Legislatives : une campagne violente / Les français en colère ? / LFI plus inquiétant que le RN ?

  • il y a 2 mois
Mettez vous d'accord avec Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif "Les voix des quartiers impopulaires », Christine Bouillot, journaliste Sud Radio, correspondante à Toulouse, Alexandre Malafaye, président du think tank Synopia et Jérôme Dubus, membre du pôle idées d'Horizons

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Transcript
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:06Et nous sommes ensemble en direct avec vous sur SUDRADIO pour commenter l'actualité
00:11avec aujourd'hui Brice Nkanda, bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:17Vous êtes chef d'entreprise, vous êtes coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:22Christine Bouillaud, éditorialiste à SUDRADIO, correspondante à Toulouse.
00:26Alexandre Malafaille, président du think-tank Synopia.
00:30Et Jérôme Dubu, bonjour également, membre du pôle ID d'Horizon.
00:35Nous allons évidemment évoquer cette entre-deux-tours avec une campagne violente, très très violente.
00:44Vous avez vu l'agression hier de Brice Katevnaud et des membres de sa campagne.
00:5050% des Français souhaitent la victoire du RN.
00:53C'est un sondage IFOP fiducial qui est jugé plus proche des Français que LFI.
00:57C'est un sondage, moi, qui m'a étonné hier parce que très différent,
01:03en tout cas dans ce que pensent les Français, de ce que l'on entend dans les commentaires.
01:08Et une coalition sans LFI et sans le RN, c'est ce qu'envisage,
01:13c'est ce qu'envisagerait le président de la République.
01:16Qu'en pensez-vous ? Vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:19On commence avec vous, Christine Bouillaud.
01:22Oui, alors je ne voyais pas dans mon coup de cœur un espèce de focus absolument,
01:28toujours et permanent sur le spatial.
01:30Mais il y a quand même un petit événement qui va avoir lieu la semaine prochaine
01:33et qui passe complètement sous les radars compte tenu de l'actualité, évidemment.
01:37Et qui est plutôt une bonne nouvelle pour la France, pour l'Europe.
01:40C'est le décollage de la toute première Ariane 6 depuis Kourou.
01:45C'est prévu le 9 juillet prochain.
01:48Donc c'est un lancement, pourquoi c'est important ?
01:51Parce qu'il a 4 ans de retard, ce gros lanceur, cet hyper gros lanceur.
01:55Ça fait 9 ans de recherche et développement pour tous les ingénieurs
01:59de l'agence spatiale européenne et tous les sous-traitants qui travaillent autour.
02:03Mais c'est aussi donc une pierre de plus pour rivaliser dans cette guerre sans pitié
02:09qui va se dérouler au niveau spatial et qui se déroule déjà, je le rappelle.
02:15Ariane 6 doit notamment permettre de consolider la galaxie européenne Galiléo.
02:21Mais aussi très prochainement, si le tir de mardi est réussi,
02:25permettre le lancement d'un satellite espion français.
02:28Donc il y a vraiment des enjeux commerciaux mais des enjeux de souveraineté aussi.
02:32Donc voilà, si ça vous intéresse, ça sera retransmis en direct sur les chaînes de télé.
02:38Déjà pour savoir si tout va bien.
02:40C'est la position de la France.
02:43Il y a eu 4 milliards qui ont été nécessaires pour ce nouveau lanceur
02:47et 56% de ce budget proviennent des fonds français.
02:51Donc c'est aussi une réussite de ce côté-là.
02:53Donc on croise les doigts, que la métaux soit bonne et que tout se passe bien.
02:56Ariane, à la différence de son concurrent direct, le lanceur d'Elon Musk,
03:00est un lanceur qui n'est pas réutilisable.
03:03Mais il y a 18 lancements qui sont prévus d'ores et déjà.
03:06Donc les carnets de commandes sont pleins pour l'année qui arrive.
03:09Vous avez raison, il n'y a pas grand-chose en dehors de la politique aujourd'hui qui arrive à émerger.
03:16Moi je voulais vous signaler aussi, on l'a évoqué avec Gilles Gansman dans le Zapping hier,
03:21la fermeture du cabaret de Michoud.
03:23Il pensait que le cabaret ne lui survivrait pas.
03:28Moi ce qui m'a frappé, c'est en lisant l'article ce matin dans Le Parisien,
03:31c'est de voir qu'en fait sa nièce a été obligée de tout vendre
03:36puisque les droits de succession sont extrêmement élevés.
03:40Alors je sais que ça fait débat de savoir est-ce qu'il faut les réduire ou pas.
03:43Mais cet homme a travaillé toute sa vie à payer des taxes, des impôts.
03:47Et au moment où il hérite, et c'est le cas de tout le monde, où sa famille hérite,
03:53il faut vendre pour pouvoir continuer à exercer cette activité.
04:00C'est d'une manière générale, la nièce paye 60% de frais de succession.
04:04En ligne directe, c'est parfois 40% pour des enfants.
04:08Moi je trouve ça profondément injuste en ce qui concerne des patrimoines moyens.
04:13Alors je sais que ça fait partie des éléments de campagne.
04:15Je sais que tout le monde n'est pas d'accord avec ça.
04:17Mais je trouve ça dommage.
04:19Elle a été obligée de vendre l'appartement, tous les objets de son oncle,
04:22pour pouvoir conserver ce cabaret qui finalement va être fermé.
04:25Je ne sais pas ce que vous en pensez.
04:27Jérôme, ça fait partie des sujets qui avaient été évoqués pendant la campagne.
04:31Certains disent que chacun doit se faire.
04:34Au-delà du cas de Michou, je connaissais bien,
04:37parce qu'il a participé à de nombreuses campagnes.
04:39Quand à l'âge d'UP, il était député et élu du 18ème arrondissement.
04:45Ça ne me rajeune pas bien évidemment.
04:47Mais il y a des moyens de préparer sa succession.
04:50Moi je ne sais pas si Michou a préparé sa succession.
04:53Donc il ne faut pas non plus s'arrêter aux chiffres bruts.
04:58Il y a parfois des moyens.
05:00Il y a des donations qui peuvent se faire avant.
05:03Je ne sais pas ce qu'il a fallu.
05:05D'ailleurs ça ne me regarde pas.
05:07Mais si on prend le chiffre brut, ça paraît injuste.
05:10Mais on l'a mis en place depuis un certain nombre d'années,
05:12notamment depuis 2017,
05:14depuis qu'Emmanuel Macron,
05:16et ça on peut le reconnaître d'avoir fait un certain nombre d'évolutions sur ce sujet-là,
05:22des moyens de préparer sa succession.
05:25Donc il ne faut pas le négliger.
05:29Je ne sais pas si vous m'entendez.
05:31Je suis plutôt sur la ligne de Valérie.
05:34Il y a effectivement des aménagements qui ont été faits par-ci ou par-là.
05:39Mais quand on n'est pas en ligne directe,
05:42il n'y a pas beaucoup de possibilités d'échapper à cet impôt.
05:46Et ce seuil de 60% qui est absurde, qui est confiscatoire.
05:50Dans certaines familles malheureusement,
05:52il y a un patrimoine qui va rester au niveau d'une tante qui est la sœur d'eux,
05:57ou un oncle qui est le frère d'eux.
05:59Il n'y a pas d'autres successeurs pour des raisons x ou y.
06:02Alors que ça pourrait rester dans le patrimoine familial,
06:04parce que ça peut être construit avec le temps,
06:06ça file et ça se retrouve entre les mains du service fiscaux de Bercy.
06:09Moi je trouve ça totalement injuste.
06:11Et puis pardon, mais sur la fiscalité,
06:13c'est vrai que sur le plan de la transmission des entreprises,
06:15c'est un petit peu mieux que ça n'a été.
06:17Mais les bêtises qui ont été faites dans les années 80-90,
06:19il a fallu attendre la loi Dutreil pour les corriger.
06:21On sait tous que c'est une partie de cette fiscalité française absurde
06:25qu'on a détruit une partie du tissu des ETI françaises,
06:28des entreprises de taille intermédiaire.
06:29On n'a pas été capable de fabriquer autant de champions qu'on en a en Allemagne.
06:32Et là-dessus, on aura un jour besoin de s'interroger vraiment
06:35sur une remise à plat de notre modèle fiscal.
06:38Parce qu'il est lui aussi complètement inadapté aux enjeux de notre siècle.
06:42Oui. Christine, un commentaire ?
06:45Oui, alors après il y a le patrimoine personnel.
06:48Son cabaret, c'était une entreprise.
06:50Donc là aussi, il y a certainement des choses qui sont possiblement à faire.
06:55Il y a plein d'entreprises qui sont transmises, de son vivant.
06:58Là aussi, c'est peut-être des choses qu'il faut se préparer.
07:01Bon, voilà, c'est dans le domaine du spectacle.
07:04Bon, on ne connaît pas les termes et les aboutissants.
