Sud Radio dans tous ses états présenté par Philippe David, avec Michel Maffesoli, sociologue et auteur de "L'ère des soulèvements" publié aux éditions du Cerf ; Elie Korchia, avocat et président du Consistoire central de France ; Bruno Millienne, ancien député du MoDem et Ensemble pour la République dans la 9e circonscription des Yvelines, s'est désisté à l'issue du premier tour des législatives ; Patrick Vignal, ancien député Renaissance, s'est désisté pour le second tour des législatives dans la 9e circonscription de l'Hérault.
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NewsTranscription
00:00:00SUDRADIO, dans tous ses états, Philippe David.
00:00:06Nous sommes en guerre.
00:00:07Dans notre politique, nous pouvons arguer vigoureusement,
00:00:10comme le Premier ministre et moi l'avons fait ces 6 semaines,
00:00:13mais nous respectons toujours l'un l'autre.
00:00:16Heureux d'être en votre compagnie aujourd'hui,
00:00:18de midi à 14h pour Philippe David dans tous ses états.
00:00:23Tout de suite, on va parler dans le fait du jour
00:00:26des tweets d'Adrien Katniss, de Philippe Poutou
00:00:29et maintenant de la CGT.
00:00:30Risque-t-on que la politique se fasse dans la rue ?
00:00:33Puisque entre la marche d'Ursula Matignon
00:00:35ou manifester devant l'Assemblée nationale
00:00:38pour imposer un chef de gouvernement
00:00:40et un gouvernement à Emmanuel Macron,
00:00:41est-ce que vous craignez que la politique
00:00:43se fasse désormais dans la rue ?
00:00:45On en parlera avec Michel Maffesoli,
00:00:47sociologue, auteur du livre
00:00:49« L'ère des soulèvements »
00:00:50publié aux éditions du Serre.
00:00:53Tout juste après, à midi 30, dans le Sabalence,
00:00:56on va parler de l'antisémitisme
00:00:58qui explose selon une étude européenne.
00:01:00Un antisémitisme qui a vu notamment
00:01:03doubler les agressions physiques
00:01:05entre 2018 et aujourd'hui.
00:01:07On en parlera avec Elie Korchia,
00:01:09président du Consistoire central de France et avocat.
00:01:12Il y aura bien évidemment les perles, les huées et les bravos.
00:01:15Et pour le dernier face-à-face de la saison,
00:01:18j'aurai deux personnes avec moi,
00:01:19le plaisir d'avoir deux personnes,
00:01:20deux anciens députés de la majorité.
00:01:22Bruno Milienne, ancien député Modem
00:01:24et Patrick Vignal, ancien député Renaissance.
00:01:27On va parler de leur expérience de député
00:01:29et bien sûr du macronisme.
00:01:31Est-ce qu'il est fini ?
00:01:32Comme l'a dit hier Gilles Legendre,
00:01:34l'ancien président du groupe Renaissance
00:01:36à l'Assemblée nationale,
00:01:38on fera un bilan du macronisme à 7 ans.
00:01:40Et ça va être absolument passionnant
00:01:41parce que ce sont deux députés qui parlent vrai.
00:01:44On se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
00:01:58Edith Piaf qui chante un chant révolutionnaire de 1789.
00:02:02Avant-hier, Adrien Quatennens twittait
00:02:04« Alerte, Macron veut nous voler la victoire
00:02:06et manœuvrer pour faire barrage à l'application
00:02:08du programme du Nouveau Front Populaire.
00:02:10Le seul souverain que la République connaisse,
00:02:12le peuple doit le faire céder.
00:02:14Pourquoi pas une grande marche populaire
00:02:15en direction de Matignon ? »
00:02:17Toujours sur Twitter, Philippe Poutou du NNPA
00:02:20et qui était candidat aux législatives
00:02:22pour le Nouveau Front Populaire dans l'Aude,
00:02:23je cite « Il est quand même très probable
00:02:26que pour obtenir un gouvernement de gauche
00:02:27menant une politique de gauche,
00:02:29il faille pousser très fort par en bas
00:02:31par une mobilisation unitaire des manifs, des grèves.
00:02:34C'est notre seule façon de contrer les manœuvres
00:02:36et l'hostilité des dominants.
00:02:37La CGT cheminot appelle à des rassemblements
00:02:39devant les préfectures et l'Assemblée Nationale
00:02:41le 18 juillet pour exiger un gouvernement
00:02:44du Nouveau Front Populaire.
00:02:45Tandis que pour Sophie Binet,
00:02:46la secrétaire générale de la centrale syndicale,
00:02:49le pays va plonger dans le chaos
00:02:50si le choix des urnes n'est pas respecté.
00:02:52Est-ce que maintenant la politique va se faire dans la rue ?
00:02:54On va en parler avec Michel Maffesoli,
00:02:56professeur émérite de sociologie à la Sorbonne
00:02:59et auteur du livre « L'ère des soulèvements »
00:03:01publié aux éditions du CERF.
00:03:02Michel Maffesoli, bonjour.
00:03:05– Bonjour, bonjour cher ami, bonjour.
00:03:07– Bienvenue sur Sud Radio.
00:03:08Est-ce que ces appels à la rue sont surprenants pour vous ?
00:03:14– Non, pas du tout.
00:03:15Enfin, en même temps, je pense qu'il faut
00:03:16un tout petit peu relativiser.
00:03:18C'est-à-dire que le port Catenins
00:03:20n'a pas pu se présenter aux élections.
00:03:24Concernant Poutou, je dirais que c'est son fond de commerce.
00:03:27Un ancien trotskiste va jouer un peu
00:03:29sur ces processus de violence.
00:03:32Et puis, pour les syndicats en perte de vitesse
00:03:35tels que ceux que vous avez cités,
00:03:37eh bien là encore, c'est une manière d'exister.
00:03:39Voilà, donc je relativiserai les prises de position
00:03:43que vous venez de souligner.
00:03:44Sur le fond, par contre,
00:03:47pour moi, nous assistons à la fin d'une époque.
00:03:50La modernité s'achève
00:03:51et les crises que l'on voit politiquement
00:03:55et à bien des niveaux
00:03:57rendent attentifs à cette fin d'époque.
00:03:59Et chaque fois qu'il y a une fin d'époque,
00:04:01soyons clairs, bien évidemment,
00:04:03il y a de la violence.
00:04:04J'ai écrit ce livre qui s'appelle
00:04:06« L'ère des soulèvements »
00:04:08pour rendre attentif au fait que depuis les Gilets jaunes,
00:04:11en passant par le convoi des libertés
00:04:13ou les diverses manifestations ici ou là,
00:04:15on est dans un moment où,
00:04:17oui, n'ayons pas peur du mot,
00:04:18le désordre ou la violence va régner.
00:04:21En même temps, puisque le mot a été employé
00:04:23tout à l'heure par vous,
00:04:25soyons attentifs au fait qu'à certains moments,
00:04:28il y a du chaos,
00:04:29mais si je puis le dire au travers d'une formule
00:04:32un peu ésotérique de la pensée profonde,
00:04:35ordo ap cao,
00:04:37c'est-à-dire que régulièrement,
00:04:39en tout cas chaque 3-4 siècles,
00:04:41il y a toujours du chaos pour arriver à un nouvel ordre.
00:04:43C'est mon hypothèse.
00:04:45Voilà, donc d'une certaine manière,
00:04:47il y a un ordre en gestation
00:04:49et entre le moment intermédiaire
00:04:51pour arriver à cet ordre,
00:04:53eh bien, bien évidemment,
00:04:55quelque chose, n'ayons pas peur des mots,
00:04:57cela peut un peu choquer ce que je vais dire,
00:04:59mais qu'il y ait de l'ordre de la violence.
00:05:00Voilà, donc au-delà des personnes que vous avez citées,
00:05:03le phénomène beaucoup plus profond,
00:05:05c'est qu'il va y avoir pas mal d'insurrections.
00:05:07Alors certains parlent d'appel à la sédition.
00:05:10Êtes-vous d'accord avec cette analyse ?
00:05:12Et avec le mot sédition, évidemment.
00:05:15Oui, sécession, sédition,
00:05:18écoutez, permettez-moi,
00:05:19puisque vous savez que je suis un vieux prof à Sorbonne,
00:05:22d'être un peu pédant.
00:05:23Et je rappelle ce que disait Machiavel,
00:05:28il montrait qu'à certains moments,
00:05:30il y avait une différence entre la pensée du palais
00:05:33et la pensée de la place publique.
00:05:35Et qu'à ce moment-là, il y avait une sécession,
00:05:37une sédition, c'est-à-dire que de fait,
00:05:40le peuple ne se reconnaît plus
00:05:42dans ce qui sont censés être ses représentants,
00:05:45et de fait, il y a quelque chose qui est la sécession.
00:05:48Alors, en même temps que cela soit récupéré,
00:05:50vous m'avez compris, par les politiques,
00:05:53c'est leur métier.
00:05:54Mais il n'en reste pas moins qu'il faut avoir le courage
00:05:56de reconnaître qu'actuellement,
00:05:58le peuple ne se sent plus représenté.
00:06:01On l'a vu par rapport aux dernières élections,
00:06:03mais on le voit d'une manière récurrente en quelque sorte.
00:06:06Les élites au pouvoir,
00:06:08ceux qui ont le pouvoir de dire et de faire,
00:06:10journalistes, politiques surtout,
00:06:12experts de tous ans,
00:06:14sont totalement défasés.
00:06:15Et donc du coup, à ce moment-là, il y en a assez.
00:06:18Et de fait, le processus de sédition,
00:06:20il est d'abord, avant tout,
00:06:22dans la classe populaire.
00:06:24Moi, je crois qu'au lieu d'être attentif au peuple,
00:06:26on a peur d'en parler.
00:06:27On parle de populisme.
00:06:28Pour moi, je considère qu'il va y avoir des manifestations
00:06:31de plus en plus fortes.
00:06:33Mais reconnaissons quand même qu'on a un peu
00:06:35une Assemblée nationale de proportionnels
00:06:37élus au scrutin majoritaire.
00:06:39Un scrutin majoritaire qui a interdit notamment
00:06:42à un parti qui avait pourtant déjà beaucoup de voix,
00:06:43le Rassemblement national,
00:06:45d'être présenté au Palais Bourbon.
00:06:47Aujourd'hui, on peut dire que, peu ou prou,
00:06:49cette Assemblée nationale,
00:06:51elle représente, grosso modo,
00:06:53la politique française,
00:06:54le paysage politique français avec trois blocs,
00:06:57qu'on soit content ou pas.
00:07:01Oui, sinon que, soyons clairs,
00:07:03moi, je ne suis universitaire,
00:07:06donc je n'appartiens à aucun parti.
00:07:09Mais il n'en reste pas moins que les 10 millions de voix
00:07:12du Rassemblement national,
00:07:14finalement, ne lui donnent pas grand-chose à l'Assemblée.
00:07:17Et que le fameux Front républicain
00:07:20a joué un rôle qui n'est pas un rôle
00:07:22qui est à l'avantage du peuple.
00:07:24Voilà, donc du coup,
00:07:25peu à peu, cela va se savoir.
00:07:28Et du coup, cela va susciter
00:07:31toute une série de sécessions, je pense,
00:07:34d'insurrections de divers ordres
00:07:36au-delà, encore une fois,
00:07:38de la tripartition de l'Assemblée.
00:07:40– Mais Michel Maffesoli, vous dites que
00:07:41le Rassemblement national n'a pas eu le nombre d'élus
00:07:44qu'il aurait eu s'il n'y avait pas eu
00:07:46le fameux Front républicain
00:07:47entre la majorité et le nouveau Front populaire.
00:07:50Mais ce n'est pas le Rassemblement national
00:07:52qui appelle à manifester devant les préfectures,
00:07:54ce n'est pas lui qui appelle à demander à marcher sur Matignon,
00:07:57et ce n'est pas lui qui demande des grèves,
00:07:58on est bien d'accord là-dessus ?
00:08:01– Tout à fait, et il a bien raison, disons,
00:08:03de jouer son rôle de modérateur en la matière.
00:08:05Moi, je dis que certains partis,
00:08:08je l'ai dit depuis le début, depuis tout à l'heure,
00:08:10certains partis ou certaines personnalités
00:08:14telles que celles que vous avez citées tout à l'heure,
00:08:17je dirais, vont profiter, c'est leur métier,
00:08:20pour en quelque sorte se mettre en avant.
00:08:22Je maintiens qu'Athénens,
00:08:25non élu, n'ayant pas pu se présenter,
00:08:28Poutou, ayant subi le sort que l'on sait,
00:08:31les syndicats qui ne représentent,
00:08:34soyons clairs, plus grand-chose,
00:08:36profitent, en quelque sorte, de ce sentiment de sécession,
00:08:39du fait que le peuple ne se sent pas fondamentalement représenté,
00:08:43et du coup vont se servir de ça pour appeler à l'insurrection.
00:08:47Mais pour moi, ce sont des,
00:08:48prenons ce mot dans le sens simple du terme,
00:08:50ce sont des récupérations politiques.
00:08:53Me paraît beaucoup plus intéressant,
00:08:55et c'est là-dessus qu'il faut réfléchir,
00:08:56c'est là-dessus dont on a peur,
00:08:59et à bien des égards, à juste titre,
00:09:01c'est que nous sommes dans une période
00:09:03qui va être une période insurrectionnelle.
00:09:05Voilà, qu'après un certain nombre de gens le récupèrent,
00:09:08ça c'est leur problème, je dirais, pour exister,
00:09:10si je puis dire, pour le dire un peu brutalement.
00:09:13Mais il n'en reste pas moins,
00:09:14et que certains, tel le Rassemblement National,
00:09:17avec justesse et modération,
00:09:19ne rentrent pas dans ce jeu de récupération,
00:09:22c'est légitime, et cela correspond
00:09:24un peu de mon point de vue à ce qu'ils représentent.
00:09:26Mais il n'en reste pas moins que la violence va être là.
00:09:29– Michel Maffesoli, est-ce que le fait qu'un syndicat
00:09:31se joigne aux appels des politiques,
00:09:34notamment à manifester devant les préfectures
00:09:36à la grève générale,
00:09:37ça ne met pas une pression supplémentaire
00:09:39sur Emmanuel Macron
00:09:41pour nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire,
00:09:44sachant qu'on est à une dizaine de jours,
00:09:46une grosse dizaine de jours du début des Jeux Olympiques,
00:09:48et que si jamais on bloquait les trains, les métros,
00:09:51les RER, les aéroports et tout y quanti,
00:09:53ça pourrait complètement pourrir,
00:09:55il n'y a pas d'autre mot, l'organisation des Jeux ?
00:09:58– Ça c'est clair, je pense que là-dessus,
00:10:00si vous voulez, encore une fois, les syndicats,
00:10:03même s'ils ne représentent pas grand-chose,
00:10:05puissent appeler à la révolte avant les Jeux Olympiques,
00:10:09je dirais que c'est dans l'ordre des choses.
00:10:11Le vrai problème tout de même,
00:10:13et ce n'est pas l'objet de notre débat actuellement,
00:10:17c'est la dimension totalement scandaleuse
00:10:20d'un Président de la République qui ne représente plus grand-chose,
00:10:23qui fait de la théatrocratie, qui joue de la théâtralité.
