• il y a 3 mois
Avec Eric Chenut, Président de la Mutualité Française, qui regroupe la majorité des mutuelles de santé existant en France

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-09-30##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Avec nous Éric Chenu, président de la Mutualité Française, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Merci d'être avec nous Éric Chenu.
00:10Près de 300 complémentaires santé vous regroupez.
00:13La grande majorité des complémentaires santé, nous payons tous des mutuels.
00:18Je vais revenir sur les tarifs des mutuels,
00:22mais je voudrais commencer avec cette tribune.
00:25Plusieurs acteurs du monde de la santé tirent la sonnette d'alarme.
00:28La lettre ouverte publiée hier dans la tribune Dimanche,
00:32vous demandez au gouvernement une loi de programmation pour les cinq prochaines années.
00:37Vous avez signé cette tribune.
00:39Éric Chenu, que demandez-vous au gouvernement ?
00:42Ce qu'on demande, c'est de pouvoir se projeter pour les années qui viennent.
00:48Pour nous, les complémentaires santé, pour les établissements de santé,
00:52pour les professionnels, y compris pour les patients.
00:55Qu'est-ce qui va se passer ?
00:57Si vous regardez bien, sur l'année 2024,
00:59on va dépenser plus de 300 milliards sur le système de santé.
01:02Et les professionnels de santé ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail.
01:07Ce n'est pas simple en ville, ce n'est pas simple à l'hôpital.
01:09Les patients, les infirmières et sociaux ne sont pas satisfaits
01:12puisqu'il y a des déserts médicaux qui s'agrandissent chaque année.
01:17C'est de plus en plus difficile de trouver un médecin.
01:21Les délais se rallongent, etc.
01:23Donc on voit bien que, même si on met de plus en plus d'argent,
01:27il y a des dysfonctionnements de partout.
01:28Et ces dysfonctionnements, ils coûtent cher.
01:30Ils coûtent cher en qualité des soins, mais ils coûtent cher en argent.
01:34Et donc, ça nous semble important de se reposer tous ensemble,
01:39l'État, l'assurance maladie, les complémentaires professionnels, les patients,
01:43pour se donner des objectifs communs dans l'intérêt général.
01:47Donc vous demandez une grande réunion, si j'ai bien compris,
01:51et une loi de programmation un peu à l'image de la loi de programmation militaire.
01:55Oui, si vous voulez, effectivement, c'est un peu le même esprit.
01:59C'est-à-dire une loi qui donne des objectifs communs,
02:03et puis ensuite, chaque année, on déclinera ça en budget.
02:07Puisque ça, il faut chaque année un budget.
02:09Mais où le budget, c'est bien la déclinaison d'une intention politique,
02:13ce qui n'est pas le cas en ce moment.
02:15Quand je dis en ce moment, c'est depuis 30 ans.
02:17Depuis 30 ans, chaque année, on essaye de faire rentrer des ronds dans des carrés.
02:21On fait des rabots comptables, on rembourse tel truc,
02:25on transfère telle chose aux complémentaires santé.
02:28Et on voit bien qu'on n'est pas à la hauteur des enjeux.
02:31Oui, au gré des ministres de la Santé, vous en avez connu 8 en 3 ans.
02:35Je vais rencontrer la 8e Geneviève Dariussec, j'espère, dans quelques jours.
02:41Effectivement, mais la vraie difficulté dans laquelle est notre pays,
02:46c'est que la population vieillit, et elle va continuer de vieillir, tant mieux.
02:50Ça veut dire que 4, bientôt 5 générations vont coexister.
02:53Ce qui montre que notre système de santé,
02:56grâce au professionnalisme des médecins, des infirmiers, des sages-femmes,
03:00la prise en charge s'améliore, grâce aux techniques, grâce à tout ça.
03:04Mais tout ça, ça coûte très cher.
03:06Et si on veut que tout le monde puisse en profiter,
03:08ou qu'on l'habite sur le territoire de la même façon,
03:12pour sa qualité de vie, pour rester en bonne santé le plus possible,
03:16il y a un certain nombre d'inflexions importantes à mettre en avant.
03:19Bien, Éric Chenu, le prix de nos mutuelles.
