Tourcoing : Anne Genetet, ministre de l'Éducation nationale, présente ce matin au lycée Sévigné

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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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Transcription
00:0011h, 13h, Pascal Praud sur Europe. Il est en duplex.
00:03Non, il y avait un petit jingle de temps en temps. La ministre de l'éducation nationale, Anne Genetet, au lycée Sévigné de Tourcoing, j'ai envie de dire enfin.
00:12L'élève voilée qui a giflé, roué de coups, l'enseignante a présenté ses excuses.
00:16Je suis désolé des coups que j'ai pu mettre à cette professeure. Elle sera jugée pour violences et menaces de mort sur une personne chargée
00:22de mission de service public. Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction
00:26d'entrer en contact avec la victime et de paraître au domicile de celle-ci ou aux abords du lycée. Nous sommes avec Lionel Gougelot,
00:32correspondant d'Europe 1 dans le Nord. Bonjour Lionel.
00:35Bonjour Pascal, bonjour à tous. Vous étiez déjà hier et avant-hier avec nous et vous avez peut-être entendu la ministre de l'éducation nationale.
00:41Que s'est-il passé ces dernières minutes ?
00:43Eh bien écoutez, la visite a été assez rapide en fait, ici au lycée Sévigné, parce que pour tout vous dire, la ministre est déjà
00:50repartie. Elle est arrivée sur le coup de 9h ce matin.
00:53Donc à l'intérieur de ce lycée.
00:57Elle a rencontré les étudiants, l'ensemble de l'équipe éducative, la direction évidemment de
01:03l'établissement. Mais tout cela s'est fait très loin des journalistes. Pour tout vous dire, on a été maintenu à l'écart,
01:08même complètement à l'extérieur de l'établissement. Et donc nous n'avons pas pu être témoins
01:13directement des échanges qui ont pu avoir lieu entre la ministre et les enseignants.
01:18Dans une atmosphère qui reste quand même encore assez pesante autour de ce lycée, il faut le signaler. Ce qu'il faut dire également, c'est que
01:25le petit rassemblement qui était prévu ce matin,
01:29l'appel à soutenir l'élève, la jeune Ouarda,
01:33qui circulait sur les réseaux sociaux, et bien finalement ce rassemblement a fait pchit.
01:37Il n'y a eu personne pour venir soutenir à l'entrée du lycée cet élève. Peut-être aussi à cause
01:44du dispositif policier qui était déjà déployé en vue de la venue du ministre. Alors qu'a-t-elle dit cette ministre après cette rencontre
01:51avec les enseignants ? Eh bien,
01:54pardonnez-moi, mais elle est restée dans le discours convenu, mon cher Pascal, parce qu'elle a réaffirmé bien sûr
01:59le soutien total du gouvernement et la solidarité
02:03du ministère de l'éducation nationale envers les enseignants et l'ensemble de l'équipe éducative.
02:09Elle a rappelé qu'une violence contre un enseignant c'était
02:14inacceptable, qu'attaquer un professeur c'était attaquer la république. Et puis très plus précisément concernant cet établissement, elle a annoncé
02:21évidemment toute une série de mesures de soutien psychologique pour les équipes éducatives,
02:27le développement également dans le lycée des équipes de lutte contre la radicalisation.
02:32Enfin bref, une série de mesures assez concrètes pour l'établissement.
02:35On a pu discuter, échanger, mais vraiment très rapidement quelques mots avec un ou deux enseignants tout à l'heure
02:40à l'issue de cette rencontre avec la ministre, et ils se montrent un peu sceptiques par rapport à toutes ces annonces.
02:45Là encore, eux aussi, ils parlent d'un discours un peu convenu. Ils aspirent surtout, Pascal,
02:50et bien tout simplement à retrouver une sérénité au sein de l'établissement.
02:54Ce qui va être peut-être difficile ces prochaines heures,
02:58l'enseignante, est-ce qu'elle va revenir dans cet établissement ? Parce que j'ai toujours l'impression que
03:04les principales victimes sont souvent celles qui sont agressées.
03:10C'est impossible à dire.
03:12J'ai discuté avec son avocat hier à l'occasion de l'audience de comparution immédiate. Lui pense qu'elle sera
03:19suffisamment forte psychologiquement pour revenir dans son établissement.
03:24Ça semble, je dis bien ça semble, je mets vraiment tout cela au conditionnel, parce qu'on n'a absolument pas confirmation de cette information.
