Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, à l'occasion des résultats du premier tour des élections législatives, Pascal Praud reçoit Manon Aubry, député européenne La France Insoumise.
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00:00et qu'alors que je salue madame Manon Aubry qui vient d'entrer dans ce studio que je remercie.
00:04J'étais content d'ailleurs, je disais à l'antenne tout à l'heure que j'étais content de l'échange qu'on a eu l'autre jour.
00:08Vous sortez du studio en disant merci, c'est intéressant, on peut discuter, etc.
00:12Et après je vois vos tweets et vous dites du mal de moi, donc ça m'a fait de la peine.
00:15Je ne dis pas du mal de vous, je me confronte avec une forme de journalisme que vous avez tout à fait le droit d'avoir.
00:23Mais moi je...
00:25Non mais je soulignais que vous ne disiez pas la même chose en studio que sur les réseaux sociaux.
00:28Notre échange avait été assez animé, respectueux mais animé,
00:32et que je pense que quand vous nous rendez responsable entre les lignes
00:37des liens aussi graves que d'un viol...
00:41Bon, on ne va pas refaire la discussion de l'autre jour.
00:43On ne va pas refaire le débat, il y a eu un désaccord acté sur le sujet.
00:47Vous voyez, ça ne m'empêche pas de revenir et de le dire avec le sourire.
00:51Exactement, et puis vous me direz ce que vous pensez.
00:53Par exemple, hier je ne vous ai pas vu à côté de Jean-Luc Mélenchon, mais j'ai vu Rima Hassan.
00:57Je n'ai pas encore le don d'ubiquité.
00:59J'ai vu Rima Hassan.
01:01Quelle est la particularité de Rima Hassan lorsqu'elle est à côté de Jean-Luc Mélenchon ?
01:04Elle est ubiquitée européenne, comme moi.
01:06Elle n'est pas, que je sache, elle n'était pas candidate hier au lieu de législative.
01:12Non mais vous savez, moi aussi je n'étais pas candidate au législatif,
01:14et j'ai fait le tour des plateaux de télé hier.
01:16En réalité, pour être tout à fait honnête avec vous Pascal Praud,
01:19hier les principaux responsables politiques de la France Insoumise étaient sur les plateaux télé.
01:24C'est mon cas, toute la soirée vous sautez dans les plateaux télé.
01:26Rima Hassan, on en parlera tout à l'heure.
01:28Je vois que vous réduisez ces élections législatives à Rima Hassan ou à l'heure où l'extrême droite risque d'arriver au pouvoir.
01:34C'est un peu réducteur si vous me le permettez.
01:36Je n'ai pas de problème à défendre Rima Hassan,
01:38mais je pense que là, dans ce débat d'entre nous tours,
01:40on va avoir un débat projet contre projet.
01:42Je suis d'accord avec vous, mais bon. Alors projet contre projet, ça m'intéresse.
01:45L'extrême droite, manifestement, le côté moral ou les critiques de l'extrême droite n'existent pas ou n'existent plus
01:52pour une raison simple, c'est que personne au fond en France pense que le Rassemblement National soit d'extrême droite.
01:58Et moi j'attends encore qu'on me dise en quoi il est d'extrême droite.
02:02En revanche, on peut contester tout à fait son programme sur bien des choses comme sur la France Insoumise.
02:06Mais l'extrême droite, ça a été défini une fois pour d'autres.
02:10Ou alors, il faut refaire tous nos manuels à Sciences Po et de droits constits que nous avions.
02:14Mais Salem est là, Salem veut parler.
02:16Bien sûr, vous avez le droit.
02:18Salem, c'est à vous. Je vous donne la parole.
02:20Oui.
02:22Alors votre analyse et peut-être des questions pour Madame Aubry ou pour que sais-je autre chose.
02:28Pour vous.
02:30Pour moi, il m'a demandé pour qui je votais déjà.
02:32Voilà, premièrement, je vous l'avais demandé parce qu'elle ne m'avait pas répondu.
02:34C'est tout à fait normal, vous êtes journaliste.
02:36Maintenant, moi je vais vous répondre.
02:38J'ai voté les Verts parce que je ne savais pas pour qui voter, pour être honnête avec vous.
02:42Il n'y a plus personne qui tient prise.
02:44Il n'y a qu'un seul truc, c'est qu'on oublie depuis tout à l'heure, je vous entends parler là,
02:48mais le RN qui passe, c'est bien beau.
02:50De toute façon, Pascal, je vous en ai déjà parlé sur une fois.
02:54Je vous avais appelé pour autre chose, pour vous dire que moi je suis né ici en France.
02:58Mais en réalité ici, je suis un sale machin.
