Mettez vous d'accord avec Jérôme Dubus, membre du pôle idées d'Horizons, Alexandra Szpiner, conseillère régionale LR Ile de France, Geneviève Goëtzinger, présidente de l’agence imaGGe et Kristell Niasme, conseillère Municipale à Villeneuve Saint Georges
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00:00 [Musique]
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
00:06 Alors pour cette émission qui n'aura lieu que dans 4 ans, Anne et Bisextile oblige, hein, 29 février, faire un débat.
00:12 Ils sont déjà très en forme nos débatteurs aujourd'hui.
00:14 Vous le savez, on va parler dans un instant de l'inscription du droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
00:22 Journée du 4 mars, ça sera la journée définitive.
00:25 Mais on va revenir sur ce vote historique, on peut qualifier les choses ainsi.
00:29 Hier soir au Sénat, Marine Le Pen qui se prépare à une 4ème candidature, mais qui doit faire face à une Bardella mania ?
00:37 Donc comment les choses peuvent se dérouler ?
00:40 On va parler de l'inauguration. En ce moment même, Emmanuel Macron reçoit les clés du village olympique.
00:47 Ce village qui va recevoir entre 14 et 15 000 athlètes et qui va transformer cette partie de l'île de France.
00:54 Mais il y a beaucoup d'autres nuages sur les Jeux olympiques.
00:57 Il faut, comme l'a décrété le patron des Jeux, le patron de l'organisation, Tony Estanguet, une trêve sociale pendant les JO.
01:03 Puisqu'on le sait aujourd'hui, beaucoup vont en faire une caisse de résonance.
01:07 Et puis enfin, l'accumulation des affaires qui concernent les violences sexuelles et sexistes, mais surtout sexuelles.
01:14 L'affaire PPDA, Gérard Miller, est-ce que c'est la fin du silence ?
01:17 Je rappelle aussi que l'actrice Judith Godrech est en ce moment même auditionnée par le Sénat, par une commission d'enquête contre les violences sexuelles.
01:26 Elle demande donc la fin de l'impunité, en tous les cas, beaucoup plus d'action.
01:31 On va débattre de tout ça avec vous, avec un plateau composé de femmes.
01:35 Mais je vais commencer avec vous pour s'y réjouir.
01:37 - Oh, c'est pas possible ! Quel honneur !
01:40 - Jérôme Dubé, Manrodu, Paul Hidé d'Horizon, mais ça ne vous fait pas peur, je le sais.
01:45 Alexandra Sminer, bonjour. Alexandra, conseillère régionale LR d'Île-de-France.
01:49 Geneviève Göttinger, bonjour Geneviève.
01:52 Présidente de l'agence IMAGE et Christelle Niasse, bonjour.
01:55 Christelle, conseillère municipale à Vigneuve-Saint-Georges.
01:58 Donc voilà le menu du jour, aujourd'hui, qui est particulièrement chargé, je le disais.
02:03 Mais on va commencer avec vos tours, vos coups de cœur, vos coups de gueule de l'actu.
02:07 Geneviève, allez, à ma gauche.
02:09 - Oui, oui, oui, moi c'est un clin d'œil en fait, puisqu'un coup de cœur ou un coup de gueule,
02:14 un clin d'œil à tous ceux qui sont nés le 29 février.
02:16 - Mais oui, qui les pauvres fêtent leur anniversaire aujourd'hui, mais une fois tous les quatre ans.
02:20 - Vous en connaissez ? - Mais pas du tout, et vous ?
02:23 - Pas du tout.
02:25 - Moi je suis née le 21 mai, le premier jour du gémeau.
02:30 - Notez, notez, 20 mai mes jeunes filles, je donne mon parrainé.
02:35 - Gémeau aussi, Alexandra, ma petite soeur.
02:38 - Donc oui, effectivement, une fois tous les quatre ans seulement.
02:41 - C'est quand même une bizarrerie du calendrier qui nous amène.
02:44 - Calendrier romain, qui nous vient des romains, absolument.
02:47 Et je me suis toujours demandé comment ils vivaient ça en fait,
02:50 avoir un vrai anniversaire une fois tous les quatre ans seulement,
02:53 se retrouver plus jeune que ses enfants à un moment,
02:56 si vous comptez dans un an tous les quatre ans.
02:59 Enfin tout ça est une bizarrerie.
03:02 - Et sur le plan administratif, je me demande comment tout ça se passe.
03:05 - Alors c'est un an plus tard. - Toujours.
03:08 - J'ai l'air de vous avoir 18 ans, enfin, il faut me bracher une histoire d'un an plus tard.
03:12 - Voilà, et non, effectivement, et donc la prochaine émission
03:16 qu'il y aura sur Sud Radio avec des débatteurs,
03:19 si l'émission est toujours là, ça sera dans quatre ans,
03:22 donc c'est vrai que c'est assez marrant. - Et ils ont un journal, vous savez,
03:25 il y a un journal qui parait une fois tous les quatre ans, et c'est son douzième numéro qui est paru.
03:28 - Nous sommes fiers de toi, le 29 février 2024. - Exactement.
03:31 - Vous avez vu qu'il y a une famille où les trois enfants,
03:34 autre bizarrerie, sont nés trois ou quatre enfants, je ne sais plus,
03:37 qui sont nés le 29 février. - Ah bah là c'est pas possible.
03:40 - Là c'est au-delà de la bizarrerie. - Ah, déjà quatre ans d'écart alors.
03:43 - Ça sert à vous des parents pour les anniversaires.
03:46 - Quel mois ? 3/12 ? - Des parents radins, moi.
03:49 - Ça doit être ça. Allez, on continue,
03:52 on fait le tour de table. Jérôme ? - Oui, alors,
03:55 honneur aux femmes, et coup de cœur à la France,
03:59 parce que nous sommes dans un sondage Equiléap,
04:02 qui est un sondage qui paraît tous les ans,
04:05 qui est un sondage qui est fait au niveau mondial, il y a à peu près 5000 entreprises,
04:08 alors des entreprises, des grandes entreprises, pas des petites entreprises,
04:11 des entreprises de plus de 1000 salariés, voire au-delà,
04:15 sur l'égalité professionnelle hommes-femmes. Et il se trouve que la France
04:18 est numéro 1. Alors, à Cocorico,
04:21 parce que c'est la deuxième année consécutive,
04:24 nous avons gardé notre position sur l'égalité professionnelle
04:28 hommes-femmes, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils ont pris
04:31 des pourcentages sur un certain nombre d'entreprises,
04:34 il y a plus de 5000 entreprises, je le disais tout à l'heure,
04:37 qui ont été testées, et sur ces 5000 entreprises,
04:40 il y a donc des entreprises françaises qui sont très bien placées.
04:43 L'Oréal, par exemple, est un groupe extrêmement bien placé
04:46 sur l'égalité professionnelle hommes-femmes.
04:49 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Il y a plusieurs
04:52 baromètres qui sont dans ce sondage,
04:55 il y a le baromètre des conseils d'administration,
04:58 la féminisation des conseils d'administration, là nous sommes en tête aussi,
05:01 la France est en tête, nous sommes presque à 50%.
05:04 Alors, c'est bien, c'est les grands groupes,
05:07 je précise que ce sont les grands groupes. - Oui, donc avec des critères aussi, certainement.
05:10 - Voilà, le conseil d'administration est à 46%.
05:13 Ça veut dire qu'on est presque à l'égalité. Je rappelle que la loi
05:16 Copé-Zimmermann a plus d'une quinzaine d'années,
05:19 et donc en 15 ans, on a réussi,
05:22 ce qui prouve qu'au fond, la loi est incitative.
05:25 Tout le monde disait, enfin tout le monde,
05:28 un certain nombre de gens disaient "mais la loi, on ne va pas la respecter,
05:31 on va la contourner, etc." Non, voilà, on est presque à l'égalité sur les conseils d'administration,
05:34 sur la féminisation des conseils d'administration.
05:37 - Ça veut dire que les obligations fonctionnent un peu ?
05:40 - Fonctionnent un peu. Sur les dirigeants, alors sur les dirigeants,
05:43 c'est moins vrai, on est à 27% de femmes sur les dirigeants,
05:46 présidents et directeurs généraux.
05:49 - Reste un plafond vert quand même. - Alors là, effectivement, on progresse.
05:52 - Alors ils disent effectivement qu'il y a encore 150 femmes à nommer
05:55 pour les comités de direction des grandes entreprises pour atteindre le seuil des 30%.
05:58 - Voilà, on était à 25%,
06:01 on progresse petit à petit, vous voyez,
06:04 2% par an, c'est pas beaucoup, c'est un peu le maillon faible
06:07 de ce constat. Et puis sur la main-d'oeuvre,
06:10 plus généralement sur les salariés, on est à 40%.
06:13 Donc vous voyez la différence entre le fait
06:16 de passer entre la main-d'oeuvre classique
06:19 des salariés et les dirigeants. 40-27%.
06:22 Là, il y a encore effectivement ce que vous disiez, un plafond de vert
06:25 qui n'a pas été franchi. Mais je crois que ce qui est
06:28 très significatif, et il y a eu beaucoup
06:31 d'actions qui ont été menées, ce sont les conseils
06:34 d'administration. Là, c'est quand même très significatif,
06:37 on est quasiment à la parité. - Derrière, suivent l'Espagne,
06:40 l'Italie, l'Allemagne. Donc c'est important de le souligner
06:43 parce qu'on voit aussi que l'Espagne, par exemple, a une politique
06:46 sur l'égalité, sur les violences faites aux femmes.
06:49 Elles sont très en pointe,
06:52 les Espagnols,
06:55 les Italiens stagnent, et l'Allemagne aussi, donc c'est intéressant.
