies ?
05:26Sur, je ne sais pas moi, l'accès aux soins.
05:29Il y a des soins inutiles
05:30qui sont remboursés aujourd'hui ?
05:31Oui, il y a des soins redondants.
05:33Par exemple, en biologie,
05:35vous faites des analyses,
05:37parce que vous voyez votre médecin généraliste,
05:39on vous les refait, vous voyez un spécialiste,
05:40on vous les refait quand vous êtes hospitalisé.
05:42Tout ça dans un délai extrêmement court.
05:44Est-ce bien utile ?
05:46Aujourd'hui, toutes ces données
05:47sont concentrées dans mon espace de santé.
05:49On peut probablement, là,
05:51gagner un certain nombre de dépenses
05:53sans augmenter le reste à charge.
05:54en médicaments, aujourd'hui,
05:56On prescrit encore trop de médicaments
06:00dans notre pays.
06:01Plus de 80% d'un passage chez un médecin
06:04se solde avec des ordonnances,
06:05avec des médicaments.
06:06Et des médicaments sont trop chers aussi ?
06:08Alors, en tout cas, certains.
06:10C'est clair.
06:10Il y a eu un gros travail qui a été fait
06:11pour les pouvoirs publics
06:13pour réguler la facture du médicament.
06:16Mais certains médicaments,
06:18notamment très innovants,
06:19sont vendus très chers,
06:20quelquefois au-delà du coût de la recherche.
06:22Et ça, ça aussi, ça doit...
06:23Et les transports ?
06:24Les transports médicaux,
06:25les fameux transports,
06:27c'est combien la dépense ?
06:286 milliards.
06:296 milliards d'euros.
06:30Et ça a doublé en quelques années.
06:31Donc, là aussi,
06:33l'assurance maladie,
06:34nous aussi,
06:35on s'interroge sur cela.
06:38Les transports sont indispensables
06:40pour certains des assurés sociaux,
06:42des patients.
06:43Mais quelquefois,
06:44probablement qu'il y a
06:46un petit peu d'abus.
06:47Et donc, c'est tous ces sujets
06:49qu'on souhaite aborder.
06:50Le médicament, la biologie,
06:52l'imagerie, la radiologie.
06:53Aussi,
06:55les transports,
06:56pour trouver
06:57des voies et moyens
06:58de réduire
07:00la facture,
07:01pour éviter
07:02de devoir
07:03augmenter le reste à charge
07:04des gens.
07:04On a, je crois,
07:05un système
07:06extrêmement protecteur
07:07grâce à la sécurité sociale,
07:09grâce aux mutuelles.
07:10Cette complémentarité
07:11fait qu'on a
07:12le reste à charge
07:12le plus bas
07:13en Europe.
07:14Et je pense que c'est très bien
07:15pour l'ensemble
07:16de nos concitoyens.
07:17et il faut que collectivement
07:19on se responsabilise
07:20individuellement,
07:21collectivement,
07:22pour éviter que la solidarité
07:23ne soit remise en cause.
07:24Bien, merci Éric Chenu.
07:25Vous allez à la conférence
07:26tout à l'heure
07:27du Premier ministre ?
07:28Non, mais en tout cas,
07:28on y a contribué
07:29par écrit,
07:30par une contribution
07:32pour faire valoir
07:33ces propositions
07:34parce que dès 2025,
07:35on peut faire
07:36un certain nombre
07:36d'économies
07:37et surtout dans les années
07:38qui viennent
07:39et faire en sorte
07:40de préserver
07:40notre modèle social.
07:41Merci Éric Chenu
07:42d'être venu nous voir
07:43le patron de la mutualité française.
07:45Très clair.

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