03:30Ça semble être dans son état d'esprit. À cette enseignante, encore une fois,
03:34d'après ce que me disait l'avocat hier, mais rien n'est sûr. Parce que dans le cadre de la
03:40protection fonctionnelle dont cette enseignante fait l'objet depuis cette affaire, depuis ces violences,
03:47elle a la possibilité, elle-même, de demander une mutation si elle considère par exemple
03:54que sa sécurité ne sera pas assurée ou que
03:57son état psychologique n'est plus compatible avec le fait d'enseigner dans cet établissement-là.
04:02Mais elle n'était pas là ce matin.
04:04Ah bah non, elle n'était pas là ce matin.
04:06C'est ça que je trouve. Enfin, chacun réagit comme il entend, bien évidemment, mais
04:11quand on tombe de cheval, je pense qu'il faut remonter tout de suite sur le cheval et
04:16je ne sais pas dans quel état est cette femme et je ne veux pas parler pour elle et puis je ne veux pas...
04:20Elle est très atteinte psychologiquement, d'après son avocat.
04:22Vous ne l'avez pas eue hier ?
04:24Non, non, non, elle n'était pas là.
04:26Elle n'a pas eu, nous dit son avocat encore une fois, elle n'a pas eu la force de venir à l'audience de comparution immédiate.
04:33J'entends cet argument, j'entends cet argument Lionel.
04:35Lui espère qu'elle aura la force de venir à l'audience sur le fond,
04:41prévu donc le 11 décembre prochain, pour faire valoir sa position, pour faire...
04:46Il espère qu'elle aura la force de faire face à son agresseuse, finalement, devant la justice française.
04:52Mais encore une fois, tout cela est très conditionnel, parce que vous pouvez bien comprendre.
04:56Est-ce que l'élève
04:59reviendra dans cet établissement ?
05:01Non, pour l'instant non, il n'est absolument pas question qu'elle revienne dans l'établissement.
05:05Mais il n'y a pas eu de sanctions disciplinaires pour le moment encore ?
05:07Pour l'instant non, mais elle fait l'objet d'un contrôle...
05:09Mais alors elle est où cette élève, aujourd'hui ?
05:11Elle est chez elle, elle fait l'objet d'un contrôle judiciaire qui lui interdit de se présenter aux abords de l'établissement,
05:17et donc par définition, à l'intérieur de l'établissement.
05:20Donc, d'une certaine façon,
05:22administrativement ce n'est pas le cas, mais pour l'instant elle est renvoyée de l'établissement.
05:27Vous voyez ce que je veux dire ? Parce qu'elle a interdiction de s'y présenter,
05:30et par ailleurs, son contrôle judiciaire prévoit également
05:32qu'une interdiction de contact, et ça, ça paraît évidemment évident, avec sa victime.
05:39Et dans l'échange que vous avez eu avec Madame Gentay, c'était un échange off, ou c'était avec des caméras et avec des micros ?
05:46Non, c'était une espèce de protocole un peu ridicule dans la communication de tous les ministres.
05:52Maintenant, à l'issue de cette rencontre, de laquelle, je rappelle, on a été complètement tenus à l'écart,
05:57il y a eu une simple déclaration au micro, ce qu'on appelle un micro tendu,
06:02sans possibilité pour nous les journalistes de poser une question, d'apprendre un peu le sujet.
06:08Et donc voilà, encore une fois, communication très convenue et très cadrée.
06:13J'ai l'impression que Madame Gentay, il la préserve parce qu'ils ont le sentiment qu'elle peut être piégée par des journalistes,
06:20et qu'elle n'a pas encore l'habitude complète des médias, et qu'elle peut dire des choses qui ne seraient pas tout à fait cadrées.
06:27C'est un peu l'impression que j'ai avec cette dame qui a une légitimité, disons-le, légère avec l'éducation nationale,
06:34puisque rien, a priori, ne la prédestinait à être dans ce ministère aussi important.
06:39Et j'ai l'impression, au contraire de Gabriel Attal, qui était très à l'aise et qui prenait la parole devant les caméras,
06:46que Madame Gentay a une communication, comme vous le dites Lionel, extrêmement cadrée.
06:52Je vous remercie grandement, je pense qu'on a été assez complets sur ce sujet.
06:57Merci grandement, les cours ont repris de toute façon, dans cet établissement.
07:01Oui, les cours ont repris normalement, et encore une fois, la volonté des enseignants, des quelques-uns,
07:08qui en ont pu échanger quelques mots ce matin, c'est d'aspirer à retrouver une certaine sérénité, et ça on peut les comprendre également.
07:14Je suis parfaitement d'accord avec vous, et effectivement, c'est le plus important, et puis le plus important c'est les élèves
07:19qui apprennent dans cet établissement, et il n'est pas utile de leur ajouter une pression supplémentaire.
07:24Merci Lionel Gougelot.

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