06:58 - Derrière nous, on a le Royaume-Uni,
07:01 qui est assez bien placé dans les conseils d'administration,
07:04 un peu mieux placé que nous sur les
07:07 directions, sur les
07:10 jobs de direction. Mais on est bien,
07:13 on est premier. - Et vous parlez de L'Oréal,
07:16 mais en tous les cas, ces groupes-là qui se féminisent énormément
07:19 dans les comités de direction ont des très bons résultats. Je dis ça comme ça ?
07:22 - Alors c'est pas facile, moi je mets un bémol,
07:25 pour arriver à 46%,
07:28 il a fallu "ramer". C'est-à-dire que c'est pas facile
07:31 de trouver encore des femmes dans les conseils d'administration
07:34 des grandes entreprises. - Alors pas facile parce qu'elles ont un plafond de verre,
07:37 parce qu'on leur met du barrage ? - Pas facile parce que d'abord, il y a des critères
07:40 qui sont assez restrictifs, c'est-à-dire qu'on demande effectivement
07:43 d'avoir occupé un poste de direction. On a vu qu'il n'y avait que
07:46 27% de femmes, donc ça limite l'échantillon disponible,
07:49 si je puis dire. Et puis deuxièmement, parce que
07:52 dans un conseil d'administration, il faut s'engager.
07:55 Sinon ça sert à rien. - Et quand il y a la charge de la famille, effectivement,
07:58 c'est encore très compliqué pour les femmes.
08:01 - Oui, il y a encore...
08:04 Moi honnêtement, je ne pense pas que ce soit la charge de la famille
08:07 qui empêche les femmes
08:10 d'accéder aux responsabilités et en l'occurrence
08:13 au conseil d'administration. Je pense qu'encore,
08:16 il y a une espèce de barrage
08:19 infranchissable, qu'elle se fixe parfois
08:22 elle-même. Et nous,
08:25 on voit bien que les femmes, elles prennent des responsabilités, qu'elles arrivent
08:28 à concilier leur vie de famille et leur vie de professionnel.
08:31 Et je trouve que c'est toujours un peu facile de dire "oui, elles ont
08:34 la charge de la famille", mais elles ont réussi à faire la preuve
08:37 qu'elles portent les deux avec beaucoup de succès. - C'est ça, mais il faut porter
08:40 les deux. - C'est ça, on est d'accord. - C'est qu'il y a encore l'obligation de porter les deux.
08:43 - C'est un petit coup de pied de l'âne ce sondage quand même
08:46 à la sphère politique française.
08:49 Au Sénat, on est à 37% de femmes.
08:52 Là, on est à 46% dans les conseils d'administration des grandes entreprises.
08:55 C'est-à-dire qu'on est à 10% de plus
08:58 par rapport à nos institutions parlementaires.
09:01 Il y a encore du chemin. - Il y a encore du chemin, évidemment. On va revenir sur ces sujets-là
09:04 tout à l'heure, mais pour l'instant, on va faire l'info de 11h,
09:07 les courses, et on se retrouve avec nos quatre débatteurs sur Sud Radio.
09:10 A tout de suite.
09:13 - En ce 29 février, nous sommes autour de la table avec Jérôme Dubu, membre du pôle ID d'Horizon.
09:28 Nous sommes également avec Alexandra Spiner, conseillère régionale LR d'Ile-de-France,
09:33 avec Jovielle Götzinger, présidente de l'agence IMAGE,
09:36 et Christelle Niass, conseillère municipale à Villeneuve-Saint-Georges.
09:40 On va revenir dans un instant sur ce vote hier soir au Sénat,
09:44 ce vote que l'on qualifie d'arsèlé d'historique, mais ce sera sans doute historique le 4 mars,
09:49 véritablement, avec le congrès qui se réunira à Versailles.
09:52 Mais on en est au coup de cœur et au coup de gueule de vous quatre.
09:56 Je continue avec Christelle.
09:59 Vous aviez, vous, un coup de cœur pour une décision qu'a prise le maire de Compiègne.
10:02 - Oui, tout à fait. Le maire de Compiègne, j'ai vu ça ce matin,
10:05 je trouvais ça tout à fait intéressant, et ça faisait écho à peut-être un sujet
10:08 que j'avais déjà évoqué et qui me tient à cœur.
10:11 Donc il a pris la décision, ce maire, avec l'ensemble de sa communauté d'agglomération,
10:15 de mettre des notations, ça peut paraître bizarre,
10:18 mais des notations aux locataires pour les attributions de logement.
10:22 Et donc là, il serait question d'avoir des bons, mauvais locataires,
10:27 c'est peut-être pas l'idée, mais en tout cas, quand on est délinquant,
10:30 qu'on contrevient la qualité de vie dans la résidence,
10:33 eh bien que ce soit moins facile d'acquérir un logement social.
10:37 Alors moi, c'est un coup de cœur, parce que je me dis qu'effectivement,
10:40 un logement social, c'est une chance, je le vois au quotidien,
10:43 c'est une chance, c'est souvent à vie, un logement social.
10:46 Et quand on voit qu'on a des mutations régulières sur des logements
10:50 qui sont faits pour des familles qui n'en peuvent plus,
10:53 de vivre dans des conditions absolument innommables dans leur résidence,
10:56 eh bien peut-être qu'à un moment donné, on devrait s'acheminer
11:00 vers une réflexion sur les personnes qui rendent le quotidien difficile.
11:03 C'est une chance, alors une attribution, deux attributions,
11:06 et puis peut-être qu'au bout d'un moment, on n'est pas obligé
11:09 de bénéficier des moyens que donne la collectivité.
11:12 - Mais comment on attribue cette notification, cette classification ?
11:16 Comment vous savez ? - Je crois qu'il n'a pas encore défini les critères.
11:19 - Ils ont fait des grilles. - On a fait un peu un vazouillard, honnêtement,
11:22 ce qu'il a annoncé. - Ils ont fait des annotations avec plus ou moins...
11:25 - Je pose une question. - C'est légal, je le suspecte,
11:27 autour de la clé, vraisemblablement, parce que je m'adresse aux élus autour de cette table.
11:30 - C'est sur son quota, uniquement. C'est sur le quota du maire.
11:33 Ce n'est pas sur les autres quotas, ni le quota préfectoral, ni le quota 1% logement.
11:37 Donc ça n'est que 30% des logements. Donc les autres, a priori, ne sont pas concernés.
11:42 Mais je ne vois pas très bien comment il va coter ça,
11:46 parce qu'il y a déjà des quotations dans les commissions d'attribution.
11:50 Ah bah si ! - Non, c'est pas...
11:52 - Bah, j'en préviens. - Ce ne sont pas des quotations sérieux,
11:55 on revient à expliquer leur patrimoine. - On a anonymisé, par exemple,
11:58 la ville de Paris... - Ce sont des quotations financières.
12:00 - Non, pas du tout. A anonymiser tous les dossiers.
12:04 Donc le nom n'apparaît pas, l'adresse n'apparaît pas, et nous n'avons qu'une cotation.
12:08 C'est-à-dire en fonction de l'urgence, en fonction évidemment des revenus,
12:12 mais ça, tous les revenus dans les logements sociaux, c'est plafonné, vous le savez bien.
12:15 Et donc, également... - La composition de la famille.
12:18 - La condition de la famille, etc. Donc on a déjà, dans ce qui nous est présenté,
12:22 il y a trois candidats, dans ce qu'on appelle des commissions d'attribution,
12:26 logements, des caléoles, il y a trois candidats qui sont présentés théoriquement,
12:30 et évidemment avec une cotation, et anonymisés.
12:34 En tout cas, sur la ville de Paris, c'est comme ça que ça se passe.
12:37 - Et vous l'avez dit, ça reste théorique, parce que dans la pratique, c'est beaucoup plus complexe.
12:40 On a effectivement également, dans la loi Elan, c'est clairement défini,
12:42 que sur du patrimoine qui est très défavorisé, on est censé envoyer des familles,
12:45 des quartiles plus favorisées, pour pouvoir créer une mixité sur les territoires,
12:49 mais ça ne se traduit pas comme ça dans les faits. - Pourquoi ?
12:52 - Parce que tout simplement, quand vous allez avoir une famille qui, on va voir,
12:55 bénéficie de revenus, on va dire, de classe moyenne.
12:59 Quel intérêt cette famille a à venir, même si le loyer est moins cher,
13:03 sur une ville comme la mienne, où le patrimoine est dégradé,
13:06 la qualité de vie n'est pas encore au niveau que nous le souhaitons,
13:09 donc cette famille va s'orienter vers d'autres types de logements.
13:12 Et nous, finalement, sur les logements dont nous allons bénéficier,
13:15 parce que le patrimoine est dégradé, pas rénové, la qualité de vie ne va pas avec,
13:18 et bien finalement, on se retrouve avec des logements qui sont vacants,
13:21 et qui vont être réattribués à des familles qui sont encore défavorisées.
13:24 - Alors, puisqu'on parle de logements, j'aurais souligné quand même
13:26 que le numéro 1 français de la construction, aujourd'hui,
13:28 va annoncer un plan social massif.
13:30 Le groupe Nexity qui va licencier, effectivement,
13:34 puisque la construction est au point mort,
13:36 et c'est une crise d'immobilier qui prend tout son sens aujourd'hui.
13:41 Ça fait partie des sujets à suivre.
13:43 Vous parlez de logements sociaux, de rénovation,
13:45 on voit qu'il y a quand même quelque chose d'énorme qui se profite de...
13:48 - C'est un débat qui devrait être national, sur le logement.
13:51 - La prochaine grande crise que nous devrons affronter, c'est la crise du logement.
13:54 - Tout à fait.
13:55 - Vous pensez, oui.
13:56 - Il y a déjà l'armée.
13:57 - On est à 94 000, le demande.
13:59 - En tant que veilleur social d'action logement,
14:02 à titre professionnel, là je m'exprime à titre professionnel,
14:04 nous avons racheté 30 000 logements aux promoteurs,
14:08 et la Caisse des dépôts en a racheté 20 000.