03:00Bref, on ne va pas le répéter.
03:02Là-bas, soi-disant, dans nos pays numéro 2, je suis un sale français.
03:04Donc des deux côtés, je ne sais plus où j'habite moi.
03:06Mais par contre, on oublie juste un truc.
03:08On est en train de rigoler, on est en train de se faire des...
03:10Quand je dis des blagues, quand je vois les médias, comment ça raconte ?
03:13Ils aiment bien mettre la pression, faire peur aux Français.
03:15Oh oui, attention, le RN, le CI, non, c'est bon, ils se sont dédiabolisés.
03:19Mais on a oublié simplement qu'on a peut-être 20, 25, 30% de petits cons
03:25qui ne vont pas comprendre ou on leur a buriné la tête
03:28comme quoi le RN, c'est des gens méchants.
03:31Ils vont nous envoyer dans les pays des patatis, des patatas, si vous vous souvenez, Pascal.
03:35Je vous avais dit que moi, je suis dans le monde du transfert d'argent.
03:38Ouestern, union, monogramme, RIA.
03:40Bref, on en a déjà parlé.
03:41Vous savez que Ouestern a collé un procès presque à l'État français
03:44parce qu'ils ont les boules que le RN va passer.
03:46Donc tout ça, en réalité, va engendrer une merde pas possible chez nous.
03:51Ça ne suffit pas, déjà, dans quelle merde on est avec 3 000 milliards de dettes
03:55pour qu'on puisse se casser la tête.
03:57Allez, on vote le Front National.
03:59Ils ne sont jamais passés au pouvoir.
04:01On va avoir un soulèvement du pays, des guerres civiles comme on n'a jamais vu.
04:06Et notez-le bien, Pascal.
04:08Oui, oui, je vous le répète, vous allez voir ce bordel qu'il va y avoir.
04:12Tout ça parce qu'on est séduit de police.
04:15Bon, Salim...
04:16C'est pas la population française.
04:18On était de l'anguille de...
04:19J'ai compris.
04:20Salim, je vous interromps parce que, bon,
04:22moi ça m'ennuie toujours de parler de ce qui va se passer
04:25parce que personne ne le sait, ni vous ni moi.
04:27En revanche, je ne pense pas qu'on ira dans une guerre civile dans ce pays.
04:31Mais les projections sont toujours très compliquées à imaginer.
04:36On avait dit qu'il se passerait cette nuit des débordements.
04:40Arrivés, il n'y en a pas.
04:41Je pense que les Français, ils acceptent le verdict des urnes.
04:44C'est ça, la vérité.
04:45Quel que soit le verdict des urnes.
04:47Et que si dimanche prochain, le Rassemblement National est en tête,
04:52ou à une majorité absolue, je n'imagine pas
04:54la France Insoumise descendre dans la rue, en tout cas le lendemain,
04:57pour contester le verdict des urnes.
04:59Je pense qu'il y aura peut-être des mouvements sociaux ensuite, c'est bien normal,
05:02qui contesteront ces mouvements sociaux et la politique du Rassemblement National.
05:07Je vous concerne.
05:08Mais j'ai envie de dire, vous savez, comme on sort de 7 ans de mouvements sociaux ininterrompus,
05:13ça ne changera pas grand-chose.
05:14Entre les gilets jaunes et la réforme des retraites, ça ne changera pas grand-chose.
05:17Il est 12h14 et Mme Aubry est avec nous.
05:19Vous allez pouvoir l'interroger.
05:20Et surtout, elle va pouvoir parler et dire ce qu'elle souhaite.
05:23A tout de suite.
05:24Et vous pourrez échanger avec Mme Aubry.
05:26Je n'ai rien du tout aujourd'hui.
05:27J'ai décidé de ne plus parler.
05:29C'est possible ça ?
05:30Oui, bien sûr.
05:31Ah oui, ça vous arrive parfois.
05:32Bien sûr, exactement.
05:33Donc je n'interromperai pas Mme Aubry, je le jure.
05:36Eh bien, 018203921.
05:39Vous pourrez échanger avec Manon Aubry sur Europe 1.
05:42Appelez Pascal Praud au 018203920.
05:45De 11h à 13h sur Europe 1.
05:47Bon, Manon Aubry, merci d'abord d'être avec nous.
05:51Et ça va être intéressant d'écouter votre analyse.
05:53J'observe deux ou trois choses.
05:57Les partis de gauche, aux élections européennes, avaient fait 31-32.
06:02Europe Ecologie, Les Verts, PC, PS, Glucksmann, etc.
06:07Là, vous faites 28, simplement.
06:09C'est-à-dire que réunis, vous faites un peu moins que tous les partis de gauche réunis.