07:07Non, mais bon, c'était une réflexion que je me suis faite ce matin.
07:11Je trouve ça dommage, effectivement.
07:13Elle est assez justifiée.
07:15Après, évidemment, tout le monde voudrait
07:17qu'on baisse les impôts sur les droits de succession,
07:20qu'on baisse les impôts sur un certain nombre d'autres choses,
07:24sur la TVA, qu'on baisse la TVA.
07:27C'est un des débats qu'on a en ce moment sur les élections législatives.
07:31Oui ou non, c'est pertinent pour les consommateurs.
07:34Bon, tout ceci, effectivement, on a une fiscalité qui reste néanmoins
07:38relativement confiscatoire pour les entreprises,
07:41la CVAE, etc.
07:43Par rapport à d'autres pays concurrents comme l'Allemagne, ça, c'est clair.
07:48Alexandre a raison.
07:49Mais il y a des choix à faire.
07:51Et moi, j'en ai assez qu'on nous dise constamment
07:53qu'il faut baisser les impôts, mais on ne baisse pas les dépenses.
07:56Oui, mais pardon.
07:57Il y a un moment où il faut commencer par baisser les dépenses.
07:59On paye des impôts, on ne va pas faire le débat.
08:01Alors attendez, je voulais que Brice dise un mot sur…
08:03Non, mais juste un commentaire amusé pour répondre à ça.
08:05Si on faisait encore un très bon usage de tous ces impôts et de toutes ces taxes,
08:08on pourrait effectivement en débattre mieux.
08:11Brice ?
08:12Vous m'entendez bien ?
08:13Oui, on vous entend.
08:15Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit.
08:17C'est-à-dire que là, on parle d'héritages qui sont le fruit du travail.
08:21C'est une construction qui est léguée de père en fils,
08:24en tout cas d'une génération à l'autre.
08:26Et à un moment donné, il faut quand même mettre un plafond
08:29pour que ce ne soit pas confiscatoire.
08:31Je suis assez sur cette ligne-là également.
08:33Bon.
08:34On va marquer une pause puisque c'est l'heure du journal.
08:37Et puis, on se retrouve après pour parler de cette campagne d'entre-deux-tours
08:42et de cette situation hallucinante dans laquelle le président de la République
08:46a quand même réussi à mettre la France.
08:48A tout de suite.
09:01Et nous sommes ensemble avec vous pour commenter cette actualité de l'entre-deux-tours
09:05avec Brice Nkonda, chef d'entreprise,
09:07coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires,
09:11Christine Bouillaud, journaliste à Sud Radio.
09:13Vous êtes notre correspondante à Toulouse.
09:15Alexandre Malafaï, président du think-tank Synopia.
09:19Et Jérôme Dubu, membre du pôle Idée d'Horizon.
09:22Donc, on va revenir sur cet entre-deux-tours, comme je le disais,
09:25avec cette campagne violente, verbalement et physiquement,
09:29avec l'agression hier, entre autres, de Priska Thévenot,
09:32qui collait des affiches.
09:3450% des Français souhaitent la victoire du RN.
09:37C'est notre sondage IFOP fiducial pour Sud Radio,
09:40avec des traits de caractère comparés entre le RN et le Nouveau Front Populaire,
09:46LFI en particulier, qui sont assez loin de ce qu'on peut entendre
09:50dans les médias, dans les réactions des Français.
09:52Et puis cette coalition, sans LFI, sans l'ERM,
09:55est-ce que c'est possible ? À quoi ça rime ?
09:57On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
10:00Jérôme Dubu, vous avez un coup de gueule.
10:03Vous, sur l'augmentation des défaillances d'entreprises.
10:06Oui, parce que ça devrait être au cœur des discussions
10:10que les partis politiques ont en ce moment au niveau des législatives.
10:14On n'en parle absolument pas et le chiffre est très inquiétant.
10:17On a, sur le premier semestre 2024, 33 500 défaillances d'entreprises,
10:22c'est-à-dire à peu près 20% de plus au premier semestre 2023,
10:27ce qui est considérable.
10:28Qu'est-ce qu'on entend par défaillance d'entreprises ?
10:31Des défaillances, ce n'est pas seulement des liquidations,
10:34c'est des mises en redressement.
10:36Ça ne veut pas dire que l'entreprise est forcément condamnée.
10:40En général, on s'offre relativement peu malheureusement,
10:44bien que les formules d'anticipation permettent d'avoir un taux de sauvetage
10:50un peu plus important.
10:51Donc cette affaire est quand même extrêmement significative.
10:55Et en plus, si on regarde le chiffre du premier semestre 2024
11:00par rapport à l'avant-Covid, on est en augmentation aussi de plus de 20%.
11:05Ça veut dire que les choses vont assez mal dans un certain nombre de secteurs,
11:09le commerce de détail, le bâtiment, tous les métiers de l'immobilier.
11:15Là, c'est plus de 50% de défaillance.
11:18Les notaires aussi, il y a beaucoup d'études de notaires
11:21qui sont en train de fermer.
11:23Ça veut dire que si on continue sur cette lancée-là,
11:26malheureusement, on va être à 70.000, voire plus, défaillantes entreprises
11:32sur 2024, ce qui serait un record que nous n'avions pas atteint
11:36depuis des années et des années.
11:38Donc l'affaire est quand même très grave.
11:40La croissance est atone, on est à 1%.
11:43En 2025, on peut avoir 1,2%.
11:46Peut-être qu'on n'y arrivera pas d'ailleurs, ce sera peut-être en dessous de 1%.
11:49Donc la croissance est très faible.
11:51L'augmentation du chômage est prévisible.
11:54Sur les défaillances d'entreprises, dont je viens de parler,
11:57il y a des 30.000, 30.000 sur le premier SES.
12:00C'est-à-dire qu'il y a 105.000 emplois qui sont potentiellement,
12:04qui risquent de disparaître potentiellement.
12:06C'est considérable.
12:08Et ça veut dire qu'on devrait en parler.
12:11On devrait en parler matin, midi et soir.
12:13Parce que c'est quand même l'avenir.
12:15La croissance, l'emploi, la bonne santé des entreprises,
12:18on n'en parle absolument pas.
12:20On ne parle que de coalitions, on ne parle que de barrages,
12:24on ne parle que de choses dont les Français sont à des années-lumière.
12:30Le quotidien des Français, c'est ça.
12:32C'est l'emploi, c'est le pouvoir d'achat, et on n'en parle pas.
12:35Donc je trouve que nos politiques sont un peu à côté de la plaque.
12:39Moi, j'essaye de me battre vers mon modeste niveau
12:42pour rappeler à certains fondamentaux.
12:44Et j'ai bien du mal à faire entendre ça dans cette cacophonie actuelle.
12:48Pour compléter ce qui est dit et qui est très juste,
12:51il y a un indicateur qui est encore plus préoccupant.
12:54Parce que c'est vrai que souvent, quand il y a des cases d'entreprise,
12:57il y a parfois des toutes petites boîtes qui ferment,
12:59une personne, deux personnes, il y a un peu de tout.
13:01Mais malgré tout, l'augmentation soulignée est significative.
13:04Et là-dedans, il y a 1% des entreprises de taille intermédiaire
13:08qui sont en difficulté.
13:10Et ça, c'est nouveau.
13:11Parce que jusqu'à présent, c'est des entreprises
13:13qui avaient plutôt tendance à bien résister au choc.
13:15Et là, on est sur un phénomène de fond, semble-t-il.
13:19Le MEDEF prend ça très au sérieux.
13:21On ne sait pas simplement qu'anecdotique,
13:23c'est peut-être un signal de tendance,
13:25un signal faible, mais un signal de tendance.
13:27Et puis sur le volet logement et tout ce qui a été dit
13:31sur les notaires qui ferment, sur les entreprises du bâtiment
13:33qui sont en difficulté, il y a une faute majeure
13:36de la politique menée depuis sept ans.
13:38C'est le logement.
13:40La semaine dernière, j'ai assisté à la présentation
13:44devant le MEDEF et les différents représentants
13:46des formations politiques.
13:47C'est Bruno Le Maire qui est venu et qui a reconnu
13:49que sur le logement, ils n'avaient pas fait ce qu'il fallait,
13:51non seulement pas fait ce qu'il fallait,
13:53mais ils ont provoqué une crise,
13:54ce qui est une crise majeure dans un secteur
13:56qui va mettre dix ans à Saint-Rolivier.
13:58Oui, absolument.
13:59Pour compléter ce que disait Alexandre,
14:02le METI, qui est le Mouvement des entreprises
14:04de taille intermédiaire, qui est le MEDEF
14:06des entreprises de taille intermédiaire,
14:08a fait une enquête récemment qui est sortie
14:11en début de semaine, qui dit clairement
14:14qu'ils constatent une augmentation de leurs charges,
14:17donc l'augmentation de la masse salariale,
14:19ça on le sait, l'augmentation des matières premières,
14:22une baisse des marges et donc une baisse
14:24des investissements qui vont être réalisées
14:25dans les années qui viennent.