14:10 C'est-à-dire qu'on a racheté 50 000 logements en 2023-2024,
14:13 puisque c'est sur deux ans, aux promoteurs,
14:15 pour leur sortir la tête de l'eau.
14:17 Alors ça ne suffit pas, mais enfin, on a fait un effort.
14:20 Et tous ces logements sont des logements intermédiaires,
14:22 c'est ce qui doit manquer dans votre commune, je pense,
14:25 des logements intermédiaires pour faire venir une autre population.
14:28 Alors c'est très compliqué.
14:29 - Mais quand bien même, c'est ça, c'est la difficulté,
14:31 c'est l'attractivité également du territoire.
14:33 Et c'est pour ça que je pense,
14:34 et c'est ce que de nombreux élus autour de moi réclament,
14:36 qu'il y a une vraie réflexion.
14:37 Parce que la crise du logement ne la résoudra pas, je crois,
14:39 en continuant d'accroître le nombre de logements.
14:41 Ça n'est pas que ça.
14:43 Je pense qu'à un moment donné, il faut avoir un regard,
14:45 il faut dézoomer.
14:46 C'est pas à l'échelle d'une commune,
14:47 c'est pas à l'échelle d'un département,
14:49 c'est pas à l'échelle de la région seulement.
14:51 Il faut dézoomer. C'est un sujet national.
14:53 - Mais ce que vous dites, Christelle,
14:54 c'est que la difficulté du mixage social
14:56 est plus complexe à mettre en œuvre
14:59 que simplement les grandes décisions politiques
15:01 où on dit "il faut autant de logements sociaux".
15:03 Ça marche dans les deux sens.
15:05 - Oui, bien sûr, mais parce que aussi les quartiers d'enfermement,
15:07 ils pénalisent les plus fragiles.
15:09 Donc il y a un grand tabou auquel on doit faire face
15:12 et qui doit sauter absolument, c'est aussi la mobilité.
15:15 - Le logement social, c'est pas pour toute la vie.
15:17 On peut espérer que dans la vie d'une famille,
15:21 il y ait des étapes et qu'on puisse,
15:23 à un moment donné de sa vie, de sa vie professionnelle,
15:26 de sa vie familiale, accéder à une location dite classique.
15:31 Et moi, je pense qu'il y a un autre sujet
15:34 dont il est interdit de s'emparer
15:36 parce qu'on est tout de suite taxé d'extrême droite,
15:39 mais il n'est pas normal que ceux qui sont en première ligne
15:42 ne puissent pas accéder aux logements sociaux.
15:45 Nos policiers, nos infirmières, nos enseignants,
15:48 est-ce que vous trouvez normal que quand un policier
15:51 travaille dans une commune,
15:53 il doit faire une heure, une heure et demie de trajet
15:55 pour aller retrouver son logement ?
15:57 Ça n'est pas acceptable.
15:59 Donc il faut, à un moment donné,
16:01 avoir une vision claire et honnête sur le sujet.
16:05 - Alors sur l'affaire de la géographie du logement,
16:09 des besoins en logement, moi je ne suis pas tout à fait d'accord,
16:11 c'est pas un problème national, c'est bien un problème régional.
16:14 C'est-à-dire que vous enlevez Lille-de-France,
16:16 vous enlevez PACA, vous enlevez Rhône-Alpes
16:19 dans une certaine mesure, et puis Nord-Pas-de-Calais,
16:22 vous avez réglé le problème du logement.
16:24 En fait, il y a cinq ou six régions...
16:26 - C'est des grosses régions.
16:28 - En termes de population, c'est très important.
16:33 - Vous allez à Bordeaux ou à Toulouse
16:35 quand vous avez un petit revenu, c'est compliqué.
16:37 - Oui, alors dans les métropoles.
16:39 - Jérôme, habiter au Pays Basque,
16:41 pour un jeune qui s'installe ou un couple moyen,
16:44 vous allez voir la crise du logement au Pays Basque,
16:46 c'est terrifiant.
16:47 - Oui, mais la quasi-totalité des demandes de logements sociaux,
16:50 le reste, moi je connais moins,
16:52 d'ailleurs on les identifie moins.
16:54 - Mais là aussi, ils ont des problèmes avec les logements sociaux,
16:55 c'est-à-dire que soit on construit plus,
16:56 et ils disent des élus locaux, on a construit, construit, construit.
16:59 - La quasi-totalité de ces demandes de logements sociaux,
17:01 elles sont concentrées dans ces régions.
17:03 - Non mais question, pardon, question par rapport à ce qu'a demandé Alexandre.
17:08 Donc j'imagine qu'on a un logement social sous condition de revenus, de ressources,
17:13 et ensuite on le garde toute la vie, même si les ressources évoluent.
17:16 - C'est ce qu'on appelle le droit au maintien dans les lieux,
17:18 sauf que quand vous dépassez les plafonds, on vous vide pas,
17:21 vous avez un surloyer de solidarité, le SLS.
17:25 - Mais le logement reste occupé.
17:27 - Et le surloyer de solidarité, il peut atteindre parfois les loyers du secteur privé.
17:31 - Donc c'est quand même incitatif à partir, le cas échéant.
17:34 - Théoriquement oui, c'est fait pour ça.
17:35 - Oui, en théorie.
17:36 - Mais quel est l'intérêt de demeurer dans un logement social,
17:41 si vous payez un surloyer, vous vous retrouvez dans un environnement peut-être plus agréable,
17:47 à loyer équivalent.
17:49 - Il y a une part de logements sociaux dans des quartiers ou dans des immeubles récents aussi,
17:53 on n'a pas envie non plus de bouger, on a ces habitudes.
17:56 - Il y a plein de raisons certainement.
17:57 - Il y a aussi urgence à relancer la construction,
18:00 parce que la vérité c'est qu'on sort d'un quinquennat
18:02 où Macron a complètement abandonné la politique du logement
18:06 et on voit bien que cette crise va nous arriver en pleine figure
18:10 et j'espère qu'on saura la gérer.
18:12 - Alexandra, puisque vous avez la parole,
18:14 quand le bâtiment va, tout va, pour l'instant ça ne va pas.
18:18 - Tout va, tout va. Vous savez bien Jérôme, il est responsable de tout.
18:20 C'est comme la France en Afrique.
18:22 Macron en France, la France en Afrique. Responsable de tout.
18:25 - On va faire avant la pause, votre coup de gueule
18:29 contre une histoire effectivement étonnante.
18:31 - Oui, une histoire étonnante.
18:33 La folie wokiste a frappé de nouveau et fait une nouvelle victime,
18:36 Mary Poppins.
18:37 - Qu'est-ce qu'elle a fait ?
18:38 - Ah mais oui !
18:39 - 60 ans après la sortie de ce film qui a quand même enchanté petits et grands,
18:45 ce film va changer de classification pour devenir un film à regarder
18:49 en présence d'un adulte.
18:50 - Oui, oui.
18:51 - Vous avez bien entendu, en présence d'un adulte.
18:53 Alors la cause, l'usage d'un terme péjoratif et discriminatoire.
18:58 Vous vous souvenez de la divine Julie Andrews
19:01 qui campe cette gouvernante au pouvoir magique,
19:04 chargée de l'éducation de deux bambins d'une famille britannique très aisée.
19:09 Et bien désormais, Mary Poppins est un film classé PG,
19:13 autrement dit à regarder sous la surveillance d'un adulte,
19:15 censé vous aider à décrypter et supporter des scènes insoutenables
19:20 et des propos susceptibles de heurter votre sensibilité.
19:24 Alors le British Board of Film Classification considère,
19:28 écoutez bien, que l'améral Boom est un irrécupérable raciste.
19:33 Il fait donc référence au "autentos",
19:36 un terme péjoratif utilisé par les colons européens
19:40 pour désigner un peuple d'Afrique australe.
19:44 Et souvenez-vous, dans le film, il l'utilise pour désigner
19:49 les Ramonneurs qui ont le visage couvert dessus.
19:52 Plusieurs films sont déjà concernés,
19:56 vous avez Aladin, Peter Pan, La Belle et le Clochard,
19:59 autant de films traumatisants vous en conviendrez.
20:03 La politisation paranoïaque continue dans ses dérives vertigineuses
20:09 et s'attaque à la culture de tout un peuple.
20:12 Et je trouve que c'est inquiétant à supprimer l'altérité,
20:16 à supprimer un monde où la différence existe,
20:23 où on veut un monde totalement aseptisé,
20:25 où on ne heurte personne,
20:27 où tout doit être normé comme de la plomberie.
20:31 Est-ce que vous avez envie de vivre dans un monde pareil ? Non ?
20:34 Et tout ce qui peut nous émouvoir,
20:37 tout ce qui peut nous interpeller,
20:39 tout ce qui peut nous interroger doit être éradiqué.
20:42 Alors le wauquisme c'est une tyrannie qui bannit,
20:46 une tyrannie qui exclut et une tyrannie qui interdit.
20:50 Alors vive Mary Poppins et sa phrase magique
20:54 "Supercalifragilistique"
20:57 - Et sans parapluie !
20:59 - Voilà ! Expeali d'Ossius, c'est tout à fait consternant.
21:03 - Voilà, donc c'est effectivement...
21:05 Je découvre en même temps que vous
21:07 et peut-être la question qu'on peut se poser aussi,
21:09 sur d'autres sujets sur lesquels ce combat doit être mené,
21:12 et d'autres endroits notamment pour protéger...
21:14 - Nos jeunes, oui je pense.
21:16 - On est bien d'accord.
21:18 - TikTok en ce moment...
21:20 - Oui, c'est effrayant.
21:22 Et il y a beaucoup de choses effectivement qu'on peut soulever.
21:26 Bon merci beaucoup Alexandre.
21:28 Je vous repose, on se fait une petite pause.
