• il y a 3 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, à l'occasion des résultats du premier tour des élections législatives, Pascal Praud reçoit Benjamin Haddad, représentant Renaissance.

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1 avec notre nouvel invité Pascal, Benjamin Haddad.
00:05Benjamin Haddad qui est donc dans une position favorable pour être réélu.
00:09Alors, je disais Renaissance, je voudrais que vous nous expliquiez la ligne directrice de Renaissance
00:16puisque Gabriel Attal disait hier soir pas une voix au RN
00:21et que va-t-il se passer là où le candidat de la majorité présidentielle sera en troisième position ?
00:30Nous sommes d'accord, c'est le cas qu'il faut étudier.
00:32Est-ce qu'il se désistera ou est-ce qu'il demandera de voter pour LFI, Front Populaire ou Rassemblement National, que sais-je ?
00:43Est-ce qu'il y a une ligne directrice globale ?
00:46Alors tout d'abord, si vous me permettez juste une seconde d'adresser un message de reconnaissance
00:51aux électeurs de la 14e circonscription de Paris qui m'ont placé en tête,
00:55score que je prends avec beaucoup d'humilité, en particulier dans le contexte national,
00:59et un contexte national qui nous invite à la gravité à entendre le message que les électeurs nous ont fait passer,
01:05la demande d'autorité, de sécurité qui s'exprime partout à travers notre pays
01:10et à laquelle il faut qu'on soit capable de répondre et d'apporter des éléments très clairs.
01:15Sur la question que vous m'avez posée, ma position est là aussi limpide, je l'ai dit hier soir dès l'annonce des résultats.
01:23Le combat contre le Rassemblement National, contre son projet anti-européen, contre son projet de régression économique
01:30ne peut pas s'accommoder de la moindre compromission avec l'antisémitisme, avec la violence,
01:36avec la politique anti-institutionnelle qu'a menée la France Insoumise depuis deux ans et déjà avant,
01:42mais celle que j'ai vue moi depuis deux ans en hémicycle, mes deux dernières séances en hémicycle,
01:46c'était les drapeaux palestiniens brandis en hémicycle, ça a bafoué nos institutions,
01:51je crois que ça a donné un spectacle consternant de la vie politique pour les Français,
01:55donc pas une voix pour la France Insoumise.
01:57Jamais je pourrais dire à un de mes électeurs, votez Jean-Luc Mélenchon contre Jordan Bardella ou Marine Le Pen ou qui que ce soit,
02:07et je le dis en étant extrêmement ferme dans le combat contre le Rassemblement National.
02:12Je voudrais rajouter quand même un autre élément.
02:14Le cas classique, si vous êtes dans une circonscription où il y a un candidat du Rassemblement National
02:23et un autre de la France Insoumise, M. Haddad, pour qui votez-vous ?
02:28Mais moi j'ai toujours combattu les deux, je combats les deux.
02:33Donc vous votez, vous êtes sur la position d'Edouard Philippe.
02:37Je vous interromps Pascal, il y a 67 configurations comme celle-là.
02:40Oui, je suis sur une position effectivement proche.
02:44Donc vous considérez que pour la France, la France Insoumise et le Rassemblement National,
02:48c'est aussi dangereux ou aussi inefficace ou que sais-je ?
02:52Je suis sur une position très proche de celle exprimée par Edouard Philippe que j'ai trouvée très claire,
02:56dont Robert G aussi hier soir.
02:58Je voudrais rajouter quand même un élément, parce que ce n'est pas pour me dérober du tout de votre cas,
03:02de votre question.
03:04C'est ce que j'ai dit d'ailleurs.
03:06J'ai l'impression que votre programme est plus proche du Rassemblement National que celui de la France Insoumise.
03:10Moi je suis un homme de droite libéral, pro-européen.
03:14Oui mais le Rassemblement National par exemple sur l'économie,
03:18il est plus proche de vous que la France Insoumise.
03:20Alors pourquoi vous renvoyez les deux au même...
03:24Alors je vous écoute et donc je vous ai entendu dire ça déjà ce matin.
