Avec Frank Delvau, Président de l’UMIH IDF (Union Des Métiers et Des Industries de l’Hôtellerie).
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Guerrier, Joseph Ruiz.
00:07Alors c'est un nouveau rendez-vous avec Joseph, Joseph Ruiz, bonjour Joseph.
00:11Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:12Alors on va proposer les Jeux dans tous leurs états tous les jours entre midi et 13h.
00:17On va avec vous revenir sur les coulisses des Jeux Olympiques avec par exemple dans un instant un sujet sur l'accueil des touristes.
00:25On va voir si l'hôtellerie est prête.
00:27On parlera de la flamme tout à l'heure, on parlera de la Seine évidemment qui, on l'a dit avec les débatteurs, est devenue un peu une piscine.
00:33Et puis on parlera surtout sécurité, c'est un des enjeux clés de ces Jeux Olympiques.
00:38Alors d'abord, l'accueil des touristes.
00:40On est en direct avec cette question, pour cette question, les hôteliers sont-ils prêts pour accueillir les touristes à Paris, français ou étrangers ?
00:48On est en direct avec Franck Delvaux, bonjour monsieur Delvaux.
00:51Bonjour.
00:52Alors vous êtes président de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie pour l'Île-de-France.
00:58C'est Joseph Ruiz qui vous pose la première question.
01:0115 millions de touristes, Franck Delvaux, qui sont attendus à Paris.
01:05Évidemment les Jeux Olympiques pouvaient être une bénédiction pour les hôteliers.
01:10Est-ce que ce sera le cas ? Quel sera le taux de fréquentation des hôtels à Paris pendant cette séquence ?
01:16Alors 15 millions de touristes, c'est un leurre.
01:18On parle de 15 millions de touristes, mais c'est 15 millions de personnes qui ont acheté des billets.
01:22Il faut savoir que la moitié des billets, même plus, ont été achetés par des Franciniens.
01:26Donc en termes de touristes étrangers, Paris, qui est la capitale mondiale du tourisme,
01:30reçoit chaque été entre 3,5 et 4 millions d'étrangers.
01:33Là, si je prends les chiffres du Cojo, c'est 1,5 million d'étrangers.
01:37Donc il y aura beaucoup moins de touristes étrangers à Paris cet été.
01:40Alors après, pour répondre à votre question, est-ce qu'on est prêt ?
01:42Oui, nous sommes prêts.
01:44Ce qui nous manque, c'est les clients, c'est les touristes.
01:46Puisqu'aujourd'hui, on a un taux de fréquentation en hôtellerie,
01:50avant les JO, qui est plus proche de 50-55%, très en baisse.
01:54Et ça va remonter un peu avec les JO, mais nous ne serons pas complets pendant les JO.
01:58Oui, mais Franck Delvaux, je ne comprends pas.
01:59Normalement, votre million, il est supplémentaire.
02:02Il devrait s'ajouter aux 3 millions de touristes classiques.
02:05Et là, vous vous faites une soustraction, c'est ça ?
02:08Pas du tout, parce que quand vous prenez, par exemple, les arrivées dans les aéroports,
02:12on les revoit ici, à des pays communiquent sur des moins 15%,
02:15on arrive avec tous les étrangers.
02:16Vous prenez, par exemple, les touristes du Moyen-Orient.
02:18Eux, ils ne sont pas du tout passionnés par les JO, donc ils ne viendront pas.
02:21Ils vont plutôt peut-être à Londres ou ailleurs.
02:23Et puis, un touriste qui veut visiter Paris,
02:25c'est-à-dire qu'il veut voir le Louvre, le château de Versailles, les grands magasins, les Champs-Élysées,
02:30s'il n'est pas intéressé par les JO, il ne va pas venir.
02:32Alors oui, aujourd'hui, Paris...
02:33Donc c'est une soustraction, quoi.
02:34C'est incirculable, Paris, aujourd'hui.
02:37Il y a 45 000 barrières qui ont été mises.
02:40On pense qu'on est dans un zoo.
02:42Vous avez la voie, depuis ce matin, du périphérique et de l'A1 à l'A13 qui est fermée,
02:48réservée aux JO.
02:49Alors que les JO, il n'y a personne sur cette voie-là,
02:51à part quelques taxis et des voitures de police.
02:53Paris est complètement bouteillé.
02:54Donc super idée d'avoir mis cette voie-là dès le 15.
02:56Moi, ça m'inquiète énormément pour la rentrée économique du mois de septembre,
02:59si on a toujours ça.
03:00Maintenant, on est loin de la fête.