00:10:28Et donc, bien évidemment, le vrai problème de fond, il est là,
00:10:31c'est-à-dire, je puis encore citer une phrase de l'Ancien Testament
00:10:38qui a été connue, c'est l'ecclésiaste,
00:10:40« Malheur à toi, pays, dont le roi est un enfant ».
00:10:44Et d'une certaine manière, on est en train de payer le fait
00:10:48qu'on a un Président qui est un adolescent versatile,
00:10:53permettez-moi d'être un peu brutal,
00:10:55qui a suscité ce qui est en train de se passer maintenant.
00:10:59Alors voilà, je ne sais pas ce qui va en sortir,
00:11:02mais il n'en reste pas moins qu'au-delà des syndicats,
00:11:04au-delà des personnes que vous avez citées,
00:11:06le vrai problème, c'est cette théatrocratie,
00:11:09ce jeu qu'a joué un Président qui n'est pas responsable.
00:11:12Alors, a-t-on déjà vu, dans l'histoire de France, une telle situation ?
00:11:20Oh oui, écoutez, moi je pense que chaque fois qu'il y a un changement d'époque,
00:11:26eh bien, il y a un processus de cet ordre.
00:11:28Prenons celui qui nous est le plus proche, le plus simple,
00:11:32juste avant la Révolution française, soyons clairs.
00:11:35Eh bien, il y a eu le même type de fourmillement,
00:11:39le même type de grouillement, le même type, en quelque sorte,
00:11:42d'insatisfaction et de désaccord entre ce qui était le pouvoir du moment,
00:11:47la royauté, et puis le peuple, voilà.
00:11:50Et donc cela a mené à cette Révolution française, soyons clairs,
00:11:54avec la terreur, avec des éléments de violence qui n'étaient pas négligeables, loin de là, voilà.
00:12:00Donc, ce n'est pas quelque chose de nouveau, excusez-moi,
00:12:03permettez-moi de rappeler tout simplement que chaque trois, quatre siècles,
00:12:07de mon point de vue, il y a la fin d'une époque et donc la fin d'une élite.
00:12:12Et nous assistons à ce moment-là, à cette fin d'élite,
00:12:16et du coup, c'est le peuple qui est en train de manifester
00:12:19et qui se manifestera de plus en plus.
00:12:22Moi, je maintiens, je sais que ce que je dis n'est pas très paisible,
00:12:27mais il n'en reste pas moins que, Jeux olympiques ou non,
00:12:30il y aura, à mon avis, pas mal d'insurrections qui vont se manifester.
00:12:35Alors c'est embêtant que ça arrive en plein géo, absolument.
00:12:38Comme Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre avant un an,
00:12:42est-ce qu'on est au début d'une grave crise politique ?
00:12:45J'irais même plus loin d'une crise de régime.
00:12:49Moi, je le pense, je pense que véritablement,
00:12:52nous sommes dans un moment très grave, où dans le fond,
00:12:55comment dire, pour le dire un peu simplement,
00:12:58le peuple ne se sent pas représenté, le processus de représentation.
00:13:03Et on l'a vu en particulier dans ce qui vient de se passer
00:13:07avec ce fameux front républicain,
00:13:10ce sur quoi s'appuie le président de la République
00:13:13pour justifier encore une fois son maintien
00:13:15et justifier le fait qu'il va retarder au maximum
00:13:19la constitution d'un nouveau gouvernement.
00:13:21Au-delà de ces deux éléments,
00:13:23dans les quelques mois qui vont se passer,
00:13:26dans ce qui est en train d'arriver actuellement,
00:13:28nous sommes dans un moment grave
00:13:30qui est un changement, vous avez employé le mot, je suis assez d'accord,
00:13:33un changement de régime.
00:13:34C'est la fin de l'idéal démocratique
00:13:37qui est en train de se manifester,
00:13:39au bout de qui ça s'est mis en place au XIXe siècle.
00:13:43Et là nous assistons à une crise très grave
00:13:46qui n'est pas simplement une crise politique de mon point de vue,
00:13:49qui est plus une crise civilisationnelle.
00:13:52Alors gardons l'expression que vous avez employée,
00:13:55elle me convient, vraiment la fin d'un régime.
00:13:58C'est-à-dire d'une manière de se représenter le peuple.
00:14:04Et ce n'est plus le cas actuellement.
00:14:05Alors voilà, espérons que ce ne soit pas trop violent.
00:14:08Excusez-moi, j'aime bien l'histoire,
00:14:11je vais revenir à des crises de régime.
00:14:12Récemment, mai 58, c'est la crise de régime de la IVe République.
00:14:17On pourrait remonter auparavant,
00:14:191848, pardon, c'est la crise de régime de la monarchie de Juillet.
00:14:241830, c'est la crise de régime de la Restauration.
00:14:27Est-ce qu'on est en train de vivre quelque chose de comparable, Michel Maffesoli ?
00:14:30Et je ne remonte pas à 1789, mais on pourrait presque.
00:14:33– Vous avez raison, les deux dates que vous avez données sont très importantes.
00:14:401840, pardon, 1830, 1848.
00:14:45Voilà, en gros.
00:14:47Et ce sont, historiquement, des moments très importants
00:14:50qui rendent attentif au fait, gardons l'expression que vous avez employée,
00:14:54ce changement de régime.
00:14:55De mon point de vue, c'est tout à fait quelque chose de cet ordre qui va se passer,
00:14:59qui est en jeu actuellement.
00:15:00Alors qu'est-ce qui va ressortir de cela ?
00:15:03Moi, je ne suis pas prophète, je ne suis pas en train de le dire avec précision,
00:15:08mais il n'en reste pas moins que la représentation politique
00:15:11n'est plus en phase avec le peuple.
00:15:13Et à ce moment-là, il y a une insurrection.
00:15:15Vous voyez, des auteurs classiques qu'on ne cite plus,
00:15:19c'est Saint Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle,
00:15:21dans sa forme théologique, quand il dit, à certains moments,
00:15:24quand il n'y a plus représentation, il y a insurrection.
00:15:27C'est lui qui emploie le mot insurrection.
00:15:29Eh bien, je pense que la position de Saint Thomas d'Aquin,
00:15:32que l'on ne connaît plus assez, qu'on ne connaît pas assez,
00:15:35est fort juste pour décrire ce qui va se passer.
00:15:38Michel Maffesoli, dernière question.
00:15:40Pensez-vous qu'on est en train de vivre le chant du signe de la Vème République ?
00:15:46Moi, je pense, de toute façon, un changement de régime, c'est cela exactement.
00:15:49Et on a eu, en fin de course, un représentant suprême,
00:15:53c'est-à-dire un président qui joue du théâtre.
00:15:57J'ai dit, moi, théatrocratie.
00:15:58Et donc, vous voyez, quand un théâtre, ça marche, on est content.
00:16:02Quand, à un moment donné, ce théâtre n'est pas bon, on le siffle.
00:16:06Voilà. Et on est en train de siffler la pièce de ce théâtre
00:16:09qui ne correspond plus à ce que le peuple attend, en quelque sorte.
00:16:12Merci beaucoup, Michel Maffesoli.
00:16:15Toujours un grand plaisir de vous avoir.
00:16:17Je rappelle que vous êtes professeur émérite de sociologie à la Sorbonne
00:16:21et auteur du livre « L'ère des soulèvements »,
00:16:23publié aux éditions du CERN.
00:16:25Dans quelques instants, le s'abalance.
00:16:27On va parler d'une enquête terrifiante sur l'explosion de l'antisémitisme,
00:16:31en France, bien évidemment, mais dans toute l'Europe.
00:16:34C'est une enquête qui a été publiée hier à Vienne, en Autriche.
00:16:37On va en parler avec Elie Korchia, président du consistoire central de France et avocat.
00:16:42Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:16:57Selon un rapport de l'Agence des droits fondamentaux basé à Vienne, en Autriche,
00:17:0196% des Juifs d'Europe ont été confrontés à l'antisémitisme en ligne
00:17:06ou dans leur quotidien au cours des 12 derniers mois.
00:17:0876% des Juifs ont dit cacher occasionnellement leur identité.
00:17:13Et 74% des Juifs estiment, en France,
00:17:16que le conflit à Gaza a un impact sur le sentiment d'insécurité,
00:17:20le taux le plus élevé parmi les pays sondés.
00:17:23Dans 4% des cas, les répondants ont déclaré avoir subi
00:17:26des agressions physiques antisémites contre 2% en 2018.
00:17:30On va en parler, nous sommes en compagnie d'Elie Korchia,
00:17:33président du consistoire central de France et avocat.
00:17:36Elie Korchia, bonjour.
00:17:37Bonjour.
00:17:38Bienvenue sur Sud Radio.
00:17:40On va commencer déjà par parler de l'affaire qui a défrayé la chronique
00:17:43depuis avant-hier, même plutôt hier.
00:17:46Une enquête administrative suite aux épreuves du bac des lycées,
00:17:50des élèves du lycée Yavenais, qui ont été, on peut le dire, très sous-notées.
00:17:54Alors, d'après la commission d'enquête envoyée par Nicole Belloubet,
00:17:58la ministre de l'éducation, les éléments recueillis, je cite,
00:18:01« ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée Yavenais auraient subi
00:18:04une quelconque discrimination à raison de leur religion supposée
00:18:07ou de leur établissement d'origine.
00:18:09Si certains élèves ont pu connaître des notes plus faibles à cette épreuve
00:18:12très spécifique du grand oral qu'à celles d'autres épreuves écrites
00:18:15dans les mêmes matières, rien n'établit que ces notes attribuées
00:18:18par un jury souverain l'auraient été, pour des raisons hôtes,
00:18:21que la maîtrise de cet exercice par ces élèves. »
00:18:23Votre réaction, Elie Korchia ?
00:18:26Écoutez, tout d'abord, la première réaction, c'est que nous avons fait remonter,
00:18:31suite à un signalement qui avait été fait par des parents
00:18:34et par des élèves, évidemment, qui ont passé ce grand oral,
00:18:37on parle de 15 élèves tout de même, c'est pas 4 ou 5 ou 3 ou 4 élèves,
00:18:41on parle de 15 élèves. Effectivement, la formation a été remontée
00:18:44jusqu'au ministère. Très rapidement, la ministre a demandé à ce qu'une enquête
00:18:48soit faite et une analyse soit réalisée, ce qui a été fait,
00:18:52comme vous l'avez rappelé, dans un délai extrêmement rapide
00:18:55avec, hier soir, des conclusions qui nous ont été transmises.
00:18:59Donc, la particularité, c'est effectivement que c'est un grand oral.
00:19:03Quand il y a une épreuve écrite, d'abord, elle est totalement anonymisée
00:19:07et, en plus, c'est un écrit différent.
00:19:09Là, on est sur un oral, donc avec une partie subjective
00:19:12beaucoup plus importante au niveau de l'examinateur.
00:19:15Alors, il y a effectivement, on parle de 130 élèves,
00:19:17qui ont passé le baccalauréat.
00:19:19On sait que c'est un excellent établissement.
00:19:21On sait aussi que ces élèves-là ont fait d'excellentes notes en contrôle continu.
00:19:24Alors, pourquoi ces 15 élèves-là ont pu rater ou auraient raté leur oral ?
00:19:29C'est extrêmement difficile à dire.
00:19:30En tout cas, on a aujourd'hui une enquête qui a donné des résultats.
00:19:35Je ne vais pas, moi, commenter le commentaire même de cette enquête,
00:19:40qui nous dit qu'il n'y a pas, selon l'enquête qui a été réalisée,
00:19:44avec, effectivement, un certain nombre d'éléments,
00:19:46on ne va pas y revenir parce que ce sera un petit peu long,
00:19:48mais des éléments, notamment statistiques,
00:19:50sur les élèves qui ont passé ce grand oral,
00:19:53dans ces deux jurys concernés,
00:19:55le nombre d'élèves, ceux qui venaient d'où ils venaient,
00:19:57ceux qui ne venaient pas de ce lycée,
00:19:59les notes qui ont été obtenues par les uns et par les autres dans la globalité,
00:20:02et il ressort des conclusions qu'il n'y aurait pas eu de discrimination
00:20:07en raison de l'appartenance de ces élèves lors de ce grand oral
00:20:11à leur lycée et à leur religion, dont acte.
00:20:14En tout cas, ce qui était important pour nous,
00:20:17c'est qu'il n'y a une tolérance zéro en matière d'antisémitisme aujourd'hui.
00:20:21Il faut que chaque fait ou suspicion de faits qui nous paraissent grave,
00:20:25surtout dans le climat, on va y revenir,
00:20:27que nous connaissons tant en Europe que dans notre pays en France,
00:20:30il ne fallait pas que cela reste sans une enquête,
00:20:33sans approfondissement de cette enquête,
00:20:36et c'est ce qui a eu lieu hier soir.
00:20:38On a pris acte de ces conclusions,
00:20:40de cette enquête qui a été diligentée par le ministère.
00:20:43– Alors, Élie Corchat, je rappelle que vous êtes président
00:20:45du Consistoire central de France et avocat,
00:20:47selon un rapport de l'Agence des droits fondamentaux basé à Vienne,
00:20:50en Autriche, et publié hier,
00:20:5296% des Juifs d'Europe ont été confrontés à l'antisémitisme en ligne
00:20:56ou dans leur quotidien au cours des 12 mois précédents.
00:20:59Êtes-vous surpris par les résultats terrifiants de cette enquête ?
00:21:03– Malheureusement non, je ne suis pas surpris,
00:21:06parce que nous avons indiqué à plusieurs reprises,
00:21:10depuis le 7 octobre notamment,
00:21:13l'aggravation de la situation pour les Juifs en Europe
00:21:17et bien évidemment en France.
00:21:18Vous savez qu'en France, nous avons la plus importante communauté juive
00:21:22à travers le continent européen,
00:21:24et la troisième au monde après Israël et les États-Unis,
00:21:27et donc nous avons effectivement déploré cette libération
00:21:31de la parole antisémite, des actes antisémites bien évidemment aussi,
00:21:35et vous savez qu'il y a eu une flambée,
00:21:36notamment des actes antisémites après le 7 octobre,
00:21:39notamment au troisième trimestre 2023,
00:21:41avec une augmentation de 1000% des actes antisémites
00:21:44sur le territoire national,
00:21:46et rien qu'au premier trimestre 2024,
00:21:49on a eu à déplorer une augmentation de plus de 300% des actes antisémites.
00:21:53Alors les chiffres qui viennent d'être donnés dans cette enquête,
00:21:56malheureusement, je le dis bien,
00:21:57reflètent une réalité de terrain que nous connaissons bien évidemment.
00:22:01– Alors justement, nombre de Juifs ont dit dans cette enquête
00:22:05cacher occasionnellement leur identité,
00:22:08ça a atteint 83% en France, c'est absolument hallucinant.
00:22:13Comment fait-on pour vivre en cachant son identité,
00:22:16notamment sur sa boîte à lettres,
00:22:18ou au livreur qui vous apporte un colis ?
00:22:20– D'abord il faut tout faire pour ne pas cacher son identité,
00:22:23je le dis, maintenant il y a des conditions qui parfois sont difficiles,
00:22:26il y a des quartiers qui sont plus compliqués,
00:22:28il y a une crainte aussi, un climat anxiogène qu'il faut comprendre,
00:22:32il ne faut pas fermer les yeux, il faut être lucide face à la situation.