06:1428%, c'est un score incroyablement faible de la gauche en France.
06:18Quelle est votre analyse ?
06:19Le taux de participation a augmenté entre les élections européennes et les élections législatives.
06:24Et ce qui est intéressant à comparer, c'est l'évolution entre deux scrutins similaires, deux élections législatives.
06:30En 2022, la NUPES fait 26%.
06:33Là, le Nouveau Front Populaire fait 29%.
06:36Donc, on progresse en pourcentage.
06:38Et on progresse aussi en voix.
06:40Puisque en 2022, on a fait 5,9 millions de voix.
06:44Et là, on a fait 9 millions de voix.
06:47Donc, on progresse en termes de voix.
06:49Par contre, là où je vous rejoins, c'est que je pense qu'on n'est pas au maximum de la mobilisation de l'électorat de gauche.
06:54Aux présidentielles en 2022, l'ensemble des candidatures de gauche ont fait 11,2 millions de voix.
06:59J'ai regardé ça ce matin, parce que c'est intéressant.
07:01Ça nous dit quelque chose de la marge de progression potentielle, en valeur absolue,
07:05de personnes qui ont voté pour un candidat de gauche aux présidentielles en 2022
07:10et qui ne sont pas nécessairement revenus voter tout court à ces élections législatives,
07:14même si on a un taux de participation historique.
07:16Et c'est pour ça que je veux m'adresser à ce peuple de gauche au sens large,
07:20à toutes celles et tous ceux qui ont voté un moment dans leur vie à gauche
07:23et qui sont sensibles aux questions de partage des richesses,
07:27aux questions d'agir contre le réchauffement climatique,
07:31de réformes institutionnelles pour redonner du pouvoir au peuple.
07:34Bref, tout ce que sont les fondamentaux de la gauche.
07:36De leur dire que c'est le moment ou jamais de vous mobiliser,
07:39parce que le Nouveau Front Populaire est le seul à pouvoir incarner une alternative
07:44à barrer la route au Rassemblement National.
07:46On sait, le 8 juillet, Gabriel Attal ne sera plus Premier ministre.
07:50Ils ont perdu, c'est fini.
07:52Donc ça va se jouer entre le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National,
07:55raison pour laquelle il faut une mobilisation la plus large possible du Nouveau Front Populaire.
08:0028%, je disais, c'est assez faible.
08:02Je regardais le poids de la gauche dans les dernières élections législatives.
08:07En 2012, par exemple, lorsque François Hollande est élu,
08:132012, contre Nicolas Sarkozy, la gauche est à 42%.
08:1842% aux élections législatives.
08:21Elle est à 28% aujourd'hui et c'est un score historiquement bas, je le disais.
08:25Ce que je vous disais, c'est que c'est intéressant de regarder sur le temps.
08:28Je ne conteste absolument pas ces chiffres, mais on ne va pas se cacher,
08:32le quinquennat de François Hollande a fait beaucoup de mal à la gauche
08:35et depuis, on a repris notre petit bâton de pèlerin pour aller reconquérir,
08:40notamment les classes populaires.
08:41On est loin d'avoir achevé ce travail, je suis d'accord avec vous,
08:44mais on est en progrès par rapport à 2022.
08:46Et je pense qu'il y a encore un chemin pour la victoire.
08:49Il est sinueux, il n'est pas facile,
08:51mais je veux le dire à toutes celles et tous ceux,
08:53votre auditeur qui avait voté écologiste et qui a sans doute le cœur à gauche,
08:57toutes celles et tous ceux qui nous écoutent et qui ont un peu l'estomac noué ce matin
09:01et qui se disent dans quelles mains on va laisser le pays le 7 juillet prochain,
09:05il est encore possible pour le nouveau Front Populaire de l'emporter.
09:09Mais pour ça, il va falloir aller convaincre personne par personne,
09:12circonscription par circonscription, pour ouvrir un chemin d'espoir.
09:15Vous dites que François Hollande a fait beaucoup de mal à la gauche,
09:18j'observe qu'il est dans votre alliance.
09:20Oui, mais sur le projet du nouveau Front Populaire, ça ne vous a pas échappé non plus.
09:24Voilà, il est aussi dans l'alliance.
09:26Bon, alors parlons de Jean-Luc Mélenchon,
09:28parce que c'est intéressant ce qui s'est passé hier soir.
09:31Jean-Luc Mélenchon d'abord a pris la parole très tôt à 20h10.
09:3420h15.
09:35Oui, à 20h15.
09:37Et il a pris la parole en premier quasiment,
09:40et c'est lui qui a pris la parole,
09:42alors qu'on pourrait imaginer que ce soit M. Bompard
09:45qui menait la campagne législative,
09:47puisque lui se présente alors que M. Mélenchon ne se présente pas.