03:23Parce qu'un rapport sénatorial publié jeudi
03:26vous a reproché d'avoir pratiqué des hausses de tarifs particulièrement fortes en 2024,
03:31plus 8,1%. Vous confirmez ce chiffre ?
03:35Oui, oui, tout à fait. 7% sur les contrats individuels,
03:388 à 10 sur les contrats collectifs.
03:40Voilà, hausse des mutuelles en 2024.
03:42En 2025, quelle sera la hausse ?
03:45Je ne sais pas vous le dire pour l'instant,
03:47puisque nous attendons les mesures qui seront dans le projet de loi
03:51de financement de la Sécurité Sociale,
03:53et le gouvernement est en train d'arbitrer.
03:55On devrait connaître leur copie d'ici une dizaine de jours.
03:58Je vous dis ça parce que les sénateurs chiffrent à 6,2%,
04:02l'augmentant des mutuelles en 2025.
04:06C'est cet ordre-là ?
04:09Je ne sais vraiment pas vous dire, parce que si le gouvernement...
04:12Ça va augmenter !
04:14Tout ça sur le premier somme, plus 5%.
04:18Il y a la revalorisation des consultations médicales,
04:22qu'il va falloir payer en 2025,
04:24c'est le passage de 26,50€ à 30€.
04:27Il y a un certain nombre d'autres professions qui ont été revalorisées.
04:31Il y a des revalorisations sur le champ buccodentaire.
04:34On va mieux prendre en charge des examens buccodentaires.
04:37C'est une meilleure prévention pour nos enfants de 3 à 24 ans.
04:41Ça sera gratuit.
04:43Ils pourront totalement être pris en charge.
04:46Ça sera payé par l'assurance maladie, par les complémentaires santé.
04:49Tous ces éléments-là, il faut bien évidemment les financer.
04:53Et c'est à cela que servent les hausses.
04:56Il y aura une hausse en 2025 ?
04:59Les mutuelles, je rappelle, sont à but non lucratif.
05:01Il n'y a pas d'actionnaire.
05:03Mais il y aura une hausse en 2025 ?
05:05Forcément, puisque les dépenses de santé augmentent chaque année.
05:08Entre 5 et 6% ?
05:10Je ne sais franchement pas vous dire, Jean-Jacques Bourdin.
05:13Si le gouvernement transfère beaucoup de dépenses de l'assurance maladie
05:17vers les complémentaires santé,
05:19forcément, les hausses seront plus importantes.
05:22C'est pour ça qu'on pense que cette...
05:24À peu près comme en 2024 ?
05:26Ça, aujourd'hui, je ne le sais pas.
05:29Vous avez une petite idée quand même.
05:31Pas du tout.
05:33J'ai eu des échanges encore avec le cabinet du Premier ministre récemment.
05:37Et pour l'instant, les arbitrages ne sont pas rendus.
05:40L'AME, est-ce qu'il faut toucher à l'AME ?
05:43Ça serait une sottise en termes de santé publique.
05:46Parce que si on ne soigne pas
05:49les personnes qui sont sur notre territoire,
05:52on devra les soigner plus tard
05:55avec des pathologies plus lourdes.
05:57Ils seront pris en charge à l'hôpital plutôt qu'en soins de ville.
06:00On va peut-être revoir le champ de l'AME, si je puis dire.
06:03Vous savez, le rapport Évain-Stéphanini
06:06qui était sorti fin 2023
06:09montrait qu'il n'y avait pas eu de déficit sur l'AME.
06:13Il n'y avait pas de surcoût.
06:15L'augmentation du coût de l'AME
06:18venait simplement que le nombre de bénéficiaires avait augmenté.
06:21Mais le niveau de dépense par personne n'avait pas augmenté.
06:26Donc il n'y a pas de dérive, il n'y a pas d'âme vue.
06:30Et c'est prendre des gros risques en termes de santé publique,
06:34renvoyer des tensions supplémentaires sur l'hôpital,
06:37outre les enjeux humanistes,
06:40que de vous réformer l'AME.
06:42Merci Eric Chenu, président de la mutualité française.
06:45Merci d'être venu nous voir.

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