00:22:35Mais nous devons continuer à ne pas vivre ni dans la psychose,
00:22:39ni dans le fait de vivre comme des citoyens
00:22:42qui devraient cacher leur identité,
00:22:45c'est ce que malheureusement les ennemis de la République,
00:22:47les ennemis des valeurs que nous portons
00:22:49et de ce que nous sommes des Français, des confessions juives,
00:22:53c'est ce qu'ils voudraient,
00:22:54ils voudraient que nous cachions notre identité,
00:22:56que nous puissions vivre d'une façon qui n'est pas normale dans la psychose,
00:23:02et il faut évidemment en refuser cela,
00:23:04même si je comprends qu'à certains moments,
00:23:07certaines et certains craignent et donc effectivement
00:23:10décident d'enlever leur mézouza de leurs portes,
00:23:13décident de ne pas peut-être sortir avec une magaine David,
00:23:17une étoile de David portée au cou,
00:23:19mais tout ça ce sont des symptômes d'une société qui va mal,
00:23:22d'une société malheureusement actuellement
00:23:25qui connaît un antisémitisme beaucoup trop important,
00:23:28et donc c'est tout cela que nous combattons jour après jour,
00:23:31pied à pied,
00:23:32parce qu'on ne peut pas accepter que dans notre pays,
00:23:34dans un aussi beau pays qui est le nôtre, la France,
00:23:37on puisse vivre aujourd'hui avec une partie de la population
00:23:41des Français juifs qui aujourd'hui vivent dans ce climat qui est inacceptable.
00:23:44Élie Corchia en France, 74%,
00:23:47parce que c'est une étude européenne dans plusieurs pays,
00:23:49en France, 74% des Juifs estiment que le conflit à Gaza
00:23:53a un impact sur leur sentiment d'insécurité,
00:23:55c'est le taux le plus élevé parmi les pays sondés,
00:23:58ils sont seulement 62% à éprouver ce sentiment en moyenne,
00:24:01contre seulement 9% en Hongrie.
00:24:04Comment expliquer cet écart,
00:24:069% en Hongrie, 74% en France ?
00:24:09C'est très clair, c'est très simple,
00:24:12vous savez que depuis le 7 octobre,
00:24:14après le massacre des 6 villes commis par les terroristes du Hamas
00:24:18contre la population israélienne,
00:24:21que ce soit au festival de musique du festival Nova,
00:24:24avec plus de 360 jeunes qui ont été massacrés
00:24:27dans ce festival,
00:24:29à l'échelle d'un petit pays comme Israël,
00:24:31c'est comme si ça correspondait à 10 ou 15 fois le Bataclan,
00:24:34chez nous, lors des attentats de 2015,
00:24:37lorsqu'on sait que certains responsables,
00:24:40notamment politiques et d'extrême-gauche,
00:24:43avec notamment des responsables de LFI,
00:24:46ont banalisé, ont minimisé, ont ironisé même
00:24:50sur ces massacres,
00:24:52lorsqu'on sait qu'ils ont utilisé un antisionisme féroce,
00:24:55virulent, pour servir à la cause d'un antisémitisme,
00:24:58malheureusement, qui s'est réinventé
00:25:01sur le terreau de l'antisionisme,
00:25:03et bien malheureusement, depuis le 7 octobre,
00:25:05nous avons vu effectivement cette situation
00:25:08au Proche-Orient, instrumentalisée,
00:25:11importée malheureusement sur notre territoire,
00:25:13et ça n'a fait qu'amplifier malheureusement
00:25:15la hausse de l'antisémitisme
00:25:17que l'on a connu au cours de ces 10 derniers mois.
00:25:19Mais Elie Korchia, comment expliquez-vous
00:25:21qu'on fasse des actes antisémites,
00:25:23suite au 7 octobre,
00:25:25alors que le 7 octobre, ce sont les juifs
00:25:27qui sont les victimes ?
00:25:28On marche sur la tête, on est chez les fous ?
00:25:30Évidemment, ça aurait dû et ça a quand même,
00:25:33il faut quand même le rappeler,
00:25:34je ne peux pas voir que les mauvais côtés de la chose.
00:25:36Il y a aussi beaucoup, beaucoup de personnalités
00:25:39dans la société française.
00:25:41Parmi nos concitoyens, nos compatriotes,
00:25:42il y a énormément de personnalités,
00:25:44que ce soit des personnalités connues ou pas,
00:25:46qui nous ont soutenus,
00:25:48qui nous ont apporté leur soutien,
00:25:50par rapport malheureusement à cette hausse de l'antisémitisme.
00:25:52Mais l'ironie de l'histoire, c'est effectivement
00:25:54qu'Israël, qui vivait en paix le 6 octobre,
00:25:57s'est retrouvé le 7 octobre matin
00:25:59envahi par des terroristes
00:26:01qui, dans tous les kibouts autour de la bande de Gaza,
00:26:04qui, au festival de musique Nova,
00:26:06ont perdu la vie plus de 1200 civils
00:26:08qui ont été violés, massacrés,
00:26:10assassinés, des enfants, des femmes,
00:26:12des hommes, des adultes et des personnes âgées,
00:26:14sans parler de plus de 200 otages
00:26:16qui ont été pris dans les tunnels de Gaza.
00:26:18Et vous savez, tous ceux qui sont morts,
00:26:19ceux qui ont retrouvé la liberté,
00:26:21notamment des femmes qui ont raconté
00:26:23comment elles ont été violentées sexuellement
00:26:25lors de leurs détentions.
00:26:27Malheureusement, ça a évidemment entraîné
00:26:29pour beaucoup de personnes, heureusement, de l'empathie.
00:26:31Mais pour beaucoup, il y a eu
00:26:33une invisibilisation
00:26:35de cette tragédie.
00:26:37Et dès qu'Israël a riposté,
00:26:39parce que le Hamas savait très bien qu'en commettant
00:26:41ces actions terroristes,
00:26:43il allait y avoir une réaction d'Israël.
00:26:46C'est ce qui a eu lieu,
00:26:48et c'est ce qui est toujours malheureusement à l'œuvre,
00:26:50parce qu'il y a toujours ces opérations de guerre
00:26:52qui sont menées contre le Hamas.
00:26:54Eh bien, certains ont utilisé cela
00:26:57pour argumenter
00:26:59sur l'antisionisme,
00:27:01et malheureusement, c'est tout ce que ça a entraîné aussi
00:27:03comme hausse du climat,
00:27:05je dis bien dans le climat antisémite,
00:27:07d'une hausse aussi de l'antisémitisme.
00:27:09Ça y contribue malheureusement directement.
00:27:11Élie Korschia, dans 4% des cas,
00:27:13les répondants ont déclaré avoir subi
00:27:15des agressions physiques antisémites
00:27:17contre 2% en 2018.
00:27:19Donc un doublement en à peine 6 ans.
00:27:21Est-ce qu'il y a une omerta
00:27:23sur cet état de fait ?
00:27:25Non, je ne dirais pas qu'il y a une omerta,
00:27:27parce que s'il y a un point sans doute positif,
00:27:29c'est que nous ne sommes plus dans le déni
00:27:31comme à une certaine époque.
00:27:33Rappelez-vous, fin des années 90, début des années 2000,
00:27:35il y avait un déni.
00:27:37On ne voulait pas voir les choses
00:27:39comme elles étaient, on ne voulait pas nommer les choses
00:27:41comme elles étaient.
00:27:43On n'est plus dans cette situation.
00:27:45On dit les choses, le ministère de l'Intérieur,
00:27:47d'ailleurs à qui je rends hommage,
00:27:49fait un travail au quotidien avec les services
00:27:51du SPCJ, du Service de la Protection
00:27:53de la Communauté Juive. On arrive à avoir
00:27:55beaucoup plus de plaintes, même si parfois,
00:27:57malheureusement encore, des personnes ne veulent pas
00:27:59déposer plainte en se disant, mais c'est trop compliqué,
00:28:01on ne va pas déposer plainte, est-ce qu'il y aura vraiment une suite ?
00:28:03Non, il faut déposer plainte pour
00:28:05chaque fait, selon la gravité
00:28:07des faits, et évidemment nous avons
00:28:09un suivi qui est ensuite réalisé
00:28:11avec le ministère de l'Intérieur, donc je ne dirais pas
00:28:13ni qu'il y a omerta, ni qu'il y a déni.
00:28:15Malheureusement, face à ce fléau
00:28:17terrible que nous connaissons actuellement,
00:28:19il faut dénoncer d'abord toutes celles et ceux
00:28:21qui utilisent ce qui se passe
00:28:23au Moyen-Orient pour essayer de s'en servir
00:28:25et pour essayer dans notre pays,
00:28:27souvent pour des fins électoralistes, cyniques
00:28:29ou perverses, d'utiliser ce qui se passe
00:28:31au Moyen-Orient pour en faire des arguments,
00:28:33comme on a pu le voir aux élections européennes,
00:28:35notamment pour en faire quasiment le thème même
00:28:37parfois d'une campagne électorale,
00:28:39alors que ça n'a rien à voir avec les sujets
00:28:41qui occupent aujourd'hui principalement
00:28:43nos concitoyens et nos compatriotes,
00:28:45nous qui sommes français, et il faut faire
00:28:47aussi attention à ce que
00:28:49quand il y a des plaintes, ça puisse
00:28:51donner lieu aussi à une judiciarisation
00:28:53à la hauteur du fléau antisémite.
00:28:55Justement,
00:28:57Heli Corchia, vous êtes, outre président
00:28:59du consistoire central de France, vous êtes avocat,
00:29:0160% des sondés
00:29:03trouvent que les efforts de leur gouvernement
00:29:05pour combattre l'antisémitisme ne sont pas
00:29:07assez importants. Vous avez dit qu'en France
00:29:09ils étaient suffisants
00:29:11d'après vous, mais est-ce que par
00:29:13exemple on ne devrait pas durcir les
00:29:15peines pour ceux qui se rendent coupables de ce type
00:29:17d'actes ? Votre question
00:29:19exactement, c'est s'il y a une omerta ou un déni.
00:29:21Il n'y a pas d'omerta, il n'y a pas de déni.
00:29:23Mais si vous me demandez est-ce que les mesures que
00:29:25l'État met en œuvre sont suffisantes aujourd'hui
00:29:27pour combattre le fléau comme cela
00:29:29doit l'être, évidemment non, parce que
00:29:31même s'il y a des plans de lutte contre
00:29:33l'antisémitisme, on voit bien que les plans se
00:29:35succèdent, mais que les résultats ne sont pas là.
00:29:37On parle de la hausse
00:29:39importante de l'antisémitisme depuis notamment
00:29:41ces dernières années, donc on ne peut pas dire que
00:29:43la lutte est suffisante.
00:29:45Donc il faut de nouveaux moyens
00:29:47bien évidemment pour lutter contre l'antisémitisme.
00:29:49Il faut que, on verra
00:29:51quel sera le nouveau gouvernement, mais il faut qu'il y ait
00:29:53un plan d'action renforcé
00:29:55dans la prévention,
00:29:57dans la répression et dans la judiciarisation,
00:29:59le suivi judiciaire ensuite
00:30:01des actes antisémites.
00:30:03Si on ne fait pas ce travail en trois étapes,
00:30:05dans la prévention au niveau des écoles, des collèges, des lycées,
00:30:07dans la répression au niveau des actes
00:30:09quand ils sont réprimés par les forces de l'ordre,
00:30:11et évidemment dans le suivi judiciaire, on ne réussira pas
00:30:13le combat qui est celui
00:30:15contre l'antisémitisme, un fléau
00:30:17qui est national, et il faut qu'on se donne aussi
00:30:19les moyens dans notre État de lutter
00:30:21de façon supérieure, supplémentaire
00:30:23contre ce fléau.
00:30:25– Suite au résultat des législatives,
00:30:27près de 2000 demandes d'émigration
00:30:29de Français juifs vers Israël ont été déposées.
00:30:31Est-ce que vous avez
00:30:33des informations dans ce domaine et est-ce que c'est un phénomène
00:30:35qui s'amplifie, ça s'appelle faire l'aliat ?
00:30:37– Écoutez, ce sont des demandes
00:30:39d'informations, ça ne veut pas dire que les gens
00:30:41feront leur aliat et ensuite partiront.
00:30:43– Mais c'est déjà un geste.
00:30:45– Mais c'est évidemment une démarche, et il faudrait
00:30:47être aveugle pour ne pas comprendre
00:30:49que mois après mois, notamment
00:30:51depuis le 7 octobre, dans cette dernière année,
00:30:53il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre
00:30:55que les mois qui se succèdent,
00:30:57la hausse des actes antisémites, quand on avait
00:30:59encore le mois dernier, une enfant
00:31:01de 12 ans qui est prise à partie
00:31:03par trois adolescents et qui se retrouve
00:31:05violée dans des conditions
00:31:07terribles, avec des
00:31:09violences et des insultes,
00:31:11notamment à caractère antisémite, il faudrait être
00:31:13aveugle pour ne pas comprendre
00:31:15que cela crée une situation
00:31:17particulièrement anxiogène pour les
00:31:19Français juifs. Et donc,
00:31:21qu'il y ait des personnes, des familles
00:31:23qui se disent, est-ce que mon avenir est encore
00:31:25en France, est-ce que je ne devrais pas
00:31:27partir de France et construire
00:31:29ma vie demain, que ce soit en Israël,
00:31:31ça peut être aussi dans d'autres
00:31:33pays, mais pour les 2000 demandes
00:31:35d'informations, c'est effectivement, par rapport à Israël,
00:31:37vous l'avez relevé. Moi, ce que je crois,
00:31:39c'est que les personnes qui partent et qui veulent
00:31:41faire leur alia, ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier,
00:31:43elles doivent le faire
00:31:45avec un projet de vie. Mais partir de
00:31:47France aujourd'hui, parce qu'on craint
00:31:49pour notre sécurité, c'est effectivement,
00:31:51en tant que Français, vous l'avez rappelé, en tant qu'avocat,
00:31:53donc en tant qu'auxiliaire de justice aussi,
00:31:55c'est quelque chose qui m'est insupportable,
00:31:57mais c'est une réalité du terrain,
00:31:59on ne peut pas vivre ce que l'on vit depuis
00:32:01tous ces derniers mois, et c'est
00:32:23une partie intégrante, vous le savez,
00:32:25depuis toujours, je rappelais,
00:32:27lorsque j'ai fait, j'ai organisé
00:32:29Yom Rachi à Troyes, la journée du julaisisme français,
00:32:31il y a à peine dix jours, je rappelais l'ancrage
00:32:33de la communauté juive de France, depuis
00:32:35plus de 2000 ans, et notamment au Moyen-Âge,
00:32:37avec Rachid, le plus grand auteur, le plus grand commentateur
00:32:39de la Bible, et du Talmud, qui vivait
00:32:41dans l'aube à Troyes, donc c'est dire
00:32:43l'ancrage des juifs de France dans la
00:32:45communauté nationale. Donc,
00:32:47vous dire, est-ce qu'on est aujourd'hui dans un
00:32:49climat serein ? Non.