09:50Et puis il était à côté de Rima Hassan, qui n'est pas candidate.
09:53Bon.
09:54Il se trouve que Rima Hassan, pour beaucoup d'électeurs de gauche,
09:58et Jean-Luc Mélenchon aussi, mais particulièrement Mme Hassan,
10:01c'est un repoussoir.
10:03Je termine juste, c'est une question.
10:05C'est un repoussoir.
10:07Et c'est un repoussoir pourquoi ?
10:08Par exemple, la semaine dernière, Mme Hassan a publié
10:12sur les réseaux sociaux, ce qui est une fake news,
10:15Israël a des chiens entraînés pour violer des Palestiniens
10:18dans les centres de détention.
10:20C'est ce qu'a été la semaine dernière, lundi dernier.
10:23Il se trouve que Rima Hassan est plutôt considérée pro-Hamas.
10:26Non, c'est faux. C'est faux, M. Pro.
10:28En tout cas, elle est souvent perçue comme ça.
10:30En tout cas, elle souhaite la destruction,
10:32elle ne souhaite pas la destruction d'Israël.
10:34Si je peux me permettre, on a en direct un test grandeur nature
10:39de comment l'extrême droite peut arriver au pouvoir.
10:42Je termine ma question parce que je voulais vous poser ma question.
10:44Parce que sont disséminées des informations qui sont fausses
10:48à notre égard et qui sont de la calomnie.
10:50C'est pas de la calomnie.
10:51Israël a des chiens entraînés pour violer des Palestiniens.
10:53M. Pro, vous avez dit qu'elle est considérée comme un soutien du Hamas.
10:57C'est faux. C'est faux.
10:58Elle a condamné les actions du Hamas et même plus loin.
11:02Elle dit même que le Hamas trahit le peuple palestinien.
11:05Ce avec quoi je suis profondément d'accord.
11:07Et pour en revenir à votre premier point sur Jean-Luc Mélenchon,
11:09parce que je comprends qu'il soit au centre des attentions.
11:11La question, parce que je n'ai pas posé la question.
11:14Permettez-moi de vous reprendre sur les éléments qui sont factuellement faux.
11:17Écoutez, Rima Hassan a dit qu'Israël a des chiens entraînés
11:19pour violer des Palestiniens dans les centres de détention.
11:21C'est une fake news ou pas ça ?
11:23Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
11:24Rima Hassan a dénoncé toutes les horreurs commises par l'armée.
11:27Israël a des chiens entraînés pour violer des Palestiniens dans les centres de détention.
11:31Ce que toutes les organisations des Nations Unies,
11:33toutes les organisations des droits humains dénoncent à ses côtés.
11:37Madame Aubry, lundi dernier, Rima Hassan a écrit, je le répète, pour la troisième fois.
11:45Oui mais vous répondez pas, vous condamnez, vous condamnez pas de diffuser des fake news.
11:49C'est quand même quelqu'un qui est dans votre parti.
11:51C'est une fake news, ce n'est pas vrai.
11:53Je vous réponds que la fake news, c'est le fait que vous ayez dit, à l'instant,
11:57qu'elle soit en soutien du Hamas.
11:59C'est une fake news, monsieur Proulx.
12:01En revanche, est-ce que, et certains se posent cette question étonnante d'ailleurs,
12:05est-ce que Jean-Luc Mélenchon souhaite, au fond, la victoire du rassemblement national
12:11et ne souhaite surtout pas avoir le pouvoir
12:13et veut imaginer, pourquoi pas, le chaos et une révolution en France ?
12:17Franchement, rien que le fait de poser cette question est problématique.
12:21Parce que toute la vie politique, vous êtes d'accord ou vous n'êtes pas d'accord,
12:24avec Jean-Luc Mélenchon, c'est la démocratie.
12:26Mais toute sa vie politique a été consacrée précisément à construire une alternative à l'extrême droite
12:33dont on sait le danger pour notre pays.
12:35Et je vais vous le dire, parce que la question de la victoire au-delà de l'effet de l'extrême droite,
12:40c'est une question de survie pour des millions de gens.
12:43Pour des gens racisés, pour des gens d'origine étrangère,
12:47pour les LGBT, pour les droits des femmes.
12:51Les droits de toutes ces populations-là, ça représente des millions de gens dans le pays.
12:54L'extrême droite va s'y attaquer.
12:56Et Jean-Luc Mélenchon a pleinement conscience que c'est les droits de ces gens-là qui sont en question.