21:30 On se retrouve juste après et on va ouvrir un débat
21:32 autour du vote hier au Sénat,
21:34 qui a donc approuvé l'inscription de droit à l'avortement
21:38 dans la Constitution.
21:40 Le vote se fera lundi à Versailles.
22:04 - En compagnie de Jérôme Dubu, Alexandre Aspiner, Geneviève Götzinger, Christelle Niass.
22:10 On ouvre notre débat tous ensemble.
22:12 C'est un hasard qu'il n'y ait quasiment que des femmes autour de cette table
22:17 pour parler de ce sujet de l'IVG.
22:19 Je le dis parce qu'hier on en a parlé, il n'y avait que des hommes,
22:21 on soulignait l'importance, mais sur l'importance politique.
22:23 - Non mais là l'importance politique, vous avez vu un peu...
22:27 - Ben allez-y Jérôme, vous ouvrez les hostilités.
22:30 - Ah ben attendez, quand même !
22:32 - C'est-à-dire ? - C'est-à-dire ?
22:34 - On est à parité politique. - Oui.
22:36 - C'est formidable. - Mais oui.
22:38 Mais simplement sur le symbole politique,
22:40 moi je me suis posé la question hier,
22:42 compte tenu de tout ce qui s'est passé,
22:44 des discussions qu'il y a eu, des débats qu'il y a eu au long cours,
22:47 des débats qui ont été longs d'ailleurs au Sénat,
22:49 il y a eu quand même des discours importants,
22:51 je trouve que c'est important de se faire diffuser,
22:53 est-ce que les sénateurs n'avaient pas d'autre choix,
22:55 finalement, que d'approuver cette inscription ?
22:58 - Ecoutez, moi je ne sais pas, les groupes du Sénat
23:00 avaient laissé la liberté de vote,
23:02 ce qui était heureusement pour eux d'ailleurs,
23:04 parce qu'ils n'ont pas imposé,
23:06 et notamment le groupe LR n'a pas imposé
23:08 une... à vote, parce qu'ils auraient été
23:10 malheureusement extrêmement bâchés,
23:13 compte tenu du résultat,
23:15 parce que je rappelle le résultat, il n'y a eu que 50 votes contre,
23:18 au Sénat, alors qu'on s'attendait à une majorité,
23:20 petite majorité, très très faible.
23:22 Alors le groupe centriste
23:24 était passé
23:26 depuis quelques jours
23:28 pour, ils ont eu raison d'ailleurs,
23:30 et puis le groupe républicain,
23:32 finalement, ceux qui ont voté contre sont minoritaires.
23:34 Et on voit qui c'est.
23:36 C'est toujours les mêmes.
23:38 - Bah oui, c'est toujours... bah oui, il a raison.
23:40 - Il a raison.
23:42 - J'ai écouté ça hier,
23:44 avec grande attention.
23:46 On a essayé par des amendements,
23:48 de contourner, d'essayer de faire en sorte que le congrès
23:50 n'ait pas lieu... c'était ça l'idée.
23:52 Le congrès n'ait pas lieu lundi, parce que c'était
23:54 le président de la République qui au fond
23:56 a décidé, avant que le Sénat ne vote,
23:58 alors peut-être qu'il a fait une petite erreur, effectivement,
24:00 de pré-séance, de fixer ça
24:02 la semaine prochaine. Bon, ok, mais c'est pas pour ça
24:04 qu'on vote contre. C'est pas pour ça qu'on vote contre.
24:06 Et moi je trouve que c'est
24:08 une grande victoire. Et même au Sénat, c'est
24:10 une grande victoire.
24:12 - Alors, Alexandra, je précise tout de suite
24:14 que je suis une fervente défenseur
24:16 de la liberté
24:18 des femmes,
24:20 à pratiquer l'avortement.
24:22 Mais, manifestement, il faut quand même
24:24 le préciser.
24:26 Moi je trouve que c'est un petit bijou
24:28 marketing formidable.
24:30 C'est une opération... - Vous croyez ?
24:32 - Pardon ? - Vous croyez ça ?
24:34 - Ah, je le crois, oui, je pense que c'est une opération de...
24:36 Le timing politique est formidable.
24:38 Congrès, le 4 mars,
24:40 la journée des femmes,
24:42 le président de la République, Emmanuel Macron,
24:44 va délivrer
24:46 un message aux femmes du monde entier.
24:48 Tout ça, c'est très bien. Mais est-ce que vous pensez
24:50 que ça change la vie des femmes,
24:52 concrètement ? La politique, c'est fait pour
24:54 changer la vie des femmes. Et pratiquer
24:56 l'IVG dans certains territoires,
24:58 c'est encore un parcours de combattant.
25:00 Donc tout ça, c'est bien beau. Moi je rappelle quand même,
25:02 personne ne l'avait évoqué, mais vous avez
25:04 un petit territoire qui s'appelle
25:06 l'Andorre, qui est entre la France
25:08 et l'Espagne, que vous devez très bien connaître.
25:10 Eh bien,
25:12 devinez quoi, en Andorre,
25:14 l'avortement est interdit.
25:16 Il est interdit, y compris pour les femmes victimes
25:18 de viol, et y compris si la grossesse
25:20 présente un danger pour le pas.
25:22 Et devinez, par contre,
25:24 j'aimerais terminer,
25:26 et devinez
25:28 qui est qu'on prince d'Andorre ?
25:30 Le président de la République ? Non, ça n'est pas un détail,
25:32 je suis désolée.
25:34 La politique,
25:36 c'est fait pour changer la vie des femmes.
25:38 La politique, c'est aussi des symboles,
25:40 et là on est dans le symbole.
25:42 C'est un très beau symbole.
25:44 On nous a parlé de la Pologne, on nous a parlé de la Hongrie.
25:46 Très bien, mais ils n'ont pas la même histoire politique
25:48 que nous. En France, l'IVG n'est pas menacée.
25:50 Ce ne sont pas des démocraties laïques.
25:54 Vous voyez par exemple le décret en 2016
25:56 qui avait élargi la pratique des IVG
25:58 médicamenteuses aux sages-femmes,
26:00 ça c'est quelque chose qui a changé la vie des femmes.
26:02 Concrètement.
26:04 Mais là, vous n'en fassez pas votre...
26:06 Bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est que c'est une opération
26:08 de communication politique magnifique,
26:10 mais qui ne change pas la vie concrètement
26:12 des femmes, c'est tout.
26:14 Moi, je suis très fière que mon pays,
26:16 la France, qui est un pays porteur
26:18 de valeurs universelles, soit le premier à
26:20 constitutionnaliser cette liberté
26:22 qui est remise en cause dans un certain nombre de pays,
26:24 qui peut l'être demain en France, même si ce n'est pas le cas
26:26 aujourd'hui. Donc, je crois
26:28 en la vertu... - En France, cette liberté n'est pas menacée.
26:30 - Je crois, aujourd'hui,
26:32 personne ne sait ce qui se passera
26:34 en 2027,
26:36 en 2032, personne ne sait cela.
26:38 Donc, personne ne peut...
26:40 Et la politique, c'est aussi la capacité
26:42 à anticiper l'avenir et anticiper les risques.
26:44 On est un pays
26:46 porteur de valeurs, les symboles en politique,
26:48 c'est excessivement important.
26:50 Et donc, que cette garantie
26:52 de cette liberté soit donnée
26:54 aux femmes françaises, avec, j'espère,
26:56 un effet d'émulation sur d'autres
26:58 pays, ça me semble très important.
27:00 En tout cas, moi, j'en suis, mais d'une
27:02 très, très grande fierté. - Moi, je serais fier quand
27:04 toutes les femmes sur le territoire pourront avorter librement
27:06 et dans les meilleures conditions. Voilà.
27:08 - Non, mais on peut toujours...
27:10 - Attends, non, attends.
27:12 - Oui, on peut toujours
27:14 dire "on ne fait pas ça parce qu'il faudrait faire ça
27:16 avant". Mais, enfin, nous...
27:18 - Que dirions-nous s'il y avait eu un vote
27:20 contre ? - Mais il était
27:22 impossible, le vote contre. - Vous vous pensez ?
27:24 - Christian ? - Bien sûr que le vote...
27:26 Enfin, je veux dire, là, c'était quasiment impossible
27:28 pour les sénateurs, ou quel que soit le parti,
27:30 de voter contre. Là, on avait
27:32 les personnes qui sont pour ou contre
27:34 la liberté fondamentale, le droit des femmes.
27:36 Enfin, je veux dire, c'est... En termes de...
27:38 Moi, je rejoins complètement ce que vous dites sur la notion de...
27:40 Ce matin, j'entendais la porte-parole du gouvernement
27:42 parler de l'art de la diversion. Moi, je parle
27:44 de l'art de la diversion du gouvernement, effectivement.
27:46 Le calendrier est très bien choisi
27:48 et on parle de droit
27:50 à l'accès
27:52 à ce droit fondamental qui est l'IVG
27:54 aujourd'hui, sur nos territoires.
27:56 Juste des statistiques. Il y a
27:58 en 10 ans, la moitié des gynécologues
28:00 ont disparu. On n'a pas de gynécologue,
28:02 on ne peut pas accéder pour pouvoir, avant de bénéficier
28:04 d'un droit, de le constitutionnaliser,
28:06 il faudrait déjà qu'au quotidien,
28:08 les femmes puissent accéder
28:10 à cette possibilité de pouvoir
28:12 avorter. En dehors du regard qui est
28:14 porté sur la femme qui va se poser une question.
28:16 Un gynécologue, c'est impossible de le trouver aujourd'hui.
28:18 On fait appel à des sages-femmes. C'est plus possible.
28:20 - Les centres-fermes ? - C'est impossible !
28:22 Les centres-fermes ! Les femmes ne se soignent pas.
28:24 - Si vous voulez, moi, je veux bien tout ce qu'on veut.
28:26 Mais l'un n'empêche pas l'autre.