00:32:51Est-ce qu'on pourrait en continuer à dire aujourd'hui,
00:32:53heureux comme juif en France, comme vous l'avez rappelé,
00:32:55c'est difficile aujourd'hui de le dire dans le climat
00:32:57que nous vivons, mais nous devons
00:32:59rester combattifs, nous devons rester solides,
00:33:01et j'en veux pour preuve un exemple.
00:33:03Nous allons commémorer dans quelques jours,
00:33:05la semaine prochaine, la rafle du Val d'Yves.
00:33:07Vous savez, après la Shoah,
00:33:09quand des hommes et des femmes sont revenus,
00:33:11ils pesaient 30, 40 kilos,
00:33:13après avoir survécu
00:33:15à la Shoah, ils sont restés.
00:33:17Ils ont rebâti des familles, ils ont
00:33:19reconstruit des vies, alors qu'ils avaient vécu ce que
00:33:21le pire du XXe siècle a pu produire.
00:33:23Nous vivons aujourd'hui au XXIe siècle
00:33:25avec le terrorisme,
00:33:27avec ce que sans doute le XXIe siècle
00:33:29a produit de pire, avec le terrorisme,
00:33:31mais il faut rester, même dans le
00:33:33climat antisémite que connaît notre pays,
00:33:35il faut rester combattif, et il faut
00:33:37toujours avoir foi en l'avenir.
00:33:39Ça a toujours été le message des juifs de France, et je crois
00:33:41que c'est encore le message que nous porterons.
00:33:43Dernière question, Elie Corchet, il va y avoir une campagne
00:33:45qui va être faite pour sensibiliser les gens
00:33:47à la lutte contre l'antisémitisme ?
00:33:49Oui, bien sûr. Il y aura notamment
00:33:51un clip vidéo sur l'antisémitisme,
00:33:53contre l'antisémitisme,
00:33:55qui va être diffusé à partir de
00:33:57ce dimanche du 14 juillet.
00:33:59C'est des choses
00:34:01qui sont importantes, c'est des choses qu'il va falloir
00:34:03encore mettre
00:34:05en avant. Tous les moyens seront
00:34:07utiles, notamment sur les
00:34:09réseaux sociaux,
00:34:11sur tous les moyens audiovisuels.
00:34:13Il faut renforcer cette lutte,
00:34:15il faut parler à tout le monde, notamment
00:34:17à la jeunesse, parce que c'est notre inquiétude.
00:34:19On ne peut pas rester en France
00:34:21dans un pays qui est le pays des lumières,
00:34:23on ne peut pas rester avec ce taux
00:34:25aussi important d'antisémitisme.
00:34:27Merci beaucoup Elie Corchet, je rappelle que vous êtes président
00:34:29du Confistoire Central de France et avocat.
00:34:31On se retrouve dans quelques instants
00:34:33pour Les Perles, les huées, les bravos.
00:34:37Sud Radio dans tous ses états
00:34:41Philippe David
00:34:43Sud Radio dans tous ses états
00:34:45Les Perles du jour
00:34:47Et les n'importe quoi, on n'en manque pas
00:34:49en ce moment. Depuis dimanche soir,
00:34:51on est à la chasse à la coalition qui pourrait
00:34:53former une majorité, fut-elle relative
00:34:55à l'Assemblée Nationale. On parle
00:34:57d'arc républicain, alliant des
00:34:59sociodémocrates à LR pour certains,
00:35:01tandis que le nouveau Front Populaire revendique
00:35:03Matignon. Un nouveau Front Populaire
00:35:05qui, s'il devait gouverner la France, serait
00:35:07censuré très rapidement
00:35:09par l'Assemblée, c'est-à-dire
00:35:11au 1er 49-3. Mais certains
00:35:13– alors là c'est très fort – ont imaginé une solution
00:35:15à l'absence de majorité.
00:35:17Je cite un extrait de la tribune
00:35:19d'Aurélie Filippetti, l'ancienne ministre
00:35:21dans Le Monde, accrochez-vous bien.
00:35:23« Plutôt qu'une étrange grande
00:35:25coalition, la méthode du gouvernement
00:35:27dit de minorité où la gauche,
00:35:29arrivée en tête, forme le gouvernement avec
00:35:31une neutralité du groupe ensemble
00:35:33au nom du Front Républicain est la solution
00:35:35la plus respectueuse des urnes.
00:35:37Une solution reprise par le premier secrétaire
00:35:39du PS, Olivier Faure, qui la résume
00:35:41ainsi « la solution la plus respectueuse
00:35:43du fait démocratique
00:35:45que le président de la République,
00:35:47mais aussi le groupe ensemble, prennent l'engagement
00:35:49de ne voter aucune motion
00:35:51de censure contre le gouvernement de gauche
00:35:53installé pendant une période lui permettant
00:35:55d'assumer ses fonctions.
00:35:57En clair, on demande à Emmanuel Macron
00:35:59de nommer Premier ministre une personnalité
00:36:01issue d'une coalition minoritaire
00:36:03avec moins de 200 députés, tout
00:36:05en demandant aux députés de l'ex-majorité
00:36:07présidentielle de ne voter
00:36:09aucune motion de censure de cette minorité
00:36:11quoi qu'elle fasse. Ainsi,
00:36:13on pourrait gouverner en ayant tant ultra-minoritaires
00:36:15la gauche représentant à peine
00:36:1730% des Français, tout en n'ayant
00:36:19pas d'opposition pour s'imposer aux lois
00:36:21fustelles les plus scélérates.
00:36:23On pourrait même peut-être décider l'interdiction
00:36:25des partis d'opposition, ceci ayant
00:36:27l'impossibilité morale pour une partie
00:36:29d'entre eux de s'opposer. Je ne sais pas
00:36:31si ce que fument Aurélie Filippetti et
00:36:33Olivier Faure c'est de la bonne, mais en tout cas
00:36:35c'est de la forte.
00:36:37Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:36:39Dans la perle du jour, la gauche
00:36:41émarge au mieux à 30% des suffrages
00:36:43même si ses leaders répètent à l'envie
00:36:45qu'ils ont gagné les élections.
00:36:47Mais en lisant l'interview de Stéphane Le Foll
00:36:49le maire PS du Mans et ancien
00:36:51ministre dans Ouest-France, on comprend
00:36:53mieux pourquoi la gauche est aussi basse
00:36:55dans les urnes vu sa déconnexion
00:36:57vis-à-vis des réalités du pays.
00:36:59En effet, Stéphane Le Foll déclare
00:37:01dans cette interview, accrochez-vous bien
00:37:03c'est encore surréaliste, la quatrième dimension
00:37:05il y a quatre sujets majeurs
00:37:07qui ont été posés sur la table par les Français
00:37:09le pouvoir d'achat,
00:37:11l'éducation, la santé
00:37:13et le logement, ce sont ces priorités
00:37:15qu'il faut traiter. Bref,
00:37:17fin de citation, bref, vous avez bien
00:37:19entendu, les quatre priorités des Français
00:37:21seraient le pouvoir d'achat, l'éducation
00:37:23la santé et le logement. Alors pour le
00:37:25pouvoir d'achat, d'accord, mais on ne peut pas
00:37:27dire que l'éducation, la santé et le logement
00:37:29aient fait partie des priorités des Français
00:37:31lors des deux derniers scrutins.
00:37:33Je sais pas moi, l'insécurité galopante
00:37:35est-ce qu'elle n'aurait pas un peu
00:37:37comptée au point de faire monter
00:37:39l'ERN plus reconquête, à près de
00:37:4137% des voix, dans les urnes
00:37:43le 9 juin lors des européennes.
00:37:45Et l'immigration, elle n'est pour rien dans le quasi
00:37:47doublement du nombre de députés
00:37:49RN, malgré le front républicain du second tour.
00:37:51Ainsi donc, Stéphane Le Foll
00:37:53n'a rien compris au message des Français
00:37:55mais la gauche ayant toujours refusé de parler
00:37:57d'insécurité et d'immigration, il n'y a
00:37:59franchement pas de quoi s'étonner.
00:38:01Et pas de quoi s'étonner non plus que les classes populaires
00:38:03votent désormais massivement beaucoup plus
00:38:05dans le rassemblement pour le RN
00:38:07que pour la gauche. On comprend mieux
00:38:09leur désastre répété dans les urnes
00:38:11auprès des classes populaires.
00:38:13Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:38:33La voix que vous venez d'entendre est celle de Richie Sounac
00:38:35l'ancien Premier ministre conservateur
00:38:37qui déclare à la Chambre des Communes
00:38:39où son parti vient de perdre la majorité
00:38:41je vous le traduis, je commence
00:38:43en félicitant le Premier ministre élu pour sa
00:38:45victoire aux élections et alors qu'il prend en charge
00:38:47sa formidable tâche, lui et sa
00:38:49famille méritent les meilleurs voeux de réussite de
00:38:51nous tous au sein de cette Chambre.
00:38:53En politique, on peut s'affronter vigoureusement
00:38:55comme le Premier ministre et moi-même
00:38:57l'avons fait ces six dernières semaines
00:38:59tout en se respectant. En entendant
00:39:01ces mots, on se demande si le Royaume-Uni
00:39:03vit sur une autre planète que la France
00:39:05quand on constate le calme, la sérénité
00:39:07la courtoisie et le respect
00:39:09sur les bancs de l'équivalent
00:39:11britannique de l'Assemblée Nationale.
00:39:13Deux salles, deux ambiances comme on dit
00:39:15d'un côté, des personnes
00:39:17parfaitement habillées, costumes
00:39:19cravates pour les hommes, tailleurs ou tenues
00:39:21chics pour les femmes, on est loin des
00:39:23t-shirts, tenues excentriques, borboriques
00:39:25mais hurlements, sans oublier les
00:39:27drapeaux étrangers brandis, en attendant
00:39:29peut-être les punks à chiens lors d'une prochaine
00:39:31législature qu'on est désormais
00:39:33habitués d'enlevoir dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
00:39:35Et outre la forme,
00:39:37le fond est lui aussi d'un tout autre niveau
00:39:39aucun parti au Royaume-Uni
00:39:41n'étant capable de faire des programmes
00:39:43aussi démagogiques de l'autre côté de la Manche
00:39:45que de notre côté.
00:39:47D'ailleurs, regardez le programme de
00:39:49Keir Starmer, le nouveau Premier ministre
00:39:51retravaillise donc de gauche, il veut réduire l'immigration
00:39:53baisser la dette publique
00:39:55tout en n'augmentant pas une fiscalité
00:39:57moins élevée qu'en France.
00:39:59Ici, il serait qualifié de droite dure voire
00:40:01d'extrême droite et évidemment d'ultra-libérale.
00:40:03Comme disait un ancien
00:40:05Premier ministre travailliste à la tribune de
00:40:07l'Assemblée Nationale, Tony Blair,
00:40:09la gestion de l'économie n'est ni de gauche ni de droite
00:40:11elle est bonne ou elle est mauvaise.
00:40:13Tout de suite, pour le face-à-face
00:40:15on sera trois, finalement
00:40:17ce ne sera pas franchement un face-à-face
00:40:19ce sera un triple face-à-face
00:40:21on va parler du bilan du macronisme
00:40:23et de la vie d'un député avec
00:40:25deux anciens députés qui parlent vrai
00:40:27on les a eu souvent sur Sud Radio
00:40:29et ils n'ont pas gardé leur siège, on aura avec nous
00:40:31Bruno Millienne, ancien député modem des Yvelines
00:40:33et Patrick Vigna, l'ancien député
00:40:35renaissance de l'héros, on va parler
00:40:37pourquoi on s'engage en politique
00:40:39la vie d'un parlementaire, comment ils ont rencontré
00:40:41Macron, le macronisme est-il fini
00:40:43comme l'a dit hier Gilles Legendre sur
00:40:45BFM TV, vous voulez réagir ?
00:40:47Un seul numéro ou Manu attend vos appels
00:40:49le 0 826 300 300
00:40:51Sud Radio, parlons vrai
00:40:53Sud Radio, parlons vrai
00:40:55Sud Radio Bercov
00:40:57dans tous ses états
00:40:59le face-à-face
00:41:01La messe des législatives
00:41:03est dite depuis dimanche dernier même si
00:41:05on n'a toujours pas de majorité et on va donner
00:41:07la parole à deux ex-députés
00:41:09de la majorité aujourd'hui, deux députés
00:41:11qui ont dû se retirer après le premier tour
00:41:13puisqu'ils avaient terminé en troisième position
00:41:15suite au désistement réciproque
00:41:17entre Ensemble et le Nouveau Front Populaire
00:41:19deux députés qu'on a souvent eu le plaisir
00:41:21d'avoir sur Sud Radio puisque ce sont
00:41:23deux députés qui parlent vrai
00:41:25on va parler avec eux de leur vie avant la politique
00:41:27et une fois député, pourquoi est-ce qu'ils ont
00:41:29rejoint Macron en 2016-2017
00:41:31leur exercice du mandat de député
00:41:33est-ce qu'ils envisagent maintenant qu'ils n'ont plus de mandat
00:41:35électif ? On parlera bien évidemment
00:41:37du macronisme, de ce qu'il était au début
00:41:39et de ce qu'il en reste, est-il d'ailleurs mort
00:41:41comme l'a dit hier Gilles Legendre, l'ancien
00:41:43président du groupe Renaissance à l'Assemblée
00:41:45Nationale en affirmant sur BFM
00:41:47TV, le macronisme c'est fini
00:41:49avec nous Bruno Millienne
00:41:51ancien député Modem des Yvelines
00:41:53bonjour Bruno Millienne
00:41:55vous connaissez bien le studio
00:41:57et avec nous à distance
00:41:59il va nous envoyer un peu de soleil
00:42:01du sud et d'ailleurs à l'accent on entend
00:42:03qu'il n'était pas député du Nord ou du Pas-de-Calais
00:42:05Patrick Vignal, ancien député
00:42:07Renaissance de Leraux
00:42:09bonjour Patrick Vignal
00:42:11Bonjour à tous les deux, je vous confirme
00:42:13qu'il fait 42 degrés et après
00:42:15l'émission je serai sûrement yacht
00:42:17sur le tour de la Grande-Botte
00:42:19à me faire un plaisir, donc je présente
00:42:21j'ai juste un
00:42:23séville-or
00:42:25oui un séville-or c'est pas le même prix qu'un Lyot
00:42:27on est d'accord
00:42:29ça vaut 400 euros
00:42:31on va commencer avec vous, comme vous êtes à distance
00:42:33Patrick Vignal, pas de soucis, Bruno Millienne
00:42:35comment vous êtes-vous lancé dans
00:42:37la politique et
00:42:39que faisiez-vous professionnellement
00:42:41quand vous vous êtes lancé en politique
00:42:43alors en fait moi j'avais un club de judo
00:42:45dans un petit quartier de Montpellier
00:42:47Seine-Neuve et j'avais des super
00:42:49résultats avec mes gamins
00:42:51on a été champion de France cadet en judo
00:42:53troisième chez les filles, champion de France
00:42:55junior et un jour Georges Frèche
00:42:57me dit mais monsieur Vignal
00:42:59vous ne me demandez jamais rien, je veux vous recevoir
00:43:01à la mairie, je rencontre
00:43:03Georges Frèche, on commence
00:43:05à faire un grand club de judo qui s'appelait
00:43:07Montpellier Judo avec plus de 1000 licenciés
00:43:09et il me propose à la fois
00:43:11en 98 de faire toute la
00:43:13sécurité de la coupe du monde de foot
00:43:15donc je me retrouve à la paillade avec
00:43:17quelqu'un d'exceptionnel qui s'appelait Louis
00:43:19Nicolas, en 99
00:43:21je lui fais le téléton national
00:43:23on fait quelque chose d'assez extraordinaire
00:43:25et il me dit tu es fait pour faire
00:43:27de la politique, je veux que tu rentres
00:43:29et donc je suis rentré
00:43:31à l'équipe municipale en 2001
00:43:33j'étais directement adjoint au sport
00:43:35et à côté de ça j'avais mon club sportif
00:43:37et j'étais enseignant
00:43:39j'étais prof associé à la fac
00:43:41des sports, tout ce qui est événementiel
00:43:43on a fait le FISE, un événement énorme
00:43:45600 000 jeunes au bord du lait
00:43:473 tours de France, du beach
00:43:49volé, donc j'ai toujours fait des événements
00:43:51sportifs et c'est vrai que
00:43:53je suis ravi d'être avec Bruno
00:43:55parce que Bruno Millen il me fait rappeler
00:43:57un Georges Frèche, c'est à dire que nous
00:43:59on est loyal mais on aime
00:44:01dire les choses parce qu'on
00:44:03n'a pas envie de déplaire
00:44:05à nos familles, à nos amis
00:44:07en baissant les yeux quand on les croise
00:44:09et je crois que c'est une cavité
00:44:11en politique mais qui est en train de se perdre
00:44:13Et vous, vous avez été
00:44:15maire adjoint à Montpellier
00:44:17avant de devenir député, député socialiste
00:44:19au départ en 2012
00:44:21Oui, en fait j'ai été
00:44:23maire adjoint à la cohésion sociale
00:44:25au sport, j'étais conseiller général d'un canton
00:44:27et un jour le Georges Frèche m'invite
00:44:29à manger à la région, il me dit
00:44:31il y aura une carte électorale recoupée
00:44:33je veux que tu sois candidat
00:44:35dans la 9ème circonscription
00:44:37c'est une nouvelle circo
00:44:39elle n'était ni gagnée ni gagnante
00:44:41parce qu'elle était très à droite
00:44:43et comme je suis un garçon un petit peu intrépide
00:44:45je vais faire un séjour
00:44:47au ski, je tombe sur un rocher
00:44:49je me fais une facture du col du Fémur
00:44:51et je fais campagne en fauteuil
00:44:53roulant et je peux vous dire
00:44:55que j'ai gagné
00:44:57parce que les gens disaient mais il est sympa
00:44:59il est sportif et j'ai gagné
00:45:01quelque part avec ce handicap
00:45:03qui n'a été que passager et je pense
00:45:05qu'ils l'ont de manière continue
00:45:07et puis je ne sais pas si vous vous rappelez
00:45:09quand je suis arrivé à l'Assemblée
00:45:11j'ai écouté le discours de Jean-Marc Ayrault
00:45:13j'ai fait un malaise
00:45:15et donc le médecin de François Hollande
00:45:17était là ce jour-là
00:45:19donc je suis descendu ainsi hier
00:45:21et là j'ai eu une oration
00:45:23de tous les ministres
00:45:25parce que Vigna, député de Lunel, personne ne connaissait
00:45:27donc j'ai fait une entrée fracassante
00:45:29à l'Assemblée en faisant un malaise
00:45:31à l'Assemblée Nationale en 2002
00:45:33Bruno Milienne, comment est-ce que vous êtes lancé
00:45:35en politique et qu'est-ce que vous faisiez ?
