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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il reçoit, Shanon Sebban, présidente du groupe Renaissance en Seine-Saint-Denis.

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Transcription
00:00Europe 1, Pascal Praud.
00:02Shannon Cheban, je vous remercie grandement, présidente du groupe Renaissance en Seine-Saint-Denis.
00:08C'est vrai que ces désistements, on a du mal à saisir la ligne directrice.
00:15Est-ce qu'il y a des désistements quasiment automatiques qui ont été mis en place ?
00:22Est-ce qu'il y a une ligne unique dans le parti, dans le mouvement Renaissance ?
00:27Écoutez, je crois que la ligne de notre majorité sur cette question-là des désistements, elle est très claire et elle l'est depuis le début.
00:33C'est de faire barrage au Rassemblement National, à l'extrême droite, que nous considérons comme profondément dangereux pour notre pays,
00:39parce que là où l'extrême droite est au pouvoir, les libertés les plus fondamentales régressent.
00:44Ces désistements, personne ne force la main à quiconque.
00:48Ce sont des désistements qui sont volontaires et qui sont des choix responsables des uns et des autres.
00:53Et loin de nous, ici, l'idée de vouloir donner des consignes de vote aux Françaises et aux Français.
00:58Ils sont suffisamment responsables et conscients pour voter de façon très responsable le dimanche 7 juillet prochain.
01:04Les éléments de langage ont été passés depuis dimanche dernier, parce qu'on est passé de pas une voix pour le RN à dire vous êtes assez grand et assez responsable maintenant.
01:12Qu'est-ce qui, selon vous, est d'extrême droite dans le Rassemblement National aujourd'hui ?
01:16Écoutez, je veux déjà vous dire ici que moi je ne suis aucun élément de langage.
01:20Je suis une femme libre et que j'ai affirmé dès dimanche 30 juin que ma ligne était celle du ni Rassemblement National, ni la France Insoumise.
01:28On voyait tout à l'heure la différence entre ce qu'avait dit Gabriel Attal dimanche et ce qu'il disait hier.
01:31Oui, parce qu'il dit que désistement ne vaut pas coalition.
01:34Qu'est-ce qui, selon vous, est d'extrême droite au Rassemblement National aujourd'hui ?
01:40Moi, si vous voulez, je vais partir d'exemples qui sont très concrets.
01:43L'extrême droite, pour moi, le Rassemblement National aujourd'hui, c'est et ça restera le Front National de Jean-Marie Le Pen.
01:50Pourquoi ? Pour ce qu'on voit bien, depuis quelques jours, pour reprendre les termes de Jordan Bardella,
01:54quelques profils de brebis galeuses qui ressurgissent.
01:58Non, mais dans le programme, non. Soyons sur le programme.
02:01Je pense que c'est une des raisons pour lesquelles, si vous pensez que le Rassemblement National, c'est le Front National de Jean-Marie Le Pen,
02:06j'ai envie de dire que c'est peut-être pour ça que...
02:08Pour l'idéologie raciste et xénophobe.
02:11Mais c'est pour ça que je vous dis clairement quelle est la mesure que vous mettez en place dans le programme du Rassemblement National
02:18qui, selon vous, est d'extrême droite. C'est une question simple.
02:20Moi, je vais répondre très simplement en partant des faits et rien que des faits, M. Pro.
02:24J'ai ici une liste, petite liste, très courte, de trois noms aujourd'hui qui me posent problème.
02:29Mais les listes, ils ont été virés, c'est pas ça. Je vous parle du programme.
02:32Je vous parle du programme. En fait, vous n'avez pas de réponse à ma question.
02:36Si, M. Pro. Je suis désolé de vous le dire, vous me dites qu'il y a trois...
02:38Laissez-moi terminer, M. Pro.
02:39Ils ont été virés, ces trois personnes, et Jordan Bardella l'a dit.
02:42Laissez-moi terminer.
02:43Mais non, parce que ce qui m'intéresse, c'est dans le programme.
02:45Mais je peux vous...
02:46Alors, donnez-moi quelque chose qui, selon vous...
02:48Ça devrait être ça aussi, vraiment.
02:50Les binationaux, la remise en cause des binationaux, M. Pro.