03:30Il y a beaucoup de gens qui pensent ce que je dis en fait.
03:32C'est pour ça que je pose des questions souvent que le plus grand nombre...
03:34Mais vous avez bien raison.
03:36Je ne suis pas d'accord avec cette analyse sur le plan économique. Pourquoi ?
03:40Moi j'ai toujours considéré que le Rassemblement National avait un programme économique de gauche,
03:44marxisant, dirigiste.
03:46C'est la vision qui a toujours été exprimée par Marine Le Pen.
03:48Ce n'est pas parce que Jordan Bardella a mis...
03:50Je vais vous en donner quelques-uns. Ce n'est pas parce que Jordan Bardella a mis...
03:52Parce que moi ça ne m'a pas frappé pour te dire que...
03:54De l'eau dans son vin.
03:56Que l'ERN soit marxiste, ça ne m'a pas frappé.
03:58Mais ce n'est pas parce que Jordan Bardella a mis de l'eau dans son vin et rétropédalé
04:02pour rassurer les électeurs depuis quelques semaines,
04:06qu'on n'a pas tout l'historique de vote.
04:08Mais sur tous les sujets, le Rassemblement National s'est opposé avec la même vigueur
04:12que la NUPES à la réforme des retraites
04:14et à l'époque parlant de retraite à 60 ans.
04:16Mais ça ce n'est pas marxiste !
04:18Mais ça fera exploser les dépenses publiques.
04:20Mais ça ce n'est pas marxiste !
04:22Le Rassemblement National s'est opposé...
04:24Mais c'est pas marxiste !
04:26Le Rassemblement National s'est opposé
04:28à toutes les réformes que nous avons portées
04:30sur le marché du travail et sur l'économie.
04:32Que ce soit la réforme du marché du travail de 2017,
04:34les ordonnances qui ont commencé à faire baisser le chômage.
04:36Que ce soit la réforme de l'assurance chômage
04:38qui disait...
04:40Ils l'ont retirée tout à l'heure, l'assurance chômage.
04:42Que ce soit, par exemple,
04:44les 15 heures de travail associées au RSA,
04:46en disant qu'il faut que
04:48les minima sociaux soient accompagnées d'un véritable effort
04:50d'insertion dans le monde du travail
04:52et d'accompagnement pour pouvoir continuer à faire baisser
04:54le chômage.
04:56Ils sont...
04:58Ils se sont opposés, par exemple,
05:00ils sont anti-européens,
05:02ils sont protectionnistes, ils veulent, au fond,
05:04mettre des barrières tarifaires autour de notre pays
05:06et je pense que leur programme ferait
05:08exploser la dépense publique et donc
05:10monter les impôts, en particulier à un moment où on a des
05:12contraintes sur la dette et fuir les entreprises.
05:14Ils sont pour le retour de l'ISF.
05:16Je suis d'accord avec vous, Sandrine est avec nous
05:18et c'est important d'écouter des auditeurs.
05:20Quand vous dites que ça fera exploser
05:22la dépense publique
05:24ou la dette, c'est vrai
05:26que c'est difficilement audible
05:28après 7 ans de Macronie où il y a
05:303 000 milliards de dettes.
05:32C'est difficile de donner des leçons d'économie
05:34après un tel bilan, lorsqu'on
05:36est Emmanuel Macron, me semble-t-il.
05:38Alors, déjà, je voudrais...
05:40Si vous permettez de répondre...
05:42D'accord, d'accord, allez-y, mais je voudrais répondre à un mot de ce que vous dites.
05:44Sandrine est là, bonjour Sandrine !
05:46Je peux parler ? Bonjour !
05:48Interrogez monsieur Haddad,
05:50si vous voulez, vous êtes infirmière libérale, je crois,
05:52dans l'allié. C'est ça, tout à fait.