28:28 C'est pas parce qu'il y a encore
28:30 des difficultés au droit à l'avortement
28:32 pratique, j'allais dire, au quotidien
28:34 pour un certain nombre de femmes.
28:36 J'ai pas dit que c'était un détail.
28:38 Moi, j'ai pas dit que c'était un détail.
28:40 Et c'est pas pour ça qu'on ne peut pas constitutionnaliser
28:42 le droit à l'avortement. L'un n'empêche pas
28:44 l'autre. Je ne comprends pas votre raisonnement.
28:46 Et deuxièmement, placer ça sur un plan politique,
28:48 excusez-moi...
28:50 - C'est le président de la République qui l'a placé sous un plan politique.
28:52 - Non, attendez. Non, pas du tout. Les deux votes
28:54 qui ont été à l'Assemblée nationale,
28:56 les deux votes sur le même texte
28:58 à l'Assemblée nationale et au Sénat
29:00 ont balayé cet argument.
29:02 Balayé cet argument des tas de gens
29:04 qui ne sont pas d'accord politiquement
29:06 au "votez pour", y compris au Sénat où il y a encore
29:08 50 résistants. Bah tant pis pour eux.
29:10 Voilà, c'est tout. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
29:12 - Non mais comme à l'époque de la loi de l'eau...
29:14 - Ils ont essayé par des amendements
29:16 de transformer le texte.
29:18 J'ai bien écouté la discussion au Sénat.
29:20 Il y a eu deux amendements, comme par hasard, du groupe LR,
29:22 comme par hasard des deux têtes de lice,
29:24 M. Philippe Bas et M. Bruno Retailleau,
29:26 qui sont, je crois,
29:28 pas du tout contre la constitutionnalisation.
29:30 Ils ont dû voter contre, vraisemblablement,
29:32 pour essayer de transformer le texte, pour faire en sorte
29:34 de gagner du temps. Enfin, non.
29:36 - Je crois... - C'est une question vraiment simple.
29:38 - C'est une question toute simple. Alors, il y a un problème de timing.
29:40 Je garde le chrono en même temps, parce qu'il y a un réalisateur
29:42 qui commence à se dire "ouh là là,
29:44 on fait la pause maintenant si tu préfères".
29:46 Donc voilà, je m'adresse au réalisateur. On va continuer ce débat-là.
29:48 Comme ça, on passe
29:50 la pause
29:52 publicitaire, évidemment. Puis on revient sur ce sujet
29:54 de ce vote au Sénat
29:56 et des lectures politiques
29:58 aussi que l'on peut avoir derrière tout ça,
30:00 parce que c'est intéressant et on en débat tous ensemble.
30:02 A tout de suite.
30:04 - Sud Radio, le 10h midi,
30:06 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
30:08 Sud Radio,
30:10 le 10h midi, mettez-vous d'accord,
30:12 Christine Bouillaud.
30:14 - En compagnie de...
30:16 Ça parle beaucoup en coulisses, mais on va
30:18 continuer avec vous et partager les impressions
30:20 de Christelle Niasse, de Geneviève Göttinger,
30:22 Alexandra Spiner et Jérôme Dubu.
30:24 On en était donc à ce vote
30:26 au Sénat hier.
30:28 Je vous rappelle, lundi, il y aura la réunion du Congrès
30:30 pour
30:32 inclure dans notre Constitution
30:34 française, entre les premiers pays au monde à le faire,
30:36 le droit à l'IVG.
30:38 Alors, il y avait un débat sur ce côté
30:40 pour certains, en tous les cas,
30:42 qui ne remettait absolument pas
30:44 le droit à l'IVG. - Mais bien sûr que non. C'est pour ça que le débat
30:46 est lié. - C'est compliqué.
30:48 - C'est compliqué de le dire, mais voilà. - C'est compliqué.
30:50 Vous disiez, et là-dessus,
30:52 on s'opposait,
30:54 vous n'étiez pas d'accord, sur le côté symbolique
30:56 et le timing qui était
30:58 proposé d'une opération politique.
31:00 - Bien sûr. - J'ai fait le nom.
31:02 - Vous savez ce qui se passe le 8 mars ?
31:04 - Ça largement transforme... Mais oui, merci.
31:06 - C'est un hasard.
31:08 - Enfin, ça c'est le calendrier parlementaire.
31:10 - Et alors, Alexandra ? Et alors ?
31:12 - Arrêtez de dire ce petit bout de la lorniette
31:14 avec les récupérations.
31:16 Je comprends que ça gêne les 50 types
31:18 qui hier n'ont pas voté pour.
31:20 - Mais je répète à nouveau que nous l'aurions voulu.
31:22 - C'est pas le sujet.
31:24 - Le virage des Républicains
31:26 est quand même post-promède.
31:28 - Mais non, mais je veux... - Tous les sujets de société
31:30 sont des sujets. - Non, mais je suis...
31:32 Mais moi, je veux que les femmes puissent avorter, vraiment.
31:34 - Oui. - Voilà. - Mais non, je dis pas pour ça.
31:36 - Je vous fais pas s'offrir la notion. - Mais non, vous voulez
31:38 des symboles, vous voulez vous faire plaisir,
31:40 vous voulez pouvoir dire que vous êtes un grand
31:42 défenseur des libertés publiques. - Mais non, non.
31:44 - Pas du tout. Moi, je souhaite... - Non, vous essayez.
31:46 - Effectivement, je trouve bien que mon pays... - Vous pouvez récupérer derrière ça.
31:48 - Je trouve bien que mon pays, quelque part, soit leader
31:50 dans un certain nombre de choses. - Très bien, allez en dehors pour régler le problème.
31:52 - Mais en dehors, c'est 80 000 personnes, on l'a dit.
31:54 - Et alors, ce sont des femmes qui, chaque année, ne peuvent pas avorter.
31:56 - C'est pas pour ça que vous allez pas voter.
31:58 - Même quand elles sont violées, elles ne peuvent pas avorter.
32:00 - Ça, c'est un vrai sujet.
32:02 - Mais c'est... Je regrette
32:04 que pour vous, des femmes qui ne peuvent pas avorter alors qu'elles ont été
32:06 violées, ça ne vous pose pas de problème. Moi, ça me pose
32:08 un problème, vous voyez. - En dehors, c'est 80 000 personnes.
32:10 - Et il y a des pays dans l'Union Européenne, aussi, où ce droit
32:12 est remis en question, donc peut-être que ça envoie un signal.
32:14 - Oui, mais je l'ai dit, déjà, ici,
32:16 c'est un message délivré au monde.
32:18 - Les amis de M. Orban,
32:20 les députés européens de M. Orban, qui sont toujours
32:22 dans le PPE, où siègent les députés LR,
32:24 le Parlement européen.
32:26 Si vous voulez qu'on polémique là-dessus, on va polémiquer.
32:28 - Mais justement, c'est triste que ça devienne un sujet polémique
32:30 quand, en face, on n'a pas de fonctionnalité.
32:32 - Ce qu'on pourra peut-être regarder,
32:34 aussi, avec cette inscription,
32:36 c'est d'être plus vigilant
32:38 sur ce que vous dites, en tous les cas, plus prégnant
32:40 dans les demandes de moyens
32:42 pour permettre aux femmes d'accéder à une
32:44 contraception, à une formation.
32:46 - Une politique sociale, bien sûr.
32:48 - C'est peut-être aussi l'occasion,
32:50 mais effectivement... - Tu peux plus, peu le moins.
32:52 - Voilà. On va
32:54 poursuivre avec...
32:56 On va parler des JO tout à l'heure,
32:58 dans le dernier quart d'heure, mais moi, je voulais revenir
33:00 avec vous sur la visite de
33:02 Marine Le Pen, hier, au salon
33:04 de l'agriculture, qui a l'anclaché
33:06 qu'elle se préparait, comme il se doit,
33:08 à une quatrième candidature
33:10 à l'élection présidentielle. Et il y a
33:12 aussi eu un petit recadrage
33:14 de Jean-Dane Bardella, de sa part, concernant les prix planchers,
33:16 à l'occasion de ce salon de l'agriculture,
33:18 en disant, voilà, ce qu'on a dit,
33:20 ce qu'il a dit, c'était pas tout à fait ce que nous, on veut faire
33:22 exactement, donc on s'en... là-dessus. Mais est-ce que
33:24 vous pensez que la Bardella-mania
33:26 qui entoure le
33:28 RN peut être, à un moment donné,
33:30 une difficulté pour
33:32 la présidente du Rassemblement
33:34 national, cet effet ?
33:36 En termes de communiquant, qu'est-ce que vous en pensez,
33:38 Geneviève ? - Non, moi, je pense pas.
33:40 C'est vrai qu'il y a un
33:42 rajeunissement.
33:44 Il est quand même bien jeune
33:46 pour prêter au candidat une élection présidentielle.
33:48 Je pense qu'à un moment où la barrière
33:50 de l'âge, quand même, s'imposera.
33:52 Je pense qu'il est plutôt un atout pour Marine Le Pen,
33:54 Jean-Dane Bardella, aujourd'hui,
33:56 qu'un inconvénient.
33:58 - Il va pas lui faire de l'ombre ? Je me posais la question.
34:00 - Non, je pense qu'il va l'aider.
34:02 Je pense que c'est l'inverse.
34:04 Je vois mal
34:06 une confrontation entre les deux
34:08 dans la perspective de la désignation à l'élection présidentielle.
34:10 - Un peu tôt.
34:12 - Voilà, un peu tôt, hors sujet.
34:14 Certes, on a un très jeune Premier ministre
34:16 de 34 ans, on a...
34:18 Je trouve ça très jeune.
34:20 On a un exécutif très jeune.
34:22 Pourquoi pas ?
34:24 Mais la marge de l'Élysée
34:26 me semble encore assez infranchissable
34:28 pour cette génération-là,
34:30 aujourd'hui. - Est-ce qu'on peut parler d'un match
34:32 dans le match
34:34 au sein des DRN, Jérôme ?