02:52Et quand j'ai Daniel Grenon dans Lyon, candidat dans Lyon,
02:55qui déclare pas plus tard que ce mardi, dans Lyon Républicain,
02:59qu'avoir 30 sur 30 ou 40 postes, on ne peut pas se permettre d'avoir des binationaux,
03:04ça, ça me pose problème.
03:05Mais ça pose problème également manifestement à Jordan Bardella aussi, puisqu'il a été viré.
03:12Quand on a Michel Alossi dans l'Ariège qui dénonce sur son compte Facebook
03:15que pour une France sécurisée et épurée, je cite,
03:18tous avec Jordan Bardella, ça me pose problème.
03:21Quand on a Ludivine D'Aoussi dans le Calvados,
03:24qui a été surprise avec une casquette médie,
03:27et alors, on voit bien qu'il y a un problème de casting du côté du RN.
03:31Et donc, on voit bien que la base électorale et l'idéologie du RN restent la même.
03:38Derrière le ripollinage de façade, le RN est et restera le Front National de Jean-Marie Le Pen.
03:45Écoutez, c'est peut-être pour ça, c'est peut-être avec ces phrases-là,
03:48que vous faites monter le RN depuis 20 ans, peut-être.
03:51Peut-être, mais moi je dénonce.
03:53Et je n'aurai de cesse et il n'y aura ni de compromission avec l'extrême droite,
03:57ni de compromission avec l'extrême gauche.
03:59Je combats l'extrême droite comme je combats l'extrême gauche.
04:01Et pour vous, c'est la même chose ?
04:02LFI, c'est la même chose que le RN ?
04:05LFI qui a eu 10 qu'il dit, notamment sur les juifs français.
04:09Et pourquoi les juifs français se retrouvent plus dans le RN aujourd'hui ?
04:13Ou même avec Éric Zemmour qu'à gauche ?
04:15Parce qu'aujourd'hui, le RN ose faire croire à nos concitoyens de Confédération juive
04:20qu'ils sont, que les élus du RN sont le meilleur rempart pour les juifs de France.
04:27C'est pas ça, c'est que c'est de l'hypocrisie.
04:29Ce sont des discours qui sont populistes et vous le savez mieux que moi, M. Pro.
04:32Moi aujourd'hui, je vous le dis, je ne choisis pas entre la peste et le choléra.
04:36Je ne choisis pas entre les antisémites que représentent les élus de la FI
04:40et qui ont eu des déclarations absolument scandaleuses, notamment depuis le 7 octobre.
04:44Je ne choisis pas avec des élus de la FI qui sont anti-républicains
04:48et qui insultent nos forces de l'ordre et qui bafouent nos institutions.
04:52Tout comme, tout comme, je ne peux pas choisir aujourd'hui de voter pour le RN
04:56dont on connaît aujourd'hui l'idéologie raciste, xénophobe
05:00et profondément anti-républicaine sur un bon nombre de sujets.
05:04Antoine, qui est au Poulignan et qui était un macroniste, si j'ai bien compris,
05:08vous allez pouvoir répondre à Madame Chébanne dans un instant,
05:12sauf si vous voulez dire quelques mots juste avant la pause.
05:16Peut-être est-ce que vous êtes sur la position de Renaissance, puisque vous-même venez de ce parti-là.
05:20Est-ce que vous épousez ce que vient de dire Madame Chébanne ?
05:24Absolument pas, et je me rends compte effectivement en écoutant Madame que j'ai bien fait de renvoyer ma carte Renaissance
05:28à l'envoyeur, c'est-à-dire au QG à Paris, en leur disant
05:32que je ne voulais plus faire partie de cette formation, parce que je suis effectivement extrêmement déçu.
05:36Bon, Shannon Chébanne est avec nous, elle va pouvoir vous répondre,
05:40et c'est ça qui est intéressant. A tout de suite.
05:42Et vous pouvez aussi appeler, comme Antoine au 01.80.20.39.21,
05:4611h13h, c'est Pascal Prohevo sur Europe 1.
05:48Appelez Pascal Pro au 01.80.20.39.21.
05:52Europe 1.
05:54Je remercie Shannon Chébanne d'être avec nous,
05:58elle est présidente du groupe Renaissance en Seine-Saint-Denis,
06:02et c'est extrêmement intéressant puisqu'elle renvoie finalement
06:06et la France Insoumise et le Rassemblement National,
06:08et c'est une position qui existe fortement dans la société française,
06:10c'est le Nini, je crois que l'ancien Premier ministre
06:14Édouard Philippe est également sur cette ligne, et beaucoup d'autres sont sur cette ligne,
06:18et elle renvoie ces deux parties finalement au même niveau.