05:54Après, je voulais
05:56juste intervenir pour
05:58juste
06:00dire mon grand étonnement
06:02par rapport aux résultats qu'on a eu ce soir,
06:04enfin hier soir, au niveau des
06:06législatives, où on voit quand même
06:08que la France insoumise
06:10et Emmanuel
06:12Macron ont obtenu quand même
06:14de bons résultats, donc c'est là
06:16où je suis intervenue
06:18sur votre site pour témoigner,
06:20où, mon grand étonnement,
06:22je n'arrive pas à comprendre les Français
06:24qui sont tout le temps, en fait, en train de chouiner
06:26par rapport, justement, aux 5 ans
06:28et même 7 ans qu'on a eus avec
06:30Emmanuel Macron qui a ruiné la France
06:32et qui, maintenant,
06:34seraient presque prêts, en fait, à voter
06:36pour la France insoumise,
06:38parce que quand on voit, justement, le discours
06:40de Gabriel Attal hier soir, moi, ça me fait vraiment
06:42peur, qui, lui, justement, veut
06:44que les gens
06:46se rapprochent plus du vote de la France insoumise.
06:48On marque une pause et
06:50M. Haddad vous répond. Et vous pouvez vous aussi
06:52réagir au 01.80.20.39.21.
06:5411h13h, c'est Pascal Pré.
06:56Très belle matinée sur Europe 1.
06:58Appelez Pascal Pro au 01.80.20.39.20.
07:0211h46 et Benjamin Haddad
07:04est avec nous et il va pouvoir répondre, donc, à Sandrine
07:06qui disait un peu la même chose que ce que je vous
07:08disais, c'est-à-dire que vous donnez
07:10des leçons d'économie avec un bilan
07:12qui est quand même discutable. Alors, déjà,
07:14je voudrais vous dire, c'est vraiment pas le moment
07:16de donner les leçons. Moi, j'ai jamais cru aux leçons de morale
07:18aux électeurs, ni les grandes
07:20références à l'histoire, Vichy, etc.
07:22Je crois que, non seulement, c'est contre-productif, mais ça fait
07:24fuir les électeurs. Et, aujourd'hui, moi, je veux
07:26qu'on parle de fond. Et, effectivement, le moment
07:28qu'on est en train de vivre, notre mouvement politique, nous invite
07:30à l'humilité, à l'écoute et au respect
07:32de la parole des électeurs. Donc, absolument
07:34pas de leçons de morale. Et, pour
07:36continuer là-dessus, puisqu'on parle de cette question de désistement
07:38et d'appel à voter, au fond...
07:40C'est d'économie dont vous parlez.
07:42C'est pas une leçon de morale,
07:44c'est une leçon sur l'économie.
07:46Les leçons, en général. Après, on peut parler du fond des projets.
07:48Moi, je vous ai parlé du projet
07:50et du bilan du Rassemblement National.
07:52Après, au-delà de ça,
07:54ma positionnement... Et là, je suis
07:56peut-être en décalage du reste de la classe politique.
07:58Moi, je crois que les partis ne possèdent pas
08:00les voix de leurs électeurs. Je ne possède pas les voix
08:02des électeurs. Et donc, si on pose... Moi, j'ai répondu
08:04à votre question tout à l'heure. Mais, si
08:06on pose fondamentalement la question, moi, j'invite les électeurs
08:08à regarder les programmes, à aller
08:10dans des réunions publiques, écouter les électeurs,
08:12et à regarder aussi
08:14ce qu'ont dit les candidats après le 7 octobre,
08:16après la mort de Nahel,
08:18après le drame horrible de Courbevoie,
08:20et à voir aussi l'histoire, parce que
08:22les personnalités politiques, ce ne sont pas
08:24que des étiquettes.
08:26Ce ne sont pas que des étiquettes.
08:28Ce ne sont pas que des partis.
08:30Ce sont aussi des histoires.
08:32Si vous regardez les six oppositions après le 7 octobre,
08:34clairement, on s'est disqualifié de la France insoumise.
08:36Moi, je vous l'ai déjà dit. Pas une voix pour la France insoumise.
08:38Jamais, jamais, dans aucun
08:40contexte,
08:42dans aucun contexte, je n'appellerai
08:44à voter pour la France insoumise.
08:46Je vous rappelle ça.
08:48Que ce soit Jean-Luc Mélenchon, Thomas Porte,
08:50M. Delogu ou Mme Rima Hassan, qui a qualifié Israël de monstruosité.