00:45:37Moi c'est un peu un hasard, j'ai toujours suivi la politique
00:45:39Vous avez eu de la lumière et vous êtes rentré c'est ça ?
00:45:41Non pas tout à fait
00:45:43j'ai toujours suivi la politique, ça m'intéressait
00:45:45mais je n'arrivais pas à me situer au milieu des partis
00:45:47moi je suis plutôt de gauche
00:45:49à la base comme Patrick
00:45:51puisque dès que j'étais en âge de voter
00:45:53j'ai voté socialiste, j'ai voté
00:45:55pour la première fois d'ailleurs pour Mitterrand
00:45:57en 81 et j'ai suivi
00:45:59le parcours des sociétés mais il y avait toujours quelque chose
00:46:01dans les partis politiques
00:46:03quelque chose d'indicible que je n'arrivais pas
00:46:05forcément à
00:46:09poser sur la table
00:46:11et puis un jour en 2007
00:46:13Villepeinte
00:46:15François Bayrou
00:46:17une phrase, une seule qui m'a fait basculer
00:46:19une idée est bonne parce qu'elle est bonne
00:46:21pas parce qu'elle vient de la droite ou qu'elle vient de la gauche
00:46:23C'est un peu comme Tony Blair qui disait une politique économique
00:46:25n'est pas de droite ou de gauche, elle est bonne ou elle est mauvaise
00:46:27Et ça tout d'un coup je me suis dit
00:46:29ben oui mais moi ça c'est parfaitement en accord
00:46:31avec mes idées donc j'ai rejoint le MoDem en 2007
00:46:33de manière un peu dilettante
00:46:35au départ on va être honnête
00:46:37et puis quand je me suis installé dans les Yvelines
00:46:39en 2011
00:46:41là les choses se sont un peu
00:46:43précipitées
00:46:45je suis rentré au bureau de la fédération départementale
00:46:472014 je suis conseiller municipal
00:46:492015 il manquait
00:46:51quelqu'un pour boucler la liste MoDem
00:46:53sur les régionales
00:46:55à l'époque on était en alliance avec Valérie Pécresse
00:46:57je suis 20ème sur la liste
00:46:59je ferme la porte derrière moi donc c'est un peu un coup de bol
00:47:01j'aurais pu ne pas être élu
00:47:03et puis 2017 Marc Fesneau me dit
00:47:05ben écoute t'es dans la 9ème circonscription des Yvelines
00:47:07réputée imprenable puisqu'elle avait été redessinée
00:47:09par Pasqua et Pendreau
00:47:11pour l'offrir à Henri Cuc
00:47:13donc elle ne devait pas échapper à la droite
00:47:15écoute vas-y on verra bien si ça le fait ou pas
00:47:17ça l'a fait en 2017
00:47:19ça l'a fait en 2022 et voilà
00:47:21Question comment
00:47:23vous êtes-vous rallié à Emmanuel Macron
00:47:25Patrick Vignal je vous demandais une réponse assez brève
00:47:27et il y a la même chose à Bruno Milienne
00:47:29alors déjà Bruno
00:47:31Milienne il est dans la 9ème circonscription
00:47:33comme moi
00:47:35oui j'ai pensé
00:47:37alors un jour je me retrouve à la question
00:47:39et je vois un jeune homme
00:47:41classe, fille, costard
00:47:43cravate il me dit tu es Patrick Vignal
00:47:45je m'appelle Emmanuel Macron
00:47:47je vais être nommé ministre de l'économie
00:47:49et on me dit que tu fais des super
00:47:51visites au ministériel que je veux venir chez toi
00:47:53j'ai dit écoute Emmanuel tu me laisses le temps du dîner
00:47:55à la fin du dîner j'ai dit écoute
00:47:57la semaine dernière j'étais avec un pêcheur extraordinaire
00:47:59un pêcheur d'anguilles
00:48:01qui s'appelle Roland Guerreiro
00:48:03je te fais une visite de l'étang de l'or
00:48:05je te fais rencontrer des jeunes extraordinaires
00:48:07à Lunel vous savez c'était une période
00:48:09c'était très compliqué
00:48:11avec Xavier Niel on avait mis des ordinateurs
00:48:13et les gamins travaillaient sur justement
00:48:15l'informatique vous étiez très agiles avec les pouces
00:48:17et le soir tu rencontreras
00:48:19500 chez l'entreprise
00:48:21franchement j'ai été bluffé
00:48:23l'intelligence, l'activité
00:48:25la réactivité, le soir
00:48:27il prenait pas deux questions
00:48:29dix questions et il répondait Bruno
00:48:31tu m'as posé la question sur tel thème
00:48:33Philippe sur tel thème et là j'ai vu
00:48:35quelqu'un d'exceptionnel et j'ai dit à mes collègues
00:48:37puisqu'on était neufs députés
00:48:39socialistes j'ai dit il a tout compris
00:48:41il était en avance des autres
00:48:43ce en même temps qui ne correspond plus
00:48:45aujourd'hui qu'on soit clair et là j'ai trouvé
00:48:47quelqu'un de rapide je vous cache pas
00:48:49qui m'a demandé de l'accompagner
00:48:51de suite avec Ferrand
00:48:53avec Travers, avec Castaner
00:48:55et moi je pouvais pas
00:48:57François Hollande m'avait fait gagner de 200 voix
00:48:59j'ai dit écoute si François Hollande
00:49:01se représente, je suivrai
00:49:03François Hollande, après l'aventure
00:49:05d'Amont ne m'allais pas, j'étais réformateur
00:49:07avec Valls et Collomb
00:49:09donc j'ai parrainé et soutenu Emmanuel Macron
00:49:11Et vous Bruno Milienne ?
00:49:13L'histoire est plus
00:49:15complexe, nous on avait
00:49:17on va être honnête en 2017
00:49:19au Modem on se posait la question de savoir
00:49:21si François n'allait pas candidater
00:49:23à la présidence, si François Bayrou n'allait pas
00:49:25candidater à la présidence et puis quand même
00:49:27on voyait ce phénomène incroyable depuis
00:49:29avril 2016 se propager partout
00:49:31en France, des meetings assez
00:49:33puissants, pareil
00:49:35il y a un intellect brillant
00:49:37enfin une intelligence hors
00:49:39du commun et quelqu'un qui
00:49:41nourrissait d'espoir
00:49:43tous les gens qu'il rencontrait, enfin il faisait
00:49:45se lever les foules, alors on était
00:49:47un peu circonspect au
00:49:49Modem et puis
00:49:51François a été rencontré, la fameuse rencontre
00:49:53avec Emmanuel Macron qui a duré
00:49:552-3 heures et je pense
00:49:57que François Bayrou a été bluffé aussi
00:49:59par l'intelligence du Président
00:50:01par sa clairvoyance
00:50:03et puis c'est venu comme une espèce
00:50:05d'évidence que nous n'avions pas réussi en
00:50:072007, il allait
00:50:09le réussir en 2017 et on ne pouvait pas
00:50:11ne pas être de la partie. Et on a entendu
00:50:13rapidement la première rencontre à l'Assemblée
00:50:15nationale à la Buvette, vous c'était comment avec Macron ?
00:50:17Alors la première rencontre, ça va vous
00:50:19faire rire, je dis
00:50:21tout moi, c'est catastrophique
00:50:23c'était pendant l'affaire Benalla
00:50:25Patrick s'en souvient, on est tous
00:50:27à la Maison d'Amérique Latine où on
00:50:29attend le Président, où il a cette fameuse phrase
00:50:31qui vient de me chercher
00:50:33Vous ne l'aviez pas rencontré avant la présidentielle ?
00:50:35Si, je l'avais vu comme ça, mais avant la présidentielle
00:50:37non, il n'y avait pas eu de rencontre vraiment
00:50:39face à face
00:50:41On le voyait, mais moi je ne suis pas du genre
00:50:43à aller chercher le selfie, donc
00:50:45je ne m'approche pas des personnalités
00:50:47comme ça, je leur laisse de l'air en général
00:50:49Et là, j'étais avec
00:50:51Christophe Malbrand
00:50:53dont se souvient Patrick Vignal
00:50:55et il y avait toute la horde des députés qui étaient
00:50:57devant l'endroit où le Président
00:50:59allait s'exprimer, prêts à faire des selfies
00:51:01à lui toucher le bras et machin, alors moi je
00:51:03ne supporte pas ça, et avec Christophe
00:51:05tout d'un coup on se dit, on vient, on s'écarte un peu, on va
00:51:07dans le fond du jardin de
00:51:09de la Maison d'Amérique Latine, on avait
00:51:11repéré un petit truc, il faisait du bellota bellota
00:51:13Ah, le jambon de gland, il se pageait
00:51:15juste avant que
00:51:17et puis, moi je ne savais pas du tout par où le Président
00:51:19allait arriver, le premier député qui rencontre, il arrive
00:51:21par l'arrière, c'est moi
00:51:23et donc il me serre la main, il connaissait
00:51:25mon nom, là je suis tombé un petit peu
00:51:27à la renverse, il connaissait mon nom
00:51:29il m'a transpercé avec ses yeux
00:51:31bleus, j'ai été, j'ai eu l'impression
00:51:33qu'on me lobotomisait
00:51:35ce mec a une puissance
00:51:37d'attraction hallucinante
00:51:39Vous êtes bien sur Sud Radio
00:51:41il est 13h15, on continue cet entretien
00:51:43sur le macronisme, avec deux anciens
00:51:45députés, Bruno Millienne et Patrick Vignal
00:51:47vous voulez réagir ? Manu attend
00:51:49vos appels au 0826 300 300
00:52:03Et on fait le bilan du macronisme avec
00:52:05deux anciens députés macronistes qu'on aime
00:52:07beaucoup sur Sud Radio parce qu'ils parlent vrai
00:52:09Bruno Millienne, ancien député modem
00:52:11de la 9ème circonscription des Yvelines
00:52:13et Patrick Vignal, ancien député renaissance
00:52:15de la 9ème circonscription
00:52:17de l'héros, le 9 est à la mode
00:52:19aujourd'hui sur Sud Radio
00:52:21Alors je voudrais vous poser une question
00:52:23mais pour une réponse rapide, vous dites
00:52:25qu'il vous a scotché tous les deux
00:52:27mais quel personnage est-il Bruno Millienne ?
00:52:29Ben c'est difficile
00:52:31à définir, moi je pense que
00:52:33c'est un esprit excessivement
00:52:35brillant, qui voit les choses
00:52:37qui sent les choses
00:52:39en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti, il n'y a qu'à voir
00:52:41pour ceux qui ont assisté au fameux
00:52:43grand débat du président, moi j'assiste à celui
00:52:45d'Evry, 5 heures, c'est impressionnant
00:52:47de voir un homme être capable de répondre à toutes
00:52:49les questions qu'on lui pose sans aucune fiche
00:52:51c'est...
00:52:53voilà, il impressionne
00:52:55il est brillant, est-ce que le fait
00:52:57d'être aussi intelligent et aussi brillant
00:52:59n'est pas justement le
00:53:01mauvais côté de la facette aussi
00:53:03c'est-à-dire qu'il n'arrive pas à voir en face de lui
00:53:05des gens à sa hauteur et finalement
00:53:07il décide tout tout seul, c'est peut-être une des réponses
00:53:09qu'on pourrait avoir. Patrick Vignal ?
00:53:11Oui, je partage l'analyse
00:53:13de Bruno, mais ce que disait Bruno
00:53:15quand il est venu chez moi, il a un regard
00:53:17perçant, il avait, parce que
00:53:19ces temps d'usure, les crises
00:53:21successives l'ont fatigué
00:53:23mais je me rappelle des gens qui étaient de la CGT
00:53:25me disaient le lendemain, quand il
00:53:27nous parlait, on avait l'impression
00:53:29qu'on était la personne la plus importante
00:53:31à ses yeux pour lui.