34:36 - Pour moi, il n'y a pas de match.
34:38 Pour moi, il n'y a pas de match.
34:40 - Je partage ce que dit Geneviève.
34:42 Je connais bien l'histoire
34:44 du Front National, puis du Rassemblement National.
34:46 Et le Front National
34:48 et le Rassemblement National, c'est d'abord
34:50 une PME familiale.
34:52 Les cordons de la Bourse,
34:54 les gens qui sont sur le terrain,
34:56 les cadres qui sont sur le terrain,
34:58 tout ça, c'est dirigé
35:00 par Marine Le Pen
35:02 et la famille Le Pen. Et on n'en sort pas.
35:04 Alors peut-être qu'elle a pris un peu
35:06 de ses distances avec son père,
35:08 mais ça reste une PME
35:10 familiale. Et toute personne
35:12 qui veut se mettre en face
35:14 contre la PME familiale
35:16 est éliminée. Regardez l'histoire,
35:18 c'est tout à fait ça. - Oui, ils ont tous été débarqués.
35:20 - Bruno Maigret, etc.
35:22 Qui un jour ou un autre ont voulu prendre du pouvoir,
35:24 ils ont été débarqués
35:26 Manu Militari. Et je pense que
35:28 Jordane Bardella a bien lu ça
35:30 et qu'elle est tout à fait consciente de ça
35:32 et qu'elle sait très bien que pour le moment,
35:34 c'est encore la famille Le Pen.
35:36 - Le fait qu'elle ait annoncé aussi
35:38 un ticket, elle candidate si elle est élue,
35:40 elle me prendra,
35:42 Jordane Bardella, comme Premier ministre,
35:44 ce fameux ticket comme à l'américaine un peu.
35:46 - Moi je crains, hélas, comme l'a dit
35:48 Geneviève, que Bardella
35:50 soit un atout majeur pour
35:52 Marine Le Pen. On voit bien,
35:54 vous savez, je pense qu'il faut aussi
35:56 justement faire face à la réalité.
35:58 Il est extrêmement populaire,
36:00 notamment chez les jeunes, bien que nous
36:02 ayons une grande fierté. - Un sondage BVA.
36:04 - Voilà, un sondage qui nous dit que LR
36:06 est le parti préféré des jeunes.
36:08 - Le préféré des jeunes.
36:10 - Un chapeau.
36:12 - Non mais c'est les jeunes qui ont fait son tintin de 7 à 77 ans.
36:14 - Oh, Jérôme !
36:16 - Non, Jérôme !
36:18 Soyez pas jaloux !
36:20 Donc voilà, maintenant, moi je crois
36:22 que tout ça doit nous interroger
36:24 sérieusement sur la façon que nous avons
36:26 - On peut faire de la politique sur TikTok ou pas ?
36:28 - Hélas oui.
36:30 - Parce qu'aujourd'hui c'est surtout...
36:32 - Il y a TikTok, puis après il y a ce qui se passe dans les urnes.
36:34 - Les réseaux sociaux, oui, oui.
36:36 - Alexandra, est-ce que la transposition est aussi facile aujourd'hui ?
36:38 Est-ce que la fascination...
36:40 - En tout cas, moi je vois plus souvent M. Bardella sur TikTok
36:42 qu'à la région, où il est censé
36:44 s'y jeter, où il n'est jamais.
36:46 - On est bien d'accord. - Ça c'est dit.
36:48 - Et puis les questions de fond, en réalité le débat est complètement
36:50 amoindri parce que, on en discutait
36:52 tout à l'heure, qui a quitté telle partie ?
36:54 Est-ce que Bardella est bien coiffé ?
36:56 Ou a fait une sortie à tel endroit ?
36:58 C'est plus les sujets aujourd'hui. C'est plus la forme.
37:00 Est-ce qu'il a l'air sympa ? Est-ce qu'il est jeune ?
37:02 Aujourd'hui, les questions de fond ne sont pas traitées.
37:04 Et on le voit. D'ailleurs, en ne traitant pas les questions de fond,
37:06 on renvoie de plus en plus d'électorats
37:08 vers les extrêmes,
37:10 quels qu'ils soient. C'est tout le problème.
37:12 - D'ailleurs, vous voyez bien que Marine Le Pen, elle ne fait pas grand-chose.
37:14 - Elle a pas besoin de faire de campagne. - Elle est là, elle attend, elle récolte.
37:16 - Oui, elle est dans une posture très...
37:18 très sage.
37:20 Je dirais très sereine.
37:22 - Très comme ça. - Il faut montrer l'apaisement.
37:24 - Il faut rassurer. - Elle est très apaisée.
37:26 - Elle est rassurante, finalement. Et c'est ce qui est inquiétant.
37:28 Enfin, à mes yeux, c'est ce qui est profondément inquiétant.
37:30 C'est pour en revenir au débat de tout à l'heure.
37:32 Vous disiez aujourd'hui "Rien n'est menacé", mais en 2027,
37:34 tout peut être menacé.
37:36 - Oui, mais ce n'est pas en faisant de la communication
37:38 et en ne traitant pas les problèmes de fond,
37:40 on y mettra un terme. - Exactement. Je suis parfaitement d'accord.
37:42 - Là, aujourd'hui, les Français attendent vraiment
37:44 qu'on arrive à opposer des solutions.
37:46 Quand on parle d'impunité,
37:48 de voir qu'ils n'ont pas
37:50 de solutions au quotidien,
37:52 on est en plein dans l'augmentation
37:54 d'absolument tout pour le quotidien des Français.
37:56 Ils n'ont pas de réponse, et aujourd'hui,
37:58 on leur parle de moments historiques.
38:00 Je ne dis pas que ce n'est pas le cas. Je dis juste que
38:02 il ne faut pas croire que les habitants
38:04 et les Français ne comprennent pas
38:06 qu'aujourd'hui, on est dans l'ère du tout-communication
38:08 et que leurs problèmes de fond et le problème du quotidien
38:10 ne sont pas résolus. Et quand ils vont arriver
38:12 sur les problèmes du quotidien, ils vont se tourner
38:14 vers le front.
38:16 - Parce qu'ils auront le sentiment que...
38:18 - Ce duo... - Et c'est un problème.
38:20 - Marie-Le Pen-Macron, c'est Macron lui-même,
38:22 c'est le président de la République lui-même qui l'a instauré,
38:24 et on est tous piégés par cela.
38:26 - D'abord, Jean-Marie Le Pen
38:28 était au deuxième tour...
38:30 Jean-Marie Le Pen était en 2002
38:32 au deuxième tour face à Jacques Chirac.
38:34 Monsieur Macron n'existe pas.
38:36 - Vous vous souvenez du score de Jacques Chirac ?
38:38 - Non, mais c'est pour la première fois. Contre quelqu'un
38:40 qui, je crois, était de notre famille,
38:42 puisque Jean faisait partie, qui était de notre famille politique.
38:44 Monsieur Macron n'était pas là.
38:46 - Oui, mais enfin, vous agitez le lendemain.
38:48 - Non, mais attendez, la montée du Front National,
38:50 c'est pas Macron. Et deuxièmement,
38:52 ce sont les Français qui choisissent.
38:54 C'est pas Monsieur Macron qui impose Mme Marie Le Pen
38:56 au deuxième tour. S'il y a un premier tour...
38:58 - Il agit toujours le spectre de... - Je suis désolé, votre candidate
39:00 a fait 4,5% des voix. Bon, c'est comme ça.
39:02 Les Français n'en ont pas voulu.
39:04 C'est dur à dire, mais c'est comme ça.
39:06 D'autant que c'est une amie, donc voilà.
39:08 Je la respecte. Mais enfin, si vous voulez,
39:10 c'est quand même au premier tour,
39:12 les Français qui ont choisi.
39:14 Les Français ont choisi Macron et Le Pen.
39:16 C'est comme ça. Ne dites pas que c'est
39:18 M. Le Pen qui a imposé aux Français
39:20 le fait que ce soit Mme Le Pen
39:22 et M. Macron. C'est pas vrai.
39:24 C'est les Français qui ont choisi.
39:26 - Non, mais si la campagne s'était faite sur des idées,
39:28 sur du bilan, sur un projet, ça fait plus de
39:30 20 ans, voire même plus qu'on est en train de...
39:32 À chaque fois qu'on veut se faire élire,
39:34 on agite le landerneau du Front National.
39:36 Si vous ne votez pas pour moi, de l'autre
39:38 côté, vous allez avoir les extrêmes
39:40 qui vont monter. Et en croyant,
39:42 et c'est très dangereux, parce que je ne pense pas qu'en 2027,
39:44 il faut croire que les Français hésiteront,
39:46 je pense, le Front Républicain.
39:48 Peut-être qu'il ne marchera pas en 2027.
39:50 - Il a déjà volé en éclats.
39:52 - On est bien d'accord.
39:54 - On est bien d'accord.
39:56 - Mais il faut pas agiter et ne pas traiter les propos du Front.
39:58 - Je voudrais qu'on entende tout le monde.
40:00 - Jeanne-Gièvre. - Moi, je pense que je suis assez d'accord
40:02 avec Alexandre là-dessus. Moi, je pense que Macron
40:04 a quand même eu une part de responsabilité.
40:06 - D'imposer le match.
40:08 - Oui, il a voulu imposer ce match, parce qu'il savait que ce match-là,
40:10 il le gagnerait forcément.
40:12 - Si les Français ne voulaient pas de ce match, ils auraient voté pour quelqu'un.
40:14 - Oui, mais là, je parle de ça.
40:16 - C'est des Européennes.
40:18 - Il y avait 12 candidats en 2022.
40:20 - Je parle de sa stratégie.