13:01Et il n'a pas hésité une seconde, il l'a dit lui-même, à jeter la rancune à la rivière
13:05vis-à-vis des organisations de ce qui constituait la NUPES,
13:08pour se retrouver le plus rapidement possible.
13:10Et pour être en capacité d'ouvrir ensemble un chemin d'espoir pour permettre à la gauche de gagner.
13:15Notre vie toute entière, à nous toutes et à nous tous, est dédiée à notre combat politique.
13:20Au fait, non seulement de barrer la route à l'extrême droite, mais d'ouvrir un chemin d'espoir.
13:24Donc je ne vous laisserai pas faire le procès à Jean-Luc Mélenchon.
13:27C'est une question que je vous posais.
13:29Oui, mais vous dites...
13:30Elle est dans le débat public cette question, vous le savez bien.
13:32Oui, c'est une question qui est autant une affirmation.
13:34Non, non, elle est dans le débat public.
13:36Est-ce qu'il n'a pas envie de, finalement, laisser gagner le Rassemblement National ?
13:39Elle est dans le débat public.
13:41Ceux qui ont ouvert un chemin, j'ai envie de dire que ce n'est pas un chemin, c'est une autoroute à l'extrême droite,
13:47ce sont les macronistes.
13:49En prenant des pans entiers du programme du Rassemblement National,
13:53comme la préférence nationale, en l'inscrivant dans des lois comme la loi immigration,
13:58ce sont eux qui ont ouvert le chemin de l'extrême droite.
14:01Et ce matin encore, quand il renvoie dos à dos, j'ai entendu Bruno Le Maire, moi aussi ça m'a glacé le sang,
14:06qu'il renvoie dos à dos la France insoumise, c'est-à-dire la gauche de notre pays, avec l'extrême droite,
14:12à l'heure où l'extrême droite est peut-être à cinq jours d'accéder au pouvoir.
14:16Franchement, je vous le dis, c'est insupportable.
14:19Et c'est d'autant plus insupportable pour les gens qui vont subir les premiers...
14:22Mais il y a 35% des gens qui sont pas d'accord avec vous en France et qui pensent pas que c'est l'extrême droite.
14:27Ça laisse un bon deux tiers qui ne sont pas d'accord avec les politiques d'extrême droite.
14:31Vous savez, je respecte la démocratie, mais je vais me battre avec l'arme des arguments,
14:37et l'arme des arguments, c'est ce qu'on a de plus fort.
14:39Et je pense que l'histoire jugera les macronistes pour avoir ouvert non seulement ce boulevard,
14:46mais aussi d'avoir livré des millions de personnes dans notre pays à la vulnérabilité de l'extrême droite.
14:51Mais la vulnérabilité de l'extrême droite, je pense qu'il passe.
14:54Il y a quand même 29% des Françaises et des Français qui ont voté pour le nouveau Front Populaire.
14:58Il faut aussi les respecter, Monsieur Proulx.
14:59Vous avez parfaitement raison.
15:00Moi, je pense qu'il faut attaquer leur rassemblement national, projet contre projet,
15:03mais d'expliquer que l'extrême droite est en gros fasciste, raciste, etc.
15:07Elle est raciste, Monsieur Proulx.
15:09Elle l'est.
15:10Mais j'ai pas de problème à parler aussi des questions sociales, puisqu'ils ne défendent pas non plus les droits des travailleurs.
15:16Ils s'opposent à l'augmentation du SMIC, ils s'opposent au blocage des prix,
15:19ils s'opposent à la taxation sur la fortune.
15:21Oui, le Rassemblement National est une arnaque sociale.
15:24Alors ça, c'est intéressant.
15:26Et vous avez tout le temps pour exposer votre projet.
15:28A tout de suite.
15:29Pascal Praud revient dans un instant sur Europe 1 avec vous au 080 20 39 21.
15:34Vous commentez aussi sur la page Facebook. Écoutez.
15:36Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1, rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
15:42Droite, gauche, le retour.
15:43Si je devais faire un titre de ce qui s'est passé hier soir, je pourrais dire ça.
15:47Manon Aubry est avec nous, elle va pouvoir échanger avec un auditeur.
15:50Alors, ce qui m'a quand même frappé, il y a deux, trois choses qui m'ont frappé.
15:53Et votre analyse, cette fois politique, m'intéresse Manon Aubry.
15:56D'abord, le sursaut de la politique.
15:58C'est vrai.
15:59Et là, vous pouvez remercier le Front National ou le Rassemblement National.
16:03Parce que qu'on soit pour ou contre, qu'on l'aime ou qu'on le déteste,
16:06bien souvent, des gens se sont déplacés, soit pour être contre le Rassemblement National, soit pour être pour.