08:52Tout à fait. Expliquez-moi comment ça se fait
08:54que Gabriel Attal,
08:56hier, appelait justement
08:58à voter
09:00pour le Front Populaire,
09:02qui est, pour moi,
09:04gouverné par Mélenchon,
09:06qui, hier soir, justement, faisait son fier
09:08à côté de Rima Hassan,
09:10qui était à ses côtés,
09:12qui, je le rappelle, est
09:14pro-Palestine,
09:16qui appelle...
09:18qui sait très bien que le Hamas
09:20sont des terroristes.
09:22Pour moi, c'est Mélenchon qui est l'extrême,
09:24contre qui il faut lutter.
09:26Lui, il se voit déjà Premier ministre, et s'il y arrive,
09:28c'est lui qui va provoquer
09:30justement la fin de la France et le chaos.
09:33Expliquez-moi comment ça se fait
09:35que Gabriel Attal,
09:37Premier ministre, appelle quand même
09:39à voter pour Mélenchon.
09:41Bonne question de Sandrine.
09:43Pas une voix pour le RN,
09:45il n'est pas sur votre ligne.
09:47Il préfère clairement la France insoumise
09:49à un candidat du RN.
09:51Je citais par exemple la baïa,
09:53qui est un symbole pour
09:55M. Attal. La France insoumise
09:57n'a pas eu de mots assez durs
09:59sur la baïa. Malgré ça,
10:01pour des raisons particulières,
10:03liées à notre pays, à son histoire peut-être,
10:05M. Attal préfère
10:07un candidat de la France insoumise
10:09à un candidat du RN.
10:11La laïcité, c'est un de nos biens
10:13les plus chers. Il faut la défendre, il faut
10:15la préserver. C'est la garantie de l'universalisme
10:17et de l'émancipation des femmes
10:19dans notre pays, de la lutte contre l'islam radical.
10:21Moi, j'ai soutenu la décision courageuse
10:23de Gabriel Attal d'interdire la baïa, et vous avez raison,
10:25la France insoumise veut revenir
10:27sur cette interdiction, veut aussi revenir
10:29sur la loi séparatisme que nous avons fait passer
10:31en 2022. Mais vous répondez pas aux questions de Sandrine, elle vous dit
10:33pourquoi Gabriel Attal fait ça, c'est ça la question.
10:35Moi, je vous donne ma position, je pense que
10:37on peut distinguer.
10:39Non, mais je vous réponds.
10:41Pourquoi Gabriel Attal
10:43est-il sur cette ligne ? Voilà la question qui est posée.
10:45Mais ce n'est pas Gabriel Attal qui est votre invité, c'est
10:47Benjamin Haddad. Je vous donne ma prise de position,
10:49je me sens proche, en effet, de la position exprimée
10:51par des personnalités comme Edouard Philippe ou comme
10:53Laurent Belanger qui a été très clair sur le sujet. Gabriel Attal
10:55vient d'annuler la réforme
10:57pour l'assurance chômage.
10:59Est-ce que vous auriez fait la même chose ?
11:01Je pense que c'était une réforme importante. L'un des bilans,
11:03l'un des éléments de bilan
11:05les plus importants de ces dernières années,
11:07c'est la baisse historique du chômage qui est au plus faible
11:09depuis 40 ans, le chômage des jeunes aussi plus faible
11:11depuis 40 ans. On l'a fait en mettant
11:13plus de flexibilité aussi à notre marché du travail.
11:15Donc vous ne l'auriez pas fait, vous n'auriez pas annulé.
11:17Cette réforme de l'assurance chômage, qu'est-ce que c'était ?
11:19C'était au fond se rapprocher de nos voisins
11:21comme l'Allemagne,
11:23en sorte que, par exemple, la durée
11:25d'indemnité
11:27du chômage soit moins longue
11:29pour favoriser
11:31le retour au travail.
11:33Et pourquoi le fait-il ? Finalement, il est redevenu,
11:35je disais tout à l'heure,
11:37le militant du Parti Socialiste,
11:39peut-être qu'il a toujours été.