03:03On sent bien, en tout cas, dans ce que vous nous partagez aujourd'hui,
03:07Franck Delvaux, président de l'UMI-IDF,
03:10qu'il y a une forme de désillusion.
03:12Certains avaient un peu alerté sur cette possibilité-là.
03:15Est-ce qu'aujourd'hui, c'est une véritable désillusion ?
03:18Ou est-ce que vous vous attendiez à de tels chiffres
03:20qui, finalement, semblent assez décevants ?
03:22Aujourd'hui...
03:25Allô ?
03:26Oui, Franck Delvaux, on vous entend.
03:28On sent la cuisine et l'organisation derrière vous.
03:31Écoutez, je ne vais pas faire de plus,
03:33mais je suis dans une très bonne brasserie.
03:35Alors, quête ouverte.
03:37Le Café des Templiers à Paris.
03:39Oui, allons-y.
03:40On n'a jamais mieux servi que pour soi-même, c'est le cas de le dire.
03:43La question de Joseph.
03:44La gare, ce n'était pas mon restaurant.
03:45La question de Joseph.
03:46Oui, c'est une désillusion en quelque sorte,
03:49mais si vous voulez, on a étudié, nous, ce qui s'est passé à Londres.
03:51C'est plus comparable par rapport à Paris.
03:53C'est exactement à Londres où il s'est passé la même chose.
03:55C'est-à-dire que pendant les JO, les hôtels,
03:57les cafés, les bars, les établissements de nuit ont moins bien travaillé.
04:00Et par contre, il y a eu un retour internet.
04:03Donc, nous, on regarde.
04:04Vous gagnerez après ?
04:05Oui, dans les 12 à 18 mois, parce qu'il va y avoir,
04:07malgré les 45 000 barrières, des images magnifiques de Paris.
04:11Et puis, ça va donner envie de venir.
04:13Mais là, je peux vous dire qu'aujourd'hui, c'est vraiment les vaches maigres.
04:16Il n'y a plus de touristes, presque pas de touristes et de congés.
04:19Le tourisme d'affaires a disparu.
04:21Il n'y a plus de salon, il n'y a plus de séminaire.
04:23Donc, c'est un peu compliqué.
04:25Et vous en voulez, aujourd'hui, à qui ?
04:27A cette classe politique, avec notamment cette dissolution ?
04:31Est-ce que vous pointez du doigt certains comportements ?
04:34Est-ce que vous vous êtes sentis, finalement, assez accompagné
04:36dans la préparation de ces JO ?
04:38Elle aurait aggravé la situation, la dissolution ?
04:40Oui, alors ça, c'est très clair.
04:41Puisque vous savez qu'il y a aussi des touristes qui regardent la situation politique.
04:44Je voulais avoir fait la dissolution, déjà.
04:46C'est les premiers deux dimanches des soldes,
04:48où les gens vont généralement dans les restaurants.
04:50Vous avez des touristes internationaux qui viennent pour faire les soldes à Paris.
04:53Ça n'a pas aidé.
04:54Je pense qu'une dissolution au mois de septembre
04:56aurait été largement suffisante
04:58et n'aurait pas bouleversé la situation de la France.
05:01Bien au contraire.
05:02Donc, oui, c'est une dissolution.
05:03Après, la seule chose positive dans tout ça,
05:05c'est qu'on a obtenu la mise en place
05:07d'une commission d'indemnisation
05:09liée aux préjudices économiques des JO.
05:11Parce que, non seulement, à partir d'aujourd'hui,
05:14c'est la zone réservée pour la circulation,
05:16mais dès le 18,
05:18vous aurez, dans la zone grise,
05:20là où se passe la cérémonie d'ouverture,
05:22tout est bloqué.
05:23C'est-à-dire que même pour aller au restaurant
05:25ou dans un bar,
05:26si vous êtes à pied,
05:27il vous faut une réservation.
05:28On m'en dit, ça va être très compliqué.
05:30– Il y avait aussi le dossier de la concurrence
05:34des meublés touristiques aussi,
05:36pour le nommer très clairement Airbnb.
05:38Est-ce que ce dossier-là
05:41était géré de manière satisfaisante pour l'UMI ?
05:44– Ça vous fait sourire, on vous entend.
05:46– Oui, parce que moi, je n'ai pas le droit de le nommer.
05:48Moi, je parle de locations meublées touristiques de courte durée.
05:51Alors, je ne vais pas les plaindre.
05:52Oui, ça me fait rire,
05:53parce que beaucoup, chez eux,
05:54ont préféré mettre dehors des locataires
05:56pour penser gagner au loto.