16:13On peut imaginer.
16:14Pour la gauche aussi.
16:16Je pense qu'il y a un vote aussi d'enthousiasme et de cœur pour la gauche.
16:20Je souffrais qu'il y ait des gens qui se sont allés avec...
16:22Oui, mais bon, je pense que la détestation du RN est forte.
16:24Non, mais il y a un truc particulier, où je le vois aussi comme un signe vraiment positif.
16:29Traditionnellement, le découpage du taux de participation en fonction de l'âge est assez sidérant.
16:35De manière résumée, les personnes âgées votent beaucoup plus, deux à trois fois plus que les plus jeunes.
16:40Et là, il y a une mobilisation de la jeunesse aussi qui est intéressante.
16:43Et j'espère qu'ils vont prendre cette habitude civique d'aller voter.
16:46Puisqu'ils sont venus beaucoup, pour la première fois, voter, j'espère qu'ils reviendront voter à toutes les élections
16:52et que ça va transformer notre rapport au politique et à la démocratie.
16:55Et là où je vous rejoins, c'est que tout le monde en sortira gagnant.
16:58Deuxième chose, et ça c'est très intéressant, c'est peut-être le plus intéressant.
17:01C'est la fracture géographique.
17:03C'est-à-dire que dans les métropoles, j'ai regardé Nantes.
17:06Cinq circonscriptions, les cinq vont basculer à gauche.
17:10Paris, je n'en parle pas, c'est un raz-de-marée.
17:13C'est-à-dire que M. Delegu, Mme Sandrine Rousseau...
17:16Il est à Marseille, M. Delegu.
17:17M. Delegu, c'est Marseille.
17:18Oui.
17:19Mais M. Ébric Caron, c'est Paris.
17:21Mme Rousseau, c'est Paris.
17:24Sarah Legrain, elle est au premier tour.
17:26Sarah Legrain, mais Mme Obono...
17:28Elle est au premier tour aussi.
17:29Mais avec 55, 60, 65...
17:32Très largement, oui.
17:33Très largement.
17:34Alors, comment vous expliquez ça ?
17:36Parce que ça, c'est une analyse de fond.
17:38Pourquoi toutes ces villes, ces métropoles où c'est dur, d'ailleurs, parfois, la sécurité...
17:44Il y a des problèmes de sécurité en ville.
17:47Il y a des problèmes de pouvoir d'achat.
17:49C'est plus dur de vivre à Paris, bien souvent, qu'ailleurs.
17:51Ça coûte plus cher, oui.
17:52Ça coûte plus cher.
17:53Et comment vous expliquez que...
17:55Peut-être qu'il y a aussi la reconnaissance du projet porté par le Nouveau Front Populaire,
17:59qui est à la fois le plus à même de répondre à ces urgences sociales que vous évoquez,
18:03au coût de la vie, avec l'augmentation des prix.
18:07Nous, on propose des choses assez simples,
18:09comme de bloquer les prix des produits de première nécessité.
18:11C'est une divergence majeure.
18:12On en a discuté hors antenne avec les macronistes et l'extrême droite,
18:15qui, de ce point de vue-là, sont d'accord.
18:17De la même mesure, quand on propose d'augmenter le salaire minimum à 1 600 euros,
18:21net, ça fera la différence pour des millions de gens qui peinent à joindre les deux bouts,
18:25dans ces quartiers où le coût de la vie est très cher et il est difficile de survivre.
18:29Et puis, je pense qu'il y a aussi un élément de vote...
18:33Ça m'a frappé, il y a plusieurs gens qui m'ont dit hier qu'ils ont voté pour leur dignité.
18:37Au-delà des propositions politiques, c'était un vote pour leur dignité,
18:41parce qu'ils se sentaient attaqués dans leur dignité humaine.
18:44Et là, je ne fais que rapporter leurs mots,
18:46qui seraient évidemment les plus à même de dire...
18:50Pourquoi plus à Paris que dans la France périphérique ?
18:55Peut-être parce qu'il y a plus de personnes racisées
18:59qui sont aussi dans ces quartiers populaires,
19:01et qu'il y a une mobilisation des quartiers populaires
19:03qui subissent dans leur propre chair et de manière intime
19:07le risque et le danger du rassemblement national.
19:09Et il y a eu non seulement des très bons résultats dans ces endroits-là,
19:13mais il y a eu aussi un énorme surplus de mobilisation.
19:15Je n'ai plus le chiffre final en tête.
19:17Par exemple, en Seine-Saint-Denis, je crois que c'est quasiment x2 en participation,
19:20qui explique d'ailleurs pourquoi la plupart de nos élus sont élus au premier tour en Seine-Saint-Denis.