40:22 Je parle de sa stratégie politique
40:24 de dépassement, d'éclivage et de dépassement
40:26 qui a conduit finalement à l'effondrement
40:28 des partis traditionnels. Donc, à partir de là,
40:30 à partir du moment où les partis traditionnels
40:32 comme LR et LPS représentent,
40:34 comme vous l'avez dit très justement,
40:36 moins de 5% pour Valérie Pécresse
40:38 et 1 et quel ? - 1,7.
40:40 - Voilà, 1,7 pour Annie Delgaud.
40:42 Donc, à partir de là, il pose
40:44 un match différent. Il a contribué
40:46 à le faire en dépassant
40:48 ses partis traditionnels. Moi, je pense qu'après lui,
40:50 on ne sera plus
40:52 dans ce dépassement-là et vont
40:54 se reconstituer une force plutôt de droite
40:56 et une force plutôt de gauche du gouvernement
40:58 et LR retrouvera, à condition
41:00 que vous teniez les discours
41:02 et le Parti Socialiste aussi.
41:04 Mais retrouvons un positionnement
41:06 parce que ce dépassement-là,
41:08 il ne tient que par la personnalité
41:10 et la personne d'Emmanuel Macron.
41:12 - Ils n'en foutent rien.
41:14 C'est moi l'expression.
41:16 Qu'est-ce qui s'est passé
41:18 entre 2017, 2017
41:20 et 2022 ?
41:22 Qu'est-ce qui s'est passé dans ces partis-là ?
41:24 Rien. Rien. Ils ont géré
41:26 avec leurs petites boutiques,
41:28 leurs petites investitures.
41:30 Et total, les Français ont bien senti
41:32 que ces gens n'avaient rien à proposer.
41:34 Ils les ont mis une à 4,5%
41:36 et l'autre à 1,7%.
41:38 - Allez, on continue
41:40 sur les sujets. Alors, on ouvre
41:42 une page Jeux Olympiques
41:44 en 2024.
41:46 Le chef de l'État a reçu les clés ce matin
41:48 de cet énorme village olympique
41:50 situé en Seine-Saint-Denis.
41:52 Les chiffres sont impressionnants. Je crois
41:54 qu'il y a eu 7000 logements,
41:56 il y a eu près de 2000 entreprises
41:58 qui ont travaillé.
42:00 Le chantier se termine à l'heure,
42:02 je le souligne, parce que beaucoup étaient
42:04 sceptiques. Et c'est la ville de
42:06 demain qui est sortie de terre
42:08 au nord de Paris. Vous êtes d'accord
42:10 avec ça, les Parisiens ? Je pose la question.
42:12 - Ah mais non, mais ce village
42:14 olympique, c'était un grand succès. - C'est vrai ?
42:16 - Alors... - Non, c'est une ironie.
42:18 - Non, non, non. - Vous l'avez visité ? - Oui, oui, je l'ai visité.
42:20 En construction, il y avait 36 grues. C'est le plus grand
42:22 chantier de bâtiments d'Europe.
42:24 36 grues, moi j'ai jamais vu ça.
42:26 Il a été livré à l'heure,
42:28 et vous avez oublié de dire
42:30 que les coûts de la réalisation
42:32 des équipements n'ont pas été dépensés.
42:34 - N'ont pas été dépensés. - On est à 4 milliards
42:36 et quelques comme prévu.
42:38 Moi je suis plus inquiet sur la
42:40 suite
42:42 des vieux, sur la reconversion.
42:44 - Ah, il se donne un an de conversion. - Il y a beaucoup de logements qui vont être
42:46 à vendre. - Oui, il se donne un an
42:48 et ils attendent... - D'abord la conjoncture, on en a parlé
42:50 tout à l'heure, est très mauvaise dans l'accession
42:52 à la propriété, et deuxièmement...
42:54 - Oui, mais il y a un manque de logements en même temps. - Oui, mais là
42:56 c'est des logements qui sont, à mon avis,
42:58 un petit peu chers. Enfin bref,
43:00 c'est un grand succès. Alors on va me dire
43:02 2024, il ne fallait pas le faire parce que ça va servir
43:04 M. Macron. - Ah non, pas du tout.
43:06 - Ça c'est le délire
43:08 paradisal.
43:10 - Il nous donne ça pour pas que ça serve à M. Macron.
43:12 - Vous savez que nous, à la région,
43:14 on soutient...
43:16 - Une enceinte par région, précisément dans ce projet.
43:18 - Les Jeux Olympiques et Paralympiques, et nous sommes très fiers
43:20 d'être ce partenaire
43:22 privilégié. On attend ça avec impatience
43:24 et on est prêts. Et ça va être un
43:26 événement mondial,
43:28 magnifique, et l'île de France sera
43:30 le regard du monde entier.
43:32 - Tout ceux qui l'ont visitée disent
43:34 effectivement que c'est un petit bijou d'architecture urbaine,
43:36 avec des parcs, etc.
43:38 - Puis on a le droit de dire aussi parfois que tout va bien,
43:40 que c'est bien. - Oui, c'est pas mal.
43:42 - Ils ont fait du bien.
43:44 - Voilà, on a dit que tout va bien, mais il y a une ombre
43:46 qui plane sur les Jeux Olympiques,
43:48 avec cette menace
43:50 de grèves généralisées pendant
43:52 toute la période de la compétition cet été,
43:54 des grèves dans les transports,
43:56 à tous les niveaux,
43:58 donc ça pourrait effectivement être l'embouteillage
44:00 et la paralysie. Et le patron
44:02 des JO, le président de la candidature,
44:04 Tony Stanguet, qui appelle à une trêve sociale pendant
44:06 les JO.
44:08 Pour l'instant, on est encore
44:10 un peu loin, on fait monter
44:12 la sauce, mais est-ce que vous êtes
44:14 inquiets ? Vous dites que ça va s'arranger
44:16 le jour J,
44:18 c'est dommage pour l'image de la France,
44:20 c'est à qui de gérer ça ? Qui veut s'attaquer
44:22 au sujet à la montagne ?
44:24 - Oui, un peu inquiète
44:26 quand même, parce que
44:28 c'est évidemment un moment idéal
44:30 pour revendiquer.
44:32 Maintenant, j'en appelle à la responsabilité
44:34 de chacun. La France va être
44:36 sous le regard du monde entier,
44:38 si on pouvait éviter de se ridiculiser,
44:40 ce serait bien. Enfin, je veux dire, tout le monde
44:42 se réjouit.
44:44 Maintenant,
44:46 oui, j'espère qu'il ne faudra pas
44:48 acheter la paix sociale.
44:50 - C'est une question à laquelle on va répondre dans un instant.
44:52 On s'arrête et on vous retrouve tous les quatre
44:54 pour débattre dernière ligne droite
44:56 de notre émission, jusqu'à midi. A tout de suite.
45:10 - En compagnie de Christelle Niassme, Geneviève Götzinger,
45:12 Alexandra Spiner et Jérôme Dubu,
45:14 alors, on clôt rapidement
45:16 cette demande de trêve sociale
45:18 pendant les JO de la part de Tony Estanguej,
45:20 où on reçoit les clés du village olympique
45:22 à Paris et les Jeux paralympiques,
45:24 on ne les oublie pas non plus. Alexandra
45:26 disait avant la pause, peut-être qu'on va devoir
45:28 acheter la paix sociale.
45:30 Bon, il y a encore un petit peu de temps,
45:32 mais Geneviève, est-ce qu'il faut
45:34 lâcher du lest et assurer, on va dire,
45:36 la bonne tenue de ces JO ?
45:38 - Il faut éviter qu'on soit quand même la risée du monde entier.
45:40 - Avec des métros qui ne marchent pas,
45:42 des manifs... - Exactement.
45:44 Je pense que la vie va être quand même compliquée
45:46 pour les parisiens, pour les habitants de Paris,
45:48 avec des restrictions de circulation, etc.
45:50 Si, en plus, effectivement,
45:52 on ne peut pas prendre les transports en commun, on ne peut pas se déplacer,
45:54 ça va devenir complètement invivable
45:56 pour les rares parisiens qui vont rester là
45:58 pendant les JO et les Jeux paralympiques.
46:00 Donc,
46:02 je ne dirais pas qu'il faut acheter la trêve sociale,
46:04 mais il faut quand même négocier en amont.
46:06 - C'est ironique, mais... - Ce sera l'occasion
46:08 de faire entendre, peut-être pour certains, des sujets importants.
46:10 Moi, je rapporte encore à mon territoire,
46:12 où en ce moment, on se questionne sur l'augmentation
46:14 du trafic aérien, on réclame une demi-heure
46:16 de sommeil en plus.
46:18 Donc, ce sera peut-être l'occasion de faire entendre
46:20 nos difficultés chez nous.
46:22 - Il y a d'autres territoires qui demandent cette demi-heure de sommeil.
46:24 - Je suis timide sur les transports en commun.
46:26 Je pense qu'on a un très bon président de la RATP,
46:28 il sait négocier, il sait recevoir
46:30 les syndicats, il va trouver des solutions
46:32 à la SNCF aussi.
46:34 - Je suis beaucoup plus inquiet sur
46:36 la circulation des voitures
46:38 et des transports, puisque
46:40 Mme Midalgo continue à emboliser
46:42 la capitale, comme elle l'a fait depuis le début
46:44 de son mandat, de son premier
46:46 mandat, en 2014.
46:48 Elle continue, place de la Concorde,
46:50 place de l'Etoile,
46:52 place Charles de Gaulle, place de l'Etoile, tout ça
46:54 est fait pour emboliser la circulation.
46:56 Donc, elle nous demande aux Parisiens de rester
46:58 à Paris, pendant les JO, parce que
47:00 ça sera une connerie, a-t-elle dit, de partir.
47:02 - Mais encore faut-il qu'on puisse
47:04 bouger et se déplacer.