14:26Donc l'affaire est quand même très inquiétante
14:28puisque sur ce créneau du Mouvement
14:30des entreprises intermédiaires,
14:32des entreprises de taille intermédiaire,
14:33ce qu'on appelle des ETI,
14:34on est plus ou moins faible par rapport à l'Allemagne,
14:37qui a un réseau très conséquent
14:39d'entreprises de taille intermédiaire
14:41et qui fait souvent la différence en matière économique.
14:43Donc tout ceci est inquiétant
14:45et je n'entends aucun des candidats en parler.
14:48Si l'économie intéressait la classe politique,
14:53ça serait la France.
14:55On continue notre…
14:57Je ne sais pas, un commentaire Christine ?
14:59Non, c'est la…
15:00J'ai un commentaire, c'est que…
15:02Brice Sengonda.
15:04C'est qu'en fait, on commençait à voir
15:07se réancrer un mouvement de réindustrialisation du pays
15:10et c'est vrai que c'est dommage
15:12d'être confronté à cette crise pour le coup politique
15:15parce qu'après quelques années de remise en route,
15:18on sentait que ça commençait à se remettre en place
15:21et c'est vrai que dans les chiffres
15:23de fermeture d'entreprises,
15:25il y a énormément de petites structures.
15:27Il y a énormément de petites structures
15:29et d'ailleurs, c'est des structures qui sont créées,
15:31qui maquillent parfois, je pense,
15:33un peu les chiffres du chômage artificiellement
15:36et on se rend compte qu'en fait,
15:38c'est des structures, des entreprises
15:40qui n'ont pas les reins très solides
15:42et puis c'est très difficile d'avoir des contrats
15:44auprès des plus grandes ETI ou des PME
15:46ou des grandes multinationales
15:48parce que les politiques d'achat
15:50des grandes boîtes qui sont aussi
15:52les principales clientes de ces petites
15:56sont de plus en plus strictes
15:58sur les conditions d'accès.
16:00Donc, il y a tout un écosystème
16:02qui s'articule beaucoup moins bien
16:04qu'avant et ce qui fait que
16:06dès que ça devient un peu plus compliqué,
16:08la masse de petites entreprises
16:10qui ferment est plus importante.
16:12Oui.
16:14Alors, on va avancer.
16:16Oui, Jérôme, on va avancer
16:18parce qu'on a beaucoup de sujets.
16:20On va peut-être passer à vous Brice
16:24ou Alexandre peut-être.
16:26Vous vouliez revenir
16:28sur une époque lointaine.
16:30Ce n'est ni un coup de cœur
16:32ni un coup de gueule.
16:34C'est un coup d'œil dans le rétroviseur.
16:36Je crois qu'il y a peut-être
16:38une petite séquence qu'on peut lancer.
16:40Oui, on va écouter.
16:42C'était François Mitterrand, c'est ça ?
16:44C'est François Mitterrand
16:46qui est interviewé, c'est des imagina,
16:48au tout début des années 80
16:50puisqu'on est encore sous le gouvernement
16:52Pierre Moreau et il nous parle
16:54des problèmes des immigrés non français.
16:56De deux catégories, les clandestins.
16:58Il y a ceux qui sont reconnus
17:00parce qu'ils ont un contrat de travail
17:02et une carte de séjour.
17:04Ceux qui sont clandestins,
17:06il n'y a qu'une seule loi possible.
17:08Il faut, c'est malheureux pour eux,
17:10mais c'est la nécessité,
17:12il faut qu'ils rentrent chez eux.
17:14Et les dispositions doivent être prises,
17:16elles ont été prises pour cela,
17:18pour qu'ils rentrent chez eux.
17:20Et pourtant, le gouvernement Moreau
17:22a pris des dispositions pour faciliter
17:24leur réinsertion dans leur pays d'origine,
17:26leur donnant des certains avantages
17:28pour qu'ils puissent d'eux-mêmes partir.
17:30C'est-à-dire qu'il faut réduire le nombre,
17:32bien entendu,
17:34mais il faut le faire dans le respect du droit
17:36et dans le respect des personnes.
17:38Voilà.
17:40Je ne souhaite pas ré-enflammer le débat.
17:42Je souhaite simplement attirer l'attention
17:44sur le fait que c'est vrai que ces questions migratoires,
17:46elles ont été posées sur la table
17:48depuis très longtemps.
17:50A une certaine époque, on arrivait à en parler
17:52sans forcément se déchirer et se traiter de tout.
17:54Là, on est avec François Mitterrand,
17:56début des fameuses années Mitterrand,
17:58début de la grande séquence
18:00« Ne touche pas à mon pote »,
18:02mais malgré tout, on était capable de regarder
18:04la réalité en face, de dire qu'il y a des sujets,
18:06il y a des problèmes.
18:08Effectivement, quand on n'a pas de papier,
18:10quand on est immigré et qu'on n'a pas été
18:12régularisé, il y a une situation
18:14qu'il faut pouvoir gérer.
18:16Il explique avec des mots qui sont durs.
18:18Si on parlait comme ça aujourd'hui,
18:20ce serait étonnant.
18:22Il explique qu'on a eu une formidable aspiration
18:24déversée en France, notamment en région parisienne.
18:26Il met des mots qui sont absolument
18:28inaudibles aujourd'hui.
18:30Ce que je veux simplement dire, c'est que
18:32sur ces questions-là, l'impossibilité
18:34d'arriver à en parler sereinement,
18:36comme on le voit depuis des années,
18:38de diaboliser ceux qui en parlent,
18:40de critiquer ceux qui
18:42ferment les yeux, de la même manière,
18:44ça nous pose un sujet.
18:46Je pense que ce serait bien qu'à un moment donné,
18:48on se rappelle qu'à gauche aussi,
18:50y compris le Parti communiste en son temps,
18:52il faut quand même
18:54ne pas faire n'importe quoi avec ces questions-là.
18:56On va marquer une pause.
18:58Peut-être que vous pourrez réagir
19:00tout de suite après la pub.
19:22Nous sommes ensemble avec vous
19:24sur Sud Radio pour commenter
19:26l'actualité.
19:28On a beaucoup de choses
19:30aujourd'hui,
19:32beaucoup de sujets.
19:34Brice, vous aviez un coup de gueule
19:36qui peut peut-être rejoindre ce que disait
19:38également Alexandre Malafaille.
19:40Je vais essayer de faire la jonction.
19:42En fait, mon coup de gueule, c'est que
19:44depuis
19:46maintenant quatre décennies,
19:48on a l'impression qu'on est
19:50dans un toboggan
19:52et qu'on va
19:54inexorablement vers les extrêmes.
19:56Aujourd'hui, on est en phase de passer
19:58aux extrêmes. Finalement,
20:00les gens raisonnables n'ont pas été
20:02suffisamment efficaces.
20:04Parfois, la droite de gouvernement,
20:06comme la gauche de gouvernement,
20:08n'ont pas su traiter les sujets de terrain.
20:10Le mécontentement
20:12n'a cessé de progresser.
20:14En fait, ce que je me dis
20:16aujourd'hui, c'est que comme
20:18le temps n'est plus à la nuance,
20:20c'est à quel moment le centre va trouver sa radicalité.
20:22À quel moment,
20:24en fait, on va pouvoir régénérer...
20:26C'est un oxymore, non ?
20:28Centre et radicalité, c'est un peu un oxymore,
20:30non ?
20:32On peut être au centre et être radical.
20:34Radical, quand on prend la racine du mot,
20:36c'est justement la racine à la cause
20:38de nos problèmes. Il y a vraiment un travail
20:40à faire de cette nature parce qu'aujourd'hui,
20:42on ne voit pas comment échapper aux extrêmes.
20:44À partir du moment où Emmanuel Macron
20:46est dévitalisé, quel est le projet
20:48alternatif ? Parce qu'aujourd'hui,
20:50pour lutter contre les extrêmes, il va falloir
20:52un nouveau projet. Dire que sortir
20:54et mettre sur la table toutes les réformes du
20:56passé, ça ne va pas suffire.
20:58J'ai envie de dire même qu'Emmanuel Macron,
21:00quand on y regarde bien, il a fait
21:02toutes les grandes réformes que la droite rêvait de faire.
21:04Le sujet qui se pose
21:06derrière, c'est
21:08quels sont les nouveaux projets, les nouvelles réformes ?
21:10Qu'est-ce qu'on peut mettre sur la table de différents
21:12parce qu'on va aller droit vers les extrêmes ?
21:14Et si ce n'est pas cette fois-ci,
21:16ce sera la poids d'après.
21:18À un moment donné, mon coup de gueule
21:20est là. C'est à quel moment
21:22on réintègre dans les partis politiques
21:24la partie réflexive,
21:26la partie réflexion
21:28idéologique.