19:26Et c'est la preuve qu'il y a une France qui n'est pas résignée en fait.
19:30Le lendemain d'une élection comme celle-là, vous avez le verre à moitié plein et le verre à moitié vidé.
19:35J'ai envie de donner un peu d'espoir aux gens qui nous écoutent,
19:38parce qu'il y a un verre à moitié plein de millions de Françaises et de Français
19:41qui ne sont pas résignés à l'idée de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir,
19:44et qui se sont mobilisés, certains pour la première fois.
19:47Hier, j'étais Place de la République, il y avait beaucoup de jeunes aussi,
19:50c'est pour ça que je parlais de la jeunesse.
19:51Il n'y avait pas beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge.
19:52Non, il y en avait en plus.
19:56Et vous savez, nous on a des drapeaux bleu-blanc-rouge dans tous nos meetings,
19:58donc j'ai aucune difficulté là-dessus.
20:00Mais il y avait vraiment des drapeaux, effectivement, parfois palestiniens,
20:04il y avait des drapeaux allégériens.
20:06Je veux raconter ce qui s'est passé hier soir Place de la République,
20:10parce que ça m'a vraiment saisi.
20:11Il y a plusieurs jeunes, et notamment des jeunes femmes,
20:14qui sont venues me voir et qui se sont mises à pleurer en me serrant dans les bras.
20:19Et vous voyez, en vous racontant cette histoire, j'ai encore un peu la chair de poule
20:24et qui m'ont vraiment su player et qui m'ont dit
20:26mais ne nous abandonnez pas, on est paniqués et on ne sait pas quoi faire.
20:30Et c'était, je ne sais pas quel âge elles avaient, je ne leur ai pas demandé,
20:33probablement 18, 20 ans, c'était leur premier vote.
20:36Et j'ai envie de leur dire, je ne sais pas si elles m'écoutent aujourd'hui
20:39ou si elles se reconnaissent, mais j'ai envie de leur dire que
20:41c'est pour elles qu'on va se battre.
20:43C'est pour elles qu'on va se battre.
20:44Et vous savez, après ces trois mois de campagne d'élection pour les élections européennes,
20:50ces trois semaines de campagne express pour législatives,
20:53on est sur les rotules, on est épuisés,
20:55mais pourtant on va jeter toute notre énergie, toute notre détermination
20:59pour aller gratter, voix par voix, circonscription par circonscription
21:03et avoir le meilleur résultat possible dimanche prochain.
21:06Et en particulier pour ces jeunes filles-là qui avaient le cœur lourd,
21:09je veux leur dire que nous, on va se battre avec détermination,
21:12avec la rage au ventre, mais aussi l'espoir au cœur.
21:15Et c'est à cet espoir que je m'accroche ce matin.
21:17Et bien merci en tout cas Manon Ambry.
21:19Bonjour Manon, merci d'être venue, vous êtes députée européenne
21:22et membre de la France Insoumise.
21:24Et c'était intéressant de vous écouter à 12h41.
21:27Qu'est-ce que nous faisons à présent ?
21:29Et j'interroge notre amie, est-ce qu'on parle politique
21:34ou est-ce que vous voulez parler un peu de football ?
21:36Parce que l'équipe de France par exemple affronte la Belgique
21:38en huitième de football à l'Europe.
21:39Elle est la France.
21:40Vous aimez le football ?
21:41Alors ça c'est un point qu'on a tous les deux, vous aimez le sport ?
21:44Mais vous savez que j'aime le sport ?
21:45Mais oui !
21:46Moi je voudrais être ministre des sports.
21:48C'est vrai ?
21:49Non, je...
21:50Oui mais alors si vous êtes ministre, alors ça c'est intéressant
21:53parce qu'au-dessus de 400 000 euros, vous les virez tous,
21:55ils ne vont pas être contents.
21:57On ne va pas les virer tous mais...
21:59Ils ne resteront pas par exemple.
22:00Vous voyez ça c'est...
22:01Si si parce que...
22:02Mais pourquoi vous dites si si ?
22:03Non non en fait...
22:04Quand on a fait...
22:05Pourquoi vous dites si si ?
22:06Je vous réponds.
22:07Si si impératrice.
22:08L'info de solidarité sur la fortune, quand il existait,
22:10vous savez le taux de pourcentage qu'il y avait de fraude fiscale ?
22:13C'était 0,1%.
22:1599,9% des personnes qui étaient assujetties à l'ISF
22:18le payaient notamment parce qu'il y avait ce qu'on appelle une exit tax
22:21pour faire en sorte que les gens ne quittent pas.
22:23Donc rassurez-vous, il y aura des sportifs dans notre pays,
22:26des beaux sportifs.