00:53:33C'est ce que dit tout le monde.
00:53:35Oui, je pense qu'il va très très vite
00:53:37mais quoi en fait, il va trop vite
00:53:39il va trop vite et peut-être
00:53:41ce qu'il a péché
00:53:43c'est qu'en fait il avait un entourage
00:53:45trop de techno
00:53:47il y a manqué des gens d'humilité
00:53:49de chair, de gens de territoire
00:53:51des élus locaux et c'est
00:53:53vrai que chaque fois
00:53:55dans ses décisions quand même, parce que
00:53:57moi je vais être clair, avec Bruno
00:53:59on partage ça, je vois
00:54:01aujourd'hui des gens qui sont en train de
00:54:03lui jeter des seaux
00:54:05de merde, excusez-moi du terme parce que je suis
00:54:07en colère, alors que hier c'était demain la porte
00:54:09de l'Élysée pour avoir un poste de
00:54:11ministre, donc on a un président
00:54:13qui va trop vite, qui peut-être
00:54:15anticipe trop et qui surtout ne
00:54:17prend pas le temps, c'est le cas de la
00:54:19réforme des retraites, moi j'avais échangé avec lui
00:54:21j'avais dit c'est explosif
00:54:23les français ne veulent pas oublier, ils veulent
00:54:25s'adhérer et en fait il est allé peut-être
00:54:27trop vite dans ce mandat et il faut qu'il
00:54:29prenne un petit peu le temps de faire confiance
00:54:31aux gens. Alors en 2017 vous êtes élu
00:54:33député pour la première fois, Bruno Milian on va faire
00:54:35le bilan du premier quinquennat Macron
00:54:37à l'Assemblée Nationale, alors il y a eu le Covid, il y a eu
00:54:39les gilets jaunes avant le Covid, il y a eu plein de choses
00:54:41comment c'était l'ambiance à l'Assemblée
00:54:43parce qu'il disait soyez fiers
00:54:45d'être des amateurs comme il y avait plein de nouveaux députés
00:54:47comme vous. Ça c'était pas forcément la meilleure
00:54:49phrase qu'il ait sortie, soyez fiers d'être des amateurs
00:54:51il nous en a sorti quelques-unes
00:54:53des phrases qui n'étaient pas forcément les bienvenues
00:54:55mais non, ça a été un apprentissage
00:54:57pour moi Patrick avait déjà
00:54:59eu cinq ans de mandat
00:55:01mais moi c'était le premier, le premier truc
00:55:03c'est qu'on est dans une lessiveuse
00:55:05et on cherche à trouver le bouton essorage pour pouvoir sortir
00:55:07à peu près propre et puis finalement
00:55:09on y arrive. Ça a été tout de suite
00:55:11des joutes quand même avec les oppositions
00:55:13moi je n'ai qu'un seul regret
00:55:15si je dois en avoir un sur cette période
00:55:172017-2022 et je le dis
00:55:19en toute amitié avec Patrick, à Patrick parce qu'il
00:55:21partage ce point de vue là
00:55:23c'est que des trois composantes
00:55:25ou des deux composantes, je ne sais plus combien en étaient
00:55:27non, il y avait trois composantes de la majorité présidentielle
00:55:29il y en a une
00:55:31qui a été quand même
00:55:33assez méprisante
00:55:35assez hautaine
00:55:37assez arrogante vis-à-vis
00:55:39de ses partenaires et vis-à-vis
00:55:41des oppositions. Et moi je pense sincèrement
00:55:43avec le recul... Vous visez Renaissance là
00:55:45qui s'appelait l'AREM à l'époque. Oui oui
00:55:47alors qu'on devait faire de la politique
00:55:49autrement mais je sais que Patrick partage
00:55:51ça, on est sur
00:55:53un point de faire
00:55:55de la politique autrement nous et je pense
00:55:57que parce qu'on a été comme ça
00:55:59et c'est le fait majoritaire qui fait ça
00:56:01effectivement, parce qu'on a été comme ça
00:56:03et bien en 2022 quand il a
00:56:05fallu construire
00:56:07des alliances avec
00:56:09les oppositions, ils nous ont fait des bras d'honneur
00:56:11et ils ont eu raison. Quant au bilan
00:56:132017-2022 je ne renierai
00:56:15rien du bilan. Pour moi il a
00:56:17été excellent et je pense que dans l'histoire
00:56:19on s'en souviendra, jamais
00:56:21des gouvernements et un président
00:56:23n'ont autant soutenu le pays
00:56:25que ce président-là et les différents
00:56:27gouvernements qui ont été présents entre
00:56:292017 et 2022. Patrick Vignal
00:56:31quelle ambiance 2017-2022
00:56:33vous vous en êtes à votre second mandat
00:56:35on va dire que vous connaissez déjà un peu la boutique
00:56:37Je vais vous donner un exemple
00:56:39précis, on était 350
00:56:41une majorité absolue
00:56:43on écrasait le modem, on écrasait
00:56:45l'horizon, j'ai un exemple
00:56:47Philippe, vous savez que j'ai porté une loi
00:56:49qui est partie d'un collectif, l'association
00:56:51porte mon nom, sur le changement
00:56:53de nom issu de l'affiliation
00:56:55en 2021, 4000 personnes
00:56:57demandées, on est à 150 000
00:56:59incestes, viols,
00:57:01des femmes qui ont été battues, qui
00:57:03voulaient rajouter le nom de la mère ou enlever
00:57:05le nom de ce salopard de bourreau
00:57:07et vous savez quoi, mon groupe
00:57:09En Marche a refusé que ce soit moi
00:57:11parce que j'étais un socialiste
00:57:13et c'est avec le garde des sceaux
00:57:15que nous avons porté
00:57:17cette loi, et si on a perdu
00:57:19103 députés, c'est parce que
00:57:21Bruno a raison, quand le président
00:57:23dit, soyez fiers d'être des amateurs
00:57:25il se trompe, la politique
00:57:27c'est pas un métier, mais c'est
00:57:29un engagement, c'est des valeurs
00:57:31c'est du respect
00:57:33c'est de l'humilité, vous savez
00:57:35et ça, ça nous a manqué
00:57:37et quand on réfléchit
00:57:39ce manque de 100 députés en 2022
00:57:41aujourd'hui, il nous coûte
00:57:43donc effectivement, la nouvelle Macronie
00:57:45il y avait des gens géniaux
00:57:47de la société civile, je pense à des jeunes
00:57:49en renouvellement de femmes
00:57:51mais les gens qui arrivaient, d'un coup ils se retrouvaient
00:57:53comme ça, parlementaires
00:57:55à parler à un préfet, à faire de la télé
00:57:57et ça a monté à la tête de certains
00:57:59et ça, ça nous a pesé
00:58:01et là, peut-être que le président
00:58:03a une responsabilité dans le même temps
00:58:05il avait raison du même temps
00:58:07sauf qu'à un moment donné, il fallait aussi
00:58:09qu'on respecte et qu'on puisse
00:58:11asseoir un vrai parti
00:58:13Philippe David, on n'a pas de
00:58:15parti, Renaissance c'est déculé
00:58:17moi au PS, j'étais secrétaire
00:58:19de section, j'allais afficher, j'avais
00:58:21100 militants, on refaisait le monde
00:58:23on n'était pas d'accord mais on dialoguait
00:58:25et ça, aujourd'hui ça manque
00:58:27dans le paysage politique
00:58:29c'était un peu, chacun orange
00:58:31tout le monde orange et ne voir qu'une tête, c'est ça ?
00:58:33non, non, c'était pas ça, mais vous voyez
00:58:35bien qu'En Marche, qui est devenu Renaissance
00:58:37après, c'est un conglomérat de gens
00:58:39qui viennent de différents horizons dont certains n'avaient
00:58:41pas fait de politique, vous ne construisez
00:58:43pas un parti politique sans être enraciné
00:58:45localement, pourquoi le modem est
00:58:47encore debout après tant d'années alors qu'on en a
00:58:49traversé des tempêtes
00:58:51c'est parce que localement
00:58:53on est implanté, parce qu'on
00:58:55a une histoire, on a un ADN, on a des
00:58:57valeurs qu'on a portées et qu'on a défendues
00:58:59depuis plus de 100 ans
00:59:01maintenant, donc voilà, et ça se fait pas en 7 ans
00:59:03donc oui, désolé, le parti
00:59:05Renaissance, ben pour moi
00:59:07ça va être compliqué en 2027
00:59:09de continuer. Et bien justement
00:59:11on va en parler dans quelques instants du bilan
00:59:13du macronisme et puis de ce deuxième quinquennat
00:59:15qui est en cours et qui est
00:59:17on peut le dire, pas franchement un long fleuve
00:59:19tranquille, vous me direz, le premier entre les gilets jaunes et le Covid
00:59:21ne l'avait pas été non plus. Vous voulez réagir ?
00:59:23Manu attend vos appels au 0826
00:59:25300 300, ainsi bien sûr que Bruno
00:59:27Miguel et Patrick Vignal qui vous répondront
00:59:29sans langue de bois.
00:59:35Philippe David
00:59:37Sud Radio
00:59:39dans tous ses états
00:59:41Philippe David
00:59:43Et on a le bonheur d'avoir avec nous Bruno Millienne
00:59:45ancien député Modem de la 9ème circonscription
00:59:47des Yvelines et Patrick Vignal
00:59:49ancien député Renaissance de la
00:59:519ème circonscription de l'Hérault pour tirer
00:59:53le bilan du macronisme. On a fait
00:59:55le premier quinquennat
00:59:57Patrick Vignal, quand vous êtes réélu en
00:59:592022, qu'est-ce que vous pensez
01:00:01que devraient être les priorités
01:00:03du nouveau gouvernement ?
01:00:05En fait, moi ce que
01:00:07j'ai proposé au président, je lui ai dit
01:00:09on manque d'ancrage local
01:00:11crée un ministère de l'action
01:00:13territoriale et un bureau des solutions
01:00:15on ne gagnera pas uniquement
01:00:17avec l'économie, la baisse du chômage
01:00:19on gagnera avec des
01:00:21ancrages, on gagnera quand les gens
01:00:23ne diront pas, c'est leur
01:00:25vie, c'est pas la nôtre
01:00:27et donc le vrai débat c'était peut-être
01:00:29et on s'est trompé, peut-être mettre
01:00:31pas des ministres techno, quand vous avez
01:00:33quelqu'un comme Dupont-Moriti
01:00:35c'est un homme, on peut aimer ou pas mais
01:00:37c'est un homme de conviction, de chair
01:00:39et je pense qu'on a manqué si vous voulez
01:00:41de maillons, on a eu des ministres
01:00:43tellement techno qu'on ne comprenait pas ce qu'il
01:00:45disait, donc on a manqué cette
01:00:47proximité, on a manqué si
01:00:49vous voulez de faire une
01:00:51osmose avec les français et pourtant
01:00:53Emmanuel Macron, moi je peux vous dire
01:00:55j'ai fait ces débats avec lui, comme a
01:00:57dit Bruno, il n'a pas besoin de fiches
01:00:59en fait, il comprend comment ça fonctionne
01:01:01mais je pense qu'il a eu du mal à
01:01:03se reposer sur les corps
01:01:05intermédiaires et sur les élus locaux
01:01:07c'est l'erreur qu'on a fait
01:01:09en fait le maire il est élu et
01:01:11il met à 80% de ses administrés
01:01:13on n'a pas parlé au maire, on n'a pas
01:01:15parlé au président des départements, on n'a
01:01:17pas parlé au président de région, il fallait
01:01:19qu'on fasse de la politique et en fait
01:01:21on a fait de la techno et la
01:01:23techno, Philippe David, ça ne marche pas
01:01:25il n'y a jamais de bonne politique
01:01:27qui sont des techno, parce que c'est
01:01:29deux métiers différents. Bruno
01:01:31Millienne, j'avoue aussi que la techno c'est pas
01:01:33mon genre musical préféré, soyons très
01:01:35clair. Il est très rap
01:01:37Philippe David en fait, il est très rap
01:01:39et reggae, il faut le savoir. Non mais
01:01:41moi je rejoins ce que dit
01:01:43Patrick, c'est pas pour dire toujours la même chose que lui
01:01:45mais on a déshumanisé
01:01:47la politique sur le deuxième mandat
01:01:49on a déshumanisé la politique
01:01:51on a besoin de parler aux gens
01:01:53avec de l'empathie, avec
01:01:55de l'écoute, avec de la compréhension
01:01:57on n'est pas tout le temps d'accord avec les gens
01:01:59mais on a fait des campagnes où on a
01:02:01tous les deux rencontré des gens qui n'étaient pas d'accord
01:02:03avec nous, ça n'empêche pas de discuter
01:02:05de les écouter, d'essayer de comprendre
01:02:07ça on l'a pas fait. Il y a
01:02:09des erreurs dans la façon
01:02:11dont le président a mené finalement
01:02:13son mandat de président
01:02:15pas forcément sur les décisions
01:02:17qu'il a prises, mais sur la façon
01:02:19de mener ce mandat
01:02:21par exemple, il n'a jamais reçu je trouve ça
01:02:23vous avez bien compris, je cours pas
01:02:25après les petits fours, mais il n'a jamais reçu
01:02:27des députés à déjeuner
01:02:29de sa majorité, comme pouvait le faire très bien
01:02:31Jacques Chirac
01:02:33donc le président n'a qu'un son de cloche
01:02:35au château, à l'Elysée, il n'a qu'un son de cloche
01:02:37son entourage proche. C'est un homme seul ?
01:02:39Ah bah oui, comme tous les présidents
01:02:41mais tous les présidents sont des hommes seuls
01:02:43ils sont rares ceux qui ont su garder
01:02:45suffisamment de liens
01:02:47avec leurs députés notamment
01:02:49ou avec des élus locaux
01:02:51alors on va le dire que
01:02:53les anciens
01:02:55partis de gouvernement, la droite et la gauche
01:02:57avaient très bien le faire à une certaine époque
01:02:59ça a commencé à s'effacer un petit peu
01:03:01sous Sarkozy et sous Hollande aussi
01:03:03et c'est dommage
01:03:05parce que ce lien
01:03:07ombilical avec la terre
01:03:09avec le terrain, il est absolument
01:03:11nécessaire au président, alors je comprends bien
01:03:13un président à un agenda de dingue
01:03:15c'est compliqué de tout faire rentrer dedans
01:03:17mais ils devraient tous
01:03:19faire des moments
01:03:21comme ça de rencontre avec les élus locaux
01:03:23avec leurs députés voire même
01:03:25avec les députés des oppositions
01:03:27ils ont besoin qu'on leur remonte des choses du terrain
01:03:29Patrick Vignel, pas plus tard qu'hier
01:03:31Gilles Legendre, vous l'avez bien connu
01:03:33c'était votre patron au groupe, enfin patron
01:03:35votre président au groupe Renaissance
01:03:37a dit
01:03:39depuis 2022
01:03:41le en même temps se déglingue
01:03:43mais est-ce que le en même temps
01:03:45ça a marché à un moment parce que
01:03:47on ne peut pas toujours ménager la chèvre et le chou ?