21:30Il y a Jérôme qui fait partie du
21:32Polydé d'Horizon. Je pense qu'il y
21:34travaille activement.
21:36Ça filme beaucoup.
21:38Oui, mais au-delà des mesures
21:40qui s'entendent
21:42économiquement, techniquement,
21:44quel est l'élan, l'aspiration ?
21:46Quel est le vent
21:48de fraîcheur ? Quelle est la nouveauté qui va être
21:50apportée aux habitants ? Et c'est vrai
21:52qu'on a des gens qui sont capables de
21:54produire cette réflexion, mais qu'elle n'est
21:56pas aujourd'hui sur le devant de la scène. Et tant
21:58qu'elle n'est pas là, parce que je le rappelle,
22:00les réformes un peu structurelles
22:02dont le pays a constamment besoin,
22:04elles sont faites quand on y regarde bien.
22:06Donc le sujet, c'est quelle est
22:08la nouveauté qui va être apportée ?
22:10Il n'y en a pas toutes faites, Jérôme,
22:12mais il y en a quand même beaucoup qui sont faites.
22:14Il y en a quand même une.
22:16Je trouve que c'est très juste ce qui vient d'être dit
22:18par Brice.
22:20Il y a deux bémols.
22:22D'abord, la réforme
22:24majeure qui n'a pas été faite, c'est la réforme
22:26de l'État.
22:28Quand je dis réforme de l'État, c'est réorganisation
22:30de l'État, baisse des dépenses publiques,
22:32réorganisation territoriale. Ça, on n'y a
22:34pas touché, il faut le reconnaître, en sept ans.
22:36D'ailleurs, les prédécesseurs, on n'y avait pas
22:38touché non plus, puisque quand on fait une réforme
22:40territoriale, on ajoute un coup de strate,
22:42qu'on fait ce qui s'est passé avec
22:44la métropole du Grand Paris en Ile-de-France.
22:46Plutôt que de simplifier,
22:48on complexifie.
22:50Ce qui est un sujet majeur.
22:52Deuxièmement, on a devant nous
22:54effectivement des
22:56défis majeurs
22:58qui sont quand même
23:00l'équilibre de nos finances publiques.
23:02Jérôme, excusez-moi.
23:04En fait, avec ce type de réforme,
23:06on ne fera jamais révéler français.
23:08Oui, d'accord, mais il y a un moment où il faut le faire.
23:10Parce que si on se dit, on ne fera pas révéler
23:12français, et donc on ne le dit pas
23:14et on ne le fait pas, on ne va pas progresser.
23:16Or, il y a à chaque fois,
23:18à chaque élection présidentielle
23:20ou élection législative, on dit, c'est la dernière
23:22fois, c'est la dernière fois qu'on va pouvoir faire ça,
23:24etc. On a toujours
23:26minuit
23:28et moins une,
23:30mais là, on y est.
23:32Et je pense que si
23:34que ce soit le Nouveau Front
23:36Populaire ou
23:38le Rassemblement National,
23:40l'un et l'autre,
23:42à des degrés divers, pour différentes
23:44raisons, et qu'ils ne sont pas les mêmes,
23:46nous précipitent vers l'abîme financière.
23:48Ça, c'est mon point de vue.
23:50Oui, mais tout ça,
23:52c'est des...
23:54Vous intellectualisez
23:56vachement.
23:58Où on en est aujourd'hui ? On est dans un pays
24:00qui est au bord
24:02de la guerre civile, quand on voit
24:04les affrontements, les insultes, que ce soit d'un côté
24:06ou de l'autre. On est dans un pays fracturé.
24:08Quand même, le Président de la République
24:10nous a foutus dans un merdier.
24:12Je suis très, très en colère.
24:14Je dois vous dire que je suis très, très en colère.
24:16Mais de se dire
24:18qu'il faudrait peut-être que...
24:20Aujourd'hui, on est dans une situation absolument catastrophique
24:22avec des prises,
24:24avec des alliances contre-nature,
24:26avec des discours que
24:28les Français n'entendent pas.
24:30C'est bon, ce coup de colère.
24:32Mais il faudrait penser aux entreprises.
24:34Moi, je veux bien. Sauf qu'aujourd'hui, on fait quoi ?
24:36On est à des gens qui se battent dans la rue.
24:38À une femme, hier, presque à Thévenot,
24:40et à Virginie Lenlot, sa suppléante,
24:42qui se font taper dessus
24:44à coup de trottinette.
24:46On est où ? On en est où ?
24:48On peut faire tous les beaux discours qu'on veut.
24:50Ça fait sept ans qu'Emmanuel Macron est là.
24:52Dans quel État est le pays aujourd'hui ?
24:54On a une dette, on a des entreprises qui ferment.
24:56Qu'est-ce qu'on fait ?
24:58On a des gens de mal à faille.
25:00Je vous suis à 100%.
25:02Ça fait partie des sujets
25:04que vous vouliez traiter.
25:06La façon dont on a monté
25:08les Français les uns contre les autres,
25:10dont ils se sont d'ailleurs montés tout seuls aussi,
25:12parce qu'évidemment, chacun peut avoir
25:14peur de son voisin,
25:16peur de l'immigré, peur de ci, peur de ça,
25:18etc. Il y a plein. Mais il y a aussi
25:20une instrumentalisation de toutes ces haines
25:22qui ont été poussées à un niveau
25:24paroxystique et sur fond, pour certains,
25:26un clientélisme politique absolument scandaleux.
25:28Ça, c'est vraiment... Il y a une lourde responsabilité
25:30qui pèse sur la tête d'un certain nombre de dirigeants politiques.
25:32Mais c'est vrai que quand le président de la République
25:34dit qu'on est aux portes de la guerre civile
25:36avec les uns ou avec les autres, il remet une couche
25:38de dinguerie dans le débat.
25:40Je reviens à ce que j'ai dit tout à l'heure.
25:42C'est vrai que ce sont des sujets qui sont difficiles à poser.
25:44Ce sont des sujets qui touchent à l'immigration.
25:46Mais il y a des vrais sujets et on ne peut pas en parler.
25:48Vous prenez la question de l'aide médicale d'État.
25:50Je ne sais pas s'il faut la réformer ou pas.
25:52Je sais simplement qu'on nous dit qu'on n'a plus un rond
25:54et qu'elle coûte un milliard d'euros.
25:56Je dis simplement que peut-être que sans forcément
25:58se critiquer les uns les autres
26:00et se traiter de raciste dès qu'on en parle
26:02ou d'irresponsable budgétaire dès qu'on en parle,
26:04peut-être qu'on pourrait réfléchir,
26:06voir, se poser la question et peut-être de faire mieux
26:08et de trouver peut-être d'autres réponses.
26:10J'en sais rien parce qu'à un moment donné,
26:12si la France continue sur cette tendance,
26:14un jour, on va nous mettre sous tutelle.
26:16Et puis on nous dira, là maintenant, vous ne pouvez plus dépenser...
26:18C'est exactement ce que je viens de dire.
26:20Je veux bien qu'on intellectualise tout,
26:22qu'on dise que c'est compliqué, etc.
26:24D'ailleurs, la société est compliquée.
26:26C'est pour ça que la simplifier, c'est une erreur.
26:28On a bien vu que les populistes, ça ne marchait pas.
26:30Boris Johnson a complètement échoué.
26:32Il a été vidé par ses propres troupes.
26:34Donald Trump a été battu.
26:36Les gens qui simplifient les problèmes...
26:38Il n'en passe d'être réélu.
26:40Vous voyez l'histoire que vous voulez.
26:42Mélanie...
26:44Mélanie...
26:46Vous pouvez dire ce que vous voulez.
26:48Mais Donald Trump, il n'en passe d'être réélu.
26:50Qu'est-ce que vous racontez ?
26:52Je suis désolé.
26:54Je ne dis pas que ça marche.
26:56Je dis juste que les populistes, ça marche.
26:58Christine, ça marche auprès du peuple.
27:00Ça marche quatre ans,
27:02puis après, ils sont vidés.
27:04Vous pensez...
27:06Je ne sais pas.
27:08Ce que je peux vous dire,
27:10c'est que le sentiment qu'éprouve Valérie,
27:12pour avoir sillonné depuis trois semaines
27:14de tulle à Montrégeau,
27:16à Lodes, à Lérault,
27:18à Perpignan, etc.
27:20C'est véritablement...
27:22Il y a plusieurs...
27:24Tout le monde l'a analysé.
27:26C'est vraiment le vote de la colère.
27:28La colère contre plein de choses,
27:30mais qui ne date pas d'hier.
27:32Ça s'est accéléré avec la crise des gilets jaunes
27:34et on n'a pas su y répondre.
27:36La difficulté que je trouve aujourd'hui,
27:38pour nous tous,
27:40et à commencer par le personnel politique,
27:42pour les croiser, pour les rencontrer,
27:44c'est qu'il y en a qui...