22:27Mais pas au-dessus de 400 000 euros ils partiront ?
22:28Non mais non !
22:29Ils paieront leurs impôts et d'ailleurs c'est...
22:31Vous avez peut-être vu qu'un certain nombre de footballeurs
22:33ont même appelé à voter pour le nouveau Fonds Populaire.
22:36Manon, je vais prendre l'exemple de Marcus Thuram.
22:39Qui a appelé à voter contre le Rassemblement National.
22:41C'est un bon exemple.
22:42Et c'est pour ça que c'est passionnant.
22:43Un bon exemple.
22:44Marcus Thuram.
22:45On va prendre deux cas.
22:46Il gagne 7 millions d'euros par an.
22:48Donc ces 7 millions d'euros par an,
22:51s'il est en France, à Paris,
22:55comme au-dessus de 400 000 euros vous prenez 90%,
22:58il lui reste peut-être 600 ou 700 000 euros, nous sommes d'accord ?
23:02Et s'il joue à Milan ou avec le système d'aujourd'hui,
23:06il lui reste dans la poche 3,5 millions d'euros.
23:08Vous croyez que pour vos beaux yeux,
23:10il va rester en France avec un taux marginal de 90% ?
23:15Marcus Thuram a très clairement appelé
23:18à voter contre le Rassemblement National.
23:20Je suis triste parce que vous ne répondez jamais à mes questions.
23:24Que les intérêts de la dignité humaine soient bien supérieurs
23:27d'aller taxer les plus riches.
23:29Oui mais les Français, nous on taxera.
23:31Vous savez, c'est ce que font les Etats-Unis.
23:32Ils taxent les gens en fonction de leur nationalité.
23:34Si vous êtes américain et que vous allez en France,
23:36alors en l'occurrence pas forcément en France,
23:38mais au Luxembourg, vous payez moins d'impôts, vous payez la différence.
23:40Vous irez le taxer en Italie, Marcus Thuram ?
23:42Bien sûr.
23:44Et il le sait.
23:46Et vous voyez très bien que Marcus Thuram,
23:51il sait très bien que la question de l'unité du peuple français
23:55et de la dignité humaine est bien supérieure.
23:58Parce que des gens comme Marcus Thuram,
24:00il y en a plein, Kylian Mbappé, etc.
24:02Kylian Mbappé, vous savez combien il gagne ?
24:04C'est des gens qui ont grandi dans les quartiers populaires.
24:06Donc il est prêt à donner 50 millions d'euros par an ?
24:08C'est des gens qui ont grandi dans les quartiers populaires.
24:10Ils savent plus que jamais là d'où ils viennent.
24:12Et bien vous voyez très bien que
24:15entre un projet qui divise et qui fracture la société
24:18et le projet du nouveau front populaire
24:20qui vise à l'unir,
24:22le projet du front populaire l'emporte pour eux
24:24et je leur suis reconnaissante.
24:26Et puisque vous parlez de sport, le sport c'est quand même pas que le foot.
24:29Il y a aussi des millions de sportifs amateurs
24:31qui eux ne gagnent rien du tout.
24:33Et je sais de quoi je parle parce que j'en fais partie.
24:35Et je ne suis pas payée pour jouer au water polo.
24:38Et bien écoutez, alors vraiment si,
24:40tant mieux d'ailleurs.
24:42Ils ont une noblesse formidable ces gens-là.
24:44Parce que je pense que notre ami
24:46Mbappé,
24:48il doit gagner au bas mot 100 millions d'euros.
24:50Donc si effectivement avec la France Insoumise
24:53ce qui passe, il accepte
24:55de passer de 100 millions d'euros
24:57à en gros 1 million d'euros
24:59parce qu'il y a qu'un taux marginal de 90%
25:01Ça fera beaucoup plus que ça.
25:04Rassurez-vous.
25:06Et surtout, beaucoup plus, Pascal Praud
25:08que tous les gens qui nous écoutent là
25:10et qui sont eux en train de galérer
25:12à finir leur fin de mois.
25:14Je pense qu'ils sont prêts à taxer un peu plus qu'Iliane Mbappé
25:16qui sera toujours un formidable
25:18capitaine de l'équipe de France
25:20qui j'espère ce soir va gagner contre la Belgique.
25:22Mais tout le monde peut comprendre
25:24qu'il s'agit de redistribution des richesses
25:26et qu'Iliane Mbappé est le premier.
25:28Allez cette fois-ci, je ne vous laisse vraiment pas dans tes sportives.
25:31Non mais attendez, tout est intéressant.
25:33Merci beaucoup Madame Aubry, c'était un plaisir.