01:03:49Écoutez, l'en même temps
01:03:51il a marché en 2017
01:03:53je vous rappelle que si François Fillon
01:03:55n'a pas l'affaire Pénélope
01:03:57il est élu président de la République
01:03:594 millions de voix à la primaire
01:04:01donc on avait une période
01:04:03où les partis politiques étaient très
01:04:05compliqués, ils n'étaient pas
01:04:07en odeur de sainteté, on a un président
01:04:09brillant, rapide qui dit
01:04:11je rassemble tout le monde et donc
01:04:13ça a marché, sauf que l'en même temps
01:04:15ne peut plus fonctionner, il faut créer
01:04:17des blocs, des vrais blocs de gauche
01:04:19et de droite républicaine
01:04:21et le fait d'avoir mis en place
01:04:23une politique où on abat
01:04:25la droite et la gauche
01:04:27on a des extrêmes à l'arrivée
01:04:29en ce qui concerne Gilles Dejandre
01:04:31moi je peux comprendre son amertume
01:04:33vous savez pourquoi, un jour on l'appelle
01:04:35on lui dit tu n'as plus ta circole
01:04:37elle sera donnée à Stéphane ces journées
01:04:39même si Gilles était décalé on ne peut
01:04:41pas lui faire ça, et après j'ai envie
01:04:43d'envoyer un signal
01:04:45on n'a pas le droit en ce moment de taper
01:04:47sur le président de la république
01:04:49avec Bruno on est des paroles libres
01:04:51moi j'échange beaucoup avec le président
01:04:53par sms, je peux vous dire que je n'ai jamais
01:04:55été tendre, mais il nous a fait
01:04:57lire, en tout cas ce qui me concerne
01:04:59en 2017, en 2022
01:05:01et c'est trop facile aujourd'hui
01:05:03on n'a plus que jamais besoin de niquer, Philippe David
01:05:05vous voyez bien, il y a 160 députés
01:05:07de la Macronie
01:05:09j'ai l'impression que chacun est auto-entrepreneur
01:05:11donc s'il y a eu des Bruno
01:05:13et des Vignelles qui disaient les choses
01:05:15au président, ça aurait mieux marché
01:05:17avec François Hollande, régulièrement
01:05:19nous étions invités
01:05:21à prendre un apéritif, et on disait
01:05:23à François Hollande, monsieur le président
01:05:25en Occitanie, on a un problème de viticulture
01:05:27on a un problème d'agriculture
01:05:29et lui notait, ça nous a manqué
01:05:31cette relation avec le président
01:05:33de la république, ça nous a manqué
01:05:35parce que c'est ça la chair
01:05:37c'est ça les remontées des territoires
01:05:39on a besoin de faire des débats
01:05:41des gilets jaunes, mais quand même
01:05:43quand vous avez 300 mecs, hommes et femmes
01:05:45sur des circos, profitez
01:05:47utilisez-les, dites-leur
01:05:49c'est quoi qui ne fonctionne pas, comment
01:05:51on peut améliorer, et ça a manqué
01:05:53si vous voulez, cette relation
01:05:55directe du président
01:05:57avec ses représentants sur le territoire
01:05:59Vous êtes d'accord avec Gilles Le Gendre qu'on dit que depuis
01:06:012022, l'eau en même temps se déglingue ?
01:06:03Ben je comprends
01:06:05ce que veut dire Gilles Le Gendre, mais c'est pas l'eau
01:06:07en même temps qui se déglingue, il faut
01:06:09qu'on prenne nos responsabilités, on n'a pas été bons
01:06:11sur le partage de la responsabilité
01:06:13de la gestion de la France
01:06:15avec d'autres, c'est ce que je reviens
01:06:17sur l'époque 2017-2022
01:06:19et moi là
01:06:21j'ai une différence avec Patrick qui veut remettre
01:06:23deux blocs, moi je n'ai
01:06:25qu'une boussole, c'est le bon sens
01:06:27je n'ai qu'une boussole, c'est le bon sens
01:06:29c'est le pragmatisme et le réalisme
01:06:31qu'est-ce qui va le mieux aux français
01:06:33si on regarde aujourd'hui, on va être clair
01:06:35les trois blocs représentent quoi ?
01:06:37le rassemblement national représente un besoin
01:06:39de plus de sécurité et de moins d'immigration
01:06:41le bloc central
01:06:43représente quoi ? il représente un besoin
01:06:45de stabilité économique
01:06:47pour les entreprises parce qu'elles ont besoin de prévisibilité
01:06:49et pas de choc fiscal
01:06:51tous les 5 matins
01:06:53et le bloc de gauche représente le côté
01:06:55social que peut-être nous, nous n'avons pas assez
01:06:57développé, ce besoin de pouvoir d'achat
01:06:59ce besoin de reconnaissance, et bien ça
01:07:01je suis désolé, vous regardez l'Assemblée
01:07:03aujourd'hui, il n'y a pas de majorité
01:07:05pour faire les trois choses, quand le bloc de gauche
01:07:07nous dit, il faut appliquer notre programme
01:07:09avec notre programme et tout notre programme, c'est de la
01:07:11foutaise, il y a 70% des français
01:07:13qui n'en veulent pas de leur programme
01:07:15donc il faut qu'à un moment, c'est pas dur en même temps
01:07:17mais il faut qu'à un moment, les gens arrivent à
01:07:19travailler ensemble. Patrick Vignal
01:07:21Bruno Millienne, ça réagit au 0826
01:07:23300 300, et on a
01:07:25Lila de Lyon, Lyon, on écoute Sud Radio
01:07:27sur 105.8 en FM
01:07:29qui veut vous interpeller, bonjour Lila
01:07:31Bonjour à vos
01:07:33deux invités, d'abord je voudrais
01:07:35j'ai réagi dès que j'ai entendu
01:07:37vos deux députés ou ex-députés
01:07:39je ne sais plus, oui et puis
01:07:41M. Privat je le vois souvent sur les plateaux
01:07:43donc je voulais vous dire, ils ont
01:07:45parlé d'abord de séduction
01:07:47et comment ils ont été en fait
01:07:49séduits, et notamment M. Privat
01:07:51parce que M. Macron connaissait son
01:07:53prénom, enfin son nom je ne sais pas
01:07:55C'est pas M. Privat, c'est M. Vignal
01:07:57Pardon, M. Vignal
01:07:59M. Vignal, ils ont parlé
01:08:01de séduction, mais moi
01:08:03je voudrais vous dire quelque chose, les Français
01:08:05ont, en tout cas
01:08:07pour les deux élections
01:08:09face au Rassemblement National
01:08:11ils ont tout fait pour que M. Macron
01:08:13soit en haut de la pyramide
01:08:15et c'est dommage que M. Macron
01:08:17ou on l'aime, ou complètement
01:08:19on ne le supporte pas, et ce qui m'embête
01:08:21c'est ce que je me dis, comment se fait-il
01:08:23que cet homme a préféré
01:08:25après les gilets jaunes aller parler au maire
01:08:27il n'a pas parlé au français
01:08:29quand il était à l'étranger, il est traité de gaulois réfractaire
01:08:31et quand il en a eu besoin
01:08:33c'est mes chers compatriotes, et aujourd'hui
01:08:35il fait une lettre, au lieu d'aller carrément
01:08:37sur un plateau de télévision et parler
01:08:39les yeux dans les yeux
01:08:41aux Français, comme il parle les yeux dans les yeux
01:08:43à certaines personnes, notamment
01:08:45ses députés. Alors, l'île a
01:08:47beaucoup de questions à la fois, ok, on commence avec
01:08:49Patrick Vignal, qu'est-ce qu'on tient
01:08:51on va commencer avec vous, sur
01:08:53finalement Emmanuel Macron
01:08:55qui a été élu deux fois plus
01:08:57ces gens ont voté contre Marine Le Pen
01:08:59que pour Emmanuel Macron, est-ce que
01:09:01pour vous c'est audible ce que dit Lila ?
01:09:03Pas la première fois. Mais Lila
01:09:05a la raison, mais ce que je voudrais vous dire
01:09:07c'est que Lila, il y a l'usure du pouvoir
01:09:09Emmanuel Macron en 2022
01:09:11quand il gagne, moi je lui dis
01:09:13ça va être très dur ton mandat
01:09:15parce que les petits chevaux sont sortis
01:09:17de l'écurie, et dans la mesure où vous ne pouvez pas
01:09:19vous représenter, vous avez déjà
01:09:21dans votre majorité, parce que ça commence
01:09:23comme ça, protégez-moi de mes amis
01:09:25je m'occupe de mes ennemis
01:09:27et vous avez déjà la suite
01:09:29et c'est vrai que là, la
01:09:31difficulté du Président, c'est que peut-être qu'il
01:09:33parle trop, et donc nous on lui a dit
01:09:35Monsieur le Président, laissez mener la
01:09:37campagne à Gabriel Attal, et donc
01:09:39la lettre c'était, si vous voulez, pour
01:09:41éviter d'occuper l'espace, et vous avez
01:09:43raison Madame, ou on aime, ou on
01:09:45déteste Emmanuel Macron
01:09:47je vous rassure, votre serviteur c'est pareil
01:09:49ou les gens même me disent, on vous soutient
01:09:51ou il me déteste, et ça c'est français
01:09:53en fait, pourquoi ? Parce qu'on
01:09:55laisse pas indifférent, je peux vous
01:09:57parler de Bruno Millen, on l'aime ou on le déteste
01:09:59de Gérald Darmanin
01:10:01de Éric Dupond-Moretti, ou de
01:10:03Philippe David, en fait en France
01:10:05quand les gens sont transparents
01:10:07ils n'ont pas de l'émotion
01:10:09et donc Emmanuel Macron, il a
01:10:11ce côté émotionnel, ou on l'aime
01:10:13ou on le déteste, et je trouve que c'est un petit
01:10:15peu dommage, parce qu'on doit parler
01:10:17de la France, et donc
01:10:19à l'international, il est
01:10:21apprécié, et au niveau national
01:10:23il peut être détesté, j'assume
01:10:25que ses formules, quelques
01:10:27formules, n'étaient pas forcément
01:10:29les Gaulois réfractaires, n'étant pas
01:10:31excellentes, on est d'accord.
01:10:33Bruno Millen, ce que dit
01:10:35Lila de Lyon, une chose importante
01:10:37est-ce que c'est vrai que ses formules
01:10:39les Gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien
01:10:41et qu'il est quand même excessivement
01:10:43clivant, ça n'a pas
01:10:45porté préjudice à la majorité
01:10:47et à vous, donc ?
01:10:49Ça a porté préjudice au Président, surtout.
01:10:51Oui, aussi à lui-même.
01:10:53Ça commence par porter préjudice au Président, moi je voudrais revenir
01:10:55sur ce que disait Lila, moi je ne pense pas que 2017
01:10:57ce soit une élection de barrage au
01:10:59Rassemblement National, 2017
01:11:01c'est une élection d'envie, de changement
01:11:03par un homme qui a su lever
01:11:05les foules, il a su lever les
01:11:07foules, moi qui étais un petit peu dubitatif
01:11:09au débat, je l'ai
01:11:11vu, enfin on l'a vu faire
01:11:13ce Président,
01:11:15ce jeune Président était capable d'emmener
01:11:17avec lui tout le monde. Bon, après
01:11:19les choses ont changé, les petites phrases
01:11:21mais les petites phrases, oui
01:11:23certaines petites phrases où sur le fond
01:11:25il a raison, je suis désolé de le dire
01:11:27mais ça ne se dit pas comme ça.
01:11:29Mais ça ne se dit pas comme ça. Quand vous dites à quelqu'un
01:11:31qui cherche du boulot, vous n'avez qu'à traverser
01:11:33la rue pour le trouver,
01:11:35vous ne faites pas ça comme ça, vous prenez le mec par le bras
01:11:37vous lui dites, monsieur vous travaillez dans quel
01:11:39secteur ? Ok, d'accord, vous
01:11:41dépendez de quel pôle emploi,
01:11:43on va vous accompagner et je vous promets que d'ici une semaine
01:11:45vous avez du boulot. Et après vous pouvez
01:11:47illustrer, et je vous le promets parce que
01:11:49je sais que si on traverse la rue, on a du
01:11:51boulot. Bon ben voilà, on a eu à le
01:11:53subir, il l'a subi, la détestation
01:11:55qu'ont les gens pour Emmanuel Macron
01:11:57tient essentiellement
01:11:59dans ces petites phrases, et c'est dommage
01:12:01parce qu'on a été jugé sur la forme et pas
01:12:03sur le fond. Merci beaucoup Lila,
01:12:05oui un mot très court Patrick Vignal
01:12:07C'est important ce que dit Bruno,
01:12:09je l'ai vécu moi quand il est venu à mon
01:12:11déplacement, et quand je fais des plateaux
01:12:13avec des gens qui me disaient
01:12:15on veut plus Macron, et quand je pars du
01:12:17programme ils me disent, ah non mais il a fait
01:12:19le job, et comme dit Bruno, c'était
01:12:21sur la forme en fait. Quand
01:12:23il est venu chez moi l'après-midi, on est
01:12:25face à des gens et on se retrouve avec
01:12:27deux jeunes qui disaient à Emmanuel Macron, toi
01:12:29t'as un costume à 4000, toi t'as un costume
01:12:31et à la fin Emmanuel lui dit, si tu veux
01:12:33un costume, va travailler. Comme le dit Bruno,
01:12:35moi j'aurai dit aux jeunes, qui d'ailleurs
01:12:37a eu un costume parce qu'il a fait un service de
01:12:39pompe funèbre en plus. Je lui ai dit, tu sais
01:12:41si tu veux avoir un costume, j'ai des
01:12:43formations, j'ai envie que tu
01:12:45fonctionnes. Et c'est ça Philippe, si vous voulez
01:12:47c'était sur des réponses trop directes
01:12:49et non politiques.
01:12:51Sud Radio, il est 13h42
01:12:53on remercie Lila Delion, tiens on va
01:12:55passer du tablier de sapeur dans quelques instants
01:12:57pour les tripoux du Rouer, puisqu'on a Serge
01:12:59Delaveron qui nous appelle au 0826
01:13:01300 300 pour vous interpeller
01:13:03messieurs, on se retrouve dans quelques instants.