27:46C'est d'offrir de l'espoir,
27:48ce que vous disiez, Brice,
27:50mais tout en expliquant quand même
27:52que la pente va être très raide.
27:54Je rappelle que plus de 2 degrés,
27:56ça va aussi changer beaucoup de choses.
27:58Ce n'est pas parce que vous allez voter
28:00pour un camp ou pour un autre que...
28:02Je prenais l'exemple d'un éleveur de montagne
28:04qui me dit que ce n'est pas parce qu'on va
28:06voter d'un côté ou d'un autre
28:08qu'on va avoir des étés doux.
28:10Ça va changer quelque chose dans nos vies tout de suite.
28:12Aujourd'hui, il y a un vote de colère.
28:14La question, c'est comment on y répond.
28:16En 3 semaines d'élection,
28:18c'est impossible.
28:20On est tous,
28:22et les électeurs en particulier,
28:24dans un état de sidération.
28:26Il y a colère, sidération et peur.
28:28Moi, c'est la première campagne électorale
28:30où je vois des gens effrayés.
28:32Effrayés par ce qui arrive
28:34et ce qui va arriver demain.
28:36Tout ça n'augure rien de bon
28:38pour arriver à trouver
28:40un terrain calme,
28:42rassurant
28:44pour pouvoir porter le pays
28:46et aller de l'avant.
28:48On est dans un grand saut
28:50vers l'inconnu.
28:52C'est quelque chose de vertigineux.
28:54Aujourd'hui, bien malin,
28:56l'enquête IFOP dit
28:58que 50% des gens souhaitent
29:00la victoire de Jean-Danes Bardella.
29:02On peut dire aussi que 50% ne la souhaitent pas.
29:04C'est du 50-50.
29:06Mais vous n'avez pas droit à un appel à un ami.
29:08On est dans une situation
29:10tellement clivée
29:12que ça va être difficile.
29:14On s'augure des mois extrêmement complexes.
29:16Est-ce que c'est l'économie
29:18qui doit prédominer
29:20sur le social ?
29:22Est-ce que c'est l'environnement ?
29:24Toutes ces questions sont passées sous le tapis.
29:26Pour l'instant, on ne rentre pas dans le sujet.
29:28Aujourd'hui, on est sur des coalitions.
29:30On rentre sur des histoires de coalitions.
29:32Et en même temps,
29:34les gens, pour vous dire sur le terrain,
29:36ne veulent pas savoir
29:38presque ce qu'il y a dans les programmes.
29:40C'est clair et net.
29:42Ils veulent soit le RN,
29:44soit tout faire pour l'éviter.
29:46C'est un peu ça que je constate.
29:48Oui, c'est vraiment ça.
29:50C'est pour ou contre ?
29:52C'est pour ou contre.
29:54C'est une espèce de référendum.
29:56C'est justement l'Uxman qui est pour ou contre
29:58le Rassemblement national.
30:00Je considère que le rôle
30:02d'un élu
30:04ou de quelqu'un qui est engagé
30:06dans la vie politique, ce n'est pas d'en rajouter.
30:08C'est d'essayer d'arriver
30:10à avoir un peu de raisonnement.
30:12Je sais que c'est très compliqué,
30:14que ça peut paraître intellectuel,
30:16très loin des préoccupations des gens.
30:18Mais moi, je ne veux pas en rajouter.
30:20Mais il est où le raisonnement
30:22du tous contre le RN ?
30:24C'est ce qu'on disait hier.
30:26Le RN est un parti qui existe, qui est à l'Assemblée nationale,
30:28pour lequel plus de
30:3010 millions de personnes, 12 millions,
30:32ont voté. À ce moment-là, on l'interdit.
30:34Cette espèce de posture,
30:36encore une fois,
30:38ce n'est pas un plébiscite
30:40pour le RN, mais je suis assez choqué
30:42qu'on méprise à ce point-là
30:44les gens qui ont fait ce choix.
30:46Dans ce cas-là, on interdit ce parti.
30:48Alors, Brice ?
30:50Moi, je trouve que votre coup de gueule,
30:52il est totalement légitime.
30:54Mais il faut aussi le dire, parmi le personnel politique,
30:56il y a beaucoup d'hypocrisie.
30:58Il y a des gens qui ont sombré dans l'idéologie
31:00au détriment du fait de régler les problèmes.
31:02Moi, je vous donne un exemple tout bête.
31:04Je viens de Jeunevilliers,
31:06mais dans beaucoup de villes,
31:08de banlieues, c'est la même chose.
31:10En fait, on a des gens, par idéologie,
31:12qui sont contre la police municipale,
31:14la police de proximité.
31:16Donc, ça crée des situations de danger.
31:18Et donc, les gens, au bout d'un moment,
31:20en ont ras-le-bol et se disent « je vais voter RN ».
31:22Mais c'est de la faute des gens
31:24qui n'ont pas mis le service public
31:26adéquat. Et après, les gens de gauche
31:28se présentent comme les défenseurs
31:30contre le RN, alors qu'ils ont occasionné
31:32cette situation. Donc, c'est là où on
31:34comprend aussi qu'un extrême parle à l'autre.
31:36Et quand je vous dis qu'on sombre
31:38trop dans l'idéologie, c'est que le rôle d'un élu,
31:40il est là pour mettre en place un écosystème
31:42qui favorise l'éclosion
31:44des potentialités, des talents.
31:46Et ça, ça ne peut se faire qu'avec
31:48des gens qui sont capables de manier un peu la complexité.
31:50Et donc, on en est là aussi
31:52parce que les gens raisonnables
31:54n'ont pas été suffisamment efficaces.
31:56Et aujourd'hui, c'est un vrai bordel.
31:58C'est vrai que c'est un bordel et que les gens n'en peuvent plus.
32:00Mais tous les gens qui votent RN ne sont pas
32:02des racistes patentés.
32:04Et je voudrais juste ajouter, pour compléter
32:06ce que vous dites avec beaucoup de justesse,
32:08c'est que, pardon, on est quand même le pays
32:10et il y en a d'autres qui ont dû le faire,
32:12mais qui, à un moment donné, trouvaient que c'était pertinent
32:14de faire des CV anonymisés.
32:16C'est-à-dire qu'on
32:18présente sa candidature et on ne met pas
32:20son nom et son prénom dessus pour avoir une chance
32:22de passer le premier barrage de l'entretien
32:24et pas son adresse.
32:26Donc, pardon, mais si on fait ça,
32:28est-ce que ça veut dire que,
32:30globalement, tous les DRH,
32:32tous les chefs d'entreprise, tous les services RH de France
32:34et de Navarre sont peuplés de racistes ?
32:38Non, mais non !
32:40Mais ça veut dire quoi ?
32:42Ce que je veux dire, c'est qu'il y a un fond de racisme
32:44dans ce pays et qui n'est pas que le fait
32:46des gens qui sont au Rassemblement national
32:48et que, malheureusement, il faut travailler là-dessus.
32:50Ça va être très difficile, ce sera très long
32:52parce qu'il y a beaucoup d'erreurs commises
32:54d'un côté comme de l'autre. On n'a pas fait ce qu'il fallait
32:56pour favoriser l'intégration. Et de l'autre côté,
32:58beaucoup de gens n'ont pas fait ce qu'il fallait pour être intégrés.
33:00Et puis, il y a plein de raisons.
33:02Enfin, ça est très profond.
33:04Mais c'est vrai que la société française, il y a un petit fond raciste.
33:06Il faut le dire des choses comme elles sont.
33:08Et donc, c'est vrai qu'à un moment donné, stigmatiser que les uns
33:10et dire que les autres, c'est des petits anges,
33:12je pense que c'est une faute politique grave.
33:16Alors, on va marquer une pause.
33:18Vous allez lui répondre tout de suite après la pub.
33:20On doit marquer une petite pause. À tout de suite.
33:34Alors, on va tenter toujours de se mettre d'accord
33:36avec vous.
33:38Jérôme Dubu, vous vouliez réagir
33:40à ce que nous disions précédemment.
33:42Oui, je voulais réagir à ce que vous disiez, Valérie,
33:44en disant, effectivement,
33:46si le Rassemblement National est antirépublicain,
33:48il faut l'interdire.
33:50Je suis tout à fait d'accord.
33:52Et d'ailleurs, le fait de dire
33:54que ce sont des racistes, des fachos, etc.,
33:56ça ne marche plus, visiblement,
33:58puisqu'à chaque fois, il faut plus de voix.
34:00Donc, ce n'est pas là-dessus qu'il faut débattre.
34:02Moi, j'ai vu, comme Alexandre,
34:04Jordan Bardella et Eric Ciotti
34:06devant les chefs d'entreprise.
34:08C'était à pleurer.
34:10Excusez-moi, c'était à pleurer.