06:22Alors on était avec Antoine, qui est un ancien militant de Renaissance,
06:26et qui souhaitait échanger avec Madame Chébanne.
06:30C'est à vous Antoine.
06:32Oui, merci Pascal. J'aimerais juste lui poser une question de bon sens.
06:36En 2017, quand on a adhéré au projet présidentiel d'Emmanuel Macron,
06:40c'était changer de paradigme politique, faire de la politique autrement,
06:44en ringardisant la vieille politique.
06:46Aujourd'hui, avec les résultats du premier tour,
06:48et ce qui est en train de se tramer entre les deux tours,
06:52est-ce qu'on n'est pas retombés là-dedans, et que finalement c'est une promesse non tenue ?
06:56Bonjour Antoine, et merci pour votre question.
06:58Ce que je crois véritablement, c'est que nous sommes aujourd'hui
07:02dans une période politique qui est absolument inédite.
07:06Inédite parce que nous ne pourrons plus gouverner,
07:08comme nous l'avons fait précédemment,
07:10et que véritablement, plus que jamais, nous devons revenir,
07:13parce que vous parliez de cette ADN originelle de 2017,
07:15nous devons revenir à l'objectif du dépassement des clivages politiques,
07:19et on doit apprendre effectivement à gouverner aujourd'hui
07:22dans un écosystème dans lequel le compromis devienne la norme.
07:25Et donc effectivement, ça implique de pouvoir élargir notre majorité,
07:29et ça on le mesure.
07:30En revanche, pour moi, il y a des lignes rouges que nous ne pouvons pas franchir.
07:34Oui, loin de moi ici l'idée de jeter la pierre sur les électeurs de l'extrême droite
07:38ou les électeurs de l'extrême gauche.
07:40En revanche, je crois qu'il y a certaines lignes rouges qu'on ne peut pas franchir,
07:44et quand je vois les comportements de certains membres de la France Insoumise
07:48au sein de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale,
07:50mais pas que, dans les rues, devant nos universités,
07:53je ne peux pas aujourd'hui appeler à voter pour la France Insoumise.
07:56Et quand je vois par ailleurs le ripollinage de façade
08:00qui est celui de l'extrême droite et du Rassemblement National notamment,
08:03qui a été dédiabolisé grâce à M. Éric Zemmour,
08:08moi je ne suis pas dupe.
08:09Alors après, cela ne relève que de ma position personnelle,
08:12mais je n'oublie pas l'histoire du Rassemblement National,
08:16je n'oublie pas le détail de l'histoire de Jean-Marie Le Pen,
08:19et encore une fois, je comprends que dans le discours du Rassemblement National aujourd'hui,
08:25il peut y avoir quelque chose d'extrêmement séduisant, aucun sujet là-dessus.
08:29Mais moi je n'oublie pas aujourd'hui l'histoire de ce parti politique
08:33qui a eu des déclarations profondément antisémites, profondément racistes,
08:37et on le voit encore aujourd'hui avec certains de leurs candidats,
08:39et donc pour moi, de façon très claire,
08:41je ne choisis pas entre le Rassemblement National et la France Insoumise.
08:45Point barre.
08:46Écoutez, c'est une position qu'on peut entendre d'ailleurs,
08:48mais d'expliquer à Jordan Bardella, qui n'était pas venu en 1987,
08:52que parce que Jean-Marie Le Pen avait expliqué que c'était un point de détail de l'histoire,
08:56les chambres à gaz qui étaient absolument odieux, abominables, etc.,
08:59que vous ne voterez pas pour lui aujourd'hui,
09:01c'est vrai que c'est un argument qu'on peut trouver assez efficace.
09:06Peut-être alambiqué ?
09:07Non, pas alambiqué d'ailleurs, pas alambiqué,
09:09mais de dire que tout simplement, Jordan Bardella,
09:13c'est-à-dire que Marine Le Pen, elle a viré son père, c'est ce qu'elle dit toujours.
09:15Je comprends.
09:16Elle a viré son père.
09:17Et vous avez raison.
09:18Et dans ce cas-là, je vais prendre un autre exemple.