47:06 - Je me fais le porte-voix aussi,
47:08 parce qu'on parle souvent de ce sujet, des JO,
47:10 des gens qui sont en province, qui se disent
47:12 "les Parisiens se plaignent tout le temps, tout le temps, tout le temps"
47:14 mais en province aussi, on regarde tout ça et
47:16 on est intéressés par ce qui se passe quand même.
47:18 Les JO sont un événement tellement colossal
47:20 et on verra aussi si la France,
47:22 les territoires, bénéficiera
47:24 de l'effet olympique. Ça, ça sera
47:26 parmi les bilans. Mais il y a beaucoup
47:28 de gens de province qui viennent à Paris pour les JO.
47:30 Petit constat aussi,
47:32 tout le monde annonçait que ça allait être
47:34 je crois que c'est les Échos
47:36 qui ont fait un papier cette semaine en disant
47:38 "ça va être, on annonçait
47:40 que ça allait être vraiment dynamique"
47:42 on est encore un petit peu sceptiques sur les retombées
47:44 qui peuvent y avoir et
47:46 sur l'effet "waouh"
47:48 des JO en termes
47:50 d'attractivité économique.
47:52 Donc affaire à suivre.
47:54 Il nous reste cinq petites minutes
47:56 et je voulais revenir avec vous sur
47:58 cette une du Parisien
48:00 mais également ce soir
48:02 nos amis d'Envoyé Spécial qui font
48:04 une enquête très serrée
48:06 sur le cas Gérard Miller.
48:08 Alors c'est pas le seul, il y a l'affaire PPDA aussi
48:10 puisqu'on a appris qu'il y avait deux autres femmes
48:12 qui rentrent aussi
48:14 dans les accusations contre l'ancien journaliste.
48:16 C'est la fin. Est-ce qu'on est vraiment
48:18 pour vous quatre, et je m'adresse
48:20 à vous d'abord mesdames,
48:22 est-ce qu'on est dans une sorte de fin
48:24 d'impunité ? Les langues
48:26 se délient, ou on n'en est qu'au début.
48:28 Je rappelle aussi que Judith Gaudrech est entendue
48:30 en ce moment au Sénat.
48:32 Est-ce qu'il y a encore
48:34 des choses qui sont sous le tapis et qu'on
48:36 aura du mal et qu'il
48:38 faut continuer à aller dans ce sens
48:40 de la libération des paroles ?
48:42 - Alors moi je me réjouis évidemment de la libération
48:44 de cette parole des femmes.
48:46 Je les trouve toutes extrêmement
48:48 courageuses. Elles sont très courageuses.
48:50 Moi j'étais très émue de voir Judith Gaudrech
48:52 parler
48:54 comme ça, debout.
48:56 Voilà, tous ces
48:58 Gérard Miller et autres qui ont bénéficié
49:00 quand même d'une certaine
49:02 complaisance. Parce que vous ne me
49:04 ferez pas croire, c'est comme monsieur Duhamel,
49:06 que personne n'était au courant.
49:08 Ça, ça n'est pas possible. Donc
49:10 se dire que tout ça, c'est terminé,
49:12 j'espère que cette révolution
49:14 ira jusqu'à son
49:16 terme, vraiment.
49:18 Maintenant on voit bien qu'on a un vrai
49:20 sujet avec les mouvements féministes
49:22 dans le monde entier
49:24 et que tant que le féminisme
49:26 sera idéologique,
49:28 les femmes ne seront pas protégées partout.
49:30 Voilà. Donc oui, la parole
49:32 doit se libérer, mais
49:34 quand les femmes sont
49:36 maltraitées, abusées,
49:38 violées, ça doit être dénoncé
49:40 partout. - Et à tous les niveaux.
49:42 - Et à tous les niveaux. - Qu'est-ce que vous en pensez,
49:44 Geneviève ? - Moi je suis quand même étonnée
49:46 par l'ampleur...
49:48 - De l'affaire ? Des affaires ? - Des affaires.
49:50 L'ampleur de ce phénomène.
49:52 - L'impunité totale. - L'impunité,
49:54 l'ampleur de la prédation
49:56 qui a prévalu pendant des années,
49:58 je ne reviens pas. Parce que
50:00 je n'aurais jamais pu imaginer que ce soit
50:02 à ce niveau-là.
50:04 Donc effectivement, la libération est une bonne chose,
50:06 les femmes doivent être protégées partout.
50:08 Donc chez nous, là encore,
50:10 voilà, c'est le cas.
50:12 C'est de plus en plus le cas, mais je pense
50:14 aux
50:16 femmes qu'on excise, je pense
50:18 aux petites filles en Afghanistan qui ne vont plus à l'école,
50:20 je pense. C'est un
50:22 combat mondial, et effectivement,
50:24 c'est un féminisme de combat
50:26 mais qui est tout sauf le hockeyisme, on est d'accord
50:28 là-dessus, ça ne doit pas du tout être ça.
50:30 Ça doit être quelque chose de très
50:32 serein, de très déterminé,
50:34 de très universaliste.
50:36 - Vous parlez de ça, de
50:38 toutes les petites filles, etc. Moi je me posais la
50:40 question de décorréler ces
50:42 affaires-là avec les jeunes
50:44 femmes, les femmes qui
50:46 sont anonymes, lambda,
50:48 cet effet de libération de la parole.
50:50 - Ça leur donne du courage. - C'est
50:52 quelque chose qu'il faut continuer et
50:54 encourager, parce que certains disent "c'est le showbiz",
50:56 "c'était dans les pratiques",
50:58 "c'était une autre époque", etc.
51:00 - Oui, sans les vertus
51:02 de l'exemplarité. Je pense
51:04 qu'il y a des jeunes filles qui ont
51:06 vu Judith Godrech et d'autres femmes
51:08 courageuses témoigner, et qui se
51:10 disent "eh bien ce que je subis
51:12 avec mon patron, avec mon
51:14 conjoint, dans ma famille,
51:16 ça n'est pas acceptable, ça n'est pas
51:18 normal, et je dois le dénoncer, je peux
51:20 le dénoncer, et je suis en sécurité si je le
51:22 dénonce". - Oui, je pense que c'est presque
51:24 rassurant sur la
51:26 société qu'on est en train de devenir, parce que
51:28 c'est vrai qu'il y avait cette impunité,
51:30 il ne faut pas oublier que le viol est pénalisé
51:32 que depuis 40 ans, ce n'est pas vieux.
51:34 - Et je rappelle.
51:36 - Et aujourd'hui, on est
51:38 au-delà, on est en train de casser le statut du
51:40 prédateur. C'est-à-dire qu'il n'y a effectivement
51:42 pas de... peu importe
51:44 qui est ce prédateur,
51:46 on peut aujourd'hui dénoncer
51:48 et aujourd'hui aller
51:50 vers une figure d'amélioration. Donc, le message
51:52 de fond, il est extrêmement puissant.
51:54 On parle du statut de la femme, et on est aussi
51:56 en train de parler d'une évolution sociétale,
51:58 de la société qu'on
52:00 veut être demain. Comment la femme
52:02 aujourd'hui peut évoluer sainement
52:04 et sereinement dans son environnement.
52:06 Et donc là, ça touche absolument à tout, au fondement même
52:08 de notre société. - On rappelle quand même que l'information
52:10 judiciaire, une enquête préliminaire a été
52:12 ouverte vendredi dernier par le Parquet de Paris, dans le cas
52:14 de Gérard Miller, qui reste présumé
52:16 innocent, évidemment, qui a le droit de se défendre
52:18 de ses accusations. - Bien sûr, bien sûr.
52:20 Il a le droit de présomption d'innocence,
52:22 mais il est quand même la caricature de tout ce que nous
52:24 dénonçons. - Oui, c'est pour ça.
52:26 Jérôme.
52:28 - Non, mais il y avait... Moi, je suis
52:30 tout à fait d'accord avec ce qui a été dit,
52:32 j'ai quasiment rien à ajouter, simplement
52:34 pour vous dire que tout ça, c'est la même génération.
52:36 Alors, ça continue
52:38 maintenant, malheureusement, sous d'autres
52:40 formes et parfois
52:42 de manière extrêmement violente, parce que
52:44 ce qui se passe au quotidien,
52:46 c'est très difficile, mais
52:48 cette génération, c'était "il est interdit d'interdire".
52:50 Bon, on a vu ce que ça donnait.
52:52 Il est interdit d'interdire, on a vu ce que ça donnait.
52:54 Vous regardez tous ces gens-là,
52:56 Duhamel, les cinéastes,
52:58 M. Miller,
53:00 et bien d'autres,
53:02 et bien d'autres, c'est la même génération.
53:04 - Enfin, on voit... - Tout était permis.
53:06 - On voit avec le "metout garçon" quand même,
53:08 que ça peut carrer.
53:10 C'est pas horrible, qui concerne
53:12 aussi la nouvelle génération.
53:14 - Évoluer, tout n'est pas permis.
53:16 Tout n'est pas permis, et notamment ça,
53:18 qui doit être condamné fermement.
53:20 - La justice en saisit,
53:22 et donc la vérité judiciaire en sortira
53:24 certainement, voilà ce qu'on pouvait dire sur
53:26 cette affaire-là. Merci à tous les quatre !
53:28 - Merci ! - Bon 29 février !
53:30 - Oui !
53:32 - Dans un instant,
53:34 juste après l'info de midi,
53:36 vous avez rendez-vous, mesdames, messieurs,
53:38 avec André Bercoff, et moi je vous dis demain,
53:40 rendez-vous au Salon de l'agriculture,
53:42 Sud Radio, depuis le matin
53:44 jusqu'à 14h, on est au Salon
53:46 de l'agriculture, sur le stand
53:48 de la coopération agricole.
53:50 Du petit matin à André Bercoff,
53:52 n'hésitez pas à passer nous voir si vous le souhaitez.
53:54 Très belle journée, et à demain !
53:56 Sud Radio, parlons vrai.