34:12On voit bien que, un, ils ne sont pas prêts,
34:14que, deux, la faiblesse de leurs mesures
34:16ne sont pas chiffrées
34:18et que, trois, ça n'aura aucun impact
34:20sur l'amélioration de l'économie française.
34:22C'est quand même ça qu'il faut dire aux gens.
34:24Et le NFP ?
34:26Non, non, et le NFP ?
34:28C'était encore pire.
34:30C'était encore pire.
34:32Donc, on fait quoi ?
34:34Là, c'était totalement pas chiffré
34:36et totalement inutile
34:38en matière de mesure,
34:40de mesurette, parce qu'il n'y avait quasiment rien.
34:42On voit qu'ils ne sont pas prêts.
34:44Est-ce que ce que vous dites,
34:46Christine, vous qui sillonnez la France,
34:48vous dites que les gens s'en foutent des programmes ?
34:50Ils n'en sont pas là ?
34:52Aujourd'hui, non, non.
34:54Ils n'en sont pas au détail
34:56au niveau des entreprises, des TPE, des PME.
34:58On le voit bien.
35:00Aujourd'hui, la question pour la société,
35:02c'est comment va-t-on vivre
35:04les uns avec les autres
35:06à partir du 8 juillet ?
35:08C'est un peu ça que l'on entend sur le terrain.
35:10Il y en a qui ont des certitudes
35:12et qui ne veulent pas en démordre
35:14et qui sont persuadés qu'il y a
35:16toute une forme de danger
35:18imminent avec un résultat
35:20que l'on connaît.
35:22Ils ont parfaitement
35:24le droit de le penser.
35:26Et de l'autre côté, vous avez
35:28tout un pan
35:30sur les extrêmes.
35:32Il y a des certitudes.
35:34Au milieu, c'est un peu plus difficile.
35:36Je prends large.
35:38Dans le débat qu'on a aujourd'hui
35:40sur comment on en arrive là et comment on en sort,
35:42on oublie un élément d'analyse.
35:44Moi, je pense qu'on oublie
35:46la puissance des réseaux sociaux aujourd'hui
35:48et de ce que ça a provoqué dans la société.
35:50Vraiment, c'est quelque chose...
35:52Je vous invite à lire si vous avez l'occasion.
35:54Dans Midi Libre, je fais de l'appui
35:56pour nos confrères de la PQR
35:58qui font un boulot de dingue
36:00pour aller au contact
36:02de cette France.
36:04Elle est même plus périphérique parce qu'aujourd'hui,
36:06c'est tout à fait différent.
36:08Dans Midi Libre, un économiste
36:10a étudié
36:12de 2011 à aujourd'hui
36:14160 000 comptes Twitter
36:16pour voir comment tout ça est monté en épingle.
36:18Il y a eu une accélération
36:20de tous les mouvements
36:22de colère à l'issue
36:24de l'épisode des gilets jaunes.
36:26Aujourd'hui, cette bataille se fait là.
36:28Moi, je suis assez sidérée
36:30parce qu'on sait tous,
36:32on est relativement conscients,
36:34on connaît la mécanique, on connaît un peu comment ça fonctionne,
36:36que tout ça, c'est pour réparer
36:38tout ce qui a été éventuellement cassé,
36:40je mets ça entre guillemets,
36:42combien c'est complexe.
36:44Le lien entre le politique et le citoyen
36:46est particulièrement
36:48distendu,
36:50alors qu'il y a des élus locaux qui sont au contact des gens
36:52au quotidien, dans les ruralités
36:54qui tentent de faire des choses,
36:56y compris quand ils ne sont pas du même bord.
36:58Il suffit de discuter avec les présidents
37:00des associations des maires de France.
37:02Ils travaillent avec des gens de gauche, des gens de droite.
37:04Les choses sont différentes, mais ils essayent de faire avancer les dossiers.
37:06Ils y arrivent. Mais pour le citoyen,
37:08abreuvé
37:10par un flot
37:12d'informations qui arrivent,
37:14qui ne sont ni vérifiées,
37:16qui les conforment dans une idée qui est la leur,
37:18finalement, il y a une forme de rejet
37:20que personne ne peut rien pour eux.
37:22Si vous voulez, on est dans une situation
37:24extrêmement complexe.
37:26Si en plus, vous rajoutez, pardonnez-moi,
37:28l'effet grossissant
37:30et loupe de l'écosystème
37:32parisien, c'est-à-dire
37:34des stars de la politique
37:36qui sont montés en épingle
37:38sur certains sujets, en bas,
37:40les gens n'y comprennent plus rien.
37:42Ils se détournent et ne comprennent plus
37:44quel est le sens réel
37:46d'un bulletin de vote
37:48pour des municipales,
37:50pour des législatives.
37:52La seule certitude qu'on a, c'est qu'il y a un maximum
37:54de gens qui ont voulu exprimer leur vote,
37:56exprimer leur mécontentement,
37:58d'une manière ou d'une autre.
38:00Je ne vois pas d'hommes ou de femmes
38:02providentiels, pardonnez-moi, mais c'est compliqué.
38:04Alors, ça nous amène peut-être
38:06sur le sujet de ce gouvernement de coalition.
38:08Qu'est-ce que les Français
38:10vont comprendre, ceux qui ont voté
38:12Nouveau Front Populaire
38:14ou Rassemblement National,
38:16qui seront les deux groupes
38:18qui auront le plus de députés à l'Assemblée
38:20quand on va leur annoncer qu'on va faire
38:22un gouvernement de coalition ?
38:24Alexandre ?
38:26En fait, c'est...
38:28Et sans LFI et sans l'ERN.
38:30Sans LFI et sans l'ERN.
38:32Ça ne tient pas longtemps.
38:34Ce qu'il va falloir faire dimanche soir,
38:36c'est regarder concrètement
38:38combien il y a de députés
38:40pour l'ERN avec ses alliés,
38:42et le cas échéant, s'ils n'ont pas de majorité,
38:44pas de majorité absolue, même relative,
38:46combien il y a de députés chez LFI.
38:48Si LFI plus ERN
38:50et Ciotis, ça fait plus de 289,
38:52je ne vois pas comment,
38:54effectivement, l'autre camp
38:56va arriver, ceux qui vont se retrouver
38:58depuis les communistes jusqu'aux républicains,
39:00sur quelle base parlementaire
39:02ils vont se retrouver pour pouvoir
39:04faire quelque chose. Alors, ils peuvent faire
39:06de la technique, mais à la moindre
39:08incartade, il y aura une motion de censure
39:10et elle passera. Donc, on est
39:12dans une espèce d'impasse. La seule option,
39:14ce serait que l'ERN ait finalement
39:16à peine 200 sièges et que LFI
39:18n'ait pas plus de 60 ou 80 sièges.
39:20Et auquel cas, il peut y avoir un bout d'accord
39:22possible, un bout de coalition
39:24possible depuis les communistes jusqu'aux LR.
39:26Mais, pardon, comment ils vont s'entendre ?
39:28Et puis, on a entendu effectivement Emmanuel Macron
39:30dire qu'il voulait une coalition
39:32mais sans LFI. Et là, toute la gauche
39:34a réagi en disant, pas question.
39:36Donc, je ne sais pas dans quoi
39:38on nous a enfermés en termes de schéma
39:40et d'issue et d'hypothèse. En tout cas,
39:42ça confirme que, de toute façon,
39:44s'il y avait un sacrifice à faire pour la gauche,
39:46il fallait le faire il y a trois semaines.
39:48C'est ce qu'avaient proposé des gens
39:50comme Bernard Cazeneuve pour dire, il y a un moment donné,
39:52il faut trancher le nœud gordien
39:54et il faudra se débarrasser de la
39:56partie la plus insupportable des Insoumis.
39:58Et puis, que les autres qui sont éventuellement
40:00socialo-gaucho-compatibles
40:02rejoignent une mouvance, un peu
40:04d'alternance par la gauche, social-démocrate
40:06et gaulois, etc. Là, il y avait peut-être
40:08une voie. Alors, il y aurait eu une confrontation très
40:10très dure dans l'ensemble de circonscriptions.
40:12Effectivement, LFI aurait tenté
40:14de faire perdre beaucoup de monde. Mais peut-être qu'à la fin,
40:16ça aurait rassuré aussi beaucoup et ça aurait
40:18permis d'envoyer un message de reconstruction par la gauche.
40:20Je ne dis pas que ce n'est pas le bon côté, mais en tout cas, c'était la seule chose raisonnable.
40:22Aujourd'hui, c'est promis
40:24à être, à mon avis, une catastrophe
40:26annoncée. Et très sincèrement, ce n'est pas la qualité
40:28des gens qui sont aux affaires aujourd'hui qui sont rassurants. Parce que
40:30j'ai entendu comme Jérôme, Edouard Philippe
40:32et Bruno Le Maire
40:34nous parler d'économie la semaine dernière.