05:57Ils sont loin de gagner au loto,
05:59parce que les prix moyens...
06:00– Et eux-mêmes, ce n'est pas rempli, quoi.
06:02– Voilà, donc je ne vais pas pleurer pour eux.
06:04Ce que je peux dire, c'est qu'il vaut mieux aller dans un hôtel
06:06puisqu'il reste des chambres disponibles.
06:07Le prix moyen est moins cher dans les hôtels parisiens
06:10que dans ces locations meublées touristiques de courte durée.
06:12– Alors quand même, il y a un argument,
06:14Franck Delvaux,
06:15de la part, pas que des associations de consommateurs,
06:18mais du public de manière générale,
06:20qui dit qu'ils se plaignent,
06:22mais enfin, ils ont essayé de gagner des gagnants du loto
06:26en augmentant les tarifs d'une façon éhontée, quoi.
06:29Ça, c'est un argument, vous devez bien l'entendre, non ?
06:31– Alors, je l'entends,
06:33et je me bats contre cet argument depuis plus de six mois.
06:36Ça a démarré en décembre 2023
06:38par une étude du FC Que Choisir
06:40qui avait ciblé une zone bien particulière
06:42et trouvé un hôtel qui avait multiplié son prix par 10.
06:45Ce que j'ai désavoué...
06:46– Non, mais on a parlé de trois fois, quoi, quand même.
06:48Trois fois, quatre fois.
06:49– Alors, trois fois, je vous le dis,
06:51à Londres, les prix ont été multipliés par trois,
06:53à Pékin, par trois.
06:54À Paris, aujourd'hui, on sera à moins de trois,
06:57on est plutôt à deux, deux et demi, en moyenne,
07:00parce qu'il y a 220 000 chambres d'hôtels à Paris,
07:03on parle du zéro étoile au Palace,
07:05donc vous voyez, les prix moyens peuvent changer.
07:07Mais on est plutôt à deux, deux et demi,
07:10et aujourd'hui, on mène beaucoup le phénomène d'annulation,
07:14de clients qui annulent pour re-réserver,
07:17en pensant trouver moins cher.
07:19Effectivement, certains hôteliers ont bien baissé les prix,
07:21et on ne se sent même pas à fois deux.
07:23Donc, à un moment, c'est une petite musique, si vous voulez,
07:25qui a circulé sur les prix chers,
07:27sur le fait d'être en télétravail,
07:29sur le fait de ne pas prendre les transports en commun
07:31parce que tout va être compliqué,
07:32et tout ça, aujourd'hui, on en paye des conséquences.
07:34– Alors, il pourrait y avoir un effet d'aubaine, finalement,
07:37d'ici la fin des Jeux Olympiques,
07:38il y a encore des tickets qui sont disponibles.
07:40Alors, on imagine bien que c'est difficile
07:42pour les touristes étrangers de s'organiser
07:44pour venir à Paris.
07:45En revanche, des touristes français,
07:46ce serait peut-être envisageable.
07:48– Un appel que vous lance Joseph Reis.
07:50– Oui, voilà.
07:51Est-ce qu'on peut imaginer des prix cassés
07:53pour certains Français qui pourraient imaginer
07:55venir à Paris en dernière minute ?
07:56– Allez, faites-nous des soldes, là,
07:57au direct, sur Sud Radio.
07:58– Tickets et hôtels.
08:00– Allons-y.
08:01– Un paquet.
08:02– Écoutez, j'étais avec des hôteliers
08:04qui sont vers la Gare Saint-Lazare,
08:06qui, effectivement, baissent les prix.
08:08Donc, aujourd'hui, je peux encourager les Français
08:10provinciaux qui veulent venir à Paris,
08:12qui veulent voir les JO,
08:13parce qu'il y a des chambres disponibles,
08:15à aller voir sur les sites internet
08:17directs des hôtels,
08:18et ils vont trouver des prix.
08:19– Génial.
08:20Eh bien, écoutez,
08:21ceux qui veulent encore venir à Paris
08:23et assister aux épreuves,
08:24on trouvera des tickets
08:25et vous trouverez des chambres
08:26ou des meublés, comme on dit.
08:28Vous voyez à qui je pense.
08:29Merci infiniment, Franck Delvaux.
08:31Vous revenez bientôt, on espère,
08:33avec Joseph Reis dans JO,
08:34dans tous ses états.
08:35Restez avec nous sur Sud Radio.
08:37On se retrouve dans un instant.
08:39– Sud Radio.
08:40– Parlons vrai.
08:41– Sud Radio.
08:42– Parlons vrai.