09:20Moi, les acquaintances du Rassemblement National aujourd'hui avec le régime russe de Vladimir Poutine
09:25me posent question.
09:26Si vous voulez, ne parlons pas de l'idéologie raciste et xénophobe que je maintiens
09:29pour qualifier aujourd'hui le Rassemblement National,
09:31mais parlons d'autre chose dans ce cas-là.
09:33Parlons aujourd'hui des acquaintances du Rassemblement National
09:37à plusieurs reprises avec le régime russe de Vladimir Poutine.
09:40Parlons du fait que Jordan Bardella et ses élus du Rassemblement National
09:44n'ont pas voulu voter au Parlement européen une résolution demandant la libération d'Alexei Navalny.
09:49Qu'ils n'ont pas voulu voter les sanctions économiques contre la Russie.
09:52Qu'ils n'ont pas voulu voter l'aide financière pour l'Ukraine.
09:55Moi, ça, ça me pose problème.
09:57Il y a beaucoup de Français peut-être d'ailleurs qui sont sur cette position.
09:59Et ça serait intéressant aussi de savoir ce que les Français veulent sur le conflit Ukraine-Russe.
10:05Et effectivement, lorsque notamment le Président de la République avait imaginé
10:08que des Français soient sur le sol d'Ukraine,
10:11ça avait déclenché forcément une réaction des Français.
10:15En revanche, Antoine, c'est à vous peut-être toujours de...
10:19Du coup, j'aime pas cette expression parce que c'est les jeunes qui l'emploient le plus souvent.
10:24Mais si vous quittez Renaissance, vous allez vers où politiquement ?
10:29À l'instant, je ne sais pas vers où je vais aller.
10:32Ma famille politique avant Renaissance, c'était LR.
10:37Mais là, je ne sais plus du tout où est LR.
10:39Dans votre circonscription, vous votez dimanche ?
10:41Dans ma circonscription, ça va être très simple.
10:43On a une députée sortante, Sandrine Jossot, pour ne pas la citer,
10:47qui est modèle, qui fait partie de la majorité présidentielle.
10:50J'ai voté pour elle au premier tour. Je voterai pour elle au deuxième tour
10:53parce qu'elle est présente sur le territoire.
10:55Uniquement pour ça, elle est présente, elle travaille sur le territoire.
10:58Et moi, je considère que les élections législatives,
11:01ça sert à élire des gens de terrain qui nous écoutent.
11:05Ce qui manque au niveau de Renaissance maintenant,
11:09je prends l'exemple, il y a 11 millions d'électeurs
11:13qui ont voté au premier tour, qui veulent réguler les migrations,
11:17qui veulent du pouvoir d'achat et qui veulent de la sécurité.
11:20Ces gens-là, au deuxième tour, on ne les entend plus.
11:24Je suis en train de voir la circonscription de Sandrine Jossot,
11:28qui est la septième de Loire-Atlantique.
11:31Elle est en bonne position, septième circonscription ?
11:34En fait, elle améliore ses scores de 2022,
11:37ce qui est quand même paradoxal par rapport à la situation politique.
11:40Elle est en tête, alors qu'elle était deuxième au premier tour.
11:43Elle est arrivée première avec 279 voix d'avance sur Michel Huneau,
11:48qui est candidate de la droite, ami de Ciotti, RN.
11:51Donc ça sera un duel ?
11:52Ça va être un duel, oui.
11:54On a eu un désistement du nouveau Front de Gauche.
11:58Et ils ne sont plus deux.
12:02Donc Sandrine Jossot face à ce candidat LR, RN.
12:05Ah oui, donc là, ça fait partie des duels qui seront regardés,
12:10évidemment, avec beaucoup d'attention.
12:13On peut dire qu'elle est dans un balotage favorable, sans doute ?
12:17On peut dire qu'elle est dans un balotage favorable, oui, absolument.
12:21Bon, écoutez, c'est intéressant.
12:24Et vous, cette fois-ci, vous allez voter majorité présidentielle
12:27et ensuite, vous êtes à un centre droit.
12:31Alors, il n'y a plus de LR.
12:33S'il n'y a plus de LR et que la majorité présidentielle devient une coalition
12:38ou l'orgne à gauche,
12:40ça va être difficile pour vous de trouver votre choix.
12:43Ça peut être horizon.
12:45Shannon Seban, et je rappelle que vous êtes présidente du groupe Renaissance.