01:13:09Philippe David
01:13:13Sud Radio, dans tous ses états
01:13:15Philippe David
01:13:17Et on fait le bilan du macronisme avec Bruno
01:13:19Millienne, ancien député Modem et Patrick
01:13:21Vignal, ancien député Renaissance, ça réagit
01:13:23beaucoup, direction Laveyron
01:13:25Bonjour Serge
01:13:27Bonjour
01:13:29monsieur David
01:13:31je suis ravi et bonjour à monsieur Patrick
01:13:33Vignal et également à monsieur Millienne
01:13:35et je voudrais tout simplement poser une question
01:13:37à monsieur Vignal
01:13:39puisque pour le passé j'ai eu
01:13:41l'occasion d'être étudiant
01:13:43sous la période où Georges
01:13:45Frèche a enseigné
01:13:47à l'université
01:13:49alors je voulais lui demander tout simplement
01:13:51s'il ne notait pas
01:13:53il n'y avait pas un gouffre
01:13:55quand on a connu Georges Frèche
01:13:57qui collait ses affiches avec
01:13:59les étudiants pour faire une campagne
01:14:01lorsqu'il a battu
01:14:03Maître Delmas
01:14:05pour la conquête de la mairie
01:14:07de Montpellier
01:14:09et
01:14:11le personnage
01:14:13qu'est monsieur Macron pour qui moi personnellement
01:14:15je n'ai aucune haine
01:14:17mais que je considère comme un paratonnerre
01:14:19qui actuellement ne fait que tout simplement
01:14:21hériter, se ramasser
01:14:23tout l'héritage des quarante
01:14:25ou cinquante années de politique
01:14:27qui se sont suivies
01:14:29et ensuite je voudrais tout simplement
01:14:31lui rappeler
01:14:33que Georges Frèche par ailleurs
01:14:35vu sa culture et l'esprit
01:14:37d'entreprise qu'il avait
01:14:39Mitterrand
01:14:41n'avait surtout pas
01:14:43arrêté de le prendre comme ministre
01:14:45et je dirais que ce sont surtout
01:14:47des personnages
01:14:49de cet ordre là dont nous manquons
01:14:51aujourd'hui, c'est à dire celui
01:14:53qui qualifiait à l'époque de délinquant
01:14:55les deux
01:14:57membres du conseil constitutionnel
01:14:59dont j'ai oublié le nom
01:15:01l'un d'entre eux
01:15:03est un maître d'humains qui avait
01:15:05tout simplement, il s'était livré à une petite magouille
01:15:07qui avait permis de blanchir
01:15:09certains hommes politiques
01:15:11qui finalement étaient corrompus dans des affaires
01:15:13de financement, etc.
01:15:15Vous connaissez mieux que moi
01:15:17et puis si vous avez l'occasion monsieur Vignal
01:15:19puisque vous êtes judoka
01:15:21je souhaiterais que vous donniez le bonjour
01:15:23à monsieur Christian Bénézis que j'ai également
01:15:25rencontré par le passé.
01:15:27Le bon des petits parce que vous avez été maire adjoint de Georges Frèche
01:15:29et Serge Delaveyron a été son élève.
01:15:31On va laisser répondre Patrick Vignal.
01:15:33C'est vrai que Georges Frèche
01:15:35il disait des choses largement
01:15:37plus trash que Macron
01:15:39mais ce n'était pas ça la politique
01:15:41à l'ancienne finalement.
01:15:43Georges Frèche il avait tout compris
01:15:45il savait travailler avec des forces vives
01:15:47il savait emballer la droite
01:15:49de Montpellier puisqu'il a gouverné pendant longtemps
01:15:51Georges Frèche
01:15:53c'était un érudit
01:15:55c'était la politique qu'on aime
01:15:57les deux fers, les Georges Frèche
01:15:59étaient des gens exceptionnels
01:16:01moi j'ai vu Georges Frèche pleurer
01:16:03sur des débats
01:16:05il incarnait quelque chose Georges Frèche
01:16:07si vous voulez, moi je vais être clair
01:16:09je rentre sur la liste en 2001
01:16:11deux mois après je suis adjoint au sport
01:16:13adjoint à La Payade
01:16:15qui était le quartier de conquête de la gauche
01:16:17et c'est vrai que
01:16:19le vrai débat qu'on a aujourd'hui
01:16:21c'est qu'on manque de gens
01:16:23avec du charisme, on manque de gens
01:16:25qui aiment les gens
01:16:27et c'était la force de Frèche
01:16:29tout en étant un homme politique
01:16:31et après à ce qui concerne Christian Bénézis
01:16:33cher monsieur, moi j'ai succédé
01:16:35si on peut le dire à Christian Bénézis
01:16:37puisque je suis devenu adjoint au sport
01:16:39mais je ne veux pas faire vieux con
01:16:41excusez-moi du terme
01:16:43donc vous n'êtes pas vieux et pas con
01:16:45donc vous ne risquez rien
01:16:47Philippe ce qui était assez génial
01:16:49c'est que moi j'affichais avec Frèche
01:16:51on se battait avec les communistes
01:16:53il faut dire arme égale
01:16:55aujourd'hui on a les réseaux sociaux
01:16:57les gens se planquent derrière
01:16:59je me fais insulter tous les jours
01:17:01par peut-être des amis ou des anciens amis
01:17:03qui font des fakes sur les réseaux
01:17:05il faut retrouver, remettre de l'humain
01:17:07dans nos territoires
01:17:09et c'est vrai que franchement
01:17:11Georges Frèche serait là
01:17:13il aurait soutenu en 2017 Macron
01:17:15mais comme ami de terrain il aurait dit
01:17:17pose ta cravate et viens jouer aux boules
01:17:19avec moi sur le terrain
01:17:21il serait capable de recevoir
01:17:2319 ministres européens
01:17:25au Corum et l'après-midi
01:17:27jouer la pétanque avec moi à Figuerolles
01:17:29c'est ça les grands hommes politiques
01:17:31j'aurais dû être formé par Georges Frèche
01:17:33Bruno Milienne
01:17:35le changement des hommes politiques
01:17:37j'avais prévu de vous poser une question
01:17:39sur l'ambiance à l'Assemblée Nationale
01:17:41dans le deuxième quinquennat vous n'y avez passé que deux ans
01:17:43tous, c'est vrai qu'il y avait deux salles
01:17:45deux ambiances par rapport à 2017-2022
01:17:472022-2024
01:17:49il y a eu
01:17:51dès 2017
01:17:53beaucoup trop de députés
01:17:55technos, on a un peu la même façon de faire
01:17:57de la politique avec Patrick
01:17:59la politique c'est des convictions
01:18:01c'est des convictions qu'on peut partager avec des gens
01:18:03même avec des gens qui ne sont pas d'accord avec nous
01:18:05parce qu'on essaye toujours de trouver des chemins
01:18:07mais c'est surtout quoi la politique
01:18:09c'est de l'empathie
01:18:11c'est de l'écoute, c'est de la bienveillance
01:18:13c'est de l'émotion
01:18:15on ne s'engage pas en politique
01:18:17ni Patrick, ni moi, nous ne sommes engagés en politique
01:18:19déjà pour faire fortune
01:18:21parce qu'on a perdu du pognon, ça c'est la première chose
01:18:23et deuxième chose, on l'a fait
01:18:25pourquoi, pour être au service de nos concitoyens
01:18:27quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent
01:18:29qu'ils votent pour nous ou pas
01:18:31si vous êtes incapable de transmettre la moindre émotion
01:18:33aux gens à qui vous vous adressez
01:18:35mais c'est fini
01:18:37et je trouve que le personnel politique
01:18:39aujourd'hui
01:18:41est d'un niveau catastrophique à ce niveau là
01:18:43on n'a que des technos
01:18:45il n'y a pas de politique, pour moi, c'est pas possible
01:18:47laissons la politique à ceux qui sont
01:18:49comptables ou qui sont capables
01:18:51d'entraîner les citoyens avec eux
01:18:53sur des émotions et sur des choses partagées
01:18:55Merci à Serge Delaveron
01:18:57il nous reste 5 minutes et je voudrais vous poser absolument
01:18:59deux questions à chacun
01:19:01comment avez-vous vécu la dissolution
01:19:03le 9 juin au soir
01:19:05Patrick Vignal, quand vous l'avez entendu
01:19:07je dissous l'Assemblée Nationale
01:19:09Ecoutez, une heure avant
01:19:11j'avais un ami dont j'obtérais le nom qui m'a dit
01:19:13il va dissoudre
01:19:15et très franchement c'est un uppercut
01:19:17vous montez sur un ring
01:19:19vous prenez une droite forte
01:19:21qui vous sonne et donc je ne vous cache pas
01:19:23que je n'ai pas dormi de la nuit d'abord
01:19:25pour mes collaborateurs et puis je me dis
01:19:27mais c'est pas maintenant
01:19:29quand vous êtes à 14% aux européennes
01:19:31des européennes qui étaient tout contre Macron
01:19:33et j'en ai parlé d'Europe
01:19:35donc oui j'ai été sonné
01:19:37et puis quand j'ai vu ce spectacle
01:19:39Philippe sur le RN
01:19:41le front de gauche, des gens qui se détestent
01:19:43et on le voit aujourd'hui
01:19:45enfin quand même de quoi on parle
01:19:47j'ai honte moi aujourd'hui de voir les groupes
01:19:49à l'Assemblée, Dessa Chahouyer
01:19:51qui se libère de renaissance
01:19:53Aurélien Pradé qui fait son groupe
01:19:55le petit Ciotti qui se décale
01:19:57du RN, Corbière
01:19:59mais c'est quoi ce jeu là, j'ai honte
01:20:01et donc tout cela
01:20:03ça me met à la fois en colère et à la fois
01:20:05je me dis qu'avec Bruno on doit continuer
01:20:07en matière de citoyenneté
01:20:09parce qu'il y a un nouvel esprit peut-être
01:20:11les français nous ont dit
01:20:13arrêtez l'hégémonie
01:20:15maintenant travaillez ensemble
01:20:17et là on est au pied du mur, on doit être responsable
01:20:19et travailler ensemble
01:20:21Bruno Milienne quand vous entendez je dissous l'Assemblée nationale
01:20:23vous avez réagi comment ?
01:20:25J'ai d'abord entendu que le Président allait s'exprimer
01:20:27et là j'ai compris qu'on était mal barré
01:20:29et quand il l'a dit
01:20:31j'étais KO
01:20:33et comme Patrick, mes premières pensées
01:20:35c'était pas pour ma personne
01:20:37c'est pour mes collaborateurs
01:20:39qui sont des gens exceptionnels, nos collaborateurs sont exceptionnels
01:20:41sans eux on ne peut rien
01:20:43ces gamins ils se retrouvent au chômage
01:20:45alors que c'est des pointures
01:20:47c'est pas normal, c'est d'une violence
01:20:49et pourquoi pour des résultats des européennes dont il avait dit
01:20:51quelques semaines auparavant
01:20:53que ça n'aurait aucune incidence
01:20:55on avait les jeux olympiques qui arrivaient
01:20:57donc il y a l'hupercule comme a dit Patrick
01:20:59après il y a la colère
01:21:01qui monte, une colère froide
01:21:03heureusement que je ne l'ai pas eu ce soir là
01:21:05ni au téléphone ni par SMS
01:21:07une colère froide mais terrible
01:21:09et le lendemain de me dire
01:21:11mais c'est pas possible, on a les jeux
01:21:13qui arrivent, il n'y a pas d'urgence
01:21:15on s'attendait éventuellement à une dissolution
01:21:17en septembre ou en octobre
01:21:19bon ben voilà
01:21:21on a quand même passé pratiquement toutes les lois qu'on a voulu passer
01:21:23ça fonctionnait bon an mal an
01:21:25il n'y avait pas d'urgence à le faire
01:21:27et en fait sur un coup de poker
01:21:29sur un pari, alors qu'il n'a pas la meilleure main
01:21:31le président met tout par terre
01:21:33il vous reste deux minutes comme l'a dit Gilles Legendrière
01:21:35le macronisme c'est fini
01:21:37Patrick Vignal
01:21:39le macronisme c'est simple
01:21:41David c'est Emmanuel Macron
01:21:43le macronisme c'était un homme
01:21:45un engagement
01:21:47une brillance, on l'a dit avec Bruno
01:21:49mais en fait on n'a jamais créé un parti
01:21:51politique, vous savez
01:21:53dans ma circo, les militants et les filles
01:21:55ils étaient 200 sur le terrain
01:21:57et moi j'étais 50 avec mes amis
01:21:59donc un, aujourd'hui on en est là
01:22:01il faut créer un parti politique
01:22:03il faut des secrétaires de section
01:22:05il faut des femmes et des hommes qui s'engagent
01:22:07s'engagent pour un projet France
01:22:09ça marche pas
01:22:11l'homme providentiel, vous le voyez bien
01:22:13si on veut gagner 2027
01:22:15c'est une équipe, les gens ne croient plus
01:22:17avant on disait
01:22:19c'est un homme ou une femme qui a rendez-vous avec les français
01:22:21c'est fini tout ça
01:22:23c'est une équipe de femmes et d'hommes
01:22:25qui n'ont pas envie de régler des comptes
01:22:27sur leur égo, sur leur encoeur
01:22:29et qui veulent faire France
01:22:31voilà comment on pourra gagner, sinon on dégagera
01:22:33le macronisme c'est fini comme l'a dit Gilles Le Gendre
01:22:35le macronisme s'attache à Emmanuel Macron
01:22:37c'est comme si vous me posiez la question
01:22:39le bayrouisme c'est fini, le bayrouisme n'existe pas
01:22:41parce qu'il y a le modem
01:22:43c'est tout, c'est aussi simple que ça
01:22:45et je rejoins Patrick Vignal, arrêtez
01:22:47arrêtez de bosser pour vos chapelles
01:22:49moi j'ai honte de ce que je vois à l'Assemblée aussi aujourd'hui
01:22:51quel message vous ont envoyé les français
01:22:53en 2022, en 2024
01:22:55bossez ensemble pour l'intérêt des français
01:22:57vous êtes capable de faire ça
01:22:59plutôt que de vous protéger le cul
01:23:01et de garder vos fauteuils bien au chaud
01:23:03à l'Assemblée nationale, montrez que vous en avez
01:23:05dans la culotte, et que vous êtes capable de bosser
01:23:07pour les français, ça me met dans une rogne
01:23:09pas possible de les voir comme ça, c'est incroyable
01:23:11ils ne retiennent rien des enseignements
01:23:13vote après vote, et après ils s'étonnent
01:23:15que le Rassemblement National monte
01:23:17ou qu'il y ait de l'abstention, messieurs les premiers
01:23:19mesdames et messieurs les premiers responsables, c'est vous
01:23:21merci beaucoup Bruno Millienne
01:23:23ancien député modem de la 9ème
01:23:25circonscription des Yvelines, merci beaucoup
01:23:27Patrick Vignal, ancien député
01:23:29Renaissance de la 9ème circonscription
01:23:31de l'Hérault pour ce débat passionnant
01:23:33je me dois aussi de
01:23:35vous remercier parce que c'est ma dernière de la saison
01:23:37j'ai passé des moments extraordinaires
01:23:39en votre compagnie pendant
01:23:41cette saison qui se termine aux côtés de Cécile de
01:23:43Ménibus et des Vrais Voix, j'ai été très heureux
01:23:45de remplacer comme cette semaine
01:23:47notre ami André Bercoff, à qui on souhaite comme à
01:23:49Cécile évidemment, et à toute l'équipe de Sud Radio
01:23:51de bonnes vacances, j'espère avoir le plaisir
01:23:53de vous retrouver à la rentrée, vous qui êtes chaque année
01:23:55plus nombreux à écouter Sud Radio
01:23:57je voudrais remercier également toute l'équipe
01:23:59Thibaut et Manu, au standard et à la
01:24:01réalisation, et un petit
01:24:03clin d'œil à Virginie qui est venue assister à l'émission
01:24:05qui nous a apporté d'excellents chocolats
01:24:07je dois le dire, vous avez goûté Bruno Millienne
01:24:09notre ami Patrick Vignal a pas pu, la réale
01:24:11il était très bon, t'as loupé quelque chose Patrick
01:24:13c'était les chocolats de Thierry
01:24:15Kefflin, un merveilleux chocolatier
01:24:17allez je vous embrasse, on se retrouve à la
01:24:19rentrée j'espère, et tout de suite Brigitte Lay
01:24:21Sud Radio
01:24:23parlons vrai
01:24:25Sud Radio, parlons vrai