11:41Moi, j'ai un problème de conviction avec les hommes politiques.
11:43D'abord, j'ai
11:45beaucoup de mal souvent à les interroger
11:47parce que je regrette qu'ils ne répondent pas
11:49franchement aux questions que je leur pose.
11:51Mais moi, j'ai un problème de conviction.
11:53Vous avez un Premier ministre qui a défendu
11:55une loi et qui, dans la nuit,
11:57la retire. Et il la retire
11:59pourquoi ? Pour des petits calculs
12:01politiques, sans doute. Je trouve ça dommage.
12:03Je pense qu'il veut
12:05élargir. Vous savez, notre objectif,
12:07c'est d'élargir non seulement aux Républicains,
12:09à droite. Moi, ça a toujours été ma position, d'ailleurs,
12:11depuis deux ans. Je viens de la droite. Je souhaite qu'on
12:13travaille avec LR. J'aurais aimé qu'on puisse le faire sur la réforme
12:15des retraites, mais ils sont un peu évaporés.
12:17Mais je crois qu'on a vocation à travailler avec un mouvement qui fait du régalien,
12:19qui soutient à la réforme l'ordre
12:21dans les comptes publics, et avec
12:23la gauche modérée, républicaine,
12:25responsable, qui refusent
12:27cet attelage extrémiste
12:29avec Jean-Luc Mélenchon. Je pense qu'effectivement,
12:31on peut distinguer, naturellement, la France insoumise
12:33des sociodémocrates
12:35du PS. Encore faut-il
12:37quand même qu'ils se démarquent
12:39de certaines positions de la France insoumise
12:41sur l'antisémitisme, sur l'Europe, sur le rapport
12:43aux institutions. Ils ne l'ont pas vraiment fait
12:45parce que c'est l'instinct de survie qui leur permet
12:47d'avoir des postes. De fait, vous avez raison.
12:49Ils se sont rangés dans un front
12:51populaire qui est dirigé aujourd'hui par Jean-Luc Mélenchon
12:53et qui mettrait peut-être Jean-Luc Mélenchon de main
12:55Premier ministre s'il arrivait au pouvoir. Mais quand on regarde
12:57l'exercice du pouvoir, historiquement,
12:59ou même les positions des socialistes depuis deux ans à l'Assemblée nationale,
13:01je dois quand même constater que ce n'est pas
13:03la même chose sur l'Ukraine, sur Gaza,
13:05sur la violence exprimée. Ce n'est pas du tout
13:07la même chose que la
13:09France insoumise. Moi, j'ai toujours été favorable
13:11à ce qu'on avance ensemble, et je crois que beaucoup de Français
13:13nous demandent qu'on mette de côté les logiques
13:15d'appareil, les partis, la
13:17conflit permanente et qu'on avance ensemble.
13:19Oui, ça, c'est
13:21pas vraiment le cas, et vous-même,
13:23vous n'êtes pas non plus très cohérent, puisque vous
13:25refusez toute alliance
13:27avec le Rassemblement national, comme l'a fait
13:29Monsieur Ciotti, alors que vous-même venez de la droite.
13:31Et que l'union des droites,
13:33ça existe dans beaucoup de pays, ça existe notamment en Italie,
13:35avec Madame Mélanie, et que l'union
13:37des droites ici, c'est inaudible.