12:49Est-ce qu'il n'y a pas un danger,
12:51et c'est la question que je posais à M. Léon Desfontaines tout à l'heure,
12:55pour la démocratie, pour nous tous. Pourquoi ?
12:57Parce que la règle de la Ve République,
12:59c'est que lorsque un mouvement, un parti,
13:02gagne l'élection législative, il gouverne.
13:05Bon.
13:06Qu'il ait la majorité relative ou absolue.
13:08Ça, c'est la règle de la Ve.
13:10Bon.
13:11Là, on instaure une nouvelle règle,
13:13c'est-à-dire que tous ceux qui ont perdu
13:15se mettent ensemble pour créer une coalition
13:18pour empêcher celui qui a gagné d'être au gouvernement.
13:21Alors, l'argument, c'est de dire
13:23qu'il n'y a que 35% des gens qui ont voté pour le RN,
13:26ça veut dire qu'il y en a 65% qui n'en veulent pas.
13:28Ce qui s'entend.
13:30Ce qui est une logique.
13:31Et on peut l'entendre.
13:32Moi, je pense, dans ces cas-là,
13:34qu'il y a une forme de déni de démocratie.
13:36On l'a vu en 2005, avec les résultats de 2005,
13:40où les Français n'ont pas été élus.
13:42Et là, si lundi prochain ou mardi prochain,
13:45que le RN gagne les élections,
13:48c'est-à-dire qu'il soit en tête ou majorité relative,
13:50si ce n'est pas...
13:52Vous avez voté à droite,
13:53ça va être un Premier ministre de gauche,
13:55je pense qu'il y a un danger pour nous tous,
13:58Mme Seban.
13:59Est-ce que vous partagez cette analyse ?
14:01Moi, j'entends souvent cette accusation
14:04en illégitimité de l'action
14:06qui a été celle du Président de la République,
14:08notamment, qui a choisi de dissoudre l'Assemblée nationale.
14:11Moi, j'ai entendu que c'était antidémocratique.
14:13Ce que je veux dire, c'est que cette dissolution,
14:14pour moi, il n'y a rien de plus démocratique.
14:17Puisqu'il a tiré la conclusion
14:19du vote des élections européennes, notamment,
14:21quand il a vu que 40% des Français
14:23avaient choisi de voter pour l'extrême droite,
14:26et donc, de façon très légitime,
14:28il a souhaité redonner la parole aux Françaises et aux Français
14:32qui ont pu s'exprimer le 30 juin
14:36et qui se réexprimeront dans les urnes le 7 juillet prochain.
14:38Moi, ce que je crois,
14:40c'est que quand il y a des désistements ici et là,
14:43il n'y a rien d'antidémocratique.
14:45Encore une fois, on ne force pas la main
14:47aux candidats qui se désistent.
14:49Ce n'était pas du tout ma question.
14:50Alors, je vous laisse la reposer.
14:52C'est simple, la Ve République,
14:54lorsque un parti gagne les élections,
14:56il gouverne.
14:57Jordan Bardella a tout de même affirmé
14:59que s'il n'avait pas de majorité absolue,
15:01il ne voulait pas aller à Matignon.
15:02Je laisse Jordan Bardella de côté,
15:04je vous pose la question à vous.
15:06Si M. Bardella ne veut pas aller à Matignon,
15:08alors qu'aujourd'hui, c'est celui qui est le plus à même
15:10d'obtenir une majorité absolue,
15:12moi, je ne peux pas lui forcer la main.
15:14Est-ce qu'il y a un risque, vous l'avez compris,
15:16que des gens qui n'ont rien à voir les uns avec les autres,
15:19sauf de ne pas vouloir que le RN gouverne,
15:22est-ce qu'il y a un risque pour la démocratie ?
15:24Au contraire...
15:26C'est votre response, vous trouvez que c'est mieux.
15:28Au contraire, je trouve qu'aujourd'hui,
15:30on a besoin de pouvoir gouverner dans un esprit de compromis.
15:32Et on ne peut pas aujourd'hui continuer...
15:34Vous pouvez gouverner avec le Parti communiste,
15:36vous pouvez imaginer.
15:37Moi, je peux gouverner et j'accepte que notre majorité
15:39puisse gouverner avec les sociodémocrates,
15:42avec les républicains de manière générale,
15:45avec ceux qui sont républicains.