40:36Pardon, je suis tombé de ma chaise. Je ferme la parenthèse
40:38mais je suis tombé de ma chaise.
40:40Oui, moi, je pense que la logique...
40:42La projection...
40:44La logique
40:46jusqu'à maintenant de la Ve République,
40:48c'est que le groupe qui est arrivé
40:50en tête, la formation politique
40:52qui est arrivée en tête des
40:54législatives, gouverne.
40:56Donc, l'hypothèse
40:58quand même la plus probable aujourd'hui,
41:00c'est que le Rassemblement
41:02National va arriver en tête.
41:04On nous dit 220, 230,
41:06c'est peut-être plus, ça sera peut-être 250.
41:08S'ils vont chercher 10 ou 20 LR,
41:10c'est pas loin de la majorité absolue.
41:12Mais Mme Le Pen nous a
41:14encore dit hier soir que si c'était une majorité
41:16relative, ils ne voulaient pas gouverner.
41:18En réalité, je vous l'ai dit tout à l'heure,
41:20ils sentent qu'ils ne sont pas prêts.
41:22Et tout le monde le sent bien.
41:24C'est pas ce qu'ils disent.
41:26C'est pas du tout ce qu'ils disent.
41:28Que la formation politique
41:30arrivée en tête
41:32ne veut plus gouverner.
41:34C'est la première fois que je vois ça dans la Ve République.
41:36Personne n'a
41:38refusé de gouverner quand il était arrivé en tête.
41:40Que ce soit la gauche...
41:42Parce qu'ils savent qu'ils ne pourront pas gouverner.
41:44Il y a des projections
41:46d'un autre institut de sondage
41:48à Harris Interactive.
41:50Les pronostics pour l'ERN sont entre 190 et 220 sièges.
41:52Et pour le Nouveau Front Populaire,
41:54entre 159 et 183.
41:56Donc vous imaginez bien
41:58qu'avec une assemblée
42:00comme celle-là,
42:02qu'est-ce que l'ERN pourrait...
42:04Oui, mais ça c'est du projet.
42:06Mais continuer à dire
42:08que je ne veux pas gouverner si j'ai une majorité relative,
42:10excusez-moi, ce n'est pas sérieux.
42:12Brice.
42:14Oui, une coalition
42:16sans LFI et sans l'ERN,
42:18c'est une vue de l'esprit.
42:20C'est-à-dire que déjà,
42:22LFI est engagé dans un
42:24contrat de gouvernement dans le cadre du Nouveau Front Populaire.
42:26Ils ont signé à la fois
42:28sur les postes et sur le fonds, soi-disant.
42:30Même si on sait que derrière ça va se déliter
42:32parce qu'il n'y a à peu près rien à voir
42:34entre un Glucksmann et un Mélenchon,
42:36ou en tout cas la branche la plus dure de LFI.
42:38Donc du coup,
42:40il n'est pas possible d'extraire LFI
42:42du contrat actuel.
42:44C'est un premier point. Le deuxième point,
42:46c'est qu'on veut mettre dans un même paquet
42:48des partis politiques d'irraisonnables
42:50qui ont structuré la vie politique
42:52ces 40 dernières années et qui n'étaient pas d'accord.
42:54Donc en fait, on comprend
42:56très très bien, maintenant les gens,
42:58je pense que les Français comprennent très bien
43:00que tout ça, c'est de la bonne tambouille
43:02pour des postes, mais en aucun
43:04cas par cohérence idéologique.
43:06C'est la soupe populaire.
43:08Et malheureusement, quand Marine Le Pen
43:10arrive derrière, quelqu'un dit que c'est de la...
43:12Brice, quelle autre
43:14solution, je parle
43:16pas des programmes
43:18des couleurs. Quelle autre
43:20solution vous avez pour expliquer aux gens
43:22qu'à partir de lundi,
43:24sans un parti qui est majoritaire,
43:26le pays va tourner ?
43:28Quelle est la solution ?
43:30Sur le plan légal,
43:32les institutions...
43:34Alors Christine, c'est tout à fait...
43:36La République était faite en béton
43:38armé pour assurer une stabilité.
43:40Bon, tout ça vole en éclats, là, aujourd'hui.
43:42Si personne ne se détache
43:44et si personne ne se parle,
43:46pardonnez-moi, mais il y a 67 millions de Français derrière
43:48qui attendent des réponses, des entreprises.
43:50Pour la petite histoire, moi je trouve
43:52délicieux, ce matin, le titre de nos
43:54confrères des échos
43:56qui nous parlent du Royaume-Uni,
43:58une alternance tranquille. On croit rêver.
44:00Il y a 4 ans, c'était le Brexit et la fin
44:02du monde et eux, ils vont tourner cette page
44:04tranquillement, avec le sourire,
44:06avec un projet clair. Donc ça fait rêver.
44:08Mais comme quoi, les choses peuvent...
44:10Ils sont dans une situation économique et sociale catastrophique.
44:12Non. Faux. Faux.
44:14C'est juste, je voulais
44:16compléter, je voulais terminer.
44:18Brise, brise, brise, complétez.
44:20Non, juste pour compléter.
44:22Évidemment qu'aujourd'hui,
44:24Emmanuel Macron nous a livrés aux extrêmes.
44:26Donc on n'y coupera pas.
44:28Ça dépend, majorité absolue,
44:30relative, etc. Mais je pense
44:32qu'on n'y coupera pas parce que
44:34la situation actuelle est nourrie par la colère
44:36et la colère, tant qu'elle existe,
44:38on sera livré aux extrêmes.
44:40Donc la question, c'est quel est le projet nouveau
44:42qui va réellement atténuer la colère ?
44:44Moi, je le redis encore une fois, on a été
44:46malheureusement assez hypocrite.
44:48Pas tout le monde, parce qu'on a des très
44:50bons élus qui règlent les problèmes de terrain.
44:52Mais à partir du moment où un
44:54Français, quel que soit son niveau
44:56social, son niveau intellectuel,
44:58détecte un problème et que ce problème n'est pas
45:00réglé, avec le temps,
45:02ça s'enquiste et ça crée la situation
45:04qu'on voit maintenant. Donc, effectivement,
45:06il peut y avoir une coalition raisonnable
45:08sans LFI et sans l'ORN,
45:10mais cette coalition doit commencer
45:12par un travail de projet.
45:14Mais si dans le travail de projet, on ne fait que
45:16nous resservir des réformes
45:18économiques, structurelles, etc.
45:20qui sont essentielles, je ne dis pas le contraire,
45:22ça ne fait pas un nouveau projet
45:24de société.
45:26Imaginez, il n'y a pas eu des réformes
45:28depuis 7 ans.
45:30Alors, quelles réformes ?
45:32Aujourd'hui,
45:34l'abstention est le premier parti de
45:36France depuis des décennies.
45:38Non, ça vient de changer.
45:40On en est où ?
45:42Au niveau éducatif.
45:44Vous parlez des réformes institutionnelles.
45:46L'abstention est en recul.
45:48En recul, oui.
45:50Et aux européennes et aux législatives.
45:52Oui, mais ils votent par colère les gens,
45:54pas forcément par adhésion.
45:56C'est déjà ça.
45:58Au niveau de l'éducation nationale,
46:00je suis désolé,
46:02notre éducation nationale ne crée pas
46:04des citoyens, crée des salariés.
46:06Les cours de philo, c'est qu'en terminale.
46:08Pourquoi on ne fait pas de la philo avant ?
46:10Quand on dit de l'éducation physique,
46:12est-ce qu'on apprend aux gamins, à nos élèves,
46:14à débattre, à écouter l'avis des autres
46:16et à respecter l'avis d'autres ?
46:18Jamais. Et on s'étonne que sur les
46:20plateaux de télé, les élus se balancent
46:22des éléments de langage. Donc, il y a
46:24vraiment quelque chose à faire en profondeur,
46:26parce qu'aujourd'hui, ce dont on a besoin,
46:28c'est de changer les mentalités. Et il n'y a rien de plus
46:30difficile que de changer des mentalités.
46:32Donc, quelles sont les mesures qui nous permettront
46:34de changer de mentalité, en plus
46:36des mesures économiques qui sont essentielles ?
46:38Oui, mais là, d'accord, ça c'est du long terme.
46:40Dimanche soir, il va bien falloir
46:42prendre une solution.
46:44Si Mme Le Pen et M. Bardella
46:46arrivaient en tête avec, je ne sais pas,
46:48230-240 députés,
46:50plus un appui d'un certain
46:52nombre de LR, n'ont pas la majorité
46:54absolue et refusent de gouverner,
46:56parce que c'est ça qui va se passer,
46:58qu'est-ce que vous feriez concrètement ?
47:00Crise de régime,
47:02on y revient dans un instant
47:04avec vous, Alexandre, je vous donne la parole
47:06juste après la pub, à tout de suite.