13:39Alors, moi je suis un libéral
13:41et un pro-européen. Et donc, en effet,
13:43je combats le projet du Rassemblement national,
13:45ça ne veut pas dire que je diabolise,
13:47on a parlé, la semaine dernière,
13:49vous m'avez donné quelques mesures du Rassemblement national,
13:51il y avait une sur la présomption d'innocence
13:53des policiers, vous m'avez demandé si j'étais prêt à la voter,
13:55je vous ai répondu très clairement que oui,
13:57donc si un jour j'étais dans l'opposition, je serais toujours
13:59à voter les textes qui vont
14:01dans l'intérêt général du pays, et qui continuent
14:03à mettre de l'autorité,
14:05de la liberté, et qui vont dans le bon sens
14:07pour notre pays. Mais en effet, je ne fais pas
14:09alliance, puisque je combats ce projet
14:11qui me paraît funeste pour
14:13notre pays. Il nous reste quelques minutes, et là c'est peut-être
14:15à l'homme politique
14:17que je m'adresse, en tout cas
14:19à celui qui peut avoir une
14:21analyse sur le
14:23vote d'hier. Parmi toutes
14:25les choses qui m'ont frappé, il y a
14:27le vote
14:29géographique. C'est-à-dire que
14:31dans les grandes villes, et c'est le cas de Paris,
14:33vous avez LFI qui est très
14:35fort. Mais c'est vrai aussi à Lyon,
14:37c'est vrai à Nantes, je crois que les cinq circonscriptions
14:39sont à gauche aujourd'hui, il y en a une
14:41à LFI, il y en a deux PS, et puis il y en a une
14:43Europe Écologie Les Verts, et la seule qui
14:45pourrait peut-être échapper à cela, ça serait
14:47avec madame Ella Éric qui est ministre.
14:49Comment vous expliquez
14:51cette fracture géographique ?
14:53Comment vous expliquez qu'à Paris,
14:55où le niveau de vie est quand même
14:57élevé, où se loger
14:59n'est quand même pas donné,
15:01vous avez un raz-de-marée ?
15:03Sandrine Rousseau a été le premier
15:05tour, M. Delegault premier tour,
15:07M. Caron premier tour,
15:09toutes les circonscriptions
15:11à Paris basculent
15:13quand même non seulement à gauche,
15:15mais à l'extrême gauche.
15:17Quelle est votre analyse ?
15:19Je pense qu'on voit en règle générale
15:21une radicalisation des positions,
15:23une gauche qui devient plus dure, une droite qui devient plus
15:25dure, et donc la gauche qui aurait pu être une gauche
15:27modérée, socialiste,
15:29avec une fibre écolo, est attirée
15:31aussi, en particulier une partie de la jeunesse,
15:33par un discours radical,
15:35d'une gauche en plus, si vous parlez
15:37de la France insoumise qui a joué
15:39à fond la carte du communautarisme.
15:41J'ai été consterné de voir
15:43les drapeaux palestiniens, hier,
15:45brandis sur la place de la République. On parle d'une élection
15:47législative nationale, on voit des drapeaux
15:49étrangers. Moi je brandirais toujours le drapeau
15:51français. Donc il y a cette
15:53tendance-là. Et ce que vous dites,
15:55ça va aussi pour le reste
15:57du pays. J'ai beaucoup voyagé, notamment,
15:59dans le cadre des élections européennes. Pour aller, écoutez,
16:01je suis très sensible au fait d'être député de Paris,
16:03et donc de devoir aller voyager. Quand on est député,
16:05l'un des privilèges,
16:07c'est que les gens vous parlent de leur métier,
16:09vous confrontent
16:11à leur quotidien. Et donc,
16:13aller écouter des pêcheurs à Quimper,
16:15des agriculteurs dans les Hauts-de-Pyrénées.
16:17J'ai visité le plus grand entrepôt Amazon de France
16:19en Lorraine. Et le décalage
16:21entre Paris et le reste du pays, il est fondamental.
16:23Et le sentiment de déconnexion,
16:25voire de mépris, qui vient de Paris.
16:27On l'a beaucoup vu lors des Gilets jaunes.
16:29Par exemple, le rapport à la voiture.
16:31Moi je vais à l'Assemblée nationale en RER. J'ai 4 stations
16:33de RER. Et donc je ne conduis pas à Paris.
16:35Vous avez énormément de gens dans le pays
16:37qui doivent conduire longtemps
16:39pour déposer leurs enfants à l'école, pour aller travailler.
16:41C'est vraiment ma question, parce qu'à Nantes, Lyon,
16:43il y a des décalages sociologiques.
16:45Vous avez aussi
16:47ce décalage qui est très fort entre Paris
16:49et le reste du pays, et aussi au sein
16:51des grandes villes, que ce soit
16:53Paris ou les autres que vous avez citées.