15:46Mais tout le monde est républicain.
15:47Non, la France insoumise n'est pas républicaine.
15:49Ce ne sont pas des républicains.
15:50Alors il faut interdire la France insoumise.
15:52Ce ne sont pas des républicains.
15:54Ce ne sont pas quand ils insultent nos forces de l'ordre.
15:56Mais on n'en sortira jamais.
15:57Les outrances.
15:58Monsieur Praud, vous le savez mieux que moi,
15:59et vous avez été parmi un des premiers
16:01à dénoncer les outrances anti-républicaines
16:03et l'anti-parlementarisme de la France insoumise.
16:05Mais ils ne sont pas interdits.
16:06Moi, tous ceux qui ne sont pas interdits,
16:07pour moi, sont républicains.
16:08Autrement, on n'en sort pas.
16:09Mais si on les interdit...
16:10Ça, ce serait antidémocratique.
16:12Pourquoi ?
16:13Parce qu'on a aujourd'hui une proportion des Françaises et des Français
16:15qui ont la conviction que la France insoumise
16:17est à même de gouverner.
16:19Et ça, il faut le respecter,
16:20sans forcément y adhérer.
16:22Moi, je respecte les électeurs de la France insoumise,
16:24tout comme je respecte les électeurs du Rassemblement National.
16:27Mais ce n'est pas pour autant que j'adhère aujourd'hui
16:29à leur idéologie et à leur façon de gouverner.
16:31Bien au contraire, je les dénonce
16:33et je les combats sur le terrain.
16:35D'où ma candidature, d'ailleurs, face à Mathilde Panot
16:37dans la 10e circonscription du Val-de-Marne.
16:39Bon, écoutez, c'était bien d'avoir cet échange,
16:41en tout cas, en toute transparence.
16:43Et c'est toujours difficile,
16:45cette notion de républicain.
16:47Moi, si j'ose dire,
16:49la règle, c'est la loi.
16:51C'est-à-dire qu'à partir du moment
16:53où un parti est autorisé,
16:55je ne discute...
16:57Il faut l'interdire.
16:59Je ne peux pas discuter
17:01parce qu'autrement, on est dans des choses
17:03trop subjectives.
17:05Certains disent que le Rassemblement National
17:07n'est pas républicain.
17:09Certains vont dire que ce que fait Emmanuel Macron
17:11n'est pas non plus républicain, parce qu'il n'entend pas...
17:13Pour vous, M. Praud, une outrance
17:15anti-républicaine vaut interdiction d'un parti.
17:17C'est parce que Sébastien Deslogos a brandi
17:19un drapeau palestinien au sein de l'hémicycle de l'Assemblée
17:21qu'il faut absolument...
17:23Pour tout vous dire, je pense que la France est insoumise.
17:25Effectivement, on n'est pas obligé
17:27de partager ses idées.
17:29Mais je ne la mets
17:31pas au banc de la société.
17:33Je considère qu'elle est républicaine
17:35puisqu'elle ne remet pas en cause ni le Parlement
17:37ni les institutions.
17:39L'anti-parlementarisme fait partie de l'ADN
17:41de la France insoumise.
17:43Il ne respecte pas
17:45les règles de l'Assemblée Nationale
17:47et on l'a vu à plusieurs reprises.
17:49Des drapeaux palestiniens qui sont brandis, des invectives
17:51au sein de l'hémicycle de l'Assemblée.
17:53C'est pour moi ce que j'appelle de l'anti-républicanisme.
17:55C'est extraordinaire. Vous voyez, je défends la France insoumise
17:57à 11h58.
17:59Comme quoi,
18:01mon honnêteté intellectuelle ne sera pas prise en défaut.
18:03Nous remercions
18:05Madame Seban.
18:07Je vous remercie parce que notre temps de parole, vous savez comment c'est,
18:09nous sommes écoutés par l'ARCOM.
18:11Nous faisons très attention au temps de parole.
18:13C'était un plaisir en tout cas d'échanger avec vous.
18:15Vous êtes plié au jeu de l'auditeur
18:17du Pouligin. Il est parti l'auditeur du
18:19Pouligin ?
18:21Je suis toujours là.
18:2311h58, on vous dira au revoir
18:25après la pause.
18:27Et comme Antoine, vous pouvez réagir aux 01, 80, 20, 39, 21,
18:2911h13, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.

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