47:08Sud Radio, le 10h midi,
47:10mettez-vous d'accord,
47:12Valérie Expert.
47:14Sud Radio, le 10h midi,
47:16mettez-vous d'accord,
47:18Valérie Expert.
47:20De retour avec vous jusqu'à midi,
47:22Alexandre Malafaille,
47:24vous avez été interrompu par la publicité.
47:26Pas de problème, merci Valérie.
47:28Non, je voulais dire qu'en fait, là où c'est vraiment préoccupant,
47:30c'est qu'en fait, tout ce qui est en train
47:32de se passer est très très grave, mais
47:34parce qu'on est arrivé au bout de quelque chose,
47:36c'est une forme d'erreur de vérité.
47:38A la fois, c'est l'échec de la méthode,
47:40on voit bien qu'on n'y arrive pas, et on a beau tenter plein de trucs,
47:42la gouvernance est en panne.
47:44C'est effectivement une crise de système ou de régime,
47:46mais c'est aussi une crise de modèle.
47:48C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne sait plus comment faire.
47:50Pardon, mais je reviens, la semaine dernière,
47:52à ce qu'a dit Bruno Le Maire devant les patrons.
47:54Il a dit, une des rares choses avec lesquelles j'étais d'accord,
47:56on n'a plus de marge de manœuvre.
47:58On n'a plus de marge de manœuvre.
48:00On a perdu tout ce qu'on peut prendre en termes de prélèvements sociaux,
48:02fiscaux, taxes et compagnie.
48:04On a perdu, englouti un pognon de dingue
48:06dans le fonctionnement de l'État, et ça continue à tourner,
48:08le moteur étant surchauffe.
48:10Tous les ans, il faut emprunter près de 300 milliards
48:12sur les marchés pour boucler nos fins de mois.
48:14On ne sait pas comment ralentir la charge.
48:16Et on va faire quoi ? On va faire quoi pour répondre
48:18à toutes les attentes de l'hôpital,
48:20la loi de programmation militaire.
48:22Tous ceux qui sont dans la technique du dossier
48:24savent qu'elle ne sera pas respectée.
48:26On a déjà fait une loi de programmation militaire,
48:28dans les écoles, dans les tribunaux,
48:30dans la fonction publique, dans les travaux,
48:32dans les empruntières des bâtiments d'État, etc.
48:34Il manque un pognon de dingue partout,
48:36et on n'a plus un roue en caisse,
48:38et on continue à faire de la politique comme si tout allait bien.
48:40Ce ne sera pas très facile de promettre du sang et des larmes
48:42parce qu'on ne sait pas dans quoi et pourquoi on s'engage,
48:44mais il va falloir retrouver,
48:46en tout cas dans les éléments de langage
48:48des prochains dirigeants,
48:50un peu de sobriété, un peu de capacité à expliquer,
48:52puis de trouver un chemin,
48:54et c'est ça qui sera compliqué,
48:56en sorte qu'on puisse fabriquer
48:58un destin commun dans une situation
49:00où nos marges, effectivement, sont nulles.
49:02Je pense qu'on a tellement menti aux gens
49:04que tous ces discours de raison sont inaudibles,
49:06et on voit bien le discours de la raison d'Emmanuel Macron,
49:08il est inaudible,
49:10et je suis absolument incapable aujourd'hui de vous dire
49:12comment on va faire pour arriver à éviter
49:14que quoi qu'il arrive, à la fin, ce sera l'un des extrêmes
49:16qui va gagner, parce que les gens sont tellement
49:18exaspérés par l'inaction,
49:20et ça va se voir, qu'en 2027, si ce n'est pas maintenant,
49:22vous aurez le RN, vous aurez autre chose.
49:24La tendance est pratiquement impossible
49:26à arrêter.
49:28– Je voudrais qu'on dise un mot de notre sondage
49:30« Il faut appuyer du ciel pour Sud Radio »,
49:32vous pouvez réagir aussi à ce qu'a dit Alexandre,
49:34mais entre le RN et la France insoumise,
49:36il y a une série de questions qui vous semblent
49:38les plus proches des préoccupations des gens comme vous.
49:40Le RN, 43%,
49:42la France insoumise, 25%,
49:44aucun des deux, 32%.
49:46Le plus inquiétant, la France insoumise,
49:4844%, le RN, 42%.
49:50Le plus attaché aux valeurs démocratiques,
49:5240% pour le RN,
49:5424% pour la France insoumise.
49:56Le plus capable de trouver des solutions
49:58pour notre pays,
50:0039% pour la France insoumise,
50:0241%, aucun des deux.
50:04Et disposant des dirigeants
50:06de qualité,
50:08le RN, 36%,
50:1022% pour la France insoumise,
50:1242% pour aucun des deux.
50:14Sur ces traits,
50:16le RN s'en sort mieux
50:18que la France insoumise.
50:20Ce n'est pas très étonnant
50:22quand on voit le comportement des députés
50:24de la France insoumise qui sont élus
50:26depuis 2017
50:28et a fortiori
50:30depuis 2022.
50:32Leur comportement sur le conflit
50:34israélo-palestinien,
50:36leur comportement dans la rue,
50:38un certain nombre d'investitures
50:40qu'ils ont faites, qui sont des investitures
50:42absolument scandaleuses, notamment à Vignon
50:44par exemple.
50:46Je suis d'accord
50:48avec vous, sauf que le discours
50:50tenu par les politiques,
50:52et vous l'avez évoqué tout à l'heure,
50:54de brandir l'épouvantail du RN
50:56ne correspond pas
50:58à ce que ressentent les Français.
51:00Je suis d'accord avec vous.
51:02J'en termine 30 secondes.
51:04C'est la raison pour laquelle
51:06je suis pour le fait,
51:08je vais me faire critiquer, mais tant pis,
51:10je suis pour le fait
51:12qu'il y a une majorité RN relative
51:14dimanche soir,
51:16que Mme Le Pen et M. Bardella
51:18acceptent de gouverner, avec qui je n'en sais rien,
51:20c'est leur problème, et puis qu'on les voit
51:22au pied du mur.
51:34On parle, on dit souvent,
51:36d'agiter l'épouvantail RN
51:38qui ne fonctionne plus aujourd'hui,
51:40mais je dirais de ce que j'ai vu aussi
51:42du côté des électeurs
51:44du nouveau Front populaire,
51:46dans lequel il y a certes LFI, mais il y a d'autres
51:48forces politiques de gauche à l'intérieur,
51:50d'agiter cet épouvantail
51:52de LFI,
51:54à aujourd'hui, dans la situation
51:56dans laquelle on est de l'entre-deux-tours
51:58depuis dimanche soir et même un petit peu avant,
52:00ça ne fonctionne pas non plus.
52:02Tout à fait.
52:04C'est-à-dire que,
52:06je pense que c'est plutôt du côté des centristes,
52:08des électeurs
52:10qui n'ont plus de candidats,
52:12j'ai par exemple Pierre Dantle Tarn,
52:14qui n'ont plus de candidats Renaissance ou Horizons
52:16du bloc central, que se pose
52:18cette question. A la fois,
52:20je ne veux pas mettre mon bulletin pour le RN,
52:22parce que c'est en dehors de tout mon
52:24schéma idéologique et de mes
52:26principes, et en même temps
52:28je me dis, est-ce que je vais du côté
52:30du bloc de gauche
52:32du nouveau Front populaire,
52:34en sachant qu'il y a l'image de Mélenchon
52:36qui est agitée aussi.
52:38D'ailleurs c'est assez facile,
52:40aujourd'hui, chacun agite
52:42le chiffon de l'autre.
52:44On brandit Jordan Bardella ou Marine Le Pen
52:46d'un côté, et puis on brandit Mélenchon pour faire peur aux autres.
52:48C'est comme ça qu'aujourd'hui,
52:50de l'entre-deux-tous.
52:52Les Français sont paumés et paumés complètement, effectivement,
52:54dans de nombreuses circonscriptions.
52:56Dernier mot, puisqu'il va falloir conclure.
52:58Il va quand même
53:00falloir bien considérer que d'un côté
53:02comme de l'autre, ça va être la banqueroute économique.
53:04Alexandre a parlé de notre marge de manœuvre économique
53:06qui est déjà très restreinte, avec des gens
53:08qui sont censés être compétents.
53:10Avec toutes les mesures sociales qu'on ajoute,
53:12alors qu'on n'a plus les moyens de les financer,
53:14ça va être très très délicat.
53:16Il y a vraiment un sujet
53:18que ça va aller de mal en pire.
53:20On voit mal comment faire, effectivement, marche arrière.
53:22Mais il va falloir faire marche arrière
53:24avec des gens issus du centre,
53:26soit centre-gauche ou centre-droite,
53:28mais des gens raisonnables.
53:30Merci à tous les quatre.
53:32Tout de suite André Bercoff, et on se retrouve
53:34demain. Bonne journée.
53:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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