16:55Bon, il est 11h56.
16:57Quel sera votre programme cette semaine ?
16:59Vous êtes en bas d'otage, plutôt favorable.
17:01On l'a dit a priori.
17:03On continue la campagne, on a tracté devant les écoles.
17:05Je le dis pour ceux qui ne connaissent pas Paris.
17:07Avenue Georges Mandel, c'est chez vous.
17:09Avenue Henri Martin, c'est chez vous.
17:11Donc là, on est dans un petit
17:13tilot. On est quand même
17:15dans une France particulièrement
17:19chanceuse, ou en tout cas
17:21préservée. Et on imagine
17:23mal l'avenue Henri Martin.
17:25Basculer pour la France insoumise.
17:27Basculer pour la France insoumise.
17:29Là où le mètre carré doit être entre
17:3120 et 30 000 euros le mètre carré, forcément.
17:33Je pense qu'en campagne, vous savez,
17:35il ne faut pas se poser de questions philosophiques.
17:37Il faut faire campagne du matin au soir, aller écouter, aller rencontrer
17:39les électeurs. J'ai fait trois heures de porte-à-porte
17:41par jour la semaine dernière. J'étais sur tous les marchés.
17:43Vous faites des portes-à-porte ?
17:45Vous entrez dans un immeuble et vous dites
17:47bonjour, je suis Benjamin Haddad.
17:49Je présente mon programme et j'échange. Je crois que c'est la meilleure façon
17:51d'aller vraiment chercher les électeurs.
17:53Avec une encyclopédie Larousse que vous donnez.
17:55Avec Bruno Le Maire.
17:57Ah, Bruno Le Maire, il préfère lui voter
17:59parti communiste. Ça va être intéressant aussi.
18:01Bruno Le Maire est venu échanger avec nous la semaine dernière
18:03et on va continuer jusqu'à vendredi soir minuit.
18:05Je serais vous,
18:07je ne sais pas s'il faut aller avec Bruno Le Maire
18:09parce qu'il a annoncé préférer voter
18:11parti communiste plus que
18:13rassemblement national. Il est très clair, je pense,
18:15sur la défense des valeurs républicaines, sur la lutte contre
18:17l'islam radical et la valorisation du travail.
18:19Bon, merci en tout cas, monsieur Haddad.
18:21Merci à vous. Merci beaucoup.
18:23C'est lundi aujourd'hui, il est 11h57
18:25et c'est monsieur Dominguez qui est là.
18:27Vous voulez que je vous libère, monsieur ?
18:29Je suis très heureux avec vous, Pascal.
18:31Ah bon, vous vouliez partir tout à l'heure.
18:33J'ai un peu de boulot quand même.
18:35Oui, j'ai des petites choses à faire.
18:37C'est monsieur Tessier qui décide.
18:39Est-ce qu'on a besoin de monsieur Raguenel
18:41pour la deuxième partie ?
18:43Nous allons laisser Louis tranquille. C'est un ami.
18:45Je ne me sens pas le mieux chez vous.
18:47Je suis très heureux et très honoreux de venir avec vous, Pascal.
18:49Madame Aubry sera là de nouveau ?
18:51Madame Aubry, on fait une interview intéressante
18:53et elle est toujours sympathique.
18:55Elle sort du studio en disant
18:57merci de cet échange.
18:59Et puis sur les réseaux sociaux,
19:01elle dit du mal
19:03de l'interview qu'on a faite. J'ai été déçu quand même.
19:05Battle numéro deux.
19:07Je vais l'écouter, Madame Aubry.
19:09On a l'impression
19:11parfois que chacun parle à sa communauté
19:13derrière les réseaux sociaux
19:15et qu'on ne dit pas tout à fait la même chose
19:17qu'en l'occurrence à l'antenne.
19:19Il est 11h58, à tout de suite.
19:21C'est l'heure d'agir. Auditeurs d'Europe 1 en 0, 1, 80, 20,
19:2339, 21. Belle fin de matinée
19:25avec Pascal Praud de 11h à 13h
19:27sur Europe 1.

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